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 La jeunesse aux crocs acérés

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Fauconnier des Ereshaï
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MessageSujet: La jeunesse aux crocs acérés    La jeunesse aux crocs acérés  Icon_minitime4/1/2015, 20:39

    La jeunesse aux crocs acérés  0410

    La terre et les hauteurs enneigées d’Îleglace se dessellaient, floues, à l'horizon. Le bateau avançait promptement, l'équipage s’emporta en découvrant les pics au loin et s'affaira alors de plus belle. La fin de leur énième voyage touchait enfin presque à sa fin. La dévire sur la Mer du Trident s'était passée sans encombres. Le bateau, partit aux aurores du Port de Belhovre en direction Îleglace avec équipage et passagers à son bord, avait affronté le vent froid du Nord pour arriver à bon port.

    Les passagers venaient de plusieurs endroits et étaient de différentes origines. Tous avaient dû subir cependant les secousses violentes de la mer et le changement de température. Parmi ces passagers se trouvait une jeune femme, encapuchonnée et pieds nus, qui contemplait l'horizon. Alors que certains discutaient doucement et que d'autres travaillaient, elle était solitaire et attendait. Paralysée par l'inconnu dans lequel elle s'était jeté en embarquant sur ce bateau, figée par le froid glaciale que soufflait le vent salé se mêlant à l'air des monts neigeux, elle ne pouvait s'empêcher de regarder droit devant elle. L'une de ses mains était vigoureusement agrippée à un bout mastoc du bateau, installée à la proue. Les cimes des montagnes se faisaient de plus en plus distinctives et immenses. Elle ne pouvait plus faire demi-tour. Du moins, pas tant que ses pieds toucheraient un sol stable.
    Nahika avait bel et bien quitté son clan pour partir à l'aventure, seule. Et déjà elle remettait sa décision en question. Des cris suraiguës du ciel se firent entendre et sortirent alors l'okanakie de sa torpeur intérieure. Instinctivement, elle leva sa tête vers les nuages cherchant la provenance de ces cris animal. Bien sûr qu'Akilaï n'était pas présent au dessus d'elle. La suivre aurait été bien trop ennuyeux pour lui. Il était également hors de question de l'enfermer dans une cage le temps du voyage, cette perspective ne traversa même pas l'esprit du fauconnier. Aussi ils avaient tous les deux convenu qu'ils se retrouveraient au point d'arrivé, où il devait attendre sa maîtresse depuis un long moment déjà. Au lieu d'observer un aigle majestueux donc, elle eut droit à des oiseaux de plus petite envergure et au long bec qui chassaient le poisson à la surface de la mer trouble. Cela apaisa la jeune femme. Assez pour que le voyage se termine sans qu'elle ne s'en inquiète.

    L'équipage lâcha l'encre et sauta par dessus bord pour amarrer le navire. Ils installèrent la passerelle et les passagers commencèrent à descendre. Les pieds nus de Nahika touchèrent le bois humide des quais. *Enfin un sol palpable qui ne tangue pas* pensa la jeune femme en soupirant. Mais qu'est-ce qui était le pire au final ? Elle n'avait pas peur des voyages en bateau en général, mais pour celui-ci, le plus important de toute sa vie jusqu'à maintenant, il avait été effrayant. Il l'aurait moins été si elle avait périt durant ce long périple sans doutes.
    Elle regarda le soleil légèrement voilé, ce dernier n'allait pas tarder à commencer sa descente, la fin de journée débutait. Voilà quel avait été le premier réflexe de la jeune femme: regarder le ciel. Elle ne s'attendait pas à retrouver son compagnon tout de suite. Elle avait décider d'en profiter pour faire commerce. Son arc sur le dos ainsi que son carquois, elle possédait tout ce dont elle avait besoin. La seule chose dont elle allait cruellement manquer serait la chaleur. Et elle le comprit bien vite en regardant ses orteils bleuis par le froid. Le port n'était certainement pas le meilleur endroit pour cela, mais la jeune femme voulait prendre d'abord des repères avant de se lancer à corps perdu dans cette grande ville. Si elle pouvait trouver ce dont elle avait besoin en périphérie sans avoir besoin de rentrer dans le centre, sa quête n'en serait que plus avancée...
    Elle regarda enfin autour d'elle. Il y avait beaucoup d'autres bateaux amarrés, certains partaient et d'autres étaient là avant son arrivée. Elle suivit les passagers avec qui elle avait partagé le même navire pour s'éloigner des quais. A Belhovre, elle avait fait acquisition de guêtres en cuir qu'elle avait enfilées par dessus son pantalon sur le bateau. Elle avait également troquer un long manteau qu'elle n'avait pas encore revêtit. Elle préférait essayer de s’acclimater telle qu'elle était pour s'endurcir avant d'avoir recourt à des artifices pour survivre au froid. Les guêtres, c'était surtout pour ne pas tomber malade. Sa mère lui avait toujours dit que s'était par les pieds qu'on attrapait le plus souvent froid. Nahika se mit alors en quête de trouver de quoi couvrir ses pieds nus. Cela lui paraissait plutôt surréaliste, elle avait été pieds nus depuis sa naissance. Mais elle avait promis à sa mère... Les Okanakis du clan Chilchaki se promenaient-ils pieds nus dans la neige ? Cela la jeune femme aimerait le découvrir par elle-même.

    Le bois laissa place a de la pierre froide. Ici s'étendait sur le côté plusieurs étalages. L'odeur du poisson était omniprésente. Tous ces gens devaient être debout depuis le petit matin, comme notre okanakie en fait. Il n'y avait pas beaucoup d'agitation, des gens passaient sans vraiment faire attention aux commerçants. Le plus gros de la journée avait dû être ce matin là. La jeune femme n'avait aucun mal a imaginer toutes ces ruelles bondées de monde au matin d'une journée de marché. Heureusement qu'elle n'avait pas débarqué durant l'une de ces périodes. Elle pouvait se permettre de prendre son temps et de tout bien observer à sa guise, sans être pressée ou bousculée, quel soulagement. La question était de savoir seulement si ce qu'elle recherchait se trouvait ici. Et pour cela, il fallait fouiner. Elle ne prêtait pas grande attention aux yeux qui se posaient sur elle. Les gens d'ici devaient avoir bien l'habitude de voir des étrangers. Un port était un lieu où toutes les cultures étaient représentées par les allées et venues des voyageurs. Il était un carrefour symbolisant le monde entier en beaucoup plus petit. La jeune femme ne se souciait donc pas de faire tache.
    Alors qu'elle approchait d'un stand au hasard, le fauconnier sentit un souffle chaud sur ses pieds. Elle baissa la tête et prit sur le fait un jeune berger épelien reniflant ses pieds. Grandement étonnée, elle recula d'un pas avant de dire, amusée :


    « Et bien, en voilà des manières ! »

    Le berger leva aussitôt le museau vers elle et montra ses dents, visiblement sur la défensive. Plutôt proche des animaux en général, pas seulement les volatiles, la chasseuse s'aperçut que ses paroles avaient été de trop pour l'animal. Puis, cela était tout de même un comble. C'était elle qui se baladait pieds nus en plein milieu d'une rue civilisée. Ne tentant aucun contact physique car elle ne connaissait pas l'animal qui lui faisait face, elle se contenta de s'excuser :

    « Je ne pensais pas à mal, excuse-moi. »

    Elle s'inclina légèrement après ces paroles. Peut-être cela pouvait passer pour de l'ironie, hors l'okanakie était très sincère. Respectueuse de toutes vies, s'excuser pour une offense commise lui semblait être plus qu'approprié. En se redressant, elle entre-aperçut la personne qu'elle pensait être le maître de l'animal. Elle s'inclina alors une deuxième fois respectueusement. La tête baissée, l'okanakie regarda ses pieds, cela la désespérait un peu. Elle avait déjà affronté le froid. Mais le froid du Sud n'était en rien comparable à celui du Nord. Elle rentrerait dans son clan natal plus forte pour sûre, ou bien sans orteils.

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MessageSujet: Re: La jeunesse aux crocs acérés    La jeunesse aux crocs acérés  Icon_minitime11/1/2015, 14:01

La jeunesse aux crocs acérés, 31ème jour d'Automne 1650 


Inquiète, c'était la seule chose que Telmir pouvait être en ce moment. Mais pour une fois, ce n'était pas à cause d'elle, mais l'état de sa maîtresse était plus que questionnable. Voilà quelques jours, depuis qu'Evelyne était revenue, que son faciès avait reveti le masque de l'angoisse. Aucun des autres esclaves ne savait vraiment ce qu'elle avait pu voir, faire, et qui elle avait rencontré pendant son absence. On la voyait, l’œil creusé, le teint pâle, les cernes sous les yeux, tenter vainement de cacher l'ombre perpétuelle de peur que l'on distinguait clairement chez elle. Elle souriait toujours, était toujours aussi avenante avec ses esclaves, mais il fallait être aveugle ou stupide pour ne pas comprendre que quelque chose l'avait changé.

Athos avait déjà réveillé la domestique en pleine nuit, pour lui montrer discrètement leur maîtresse, en train de traîner le soir comme une âme en pleine, incapable de dormir, errer sans but. Telmir ne lui avait pas parlé, et n'en avait pas parler aux autres domestiques, mais ils étaient probablement au courant. Le courant passait relativement bien entre les autres esclaves et Telmir. Elle soupçonnait la matrone et le majordome d'avoir encore du mal à la regarder dans les yeux, mais tout le monde avait la décence de respecter son espace vital, et même d'être poli et courtois avec elle. Pas autant qu'Evelyne, mais Telmir saluait l'effort qu'ils faisaient. Après tout, elle les comprenait. Elle-même aurait probablement eu du mal à leur place. Et elle ne pouvait que constater que plus le temps passait, plus cela allait mieux. Difficile néanmoins pour la torkos de changer d'air quand elle avait grandit avec exactement les mêmes esclaves depuis toujours, les mêmes qui avaient prit soin d'elle, l'avaient élevé, et probablement avait finit par l'aimer. Il était dur pour elle de faire le deuil de cette vie, et d'oublier ses anciens compagnons d'infortunes. Elle ignorait où ils étaient, et était bien incapable d'écrire la moindre lettre, pas plus qu'eux arriveraient à la lire. Mais soit, c'était sa destinée, elle devait bien l'embrasser, faute de mieux. Mais dans son malheur, Telmir savait y voir un soupçon de chance. Elle aurait pu tomber bas, très bas. Ce qu'elle avait aujourd'hui était énorme comparé à ce qu'elle était persuadée avoir le droit, assise dans ce stand d'esclavage, à devoir supporter les regards outrés des passants.

Evelyne vint à sa rencontre ce matin, toujours accompagné de Gaddr, probablement aussi inquiet pour elle que les autres, et qui la suivait comme son ombre depuis son retour. La mésorianne lui confia un message à donner à une personne, chose qu'elle pourrait faire pendant qu'elle promènerait Athos. Evelyne savait bien l'effort surhumain que devait faire Telmir pour sortir dehors, mais la responsabilité de son chien l'avait aidé à surmonter sa peur panique. Avoir un berger mordant jusqu'au sang le premier qui avait un mot trop haut envers sa maîtresse y était pour beaucoup, il fallait avouer. Prenant le message, Telmir lui promit sans problème de l'apporter à destination, sans le lire bien évidemment, et après d'être couverte de la tête aux pieds, comme à son habitude, quoiqu'elle surprit Evelyne rouler des yeux quand elle la vit avec son accoutrement se diriger vers la sortie, elle partie vers sa destination.

Telmir connaissait encore assez mal Ileglace, mais la personne à qui devait revenir le message se trouvait au port, selon les dires de la mésorianne. Il n'était jamais trop compliqué de trouver un port, la torkos s'était naïvement dit qu'en marchant vers la mer, elle attérirait au port. Ce qui n'était pas foncièrement faux, mais heureusement que l'odorat d'Athos était très sensible à l'odeur de poisson, ce qui les évitèrent de se perdre de façon parfaitement stupide.

Telmir chercha du regard le personnage décrit par Evelyne, mais elle entendit une petite voix parler non loin d'elle. Centrant son regard vers le bas, elle surprit une petite femme en train de discuter avec Athos. Ce dernier grognant hargneusement vers l'intruse. Et vu ses vêtements et sa curieuse habitude d'être pieds nues, elle devinait sans vraiment de challenge avoir une okanakie devant elle. Cette dernière salua respectueusement son chien, et puis ensuite elle. Mal à l'aise, Telmir remonta son foulard sur son nez, pour être certaine qu'il ne glisse pas, mais Athos, lui continuait de grogner.

« Vous êtes pieds nus. »

Le Berger devait trouver cela particulièrement louche, en effet. Lui qui n'avait jamais vraiment vu d'okanakie, mais être pied nus dans un endroit pareil suffisait au berger pour que son sens exacerbé de protection se mette en marche. Telmir s'agenouilla un peu, non pas pour se mettre à la hauteur de la jeune femme, mais pour poser sa main sur Athos et tenter de le calmer, ou du moins l'empêcher de bondir.

« Ce n'est pas sage de votre part. Vous devriez trouver des chaussures, avant d'attaper la mort. »

Les okanakies n'avaient pas une excellente immunité aux maladies. C'était bien connu.

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MessageSujet: Re: La jeunesse aux crocs acérés    La jeunesse aux crocs acérés  Icon_minitime16/1/2015, 23:39

    La jeunesse aux crocs acérés  0410

    Raisonnable, la jeune femme devait se montrer raisonnable. Par Eliwha si elle ne rentrait pas, sa famille ne lui pardonnerait jamais … Ils devaient d'ailleurs transmettre leurs plus beaux sentiments à la Déesse pour leur aînée. Nahika ne voulait pas échouer, mais préférait rentrer vivante que ne pas rentrer du tout. Ses pensées l'avaient hantée durant tout son long périple en bateau. Arrivée sur la terre ferme, ses songes noires se firent plus discrets. Son interaction avec le Berger l'amusa assez intérieurement, pourtant elle gardait une expression neutre au visage. Ne faisant que saluer les deux êtres, elle ne s'attendait pas à recevoir une réponse ou une remarque quelconque.

    De par la carrure de la personne qui lui faisait face, l'Okanakie pensa qu'un Torkos, qui la dépassait d’au moins trois têtes, se cachait sous toutes ces différentes couches de vêtements. La voix du maître du Berger indiqua également qu'il s'agissait en fait d'une maîtresse. Observatrice comme à son habitude, la pensée que la taille d'une main de cette inconnue pouvait prendre toute la face de son visage et certainement la broyée sans grandes difficultés lui traversa l'esprit. Et pourtant, elle trouvait cela plutôt fascinant. Elle avait déjà vus des Torkos par le passé, mais n'avait jamais réellement pu discuter avec eux. N'étant pas une grande bavarde de nature et facilement impressionnable lorsqu'elle était plus jeune, elle n'eut jamais cette chance. Lorsqu'elle était sur les Îles Jumelles pour faire du troc avec ses parents, elle ne participait pas tellement. Elle avait plutôt tendance à regarder le ciel et à rêvasser. Pas grand chose n'avait changé depuis cette époque.

    La remarque faite par la Torkos sur la condition des pieds de Nahika était très juste. Et certainement que tout le monde avait pu constater la même chose sans en dire mot. Le maîtresse s'approcha de son animal et se baissa un peu pour pouvoir établir un contact physique avec lui, certainement pour le calmer pensa la chasseuse. Puis cela fait, elle ajouta une autre remarque tout aussi juste que sa première constatation.

    Des chaussures … C'était justement ce pourquoi Nahika se permettait de traîner dans les rues au lieu de poursuivre sa quête. Elle acquiesça alors doucement, légèrement pensive. Son interlocutrice n'était pas particulièrement chaleureuse ou sympathique. A vrai dire, les deux femmes parlaient sur le même ton et avait une attitude plutôt distante. Elles étaient toutes les deux encapuchonnées et couvertes. Bien que la Torkos le soit réellement de la tête au pieds, on ne pouvait d'ailleurs distinguer que ses yeux. Yeux d'un gris bleuté pâle très étrange. Les Torkos qui avaient croisé la route de Nahika par le passé avait tous les yeux d'un noir intense ; autant quelle s'en souvienne. Elle trouvait cela bien curieux mais cessa de réfléchir et d'observer pour l'instant.
    Cette dernière s'adoucit quelque peu et un sourire vint éclaircir son visage avant qu'elle ne réponde :


    « Et bien c'est justement ce que je recherche ici. »

    L'Okanakie avait tout prévue. Elle avait sa paire de botte légère sous sa cape accrochée dans son dos. Elle comptait la troquer contre une paire plus chaude et mieux adaptée au climat du Nord. Cette paire de botte légère, elle l'avait depuis bien des années, et elles ne lui servaient que très peu. Dans le Sud, sur Opale, les hivers étaient doux. Elle avait du les porter une dizaine de fois tout au plus. Elle n'était pas très habituée à avoir ses pieds enfermés, mais si cela lui évitait « la mort » comme l'avait si bien dit la Torkos, elle y consentirait sans hésitations. Les bottes étaient donc quasi neuves et leur propriétaire espérait pouvoir trouver preneur rapidement. C'était la dernière chose qui lui manquait avant de pouvoir continuer son périple vers le clan Chilchaki. Elle ne les avait pas porté ici car elle n'avait pas eu envie de les abîmer. Leur parfait état était un gage de valeur. L'eau salée de la mer et l'air glacial n'aurait fait que les altérer. Surtout si elle y mettait ses pieds sales dedans.

    L'Okanakie posa alors ses yeux bleus gris sur l'imposante femme et son animal. Elle demanda calmement en regardant un peu autour d'elle :

    « Sauriez vous où je pourrais en trouver justement ? Cela m'aiderait grandement je dois l'avouer. »

    Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que la jeune femme n'était pas d'ici. Elle n'avait cependant aucun indice sur les savoirs de son interlocutrice. Si elle pouvait la renseigner, pour sur que cela avancerait considérablement le fauconnier. Le cas échéant, ce n'était pas bien grave. Elle perdrait sans doute sa soirée à chercher … Et si la nuit tombait et qu'elle n'avait rien ? Cela serait bien plus embêtant par contre. Voilà que la jeune femme se mit à prier intérieurement pour une réponse positive à sa requête. Alors qu'elle était en pleine réflexion et commençait légèrement à paniquer en pensant à tous ces différents problèmes, des cris d'oiseaux la sortir encore une fois de sa torpeur.

    Par pur réflexe, elle regarda en direction des cieux, quittant des yeux la Torkos et son Berger. Il s'agissait encore de ces oiseaux marins qui chassaient leur repas. Pensive encore une fois, elle porta ses mains à ses hanches en les observant un court instant. Elle eut cru entendre le cri aiguë d'un oiseau qui lui était familier... Mais il n'y avait rien à l'horizon.

    En reportant son attention sur ces inconnus, elle se dit, aux vues du comportement du Berger, que ce n'était pas plus mal qu'Akilaï ne soit pas dans les parages. Elle n'osait imaginer la pagaille que cela causerait déjà parmi les habitants, mais surtout si le chien et l'oiseau se mettait en tête de se battre pour défendre respectivement leurs maîtresses. Nahika pensait que tant qu'elle ne faisait rien de suspect, le Berger resterait sur ses gardes sans passer à l'action. Mais si l'Aigle venait à débarquer à l'improviste, il bondirait certainement à sa gorge par pur instinct animal. Maintenant un peu inquiète de la tournure que pouvait avoir les événements et préférant être certaine qu'une telle chose n'arrive pas, l'Okanakie surveillait le ciel de temps en temps.


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MessageSujet: Re: La jeunesse aux crocs acérés    La jeunesse aux crocs acérés  Icon_minitime21/2/2015, 22:57

La jeunesse aux crocs acérés, 31ème jour d'Automne 1650 


Les doigts glissés dans le collier du berger, d'une poigne étonnement assurée pour quelqu'un comme elle, Telmir ne pouvait pas dire être spécialement intéressée par cette okanakie. Certes, elle en avait rarement croisés au court de sa petite vie, mais jamais elle n'avait été curieuse. C'était un luxe que les esclaves n'avaient pas spécialement, bien que désormais elle avait plutôt le droit de faire ce qui lui chantait. Non, ce qui l'impressionnait en revanche, c'était sa capacité à rester pied nues dans un endroit pareil. Elle pouvait peut être faire parti de ses clans d'okanakies avoisinants, habitués aux conditions météorologiques rudes, mais vu l'allure de ses pieds, elle en doutait. Quelle idée de voyager dans un endroit pareil sans rien avoir aux pieds. Même l'escorte la plus chevronnée n'y penserait pas. Les pieds étaient la chose à protéger absolument, quoique Telmir n'avait pas vraiment de leçon à donner à quiconque à ce sujet là. Elle, elle couvrait absolument tout. Et non pas pour se protéger du froid. Mais dans un endroit comme Ileglace, on se posait beaucoup moins de question que lorsqu'elle était encore à Ileval. L'esclave attendait avec impatience l'hiver, histoire qu'elle cesse de mourir de chaud dés qu'elle mettait le nez dehors. Et vu qu'Evelyne prenait grand soin de la sortir de son isolement, Telmir était certaine que ses sorties se multipliaient sous peu. N'ayant pas le cœur, et surtout pas le courage de dire non, la sang perdue devant bien se plier à cette demande.

Se relevant, serrant toujours le collier d'Athos qui grognait encore sur l'okanakie, Telmir haussa un sourcil. Sa demande n'était en rien illégitime, mais un problème de taille, au sens propre, se dressait devant la requête de la jeune femme.

« Certes, il est facile de trouver un cordonnier dans les environs » Elle y avait déjà accompagné sa maitresse, et avait du se résoudre a accepter elle-même des bottes encore neuves, elle qui n'avait pas changé de chaussures depuis l'arrêt de sa croissance, c'était assez singulier pour elle.

« Mais je doute qu'ils fabriquent pour les okanakies. » fit-elle en murmurant, presque en s'excusant, quoique de façon bien audible. Toute okanakie qu'elle était, cette femme était toujours bien supérieure à elle. Libre, et surtout non altérée par une maladie quelconque. Une partie d'elle-même lui hurlait pourtant qu'elle avait affaire à la dernière des idiotes, qui voyage pour le nord sans même prendre la peine de trouver la moindre chaussures. Son clan était pauvre à ce point ? Elle ignorait l’existence de tanneur, ou même l'organisation qu'il pouvait avoir au sein de leur communauté, mais partir sans prendre la peine de bien s'équiper, cela lui semblait bien singulier. Peut-être était elle partie précipitamment, peut-être était-elle en train de fuir quelque chose ou quelqu'un ?

Les grognement d'Athos reprirent de plus belle, sortant Telmir de sa réflexion, alors qu'elle vit que son animal de compagnie fixait avec intensité quelqu'un qui les regardait. Un mésorian à vu de nez, quoique peu commode vu l'air grognon qu'il avait. Probablement la personne à laquelle la domestique devait donner le message. Cette dernière était reconnaissable aisément, une grande torkos habillée comme un sac et accompagné d'un berger peu aimable, il n'y en avait pas énormément, c'était probablement la raison pour laquelle elle avait été envoyé pour cette tâche.

Elle balbutia une excuse envers l'okanakie avant de s'éclipser pour marcher rapidement vers l'homme en question, Athos sur les talons. La tête rentrée dans les épaules, elle chercha dans les plis de ses vêtements le message à donner, et à peine le bout de papier en vue, l'homme lui arracha des mains d'un geste brusque. Déglutissant avec difficulté, Telmir détourna les yeux, alors que le regard du mésorian se fit beaucoup plus insistant. Elle essaya de se persuadait qu'il était en train de vérifier une trace de culpabilité dans les yeux de la domestique, vu qu'elle n'avait pas le droit de lire le message en question. Nul besoin bien sûr : Telmir restait loin des affaires d'Evelyne, et avait assez de respect envers sa maîtresse pour ne jamais lui désobéir. Mais bien sur, l'homme en question était juste en train d'essayer de voir ce qu'elle cachait son épais foulard. Le mouvement de recul qu'il eut finit par convaincre Telmir qu'il venait de comprendre, et ce dernier parti sans demander son reste. Pas le moindre mot avait été échangé. Telmir était juste bêtement droite comme un piquet, les yeux vers le sol, et la main qui avait remit le message était encore en l'air, tremblante. Et Athos n'avait pas cesser de grogner.

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MessageSujet: Re: La jeunesse aux crocs acérés    La jeunesse aux crocs acérés  Icon_minitime15/3/2015, 23:56


    La jeunesse aux crocs acérés  0410

    Espérant une réponse positive de la part de son interlocutrice Torkos, Nahika plutôt pensive auparavant s’éveilla soudain lorsque l'autre femme parlait. Elle n'arrivait même pas à dire si elle était jeune ou bien âgée, avec tout ces vêtements… Encore une fois ses pensées divaguaient mais elle revenait sur terre, toujours. La réponse donnée donna beaucoup d'espoirs au fauconnier. La phrase qui s'en suivit fit tout retomber à plat. Plus elle y réfléchissait, et plus elle se disait que sa quête étaient vouée à l'échec. Le sort s'acharnait contre elle décidément … Ou bien peut-être que tout venait d'elle après tout. Elle n'avait jamais entrepris un tel voyage, peut-être son départ avait-il été trop précipité ? Peut-être était-elle seulement pas encore prête pour ça ? Ou bien elle était simplement trop bête pour se débrouiller toute seule, sans sa famille, sans son clan... Les choix étaient multiples et tous probables. Quand bien même de savoir pourquoi, cela ne résoudrait pas son problème de toutes façons, alors au lieu de se laisser abattre, l'Okanakie décida d'avancer autant qu'elle le pouvait.

    C'était déjà une bonne chose de savoir qu'elle pouvait trouver apparemment « facilement » des cordonniers dans le coin. C'était une petite victoire. Malgré donc le peu d'espoirs quelle avait, la jeune femme lâcha un soupir de soulagement. Pour l'instant, il n'y avait que le vent glacé qui l'attaquait. Mais plus elle monterait, plus les éléments seraient contre elle. Malheureusement, à Belhovre, tout ce qu'elle avait pu trouver de chaud était un manteau... La jeune femme eut alors une idée. Portant sa main dans son dos et touchant ses bottes par dessus sa cape, une autre question lui brûlait alors les lèvres. A vrai dire, elle pouvait se débrouiller seule à présent, même si cela signifiait errer en pleine ville pour trouver un cordonnier et perdre du temps. La Torkos l'avait assez aidé... Soudain le berger se remit a grogner alors qu'il s'était calmé un temps avant grâce à sa dresseuse. Cette dernière s'excusa alors avant de s'écarter et s'approcha d'un homme qui n'avait cessé de les observer. Nahika pensa qu'elle avait certainement du faire perdre plus que son temps à la maîtresse et son animal. Ce n'était pas dans ses habitudes de converser -déjà- parmi d'autres gens qui vont et viennent. Elle était bien à mille lieux de se douter que tout le monde la jugeait derrière leurs regards tantôt intrigués, tantôt inquiets et indignés. Mais elle en avait rien à faire pour l'instant, elle s'occupait de ses propres affaires et c'était déjà bien.

    Se retrouvant à nouveau seule parmi tout cet étrange peuple, son visage à l'expression froide se transforma en une intense réflexion. Elle porta alors ses mains à la sangle de cuir qui traversait son torse, les fit glisser jusqu'à arriver sur une sacoche en cuir, elle la tira de son dos pour l'avoir sur le côté, elle attrapa ensuite la paire de bottes qui y était accrochée puis les délia. La paire dans ses mains, elle se dit que c'était possible : si ils n'en faisaient pas pour les okanakis, alors peut-être seraient-ils en mesure de modifier un matériaux de base pour le rendre plus chaud. En tout cas, elle pensait que cela valait le coup de demander à un spécialiste.

    Oui, c'était décidé ! Cela restait la meilleure solution après tout et c'était l'une des premières bonnes idées qu'elle avait eu depuis son départ. C'était soit cela, soit elle rentrait dans son clan.

    La solitude commençait à se faire sentir au milieu de ce passage. Elle avait l'habitude d'être plus ou moins seule. Mais en ce lieu, elle ressentait ; vous savez, le genre de solitude que vous pouvez ressentir alors que vous êtes entouré de gens... Dans son clan, elle se retrouvait souvent seule, mais savait que quoi qu'il lui arrive, elle pouvait compter sur chacun de ses frères Ereshaï. Ici, elle aurait beau traverser la ville en long en large et en travers, personne ne se soucierait d'elle et ne serait en mesure de la faire se sentir un minimum à sa place. Nahika se rassura cependant en se disant que son aigle devait l'attendre quelque part. Il était fort réconfortant d'avoir la présence d'un ami partout où l'on va.

    Maintenant rassurée, autant pour ses pieds que pour le reste, la jeune Okanakie décida d'aller remercier l'imposante Torkos pour son aide. Avant qu'elle ait fait un pas, un cri d'oiseau se fit entendre non loin. Nahika le reconnu tout de suite sans même le regarder. Le jeune aigle royal volait dans le gris du ciel, fendit au milieu du groupe d'oiseaux pêcheurs piaillant, les forçant à défaire leur groupe, puis vint se poser sur un poteau de bois à une centaine de mètre des deux personnes. Des précautions devaient être alors prises. Il ne fallait surtout pour qu'elle le regarde, pas tout de suite du moins. Qu'elle ne fasse aucun geste l'incitant à approcher. Elle savait qu'il était dans les environs mais ne savais pas où exactement pour l'instant.

    Nahika fit alors les quelques pas qui la séparait de la Torkos. Ses bottes toujours dans les mains, elle la remercia.

    « Je vous remercie pour votre aide. » Elle s'inclina légèrement puis reporta son attention sur son interlocutrice. Elle nota son expression décomposée et figée. Elle demanda alors doucement et quelque peu intriguée, ne s'approchant pas trop pour ne pas risquer d'entrer en conflit avec le Berger.

    « Quelque chose ne va pas … ? »

    De sa nouvelle position, le fauconnier pouvait apercevoir son ami à plume. Elle le surveilla du coin de l’œil en tournant légèrement sa tête. Il se trouvait ¾  derrière elle et attendait visiblement un ordre de la part de sa maîtresse. Peut-être était-il assez intelligent pour ne pas approcher de la zone en entendant les grognements de l'autre animal à poil. Pour être sûre de ne pas causer de grabuge, l'Okanakie se tourna doucement vers lui, le visage ferme et confiant et baissa la tête en le regardant dans les yeux. Cela signifiait qu'il devait tenir sa position. En guise de réponse, ce dernier émit un petit cri d'approbation.

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