Vol Au-dessus d’un nid de fidèles -  été 1652 – La défaite de Zhäa à la bataille de l’Oubli

Les ailes d’Itako battaient mollement, comme si ils étaient partie pour une simple balade… Une simple envolée… Mais il n’en était rien. Autour d’elle, d’autres griffos volaient aussi. Ils n’étaient pas partis en balade, ils étaient partie en guerre. Tiki essayait de ne pas trop y penser… Mais la chose devenait de plus en plus impossible à mesure qu’ils s’approchaient de la cible… Qu’elle regard autour d’elle, et elle voyait la nuées de Griffos, sous elle c’était les voiles mésoriannes, à l’horizon les tâches que formaient les embarcations de l’ennemi. Tout lui rappelait sa situation… et Le gout de bile qui lui remontait de l’estomac n’aidait en rien. Son cœur battait comme les tambours un jour de fête. Elle tenait son arc, elle tripotait sans cesse la besace qui contenait les Sphères de désintégration qu’on lui avait confiée. Ses mains étaient moites. Sa vue se faisait trouble…  De quoi avait-elle le plus peur ? De mourir ou de perdre ? La question survolait son esprit alors de devant elle, les bateaux ennemis se faisaient plus nets. On sonna un cor. On gueula les ordres et elle s’y plia, faisant décrire à Itako un large cercle au-dessus des cibles. L’ennemi était là… Sous eux. Ces monstres du passé, revenus prendre leur vengeance… On lui en avait tellement parlé quand elle était gosse… Aujourd’hui, c’était à elle de les affronter, mais cela n’avait rien d’un rêve de gosse. Elle chercha du regard d’autres Mauste et distingua sur leur visage cette même tension, cette même concentration. Tout le monde pensait la même chose : le plan des Mésorian devait marcher… Sinon, ça en serait fini d’eux, fini d’Archipel…
Pour se donner du courage et sa vraiment comprendre pourquoi, elle pensa à Täko. Le faiseur de vêtement au sourire béat… C’est vrai qu’il avait un beau sourire… Sourirait-il toujours si il était fait prisonnier ? Cette seule pensée réveilla Tiki. Sous les griffos, la bataille navale venait de commencer. Les fidèles avaient détaché leurs montures, les enfourchant pour se défendre des griffos… Ainsi donc, la bataille commençait. Des cris sauvages se levèrent autour d’elle. Les Okanakis se donnaient du courage. « Pour Archipel ! » Beuglaient certains, « Pour Eliwha » hurlaient d’autres… Alors dans cette cacophonie, Tiki lança son propre cri de  guerre avant de fondre sur l’ennemi :    
-POUR TÄKO !