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 Entretient d'embauche [Mélisende]

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MessageSujet: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime6/12/2013, 21:27

Les hommes ne font pas des femmes, je l’avais découvert en pendant que j’étais en train de perdre la mienne. Qu’avais-je à offrir à ma fille pour son éducation ? Je n’étais pas un rustre loin de là, mais j’étais un homme, un homme élevé par des hommes pour devenir un grand soldat. Et même si en ça j’avais réussi, cela ne me donnait pas de clefs pour éduquer ma fille et faire d’elle une grande dame. J’avais des notions, mais tout au plus elle aurait été un homme sous des habits de femmes. Et elle ne me facilitait pas les choses, digne de fille de ses parents elle ne semblait trouver le bonheur que l’épée à la main. Mais dans ce monde ne la laisserait jamais être heureuse si elle choisissait la voie des armes.

Ma femme avait prévu la chose bien avant moi, il fallait bien admettre qu’elle avait abordé bien plus sereinement le futur de notre fille sans elle. Elle avait donc fait jouer ses relations essentiellement par courriers, avec nos amis d’Îleval comme d’ailleurs pour savoir s’ils avaient des personnes à nous recommander. L’idée ne m’avait pas plus de prime abord mais j’avais un rôle prenant à jouer dans la société et la voir regarder les hommes s’entrainer pendant que je ne la regardais pas, encore si elle l’avait fait pour le plaisir des yeux même si ce n’est pas correct cela pouvait être accepté. Mais je savais qu’elle n’attendait qu’une chose c’était de les rejoindre. De se battre avec, voir même contre.

La première fois tout se déroula terriblement mal, la préceptrice était aussi rigide et sévère qu’Eris était bornée. Leurs affrontements pouvaient durer des après-midi entiers, rien ne semblait toucher ma fille et rien ne semblait plus énerver que cela la vieille préceptrice. Il fallut attendre quelques temps avant d’en choisir une autre, Eris ne voulait même plus en entendre parler jurant de faire vivre un enfer encore plus terrible à la suivante et à toutes les autres. Certains enfants promettent ce genre de chose en caprice en espérant avoir assez impressionné leurs parents. Mais Eris n’était pas ainsi, elle ne menaçait pas elle ne faisait qu’énoncer un fait. Ce qui me faisait la prendre deux fois plus au sérieux.

Avec la deuxième les choses n’allèrent pas bien mieux. Certes au début tout semblait allait pour le mieux, bien plus jeune elle semblait avoir plus de souplesse. Elle avait décidé de doucement faire basculer ma fille hors de ses penchants pour le combat et les armes. A vrai dire elle ne fit qu’une erreur, celle de vouloir un peu trop se rapprocher de moi. Et ma fille s’en offusqua avant même que je n’ai le temps de m’en rendre véritablement compte. Personne ne pouvait prendre la place de sa mère, la guerre fut déclarée. Mais à l’inverse de la première, celle-ci ne fut pas avertie du début des hostilités. La guerre fut aussi brève que brutale. Et malgré toutes mes remontrances et punitions je fus obligé d’accepter la démission de la jeune fille.

Aujourd’hui je faisais entrer la troisième et dernière dans mon bureau. Si cela ne passait pas avec elle alors j’abandonnais l’idée de le faire avec une autre. Je n’avais pas envie que soit colporté aux quatre coins de l’île l’idée que ma fille était une vraie sauvage sans manières et colérique. Car c’était aussi vrai que faux, elle pouvait l’être mais ne l’était jamais véritablement gratuitement. J’ordonnais à celui qui devait l’amener dans mon bureau de lui faire faire le tour du propriétaire. Qu’elle découvre un peu l’environnement très martial des lieux. Je décidais même de lui faire passer le premier entretient dans mon bureau de général et non dans mes quartiers d’habitation.

Je feins de faire des choses à mon bureau quand elle entre dans la pièce. Elle présente ma foi plutôt bien. Elle est jeune, encore plus que la précédente. Elle paraissait au premier abord douce, et gentille. Une impression de fragilité semblait émaner d’elle. Mais ma longue vie de soldat m’avait appris à ne pas juger un livre à sa couverture. Je me lève à son entrée, je m’en vais à sa rencontre pour lui baiser la main comme il se doit.

-Je vous en prie, installez-vous. Bienvenue au fort d’Îleval, permettez-moi de me présenter tout de même. Général Danakael Mainarmée.

Je lui montre le siège qui sera le sien durant l’entrevue. Puis me remet de mon côté du bureau.

-Avant de commencer…Désirez-vous quelque chose à boire ?

On ne pouvait pas dire que je manquais de quoi que ce soit ici, que ce fut alcoolisé ou non.

-J’aimerai commencer tout simplement par en savoir plus sur vous. D’où venez-vous, votre expérience, ce que venez apporter à ma fille. Vos loisirs et passions. Tout ce que vous jugerez utile, et ferez de vous un choix judicieux.


J’avais dit cela en me tenant a côté du meuble ou été rangé la plus part de mes boissons.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime14/12/2013, 23:15

Préceptrice ? Mais quelle idée j'avais eu de devenir préceptrice ? Même mon père ne comprenait pas pourquoi j'avais fait ce choix de carrière. En même temps comment imaginer qu'une enfant serait capable d'enseigner quelque chose à d'autres enfants ?! C'est complètement absurde à vrai dire. Je devais être vraiment folle, de toute façon je le suis alors ça ne change pas grand chose. Mais si on revenait en arrière, on pourrait voir que ce n'est pas moi qui est choisie mais que c'est le métier qui est venu à moi. Toutefois rien ne serait arrivée si mon père et mon meilleur ami n'avaient pas fait circuler cette rumeur dans le village, et qui au fur et à mesure du bouche à oreilles avait prit des ampleurs disproportionnées.

La rumeur ? Ce n'en est pas vraiment une mais je ne pense pas que mon petit exploit devait être rapporté à tout le monde. J'aime pas me retrouvais au centre de l'attention, à part quand je fais des bêtises, dans ce cas là ça ne me dérange pas. En même temps c'est vrai que ce que j'avais accompli relève plutôt du miracle, peu de personnes en sont capable. Pourtant arriver à dresser un cheval sauvage pour moi ça m'a l'air tout à fait dans la mesure du possible. Surement parce que je suis différente des autres filles de mon âge. Je préfère me rouler dans la boue plutôt que me pomponner. Bon, pour revenir à ce que je disais le fait que j'ai réussi cela à énormément marqué les gens.

Je me suis donc retrouvée de fils en aiguille appelée par des personnes qui souhaitaient que je m'occupe de leurs enfants car encore aucun précepteurs n'avaient réussi. Les enfants les avaient fait tous fuir. Et les parents semblaient désespérés au point de faire appel à moi alors que je n'y connais rien en éducation. Pourtant je m'en sors pas trop mal pour le moment, faut croire vu que les propositions de travail ne cessent  pas de me tomber dessus. Au final, ce travail à certains avantages je suis logée, nourrie et blanchie dans de riches familles, je suis même très bien payée. Je gagne plus que ce que mon père gagne en 1 mois au magasin.

Mais d'un autre côté, je voyage énormément et je passe donc moins de temps avec ma famille et mon meilleur ami. Je n'ai plus de temps pour faire les 400 coups, ce qui est très embêtant je dois l'avouer. C'est comme si une partie de ma liberté m'était enlevé. Malgré cela, j'étais quelqu'un de parole, alors quand je fais une promesse ou bien que je m'engage vis à vis d'autrui, je fais en sorte de les tenir. Je me retrouve donc aujourd'hui à partir en direction d'Ileval. J'avais pour mission cette fois ci de m'occuper d'une jeune fille du genre garçon manqué. Lors de la lecture de la lettre ce petit détail m'avait fait sourire car je me disais que cette fois j'allais rencontrer quelqu'un un peu comme moi. Cela promettait d'être drôle.

C'était la première fois que je me rendais à Ileval, je savais pas grand chose de cette ville. Juste que beaucoup de gardes y résidaient. D'ailleurs, je me rendais chez un d'eux, mais je n'avais pas plus d'informations, la lettre était plutôt succincte et courte, elle ne disait que le principal à savoir. J'ai donc parti pour une nouvelle aventure avec juste un sac d'affaires, mon cheval et mon arc. J'avais besoin de peu et de toute manière je me suffisais de peu. En même temps j'étais plus du genre à dormir à la belle étoile que dans une chambre de luxe.

Une fois arrivée sur place, un homme vint me chercher dans le hall d'entrée pour me faire visiter alors que mon cheval était amené dans les écuries. On me fit faire un tour du propriétaire, la maison était plutôt grande, voir immense. J'allais me perdre les premiers temps, dans une telle demeure, rien à voir avec celle dans lesquelles j'avais travaillé précédemment. Le propriétaire, essayait-il de m'en mettre plein la vue pour m'impressionner ? Et bien il me connaissait pas encore car il me fallait beaucoup plus que ça. Quand la promenade fut finie on m'emmena jusqu'au bureau de mon nouveau patron.

En cette occasion j'avais revêtu des vêtements propres et en bon état. Je voulais être un minimum présentable. Mais à vrai dire tout ce formalisme m'agacé énormément je me sentais peu à l'aise dans cette tenue, mais  je ne laissais rien transparaître. Quand je vis le maître des lieux je fus impressionnée par ça taille, je faisais minuscule à côté. Il avait l'air sévère mais en même temps il dégageait une certaine prestance qui me faisait le respecter automatiquement. Je savais que je n'avais rien à craindre de lui sauf si je faisais quelque chose de grave.

- Enchantée. Je suis Mélisende Berthelot.

Je m'assis sur le siège qu'il m'indiquait et en même temps je fis signe de la tête comme quoi je déclinais son offre. Je finis même par me lever à nouveau, je n'aimais pas rester assise.

- Mon expérience ? Pour être franche, je n'ai pas de formation de préceptrice à la base. C'est par pur hasard que je fais ce métier. Tout à commencer par un exploit que j'ai accomplie. J'ai été capable de dompter un cheval sauvage alors que personne n'avait réussi auparavant. J'étais à peine âgée de 12 ans. A partir de cela une rumeur à commencer à courir, comme quoi j'étais capable de dompter l'indomptable. Puis petit à petit elle a prit de l'ampleur et à 16 ans j'ai reçu m'a première offre de préceptrice. Et depuis je n'ai cesse de recevoir des offres, je me suis déjà occupée de plus d'une dizaine d'enfants. Tout mes employeurs furent heureux du résultat. Je ne cherche pas à me vanter en disant cela, je me montre juste honnête. Pour ce qui est de mes loisirs et mes passions, je fais énormément d'équitation, combat à l'épée et du tir à l'arc. Je passe beaucoup de temps à l'extérieur.

Je n'avais pas peur de dire ce que je pensais. J'étais sur de moi.

- Et si vous me demandez pourquoi vous devriez me choisir ? Je vous répondrais simplement pourquoi pas.

Je le regardais droit dans les yeux, tête droite. D'une certaine façon je le défiais.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime17/12/2013, 22:59

Le combat c’est une question d’observation, le bon guerrier doit être capable de comprendre un maximum de choses sur son adversaire juste en le regardant. Mon père avait tenté de me l’enseigner, l’expérience me l’avait appris. Je n’étais pas en train de raconter pouvoir tout savoir juste par le regard, mais une foule de détails me sautèrent aux yeux. A commencer par son regard, elle le tenait bien droit, et il allait droit à sa cible. Peu de personnes ont ce genre de regard, surtout en ma présence et encore moins dans ma demeure. Je n’aurai su dire pour le moment si c’était un bon ou un mauvais point. Assurément pour la tâche qui allait peut être lui tomber dessus il lui faudrait être dure à impressionner. Mais, surement à cause de ma vie de militaire, j’avais beaucoup de mal avec l’effronterie. Et si elle devait servir de modèle à ma fille qui était déjà assez rebelle, je ne voulais pas qu’elle empire la situation. Autre détail, que je devais cette fois ci à tous ces repas passé dans la haute société. Elle n’avait pas vraiment maintien d’une femme de haute naissance. Elle le cachait bien, semblait à l’aise avec ses talons mais j’étais du genre amoureux du détail. Et sa façon d’avancer, et son regard me donnait une drôle d’impression. Surement saurai-je à quoi tout ceci était dû avant la fin.

Cependant je dois avouer que sa franchise me fit une impression aussi positive que forte. Encore une fois il fallait être sacrément sur de soit pour venir à ce genre d’entretien et avouer n’avoir pas la moindre formation. Il est pourtant bien connu que les nobles et riches ne cherchent que le meilleur. Visiblement elle avait quand même un passif avec les enfants, et les créatures au caractère difficile. Et enfin je fus éclairé sur ce que j’avais cru décelé sans pour autant pouvoir mettre un nom dessus. Son maintien, sa posture voilà ce qu’elles m’avaient évoqué. Elle avait pour loisir et passion des occupations d’homme. Et même si elle le cachait assez bien, un œil entrainé pouvait le déceler. Et l’on ne pouvait pas dire que tout ceci m’enchantait. J’avais décidé de prendre une préceptrice pour sortir ma fille de cette univers, non pas pour lui mettre les deux pieds dedans. Et encore moins que ce soit quelqu’un d’autre que moi qui s’en charge, notre société n’était pas très tendre avec celles qui malmènent leur statut de femme.

A pourquoi, pourquoi pas. J’avais moi-même répondu cela assez souvent aux questions de mon père pour couper court aux longues conversations. Il n’avait jamais aimé, je le savais et j’avais continué tout en le sachant. Et finalement je l’avais payé de ma personne quand la goutte d’eau avait fini par faire déborder le vase. Et j’avais grandi sans hériter de sa patience. Ma jeunesse ne jouant pas toujours en ma faveur, certains s’imaginent que je n’ai pas l’autorité naturelle qu’implique l’âge. Cependant je pouvais déjà être sûr que je n’aimais pas la lueur de provocation dans son visage. Ne vouloir avoir peur de personne est un choix, et même si généralement il l’allonge pas l’espérance de vie bien au contraire, c’est un choix anodin. Mais j’estimais avoir le droit de ne pas apprécier d’être défié chez moi, du regard par quelqu’un venu pour avoir du travail. Et qui plus est pour travailler avec ma fille. Je me mis donc debout à mon tour, plantant mes yeux dans les siens alors qu’elle était maintenant obligé de levé la tête pour garder le contact.

-Effectivement pourquoi pas…

Je pliais le dos, posant le bout de mes doigts sur mon bureau. J’avais parlé lentement, non pas sèchement. Mais le ton c'était légèrement durci, si c’était elle j’allais devoir imposer des règles. Son temps libre, elle le remplissait comme le voulait personnellement mon avis était terriblement mitigé à propos d’une femme maitrisant l’art du combat. Mais ma fille était trop jeune et trop influençable, et je ne voulais pas la voir mise à l’écart et décriée pour avoir voulu suivre son père. Même si une partie de moi je le savais en aurait été fier.

-J’apprécie la franchise, je trouve même que c’est une qualité essentielle. Cependant je ne pourrai pas tolérer d’être défier du regard sous mon toit et devant ma fille. N’y voyait rien de personnel, mais ma fille pour son âge a déjà le gout de la rébellion et celle qui doit lui servir d’exemple…Et bien doit être exemple. Si vous me défiez, elle le fera à son tour. Ce qui serait contreproductif vous en conviendrez tout autant que moi. Je ne vous jugerez pas sur votre temps libre, cependant vous savez surement mieux que moi que ce n’est pas ce que l’on attend d’une femme. Et ma fille malheureusement n’aspire qu’à cela. Vous l’auriez surement très vite découvert, mais je tiens à être clair sur ce point aussi. Elle est bien trop jeune pour être pointée du doigt par toutes les autres. Surtout à un âge ou quoi qu’on dise le regard des autres compte beaucoup. Vous serez peut être plus à même de la comprendre que toutes celles qui sont passées avant vous. Mais en aucun cas je ne peux accepter que vous poussiez même intentionnellement sur cette voie.

Je repris place, et cette fois ci c’était moi qui la défiais. Qui la défiait de me défier à nouveau du regard. Je n’étais pas quelqu’un de bien contraignant, personne ne se plaignait de mon commandement à ma connaissance, et les torkos à mon service étaient mieux que bien traité. Je ne demandais que deux choses en échange de cette marque de respect, un respect équivalent en retour et l’obéissance.

-Si nous sommes d’accord la dessus. Je peux vous emmenez la voir immédiatement.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime4/1/2014, 16:14

Je devais vraiment me calmer car pour le moment mon côté impulsive n'allait pas m’aider. Au contraire ça risquait de causer ma perte. J'avais besoin de ce travail, je ne pouvais donc pas me permettre de me mettre à dos le chef de cette maison. C'est juste que je n'avais pas spécialement apprécié sa façon de s'adressait à moi. Tout en moi montrait que je le défiait, je devais donc redescendre de mes grands chevaux. Je me devais de le respecter, même si je n'étais pas en accord avec lui. Au contraire je devais utiliser ma force de caractère pour venir à bout de la mission qui m'allait peut être être confiée. Car si son enfant tenait de lui, ça n'allait pas être de la tarte. Mais j'avais réussi à amadouer des enfants terribles, ce n'est donc pas lui qui va me faire reculer. J'essayais donc de détourner le regard pour paraître moins impolie, surtout que je commençais à me sentir mal à l'aise sous son regard. Sans m'en rendre compte j'avais attrapé une de mes mèches de cheveux qui s'était échappée de ma coiffure, et j'étais en train de la tortiller autour de mon doigt. Un geste nerveux.

Je savais aussi pertinemment que je n'avais rien à voir avec les femmes de hautes noblesses. Sûrement en raison de l’absence de ma mère qui n'avait pas pu me transmettre tout ce qu'une jeune femme de mon âge aurait besoin de savoir pour évoluer dans le monde. J'étais fille de marchand et j'en étais fière, pour rien au monde je ne renierais ma naissance. Et je n'en avais pas honte. Au contraire ça prouvait que j'étais capable de monter les échelons un à un sans me sentir désavantagée en raison de mon statut sociale. Même si j'admets volontiers que je manque de féminité, de charme et de douceur. Je suis assez maladroite, mais ça n'enlève pas qu'au fond de moi je reste une femme comme toutes les autres. C'est juste que personne n'avait encore réussi à faire cela, notamment qu'il est difficile de se comporter comme une femme quand les seules personnes qui vous entourent sont des hommes.

Pourtant j'étais curieuse de savoir pourquoi cet homme cherche une préceptrice car normalement c'est au mère de s'occuper de faire passer les entretiens. C'était la première fois que je me trouvais face à un homme, alors que généralement ce genre de choses ne les intéressent pas et préfèrent laisser cette besogne à leur épouse. Je commençais donc à me poser des questions, il n'avait encore fait aucune allusion d'une quelconque maîtresse de maison. Il serait donc possible qu'il n'en y ait pas, je ressentie comme un pincement au coeur. Je savais ce que c'était de vivre sans mère, je me sentie donc momentanément proche de l'enfant que je n'avais pas encore rencontré. Si c'était le cas j'étais sûrement celle qui correspondrait le mieux à ce poste.

Je me tus pendant qu'il m'expliquait son avis, je ne fus pas du tout surprise par ce qu'il disait. Je m'y attendais, c'était assez prévisible en faite, car je l'avais déjà entendu lors de mes précédents postes. Chacun de mes employeurs m'avaient dit cela au début, mais au final ils étaient contents du résultat. Je me suis souvent demandais si je n'avais pas réussi mes différentes missions en raison de mon âme d'enfant qui est toujours présente.

- Je comprends tout à fait, et je vous prie de bien vouloir m'excusez si je me suis montrée impolie vis à vis de vous. Ce n'était pas mon intention. Je comprends aussi ce que vous attendez de moi, après tout chaque parents veulent le meilleur pour leur enfant. Je ne vous défierais plus en présence de votre fille. Ne vous inquiétez pas je saurais transmettre l'éducation que vous souhaitez qu'elle ait. Je sais que je semble masculine, mais je reste aussi une femme vous pouvez donc me faire confiance. De plus, si votre fille semble être un peu comme moi je pense que je serais capable de m'occuper d'elle.

Je ne préférais pas parler du fait que j'avais grandi sans mère, cela ne le regarde pas. Surtout que je n'aime pas en parler car je me sens toujours responsable de la mort de ma mère.

- J'aimerais faire connaissance avec votre fille.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime13/1/2014, 22:51

Il me semblait avoir réussi à me faire entendre et comprendre. Cependant je mis un petit temps avant de me détendre complètement, je ne voulais pas donner l’impression d’être du genre à donner dans l’esbroufe. Etre de ceux qui s’énervent très vite et très fort dans le seul but d’effrayer en espérant que ce soit assez. Non pas que la peur soit mon moyen préféré d’arriver à mes fins loin de là, mais le respect est n’est pas quelque chose qui vient instantanément même si à l’inverse de la peur ses effets durent plus longtemps. C’est donc pourquoi malgré avoir lu la compréhension dans les yeux de la jeune fille, je continuais de la regarder de la sorte encore quelques secondes. Le temps qu’elle se mette à parler.

Des excuses c’était toujours une bonne entrée en matière, certains acceptent assez facilement leur torts, tentent de le montrer sans pour autant véritablement s’excuser. C’est ce moment précis que j’avais choisi pour détendre l’atmosphère en me remettant dans mon fauteuil, et en adoucissant mon regard qui ne quitta pas pour autant ses yeux. Le message était passé, j’espérais pouvoir à l’avenir pouvoir me comporter avec elle aussi naturellement qu’avec mes hommes. Je n’étais pas un homme de conflit. Si la question du défi était maintenant réglé, effectivement il était temps de passer à l’étape supérieur et non pas la plus facile. J’avais beau être exigent, je n’en restais pas moins juste. Hors j’avais pu observer que ma fille n’avait pas cette même justesse depuis quelques temps.

J’avais machinalement commencé à toucher les poils de ma barbe. Pas un signe de d’anxiété loin de là, j’aurai fait un piètre général si j’en avais ressenti présentement. Non j’vais toujours ce geste quand j’étais pensif. Devais-je la mettre en garde ? Une partie de moi voulait qu’elle se fasse d’elle-même son idée. Et puis, si dès le début elle ne pouvait lui faire face, alors c’est qu’elle n’était pas la femme de la situation. Aussi simple que ça. Je me remis donc debout lui adressant un premier vrai sourire.

-Bien entendu, laissez-moi vous conduire à elle. A cette heure elle doit se trouver dans sa chambre.

Nous dûmes marcher assez longuement, le bureau du général pour des questions pratiques ne se trouvaient pas proche de ses appartements. Enfin tout du moins pas le bureau des affaires courantes. Il était tout bonnement hors de question que quiconque me demande audience puisse poser le pied chez moi. Une fois à l’intérieur, c’était comme un autre univers. Moins martial bien que nombre d’armes se trouvaient accrochées sur les murs. Chaque fenêtre donnait une vue imprenable sur les alentours. Et dans l’ensemble en plus d’avoir tout le luxe possible le lieu semblait très chaleureux. La chambre de ma fille se trouvait encore un étage au-dessus. Avant d’entrer je tapais à la porte, n’ayant pas reçu ni de réponse ni de contre ordre je l’ouvris pour entrer la préceptrice à ma suite.

La chambre de ma fille avait tout du luxe du reste des appartements, la décoration à l’exception des deux épées croisées sur un présentoir bien trop haut pour elle, était tout ce qu’il y avait de plus typique pour une fille de son âge. De nombreuses peintures étaient encadrées aux murs, bien souvent des paysages mais aussi des élites à cheval. Sans oublier celle représentant deux élites en train de croiser le fer nous nous étions farouchement battus pour qu’elle ne trône pas sur le mur. J’avais cédé.

-Eris. Viens ici nous rejoindre, tu dois venir te présenter à ta future préceptrice.

Un bruit venant du fond de la pièce, une palette qui se pose et ma fille fait son entrée. Elle portait la robe qu’elle utilisait pour les activités plutôt salissante, pourtant je lui avais dit qu’à cette heure ils recevaient quelqu’un. Elle feignit presque à la perfection de ne pas voir le regard furibond que je lui lançais. Elle savait très bien que cette mise en scène pour déstabiliser la préceptrice allait lui couter cher, que cela marche ou non. Elle s’inclina comme il le fallait, peut-être un peu trop bas à mon gout surement avait-elle déjà commencé à voir comment sa nouvelle préceptrice réagissait à la provocation.

-Eris Mainarmée. Enchantée de faire votre connaissance.


Comme si elle avait appris son texte par cœur et qu’elle récitait une poésie sans y mettre plus de que cœur que nécessaire. Intérieurement j’avais bien envie de l’envoyer se laver, puis de la forcer à présenter ses excuses. Mais je savais qu’en faisant ça jamais plus cette jeune fille n’aurait pu asseoir son autorité ici. C’est alors d’un ton aussi raide que mon dos je me décidais à faire ce qu’il fallait.

-Je vais vous laisser toutes les deux un petit moment, que vous fassiez plus ample connaissance.

Un dernier regard d’avertissement, puis je sors de la pièce doucement. Que la meilleure gagne, je n’avais rien d’autre en tête en refermant la porte. Alors que ma fille se contentait d’observer Mélisendre, d’un regard qui je le savais ce voulait aussi inquisiteur que le mien, dans le mutisme le plus total.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime11/2/2014, 22:59

Je faisais de mon mieux pour ne pas montrer que je commençais à être à cran, j’aurais voulu pouvoir aller me dégourdi un peu les jambes. Mes membres commençaient à me faire souffrir le martyre. Et je dois dire que l’air frais me manquait déjà. J’avais besoin de sentir le vent me fouetter le visage et s’engouffrer dans mes cheveux. J’avais l’impression d’être prisonnière dans demeure, pourtant elle n’avait rien d’une prison, mais c’est la sensation qu’elle me donnait. Ca ne devait pas être simple tous les jours pour une jeune fille d’évoluer entre ces murs, entourée d’autant d’hommes. C’est surement pour ça qu’il tenait tant à ce que ce soit une femme qui s’occupe de sa fille.

Je finis par détendre mes épaules, qui depuis le début de l’entretien étaient restées crispées. Ca me faisait un mal de chien, ce n’est pas que j’étais stressée ou quoique ce soit d’autre. Mais en réalité, il ne mettait pas très à l’aise à vrai dire. Quand il s’assit enfin dans son fauteuil, j’eus envie de pousser un soupir de soulagement, je pouvais enfin me relaxer un peu. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi stressée pour un entretien, ça remonte à loin mon tout premier rendez-vous avec une famille. Si je me souviens bien, je ne tenais pas en place sur ma chaise et je n’arrêtais pas de me triturer les doigts. Mais j’avais tout de même réussi à obtenir le poste, pourtant je n’avais rien fait de particulier pour les convaincre. Si j’ai gagné en assurance, c’est surtout parce que j’ai fait un gros travail sur moi-même.

Il eut quelques secondes de silence après que je lui ai demandé si je pouvais rencontrer sa fille, il avait l’air d’être plongé dans des pensées bien profondes. Il était peut-être en train d’évaluer les risques qu’il pouvait encourir s’il me présentait sa fille. Je n’allais pas faire grand-chose, je voulais juste me faire une idée sur la personne avec qui j’allais travailler, car oui ce n’est pas moi qui allais fournir tout le travail après tout. C’était donnant-donnant, chacune de mes expériences m’a apporté énormément que ce soit professionnellement ou personnellement.

Encore une fois, je fus soulagé qu’il accepte de me la faire rencontrer. Aujourd’hui il m’en fallait vraiment peu pour me sentir soulager, j’étais au bord de la crise de nerf. Je ne supporte pas, de devoir faire tout correctement, je suis du genre maladroit. J’ai donc la sensation d’être bridée dans ma liberté d’expression. J’aimerais tellement défaire mes cheveux et porter des vêtements moins serrés. Je voudrais aussi sentir le sol sous mes pieds, et le vent dans mes cheveux. Le grand air me manquait déjà, alors que ça ne faisait même pas 10 minutes que j’étais arrivée.

Quand je le vis se lever, je fis de même machinalement, ce qui me permit d’arrêter de divaguer, car je dois avouer que j’ai eu un petit moment d’absence à ce moment précis. Je le suivais donc pendant sa déambulation dans les couloirs de son immense demeure. Heureusement que vivre en pleine air m’avait permis de développer mon sens de l’orientation, il n’y a pas meilleur exercice que de se perdre en forêt en pleine nuit et d’essayer de se repérer pour s’en sortir. J’ai dû mettre toute la nuit pour y arriver, et me rendre compte que j’étais juste à côté de la sortie, ce qui prouve que les apparences peuvent être trompeuses, il faut donc faire attention. Si non, il se peut qu’on se sente très bête après.

Le chemin jusqu’à la chambre de sa fille se fit dans un silence, assez pesant je dois dire. Je n’étais pas du genre à parler pour rien dire mais tout de même il y avait un minimum à la conversation. Même si il s’agissait juste d’échanger des banalités, comme la météo, ou si j’avais fait un bon voyage, ou bien encore si j’avais trouvé facilement. Et que nenni, il n’y avait rien eu de cela comme si le mettre de cette demeure ne s’intéressait pas du tout aux autres, serait-il à ce point insensible ou voir sans cœur ? Non je ne pense pas, surtout quand on voit qu’il tient autant à cœur l’éducation de sa fille, il ne peut donc pas avoir un cœur de pierre. Peut-être qu’il préférait juste ne pas tisser trop de lien avec ses employés. Après tout, il faisait quand même partie de la garde, alors il ne doit pas se mêler avec les gens de basses extractions.

Néanmoins, je dois dire qu’il y a quelque chose qui me chiffonne dans son comportement tiré à quatre épingles. Elle n’est pas du tout naturelle, cherche-t-il à cacher réellement qui il est ? A-t-il souffert d’une quelconque manière ? Je pense que oui, ça se lit dans ses yeux, ils sont emplis d’une immense tristesse, le genre de tristesse qui ne disparaîtra jamais vraiment. D’une certaine façon, j’eus un pincement au cœur en imaginant qu’un homme comme lui puisse être aussi malheureux, mais cela ne me regardait pas, donc je devais rester à ma place d’employé et rien d’autre.

Nous arrivions enfin devant la porte des appartements de sa fille, quand il entra je le précédais sans pour autant me permettre de m’avancer trop loin à l’intérieur. Je restais donc aussi à bonne distance, je ne devais pas empiéter sur le périmètre personnel de mon employeur. J’osais tout de même jeter un coup d’œil circulaire à la pièce, pour voir comment elle était agencée. Je fus étonnée sans l’être vraiment en voyant la décoration de la pièce. C’est vrai que j’imaginais plus une chambre de princesse, vu qu’elle est de la haute société, mais d’un autre côté je suis contente de voir qu’elle est différente des stéréotypes que je me faisais. Elle représente vraiment bien l’image que je me faisais de la jeune fille, que son père m’a un peu décrite lors de notre entretien, même si la description que je me faisais été encore un peu flou.

Je ne parus pas me formaliser de la tenue que Eris portait, elle faisait surement ça pour me déstabiliser mais cela n’arriva pas. Au contraire un petit sourire malicieux se dessina sur mes lèvres, si seulement elle savait que j’avais déjà porté des robes beaucoup plus sales que celle-là devant des personnes bien placées. Elle essayait de me faire sortir de mes gonds, mais ça n’arrivera pas, j’étais aussi têtue qu’elle. Par ailleurs de toute les préceptrices qu’elle avait eu je devais être la plus jeune, et donc celle qui se rapproche le plus de son âge. Par contre j’avais remarqué que son père était furieux de la voir accoutré de cette manière. Quand les présentations furent faîte, je fis une légère révérence pour la bienséance.

- Mademoisselle, enchantée, je suis Mélisende Berthelot votre nouvelle préceptrice. Eris est un très joli prénom si je puis me permettre.

En disant, cela je relevais le visage, jusqu’à ce que mon regard croise le sien, et je me permettre de sourire de façon malicieuse comme si je lui lançais un défi. Je profitais de ce moment car son père avait décidé de quitter la pièce pour nous laisser seule. Je défis ma cape que je posai sur un des fauteuils, avant de me diriger vers le mur où des épées étaient accrochées. J’en attrapai une avec aisance, la manipulant avec précaution entre mes mains. J’étais très à l’aise avec une épée, puis je pris la seconde pour la lancer à Eris. Elle semblait surprise de voir ce que je faisais.

-Je vous défis Mademoiselle. Vous devez sûrement penser à vous débarrasser de moi au plus vite. Mais je ne suis pas aussi faible que toutes les autres. Vous découvriez très vite que vous n’avez aucune raison de me faire partir.

Je voulais lui faire comprendre qui elle avait en face d’elle, et donc que ça ne servirait à rien de défier mon autorité. Car je lui ressemblais bien plus qu’elle ne pouvait le plus penser. Je savais que j’avais un avantage sur elle, que ce soit par la taille ou la force. Et je me doutais que son père ne l’avait pas former, elle s’était donc débrouillée seule, c’est tout en sa faveur d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime25/2/2014, 21:45

(8D je me permets d'écrire comme si j'étais ma fille)

Quelque chose de différent, encore une fois son père avait opté pour une personne différente. Mais différente en quoi ? Pas plus jeune, elle était bien sur elle, d’où ce sentiment pouvait-il bien venir ? Elle était assez observatrice pour voir une différence, pas assez habitué par la vie pour mettre un nom dessus. Son père avait dû lui expliquer en détail ou était sa marge de manœuvre avec un peu de chance il l’a suffisamment effrayé et elle n’aura juste qu’à lui souffler le peu qu’il lui reste d’espoir. Travailler pour un élite et à plus forte raison pour son père peut être très stressant. Elle le sait, son père à souvent tendance à ne rien accepter de moins bien que le meilleur. Et puis, si jamais ça n’était pas le cas, ou que cela ne venait à ne jamais arriver. Elle n’était pas sans armes ni expérience, enfin c’est ainsi que les enfants voient les choses quand ils ont réussi deux ou trois quelque chose.

Elle ne releva pas la remarque sur son prénom. Bien entendu elle aimait son prénom, d’une certaine manière il lui venait de sa mère. Mais elle savait aussi que ne pas répondre à un compliment, surtout quand celui sert d’amorce dans une conversation peut créer un malaise. Elle feignit aussi de ne pas être concernée quand perceptrice, non pas sa perceptrice, mais la perceptrice, décrocha les épées du mur. Ses épées, de son mur. Elle était toute juste arrivée qu’elle s’imaginait déjà pouvoir s’approprier les lieux.  Ses épées qui bien que siennes n’avaient pas le droit de quitter leur présentoir, son père avait été formel. Il n’était peut-être pas un modèle de rigidité sur bien des points, mais sur celui-ci Eris lui faisait confiance pour ne rien lâcher.

Elle attrapa l’épée plus ou moins adroitement. Elle était bien trop lourde et grande, elle avait déjà essayé une fois dans l’intimité de sa chambre de « jouer » avec. Elle avait abandonné bien vite, et son père avait surement choisi les armes pour ça. La colère se partageait l’indignation…Peut être même une point de jalousie aussi. Cependant elle se força à répondre à cette provocation grossière le plus calmement possible.

-Bien loin de moi de vous retirer le plaisir et l’honneur de battre une petite fille de onze ans dans un duel. Mais laissez-moi vous dire que si mon père à accepter de nous laisser seules un moment, je doute qu’il soit parti bien loin.

Elle regarde son épée, elle est obligée d’y mettre les deux mains. Brasser l’air avec, en plus de la fatigué lui aurait surement fait casser quelque chose, ou se blesser elle-même.

-Je suppose qu’il vous a dit que je n’avais pas le droit de m’en servir. Je me demande ce qui pourrait donc bien arriver si jamais il venait à entendre ces épées s’entrechoquer ? Bien entendu, je serai puni mais j’ai hâte de savoir ce qu’il vous réserve. Ce n’est pas tous les jours que quelqu’un lui désobéi quelques secondes après qu’il ait le dos tourné. Et encore moins pour se battre à l’épée avec sa fille.

Elle finit par la brandir, toujours aussi maladroitement en raison de son poids. Elle n’a même pas besoin de faire un combat correct. Juste le bruit que fera l’arme en tombant sera bien plus que suffisant pour faire tomber la foudre paternel.

-Dois-je donc vous rendre cette épée ? Ou…Vous préférez savourer une très courte mais illustre victoire qui vous coutera plus chère qu’a moi ?

Elle était fière, et ça n’était pas peu dire. Encore une fois son esprit d’enfant par cette victoire, lui laissait sous-entendre qu’encore une fois elle ne garderait pas longtemps une préceptrice.
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MessageSujet: Re: Entretient d'embauche [Mélisende]   Entretient d'embauche [Mélisende] Icon_minitime7/4/2014, 17:14

Encore une fois, j’avais agi plus vite que ma pensée, je me retrouvais donc de nouveau dans une situation embarrassante.  J’étais vraiment douée pour m’attirer des ennuis, mais bon cela faisait partie de mon charme. Je voulais seulement réussir à faire ressortir quelque chose d’elle, car derrière ce masque de fierté je pouvais voir qu’il y avait quelque chose de bien plus profond, qu’elle ne voulait pas laisser transparaître. Mais au dernière nouvelle, je n’avais pas encore hérité du don de télépathie donc je ne pouvais pas lire dans ses pensées pour savoir à quoi elle pensait. Néanmoins, je pouvais deviner qu’elle était en ce moment même en train de m’analyser, je devais surement l’avoir surprise avec mon accoutrement et mon comportement.

Je n’avais rien de la préceptrice ordinaire, au contraire j’avais une façon de faire plutôt originale. Je faisais en sorte d’apprendre à mes élèves à travers quelque chose qu’ils s’apprécient. Pour le moment je n’avais encore trouvée pour elle, mais bon la décoration de sa chambre pouvait déjà m’aider à la cerner un peu. Tss, déjà là je pouvais voir qu’elle essayait de faire la maligne avec moi en ne répondant pas à mon compliment, oui c’était agaçant. Cependant, je ne préférais pas lui montrer, au contraire un petit sourire malicieux se dessina sur mes lèvres. Je sentais que j’allais bien m’amuser avec elle. Je pris un mouchoir dans ma poche, et commença à essuyer mon épée, la propre n’avait pas été très bien traitée. Même si elle ne faisait qu’office de décoration, elle méritait au moins qu’on s’occupe un minimum d’elle. Surtout que le forgeron qui la faite devait l’avoir modelé avec amour, car c’était une vraie beauté. Je n’en avais jamais eu d’aussi belle entre mes mains.

En relevant, les yeux vers Eris je pouvais desseller en elle une pointe d’envie, surement parce que j’avais plus d’habilité qu’elle, rien avoir avec la force. Car avec un peu d’entraînement elle arriverait à manier cette arme. Mais à mon avis ce n’est pas son père qu’il se proposerait pour lui apprendre. Moi je pourrais le faire, si elle me laissait faire, mais pour le moment ce n’était pas gagné elle ne semblait pas m’apprécier du tout. Pourtant j’aimais la façon qu’elle avait de me défier du regard, voulant se comporter comme une femme du haut de son jeune âge.

- Croyez-vous vraiment que je vous défis seulement pour me battre avec vous ? Je viens peut être de  la campagne, mais je ne suis pas ignare ou voir inconsciente au point de me battre avec une jeune fille de onze ans. Surtout que je sais pertinemment que j’aurais le dessus sur vous, le jeu n’en vaut pas la chandelle, cela n’aurait rien de très palpitant.

J’avais énoncé cela comme un fait, et non un reproche, je n’avais pas non plus élevé la voix une seule fois. Je lui parlais de façon aimable sans pour autant lui manquer de respect. Je la traitais comme mon égale à vrai dire. Elle comprenait forcément que je disais, je n’avais donc pas à lui réexpliquer, elle est assez maligne pour saisir cela.

- Si vous voulez crier, ou même appeler votre père pour que je me fasse réprimander, faites-le. Au final je perdrais peut être mon travail, mais vous vous y perdrez bien plus. Je n’ai pas peur de votre père, je ne suis pas du genre à m’incliner, au contraire je ne me laisse pas faire. Ce n’est pas parce que je l’écoutais attentivement que ça signifie qu’il me fait peur. Vous devriez savoir faire la différence entre peur et respect. Je respecte énormément votre père, je pense que c’est quelqu’un de juste et de droit qui veut le meilleur pour sa fille.

Cette fois-ci, j’étais légèrement agacée, j’avais les sourcils froncés. Je lâchais un petit soupir avant de m’avancer vers elle, je me plaçais derrière elle, et commença à modifier sa posture pour lui montrer comment elle devait tenir son arme. Mes gestes n’étaient ni brusque ni violent, au contraire ils étaient doux. Au bout d’un moment, je finis par raccrocher les deux épées au mur.

- Vous pouvez bien dire ce que vous voulez, on se ressemble bien plus que vous le pensez. C’est pour ça que je vous parle comme à un adulte et non une enfant. C’est pour cette raison, que je vais vous demandez, pourquoi vous faites en sorte de faire fuir toutes vos préceptrices ? Est-ce que certaines vous ont fait du mal ? Ou bien essayaient elles de séduire votre père pour sa fortune, et sa beauté ? Ou encore est-ce votre comportement ne serait pas un appel à l’aide, pour attirer l’attention de votre père, pour qu’il passe plus de temps avec vous ? Avant que vous ne montiez sur vos grands chevaux, sachez que je ne vous juge pas et que je ne vous manque pas de respect. Je veux juste essayer de vous comprendre.

Je restais plantée devant elle, les yeux rivés aux siens, je lui avais parlé d’une voix douce et posée. Je ne cherchais pas le conflit, juste à parler.
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