Eyan Elesiel : il s'agit de mon père adoptif et de ma plus proche famille. Je l'aime plus que tout et je n'ai pas envie de le perdre même si je sais pertinemment qu'un jour viendra où je devrais lui dire adieux. Nous sommes très proches tous les deux.

Elia Elesiel : Ma grand-mère. Comme toutes les grand-mères elle est un peu gaga avec moi et m'a toujours tout passé. Trop contente d'avoir enfin une petite fille elle n'a jamais fait de chichi concernant le fait que nous ne sommrd pas lier par le sang. Pour elle peut importe d'où l'on vient tant que l'on est bien là où on est. Je l'aime énormément et je lui dois beaucoup de choses en fait tel que mon talent pour les pâtisseries et pour la cuisine en général.

Ekiyan Elesiel : Mon grand-père. On pourrait le prendre pour quelqu'un de froid, mais en réalité sous ses airs de méchant vieux qui se donne des airs on retrouve un grand-père parfaitement gaga qui n'hésite pas à me cajoler et prendre soin de moi dans le dos de tout le monde. Il n'aime pas montrer ses , mais je sais parfaitement qu'il m'aime comme si j'étais liée à lui par le sang. Je lui dois beaucoup en ce qui concerne le monde, il m'a appris énormément de choses sur la géographie et figurez-vous que c'est lui qui m'a donné envie de devenir herboriste, c'est une véritable encyclopédie.

Eyënna cœur de glace : Ma mère. Je ne pourrais pas réellement vous dire grand chose sur elle, je ne me souviens pas d'elle l'ayant très peu connu.

  

Il s'agit là d'une histoire dont certains morceaux font partie d'une autre histoire. Une histoire impliquant des personnes qui n'auraient jamais dû se trouver dedans de prime abord. Une histoire où un petit bout se retrouve à suivre des illusions pour survivre. Pour vous parler de cette histoire, de mon histoire il faut déjà que je commence par vous parler de celle de la femme qui a commencé la mienne :ma mère.

Journal d'Eyënna cœur de glace du clan Chilchaki- Premier jour a écrit:

Je pense qu'il est temps pour moi d'écrire un morceau de mon histoire. Je me suis décidée lorsque j'ai compris ce qui grandissait à l'intérieur de moi. Au départ, je n'avais pas envie de vivre, parce que j'avais tout perdu, pourtant je savais ce qui m'attendait si l'on me découvrait, mais je pensais que ça pouvait passer. Je n'ai pas choisi cela. Je n'ai pas choisi de tomber amoureuse de cet homme hors norme. Ces yeux bleus magnifiques, ce corps sauvage et puissant. J'avais chez moi un mari aimant seulement voilà je n'avais pas encore assez vécu, je me suis lancée trop rapidement dans l'aventure du mariage, j'aurais dû réfléchir avant, mais quand tout cela m'est tombé dessus je n'ai plus réfléchi et j'ai commencé ma relation avec lui. Je tiens à tenir son nom secret pour qu'il ne soit pas inquiété. Peut importe ce que nous avons fait, j'ai choisi ce qui m'est arrivé finalement. *on remarque quelques sillons de larmes qui ont fait couler l'écriture par endroit*. Faire un choix de cette façon c'est totalement idiot, mais ça me ressemble bien en vérité, mais je ne regrette rien. J'aimais bien mon mari, mais je n'ai jamais autant aimé que lorsque je l'ai connu lui, comme si le destin avait décidé de nous réunir maintenant. Je l'aimais tellement que je n'aie pas hésité à transgresser toutes les règles et à me livrer à lui corps et âme. Ce fut les plus beaux mois de ma vie. J'avais vingt-deux ans et j'étais une guérisseuse accomplie. Mais voilà, le sort en avait déjà décidé autrement.

Journal d'Eyënna cœur de glace du clan Chilchaki- Quatrième jour a écrit:

Je me suis arrêtée d'écrire sur la page d'avant et je m'excuse par avance pour le lecteur, mais vivre dans les bois comporte des risques et je ne peux pas me permettre de faire du mal à mon enfant. Le fruit de notre amour. Cet amour qui a finalement été découvert six mois plus tard. Je n'ai pas été maligne ce jour-là, pas du tout et j'en paye aujourd'hui les pots cassés. Mon enfant en paiera aussi le prix et je souhaite au fond de moi que sa vie soit meilleure que la mienne qu'elle fasse de meilleurs choix que ceux que j'ai pu faire. Parce que mes choix m'ont menés à mon bannissement. Je ne peux en vouloir à mon clan, j'aurais juste aimé que cela soit différent. Lorsque j'ai été bannis, je ne savais pas encore que j'étais enceinte, j'ai décidé de m'en aller, de traverser la mer jusqu'à l'île d'épieux et de tenter de vivre dans la forêt comme je savais si bien me débrouiller. Cela s'est très bien passé durant ma grossesse. J'ai réussi à mettre mon enfant au monde avec l'aide d'une vieille femme qui passait par là. Je crois qu'elle lui a sauvé la vie ce jour-là. Malgré la marque de mon bannissement, malgré mon histoire, elle m'a aidé et je l'en remercie aujourd'hui. J'ai survécu, la petite aussi. Et j'ai continué à vivre tranquillement. Mais rien ne continue éternellement je le sais très bien.

Journal d'Eyënna cœur de glace du clan Chilchaki- Septième jour a écrit:

Vous vous demandez peut-être pourquoi j'écris ces pages assez succinctement, c'est tout simplement parce que je sens que ma santé décline. Loin de lui, dans la forêt, je n'ai pas toujours trouvé de quoi me nourrir et j'ai préféré la nourrir avant. Mais voilà, je savais que ça ne pouvait pas continuer, alors j'écris. J'écris pour qu'avec un peu de chance quelqu'un trouve mon corps et s'occupe de ma fille une fois que je ne serais plus. J'écris pour qu'elle puisse savoir un jour pourquoi j'ai fait cela, pourquoi elle n'est pas comme tout le monde et pourquoi elle ne le sera jamais. Je m'excuse d'ailleurs pour cela envers elle. Je n'aurais jamais pensé que nous serions deux lors de mon bannissement. Je n'avais pensé qu'à moi et je me rends compte que j'aurais dû faire attention, j'aurais dû réfléchir plus avant. Sauf que désormais, c'est trop tard, tout est trop tard, je sens que mes forces s'épuisent. Je me suis rapprochée le plus près du premier village que j'avais vu en arrivant ici. J'espère que quelqu'un pourra prendre soin de mon petit trésor à ma place. Je me doute que cette requête est égoïste, mais si jamais quelqu'un lis ce journal, prenez ma fille en pitié, elle n'a rien fait pour mériter un sort pareil.

Journal d'Eyënna cœur de glace du clan Chilchaki- Huitième jour a écrit:

Je vous en prie, Eliwha pardonnez-moi, prenez soin de ma fille.
Elle s'appelle Lilthaenë...
*Les mots s'arrêtent ici, l'écriture est devenue plus brouillon comme s'il s'agissait là des derniers mots d'une mourante*.

Voilà comment j'ai été condamnée dés ma naissance. Je ne me souviens pas très bien comment j'ai fait pour survivre, combien de jours je suis restée seule, je me suis souviens seulement d'une chose, une chose unique de mes deux ans. Cette louve qui est apparue devant moi, cette louve que ma curiosité m'a poussé à suivre. Cette louve qui m'a mené devant la porte d'une maison alors que j'étais à moitié habillé, morte de faim. Je ne me souviens que de cela et de deux bras puissant pour la frêle petite chose que j'étais qui m'ont soulevés et m'ont portés. C'est à cet instant que commence réellement ma vie. Cette personne qui m'a sauvé, qui m'a prit et m'a élevé, c'était mon père Iyan Elesiel. Un mesorian forgeron de profession. Attiré par le feu comme le serait un papillon par une flamme. Cet homme a fait de ma vie un délice dès mon arrivée. Je me souviens encore des différents récits qu'il en fait encore aujourd'hui. L'angoisse de savoir ce qu'il allait lui falloir pour ce bébé et puis surtout son identité. Je me souviens encore de son récit sur la recherche d'une présence dans la forêt, du fait qu'il tombe sur le corps de ma mère et de ce petit journal qui finalement me serait utile avec le temps.

Vous devez vous demander si j'en veux à ma mère ? Eh bien la réponse est non. Je lui en aie voulu à un certains moment, j'étais encore jeune et idiote. Je devais avoir dans les douze ans lorsque mon père m'a révélé les secrets de ma naissance et du début de ma vie sur Archipel. J'étais encore jeune et idiote et je me suis demandée pourquoi elle avait osé faire cela, comment avait-elle pu ne penser qu'à elle, à cet amour qui finalement l'avait tué. Et puis j'ai grandi. Poussée par ma famille. Poussée par ma soif de connaissance, mon envie de toujours voir d'autres choses. J'avais déjà commencé à apprendre à manier des armes vers mes dix ans, mais ce n'est que vers mes quatorze ans que je me découvrais un vrai don avec les dagues courbes. Un don que j'ai entretenu en même temps que mon aptitude à laisser mes sens me guider. C'est à cette époque aussi que j'ai finalement compris ma mère. Mon grand-père m'a raconté son histoire d'amour avec ma grand-mère. Eux non plus n'était pas destiné l'un à l'autre et pourtant ils ont décidé de vivre ainsi. Je comprenais mieux maintenant pourquoi ma mère avait tout risqué, cependant je n'étais pas ainsi, je ne pouvais me permettre de faire comme eux parce que contrairement à eux je ne comprenais rien aux sentiments.

Durant des années j'avais détesté ma mère, me disant que l'amour était idiot, qu'aimer ne ferait que m'apporter des problèmes. J'avais enveloppé mon cœur dans une carapace de glace qui ressemblait au surnom de ma mère : coeur-de-glace. Moi j'étais ainsi, cherchant à repousser toutes formes de sentiments peu importe ce que cela était, m'enfermant dans la solitude la plus total. Je me contentais d'apprendre un métier qui me serait utile, de voir du pays sans jamais bouger de chez moi. Apprendre me permettait d'être quelqu'un d'autre, une autre moi qui était abordable et rempli de bonne intention envers tout le monde. Dans le monde réel, je ne savais qu'être froide et distante avec tout le monde. J'avais seize ans et je voyais déjà plus loin que ce qu'une adolescente devrait voir. Je n'étais pas encore une herboriste capable de tout comprendre et tout créer, mais chaque jour m'apportait mon lot de connaissance, Mon grand père y contribuait d'ailleurs beaucoup m'apportant divers herbier qui me permettait d'en apprendre toujours plus sur les plantes. Il m'expliquait aussi que dans son peuple il n'y avait que les prêtresse qui pouvait guérir et soigner, mais que je pouvais très bien créer des onguents pour les démangeaison, de faire du soin animalier ainsi que des cataplasme contre les petits bobos et d'autre chose sans que cela ne touche aux grosses blessures ou gros problème. J’entraînais toujours mon corps, travaillant mon combat aux dagues, travaillant mon agilité ainsi que mes sens. Toujours aussi peu douée avec les sentiments ne laissant personne m'approcher.

Et j'ai continué à grandir de la sorte jusqu'à ce qu'un jour vers mes vingts ans. Une banale balade en forêt allait m'apporter un cadeau. Un bien étrange petit cadeau d'ailleurs. Cherchant mes herbes pour refaire des onguents, je me retrouvais nez à nez avec un Kaasariot de l'ombre. Je le regardais tranquillement. Il semblait seul et affamé, tant affamé qu'il tenait à peine sur ses pattes. Je le regardais tranquillement et finalement il finit par s'enfuir. Je soupirais longuement en repensant à cette rencontre. Une rencontre que je n'oublierais pas de si tôt et puis deux ans sont passés. Deux années où j'ai ouvert ma boutique d'herboriste pour vendre des cataplasme, des onguents pour les petits bobos. Deux années durant lesquels peu de choses ont changés. Deux années où j'ai encore rencontré cette petite bête qui grandissait lui aussi, s'approchant puis se retirant comme s'il acceptait ma présence sans pour autant trop s'approcher. Deux années pleines d'expérience en tout genre qui m'ont appris à développer ma patience, seulement je suis toujours cette jeune fille froide aux premiers abords et qui ne sourit que rarement. Je suis toujours cette jeune fille qui part à la recherche de nombreuses choses sans pour autant toujours trouver. Je suis toujours cette jeune fille qui veut faire le tour d'archipel pour faire un herbier de toutes les plantes qu'on puisse trouver avec peut être la chance de trouver un compagnon de route animal avec qui je pourrais me lier.

Voilà, je sais que cela ne sont que des bribes décousues d'une histoire très complexe, mais comme vous avez pu le remarquer, parler de moi n'est pas réellement mon truc. Je pense que je vous aie appris le maximum si jamais vous voulez en savoir plus alors venez directement me demander, il n'y a rien de mieux que celui qui pose directement les questions pour avoir des réponses.