Bronco / une banane / une Caserne d'Elites

Une rue piétonne, un beau matin d’automne, un badaud jette une peau de banane aux pieds d’un agent en charge de pointer les entrées et sorties de la caserne. Il ne bronche pas. Sous aucun prétexte ses yeux ne doivent quitter la porte, interdit même d’aller aux toilettes pour se soulager. Cinq minutes plus tard, un gus lui jette de la bouille de banane à ses bottes. On voit que ça ne lui plaît pas, ben oui, il ronchonne un peu, mais il ne bouge pas. Dix minutes après, un autre lui balance à la face un cagot de bananes. Ça commence à bien faire, cette fois-ci, ça ne va pas se passer comme ça. Il prend deux bananes dans chaque main et va chercher le malotru. Et ça lui prend bien un bon quart d’heure à le chercher dans les ruelles. C’est qu’il court vite. Alors, il revient bredouille, les épaules basses et va faire son rapport à son supérieur pas fier du tout. Son Lieutenant croit qu’il a bu et le met au trou. Comme ça, sans chercher les preuves, dans le plus pire des cachots, au deuxième sous-sol avec les rats. Là-bas, il rencontre des gens pas recommandables et il y a même un homme un peu éméché qui lui fait de l’œil. Il est pas mal mais ce n’est pas son genre. Alors il s’éloigne et va taper la discute avec celui qui paraît presque normal. Un grand Torkos bien bâti qui se prétend avoir rendu enceinte une centaine de femmes rien qu’en les regardant. L’agent ne le croit pas. Mais si, lui dit le prisonnier, une bonne centaine. L’agent est éberlué. Je te jure, renchérit l’étalon, bon, je dois dire que pour certaines je me suis fait plaisir, mais pour les moches, je les regarde. Bon pour les moches, ça, l’élite doit bien avouer que c’est pratique mais quand même il aurait bien voulu connaître son secret. Le mésorian lui passe la seule banane qui lui restait dans les mains et lui demande s’il ne peut pas lui montrer. Le torkos pour rouler des mécaniques accepte. Il prend la banane, la regarde. Le ventre de la banane se gonfle instantanément et hop, une banane nouvelle naît. Dingue. Tous les prisonniers veulent qu’il recommence. Le torkos s’exécute et paf dix bananes en deux secondes. La foule demande un autre miracle. Et ainsi naquirent cent, mille, un millier de bananes qui étouffèrent tout le sous-sol.

Ce torkos se nommait Bronco. RIP.