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| Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis | |
| Auteur | Message |
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InvitéInvité
| Sujet: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 2/9/2014, 22:44 | |
| Ah, la beauté de la toundra…
Xaveric marchait d’un pas sûr au milieu des conifères alors que son esprit s’évadait dans de vieux souvenirs. L’odeur de la terre et des aiguilles de pin lui rappelait lorsque Rose et lui étaient venus ici il y a plus de 10 ans maintenant. Rien n’avait changé. La même terre, les même arbres, les même animaux. Il était bon de savoir que l’Archipel restait la même, peu importe ce qu’ils faisaient.
Le soleil filtrait paresseusement au milieu des branches des arbres, dont la hauteur et la densité masquait une grande partie du ciel, éclairant une terre encore ramollie par la dure pluie d’hier et la rosée de ce matin. Il n’était même pas encore midi. Mais heureusement, Xaveric avait déjà trouvé son déjeuner : un couple de lapins, qui pendaient à sa ceinture, à côté de sa fidèle épée. Ses bottes s’enfonçaient légèrement dans le sol meuble.
Les yeux verts de l’homme allaient d’un arbre à un autre, cherchant quelque chose de précis.
Des champignons.
Oui, Xaveric était parti à la cueillette aux champignons. Des amanites tue-mouche, plus précisément. Vous savez, ces champignons rouges aux points blancs, dont on apprend vite aux enfants à ne surtout pas en prendre. Pour de bonnes raisons. La principale, c’est que ça à autant de chance d’être divin que dégueulasse. Et la seconde, c’est qu’il s’agit de puissants hallucinogènes : désorientation, délire, hallucinogène, suivit d’un sommeil de plomb, et parfois, une petite dépression.
Pour Xaveric, le paradis. Il raffolait de ces trucs.
Ah, bah en voilà. Il se pencha pour les ramasser et les mettre délicatement dans un panier en osier, à côté d’autres champignons et fleurs qu’il avait ramassé. Dans la panier, il y avait de quoi mettre au tapis une bonne douzaine de personnes.
Son regard fut attiré par quelque chose. Des champignons écrasés ? Il s’approcha.
« Empreintes de pas… »
Il fouilla le sol quelques instants, accroupis, ses yeux devenant sérieux. Il n’était pas un grand pisteur, mais se débrouillait plutôt bien. Et par ici, étaient passés une bonne douzaine d’hommes. Ou de femmes peut-être, mais vu la taille des empreintes et leur enfoncement, semblable au sien, les propriétaires de ces empreintes dépassaient son gabarit.
Ils devaient etre passés il y a…
…
Xaveric, soit honnête avec toi-même, t’es incapable de le savoir. Mais bon, autant les suivre. Reprenant en main son panier de champignons, il se mit à suivre les traces, marchant doucement, talon puis plante puis pointe des pieds. Au loin, il entendait le bruit d’une cascade. Rien de surprenant, il avait croisé plusieurs rivières et affluents dans le coin, et ils se trouvaient sur un plateau.
Il marcha ainsi plusieurs dizaines de minutes. Il vit un homme, à plus de 50 mètres. Mesorian, sûrement. Grand et costaud. Qui regardait quelque chose, planqué derrière un buisson, main sur son arme. Xaveric ouvrit la bouche, puis la referma. D’abord, se fier à ses oreilles, puis à ses yeux et enfin seulement à son cœur. Il resta discret.
Que regardaient-ils ?
Ils rampa avec agilité sur le sol, sans bruit, tel un serpent. Et pu voir la raison de la fascination de cet homme.
Un homme. Un plutôt, à en juger par son opulente poitrine et son absence de sexe, une femme. Très grande. Très musclée, très forte. Une Torkos, à n’en pas juger. Il n’avait jamais une femme aussi… musclé. C’en était aussi repoussant que fascinant. Elle se baignait sous la petite cascade, faisant sûrement ses ablutions du matin, entièrement nue, son équipement se trouvant à une dizaine de mètres.
Il cligna des yeux, afin de reprendre ses esprits. D’autres hommes étaient là. La femme ne pouvait pas les voir. Xaveric lui, de par sa position surélevée, proche du lit de la rivière finissant en cascade. Pris d’un instinct soudain, il regarda autour de lui, et recula. Un autre des hommes avait pris une position surélevée. Et ne l’avait même pas vu. Bande d’obsédés. Xaveric se demanda depuis combien de temps ils la reluquaient… et ce qu’ils attendaient pour attaquer. Qu’elle s’éloigne un peu plus de son équipement ? Certes, elle avait l’air redoutable. C’était une Torkos après tout, mais bon, douze contre un…
Bon, si elle osait se balader seule, c’est qu’elle devait être sûre d’elle. Quoi qu’il en soit, Xaveric sauvait toujours les femmes en détresse. Même celles plus masculines que lui. Il se retira, et se déplaca, tout doucement et dans un grand silence, vers le bandit qui avait pris une position surelevé.
Il avait une arbalète. Vite, vite, vite. D’ici, il ne la raterait pas !
Il leva son arme, la pointant en direction de la Torkos.
Xaveric n’était qu’a quelques mètres, ses pieds marchant avec précaution sur la terre.
Le bandit prit une grande inspiration, se préparant à tirer.
Ce fut sa dernière. Avec la détente d’un serpent, les bras de Xaveric partirent vers l’avant, et ses mains se saisirent du coup et de la paume de l’homme, qui poussa un silencieux « huh ? » de surprise, avant que son cou ne fut brisé par Xaveric, qui juste après, le poussa d’un énergique coup de pied. Le bandit chancela en avant et tomba, sans pousser un cri, s’écrasant une dizaine de mètres plus bas, éclaboussant la Torkos d’une vague d’eau.
Les bandits avaient tout vu, naturellement. Avant même que l’arbalétrier ne percute l’eau, plusieurs étaient sortis des fourrés.
« Je viens vous aider ! » cria Xaveric de sa puissant voix chevaleresque avant de sauter à son tour. Il atterrit dans l’eau avec souplesse, se réceptionnant de la chute de 3 étages sur ses deux jambes et sa main gauche, penché en avant, à quelques mètres de la Torkos.
Les présentations plus tard. |
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| Sujet: Re: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 4/9/2014, 20:11 | |
| La liberté est un concept que son père, très tôt, lui avait appris à relativiser. Personne même le Mäss lui-même n’est complètement libre. Qu’importe qui l’on est, qu’importe où l’on vie, les richesses ou encore la race. Tout le monde doit dormir, tout le monde doit boire et manger. C’est juste que certains disposent de plus que d’autres, mais pour qui sait regarder la liberté peut se trouver dans les plus petits gestes. Et qui sait reconnaitre quand il fait un choix même au quotidien, même pour des questions des plus dérisoires, celui-ci peut voir à quel point il est libre. Fenry n’était pas encore arrivée à un tel état de sagesse loin de là. Sa condition ne la gênait pas, mais sa philosophie ne pouvait pas aller jusqu’à lui montrer que par bien des aspects elle pouvait prétendre à en avoir plus que ce que ses maitres pouvaient bien penser.
Mais elle devait bien reconnaitre que le degré de confiance qu’on avait en elle lui permettait quelques petites choses que les autres n’avaient pas. Comme la possibilité d’avoir un peu de temps à elle quand sa présence n’était pas requise. Elle ne pouvait certes pas s’éterniser, elle avait à peine pour elle une ou deux heures. Bien généralement le temps d’une réception, de réunion, ou quoi que ce soit ou ses oreilles n’étaient pas les bienvenues. Il lui suffit aussi parfois que sa maitresse lui laisse une matinée après une nuit bien remplie passée ailleurs. Hors de la demeure familiale. Généralement elle prenait ce temps pour faire ses ablutions dans une rivière, l’eau froide en soit était une épreuve. Le froid la mordait jusqu’à l’os, mais au-delà cela la forçait dès son entrée dans l’eau à s’activer. Se frotter, bouger. Mais surtout c’était la solitude qui lui faisait du bien. Pouvoir se trouver nue, alors que là où elle réside le simple fait d’exhiber ses bras lui vaut des regards de dégout. Et bien qu’imaginer la tête de toutes ses mésoriannes devant le reste lui arrache un sourire sauvage, elle n’en reste pas moins heureuse que tout ceci ne soit que de l’imagination. Elle avait beau être une bonne esclave, il est des jours où elle c’était demandée si le prix à payer pour avoir tapé du poing sur la table n’était finalement pas si cher payé.
Elle avait plus d’une fois fait des mauvaises rencontres dans cette rivière, et certaines de ces cicatrices lui venaient d’ici. Mais elle ne pouvait pas y résister, l’endroit était plutôt à découvert et elle tournait assez souvent. Elle avait donc vite fait de voir venir toute menace. Et si jamais quoi que ce soit d’assez gros venait à avoir l’idée de partager un bain avec elle, elle avait à ses pieds de quoi réchauffer l’eau avec du sang chaud. Et c’était surement pour ça qu’elle aimait cet endroit. Ici elle pouvait délibérément se placer en position de faiblesse, peindre une cible sur son dos et mettre le destin au défi de la lui arracher. Son armure caché dans des fourrés pas très loin, quelque chose qui serait impensable dans son temps de travail. Pour assurer la sécurité de quelqu’un, il faut pouvoir avoir totalement foi en sa propre sécurité. Et Fenry croyait à la sienne, enfin, jusqu’à ce qu’un corps sans vie ne vienne troubler le bruit de l’eau qui coulait de la petite cascade. Il ne fallut pas longtemps à la torkos pour décider de la marche à suivre, elle empoigna l’homme, visiblement un mesorian de par sa taille, le sortant de l’eau pour le plaquer contre la pierre derrière elle. C’est à cet instant qu’elle se rendit compte de l’angle improbable dessiné par son cou. Sa première idée fut de croire que la chute avait eu raison de lui, quand l’on tombe la tête la première la hauteur n’a pas besoin d’être incroyable pour conduire dans l’autre monde. Ce fut l’arrivée du second qui lui confirma qu’à nouveau elle avait eu tort. Enfin, l’arrivée du second et des onze autres cachés qui jusque-là c’étaient bien rincé l’œil dans les arbustes.
Instantanément elle sentit son corps se réchauffer, comme si son sang c’était mis à bouillir. Elle sentit les muscles de ses épaules se contracter, ses poings se fermer. C’était une posture qui la faisait paraitre encore plus impressionnante qu’au naturel. L’idée que toutes ces foutues raclures s’en soient payé une belle tranche à son incus la remplissait d’une colère noire. Le genre de colère qui a vite fait d’aveugler des torkos dix fois plus maitre d’eux qu’elle ne le serait jamais. Elle écraserait leur gorge de ses mains nues, gorge par gorge, et avant cela peut être leur crèverait-elle les yeux. Quant à son « sauveur », elle lui devait peut être la vie, mais le regard qu’elle porta sur lui était tout sauf amical. Et aussi vrai qu’elle c’était jurée d’en massacrer le plus possible, elle l’écraserait lui aussi s’il se tenait sur son chemin. Et cette manière qu’il avait eu de s’adresser à elle, comme s’il avait affaire avec une faible chose sans défense. Il verrait comme les autres ce qu’elle avait dans le vendre, avec sous sans armure.
-Tch…à deux contre onze, il n’est pas impossible qu’avant la fin ce soit ton joli p’tit cul qui soit sauvé.
Grogna-t-elle à mi-chemin entre l’agacement et l’amusement. Elle fit quelque pas en arrière pour passer derrière la cascade. Son arme l’attendait là une magnifique claymore, aiguisée sur un bord contondante de l’autre. Ça et une autre surprise. Elle profita aussi d’être partiellement cachée par le débit d’eau de la cascade pour lancer cette provocation.
-Onze…ONZE ET PAS UN SEUL D’ENTRE VOUS N’EN A ASSEZ POUR DESCENDRE VOIR DE PLUS PRES. QU’EST-CE QU’IL A MESSIEURS ! LA VUE D’UNE FEMME VOUS MET MAL A L’AISE. VOUS PERDEZ DU TEMPS A REMONTER VOS PANTALONS ?
Il n’en fallut pas plus, les premiers passèrent à l’attaque, la moitié du groupe. Elle en jugeait aux formes qui se découpaient de l’autre côté du miroir de l’eau. Elle se surprit à espérer que le sang perdu qui lui servait d’allier ne fasse pas l’erreur de vouloir tous les intercepter. Car s’il prenait ce qu’elle allait balancer, elle ne donnait pas cher de sa peau. Au moins n’aurait-il pas le temps de souffrir ou de comprendre pourquoi. A l’instar de celui qui tenta en premier de franchir le voile d’eau jusqu’à elle. Elle l’attendait le plus gros rocher qu’elle avait trouvé en main. Peut-être vingt, vingt-cinq kilos. Elle le lui lança de toute ses forces, le tout accompagné d’un hurlement qui en aurait fait hésiter plus d’un. La pierre heurta très durement le visage de son agresseur, et quand cette dernière toucha le sol toujours alourdie par le poids du rocher ce ne fut pas très beau à voir. La distraction offert par cette mort aussi inattendu que violente, lui permis de tuer le suivant d’un geste fluide mais qui n’avait pourtant pas la moindre grâce ou vitesse. Un coup qui finalement ne pouvait se placer que dans la surprise, elle entailla son second détrousseur la claymore fendit l’air de l’entre jambe jusqu’au cou. Le coup n’était pas assez profond pour tuer un homme sur le coup mais au vu de la giclé de sang, qu’elle avait prise en grande partie sur elle, et du fait qu’il allait tomber dans l’eau. Il se serait vidé de son sang avant même que les 5 autres n’aient fini de les rejoindre, dans la mort.
-C’est tout ? La prochaine fois attaquez-vous à des enfants vous auriez plus de chance d’en ressortir vainqueurs…Ah mais j’oubliais…Il ne risque pas d’y avoir de seconde fois pour vous…
La suite de son discours en aurait surement fait blêmir un pilier d’auberge torkos. Des insultes toutes les plus exotiques les unes que les autres, dont la plus part n’était que blasphème envers celui qui fut autrefois le dieu de son peuple. Elle voyait déjà son petit cinéma faire son effet. La peur est un puissant ralentisseur d’action. Dans un assaut précipité ils avaient quasiment perdu la moitié des leurs. Elle n’avait pas le loisir de voir comment s’en sortait l’autre, et dans l’immédiat ça n’était pas sa préoccupation première. Sa vie ne lui appartenait pas, et mourir pour quelqu’un d’autre que sa maitresse serait une honte. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 9/9/2014, 22:44 | |
| -Tch…à deux contre onze, il n’est pas impossible qu’avant la fin ce soit ton joli p’tit cul qui soit sauvé
Xaveric lui fit un clin d'oeil qu'elle ne pouvait voir, lui répondant avec un ton joyeux "Enfin une connaisseuse!" avant de dégainer son épée, l'agitant quelque peu afin de faire circuler le sang en lui. L'eau était assez épaisse, montant jusqu'aux cuisses de Xaveric, et jusqu'aux genoux des autres protagonistes du carnage à venir. Ca, plus les armures et les armes de tout le monde, prédisait un combat relativement lent.
Bom-bom.
Ah, le cœur qui bat, la pupille qui se dilate, les yeux qui picotent, l'eau à la bouche... Quelle belle sensation. Les bandits sortirent de leurs fourrés, provoqués par la voix puissante de la femme, qui fit éclater Xaveric d'un rire clair. Il se pencha legèrement en avant, courbé sur lui même, comme un boxeur avant le tintement de cloche. Plusieurs bandits couraient vers lui, tandis que d'autres (une légère majorité ?) fonçaient vers le voile d'eau derrière lequel s'était réfugié sa partenaire. Quelques instants avant les premières estocades, Xaveric se mit à crier d'une voix bien plus puissante que son """petit""" gabarit laissait suggérer.
" ALLEZ LES GARS! DONNEZ TOUT CE QUE VOUS AVEZ ! "
Il s'élança vers deux d'entre eux. Des mésorians, plus grands et plus forts que lui. Mais moins résistant. Et beaucoup moins agiles. Il fonça sur eux, et les deux épées s'entrechoquèrent. Xaveric s'écarta, se reculant légèrement, avant de se fendre dans une botte foudroyante. Son épée s’enfonça de plusieurs pouces dans le torse de son adversaire, qui s'effondra en avant en poussant un grand cri. Son corps fit un "splash" et le sang commença à se répandre dans l'eau.
Pas de geste inutile. Frapper pour tuer. Rester calme. Avoir une vision globale. Ne pas s'exposer. D'autres attaques vinrent. Epée et hache. Il para la première, dévia la seconde, esquiva la troisième. Une autre. Une fente du bras gauche. Puissante. Il se pencha sur le côté et son bras gauche s'enroula comme un serpent autour de celui de son adversaire.
Il le tira à lui et son épée s’enfonça dans un torse supplémentaire. Tenant toujours son adversaire agonisant, il se tourna face à un de ses comparses, un grand roux qui lançait une frappe de taille. Son arme percuta le dos de son ancien allié, qui poussa un immense cri de douleur. Xaveric repoussa le futur mort sur le bandit, les renversant tous les deux dans l'eau. Il recula, laissant le roux se relever. A quelques mètres, un troisième homme se faisait tuer par la Torkos. Et pas d'une belle manière en plus.
On ne frappe pas un homme à terre. Xaveric fit passer son arme en main gauche et tira une de ses dagues, la tenant en main droite. Le roux était partagé, hésitant entre colère et peur de mourrir. Il fonca en avant.
* Les gens n'apprennent jamais... *
Il fit un léger pas de côté, évoluant sans être gêné par l'eau, et l'arme de son adversaire trancha le vide. L'arme de Xaveric, elle, lui trancha une jambe, laissant une belle entaille sanglante. Le Mesorian hurla à son tour, posant son genou dans l'eau, avant que la dague du sang-perdu ne s'enfonce dans son cou. Pour le faire taire, Xaveric la fit coulisser, lui tranchant la gorge, aboutissant sur un égorgement bien satisfaisant. Le roux le regarda d'un air vide avant de s'effondrer dans l'eau, à son tour. Mais Xaveric ne le regardait plus, attentif à la venue d'un autre adversaire, le sang recouvrant son visage et quelques mèches de ses cheveux blonds.
Mais il n'y en avait plus. Il ne restait qe 3-4 hommes, qui fuyaient pour leur vie. Compréhensible devant une telle boucherie. Ils partaient tant bien que mal, terrorisée par la Torkos, toujours nue mais sacrément armée.
Xaveric les regardait passer. Fuyants et paniqués, ils ne représentaient plus aucun interêt à ses yeux. Il hêla la Torkos, qui entamait sa poursuite.
" Vous en voulez un, Ma Dame ? " |
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| Sujet: Re: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 15/9/2014, 23:09 | |
| Cette fois ci il ne lui avait pas fallu pour atteindre cet état de conscience ou plutôt d’inconscience. Elle avait l’impression d’être spectatrice des agissements de son propre corps. Elle ne pouvait pas s’entendre penser, un bourdonnement incessant semblait tout couvrir. Elle se savait en possession d’une arme, mais n’avait plus l’impression d’avoir des mains. Elle savait aussi qu’elle avait des personnes, des êtres vivants à faire souffrir autour d’elle. Mais elle n’avait pas véritablement d’idée précise sur la démarche à suivre. Frapper fort, très fort, encore et toujours jusqu’à la mort. Quelque chose de chaud lui avait éclaboussé le visage, mais encore une fois la sensation était lointaine juste assez forte pour ne pas être ratée. La torkos tourna sur elle-même rapidement une fois, deux fois tel un animal aux aguets ne voulant pas se faire attaquer par surprise encore une fois.
Cet état de fureur, de colère était aussi violent que fulgurant. Et à chaque fois laissait Fenry légèrement désorientée. Avec le temps elle avait appris à se poser les bonnes questions, à se rappeler les choses importantes sur l’instant. Le reste venait avec. Elle resta ainsi quelques bonnes secondes à remettre sa tête à l’endroit à reprendre possession de ses moyens, sentir son épée dans sa main, la chaleur du sang sur son visage. Mais aussi la fraicheur de l’air et de l’eau sur son corps nu. Elle était nue, un détail qui pourtant n’en était pas un au vu du fait qu’elle n’était pas seule. L’inconnu était encore là. Elle se souvenait à peine de lui, mais au vu des corps sans vie à ses pieds lui non plus n’avait pas semblé complètement sans défense. Elle se détourna de lui sans pour autant chercher à cacher son corps. Depuis longtemps la pudeur n’était plus de rigueur pour elle. Ce corps était sa fierté, et sa meilleure arme, qu’il le regarde autant qu’il le souhaite. Il était porteur de bien plus de menaces que de promesses.
Sa colère reprit de plus belle à voir les quelques survivant partir en courant. Leur lâcheté ne semblait pas souffrir de limites. Elle sentit ses muscles se crisper. Se jeter à autant sur une personne qui ne s’y attendait pas n’était déjà pas glorieux, mais fuir avant d’avoir à en répondre. Faire preuve d’autant de bassesse, elle n’avait qu’une envie, partir à leur poursuite tout de suite. Partir à leur poursuite pour les étriper un par un, néanmoins elle ne serait plus en terrain découvert et toujours nue. A la place elle se contenta juste de leur beugler quelques insultes.
-REVENEZ ! REVENEZ BANDE DE LACHES ! UNE FEMME NUE C’EST TROP POUR VOUS ? VOUS ALLEZ VRAIMENT ABANDONNER CE QUI RESTE DE VOTRE FIERTE AUX PIEDS DE VOS CAMARADES MASSACRES !
Elle ne fut pas surprise de voir qu’aucun de ces pleutres ne fit même que ralentir ne serait-ce que pour donner l’impression de. Pas surprise, mais un peu déçue. Une part d’elle aurait bien continué le massacre. Elle finit par tourner le dos à cette scène de débâcle, pour récupérer ses affaires. Elle s’essuya du mieux qu’elle put avec ce qu’elle avait. Avant de réenfiler son armure, doublant ainsi de carrure.
-En vouloir un ? J’aimerai pouvoir effacer toutes leurs honteuses existences de la création. Les dieux eux même m’en seraient surement reconnaissant.
Grogna-t-elle d’un air lugubre. Elle n’était pas la meilleure chasseresse du coin, mais elle avait encore un peu de temps devant elle avant de devoir rentrer. Qui sait, arriverait-elle à la rattraper à temps. Elle avait déjà envie de s’en aller, chaque seconde de perdue les éloignaient d’elle. Mais, et cela qu’importe l’entendue de sa colère, elle se devait de régler un dernier détail. Elle se tourna vers celui qui lui avait évité de mourir nue dans une forêt. Elle s’approcha donc de lui, lui tendant la main qu’elle n’avait pas encore recouverte d’un gantelet.
-Merci pour l’aide apportée. Sans toi, j’aurai surement rejoins mes ancêtres dans une tenue peu convenable.
Elle put aussi en profiter pour mieux l’étudier. Trop grand pour un okanaki, trop petit pour un mésorian. Et il était évident qu’il n’avait rien d’un torkos, la carrure ne concordait pas. Un sang perdu à n’en point douter. Son premier. Elle les avait toujours vu jusqu’à maintenant comme des bâtards maladifs à qui donner la mort était rendre service. Visiblement elle avait eu tort, certains étaient capables de tirer leur épingle du jeu finalement.
-J’ai apprécié étriper ses fils de groll avec toi. Et si je veux pouvoir partager mon ressentiment avec ceux qui ont eu la bonne idée de fuir. Je vais devoir me mettre en route maintenant.
Demander de l’aide n’était pas véritablement dans les habitudes de l’escorte. Sinon elle se serait peut être laissé tenter. Après tout elle lui devait bien la vie, partager un petit instant de plaisir sanguin était la moindre des choses. Mais ce monde avait une part importante d’apparences et pour rien au monde elle n’aurait souhaité paraitre faible. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 13/10/2014, 22:12 | |
| Xaveric détailla l'imposante femme du regard, allant des pieds à la tête, aussi bien surpris qu'impressionné, la regardant se rhabiller sans aucune gêne. Il n'était pas spécialement maigre ou rachitique, il était même musclé, mais elle était à un tout autre niveau. * Ses bras sont plus larges que mes jambes!* manqua t-il de s'étouffer intérieurement. Il lui serra chaleureusement la main, la sienne disparaissant entre les gros doigts de la Torkos. Heureusement, elle n'était pas de ces personnes qui se sentent obligées d'essayer de broyer les doigts des autres pour montrer leur force. Tant mieux pour Xaveric. Il avait déja perdu plusieurs doigts, autant ne pas en rajouter. Elle le remercia et il fit une magnifique révérence à faire pleurer de joie le plus psychotique des sergents instructeurs. " Il faut savoir s'entraider dans l'arène. Vous auriez fait de même." Lorsqu'elle parla de se mettre en route, il approuva, faisant tournoyer son épée entre les trois doigts restant de sa main gauche. " J'approuve. Ne m'en voulez pas si je prend un peu d'avance. Je pense être le plus rapide ici. " Il s'élanca alors, bondissant comme un cerf, esquivant arbres et racines. Les bandits avaient pris une minime avance, certains d'entre eux étaient blessés et la panique les avaient rendus peu sûrs et maladroits. Il était confiant dans ses capacités à les rattraper. C'était des Mesorians grands et malhabile. Et l'excitation de la traque dopait les capacités du sang-perdu.
Derrière lui, il pouvait entendre la Torkos courrir. Ses pas étaient lourds et lents, mais ses grandes enjambées faisaient qu'elle parvenait à tenir plus ou moins son rythme, ou à ne pas le perdre de vue. Un peu comme les ours, qui malgré leur poids, dépassent n'importe quel humanoïde à la course.
Son sourire habituel aux lèvres, Xaveric continuait sa chasse. D'un seul coup, l'espace d'un court instant, il pu voir la silhouette d'une de leurs proies. Il accéléra le rythme, en criant.
" LA, J'EN AI VU UN !"
Assez fort pour se faire entendre par tout le monde. Dont le pauvre Mésorian, qui lui aussi accélléra sa course, mais dans la panique sourde qui l'étranglait peu à peu, trébucha sur une racine, tomba, et se ramassa contre un tronc avant de rouler sur plusieurs mètres. Aie. L'homme pesta et tenta de se relever. Mais trop tard.
Xaveric avait bondi, et atteri sur le dos de l'homme, qui fut écrasé sur le sol dans un "groumph" étouffé. Le sang-perdu, dont un des pieds maintenait le visage de l'homme sur le sol, laissa échapper un rire clair, qui tranchait avec le futur drame de la situation.
" C'était trop facile. Toi et tes amis êtes DECEVANTS. "
Il se retourna vers Fenry, qui était arrivée.
" J'en ai eu un. Plutôt que de chasser les autres comme des lapins, autant tirer les vers du nez de celui là... comment tu t'appelles ?"
Le mésorian ne répondit pas, avec de hurler après que l'épée de Xaveric se plante au milieu de sa main droite.
" TON NOM !"
"AAAAAh ! AAAAAH ! Yver ! Je m'appelle Yver!"
Xaveric retira son épée dans un bruit écoeurant, avant de s'écarter (il était toujours sur le dos du pauvre bandit), faisant une révérence à Fenry.
"Il est à vous. Je ne suis pas doué en interrogatoire."
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| Sujet: Re: Ceuillette aux champignons saupoudrés d'ennuis 14/11/2014, 23:04 | |
| De même ? C’était peut être mal connaitre la torkos. Oh certes elle ne rechignait jamais à plonger les mains dans le sang, ou encore à tordre quelques bras. Mais la faiblesse est un pécher, et aider les faibles n’a généralement pas pour effet de les rendre meilleurs. Aussi il n’était pas à prendre comme acquis qu’elle aurait offert son aide. De plus sa vie ne lui appartenant pas, la risquer même pour elle était idiot alors pour un inconnu. Définitivement il aurait dû se débrouiller seul contre un tel nombre d’ennemis. Cela ne l’empêchait pas pour autant de se sentir reconnaissante. Et visiblement il n’avait fini de vouloir rajouter de la longueur à la dette qu’elle lui devait.
Le plus rapide, il l’était à n’en point douté. Fenry n’était pas comme tous ces torkos tentant de combler leur faiblesse. Elle avait accepté que toute sa vie durant elle serait balourde, lente et vraiment peu agile. Elle avait juste décidé de compenser avec ses points forts. Pas besoin d’être rapide si l’on peut terminer un combat sur un seul coup décisif. Pas besoin d’être agile quand on peut encaisser. Pas besoin d’être vif quand on sait être patient. Elle regarda l’homme s’élancer tel le vent à la poursuite de ses ravisseurs, c’est à peine si la nature elle-même était marquée par son passage. Les branches derrières lui remuaient à peine. Et quand la torkos s’élança à son tour et bien, le spectacle ne fut pas le même. Si lui était capable de bifurquer sans perdre de vitesse, elle avait simplement décidé pour être le plus efficace possible d’opter pour la ligne droite de s’y tenir à moins que l’obstacle ne soit bien trop gros. La course était lourde, et les branches si elle ne cassait pas lui griffaient le visage mais qu’importe une fois lancé ainsi rien ne pouvait l’arrêter.
Elle espérait juste voir cette course s’arrêter bien vite son équipement n’était pas fait pour une course effrénée, et cela quand même bien même elle avait possédé l’endurance d’un mésorian. C’est déjà passablement essoufflé qu’elle rattrapa le sang perdu, visiblement ce dernier avait eu le temps de ferrer l’un des fuyards. Le voir accélérer ainsi sur la fin lui rappela impitoyablement les différences raciales qui existaient entre lui et elle. Mais qu’importe elle était toujours la meilleure dans sa partie, sa partie qui allait bientôt venir. Ses lèvres, et cela malgré elle, s’étirèrent pour former un sourire malsain. Vivre parmis les mésorians, et devoir faire les choses à leur manière depuis sa naissance n’avait pas réussi à lui retirer l’un des petits plaisirs coupables de la vie d’un torkos. Elle allait le cogner, le cogner durement jusqu’à ce qu’il craque, jusqu’à ce que ses poings lui fassent mal, jusqu’ace qu’elle n’en ressente plus l’envie.
Les interrogatoires ça n’était pas son truc non plus, elle laissait ce genre de choses aux gens intelligents. Aux gens qui veulent connaitre la vérité, comme les élites. Non elle n’y connaissait vraiment rien, mais par contre elle connait la douleur et surtout comment l’infliger. Elle remet ses cheveux correctement, ses yeux sombres brulent d’une lueur malsaine. Elle est impatiente, excitée, heureuse et elle ne fait pas l’effort de le cacher.
-Merci. Je vais prendre le relais.
Elle attrape le mésorian par le col de sa veste et commence à le trainer avec une aisance qui ne révélait rien de bon pour la suite. Elle le jeta contre le premier arbre qu’elle trouva, un arbre tout juste assez épais pour ne pas casser sous le choc. Elle releva ensuite le mésorian toujours avec beaucoup de facilité.
-Je vais te poser une question tout à l’heure. Pas maintenant, mais bientôt. Si de par le plus grand des hasards tu venais à penser que le silence est encore une option. Ce qui va venir maintenant te paraitra d’une douceur exquise à coté de ce que je te ferai.
Elle ouvre partiellement l’une de ses mains, et gifle l’homme en face d’elle. Laissant les griffes de fer au bout de chacun de ses doigts laisser une profonde entaille sur son visage. Il tombe, elle le relève en l’attrapant par le cou, et le redresse. Le tenant par l’épaule elle se met au travail. Au début il se débat, tente de la repousser mais la différence de taille et de posture ne joue pas en sa faveur. Elle lui laboure les cotes chaque coup est pire que le précédent. Il lui tire les cheveux, tente de la mordre. Et à chaque fois elle enfonce ses griffes aussi loin qu’elle le peut à l’intérieur de son épaule. Elle prend quelques coups aux visages aussi, mais chacun d’eux ne lui donne que plus de force pour avancer. Elle sait que bientôt il finirait par craquer, par réaliser son impuissance, que se battre n’aura pas d’autre récompense que sa souffrance. Car elle ne faisait que commencer. Elle sent ses cotes se casser, et rapidement elle change sa prise simplement pour l’inverser.
-Ou se trouve les autres ? Tu devrais parler maintenant, car bientôt tu auras si mal à juste respirer que parler te sera devenu impossible.
Elle lui sort un sourire, un sourire de joie véritable. Elle ne s’en était jamais véritablement cachée, la violence a toujours coulé dans ses veines.
-Ça ne change rien pour moi, je pourrai faire ça toute la journée. Mais toi, toi tu as peut être envie que tout s’arrête là. Que tout ceci s’arrête et qu’il te reste encore assez de force pour trainer ton faible corps jusqu’à quelqu’un qui pourra te remettre en état.
Elle enfonce à nouveau ses doigts au plus profond dans son épaule, et recommence à donner des coups de poing. Chaque coups est savamment donné, d’un geste étudié pour offrir le plus de force possible. Bientôt il arrêta de riposter, le sang coulait de sa bouche en un flot continu. La torkos en avait plein le visage, chaud et visqueux comme elle l’apprécie. Il tente de parler elle relâche sa prise et laisse son ventre en paix.
-Campement…grotte…au nord d’ici…Pas loin…
Il faisait ce drôle de sifflement caractéristique d’un poumon perforé. Le pauvre devait souffrir un martyr des plus insupportables. Mais en cet instant cette douleur raisonnait comme une douce mélodie à l’oreille de la torkos qui tenait plus fermement que jamais sa vengeance.
-Merci, maintenant laisse-moi prendre ta souffrance avec moi.
Cette fois ci elle lui agrippa la gorge, ses griffes profondément enfoncées dans sa gorge. Gorge qui ne tarda pas à céder en partie quand elle se mit à tirer vers elle. Il se mit à gesticuler dans tous les sens ne pouvant pas émettre autre choses que l’ignobles gargouillis de gorge alors que son sang rentrait dans ses poumons. Il ne lui fallut que quelques minutes pour rendre l’âme. Elle se tourna vers son allié curieuse de savoir quel regard il allait porter sur elle à partir de maintenant. Oui elle était ce que les torkos avaient de plus abominable, violente et sanguinaire. Oui ce n’était ni plus ni moins des gens comme elle qui étaient sortie de bateaux pour affronter les mésorians. Elle n’en avait pas honte. Elle avait été violence, et violence elle serait toute sa vie.
-Toujours partant ? |
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