Vhanéa était heureuse … oui, oui heureuse. Cela ne lui était pas arrivé depuis tellement qu’elle goûtait chaque minute de chaque jours. Elle allait enfin battre Victoria à son propre jeu, son affaire avec Estéban s’annonçait de plus en plus prometteuse et Dagma et Naska étaient arrivées il y a peu d’Epieux. Tout était parfait.
Assise à son bureau un raisin dans la main, la jeune femme attendais. Face à elle, Naska, fouineuse de son état, essayait de rouler sur le dos sans grand succès, elle avait déjà fait tomber la moitié de ce qui se trouvait initialement sur le meuble et la deuxième moitié aurait suivit si il n’avait pas été temps de partir. C’est ainsi que la petite bête se trouva à dévorer son raisin tandis que sa maîtresse ramassait sommairement ce qui avait atterri au sol.
Damoiselle Thackrey avait rendez-vous avec Samaël au manoir, ils avaient quelques détails régler ensembles. Il fallait toujours accorder ses violons, surtout dans un arrangement aussi ambitieux que le leur. Vhanéa aurait bien laissé Naska seule au bureau, généralement quand personne n’était là elle dormait, mais il suffisait que la lubie lui prenne de faire une bêtise et s’était fini. Mieux valait ne pas prendre le risque.
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S’était un nouvel environnement, elle ne le connaissait pas.
Plusieurs fois elle avait essayé d’aller voir l’homme en face de sa maîtresse, mais elle le lui avait interdit avec une désagréable tape sur le nez !
Ils parlaient, ne s’occupait pas d’elle, s’était inadmissible !
En désespoir de cause Naska avait décidé de faire le tour de la pièce. Rien de très intéressant, ça sentait l’humain, partout. A chaque fois qu’elle voulait mettre son nez quelque part elle se faisait rappeler à l’ordre. Quel rabat joie ces bipèdes …
Puis il y eu l’opportunité, la seule, l’unique. On frappa la porte. Naska, qui s’était couché derrière le fauteuil de sa maîtresse, s’était brusquement relevée. Quelqu’un entra avec un plateau laissant la porte entre-ouverte. Le monde lui tendait les bras !
N’attendant pas de se faire remarquer la fouineuse s’était faufiler à pas feutrés hors de la pièce. S’était grand, très grand, et très nouveau. Il n’y avait plus de maîtresse pour lui dire ce qu’elle n’avait pas le droit de faire.
Elle reniflait çà et là trottinant dans les couloirs quand elle capta une odeur qu’elle n’avait jamais vraiment sentie. Il fallait qu’elle aille voir !
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Le rendez-vous se finissait et Vhanéa, après avoir salué Samaël, chercha sa boule de poils. Malheureusement elle était partit et depuis un moment.
La jeune femme quitta le bureau pestant intérieurement sur le tempérament trop aventureux de son animal. Elle ne connaissait pas le manoir, cela allait lui prendre un temps fou pour la retrouver, mais sollicité Samaël était hors que question il avait bien plus important à faire que retrouver une fichue fouineuse fugueuse.
Pourtant au détour d’un couloir la chance lui sourit. Vhanéa avait vu cette queue grise-beige, un peu touffue qu’elle connaissait si bien. Pas le temps que l’attraper qu’elle s’était engouffré dans une pièce.
« Naska pas bougé… »A son tour entré dans la salle la demoiselle n’avait pas fait attention qu’elle était occupée, qui plus est pas par n’importe qui. Elle avait déjà vu ce visage au détour d’une entrevue quelques jours au part avant. Mais impossible de se souvenir de qui il s’agissait précisément elle voyait tellement de nouvelles têtes ces derniers temps que sa mémoire lui faisait parfois défaut.
« Veuillez m’excuser ma Dame, je ne voulais pas vous interrompre. »S’expliqua Vhanéa avec une révérence. La femme en face d’elle avait tout d’une noble il fallait la saluer en tant que tel.
Elles se trouvaient dans une bibliothèque. Rien de très passionnant pour une fouineuse, qu’est-ce que avait bien pu amener Naska jusqu’ici ?
La réponse lui fut vite donner quand l’animal s’assis au pied du perchoir d’un gris couronné.