Décidément, la forêt est vraiment un endroit qui n'est pas fait pour moi.
A chaque fois que j'y mets un orteil, il m'arrive une bricole.
En l’occurrence là, je suis complètement perdu.

Revenons quelques jours en arrière pour bien comprendre la raison de mon actuelle problématique.
Un client, friand d'escapades forestière, m'avait parlé d'un sublime endroit. Une petite clairière traversée par une petite rivière et bordée de fleurs. Il avait tant insisté sur la beauté de l'endroit que j'avais finis par craquer.
Je m'étais armé d'un sac, d'une couverture et de quelques vivres et étais parti, fermant le magasin pour quelques jours.

Sauf que je n'ai jamais trouvé la clairière, que cela fait des heures que je tourne en rond et que je n'arrive pas à retourner sur mes pas.
Je suis fatigué et commence à désespérer de sortir de cette maudite forêt.
Je ne savais encore que j'allais avoir plus grave soucis dans quelques secondes.

Grrrr!!!

Euh ! Commença "Grrrr!" ?
Soudain, un gros loup gris sorti d'un buisson, s'avançant lentement vers moi en montrant les crocs.
Aïe aïe aïe !
Mal partit le Edoth là.

J'attrape en vitesse un bout de viande séchée et la jette au loup, qui ne lui accorde même pas un regard.
Je laisse alors tomber mon sac et fuit en direction d'un arbre, le loup bondit dans ma direction.
C'est in-extremis que j'arrive à monter dans un arbre et à caler mes fesses, qui ont eue chaud, sur une branche.
Le loup se mets alors à tourner en rond autour du tronc de mon arbre, levant parfois la tête pour me grogner dessus.

A l'aiiide !

Je me mets à crier que l'on vienne en aide, espérant ameuter quelqu'un et non le reste de la meute de loup.

Je venais de quitté le clan et, à vrai dire, j’étais vraiment triste de partir ainsi sans avoir eus l’occasion de dire au revoir à tout le monde. Je me sentais un peu coupable car, durant mon périple, ils n’auraient plus de véritable leader. Eliwah, pitié, prenez soin de mon clan. Silencieusement, j’avais versé des larmes pendant de longues heures sur le dos de Cherokee qui filait en direction des forets du sud-est afin que je puisse récupérer suffisamment de provisions pour la traversée en direction d’Opale. Je repensais à Dhankin, mon cher frère avec qui j’ai partagé tant de moments dans ma vie… Mais aussi à Thanos, ma précieuse seconde et amie grâce à laquelle j’ai su me prendre en main quand tout allait mal. Et bien sûr Asheema et ses précieux conseils… Pour moi, elle était ma vraie mère.

J’avais maudis mes souches… Mais étonnamment, j’avais moins maudit mon père que ma mère. Pourtant, c’était lui le Sanghinaire, l’un des Okanaki les plus redouté de tout l’Archipel et sans aucun doute le plus dangereux de tous et le plus cruel aussi. Non, celle que j’avais le plus maudit était ma mère. Je la tenais responsable de mon état actuelle… Je n’avais jamais été vraiment à ma place chez les Ereshais… Quand j’étais jeune, je cherchais toujours la bagarre ou à m’enfuir du campement pour me rendre dans les bois. Même-ci j’ai eus une jeunesse relativement heureuse, j’ai été entouré par des personnes d’une grande sympathie pourtant… contrairement à ce que l’on dit, les liens du sang sont parfois plus fort que les liens du clan. Du moins, pour moi ça l’était. J’avais besoin donc de voir mon père, de comprendre qui je suis vraiment afin d’avoir une chance d’évoluer et d’enfin me sentir chez moi chez les Ereshai… mon clan… ma maison.

Alors que nous survolions les forêts de Belhovre, j’entendis un cri. Un cri d’homme à priori. Ni une, ni deux, je fis faire demi-tour à mon brave Griffo et prit soin d’atterrir en douceur entre deux arbre à distance tout de même. Ne sachant pas vraiment à quoi on avait à faire. Je me laissais alors glissé sur les flancs de Cherokee et lui fit signe de ne pas bouger. Furtivement, j’avançais en direction des cris. Bon sang, il criait fort le bougre ! A ce rythme-là, il allait s’attiré toute une meute de loup sur le dos… En fait c’était déjà le cas. J’arrivais prêt d’un arbre où un jeune homme se trouvait… Le pauvre, un gros loup se trouvait en bas et ne semblait pas décidé de le lâché. Je dégainais alors mon épée et m’approchait doucement de l’incarnation de notre divinité. Lorsqu’il me repéra, il se tourna vers moi en grognant encore plus. Je m’arrêtais alors et plantais mon épée dans le sol. Je commençais alors à prier la déesse…

« Déesse Eliwah, si ce jeune homme et moi-même avons commis des crimes punis de mort en votre monde, acceptez notre pardon je vous prie et acceptez cette offrande… »

Pendant que je parlais, le loup s’était rapproché et son museau me touchait le front. Je levais alors le regard doucement alors que je sortais doucement un morceau de viande séché de ma sacoche. Viande que j’avais gardé à l’origine pour le voyage mais qui cette fois-ci allait servir de nourriture pour la créature sacrée. Celle-ci me reniflait… d’un coup de dent il pouvait m’arracher le visage et pourtant, je ne bougeais pas. Si il avait toujours quelqu’un sur qui je comptais pour m’aider, c’était bien ma déesse et il était impossible pour moi qu’elle me lâche maintenant… Et elle ne m’a pas lâché. Le loup a fini par se calmé. Doucement, il a pris son morceau de viande dans sa gueule et s’est éloigné. Je ne m’en étais pas rendu compte, mais toute une meute nous entourait à présent. Le gros loup, sans doute le chef, fut rapidement suivit par la meute.

Je soupirais doucement en baissant la tête. A vrai dire, j’avais vraiment eus peur… Après tout , apparition de tous ces loups pouvaient être un signe d’Eliwah comme quoi il était encore tant pour moi de faire demi-tour… Cela me mit le doute. Mais, là n’était pas encore le souci. Je levais alors les yeux vers l’arbre et observa l’homme toujours perché sur sa branche.

« Vous pouvez descendre à présent. Vous êtes en sécurité. »

Tandis que je braillais comme un damné, n'effrayant le loup pour pas un sou, je vis une jeune-femme sortir des fourrés.

Elle fit une chose incroyable lorsque le loup se fut retourné.
Elle planta son épée dans le sol et s'agenouilla, comme pour prier.
Ce qu'elle fit d'ailleurs, j'entendais très bien ses paroles.

Le loup s'avançait jusqu'à elle, jusqu'à lui toucher le front de sa truffe. Personnellement, j'aurais pris mes jambes à mon cou, comme précédemment. Je ne serais pas resté de marbre comme la jeune-femme.
Je voyais déjà le mammifère lui sauter à la gorge.

L'animal semblait se calmer cependant, à ma grande surprise, et la demoiselle était toujours entière. La bête attrapa quelque chose avec sa gueule et repartis tranquillement sans un regard pour moi. J'appris à cet instant qu'il y avait effectivement toute la meute, cachée dans les alentours, attendant ma chute.
Mais non, ils suivirent tous celui qui, par corrélation, devait-être le chef.

Lorsque j'entendis pouvoir descendre, je me glissais en bas de l'arbre.
Une fois en bas, je me tournais pour faire face à ma sauveuse.

Je ne l'avais pas bien distingué depuis ma cachette mais là, face à elle, je me suis dis "Wahou!!".
Des formes généreuses, dessinées d'une main d'artiste, des traits fins et légers, une chevelure brune fournie et un regard...étonnant. Cela fait toujours un choque les yeux vairons. Il me semble en avoir déjà vu....A! Oui ! Le loup qui m'a attaqué avait les mêmes.
Par contre, je fus rapidement mal à l'aise en apercevant sa tenue vestimentaire.
Au secours, comment ne pas la dévorer du regard alors qu'elle n'a qu'un soutien gorge et un pagne en peau!!

Oui, je suis un homme, je l'assume et allez vous faire voir ailleurs, c'est moi qui raconte! Non mais!
Bref!

Toujours face à elle, je relevais brusquement les yeux de la zone interdite pour planter mon regard dans le sien.

Merci beaucoup, Mademoiselle, pour votre aide inestimable. Je vous suis redevable d'une grande dette. Je me nomme Edoth et je dois avouer me trouver minable face à votre action de tout à l'heure. Encore merci.

Je repensais au loup et cela me perturba… Ne voyant que d’un œil, je ne m’en étais pas rendu compte sur le coup mais, le meneur qui avait attaqué ce pauvre homme avait les mêmes yeux que moi. Etais-ce un présage de la déesse ? Si c’était le cas, qu’est-ce que je devais y comprendre ?... Eliwah n’a jamais été très directe avec moi… Même-ci je pense l’avoir croisé un jour, quand j’étais petite, j’ai l’impression qu’elle s’amuse. Ne suis-je qu’un jouet pour elle ou a-t-elle vraiment des plans en ce qui me concerne. En tout cas, dans la situation actuelle, c’était des plus troublants.

Finalement, le jeune homme que j’avais sauvé avait finalement sauté de son arbre et était venu me voir… Il était vraiment… Comment dire… Bizarre. Je ne saurais comment le décrire. Tout dans sa tenue me rappelait les Mesorians. Pourtant, il était bien trop petit pour être des leurs et aussi bien trop peu musclé pour un Torkos. Ce n’était pas un Okanaki et pourtant, il en avait tout l’air malgré ses cheveux platine et ses yeux émeraude… En parlant de ses yeux, son regard perçant était déroutant. Néanmoins, il avait l’air de tout sauf d’être méchant. Dans tous les cas, c’était sans doute un sang perdu. Mais peu importe.

En tout cas, lorsqu’il fut descendu, il ne se priva pas pour me regarder… Après tout, j’avais l’habitude, surtout de la part des Mesorians qui étaient toujours plus habillé que nous. Néanmoins, cela me fit légèrement rougir. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’étais gênée car j’aimais bien que l’on me regarde. J’aimais le faite que l’on me trouve belle et attirante. Parfois même, je regrette mon attirance envers les femmes car je connaissais pleinement le succès que j’avais chez les hommes. Même lorsqu’il commençait à me parler, je remarquais bien que ses yeux avaient du mal à rester dans les miens. A la place, ils semblaient préférer la belle vue sur ma poitrine bien développé. Je lui souris tendrement et lui fis le salut Okanaki.

« Ne vous en faites pas… Je n’allais tout de même pas vous laisser vous faire dévorer par le loup… Je n’en pensais pas qu’ils étaient aussi agressifs dans cette région. Peut-être devrions nous nous éloigné. Ne sait-on jamais. Suivez-moi, je vais vous conduire en sureté. »

Je me tournais alors et retournais vers Cherokee qui lui avait attrapé un lapin qu’il ingurgitait sans aucune délicatesse. Lorsque ma monture vit l’étranger, il se tourna vers lui et l’observa avec son regard perçant. Si Edoth venait à sortir un couteau et qu’il tenterait de me faire du mal, il serait le premier à perdre un membre fasse à mon fidèle compagnon.

« Je m’appelle Kanaeko… Tu peux m’appeler ainsi ou Demi-Lune, comme tu le sens. Je te présente mon fidèle compagnon, Cherokee. N’aie aucun geste brusque dans sa direction, il pourrait le prendre comme une provocation. »

Mon superbe griffo noir répondit d’un léger cri avant que je ne m’approche de lui et que je lui caresse doucement le bec avant de lui demander de me suivre, ce qu’il fit alors que l’on reprenait doucement la marche. J’espérais aussi ne pas m’être mise à le tutoyer trop tôt. C’était une  habitude qu’on avait beaucoup entre nous dans le clan. Après tout, nous sommes une seule et grande famille.

« J’ai repéré une clairière fleurie tout à l’heure vu du ciel. Je pense que nous y serons en sécurité pour bavarder tranquillement… si tu permets bien sûr. »

J’avais besoin de parler… Qui plus est avec un étranger. Grace à cela, je pouvais un peu oublier mes souci et, qui sait, cela m’aiderait peut-être à réfléchir sur ma situation. De plus, je dois avouer que j’étais intriguée. C’était la première fois de ma vie que je croisais un sang-perdu et je mentirais si je disais ne pas être curieuse.

Oups !
Il semblerait que mes yeux égarés se soient fait repérés.
Zut!
Je relevais les yeux sur la jeune-femme et l'observais me faire un genre de salut étrange...Enfin, étrange non mais nouveau pour moi.
Je l'écoutais m'expliquer son étonnement quand à l'agressivité des loups de la région, me proposant alors de s'éloigner de l'endroit.

Je ne connais rien aux loups, mais je ne vous contredirais pas sur leur agressivité.
Par ailleurs, je suis absolument d'accord pour partir d'ici, je vous suis.

Je lui emboîtais alors le pas et au bout de quelques minutes de marche, je me retrouvais presque nez-à-nez avec une grosse bête à plumes et à ailes, un bec d'oiseau à la place de la gueule.
J'eue un mouvement de recule de surprise.

Ah! Non, pas encore !

Cette forêt commençait à me casser les pieds assez sérieusement. C'est avec toute mon courage d'homme que je fis un pas derrière la demoiselle.
J'appris alors son prénom, ainsi que son surnom, ainsi que le fait que cette grosse bête n'était autre que son animal...
Diantre !
Elle me mis alors en garde que je ne devais avoir aucun mouvement brusque en sa direction...Cela ne me serait pas venu à l'esprit.
Lorsque la bête émis un cri, je sursautais.
Kanaeko s'approchait sans problème et lui caressa le bec, elle repris alors sa route, l'animal sur ses talons.

Sur le coup, je ne su pas trop que faire. D'ailleurs, je n'avais même pas remarqué qu'elle m'avait tutoyé, ce dont je me fichais éperdument.
Lorsqu'elle me dit avoir repéré une clairière depuis le ciel, me tirant de ma stupeur par la même occasion, elle me proposait également de s'y installer pour bavarder.

Je suis certain que tu es passée au dessus de la clairière que je cherchais. La forêt n'est vraiment pas mon domaine.
Allons-y, je te suis.

Je pris alors la suite de l'Okanaki et de son compagnon.

C'est avec plaisir que je bavarderais avec toi, après tout, je te le dois bien.

J’étais vraiment amusée par les réactions d’Edoth. Ce pauvre jeune homme semblait bien maladroit et bien peureux. Il suffisait de voir ses réactions face à Cherokee. Mon griffo l’impressionnait et c’était marrant à voir. Mais, jamais il n’attaquerait, je le connaissais trop bien. Et puis, ce sang perdu n’avait aucunement l’air d’être un assassin. Il m’avoua alors recherché la clairière dont j’avais parlé. Comme quoi, cela tombait bien. Il me dit alors accepté de bavardé ce qui me fit légèrement sourire.

Alors, moi et mon griffo prirent la tête du convoi en direction de la clairière. Je voulais qu’il me parle de lui, mais je ne voulais aucunement paraitre grossière. Le faite qu’il ait une telle appréhension de mon ami à plume peut vouloir dire qu’il ne connait pas mon peuple et je ne voulais surtout pas me montrée malotru. Personnellement, je n’ai absolument rien contre les sang-perdu. Je pense qu’ils devraient être considérer comme des personnes ordinaires par tous, que ce soit par les Mesorians, les Torkos ou les Okanakis. Si un sang perdu avec du sang Oka voulait un jour faire partit des Ereshaï, je ne verrais pas pourquoi je refuserais car tel sera le choix de l’enfant interdis. Remarquez, c’est moi qui dis cela alors que je n’aime que les femmes… Cet handicape était énorme car je ne voulais pas le montrer et je savais très bien que je n’aurais jamais d’enfant. Finalement, lui et moi ne sommes-nous pas équivalent ?

J’étais tellement perdu dans mes pensées que je ne m’étais pas rendu compte que mon regard était porté sur le jeune homme. Je m’empressais alors de retourné le regard devant moi.

« Pardon, je m’étais perdu dans mes pensées… Dites-moi, j’aurais une question. N’y voyez là aucune accusation mais, êtes-vous un sang perdu ?... »

Tchhhh, des fois je me fais pitié à moi-même. J’ai l’air si maladroite. Nous sommes bien loin de la chef de clan que je suis sensé être. Si je lui avouais, je suis sûr qu’il ne me croirait pas. Je n’ai vraiment rien d’une meneuse.

« Pardonnez-moi… C’est la première fois que je suis en contact avec quelqu’un comme vous. Ce n’est que simple curiosité. Je ne suis pas là pour vous juger, croyez moi. Je serais bien mal placé si c’était le cas. »

Au loin, la lumière perçait entre les arbres. Sans doute nous arrivions à la clairière.

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