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 Enfants d'Hygérie

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Fille d'Hygérie au coeur rebelle
Victoirine Revaurent
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MessageSujet: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime29/6/2018, 19:37

Enfants d'Hygérie - Hiver 1651 - Temple d'Opale


– Vous devriez aller vous reposer, Victoirine.

La prêtresse n'entendit pas vraiment le conseil de son aînée, plongée dans la contemplation des flammes qui brûlaient dans l'âtre. Un frisson lui remonta le long de l'échine, malgré la chaleur de la cheminée, malgré la couverture qui recouvrait ses jambes et malgré le bol de tisane fumante qu'elle tenait entre ses mains. Cette sensation de froid ne l'avait pas quittée depuis... l'incident. Comme si son sang s'était cristallisé à l'intérieur de ses veines, rien ne parvenait à réchauffer son corps. Avec douceur, elle souffla par-dessus la tisane ambrée et porta l'infusion à ses lèvres. Le liquide brûlant coula dans sa gorge, elle pouvait le sentir, mais cela ne lui apporta aucun réconfort. Victoirine savait d'avance que les plantes sédatives et relaxantes qui avaient servi à préparer sa boisson chaude ne lui seraient d'aucune utilité.

– Depuis quand n'avez-vous pas dormi, mon enfant ?

La jeune femme tourna enfin son regard vers le visage de la religieuse, aux rides profondes et marquées. Victoirine se retint de dire à cette vieille chouette d'arrêter de poser des questions ineptes. Elle se contenta de lui servir un sourire aimable et empli de fausse gratitude. Ce n'était pas en mordant celles et ceux qui lui tendaient une main charitable qu'elle réécrirait le passé. Qu'elle empêcherait ses sœurs d'être torturées et assassinées. Qu'elle protègerait Amaryllis de ses violeurs. Qu'elle éviterait d'être poignardée dans le dos par ceux qu'elle avait toujours défendus... Cette vieille femme ne savait pas comment lui apporter du réconfort, c'était évident, mais elle voulait bien faire. Victoirine ne pouvait pas lui reprocher d'essayer. Personne ici n'avait vécu ce qu'elle et ses sœurs avaient enduré et personne ne saurait jamais comment les réconforter – à supposer qu'elles puissent l'être un jour. De telles blessures laissaient des traces indélébiles. De profondes griffures s'étaient imprimées dans leur chair et dans leur âme, qu'aucune magie du soin ne pourrait jamais effacer. Victoirine reporta son attention sur la danse des flammes dans l'âtre, souffla sur son infusion aux plantes et avala une dernière gorgée. Elle rassura son aînée en lui indiquant qu'elle irait se coucher après avoir terminé sa boisson, puis la pria ensuite de se retirer car elle avait besoin d'être un peu seule.

Victoirine porta machinalement une main à son visage, pour en sentir les aspérités et les renflements. L'effleurement de ses doigts contre sa peau la fit grimacer. La douleur avait disparu grâce à la magie de la Déesse, mais elle portait encore les stigmates des coups qu'on lui avait infligés. Visibles aux yeux de tous, ces marques signaient la trahison des Torkos. Sous le coup de l'émotion, la jeune femme porta une main contre sa bouche et étouffa le sanglot qui lui montait. Les larmes faisaient briller son regard clair, mais elle résistait à l'envie de s'effondrer. Depuis qu'elle avait quitté le temple, elle ne s'était pas autorisée à montrer le moindre signe de faiblesse. Elle était en vie. Son intimité n'avait été souillée. Elle n'avait pas le droit de pleurer. Non, pas le droit...

Elle s'enroula dans la couverture et traversa les allées du temple, sous le regard des élites postés à chaque coin du bâtiment. Elle n'aimait pas leur présence dans ce lieu sacré, mais elle devait reconnaître que cette présence la rassurait, malgré ce qu'elle pouvait en penser. Elle sortit par une petite porte de service, qui la conduisit dans les jardins du temple. Au-dehors, la nuit était calme. Le silence nocturne était moins anxiogène que les sons de la journée, où chaque bruit, chaque mot prononcé un peu trop haut, faisaient sursauter la prêtresse. Elle se détestait de réagir ainsi, mais la vérité était qu'elle ressentait la peur s'enrouler au creux de son ventre à chaque seconde qui passait. Même si elle avait fait bonne figure, pour soutenir ses sœurs meurtries, Victoirine était au bord de la rupture. Terrorisée, blessée, en souffrances... et surtout trahie.

Sans vraiment réfléchir à une destination, absorbée par des pensées morbides, l'hyranne erra à pas lents à travers les chemins fleuris. Instinctivement, elle émit un petit sifflement pour appeler sa chienne. L'envie de glisser ses doigts dans le pelage doux et chaud de Baïka été irrépressible. Un geste qu'elle faisait souvent quand elle sillonnait Archipel. Mais la chienne ne répondit pas. Elle n'était pas aux côtés de sa maîtresse. Elle aussi, les Torkos l'avait tuée. En réalisant que même sa chienne, ils le lui avaient pris, Victoirine s'effondra. C'était un détail dans l'atrocité du cauchemar dont elle ne parvenait pas à s'extraire... mais un détail qui avait le pouvoir de la briser définitivement. Submergée par la vague de ses émotions, la jeune femme s'arrêta, s'agenouilla par terre, enfouit son visage entre ses mains et se mit à pleurer bruyamment. Son cœur expulsait toute sa colère, sa tristesse et son désespoir. C'était un cri de détresse, vibrant dans la nuit.


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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime29/6/2018, 22:44


« Votre Mâssainteté, vous souvenez-vous de ce que votre ancêtre à fait à nos Berserkers, quand nous avons perdu la guerre, que vous nous avez privé de notre liberté et de notre Dieu ? »

C’était l’une des premières choses que la Dirigeante de la Griffe lui avait demandé… Elle lui avait jeté cette question avec un ton badin, anormalement détendue, visiblement insensible à la nuée d’élites qui entouraient le duo qu’ils formaient. Elle avait planté son regard gris dans les yeux bleus du Mâss comme pour le mettre au défi de répondre. Il n’avait pas aimé cette attitude… Pas plus qu’il n’avait aimé la perspective de cet entretien, car l’attitude étrangement coopérative de la Griffe n’avait dupé personne : « Ça sent le piège ».

Et pourtant, la possibilité d’un piège semblait bien trop stupide, même pour Bersok. Oui son peuple se relevait. Oui ses Berserkers étaient de retour, mais ils n’étaient qu’une poignée… Et si la société et le commerce Mésorian souffraient de l’abolition de l’esclavage, l’armée Mésorianne, elle, n’avait jamais été aussi puissante. Il n’avait suffi qu’un coup d’œil aux archives, pour prouver à Darius qu’il avait sous ses ordres bien plus d’hommes qu’il en avait fallu à Adrius pour faire plier les Torkos. Bersok ne pouvait ignorer ça… S’il projetait que la Griffe assassine le Mâss, alors c’était que sa première défaite ne lui avait définitivement rien appris et qu’il courrait à sa perte.

Malgré cette certitude, il avait fallu de nombreuses réunions avec ses conseillers pour organiser cette rencontre et essayer de prévoir le pire et comment s’y préparer. « Envoyez un émissaire » « Envoyez une doublure » «  N’y allez pas en personne » voilà les conseils qu’on lui avait le plus souvent formulés, mais Darius les avait rejetés.
-Il faut que ce soit moi. Si leur souhait de trêve et d’alliance est sincère, ne pas me déplacer en personne risque d’insulter Bersok. S’ils projettent de me tuer, le Dieu-ours n’aura pas la patience d’attendre et nous seront fixés sur ses intentions… Je m’y présenterai avec une armée suffisante pour rivaliser avec la Griffe à la moindre tentative. Quand à ma protection, j’ai en ma possession suffisamment de présents Okanakis pour le préserver d’une attaque. J’irais donc en personne. Hygérie m’accompagnera. Hygérie me protégera. Avait-il répliqué, fermement.

Oui, Hygérie l’accompagnerait, comme elle le faisait depuis sa naissance. C’était un secret qui ne concernait que la famille Beauroix, mais le pacte qu’ils avaient fait avec la Déesse des siècles précédents assurait à l’héritier du trône la protection de la Déesse. Darius n’avait pas encore d’héritier : il portait donc encore la trace d’Hygérie et l’art du soin coulait dans ses veines d’une façon unique… Qu’il s’écorche seulement la main et la marque qui lui enserrait le nombril se manifestait pour le soigner immédiatement.

C’est donc couvert d’objets magiques, de l’anneau de protection, à la cape de fer, et protégé par la magie sainte de sa Déesse que Darius s’était présenté à Kahrna Kerrak, Cheffe de la Griffe noire.
Une seconde lui avait suffi pour détester la Berserker… Mais il avait mis son ressenti de côté, car il connaissait son rôle : celui d’unifier les peuples… Zhäa ne tarderait pas à revenir et les Mésorians ne pouvaient mener deux guerres en même temps. Qu’ils se dispersent et ils ne seraient pas les seuls à tomber sur les fidèles de Zhäa… Les Okanakis attendaient aussi beaucoup de cette réunification. Le sort d’Archipel se jouait à cet instant historique… Il ne devait pas faiblir. Ainsi se força-t-il à tolérer l’attitude désobligeante de la Torkos. A sa question, il avait refusé de se dérober et avait donc répondu :
-Il a ordonné leur décapitation.

La réponse avait accroché un sourire nostalgique aux lèvres de la Berserker…
-Ah oui… C’est vrai… Je m’en rappel maintenant. Avait-elle lâché.

Sur l’instant son ton avait mis mal à l’aise Darius…Mais à présent, cette phrase et cette intonation hantaient ses nuits… Comment n’avait-il pas compris, à cet instant, la nature du piège qui n’allait pas tarder à se refermer sur eux. Il aurait comprendre…

Pour le reste, le souvenir de ce qui avait suivi était encore pour lui une insupportable épreuve… A l’instant même où, à des kilomètres de là où il se trouvait, les temples se faisaient attaquer, il avait ressenti la détresse et la colère d’Hygérie. Au plus profond de son être, le lien qui l’unissait à elle avait vibré avec une force telle qu’il jurait l’avait entendu hurler… Et puis, la Griffe était passée à l’acte. La berserker avait pris sa forme guerrière pour se jeter sur lui. Ses souvenirs s’arrêtaient là. Après, venait se réveil… Le pire de tous. Pendant son inconscience… Il avait rêvé.  Cauchemardé plutôt… De cris, du sang, des temples en feu, des prêtresses qu’on profanait… Il s’était arraché à cette horreur, le corps trempé de sueur et le cœur comprimé par cette urgence impérieuse : « Il faut empêcher ça. »
Mais il était trop tard…  Bien trop tard… Quand il s’était réveillé, plusieurs jours s’étaient déjà écoulés. On l’avait ramené vers la capitale et on lui annonçait la terrible nouvelle, avec pour seule maigre consolation qu’ « on avait réussi à blesser grièvement la cheffe de la Meute… ». Il n’avait pas réussi à en éprouver le moindre soulagement… Le cri d’Hygérie, cette plainte divine, accrochait toujours son âme. Jamais sa Déesse n’avait eu une lamentation aussi déchirante… Darius ne cessait d’y songer, se plongeant dans un mutisme qu’il n’avait brisé que pour annoncer le plus grand Deuil que son peuple n’avait jamais connu, qu’il affichait lui-même par une tenue intégralement noire. Pour la première fois de sa vie, le Mâss accepta qu’on s’occupe de lui. Prétendre qu’il en était toujours capable était un mensonge… Son deuil et la peur qu’il nourrissait pour Hygérie, étaient trop solidement ancrés dans son âme et le plongeaient inlassablement dans les noirceurs suffocantes de la culpabilité… Il mangeait peu et priait beaucoup. Mais la déesse,elle, restait muette…

Alors, il décida de se rendre au temple. Cela le prit, comme une urgence… Ses protecteurs élites auraient, bien évidemment refusée une telle sortie. Voilà pourquoi il se substitua à leur garde pour le faire… Il n’y avait rien de raisonnable dans cette attitude. Mais la priorité du Mâss n’était plus à la sagesse… Si Hygérie souffrait, sa place était à ses côtés.

Il savait qu’il ne pouvait se rendre à l’intérieur du temple sans avoir à faire aux élites qui y étaient postés… Cela n’avait pas d’importance… Il se contenterait des jardins. Là-bas se trouvait une statue à l’effigie d’Hygérie au pied de laquelle, gamin, il affectionnait de s’assoir pour contempler, pendant des heures, la beauté de la Déesse. C’est là qu’il voulait se rendre… Encapuchonné, il s’avança donc vers la statue. Il y posa la main sur la pierre froide et austère.
-Je suis venu. Je suis là… Murmura-t-il, fermant les paupières avec ferveur, il ajouta…

-Je suis votre serviteur…Je l’ai toujours été… Mais, par pitié, faite moi un signe… Juste un signe.
C’est là qu’il entendit la plainte. Un sanglot étouffé, remplit de détresse qui lui fit ré-ouvrir les yeux. Il n’attendit pas une seconde et se précipita vers le bruit…La femme qu’il y découvrit n’était pas Hygérie. Agenouillée au sol, elle avait dû l’entendre arriver en courant car elle avait redressé son visage baigné de larme vers lui. Ce visage lui était familier et lorsque le nom lui revint, « Victoirine Revaurent », il l’accueillit comme un coup de poing en plein ventre. C’était l’une des prêtresses qui avaient plaidoyer en la faveur des Torkos… Il se rappelait d’elle, à cause de son regard enflammé et de la façon dont elle avait pris la parole. Il avait été impressionné par son argumentaire… Par la ferveur qu’elle avait mise dans ses paroles… Mais aujourd’hui, il n’y avait plus la moindre trace de ce feu ardent dans ses prunelles… Il n’y avait que des larmes et de la peur. Darius se rappela alors de son accoutrement et rejeta sa capuche en arrière pour dévoiler son visage.
-Marcheuse Revaurent… N’ayez crainte, je ne vous ferez aucun mal. C’est moi. S’entendit-il murmurer, en couvrant d’un regard tendu la silhouette du temple pour vérifier qu’un élite ne passait pas par là.
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime11/7/2018, 09:13

Enfants d'Hygérie - Hiver 1651 - Temple d'Opale


La prêtresse ne s'en aperçut pas tout de suite, mais lorsque le bruit d'une course parvint à ses oreilles, elle braqua son regard terrorisé vers la provenance du son, dans une posture tétanisée. L'épouvante suppléa instinctivement le désespoir dans ses veines et dans ses prunelles, tandis qu'elle visualisait la silhouette masculine encapuchonnée qui s'approchait d'elle. Victoirine n'était plus maîtresse de ses pensées, de ses émotions, et la logique lui faisait à présent défaut dans son analyse des évènements. Quand bien même cela était impossible - le temple avait été transformé en forteresse inviolable - elle ne voyait rien d'autre en cette silhouette encapuchonnée qu'une présence menaçante et dangereuse, venue pour lui faire du mal. Venue pour terminer le travail. À cet instant, la peur semblait capable de faire bondir son coeur en dehors de sa poitrine.

Victoirine reconnut d'abord la familiarité de la voix qui prononçait son nom, avant de reconnaître le visage débarrassé de sa capuche. La terreur reflua légèrement, laissant la prêtresse avec une sensation désagréable de confusion et de flottement. Elle accusa le contrecoup, se sentant presque défaillir sous la violence des émotions qui se succédaient les unes après les autres. Elle s'aperçut alors qu'elle tremblait comme une feuille et qu'elle était bien incapable de se relever toute seule. Et encore moins de s'occuper des bienséances d'usage... Se comporter envers le Mâss avec la déférence qui lui était due était le cadet de ses soucis. Mâss ou non, dans de telles circonstances, Victoirine n'en avait que faire. Elle déploya son bras tremblant vers Darius, l'implorant, sans prononcer un mot, de l'aider à se remettre debout.

L'hyranne frotta son visage avec la manche de sa tunique, pour faire disparaître les trainées de larmes qui avaient rougi sa figure. Elle ne pouvait néanmoins pas empêcher l'humidité de faire briller son regard bleuté, aussi se détourna-t-elle du Mâss pour se soustraire à son observation. Victoirine ne supportait pas d'être vue dans un tel moment de faiblesse. Ou pour être plus honnête, elle ne supportait pas de s'être abandonnée à un tel moment de faiblesse...

Elle avisa la statue de la Déesse à quelques mètres et expira un soupir de soulagement - ou quelque chose qui s'en approchait. Elle s'était laissée guider par ses pas et ces derniers l'avaient conduite tout près la matérialisation physique de la Déesse. L'hyranne ne pouvait y voir autre chose qu'un signe. Une sorte de réconfort.  

Vous êtes la dernière personne que je m'attendais à rencontrer... Votre Mâssaineté, souffla-t-elle d'une voix rauque, encore modulée par l'angoisse et les sanglots.

Victoirine ressentit soudain un profond malaise. Elle baissa les yeux pour ne pas affronter le regard de Darius, sentant les larmes affluer de nouveau au coin de ses paupières. La dernière fois qu'elle s'était tenue face à lui, elle avait plaidé la cause des Torkos en s'appuyant sur les évènements qu'elle avait vécus à Valgöor... Aujourd'hui, ils avaient été trahis par le peuple de Bersok et Victoirine ne pouvait s'empêcher de ressentir une part de responsabilité. La présence du Mâss décuplait ce sentiment désagréable de culpabilité. Elle ne savait que dire, que faire, et se sentait extrêmement stupide d'avoir pu induire le Mâss en erreur par le passé. Elle ignorait quoi dire à Darius, tout comme elle ignorait quoi dire à ses sœurs. Lui pardonneraient-ils un jour ?



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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime20/7/2018, 21:22

Maintenant qu'il pouvait parfaitement voir le visage de la jeune prêtresse, il pouvait y distinguer les stigmates qui lui marquaient le visage. Des traces légères, mais qui, et il pouvait le jurer, n'étaient pas là lors de leur première rencontre... Pendant un instant, son réflexe fut de détourner le regard, par pudeur ou par honte, et puis, il se rappela sa part de responsabilités, ses choix, ses erreurs...

*Ne détourne pas le regard. Tu n'en as pas le droit. Tes actes, tes conséquences.*

S'ordonna-t-il, autoritaire, en reposant son regard sur elle, la tremblante Hyranne. Il ne savait quoi lui dire et encore moins quoi faire. Il aurait voulu la soutenir, mais ne prendrait-elle pas peur de le voir, lui, un homme, s'approcher d'elle ? Il savait ce que les Torkos avaient fait. Il savait que les prêtresses les plus chanceuses étaient celles qu'on avait tuées sur le coup... Il savait que d'autres n'avaient pas eu cette chance. Il ignorait quels sévices la prêtresse avait subit et le simple fait de les imaginer lui mettait le coeur aux bords des lèvres...

Il se retrouvait donc là, ignorant ce qu'il était bon de faire... Il l'a voyait comme une poupée de porcelaine, si fissurée qu'un geste maladroit la briserait pour de bon.

Pouvait-il seulement l'aider sans attenter d'avantage à son honneur ? Elle qui avait été si droite, fière et déterminée...

Fort heureusement, ce fut l'instant où elle tendit la main vers lui pour lui demander l'aide dont elle avait besoin. Il en ressentit un soulagement manifeste : si elle le lui demandait, c'est qu'il pouvait la lui donner. Le sentiment pesant d'impuissance le quitta alors qu'il s'approcha d'elle pour lui tendre la main et l'aider à se remettre sur pieds. L'instant fut fugace, car déjà debout, elle s'arrachait à lui, fuyante.

Il lui accorda un regard désolé et à la fois compréhensif... Il comprenait ses réactions, il les comprenait trop bien. Il aurait eu les mêmes... Il laissa retomber mollement son bras le long de son corps, alors que l'impuissance le reprenait. Il l'a regardait marcher vers la statue, drapée dans le reste de sa dignité et pourtant encore si vacillante et alors qu'elle lui témoignait sa surprise, il s'entendit répondre. 

-Il est vrai qu'on m'a peu autorisé à sortir depuis l'attaque... C'est contre l'avis de mes gardes du corps que je suis venu ce soir. Ils ignorent ma présence ici...

Marchant, pour se tenir à ses côté, il ajouta :  

-Mais il fallait que je viennes... Pour prier.

Confia-t-il. La prêtresse avait-elle reçu une manifestation de la divine Hygérie ? Si Darius l'espérait, il ne pouvait s'empêcher de sentir l’éperon de la jalousie d'asticoter à cette seule pensée...  

-Je l'ai imploré de me faire un signe, et c'est votre plainte qui m'a répondu...

Ajouta-t-il, avec précautions, cherchant à déchiffrer sur le profil de l'Hyranne les émotions que ces paroles pouvaient susciter.

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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime25/7/2018, 14:25

Enfants d'Hygérie - Hiver 1651 - Temple d'Opale


La situation ne prêtait pas à sourire, mais c'est pourtant bien une expression d'amusement qui fleurit à la commissure des lèvres de la jeune femme lorsque Darius expliqua qu'il avait dû se soustraire à la vigilance de ses gardes pour venir en ces lieux saints. Victoirine ne se l'expliquait pas - ou peut-être qu'elle ne se l'expliquait que trop bien, en réalité - mais cette confidence du Mâas l'aida à se détendre quelque peu. Au fond, ils se ressemblaient beaucoup, et cet excès de désobéissance de la part du dirigeant était un écho bien familier au comportement rebelle de la prêtresse. C'était une action stupide, et complètement dangereuse, de la part de Darius, mais l'instinct était parfois trop fort pour être ignoré. Le sentiment de devoir faire quelque chose qui défiait la logique et la bonne conduite était profondément ancré dans l'âme et le cœur... Oh oui, Victoirine ne connaissait que trop bien ce sentiment.

Son expression s'évanouit presque aussi vite qu'elle était apparue. Darius expliqua qu'il avait ressenti le besoin de prier et la prêtresse hocha la tête avec gravité. Elle détourna le regard pour observer la statue de leur Déesse, animée du même besoin impérieux que lui.

– Je cherchais sa présence, moi aussi, confia-t-elle dans un souffle.

Elle avait murmuré ses paroles sans quitter l'idole des yeux, le cœur gonflé d'une pléthore d'émotions fortes. Elle avait espéré, sans doute par péché d'orgueil, un contact avec sa Déesse. Un signe. Un réconfort. Elle s'était sentie investie d'une sorte de mission divine après l'attaque de Valgöor, car elle avait reçu les enseignements d'Hygérie cette nuit-là. La Mère Déesse l'avait caressé du bout de son aile immaculée, et elle s'en était sentie spéciale et unique. Elle n'aurait pas dû. Peut-être était-ce une sorte de punition divine, un contrecoup d'une divinité que sa vanité avait excédé ? C'était stupide, sans doute, mais Victoirine ne pouvait regarder en arrière sans déceler dans chacune de ses décisions une preuve de sa culpabilité. Peut-être avait-elle mérité ce qui lui arrivait. Peut-être avait-elle mérité le silence d'Hygérie. Pourquoi se croyait-elle plus légitime à recevoir son soutien que les autres hyrannes, sacrifiées elles-aussi sur l'autel d'une guerre qui ne les concernait pas ? Pourquoi aurait-elle été écoutée, elle plutôt qu'une autre ? Victoirine sentit à nouveau une boule se former dans sa gorge. Sans violence, sans un bruit, les larmes débordèrent de son regard bleuté et roulèrent sur ses joues jusqu'à ses lèvres. La prêtresse n'essayait même plus de retenir sa tristesse. De la dissimuler aux yeux du monde, ou aux yeux du Mâas.

Elle reporta son attention sur le dirigeant, l'observant à travers le voile brumeux et humide de son chagrin. Darius désirait un signe, tout comme elle-même. Elle rassembla ses pensées en silence, hésita un instant en jetant un coup d’œil à la statue qui les dominait tous les deux. Elle ne connaissait pas bien la nature du lien qui unissait la famille souveraine à la Déesse, mais elle savait que cette attache existait. L'absence d'Hygérie devait-elle les inquiéter ?

– J'ai également prié pour que notre Déesse vienne à moi, confia-t-elle à son tour. Alors que j'étais perdue, mes pas m'ont conduit ici, aux pieds de sa figure de marbre. Et je vous ai rencontré, vous. Je pense que ce n'est pas une coïncidence. C'est le signe que nous attendions tous les deux.

Son ton avait retrouvé de sa détermination. Les Torkos de la Griffe Noire pouvaient brutaliser son corps, souiller son âme, détruire la confiance qu'elle avait en elle... mais jamais, ô grand jamais, ils ne pourraient entacher la foi qui animait son coeur. La confiance et l'amour qu'elle portait à sa Déesse. Jamais. Personne ne lui ôterait jamais cela. Ses prunelles flambèrent un instant, sous l'effet de sa dévotion.

– Peut-être ne peut-elle pas nous atteindre autrement ? se demanda-t-elle, en regardant de nouveau l'idole sacrée. Et si l'attaque l'avait affaiblie au point qu'elle ne puisse plus venir à nous ?

Victoirine sonda le visage du Mâas pour tenter de lire ses émotions, pour tenter de savoir s'il partageait ses craintes ? Avec respect et tendresse, elle glissa sa paume jusqu'au marbre de la statue. Elle tremblait légèrement à l'idée qu'Hygérie soit si profondément blessée qu'elle en soit restée silencieuse. Était-ce possible ? Était-ce arrivé ?
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime29/7/2018, 22:47

La gravité qui marquait les traits de l'hyranne confirma au Mâss  que celle-ci n'avait pas eu plus de nouvelles que lui de la Déesse... Dans la pénombre, le profil de la jeune femme se détachait étrangement distinctement. Des yeux rougies, tournés avec espoir vers une statue pourtant immobile. Avec attention, il écouta le témoignage de la jeune femme. Comme lui, elle avait attendu un signe. Comme lui, ce qu'elle avait trouvé en venant ici n'était pas ce qu'elle était venue cherchée... Et pourtant : elle y voyait un signe.
Et quand elle formula à haute voix les craintes que le Mâss nourrissait silencieusement, il s'admit qu'elle n'avait peut être pas tord...

Le visage de l'homme se ferma et après un cours silence il commenta d'une voix tendue :

-Il y a plus de 150 ans, quand mon ancêtre, Adrius, triompha des Torkos, il ordonna une mesure radicale : la décapitation des Berserkers... Ceux qui portaient la magie de Bersok, apporteraient toujours la guerre, écrivait-il, car ils seraient toujours fidèle à leur Dieu, qui était lui-même fidèle à son désir de Guerre... Certaines traces de cette époque disent que le Dieu-ours avait déjà commencé à s'écarter de son peuple quand ses blessés avaient accepté notre marché : le dépôt de leur arme, contre les soins dont ils avaient cruellement besoin... D'autres formulent l'hypothèse que c'est en voyant son peuple se soumettre à l'esclavage qu'il les renia, trop honteux de ce futur... Une poignée, supposent qu'il quitta le monde des Dieux pour se préserver des railleries de ses paires... Et les derniers... Les derniers disent que c'est la mort de ses Berserkers qui le fit chuter. Que, lorsqu'un Dieu fait don de sa magie à un mortel, il lui offre une partie de son essence... Que le lien qui se forme est si particulier qu'il permet alors d'atteindre le Dieu quand on porte atteinte à ses protégés...

Fixant la statue, Darius parlait, les sourcils froncés par la réflexion...

- J'ignore laquelle de ces hypothèses est la bonne... Mais je sais que ce que les Torkos ont fait... Ce qu'ils vous ont fait, était une vengeance contre l'ordre de mon ancêtre. La Griffe Noire me l'a fait comprendre, sans ambiguïté possible. En prononçant ces mots, le Mâss sentit sa voix s’étreindre... Et si... Et s''il avait compris à temps la menace, aurait-il pu l'empêché le massacre ? La question ne cessait de lui revenir, comme un charognard survolant un cadavre... Brusquement nauséeux, il ferma les paupières, mais se força à poursuivre après une inspiration étranglée...

- Par le Créateur... Murmura-t-il d'une voix défaillante.

- Au moment où ... Quand ... Impossible de le prononcer.

- Tout est devenu flou... Et je jure... Je jure de l'avoir entendu... hurler

Et si l’hypothèse disait vrai : et si la Déesse avait donné à ses protégées un peu d'elle-même quand elle leur avait confié sa magie ? Cela voulait-il dire qu'elle avait subi autant de viol que les Torkos en avait perpétré ? Avait-elle était "assassinée" autant de fois que le coeur d'une Hyranne avait brutalement cessé de battre ?
A cette pensée, un froid glaciale enserra Darius. Son coeur se comprima. Sa gorge, prise dans un étau, devint douloureuse et, ses paupières résolument closes, ne parvinrent pas plus longtemps à réprimer les larmes qui lui montèrent aux yeux pour lui dévaler silencieusement les joues.

- Comment ai-je fait pour être aussi stupide...? Comment ai-je fais pour ne pas comprendre...? J'étais si persuadé que je saurais leur cible... Pas une seule seconde je n'ai imaginé qu'il pouvait en être autrement... Quel orgueil ! Fou que j'étais !

S'épancha-t-il en confessant sa culpabilité, alors que lentement il ouvrit les yeux pour affronter le regard de celle -qui comme tant d'autres- il avait condamné par son égocentriste : Victoirine Revaurent. Face à elle, il tomba à genou, implorant :

- Pardonnez moi prêtresse. Tout est de ma faute.  


Hors RP : Désolée pour les éventuelles fautes ou oublis mais je chiale tellement que j'ai la vision trop trouble pour écrire XD
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime31/7/2018, 11:53

Enfants d'Hygérie - Hiver 1651 - Temple d'Opale


Victoirine ne connaissait de l'Histoire que les grandes lignes. Celles que tous les Mésorians connaissaient. Dans le discours du dirigeant, elle entrevoyait les nuances et les subtilités d'une Histoire racontée par les vainqueurs, ceux-là mêmes qui avaient façonné à leur avantage les récits transmis de génération en génération. Si l'hyranne connaissait certains pans du discours de Darius, elle en découvrait également de nouveaux.

La jeune femme ne comprenait pas réellement les tenants et aboutissants du monologue du Mâas, dont la voix était tendue, les traits du visage concentrés et l'attitude raidie. Elle évaluait son interlocuteur d'un regard où se reflétait une lueur d'incompréhension. Victoirine était une femme de terrain, tournée vers le présent et l'action. Que des querelles d'un autre temps, d'un âge qu'elle pensait révolu, dictent le comportement de quelques-uns... elle ne le comprenait tout simplement pas. À Valgöor, l'hyranne avait vu les atrocités d'une menace bien réelle et bien présente : que certains profitent du danger imminent pour se venger d'affronts ancestraux... cela défiait son bon sens et sa logique. Les raisons de la trahison de la Griffe Noire, exposées par Darius, attisaient sa colère et sa rancoeur. Ses soeurs et elle avaient été sacrifiées sur l'autel des rancoeurs passées ! La stupidité derrière l'horreur un tel massacre lui revenait en pleine figure. Victoirine sentit une flamme de haine brûler dans son coeur. Ses poings se serrèrent, tandis que la volonté du Mâas flanchait, que sa voix s'éteignait.

Victoirine ne put réprimer le frisson de dégoût, de peur, de colère qui lui parcourut tout le corps, lorsque Darius revint sur les actes perpétrés par les Torkos, en s'adressant personnellement à elle. Sans qu'elle puisse se contrôler, la prêtresse se mit à trembler. Le simple fait de mentionner ce qui s'était passé, même à demi-mot, déclenchait une réaction physique et épidermique incontrôlable chez la jeune femme. Son coeur battait plus vite. Ses paumes devenaient moites. Ses jambes devenaient molles. Elle dut fermer les yeux et prendre une inspiration profonde pour s'astreindre au calme. La douleur et l'effroi étaient encore trop palpables, trop vifs. Les images de ce qui s'était passé se succédaient comme des flashs monstrueux dans son esprit. Elle aurait aimé que ces images disparaissent, mais elles continuaient de la harceler.

Le comportement du Mâss ne l'aida pas à s'apaiser. Au contraire. Darius était sur le point de s'effondrer. Il avait atteint son point de rupture. Sa souffrance faisait écho à la propre souffrance de la prêtresse, et cette dernière avait l'impression de se sentir défaillir en même temps que le dirigeant. Lorsqu'il confia qu'il aurait juré avoir entendu les hurlements d'Hygérie, Victoirine sentit comme un coup de poignard venir lui labourer ses chairs. Choquée par la révélation, elle poussa un gémissement de surprise, de douleur et de chagrin, puis apposa ses deux mains contre sa bouche pour se retenir. Ses larmes redoublèrent et un sanglot s'étrangla dans sa gorge. Elle avait envie de se blottir quelque part et de pleurer toutes les larmes de son corps. Pleurer contre l'injustice de ce monde, pleurer les souffrances de sa Déesse, pleurer les silences traumatiques d'Amaryllis, pleurer l'absence de sa chienne, pleurer sa propre douleur. Pleurer avait le pouvoir de soulager les coeurs. Et le coeur de la prêtresse débordait d'une telle souffrance...

Constater que le Mâas pleurait, lui aussi, avait quelque chose d'irréel. De surréaliste. Dans l'intimité de la nuit, sous la protection de la statue d'Hygérie, le partage de leur chagrin sonnait comme un rêve éveillé. La situation était si inhabituelle. Darius, du peu qu'elle s'était entretenu avec lui, avait toujours paru être un homme austère, solide comme un roc, et peu enclin à montrer ses émotions ou ses sentiments. Le voir dans un tel état de vulnérabilité... avait quelque chose de dérangeant. Comme être dans un monde inconnu, privé de ses repères.

Et puis soudain, la digue se rompit et les eaux dévalèrent. Le Mâas s'anima pour déverser ce qu'il avait sur la conscience. Il se reprochait d'avoir été stupide, de n'avoir su anticiper les exactions de la Griffe, d'avoir pêché par orgueil et fierté. Sa culpabilité était immense, dévastatrice. Elle le rongeait avec une telle intensité que Victoirine fut estomaquée par la virulence des reproches qu'il s'adressait, de la violence avec laquelle il jugeait ses actes. Lorsqu'il se jeta à ses pieds pour implorer son pardon, la prêtresse resta immobile, complètement prise au dépourvu. Il lui fallut quelques longues secondes pour se ressaisir et s'agenouiller à sa hauteur. Elle le regarda droit dans les yeux et s'exprima d'une voix ferme :

– Je n'ai rien à vous pardonner.

Son regard se fit plus intense encore, sa voix plus autoritaire.

– Vous n'êtes pas responsable.

Elle lui prit les mains et l'obligea à se relever. Son attitude n'était pas tendre, pas complaisante, et sa voix n'était pas douce. Au contraire, la prêtresse s'exprimait avec une froide autorité, une franchise glaciale. Elle ne souhaitait pas épargner le Mâas, même si elle ressentait une puissante compassion à son égard. Elle avait enduré les horreurs perpétrées par la Griffe - et encore, elle s'estimait bien moins victime que la plupart de ses soeurs. Elle. Pas lui. Ce n'était pas à lui de décider à qui elle devait pardonner. Elle fit un pas pour s'éloigner de lui et se soustraire à son attention. Elle s'entoura de ses bras, prise d'un frisson déplaisant. Les larmes lui montèrent à nouveau, mais cette fois, c'était des larmes d'une intense colère.

– Vous n'étiez pas présent, commença-t-elle d'une voix blanche. Vous n'avez pas vu mes sœurs se faire violer. Vous n'avez pas vu les Torkos jouir du sang répandu. Vous ne les avez pas vus égorger mes sœurs, sans une once de remords ou de conscience. Ils prenaient un plaisir malsain à nous faire mal. À faire du mal à notre Déesse.

Et elle se retourna pour regarder à nouveau le Mâas, droit dans les yeux.

– Vous faire du mal, à vous.

Elle se rapprocha à nouveau de lui.

– Ils savaient à quel point cela vous atteindrait. Elle laissa courir un silence. À travers nous, c'était tout notre peuple qu'ils désiraient atteindre. Ne vous accordez pas trop d'importance, votre Mâssaineté, en pensant être capable d'anticiper les actions de fous furieux. Personne n'aurait pu prévoir ce que ces chiens ont fait. Personne.

Elle marqua une pause, la mâchoire contractée et les poings serrés.

– Les seuls responsables, ce sont ces raclures de la Griffe Noire. Pas vous. Pas moi, qui vous ai orienté vers cette décision en plaidant la cause du peuple Torkos... Elle aussi avait sa part de culpabilité. Non, ce sont eux ! Et ils devront payer pour ce qu'ils ont fait, votre Mâssaineté. D'une façon ou d'une autre, ils vont payer le sang qu'ils ont versé. Ils ont trahi notre confiance, ils ont trahi la confiance des Torkos qui aspiraient à la paix... Et pourquoi ? Pour des querelles d'un temps révolu ! Des histoires dont on berce les enfants ! Alors que le danger est à nos portes ! Alors que Zhäa...

Elle laissa sa phrase en suspens.

– Par le Créateur, s'ils ont blessé Hygérie...

Elle ne réussit pas à terminer sa phrase. Elle n'arrivait pas à concevoir l'impossible. Que la Déesse soit cachée quelque part, blessée et souffrante. Le corps tout entier de la prêtresse était secoué de tremblements.

– Ce qu'ils ont fait est impardonnable, se borna-t-elle, après un silence. Ils doivent payer.
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime1/8/2018, 00:36

Jamais Darius ne s'était senti aussi faible, frêle et vulnérable. L’échec ne lui était pas coutumier. Car, très jeune, il avait appris à le prévoir pour l'éviter. Anticiper... Anticiper avait toujours été la clef du succès.. de son succès. Ne jamais laisser place à le surprise pour savoir la créer. L'erreur est formatrice, certes, mais impensable quand tant de vies dépendent de vos décisions.

Laisse l'erreur aux autres, Darius, toi tu es fait pour la réussite. Forgé dans la lignée des Beauroix, Mâss de père en fils, dirigeant de Droit divin, façonné pour porter le triomphe, destiné à apporter paix et prospérité au peuple qui t'est assigné. Tes sujets, ils ne t'ont pas choisi ! Voilà pourquoi tu dois redoubler d'ardeur à la tâche. Voilà pourquoi tu dois te montrer digne de porter ta couronne. Tu as à ta charge une tâche plus grande que nul autre, car tu es un Beauroix, car tu es un Mâss... Et un Mâss n'échoue pas.  

C'était ce à quoi il avait cru, du moins, avant aujourd'hui... Alors, la prêtresse pouvait bien ne pas le juger responsable, il savait que c'était pour le protéger, lui, qu'on avait vidé les cités des élites pourtant assignés à les défendre. Il savait que c'était un piège. Il s'y été jeté pensant en avoir cerné les subtilités. Là été son erreur. Celle d'avoir été prévisible... Car si lui n'avait pas réussi à prévoir la cruauté des Torkos, eux avaient prévu sa clémence. Ils avaient joué avec ses tentatives de paix, se faisant désirer comme un charmeur s'amuse d'une donzelle enamourée, avant de la jeter sans se soucier des conséquences... La clémence et la compassion... Les valeurs de son peuple, les valeurs de sa Déesse, celles qu'il s'était juré de respecter, qu'importe le dégoût qu'il nourrissait pour Bersok. Ces valeurs, si honorables à ses yeux, on les avait retournées contre lui pour déshonorer les siens. La guerre était cruelle, certes mais pas seulement, elle pouvait aussi être cyniquement ironique.

Alors, la défaite ne pouvait qu'être qu'amère, humiliante et blessante.

Et si la prêtresse jugeait n'avoir rien à lui pardonner, lui savait qu'il devrait se pardonner lui-même. L'angoisse se trouvait dans le fait qu' il n'était pas sûr d'y arriver un jour. La faille que cet épisode avait frayé dans sa superbe laisserait à jamais une cicatrice douloureuse qu'il serait condamné à porter. Une balafre insultante qui lui rappellerait toujours, qu'après tout, il n'était qu'humain.    

Alors qu'il se perdait dans ses pensées moroses, la prêtresse se refusait à le ménager et l'obligea à se relever. Cette absence de compassion en aurait sûrement brusqué plus d'un, mais étrangement, elle rassura le Mâss. La dureté du ton avec lequel elle s'adressait à lui interdisait l’apitoiement, coupait court aux jérémiades, lui rappelait les douleurs d'autrui pour qu'il écarte les siennes. Grâce à la simple inflexion de sa voix, il se rappela qu'il n'était pas autorisé à faiblir.

Alors, solennellement, il se redressa, car un Mâss se tient toujours débout. C'est le peuple qui s’agenouille.

L'instant de faiblesse était passé. La faille, n'avait certainement pas disparu, mais il parvenait à la contenir. Ses pleurs, ceux qui menaçaient encore de le submerger, attendraient un instant de solitude. Oui, il les réserverait à l'intimité d'une chambre vide car, assurément, ses larmes n'avaient pas leur place alors qu'il était soumis au regard de marbre d'Hygérie.

-Si. J'étais présent. Affirma-t-il d'une voix qui avait retrouvé son tranchant.  

-Pas de corps; certes, car l'attaque de la Berserker Kerrak m'avait plongé dans un coma profond. Mais d'esprit je l'étais. Avant même qu'on me réveille pour qu'on m'annonce la nouvelle, je l'ai rêvé. Emprisonné dans ma propre chaire, condamné à l’état d'observateur, j'ai vu ce que les Torkos ont fait. Je ne prétends évidemment pas l'avoir vécu, mais je sais ce que j'ai vu. Ajouta-t-il sur un ton sans réplique. Après quoi il inspira.

-Ils payeront. Promit-il.

-Bersok a choisi son camps : celui de notre ennemi. Et avec lui, il emmènera son peuple, qu'il soit fervent ou non. Coupables où non, ils payeront les conséquences d'une poignée. Pas parce que c'est juste. Mais parce que c'est nécessaire et que le sang est le seul langage que les Torkos comprennent. Nos lames, qui devaient se joindre aux leurs, se retourneront contre leur vie, celles-là même que jadis ils étaient prêt à sacrifier pour nous. Ils fuiront pour vivre, ou mourront en guerriers, ignorant peut-être qu'ils sont esclaves d'un Dieu égoïste. Les Torkos seront traqués et chassés de nos terres... Ho, évidemment, je gage que Zhäa saura s'en satisfaire. Mais, nous ferons face. Qu'il nous pense affaibli, jouera en notre faveur. Et quand il viendra, nous lui rappellerons que les Mésorians forment le peuple le plus résistant que le Créateur ait façonné. Il n'y avait aucune joie dans ce discours. Pas la moindre trace de jubilation car le Mâss savait que même il faisait saigner le peuple de Bersok, cela ne changerait rien aux blessures que le Dieu-ours leur avait infligé. Cela ne serait pas pat vengeance qu'il agirait de la sorte, mais parce qu'il avait appris de ses erreurs : on ne pouvait pas se fier aux Torkos.

-Quand à Hygérie, si Bersok est parvenu à la blesser, alors nos prières doivent redoubler. La haine du Dieu-Ours à son égare ne pourra jamais surpasser notre Amour.





 

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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime9/8/2018, 17:47

Enfants d'Hygérie - Hiver 1651 - Temple d'Opale


Un nouveau frisson secoua le corps de la prêtresse lorsque Darius, une fois redressé, la contredit avec une voix qui ne laissait pas de place à la contestation. Victoirine se sentit obligée de détourner les yeux. Quelque chose dans l'attitude et les paroles du Mâss lui causèrent un sentiment désagréable. Une sorte de révulsion épidermique. Elle sentit chaque parcelle de sa peau se grêler d'une chair de poule déplaisante et glaciale, l'obligeant à croiser les bras sous sa poitrine, dans une vaine tentative de se protéger et de se réchauffer. Le discours du dirigeant lui paraissait odieux. Quelque part, elle ne supportait pas l'entendre évoquer une souffrance qu'il usurpait aux véritables victimes de l'attaque de la Griffe. En d'autres circonstances, Victoirine aurait été compréhensive et tolérante, aurait accepté la douleur de celui qui se tenait à ses côtés. Mais aujourd'hui, l'hyranne ne supportait pas qu'il s'approprie ce qu'avaient vécu les prêtresses, parce qu'il en avait été le témoin. Son comportement la révulsait et elle ne pouvait soutenir son regard plus longtemps, quand bien même était-il en train de lui promettre qu'ils paieraient, selon ses précédents termes.

Pourtant, elle comprit rapidement que le « ils » de cette promesse qu'il lui faisait n'identifiaient pas ceux que Victoirine voulait voir payer. Quand Darius expliqua que Bersok avait choisi son camp, celui de leur ennemi, la prêtresse eut l'impression de recevoir un coup de massue sur la tête, sonnée par les paroles haineuses de son interlocuteur. Abasourdie, elle planta son regard bleu métallique dans les iris du Mâss pour tenter de sonder les intentions derrière les paroles, mais elle n'y découvrit que l'horrible reflet de ses paroles meurtrières. Darius était convaincu jusqu'à la moelle de la culpabilité du Dieu Ours et de tous ses enfants, et il exhortait son propre peuple à se venger des Torkos.

Les prunelles de la prêtresse s'écarquillèrent sous le choc. La déferlante de haine adressée aux Torkos la frappa en plein cœur. Elle s'agrippa le ventre, sentant ses entrailles se retourner et la nausée la saisir. La violence du discours lui tordit la bouche en une expression douloureuse, mélange d'incrédulité et de terreur. Le Mâss ne pouvait pas être sérieux ? Il lui fallut quelques secondes pour assimiler ce que venait d'annoncer Darius. Ce n'était ni plus ni moins qu'une mise à mort du peuple torkos. Et avec lui, de la possible victoire sur Zhäa. Victoirine plaqua une main sur sa bouche, étouffa un sanglot, baissa les yeux vers le sol. Les larmes lui montèrent.

– Vous entendez-vous ? souffla-t-elle entre ses doigts. C'est la douleur qui vous monte à la tête. Vous ne pouvez pas même l'envisager...

La colère monta en elle, comme une mer déchaînée venant s'écraser contre une falaise. Victoirine se redressa de toute sa hauteur et de toute sa fierté, darda sur le dirigeant un regard enflammé. Des braises de contestation rougeoyaient dans ses prunelles d'azur. Elle jaugeait le Mâss avec une sévérité qu'elle exprimait rarement.

– Est-ce là la décision d'un Mâss éclairé ? gronda-t-elle. Est-ce là tout ce que vous avez à offrir comme justice à celles qui ont péri sous la lame des traîtres ? Une mise à mort des innocents qui ont vu leur espoir de paix et d'alliance mourir à cause des exactions d'un seul groupe ? Servir la victoire sur un plateau d'argent au seul véritable ennemi que les habitants d'Archipel doivent craindre ? Prôner la vengeance et la désunion des peuples face au cauchemar et à la guerre contre Zhäa ? Est-ce là la décision d'un Mâss éclairé ?! finit-elle par hurler.

La colère et le mépris gonflaient ses joues rougies par l'indignation, tandis qu'elle déversait ses accusations sur l'homme qui se disait prêt à faire payer aux responsables, mais qui décidait avec une lâcheté monstre de condamner tout un peuple pour les fautes de quelques-uns. Victoirine ne le tolérait pas. Mâss ou pas, Darius pouvait bien aller se faire foutre.  

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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime23/8/2018, 22:18

Il voit le choc se dessiner dans les yeux de la prêtresse. Ses paroles, ne l'ont pas épargnée. Pendant un instant, il se dit qu'il aurait pu lui éviter cette nouvelle épreuve... Il lui aurait suffit de lui mentir. De lui dissimuler la suite des événements... Cette conclusion tragique, qu'il aurait voulu évité, mais qui avait fini par s'imposer.

La justice... La justice était un beau rêve. Il avait voulu y croire. Mais la Griffe avait commis l'irréparable, fait le pas de trop, imposant à la situation un basculement irrévocable.

Jadis, Darius avait connu Graham qui cueillait les oranges dans les jardins fruitiers. Tarrha qui s'occupait des chevaux. Rohartor qui portait l'épée pour le protéger ou encore Farrick qui s'assurait que son bain soit toujours à la bonne température...

Des esclaves, certes, mais que Darius avait toujours traité avec déférence. Et pour prouver sa bonne foi à Bersok, il leur avait fait à tous, forgé un anneau de liberté et ils avaient dû quitté son palais. Certains avaient supplié, mais Darius n'avait pas craquer : "L'esclavage prendra fin sous mon règne". Il leur avait offert la liberté pour acheter la paix. Mais le résultat était là... La guerre se profilait.

Avec l'ombre d'un sourire navré, Darius ne dérogea pas à sa franchise légendaire. Son regard pâle plongea dans celui de la prêtresse et témoigne de la gravité qui l'habite.

-Je suis désolé que mes paroles vous aient heurté Prêtresse, mais il m'est interdit de mentir à l'une des filles de la grande Déesse... Je vous l'ai dit : il ne s'agit pas de justice et pas plus de vengeance, ni même de propager la haine... Simplement de politique et d'avenir. Les Torkos ne sont pas nos ennemis. Ils ne l'ont jamais été. C'est Bersok qui l'est... Et c'est lui qui tient leur destin entre ses pattes et il n'a pour ses fidèles aucune pitié dans les sacrifices qui leur demande pour jouir de sa protection, car il n'aime pas les siens d'un amour égal comme celui d'Hygérie... Le frère Kerrak m'avait prévenu. Le frère même de celle que Bersok a utilisé pour orchestrer sa vengeance... J'espérais que son jugement soi erroné par l’épreuve que Bersok lui avait imposé, mais il disait vrai. Bersok est un ennemi au moins aussi redoutable que Zhäa. L'un comme l'autre ne compte pas les victimes qu'ils font dans leurs camps comme dans l'autre... Nous pouvons nous débarrasser de la Griffe, mais d'autres les remplacerons. Ils ne sont que l'outil que Bersok utilise pour obtenir sa vengeance...

Il marque une pose dans son exposé. Ses paroles étaient lourdes à énoncer autant qu'elles étaient lourdes à porter... Il inspira lentement, profondément, comme s'il s’apprêtait à plonger dans les profondeurs d'une mer insondable. Sur son front, ses rides semblèrent s'être creusées d'avantage. Mais alors qu'il cherchait ses mots, qu'il s’apprêtant à poursuivre, il se figea tout à coup.

Avec une lentement étrange, il tourna son visage vers le temple, le fixant avec intensité. Son souffle était profond, son regard lointain mais attentif. Et, brusquement, sans qu'il ne s'explique auprès de la prêtresse, il fit un pas vers le temple, puis un deuxième. Il n'avait d'yeux que pour le bâtiment, comme un papillon attiré par une lumière, il s'y rendit sans un mot, d'une démarche dénué d'hésitation, sourd aux interrogations que la prêtresse pouvait lui envoyer. puce3

Il remonta l'allée de graviers et, enfin, de l'agitation dans le temple se fit entendre. Le Mâss ne pressa pas le pas.

Il poussa la porte, apparemment complètement indifférent à l'idée se dévoiler aux personnes à intérieures.  

Il se retrouva alors face à une scène dont la tension lui sauta à la gorge. Les élites, ceux qui devaient surveiller le temple, menaçaient deux silhouettes agenouillées. Les résidentes du temple, restaient en retrait, visiblement hésitantes.

L'arrivée d'un nouveau protagoniste fit pivoter les visages vers lui et bien qu'il ne portait pas sa couronne, le Mâss fut reconnu par ses hommes qui restèrent d'abord surpris de sa présence avant de se reprendre en s'agenouillant devant lui.
Le regard pâle de Darius ne s’attarda même pas sur eux. Il était verrouillé sur les deux silhouettes toujours immobiles, qui pouvaient presque passer pour deux tas de chiffons.  

Anticipant peut-être le questionnement du Mâss, l'un des élites expliqua :

-Votre Mâssainteté, ces Torkos viennent troubler la paix du temple.

Face à l'accusation, l'un des Torkos osa enfin relever la tête pour protester, son regard d'antimoine se heurta à la glace de celui du Mâss, qui n'avait pas descellé ses lèvres...

-Non ! Nous ne venons apporter aucuns troubles ! Mon frère, Vokar, est malade... Par pitié. Je suis venue ici demander à la Déese de lui venir en aide... Il a de la fièvre... tellement de fièvre. Il m'a fallut le mettre sur le dos d'une mule pour l'amener ici. Nous venons implorer la pitié de la grande Déesse... Il n'y a qu'elle qui peut le sauver.  

Un silence répondit à la supplication... Le Mâss l'observait avec une telle intensité que la Torkos fini par baisser les yeux...
 

. puce3 Il est en fait sous le "contrôle" d'Hygérie
Pour la suite si tu as besoin d'aide pour enchainer, n'hésite pas à demander ! J'ai coupé là pour laisser de quoi faire à ton personnage Smile
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime7/9/2018, 14:50

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La colère de la prêtresse se fracassa contre un mur de calme et d'indifférence, douchant froidement ses velléités belliqueuses. Darius se contenta de lui servir un pâle sourire, se refusant certainement à entrer dans le jeu de la jeune femme. Il l'observait droit dans les yeux, de telle sorte qu'elle puisse déceler lassitude et navrement dans son regard. Victoirine aurait préféré qu'il lui crie dessus. Qu'il montre à son tour des signes d'énervement et de haine... Cela aurait été plus facile, en quelque sorte, de s'opposer à sa décision. Mais ce qu'elle pouvait lire dans son regard, dans son sourire désolé, elle pouvait le comprendre et l'éprouver. En l'absence de cris chez son interlocuteur, l'hyranne sentit son agressivité et sa rancœur refluer pour ne laisser place qu'à un sentiment désagréable et amer. Un accablement tel qu'elle ne put soutenir l'attention du Mâss plus longtemps. Ses yeux se décrochèrent de ceux de Darius. Son corps se relâcha. Ses épaules s’affaissèrent, son menton s'abaissa, tandis que le dirigeant s'excusait pour les sentiments qu'avaient provoqué ses paroles. Victoirine ne ressentait plus qu'une écrasante fatigue.

Elle ne voulait pas entendre les excuses de Darius, car il ne regrettait pas ses paroles. Seulement l'effet qu'elles produisaient sur une fille d'Hygérie... Elle écouta malgré tout ses justifications, et même si son argumentaire possédait une logique propre à celle d'un dirigeant politique, elle ne pouvait approuver une décision que son âme lui interdisait d'accepter. Chacun d'entre eux raisonnait différemment. Darius avec son esprit tactique et son cerveau, Victoirine avec ses émotions et son coeur. L'hyranne ne pourrait jamais tolérer une décision qui sacrifiait de pauvres gens sur l'autel d'une guerre divine, à l'inverse de Darius visiblement. Sa morgue s'était évaporé lorsqu'elle répondit d'une voix éteinte au monologue du dirigeant.

– La persécution des Torkos ne fera que grossir davantage les rangs du Dieu Ours, déplora-t-elle. Le sang sera versé en plus grande quantité. Et pas seulement chez les enfants de Bersork.

La division des peuples se solderait par un bain de sang. Les Torkos prendraient les armes pour ne pas se laisser massacrer. Les Mésorians et les Okanakis seraient ciblés si un conflit armé et ouvert s'engageait sur Archipel. Tout le monde paierait le prix de cette décision injuste.

– Je n'approuverai jamais votre décision, continua-t-elle les yeux rivés au sol, ni n'accepterai les justifications que vous pourrez servir au peuple, ou à vous-même, pour légitimer le massacre d'innocents.

Il n'y avait plus de colère dans le timbre de sa voix. Elle comprenait que Darius avait déjà pris sa décision et qu'aucune de ses paroles ne parviendrait à le faire changer d'avis. Elle n'espérait plus qu'une chose : que la Déesse vienne mettre un terme à cette folie. Elle seule avait le pouvoir de faire infléchir le Mâss. Victoirine releva son regard vers le dirigeant et planta ses prunelles bleutées dans les siennes.

– Et jamais je ne pourrais vous le pardonner.

Victoirine ignorait si son pardon était respectable pour Darius ou non, mais qu'importait. Jamais elle ne lui accorderait, s'il avançait dans cette voie. Jamais elle ne pourrait accepter cette situation. Et jamais elle ne pourrait montrer un soupçon de compassion envers un homme qui signerait la mort de tant de personnes. Et pourtant, Victoirine voyait combien cela semblait lui peser.

Tournée vers la statue de la Déesse, la jeune femme se sentait écrasée par les promesses d'un avenir encore plus sombre que celui qu'elle avait entrevue après l'attaque de Valgöor. Elle n'attendait plus grand chose de la discussion avec le dirigeant mésorian, mais fut malgré tout surprise de le voir quitter les lieux sans lui adresser un mot. Elle observa son imposante silhouette remonter l'allée menant au temple avec une lenteur irréelle. Une pointe de regrets et de déception enserra le cœur de l'hyranne, qui reporta ses pensées et ses prières vers la seule attache qui lui restait. Sans se douter un instant que la Déesse s'était matérialisée à quelques mètres d'elle.

Avec un temps de retardement, Victoirine perçut l'agitation qui provenait de l'intérieur du temple. Elle marcha dans les pas de Darius, avec une vitesse beaucoup plus soutenue que la sienne, et arriva peu de temps après lui pour assister à une scène tristement ordinaire. Les circonstances l'étaient, en revanche, beaucoup moins. Des élites bloquaient le passage à deux pauvres gens venus quérir l'aide des prêtresses, ces dernières hésitant visiblement à leur fournir devant l'attitude hostile que leur réservaient les gardes. À la dérobée, Victoirine scruta l'attitude du Mâss, son visage tendu et son regard perçant, n'y retrouvant pas tout à fait l'homme avec lequel elle s'était entretenue.

La jeune femme ne pouvait se résoudre à attendre l'autorisation des élites, ni même celle toute puissante du Mâss, pour accomplir son devoir. Ce n'était certainement pas à ces hommes de décider à qui les hyrannes devaient accorder leur magie. N'y tenant plus, elle dépassa Darius et fit un pas vers les Torkos, tout en pressant les autres prêtresses du regard.

– Allons, mes sœurs, qu'attendons-nous ?    
 
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime15/9/2018, 21:15

Le trouble régnait dans la pièce. On s'observer, sans vraiment savoir quoi faire. Les élites, tendues, gardaient la main sur la poignée de leur garde. Les prêtresses regardaient les Torkos comme on regarde un chien que l'on craint atteint de la rage. Le Mâss, lui, restait impassible. Les enfants de Bersok, eux, étaient prostrés. Et dans ce climat d'indécision, une voix s'éleva parmi les autres.

"Allons, mes sœurs, qu'attendons-nous ?"

L'hyranne avait dépassé le Dirigeant, sans même lui accorder un regard. Lui, cependant avait posé ses prunelles de glace sur la nuque qu'elle s'obstinait à lui présenter. L'hyranne était forte et déterminée... Elle ne lui accorderait pas son pardon, elle lui avait bien dit, mais cela n'empêcha pas Darius d'éprouver du respect pour elle. Elle avait encore la force de pardonner, et s'il elle semblait l'ignorer, c'était ce qui faisait d'elle une bonne Hyranne. Si les choix du dirigeant allaient à l'encontre de ce qu'elle prônait, il était soulagé qu'elle s'oppose à lui. C'était la preuve que Bersok ne lui avait pas encore tout pris.

Mais, si Victoirine semblait vouloir se passer de son autorisation, les autres prêtresses le cherchèrent du regard pour obtenir de lui un signe d'approbation. Comme celui-ci tardait à venir, l'une des résidentes pris la parole.

-Ma soeur à raison... Notre tâche consiste à soigner les patients qui viennent demander notre aide. Hygérie, seule, peut leur refuser l'accès à l'Art du soin.
Plaida-t-elle.

D'un seul mouvement, les regards des élites convergèrent vers le Mâss qui rangea lentement ses bras dans son dos. Posant ses prunelles sur les deux Tokos comme s'il avait souhaiter traverser leur esprit d'un regard perçant, il répondit :

-Cela est vrai. Qu'Hygérie décide.

Un frisson mitigé parcourue les prêtresses présentent. Certaines, et il le voyait très bien, avaient attendu qu'il leur épargne ce soin. Les élites, eux, s'écartèrent à contre coeur alors qu'une des prêtresses puce3 s'approcha du malade pour l’ausculter.

L'une d'elles osa demander aux Hommes un peu d'intimité pour procéder aux soins. Le Mâss fit donc signe aux élites de reprendre leur garde aux portes du temple et, quand elle lui signala qu'il devait lui aussi se retirer, Darius secoua lentement la tête pour lui signaler qu'il ne partirait pas. L'autorité qu'il dégageait à cet instant était suffisante pour qu'elle n'insiste pas d'avantage... Puisqu'il était resté en retrait, elle n’insista pas d’avantage.

La femme Torkos se rependait en remerciement, non consciente de la tension qui animaient les prêtresses... L'Art du soin n'avait pas encore été prodigué et toutes ignoraient si Hygérie l'autoriserait...

Enfin, la prêtresse qui avait pris en charge le malade tendit ses mains vers le mourant. Formulant avec ferveur la prière à la Déesse. Bientôt ses paumes irradièrent, Darius, face à cette vision, fronça légèrement les sourcils, mais resta silencieux.

Toutes restèrent le souffle suspendu, observant la scène, quand soudainement, elles réalisèrent que les Torkos comme le Mâss c'étaient figés. Le temps venait de se suspendre, et elles seules en avaient conscience.

C'est alors qu'au dessus de la main tendue de la prêtresse, une nouvelle main apparue avec la lenteur d'une plume. Avec une délicatesse surréaliste, Hygérie, qui venait de faire son apparition, apposa deux doigts sur le poignet de la prêtresse, lui intimant d'abaisser ses bras tendus. Lui intimant d'abandonner le soin.

La tristesse marquait le visage de la Déesse. Les prêtresses, seules à avoir conscience de la présence de la Déesse dans cet espace temps figé, le voyaient distinctement.

Le regard divin d'Hygérie accrochait celui de la pretresse et d'une simple négation de la tête, elle condamna le Torkos à périr de son infection. Sa voix, mélodieuse, murmura avec une grande compassion :

-Morro est bon. Il prendra plus soin de lui que ce que Bersok a à offrir.


 
. puce3 cette pretresse peut-être Vic à toi de voir si ce rôle t’intéresse;)
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime20/9/2018, 14:45

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Les circonstances ne cessaient de décevoir Victoirine. Elle se rendit compte avec déception et amertume que toutes les prêtresses n'étaient pas aussi déterminées qu'elle à soigner le malade, en raison de son ethnie. Certaines avaient approuvé ses dires, mais d'autres avaient attendu que le Mâss donne son autorisation. Une minorité paraissait même gênée, et aurait sans doute préféré que Darius leur épargne le devoir de soigner cette personne. Victoirine ne se reconnaissait plus à travers les évènements et les réactions des uns et des autres, elle se sentait terriblement mise à l'épreuve. La résidente qui avait pris la parole à sa suite s'approcha du malade, tandis que les élites rengainaient leurs armes sous l'impulsion de leur dirigeant. Victoirine ne connaissait pas bien cette prêtresse, mais elle lui était reconnaissante de se montrer aussi déterminée qu'elle. Malgré sa volonté inébranlable, la jeune femme n'était pas certaine que son corps supporte davantage de stress et de fatigue. La magie du soin demandait de la concentration et de l'énergie, ce qui lui faisait défaut depuis quelques jours. Après tout, elle-même était encore en convalescence après les traumatismes subis par son corps et son esprit.

Victoirine se rapprocha néanmoins de la soeur du malade et passa un bras protecteur autour de ses épaules, ignorant les picotements désagréables qu'elle ressentait dans sa nuque et son ventre. Elle aurait voulu être au-dessus de la bassesse de ses sensations, mais son corps s'évertuait à lui rappeler qu'une partie d'elle-même était révulsée à l'idée d'être en contact physique avec les Torkos... Victoirine prit sur elle, comme elle pensait le devoir, pour se montrer rassurante envers la jeune femme. Celle-ci ne cessait de se répandre en remerciements et en pleurs. Elle faisait beaucoup de peine à voir.

À la demande de la soigneuse, les élites retournèrent à leur poste, mais le Mâss refusa quant à lui de partir. Victoirine lui jeta un regard en biais. Malgré leur dispute précédente, malgré ce qu'il lui avait avoué, Darius avait accepté de remettre sa décision entre les mains de leur Déesse. Et Victoirine ressentait à la fois de la gratitude envers le jeune homme, mais aussi une certaine forme de respect. Malgré tout ce qu'il avait pu dire ce soir, malgré l'intensité de ses convictions, il ne substituait pas à l'autorité divine de Hygérie et ce choix ne pouvait que rassurer Victoirine sur l'homme qu'il était. L'appréhension restait néanmoins logée au creux de son coeur, tandis qu'elle reportait son attention sur la soigneuse et le malade. Elle avait foi... mais que se passerait-il si Hygérie refusait la magie du soin à cet homme ?

Au moment où cette pensée se fraya un chemin jusqu'à son esprit, Victoirine vit les personnes autour d'elle se figer. Dans ses bras, la jeune femme s'était raidie et ne prononçait plus un mot. Darius aussi paraissait s'être immobilisé, à l'inverse des autres hyrannes qui, comme elle, virent l'apparition de la Déesse.

La Déesse qui, dans une lenteur irréaliste, refusait d'accorder sa magie au mourant.

Aucun bruit ne traversa l'assemblée muette, mais ce fut comme si un murmure s'était répandu à travers toutes les prêtresses. Victoirine baissa les yeux, sentant les larmes monter. Un imbroglio indescriptible d'émotions et de sensations s'était emparé de tout son être. Un soulagement incommensurable de voir enfin apparaître sa Déesse, mais aussi une tristesse et une déception si grandes qu'elle n'était pas certaine que sa foi y survivrait. Une résignation aussi, mais qui ne parvenait pas à étouffer complètement la colère qui enflait dans sa poitrine, un sentiment d'injustice et de révolte. Une empathie si forte envers Hygérie, dont le visage éthéré trahissait les souffrances d'une décision aussi catégorique, qu'elle-même se sentait dépossédée de sa propre douleur, de son propre chagrin, pour n'adopter que celui de la Divine... Victoirine était écrasée par le choix d'Hygérie, tout comme les autres hyrannes autour d'elle. Certaines accueillirent cette décision avec soulagement, d'autres avec la même amertume et la même peine que la Déesse, mais toutes étaient dans une sorte d'état second. Toutes avaient conscience de l'importance capitale du moment qu'elles étaient en train de vivre, de l'importance que cette décision aurait sur le cours de l'Histoire d'Archipel.

Avec une voix blanche, d'où suintaient le désespoir et le renoncement, Victoire releva ses grands yeux bleus inondés de larmes vers sa Déesse et questionna avec sincérité, prête à s'en remettre au jugement de la Divine :

– Devons-nous réellement en arriver à cette extrémité ? Et après un temps de silence. Ne pouvons-nous vraiment rien faire ?    
 
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime23/9/2018, 21:45

Des sentiments très différents traversèrent les prêtresses. Mais de la déception au soulagement, ces ressentiments touchèrent la Déesse qui s'en imprégna. La jeune Victoirine posa sur elle un regard implorant, qu'il était difficile pour la Déesse de supporter...  Mais si elle avait choisi de se matérialiser ici et là, c'était pour affronter ces questionnements, elle le devait bien à ces filles...

-Oh Victoirine...

Murmura tendrement la Déesse, en tendant une main vers la jeune femme, pour lui caresser la joue, comme une mère apaise le chagrin d'un enfant. Son essence divine effleura la chaire mortelle avant qu'elle ne pousuivre :

-Le Créateur ne m'a pas fait présent de mon pouvoir pour que je sauve tout le monde... Sans cela, il n'aurait pas demander à Morro de veiller sur les morts.

Expliqua-t-elle avec patience.

-La mort, aussi triste est-elle fait partie de la vie... Il te faut l'accepter, car la Guerre vient sur nous, Zhäa, ce Dieu vorace, approche, et jamais la magie que je vous ai confié ne vous permettra de sauver tous les blesser qu'il sèmera dans sa folle entreprise... Il faudra prioriser. Ma magie s'offre aux nôtres, mais aussi aux Okanakis car ils sont nos alliés et qu'un pacte nous lie à eux. Quand aux Torkos... Plus rien ne les lie à nous. Ils sont libres... L'as-tu oublié ? Toi qui a plaidé leur cause aux oreilles de mon fils jusqu'à lui faire embrasser ta vision ? Ils avaient le choix de fonder un peuple uni et de nous proposer leur coopération. Ce choix, ils ne l'ont pas fait. Notre magie ne leur est pas dût, car elle n'a pas été forgée pour eux. Elle a été faite pour les nôtres et ils vont en avoir plus que besoin... Ajouta-t-elle, avec regret et tristesse.

-Il te faut comprendre cela... Car notre peuple ne peut tenir face aux menaces qui s'annoncent sans cette magie. Notre peuple va avoir besoin de vous toutes. Ajouta-t-elle en balayant les femmes qui l'entouraient.
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime17/10/2018, 13:21

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Victoirine ferma les paupières pour mieux s'abandonner à la douceur du contact. Au bonheur de la caresse divine sur son visage. Au répit que le toucher d'Hygérie apportait au tumulte de ses pensées et de ses émotions. Chacune des parcelles de son être frémissait d'un sentiment agréable, voluptueux et apaisant. Victoirine se sentait bien, comme bercée par l'étreinte douce et chaleureuse d'une mère ou d'une nourrice. Si proche de sa Déesse, elle n'avait plus peur de l'avenir, ne ressentait plus aucune colère, ni aucun remord. Elle se sentait libérée d'un fardeau trop lourd à porter - celui de devoir faire face, de rester forte, de ne pas sombrer.

La caresse ne dura qu'un battement de paupière. La jeune femme rouvrit les yeux et écouta avec dévotion les paroles de sa Déesse. Elle se sentait si petite devant Hygérie. Indigne d'Elle. Car, encore maintenant, malgré les explications censées la faire ployer, Victoirine ne pouvait éteindre la flamme qui brûlait dans son coeur. Elle pouvait peut-être l'étouffer pour se ranger aux arguments de sa Déesse, mais cette braise continuerait de rougeoyer dans les ténèbres, attendant que du combustible vienne alimenter le futur incendie. Victoirine acceptait que tous ne puissent être sauvés, que certains puissent trouver la mort, mais que des innocents périssent sans même qu'elle puisse essayer de les secourir ? C'était au-dessus de ses forces.

Et c'était certainement pour cette raison que la Déesse était apparue : pour lui rappeler que cette décision n'avait pas à être la sienne. Hygérie avait fait son choix et Victoirine devait l'accepter sans condition, car telle était son allégeance à la Déesse. La foi ne trouvait sa véritable profondeur que lorsqu'elle était éprouvée, remise en cause. Les obstacles et les difficultés nourrissaient la foi. La loyauté accordée uniquement par facilité n'était pas authentique.

Le regard bleuté de l'hyranne se riva au sol, débordant à nouveau de larmes. Elle acquiesça d'un vague hochement de tête aux arguments de la Déesse, même si elle souffrait d'abandonner tous ces gens à leur sort. Mais elle releva ensuite ses prunelles vers l'apparition divine, l'interrogeant silencieusement du regard. Ses lèvres frémissaient, son menton tremblait. Des ruisseaux de larmes coulaient sur ses joues et mouraient aux commissures de sa bouche. Son regard, parfois, ne parvenait pas à soutenir la vision divine et se dérobait vers le sol du temple. Hygérie avait rappelé comment elle avait convaincu Darius d'embrasser la cause des Torkos et Victoirine ne pouvait endurer plus longtemps la question qui s'était formulée dans son esprit :

– Sainte Hygérie... Douce Déesse... Est-ce ma faute ?  

Elle qui avait porté la parole des Enfants de Bersok, avait-elle sa part de responsabilité dans le meurtre et le viol des Élues d'Hygérie ? N'avait-elle pas laissé entrer les loups dans la bergerie, en défendant leur cause ? La culpabilité lui enserrait le coeur depuis des jours.

 
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime26/10/2018, 19:28

La Déesse pouvait sentir qu'au creux de la pretresse, le serpent de la culpabilité avait refermé ses anneaux autour de son âme et que, insidieusement, il raffermissait, jour après jour sa prise.

C'était l'autre mal que Bersok avait imposé à son peuple : Le regret. Le regret qui naissait sur le terreau de la trahison... Le "si j'avais su", qui jetait sur le passé une ombre amère.

Victoirine, plus que d'autres était victime de ce démon et Hygérie le savait... Alors même qu'elle découvrait les larmes ruisseler sur ses joues, la Déesse savait que la jeune femme aller poser LA question.

"Est-ce ma faute "

Elle avait dû puiser dans son courage pour formuler à voix haute cette interrogation, car chaque question impose une réponse... Négative, comme positive, et puisque Victoirine l'avait formulé elle s'apprêtait, tremblante, à éprouver les conséquences.  

Avec une douceur calculée, mais non moins sincère, la Déesse étendit ses bras pour prendre la jeune femme contre elle. L'entourant brièvement de ses ailes, elle laissa un instant son essence réchauffer le corps de sa fille.

-La confiance n'est jamais une erreur. Seuls ceux qui trahissent se doivent de porter la honte de leurs actes... Dis-moi Victoirine, quand tu as fait ton choix, as-tu trahis ? As-tu trahis tes idéaux, la personne que tu es ou les engagements que tu avais pris ? Réponds toi honnêtement et tu trouveras la réponse à ta question. Car, ma douce Victoirine, ce n'es pas de mon pardon dont tu as besoin... c'est du tien.

Lui glissa-t-elle après un court instant. Puis, Lentement, elle s'arracha à l'étreinte pour faire courir son regard sur les autres prêtresses. Délicatement, ses ailes, immaculées, eurent une secousse qui la souleva à quelque centimètres du sol.

-Les Torkos sont libres et sans pacte de leur part, ma magie ne leur sera plus accordée. Il n'incombent plus aux Mésorians de prendre soin d'eux comme l'imposait jadis le code de l'esclavage. Annonça-t-elle sobrement, comme pour clarifier les dernières interrogations qui planaient encore dans les esprits des prêtresses l'entourant.

Un nouveau battement d'aile et elle avait disparu, laissant au temps la liberté de reprendre son cours.  

Certains élites, bien qu'ils avaient accepté de garder l'intimité nécessaire au soin, étaient resté aux abords de la scène. Un silence lourd planait avant qu'une voix tremblante ne le brise. 

-Vokar... ? Vokar ?
La Torkos appelait son frère qui pour seule réponse, expira son ultime souffle... Comprenant le sort dont elle était victime, la jeune femme rejeta la tête en arrière et hurla sa peine comme un loup adresse son cri à la lune. Puis, elle s’effondra, pleurant sur la poitrine de l'homme qui avait été dernier membre de sa famille.


Sûrement dérangé par ce spectacle déchirant l'un des élites s'avança et s'exclama.
-Hygérie a parlé !

Il sembla vouloir tirer son épée pour offrir à Morro une nouvelle âme, mais la main du Mâss se referma sur son poignet avec la force d'un étau.

-Votre lame au fourreau, élite. Hygérie a refusé un soin mais n'a pas commandé la mort. Ne faites pas passer vos désirs pour ceux de la Déesse : Vous l'insultez.
Lui asséna-t-il avec sécheresse.

-Demain j’érigeai un loi. Demain, les Torkos ne seront plus autorisés à pénétrer nos terres* sans risquer la peine capitale. Demain ceux qui ont refusé l'alliance seront traité comme des envahisseurs. Mais demain arrivera bien assez vite... Aujourd'hui, soldat, regardez cette femme, imprégnez -vous de son souvenir et constatez que les Torkos, aussi, pleurent leurs morts.  


* Donc globalement, la décision de Darius c'est de massacrer les gens de la Griffes, et autres croyant de Bersok mais pour les autres, seuls ceux qui pénètrent sur le territoire Mésorian encourent la peine de morts.

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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime29/10/2018, 21:39

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Un nouveau sanglot s'étrangla dans la gorge de Victoirine tandis que la Déesse refermait son étreinte autour d'elle. Une fois encore, la jeune femme scella ses paupières et s'abandonna au réconfort que lui procurait cette proximité avec celle qu'elle avait promis de servir. Si l'étreinte divine apaisait les sensations de son corps, les paroles d'Hygérie venaient quant à elles appliquer du baume sur les plaies de son coeur. De nouvelles larmes roulèrent sur les joues de l'hyranne. Des larmes de soulagement. Elle entrouvrit les lèvres pour amorcer un début de réponse aux questions de la Déesse, mais cette dernière n'en attendait pas vraiment. Ses questions n'étaient pas formulées pour obtenir une réponse, mais pour amener la prêtresse à réfléchir, à interroger l'origine de ses regrets et de ses remords et à trouver la force de se pardonner à elle-même ce qu'elle considérait comme sa responsabilité.  Victoirine acquiesça d'un hochement de tête timide, puis releva son regard débordant de larmes vers la figure céleste d'Hygére et lui adressa un sourire aimant. Son expression, encore hésitante à cause de son trop plein d'émotions, mais à la fois sincère et emplie de gratitude, remerciait la Déesse de l'avoir prise sous son aile durant cet instant de faiblesse. Sans un mot, à la seule force de son sourire, elle signifia à Hygérie qu'elle s'en remettait à son jugement, qu'elle lui faisait confiance et qu'elle ferait de son mieux pour suivre la voie qu'elle venait de lui indiquer.

La Déesse s'écarta lentement de sa fille, qui sentit sa chaleur disparaître progressivement. Néanmoins, elle avait l'impression que ce qui lui glaçait les veines depuis la trahison de la Griffe était en train de fondre. Elle se sentait moins frigorifiée de l'intérieur ; ses os et sa chair moins semblables à de la glace. Hygérie réaffirma une dernière fois sa décision de ne plus accorder la magie du soin aux Torkos, puis se volatilisa comme elle était apparue. Le temps reprit son cours naturel. Victoirine sentit sa prise autour des épaules de la Torkos se ramollir, tandis que la lumière nimbant les paumes de la prêtresse guérisseuse s'évanouissait et que le mourant expirait son dernier souffle. Même si elle avait accepté le jugement de sa Déesse, Victoirine ne parvenait pas à garder la tête haute. Son regard, toujours humide, se riva sur le sol du temple. Elle ne savait que dire, que faire, pour soulager la peine de la jeune femme qui s'était dérobée à son contact et qui pleurait désormais bruyamment le frère perdu. L'hyranne se sentait terriblement mal à l'aise, submergée par la peine de cette femme et par son propre sentiment d'impuissance.

Elle fut néanmoins rappelée à la brutalité des évènements lorsque l'un des soldats tira l'épée de son fourreau, provoquant des murmures apeurés et/ou outragés de la part des prêtresses. Victoirine s'avança d'un pas pour s'interposer, mais fut prise de court par Darius lui-même. Sa réaction fut sans appel et Victoirine lui fut reconnaissante pour les propos pacifistes qu'il déclama dans un premier temps. Elle chercha à capter le regard du Mâss pour lui faire comprendre qu'elle approuvait ce qu'il exprimait. Une autre prêtresse s'approcha alors de la soeur éplorée et l'entoura d'une couverture chaude. Victoirine sentit sa poitrine se gonfler d'un sentiment de fierté en voyant ce geste. Les élues d'Hygéries ne restaient pas insensibles à la détresse d'une victime, et le dirigeant mésorian lui-même faisait montre d'une certaine clémence malgré les circonstances. Peut-être les prêtresses ne soigneraient-elles plus les Torkos, mais la charité religieuse et mésorianne restait intacte. Dans la limite fixée par Hygérie. Et Victoirine se sentait rassurée de le constater.

La sentence du Mâss tomba comme un couperet. Victoirine baissa à nouveau les yeux, soumise à la volonté du dirigeant et de la Déesse. Elle se sentait vidée de toute sa hargne et de toute sa combativité. Par-dessus tout, elle se sentait dépassée par la tournure des évènements, tiraillée entre ses principes et sa foi, accablée de devoir renoncer à son amitié envers les Torkos pour pérenniser l'amour qu'elle portait à son peuple et à sa Déesse. Combien de temps tiendrait-elle, ainsi écartelée entre ses désirs et sa loyauté ? L'idée d'un futur où elle serait privée de ses amis les plus chers, parce qu'ils ne partageaient pas le même sang, la désespérait.

Comme les autres, elle s'inclina pour obéir aux ordres du Mâss. Lorsqu'elle se redressa, elle accrocha son regard à celui de Darius. Ses prunelles bleutées n'exprimaient plus la désinvolture et la révolte des heures précédentes, seulement sa résignation et sa lassitude. Elle lui adressa un petit signe de tête, ainsi qu'un timide sourire, pour lui faire comprendre qu'il n'avait plus à s'inquiéter. Ni pour elle, ni pour leur Déesse. Puis, elle prit congé de l'assemblée, remonta les allées du temple en silence pour rejoindre sa chambre. Avant de s'endormir, et pendant un très long moment, elle pria pour que l'avenir soit moins sombre que ne le laissait présager cette épuisante soirée.

 
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime30/10/2018, 12:28

C'est sur cette conclusion que je clôture ce rp

Hygérie en force.
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MessageSujet: Re: Enfants d'Hygérie   Enfants d'Hygérie Icon_minitime

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