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| Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] 11/12/2014, 22:39 | |
| Rappel du premier message :Prama était revenue aux Roses d'Orion au petit jour le coeur empli d'allégresse. Après des années de lucidité, de pragmatisme, elle avait finalement compris pourquoi certaines femmes perdaient la tête pour un homme. Si elle avait tenté de se convaincre au cours des quatre dernières années que ça n'avait pas été son cas, elle savait à présent qu'elle s'était bercée d'illusions. Elle avait fait en sorte d'étouffer ses sentiments et sa peine immense pour survivre au départ de Bronco et surtout pour élever leur enfant comme il se devait. Mais la réalité reprenait ses droits depuis qu'il l'avait attirée dans ce débarras la veille au soir. Il était revenue pour elle et plus rien ne devrait se mettre en travers de leur route.
En regagnant sa chambre où dormait sagement Dregan, elle connut un moment plus douloureux pourtant. Elle ne doutait pas un instant de sa décision, surtout à regarder ainsi son fils dormir. Il méritait de grandir libre au lieu de connaître une vie de servitude comme elle. Mais quitter Îleval serait difficile. Enfin, surtout quitter Calliopée. Elles avaient fini par devenir amies et ne plus jamais la revoir lui brisait le coeur. Pourtant, elle avait envie de partager son bonheur avec elle et de lui faire ses adieux correctement. Le jour où Bronco viendrait les chercher, elle n'en aurait peut-être pas l'occasion.
Toute la matinée, elle vaqua à ses occupations sans ressentir la moindre fatigue malgré sa nuit blanche. Elle avait envie de danser de joie tant elle se sentait légère. Ça lui ressemblait si peu qu'elle en était troublée mais pour une fois, pour la première fois sans doute, elle se montrait indulgente avec elle-même. Car son amour était revenue pour elle. Une fois la mi-journée passée, elle ne put se retenir davantage et monta armée d'une théière à la chambre de Calliopée qui devait récupérer de sa nuit, elle aussi sans sommeil.
Elle entra sans frapper et alla directement ouvrir les tentures qui masquaient la fenêtre qu'elle ouvrit également en grand. L'air et le soleil entraient à flots quand elle vint s'asseoir au bord du lit de la jeune femme, attendant simplement qu'elle émerge en essayant de ne pas trop la brusquer malgré son impatience. Au bout de quelques minutes, elle n'y tint plus cependant et posa une main sur l'épaule de la belle endormie pour la secouer avec autant de douceur u'elle en était capable compte tenu des circonstances.
- Calli... Calliopée... Réveille-toi...
Et comme la demoiselle ronchonnait et s'enfonçait dans les draps soyeux, elle se décida à employer les grands moyens. Contournant le lit, elle attrapa l'extrémité du drap et tira dessus d'un coup sec pour découvrir entièrement Calliopée. Elle roula le drap et le jeta dans un coin puis se mit à s'agiter, ramassant des vêtements ici, retapant un coussin là, puis servant finalement le thé sur la table de chevet de la donzelle.
- Allez debout, tu as bien assez dormi, insista-t-elle avec un sourire léger. |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] 21/12/2014, 10:34 | |
| Stupéfaite et raide comme un piquet, Prama sentit les bras de Calliopée se refermer autour d'elle en une étreinte aussi inédite qu'inattendue. Il lui fallut quelques instants pour se remettre du choc de cette nouveauté et réagir réellement. Elle leva alors les bras pour enserrer maladroitement le corps chaud qui se pressait contre le sien. La tête calée au creux de l'épaule de son amie, elle restait un peu circonspecte, perplexe. Pour une prostituée et sa domestique, Calliopée et elle avaient construit une relation étonnante et rare. Proches en âge, elles l'étaient également devenues pour le reste, même si leurs points de vue différaient radicalement. Tapotant gentiment le dos de son amie, donc, la domestique sourit et ferma les yeux quelques instants.
- Je ne suis pas encore partie, Calliopée... Je ne partirai même sans doute pas avant des mois, peut-être davantage...
Relâchant doucement la jeune femme, elle prit sa main et la guida sur le lit pour la faire asseoir à nouveau. Elle lui resservit une tasse du thé qu'elle aimait tant, sachant combien cette boisson avait le pouvoir d'apaiser les coeurs et les esprits, de les aider à se remettre de n'importe quel choc.
- Je sais qu'Irvhin et Miguel te manquent, commença-t-elle doucement, consciente de la délicatesse de ce sujet. Mais toi-même tu as des ambitions, des désirs... Je sais que tu finiras par quitter Hélios pour suivre une autre voie un jour ou l'autre. Or les Roses ne seront jamais plus les mêmes sans toi et je ne me lierai à personne d'autre comme à toi.
Elle l'encouragea à boire son thé pour mieux se remettre du choc émotionnel causé par la nouvelle qu'elle lui avait annoncée mais aussi par toutes les idées qui devaient traverser sa jolie tête argentée. Connaissant Calliopée comme elle croyait la connaître, il était certain qu'elle devait déjà envisager mille choses pour l'avenir.
- Nous avons encore beaucoup de temps à passer ensemble.
Elle regrettait à présent de lui avoir parlé. Contrairement à ce qu'elle avait cru, Calliopée ne serait pas capable de faire abstraction de son prochain départ pour simplement profiter des moments qu'il leur restait à vivre ensemble. Elle ne ferait sans doute que penser au départ et se lamenter tristement de leur future séparation. Elle aurait du tenir sa langue et simplement l'entourer de ce dont elle avait besoin avant de disparaître. Mais le mal était fait à présent, il fallait s'en accommoder. Et tenter de rassurer Calliopée au mieux.
- Je parlerai au père de Dregan, je lui demanderai de ne pas presser les choses... Tu auras tout le temps de décider de ce que tu veux faire et de t'habituer à ces nouveautés avant que je parte, je te le promets...
Prononcer ces mots lui déchirait le coeur. Elle ne voulait pas attendre une minute de plus alors qu'elle se languissait de son amant depuis quatre ans déjà et que chaque jour qui passait était un jour sans père pour Dregan. Mais Calliopée semblait si bouleversée qu'elle craignait de la voir faire une sottise comme prévenir Hélios pour tenter de la retenir. Son amie pouvait-elle se montrer si cruelle ? Sans doute pas, mais Prama savait bien à quelles extrémités pouvait en arriver un coeur blessé. Voilà pourquoi elle consolait Calliopée de son mieux et repoussait sa propre liberté pour elle. Jamais elle n'aurait cru en arriver là avec elle. |
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| Sujet: Re: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] 23/12/2014, 17:05 | |
| LE TEMPS DES ADIEUX 30ème jour de l'automne 1650 Point de vue de Calliopée Kanpios Calliopée se laissa guider par Prama et accepta avec plaisir la nouvelle tasse thé qu'elle lui offrait. Il était vrai que les vertus du thé étaient prouvées, et une fois de plus cela lui permettait de se calmer et de relativiser. C'était vrai qu'elle se sentait abandonnée depuis quelques temps, mais était-ce une raison pour être égoïste et empêcher son amie de changer de vie ? Après tout si elle lui en avait parlé c'était parce qu'elle lui faisait confiance. Elle n'avait pas le droit de l'en empêcher, ni de la trahir.
Elle leva brusquement la tête lorsque la jeune femme évoqua Irvhin et Miguel. Bien sûr, cela la travaillait mais l'entendre à haute voix rendait le tout tellement réel qu'un élan de tristesse la gagna d'avantage. Elle s'agaça cependant d'entendre la trokos évoquer son avenir au sein des Roses. Elle fronça les sourcils.
« Prama, tu sais aussi bien que moi que je ne quitterais ce métier pour rien au monde. J'aime mon travail, et il est hors de question que j'en change. Je pensais avoir été suffisamment claire à ce sujet avec toi. »
Son ton était sec. Elle avait beau adorer la jeune femme et y être vraiment très liée, elle ne pouvait supporter que l'on sous entende qu'elle quitterait un jour les Roses d'Orion. Certes, elle commençait à avoir envie de plus que ça, mais cela n'impliquait pas forcément de quitter le métier qui la faisait vivre et dont elle savait être plus que douée. Pour sûr, jamais elle ne quitterait les Roses. Le seul qui aurait éventuellement pu semer le doute dans son esprit était Miguel, et encore, si elle l'avait envisagé - ou du moins si l'idée lui avait vaguement effleuré l'esprit - elle était bien vite redescendue sur terre depuis qu'il ne lui donnait plus de nouvelle et qu'elle ne le voyait plus. Elle était une fille de joie, et elle mourrait fille de joie.
Elle soupira, se concentrant pour ne pas laisser son esprit voguer trop longtemps. Ce n'était pas le sujet, ce qui importait à cet instant c'était avant tout Prama et ce qu'elle avait annoncé à la mésorianne. Ce qu'elle envisageait, ce qu'elle était prête à faire comme efforts et comme sacrifices en retardant au maximum son départ alors que tout ce qu'elle souhaitait c'était libérer enfin son fils et le laisser vivre sa vie libre. Cela touchait la jeune femme, et elle se radoucie aussitôt. Elle déposa la tasse sur la table de nuit et pris les mains de Prama.
« Je suis touchée, Prama. Vraiment, je n'ai pas envie que tu t'en ailles... Mais je ne peux pas te demander de te priver pour moi. J'espère ne pas me réveiller un jour et ne plus te voir auprès de moi, du moins pas tout de suite. Mais si l'occasion se présente à toi et au père de Dregan, il faut que tu la saisisses... Ne te préoccupe pas de moi, je m'en sortirais même si te perdre aussi sera difficile... Y a t-il quoi que ce soit que je puisse faire pour vous aider ? » |
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| Sujet: Re: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] 25/12/2014, 23:40 | |
| Prama balaya la réponse de Calliopée d'un geste vague de la main.
- Je ne voulais pas dire changer de métier mais il existe d'autres endroits que les Roses. Un jour ou l'autre, tu auras envie de changer d'air, de voir du pays. Tu n'es pas enchaînée à Hélios, après tout.
Abandonnant ses mains à la jeune femme qui avait mis son thé de côté pour se soucier d'elle, elle garda pourtant les yeux baissés un bon moment. Jusqu'à ce qu'elle saisisse pleinement ce que lui disait son amie du moins. Enfin, il lui semblait que leur amitié venait de prendre une valeur nouvelle. Chacune d'elles avait beaucoup à sacrifier, beaucoup à perdre, mais aussi beaucoup à gagner. Levant la tête pour lui offrir son habituel sourire tranquille et sage, Prama serra doucement ses mains entre les siennes.
- Non. C'est gentil de vouloir nous aider, je suis touchée que lui prenne comme ça. Mais tu ne peux pas nous aider, je le crains. Un jour je ne serai plus là, tout simplement. La seule chose que tu puisses faire pour contribuer à nous mettre en sécurité, c'est attendre le plus possible pour t'inquiéter de ma disparition.
Malgré le bonheur de son prochain départ, elle perdit peu à peu son sourire et serra à nouveau les doigts de Calliopée entre les siens.
- Tu vas me manquer. Vraiment. Je regrette beaucoup de partir, tu sais. Mais je ne peux plus faire machine arrière. Mon fils... Dregan mérite d'être libre. |
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| Sujet: Re: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] 6/1/2015, 15:03 | |
| LE TEMPS DES ADIEUX 30ème jour de l'automne 1650 Point de vue de Calliopée Kanpios Calliopée ne put se retenir de lever les yeux au ciel. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps d'expliquer à son amie ce qui la liait aux roses et à quel point Hélios avait été présent et attentionné envers la putain. Envisager quitter cet établissement n'était tout simplement pas possible pour elle, mais elle préféra ne pas relever. Après tout, ce n'était pas le sujet de la conversation.
Calliopée soupira. Elle ne pouvait l'aider, très bien. Elle s'en sentait toutefois inutile et encore une fois mise de côté, mais elle comprenait le choix de la torkos. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était lui promettre de ne pas signaler son absence immédiatement le moment venu. Après tout, Hélios s'en apercevrait peut être même tout seul.
« Très bien, si c'est là la seule manière de vous aider je ferais en sorte que l'on ne remarque ton absence que le plus tard possible. »
La jeune femme serra à son tour les mains de son amie. Elle n'avait jamais réellement aimé les adieux, et encore moins les adieux sentimentaux mais elle devait bien admettre que Prama lui manquerait, et qu'elle lui était reconnaissante de tout ce qu'elle avait pu faire pour faire en sorte que la fille de joie se sente bien dans sa chambre. C'était le rôle des domestiques, certes, mais ce n'était pas pour autant une raison pour dénigrer leur travail ou considérer cela comme totalement juste et normal. Après tout, il y avait plus d'une domestique dans la maison close qui ne faisaient pas autant attention aux détails que Prama pouvait le faire avec Calliopée.
La jeune femme rompit le contact de leurs mains et se leva. Cet entretient la rendait de plus en plus triste et pensive sur son état actuel. Elle tourna le dos à Prama avant de la congédier.
« Tu me manqueras aussi, Prama. Mais n'en parlons plus, je risquerais de changer d'avis en ce qui concerne ma position sur ton départ. Laisse moi à présent je te prie. »
Ses paroles ne se voulaient pas froide ni déplaisantes, elle était simplement triste et blessée de devoir encore se séparer d'une personne à qui elle était liée. Elle attendit que la torkos sorte de la chambre pour s'affaler sur son lit, sur le dos, la tête pleine de pensées diverses. D'abord il y avait eu Irvhin. Ensuite, Miguel ne lui avait plus donné de nouvelles, elle se demandait même s'il était encore vivant. Et maintenant, Prama la quittait aussi. Etait-ce elle qui faisait fuir les gens ? Devait-elle trouver ça normal de consacrer sa vie à un métier qui lui plaisait, sans aucune autre finalité ? Chacun s'en retournait vers d'autres aventures, et elle les trouvait cinglés de refuser à ce point une vie rangée. Mais était-ce encore le cas ? Depuis sa rencontre quelques lunes plus tôt avec ce fameux Ellhrann, elle avait cette espèce d'excitation dans les entrailles. Elle avait fait quelque chose de mal en l'aidant et en marchandant avec lui, elle en avait pleinement conscience. Du moins, quelque chose de mal d'un point de vu mésorian. Et pourtant elle avait apprécié marchander avec cet homme là, elle avait apprécié lui fournir des denrées. Et elle espérait réellement avoir l'occasion de le revoir. Si elle avait à l'époque refusé de lui confier des renseignements pouvant mettre en branle les élites, la situation avait bien changé. Elle regrettait de ne pas avoir saisi l'occasion de mettre un peu de piquant dans sa vie. Elle ignorait ce que le hors la loi aurait pu lui demander, mais l'idée de devoir soutirer des informations à des hommes puissants par le biais d'une partie de jambes en l'air lui plaisait bien. Après tout, ne pouvait-elle pas vivre d'aventure tout en continuant son métier de putain ? Maintenant qu'elle y réfléchissait sérieusement, elle devait bien admettre que... Si.
Fin du RP |
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| Sujet: Re: Le temps des adieux [PV Calliopée - 30e jour d'automne 1650] | |
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