Lorsque les gens parlent de groupes nomades comme celui qu'était les Marchesable, rare sont ceux qui y voient autres choses qu'un groupe de vulgaires chasseurs-cueilleurs pénant à se procurer pitance. Ils étaient loin de s'imaginer que, pour un groupe de pasteurs, la notion même d'horticulture puisse exister. Advenant qu'un jour l'une de ces personnes puisse prendre la peine de suivre la jeune Hiti dans ses déplacements, il échoirait sur lui la surprise de se trouver au coeur d'un jardin en perpétuelle mouvance, car au centre de celui qui marche existe la capacité de repérer ce qui est bon pour lui. Les Marchesable s'étaient ainsi tracé un circuit dans la savane opalienne jouant à la faveur de l'élevage de leurs bêtes. Les différents pâturages visités au long de ce circuit avaient offert à Hiti et ceux qui la suivaient la chance de comprendre la flore et de jouer avec elle. Ce n'est donc ni par leur forme, ni par leur composition que ces jardins se démarquaient, mais plutôt par leur organicité et leur dynamisme. En perpétuel changement, Hiti redécouvrait à chaque cycle de migration de nouvelles configurations; [à continuer]