| Sujet: Sous l'aile d'Hygérie 24/8/2016, 10:17 | |
| Sous l'aile d'Hygérie - 18ème jour de l'hiver - Valgöor Victoirine ne parvenait pas à trouver le sommeil. Pour la énième fois, elle se retourna et changea de position, espérant trouver un meilleur confort. La prêtresse était épuisée, moralement et physiquement. Elle avait mauvaise mine. Son teint était d'une couleur cireuse qui ne lui était pas habituelle ; ses yeux violacés par les cernes et ses traits tirés par l'anxiété et la nervosité. Pourtant, elle n'arrivait pas à dormir depuis l'attaque. Les hurlements résonnaient dans sa tête. Le corps sans vie de Trokk s'imprima à nouveau sur ses rétines. Encore et encore, elle revivait le sacrifice de l'adolescent. Elle ferma les yeux avec force et recouvrit sa tête avec la couverture, comme si cela pouvait la préserver des horreurs qu'elle revoyait en boucle. En vain. Les images étaient gravées au fer rouge dans son esprit. Les larmes perlèrent à nouveau au coin de ses paupières et elle se laissa emporter par l'ivresse de son chagrin.
La prêtresse quitta la maisonnée sur la pointe des pieds. Son amie Klara dormait du sommeil du juste, sa fille positionnée au creux de ses bras. Avec aigreur, Victoirine jalousa leur paisible repos. Talonnée par sa chienne, elle sortit sans faire de bruit. La prêtresse glissa ses doigts dans l'épaisse fourrure de Baïka et la chienne remua la queue de bonheur. Au-dehors, tout était calme. Valgöor, intacte, sommeillait. Victoirine inspira avec allégresse, puis ferma les yeux et offrit son visage aux rayons de la lune. Pas un nuage ne venait assombrir le ciel moucheté d'étoiles. Une brise légère comme une caresse de printemps s'engouffra dans sa longue chevelure rousse. La jeune femme passa une main dans ses cheveux. Les longues mèches s'écrasèrent au sol et la prêtresse retrouva son carré dégradé. Elle s'ébroua comme un animal, puis avança sur le sentier qui serpentait devant elle.
Cela n'a aucun sens, songea-t-elle, riant malgré elle. Elle porta son regard vers sa chienne, mais Baïka n'était plus là. C'était sa jument qui trottait à ses côtés. Fraia, ma belle Fraia. La monture s'évanouit dans l'obscurité. Elle était morte pendant l'assaut des fidèles.
Victoirine lança un regard autour d'elle. Les arbres l'entouraient et leur ramure cachait la voûte céleste. Plus loin sur le sentier, elle remarqua la haute et majestueuse silhouette du vhaseres qui accompagnait ses rêves depuis quelques semaines. Il l'observait. L'attendait. Victoirine pencha la tête de côté : avait-il tenté de la prévenir du danger qui l'attendait à Valgöor ? Avait-elle ignoré le sens véritable du présage ? Victoirine marchait dans sa direction, mais le vhaseres paraissait toujours plus éloigné. Elle se mit à courir vers lui, mais l'animal demeurait inaccessible.
Et soudain, elle se retrouva dans une clairière. Le vhaseres lui tourna le dos et disparut entre les arbres qui cerclaient la trouée. La prêtresse se laissa tomber dans l'herbe. Elle replia ses jambes contre son torse, puis les entoura de ses bras et posa son menton sur ses genoux. Et elle attendit la venue de sa Déesse.
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| Sujet: Re: Sous l'aile d'Hygérie 29/8/2016, 19:00 | |
| Hygérie, Déesse de la santé - Monde des Rêves (Valgöor) - 18ème jour d'Hiver Victoirine Revaurent. Quelque jours plus tôt sa prière avait sonné dans l'esprit de la Déesse comme le plus affreux des appels au secours et Hygérie ne s'en était pas détournée. Elle avait localisé la jeune femme, vu à travers ses yeux, partagé sa détresse et sa terreur devant la cité en flamme... A l'instant même où elle avait apporté son soutien à sa fille elle avait su que cela la marquerait à jamais. Il arrivait aux prêtresses de soigner des vilaines blessures, mais rarement elles assistaient à ce qui les avaient provoqué... Des pire blessures auxquels une prêtresse pouvait être confronté étaient celles causées par la guerre, car c'était un combat contre la mort que se transformait le soin... On rafistolait les blessés dans la mesure du possible, on les rendait à la vie, mais bien souvent il y manquait un bras ou une jambe. Enfin regardait le patient partir : vivant au moins d'apparence... Car les batailles brisaient au delà de la chaire et causaient des blessures qui saignait l'âme des années durant. Hygérie avait vécu assez de vie de mortelle pour savoir ça... Mais Victoirine, elle n'en avait pas vécu autant. Tout cela était tristement nouveau pour elle et loin de ses soeurs comme elle l'était à présent, elle ne pouvait bénéficier de leur soutien. Pour la Déesse, il n'était pas question de la laisser aussi fragile après une telle épreuve, ainsi se glissa-t-elle dans l'un de ses rêves pour accéder à son esprit. Le décors était forestier et dans la clairière ou se trouvait Victoirine, Hygérie se posa avec grâce sans qu'à peine le battement de ses ailes ne se fasse entendre. -Victoirine Revaurent. L’appela-t-elle avec douceur. -Tu es sauve... Remarqua-t-elle avec un soulagement non feint. Car il n'existait pas pire douleur pour un Dieu que de perdre un être dans lequel il avait déposait un peu de sa magie : Que Bersok en Témoigne. Commentaire hors rp: |
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