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| « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] | |
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| Sujet: « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] 28/6/2015, 23:31 | |
| Rappel du premier message :/!\ Violence /!\ Le mésorian qui l'avait acheté était loin d'être le genre de maître qu'on puisse souhaiter, si encore puisse-t-on souhaiter un maître. Mais que pouvait-on espérer de la racaille qui fréquentait les marchés illégaux d'esclaves ? Dans la maison de son nouveau propriétaire, les commandements concernant l'acquisition d'un esclave étaient manifestement quelque chose qu'on s'efforçait de contourner. Le premier visage qui l'avait accueillit à son arrivée était celui, tuméfié, d'une jeune Torkos à la mine triste et à l'oeil craintif. Dès lors et jusqu'à ce jour, une profonde rancœur et un sentiment rugissant de révolte s'était emparé de l'ancienne affranchie. On avait laissé Svarnia relativement tranquille pour les premiers jours. Chaque fois que son maître faisait mine de vouloir l'approcher de trop près, elle se hérissait à la façon d'un chat sauvage qu'on a surpris au détour d'une ruelle. Elle dardait ses prunelles grises et incendiaires dans celles de l'homme toujours silencieux, traits tirés et dents serrées. La seule idée qu'il puisse ne serait-ce que l'effleurer déclenchait quelque chose d'animal dans ses viscères, un instinct primitif d'auto-défense largement au-delà de son contrôle. La peur est un puissant moteur. Mais ce n'était certainement pas la peur que le mésorian voyait dans les yeux de son esclave, mais la promesse d'une riposte excessivement agressive s'il osait poser la main sur elle. Qu'à cela ne tienne, le maître semblait patient. Froid, calculateur, amusé quelque fois. Il avait un rictus en coin de bouche qui ne le quittait pratiquement jamais, un faciès qui lui donnait l'impression d'être fort arrogant et fort distrait par les réactions qu'il provoquait. Une pourriture. Quelles que fussent les activités de cet homme, elles étaient illégales. Il s'absentait rarement, pourtant l'entrée de sa demeure fonctionnait telle un véritable moulin à vent. On y rentrait, on y sortait, jour et nuit. Des messagers, des associés, des coursiers, des émissaires. La maison n'était pas vaste, pourtant elle débordait d'objets d'une valeur non négligeable et d'art. Une affaire profitable au maître de ces lieux qui n'était pas obligé de s'absenter aussi souvent qu'espéré. Les esclaves, eux, logeaient à la cave. Trois jeunes femmes, quatre en comptant Svarnia, et un vieil homme courbé. À voir les mines sombres et les sursauts de ses colocataires chaque fois qu'on entendait une porte claquer, l'ancienne affranchie compris qu'en plus d'être un homme à la morale défaillante, leur propriétaire était également une ordure qui se régalait de briser moralement et mentalement ses jouets. Jeu de puissance. Plus ils résistaient, mieux c'était. Malheureusement pour lui, il allait s'en prendre à la mauvaise Torkos. Svarnia n'aimait pas jouer. * Croire qu'elle échapperait au même traitement que ses soeurs aurait été profondément stupide. Lorsque l'horreur est trop grande, l'esprit se ferme. Après les luttes vaines et le sentiment d'être étrangère à son corps douloureux, Svarnia se couchait sur sa paillasse et s'attachait à des souvenirs. Les banquets que sa défunte maîtresse tenait dans le grand salon. Le garçon d'écurie, si gentil. Les champs de coton, blanc et doux. Le rire de Bronco... À la fin de la première lune, une des esclaves disparue. Revendue, peut-être, c'est ce que la Torkos préféra s'imaginer. Elle se se sentait désincarnée. Broyée. Dans sa poitrine, pourtant, quelque chose se tapissait. Quelque chose de lourd et de terrible. Il se passa une décade. Au déclin du jour, le maître rentra avec une nouvelle esclave. Douze années, à tout casser. Petite et effarée. Svarnia figea au centre du salon. Cette vision venait de la gifler plus sûrement qu'une vraie claque ne l'aurait fait. Un spasme lui parcourra le corps, ébranlant son thorax dans lequel venait d'exploser un mal bien enfouit. Ses jambes bougèrent d'elles-même et avant même de réaliser qu'elle traversait la pièce, la Torkos plaquait de toutes ses forces l'homme contre le mur. L'enfant glapit et courra se réfugier dans les escaliers alors que Svarnia tombait durement avec son maître sur le sol, cherchant à lui enfoncer ses pouces dans les orbites. Quelqu'un, ou quelque chose, hurlait comme un démon tout droit sortit de l'enfer. La jeune femme ne réaliserait jamais que ce bruit sortait de sa propre bouche. Le mésorian était grand, très grand, et baraqué. Pourtant il eut du mal à se défaire des griffes de son esclave dont la force venait miraculeusement de décupler. Une colère sourde et jamais éprouvée se déchaînait dans les veines de Svarnia, une émotion virulente qui était au-delà de ce qu'on pourrait qualifier d'animal. Elle ne pensait plus, elle ne voyait plus. Après s'être pris quelques coups sur la tempe et l'oreille, la pièce tourna mais aucune douleur ne se faisait ressentir. L'ancienne affranchie était dans un état second. Dans leur lutte, le maître et l'esclave heurtèrent un socle de pierre et le buste de bronze qui y trônait tomba à leur côté. Une statue à l'effigie du Mâss Adrius, la figure ayant réduit son peuple aux fers. Svarnia l'agrippa promptement et, sans même souffler sous l'effort, éleva la lourde masse pour l'abattre sur le visage du mésorian. Elle n'eût le temps que de voir ses yeux clairs et grands ouverts sous la surprise. Le nez fut le premier à briser, et il le fit dans un craquement atroce. Ce son produisit une décharge dans la tête de la jeune femme. Les muscles de ses bras se bandèrent et répétèrent l'opération, encore et encore, toujours plus violemment, faisant résonner et enfouissant toujours plus profondément ce bruit caractéristique des os qui se brisent dans la mémoire à vif de Svarnia. Le corps flasque de son maître avait depuis longtemps cessé de remuer sous ses cuisses mais la jeune femme continuait sa salve contre un crâne qui ne ressemblait plus à rien. Ce visage n'était plus un visage, d'aucune façon. La buste du Mâss retomba lourdement, une dernière fois, dissimulant au regard dément de l'esclave l'oeuvre de sa colère. Pour Bronco... Pour l'enfant... Pour moi... Pour mon peuple...
Crève.Il y eut un temps de flottement où, entre deux inspirations, l'air cilla dans les oreilles de l'ancienne affranchie. Un puissant haut-le-coeur la fit se mouvoir, une nausée qu'elle ne put refréner. L'odeur du fer était la seule chose qui lui emplissait les narines. Machinalement, flageolante, elle se redressa sur ses pieds. Une paire d'yeux terrifié l'observait du haut des escaliers. Svarnia dû s'y prendre à deux fois avant d'ouvrir la porte d'entrée, ses mains couvertes de sang glissant sur la poignée lisse. Un ciel incarnat la cueillit, une aube aussi rouge que ce qu'elle avait déversé sur les lattes du plancher. Son corps était si tremblant qu'elle eût du mal à croire qu'il puisse la porter. Pourtant elle courait, tout droit, sans se retourner. * C'était viscéral. Ses jambes l'emmenaient loin, très loin de cet endroit, et ses neurones refusaient de penser à autre chose que de creuser la distance la séparant de cette maison. Svarnia fuyait un monstre qui la suivrait toute sa vie. C'est en trébuchant qu'elle arrêta sa course. Alors qu'un goût métallique tapissait sa langue et son palais, il lui sembla que son coeur allait éclater. Elle chercha son oxygène à plusieurs reprises, s'étouffant dans le tissu épais et invisible de la panique. Son corps éreinté ne voulait pas coopérer. Elle réussit tout juste à se tirer au pied du boisé qu'elle venait de rejoindre, abandonnant sa carcasse sous les branches basses d'un arbuste avant que son cerveau ne déconnecte brutalement. Svarnia se sentit basculer dans une abysse et s'y laissa sombrer avec délivrance. |
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| Sujet: Re: « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] 8/8/2015, 20:33 | |
| Quelque chose d'invisible, d'intouchable et d'inodore vibrait dans le rêve. L'énergie d'une connexion qui se créer, d'un lien ténu qui se ficelle. - Tu as pris la fuite alors. Te voilà Hors-la-loi.
Svarnia avait bel et bien des poignets de Torkos. Contrainte depuis la naissance, résolu depuis le plus jeune âge à affronter la vérité inévitable de son futur. Pourtant le conditionnement de son peuple n'avait été qu'un échec cuisant qui se perpétuait depuis des décennies bien qu'on voulu se convaincre du contraire. Elle n'en n'était qu'une preuve de plus, une esclave passé de l'autre côté de la clôture, une prisonnière ayant brisé ses chaînes. Hors-la-loi. Ce mot semblait si loin de ce qu'elle était, de ce qu'elle voulait être. Il était froid, impersonnel, abrasif. Une identité de plus qui ne lui correspondait pas et qui lui collait maintenant à la peau comme une énième malédiction malvenue.
- ... Le peuple d’antan n'est plus. Il est mort avec les Berserkers. Il est mort avec mon Errance. Tu n'es pas "Torkos" comme on peut l'entendre. Mais qui aujourd'hui peut encore vraiment le prétendre... Être Torkos entend d'avoir un Dieu. Un peuple pour un Dieu c'est la règle du Créateur... Tu as la bonne ascendance... Il te faut encore le Dieu. Voudrais-tu de moi Svarnia ? Veux-tu être de ceux qui feront naître les Torkos de demain ? De ceux qui ont retenu les leçon du passé ?
Et voilà qu'elle n'était ni Torkos, ni mésorianne. Fille de dieu Errant, d'Âme rancunière. Pourtant sa seule existence et celle de tous ses frères faisait pied de nez à la déchéance de Bersok. On le priait encore, on l'espérait encore. Comment pouvait-il lui demander si elle voulait de lui ? Le corail a besoin d'eau pour vivre. Svarnia ne s'était jamais réellement adressé au Dieu Ours. Elle lui avait peut-être envoyé un souhait de temps à autre, lui avait demandé où il était lors d'instants difficiles sans vraiment attendre de réponse. Mais maintenant qu'il était devant elle, et bien que cela ne fut qu'un songe, elle pressentait que plus jamais qu'elle ne pouvait l'ignorer. Qu'il faisait partie d'elle comme elle faisait partie de lui.
Pris d'un élan de courageuse conviction, elle s'avança en levant le bras vers le Grand Ours pour le toucher de sa main. Sur son poitrail, sa fourrure n'était ni tiède ni froide mais elle était douce, douce comme aucun autre pelage. Était-ce l'énorme coeur du Dieu qu'elle sentait bouger sous la masse de son corps ou sa respiration profonde ? Les dieux avaient-ils seulement un coeur, à proprement parler ? Svarnia ignorait beaucoup de choses mais ce qui lui apparaissait comme une évidence était suffisant.
- Je ne veux pas de vous, j'ai besoin de vous, souffla-t-elle en levant ses yeux clairs vers le large visage de Bersok
Les fentes de ses yeux brillaient de mille feux, était-ce toujours ce genre de vision que l'on avait en plantant son regard d'aussi près dans celui d'un dieu ?
- Soyez notre guide. Notre passé est révolu mais le futur s'ouvre à nos pieds. J'aimerais tant fouler cette promesse mais sans vous, je ne saurais comment. Nous sommes puissants mais nous sommes aveugles, alors montrez nous... Soyez le bras qui guide notre foi. |
| | | Sans-VisageCompte PNJ Messages : 112 Date d'inscription : 01/07/2013
| Sujet: Re: « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] 25/9/2015, 15:04 | |
| - Bersok - Ours brun - Yeux rouges 1m50 au garrot. 2m50 de long. 3m Debout. Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité 78e jour d'Automne 1650
Si la Svarnia qui se trouvait en face de lui n'était qu'une pâle copie de la réelle, si elle n'était qu'un avatar spectrale marchant dans le monde de l’irréel, elle n'en restait pas moins : Svarnia. Lorsque sa main le toucha, il en ressenti le même sentiment que si il avaient l'un comme l'autre dans le monde du palpable : l'acceptation. Elle se remettait à lui sans méfiance, comme si elle l'avait toujours attendu. Elle ne lui reprochait pas son départ et acceptait son retour comme une évidence. Peut-être ne fallait-il y voir que l'endoctrinement Mésorian qui atténuait les pulsions de rébellion. Peut-être n'avait-elle même envisagé, ou même comprit qu'elle avait là à faire un choix... Si Bersok avait eu cette crainte là, les paroles qu'elle prononça par la suite furent suffisantes pour la rassurer : Elle lui parlait de foi et elle le faisait avec coeur. Il redressa la tête, porté par la fierté d'être attendu et aimé comme il le fallait : comme un Dieu. -Mon retour est proche. Annonça-t-il solennel. Son oeil incandescent fixé sur la jeune femme. -Je recherche mes Fidèles. Poursuivit-il avec une franchise qui lui était familière. Dire clairement les choses, cesser de parler en énigmes, c'était reposant. -Tu dois quitter les terres de ton passé et fuir la justice de ceux qui t'ont enchaînés. Va vers le nord ouest par delà les frontières Mésoriannes. Marche et tu trouveras des semblables. Il avait conscience qu'elle pouvait très bien mourir en chemin ou se faire attraper. Il avait conscience qu'il pouvait la "perdre en route". Mais il était hors de question d'en faire une assisté, elle ou n'importe quel autre Torkos... Elle devrait montrer sa débrouillardise, car lui avait d'autres fidèles à retrouver pendant ce temps... Il ne l'avait pas envoyé vers la Meute. Le chemin était bien trop long... Mais il savait à qui il pourrait la confier... -Le nord ouest n'oublies pas... Le nord ouest. Il fit un pas vers elle et de sa largue tête il la poussa de son mufle. La force la projeta en arrière, mais loin de s'écraser sur le sol, elle fut "renvoyé" dans donc corps, arraché brutalement du rêve sur cet ultime ecco : le Nord ouest. Commentaire(s) Hors rp : lus de 1 mois d'attente, et tu continues à e dire que je peux prendre mon temps ? Tu es pas folle ti ? XD Pour ma part c'est la fin du rêve ^^. Je vois avec ta futur mentor, mais elle devrait être bientôt prête à te réceptionner. A voir aussi avec le bossu si il veut toujours amener sa bosse dans l'aventure. |
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| Sujet: Re: « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] 1/10/2015, 02:18 | |
| L'annonce du retour imminent du Dieu Ours fit naître dans le coeur de Svarnia une crainte qui, loin d'être mauvaise, la poussait à vouloir s'investir aux côtés de cette Âme restée trop longtemps errante. La peur de l'inconnu, celle qui stimule et qui donne envie de faire à notre appréhension le plus rapidement possible. Avait-elle l'étoffe d'une fidèle ? La Torkos avait, à maintes reprises, prié son dieu absent : pourtant, elle était loin d'être le modèle d'une parfaite dévote. Combien de fois avait-elle tout simplement cessé d'invoquer Bersok, éreintée, lassée, avant de reprendre ses prières silencieuses, sentant que, peut-être, le moment était plus favorable qu'un autre ?
- Tu dois quitter les terres de ton passé et fuir la justice de ceux qui t'ont enchaînés. Va vers le nord ouest par delà les frontières Mésoriannes. Marche et tu trouveras des semblables.
Au nord ouest ? La jeune femme fronça imperceptiblement les sourcils, tentant de se rappeler de ses cours de géographies. Comme dans tous les rêves, les souvenirs tangibles s'obstinaient à fuir son esprit, à s'accrocher au monde des éveillés. Elle était pourtant certaine qu'il n'y avait aucune cité libre dans la direction que lui indiquait le Dieu Ours, mais peut-être n'étais-ce pas cela qui l'attendait. Le premier Torkos qu'elle avait croisé suite à son affranchissement lui avait parlé de Valgoör. Du concret, du réel, un foyer qui l'attendait. À l'opposé, de grandes plaines traversées par la Larme, là où Bersok la sommait de se rendre. Et bien, elle s'y rendrait. N'étais-ce pas là aussi un signe de foi ? Croire en ce qu'on en voit pas, et parfois même en ce qu'on ne comprend pas totalement.
De son mufle, le grand ours poussa contre sa poitrine. Elle tomba en chute libre, dépassant le sol qui aurait du la recueillir, observant la silhouette de son dieu, restée sur un plancher invisible, rétrécir à une vitesse fulgurante au-dessus de sa tête. « N'oublies pas... le nord ouest. » résonna la voix profonde dans son crâne lorsqu'elle émergea brutalement, le coeur battant la chamade, le corps dérangé d'un soubresaut pour se débarrasser du sentiment de vertige.
Elle battit des paupières. Ses yeux gris rencontrèrent un ciel sombre au-travers de petites branches plus sombres encore. Il faisait nuit. Svarnia ne sut pas s'il faisait chaud ou froid, humide ou sec. Tout ce qu'elle ressentait, c'était la tiédeur émanant de son propre visage et qui colorait ses joues. La Torkos trouva étrange d'être si lucide. Ses songes lui échappaient usuellement, mais pas cette fois. C'est comme si elle avait cligné des yeux et que tout le décor s'en était allé subitement en oubliant d'emporter la clarté de son esprit.
Tranquillement, elle se redressa. Pas un rêve, une apparition. Avait-il était vraiment là ? Lui avait-il vraiment parler, à elle ? Un frémissement d'excitation parcouru tout son derme. Elle n'en pouvait pas douter un seul instant, cette certitude d'avoir été réellement visitée était trop forte pour n'être qu'une impression. Un vent puissant venant du sud est la poussa vers son antipode, grande main invisible, courant incitateur... lorsqu'on cherche une réponse, on a tendance a relever une symbolique savamment orientée dans l'optique de ce qu'on souhaite trouver.
Svarnia baissa les yeux vers ses mains couvertes d'une croûte de sang coagulé, vers ses habits souillés. Elle se sentit étrangement calme, détachée. Deuxième étape du choc post-traumatique ou simple béatitude d'esprit offerte par la visite d'un dieu et par la certitude d'avoir trouvé un objectif criant du coeur ? La Torkos se mis en marche sans plus attendre, profitant du couvert de la nuit pour avancer. Comme une automate, elle progressa d'un pas constant aussi longtemps que la voûte lui offrit ses étoiles. Elle ne pensait à rien en particulier, même si toutes les conditions étaient propices à la réflexion. Elle n'était pas fatiguée non plus. La marche, par un temps si frais, vivifiait son corps. C'est uniquement aux lueurs du petit matin qu'elle décida de reposer ses pieds douloureux et ses membres gourds. Elle se nicha dans la végétation, semblable a une bête nocturne qui sent venir le temps de se retirer, afin de se reposer quelques heures.
Avant qu'un soleil trop intense ne vienne sonner l'heure de reprendre sa route, elle somnola, sans rêves et sans images. Seule une petite pensée récurrente tournait en rond dans son crâne, une mouche bruyante dans une pièce vide : Inga, la Torkos qu'elle avait laissé seule au marché illégal d'esclaves... son air vilain de renard rusé et moqueur, son visage ravagé, sa folie dérangeante dans l'oeil, ses gestes nerveux... et l'éclat de panique lucide, la douleur de perdre encore qui avait animé sa pupille lorsque Svarnia avait été emmené, trop tôt et trop vite pour lui souhaiter courage. TERMINÉ |
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| Sujet: Re: « Je ne veux pas d'une lumière pour me guider dans l'obscurité. » [Svarnia&Bersok] | |
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