S’était une journée un peu grisâtre pour une journée de fin d’été, pourtant la vie grouillant dans la ville d’Epieux, aidée par le marché qui attirait les foules.
Dans ses quartiers Vhanéa finissait de se préparer avec l’aide de Dagma, l’esclave refermant le lacet qui servait à fermer la robe de sa maîtresse. Sur le lit Naska se prélassait jouant à se cacher dans les draps ou simplement à se vautrer entres les couvertures comme la pauvre petite bête battue qu’elle était.

Il y eu un éclat de voix dehors, bruit normal de vie en ville, mais il semblait beaucoup toucher la fouineuse qui se redressa d’un coup et se sauva par la porte entrouverte. Qu’avait-elle bien pu entendre ?

Dans la précipitation Dagma fit un nœud pour faire tenir correctement le vêtement de sa maîtresse puis elle se lança à la poursuite de la bestiole. Cette dernière avait déjà dévalé les escaliers et trouver une porte ouverte sur la rue.

« C’est pas vraie ! »

Presta l’esclave qui suivit une boule de poile marrons qu’elle avait vu tourner au coin de la rue. Visiblement elle se dirigeait vers le marché. Une fois dehors avait-elle peut être senti de la nourriture, elle était très gourmande et raffolait surtout du poisson et des fruits.
Elle la perdit dans la foule. Si elle revenait à la résidence des Thackrey sans Naska … Une idée qui ne réjouissait pas au plus haut point lui traversa l’esprit, mais elle la chassa bien vite se disant qu’il ne valait mieux ne pas y penser.
Elle tourna quelque minute dans le marché allant de stands de fruit en stands de poissons et en nouveau stands de fruits. Quand d’un cout le bruit d’une chute à quelque mètre l’interpella. De frayant un chemin au travers de la foule de badauds observant béatement la scène Dagma trouva Naska, déchaînée, une patte coincée dans la ceinture d’une pauvre jeune femme qui n’avait surement rien demandé à personne.

S’approchant prudemment, la jeune esclave attrapa d’un geste vif l’animal par la peau du cou pour éviter de se faire mordre, puis entrepris de décoincer sa patte.


« Naska, chuuuuuuut clame toi, ce n’est rien je vais arranger ça. »

L’animal se clama restant tout de même aux aguets. Une fois que sa patte fut libéré, Dagma ne lâcha pas pour autant la fouineuse, elle lui avait assez couru après pour la journée. La tenant cette fois plus confortablement que par la peau du cou, elle porta son intérêt sur la victime de la furie à fourrure.
Lui tendant la main pour la main pour l’aider à se relever elle voulut s’assurer que tout allait bien.

« Vous n’avez rien ? Elle ne vous a pas mordu ? Ou griffé ? Vous ne vous êtes pas fait mal en tombant ?
Je suis désolée, elle s’est sauvée et j’ai mis un peu de temps avant de la retrouver. »

C’est seulement après avoir parlé qu’elle se rendit compte qu’elle ne savait même pas à qui elle s’adressait, et si il s’agissait d’un mésorian ? D’un noble ?!
Elle détailla rapidement son interlocutrice, elle avait le physique et les vêtements d’une domestique. Dagma s’autorisa un bref soupir de soulagement. Finalement ça aurait pu plus mal finir… enfin si on pouvait s’exprimer ainsi, dans sa terreur Naska avait complètement lacérer les habits de sa victime. Il ne fallait pas qu’elle reste comme ça.

« Je ne peux décemment pas vous laisser comme ça, la maison de mes maîtres est à quelque rue seulement. Je trouverais bien quelque chose de décent à vous faire enfiler. »

Dagma semblait très désolée, elle attendait avec une certaine appréhension ce qu’allait dire l’inconnue.

Cela faisait déjà un bon quart d’heure que Dagma était parti courir après Naska et Vhanéa commençait à s’inquiéter. Peut-être était-il arrivé quelque chose à sa fouineuse, ou pire à sa domestique.
Attrapant une étole de laine sur son lit, elle l’enroula autour de ses épaules et descendit dans la précipitation les escaliers pour aller aux quartiers des esclaves. Elle trouva Inge qui la regardait avec un air inquisiteur. Inge était la domestique de Victoria et d’Audric. Cependant elle était plus sous l’influence de la mère de famille, elle était ses yeux et ses oreilles dans cette maison, Vhanéa aussi bien que Dagma savait qu’il fallait s’en méfier comme de la preste.
La jeune mésorianne l’ignora, prenant au passage un bol de raisins qui était posé sur la table et se dirigeant vers le dortoir des domestiques. La porte était fermée, chose plutôt incongrue pour l’heure de la journée.
Après avoir frappé, elle entra. Passablement étonnée de trouvée une parfaite inconnue dans la pièce elle regarda Dagma.

« J’ai retrouvé Naska la patte coincée dans la ceinture de Prama. Elle était toute paniquée d’être prise au piège et elle n’a pas fait de cadeau à sa robe… »

La domestique montra le bout de tissu sous le bras de sa compatriote.

« … Je ne pouvais pas la laisser comme ça, du ce fait, je l’ai ramené pour lui donner la vielle robe que je portais e jour ou votre père m’a acheter. Personne ne s’en sert. »

Dagma tentait de ses justifier, mais il n’y en avait nul besoin. Si s’était-elle qui avait couru après la fouineuse elle en aurait surement fait de même.

« C’est TA robe Dagma, tu en fais ce qu’il te plaît, mais entre nous je suis assez d’accord, il n’aurait pas été très charitable de la laissé avec un vêtement déchiré. »

Vhanéa n’était pas du genre à prôner la charité à tout vas, mais dans certain cas, elle ne laissait aller à un peu de bon cœur, surtout quand elle se sentait responsable d’un évènement, ce qui n’arrivait pas très souvent, il fallait être honnête.
Naska qui était descendue de la paillasse, trépignait au pied de sa maitresse, ayant senti le raisin que cette dernière tenait. La Mésorianne n’eut qu’à poser une doigt sur le museau de son animal, qui se tenait sur ses pattes arrière, pour qu’elle s’immobilise. Délicatement elle posa en équilibre un grain de raisin sur le nez de Naska qui s’empressa de le faire sauter pour l’avaler presque tout rond.

« Prama, vient d’ïleval, son maître l’a amené avec lui, il est venu faire des achats à épieux. »

Dagma était très enthousiaste d’avoir rencontré quelqu’un de nouveau qui en plus venait d’une autre ville. Enthousiasme que partageait sa maîtresse, mais de manière moins visible.
S’asseyant sur une paillasse elle porta son intérêt sur cette inconnue.

« Îleval, c’est un peu loin pour faire seulement des emplettes. Qui est cotre maître ? »

Vhanéa ne connaissait que peu de monde dans le ville d’où venait la dénommée Prama, mais peut-être avait-déjà-t-elle entendu son nom.
Pendant ce temps-là fouineuse était monté sur la paillasse ou était assise sa maîtresse et faisait des basses pour se faire donner un nouveaux grain de raisin. Allant des yeux de petit animal battu, a se rouler dans les draps, elle essayait tout son répertoire.

Hélios… Hélios… Vhanéa chercha un instant, elle n’avait pas souvenir d’avoir entendu d’un certain Hélio Orion. Elle se renseignerait peut être la prochaine fois qu’elle irait dans la ville d’origine de l’esclave. Enfin si elle s’en souvenait.

La dénommée Prama demanda à savoir chez qui elle se trouvait. Prétention tout à fait légitime.

« Vous êtes dans la Demeure de Audric et Victoria Thackrey, et je suis Vhanéa leur fille ainée. »

Il n’y avait aucune prétention dans ce qu’elle disait, seulement les faits. Il n’y avait aucune raison de chercher à briller avec une esclave. Elle n’avait pas mentionné sa sœur, mais de toute façon il n’y avait aucune chance pour qu’elle descende. D’ailleurs elle n’était peut-être même pas là, ce matin elle n’avait pas eu la visite de Victoria, avec un peu de chance, elle était parti avec sa cadette dans un salon mondain ou autre frivoleries du même acabit.
Elle ne comprenait pas pourquoi Alissandre se liait avec autant de docilité aux ordres de leur mère. La cadette avait toujours été plutôt effacée et réservée elle ne devait pas avoir fait grand choses de répréhensible. Du coup Victoria ne devait pas avoir de quoi faire pression sur la demoiselle.
Peut-être était-ce justement ça son point faible : son caractère docile.
Se penchant dans sur le petit animal Prama semblait beaucoup apprécié la petite bête.

« C’est assez fréquent comme animal. Mon père m’a ramené Naska il y a déjà quelques années, c’est les mineurs qui l’avait trouvé, elle chipait dans la réserve de nourriture. Ils allaitent la relâcher dans la forêt loin de tout. Il a eu peur qu’elle finisse par mourir de faim et comme je demandais à corps et à cri un animal depuis des années, il a saisi l’occasion… »

La jeune Mésiorianne siffla pour attirer l’attention de son petit animal. Cette dernière tourna la tête visiblement très intéressée. Prenant un nouveau grain de raison, Vhanéa le montra à Naska et le lui lança.
La fouineuse eu une geste vif et l’attrapa au vol.
Tous ces tours qu’elle avait appris à son animal de compagnie, était le fruit de nombreuses heures à se faire regarder avec incompréhension et à mettre du fruit partout.

« Pourquoi ? Vous n’avez pas de Fouineur à Ileval ?
La dernière fois que nous y sommes allés, nous ne sommes pas sortis de la ville. De plus ça commence à fait un certain temps. »

Naska avait enfin trouvé que s’était entre les mains de sa maitresse qu’était le bol de raisin, et surtout elle avait trouvé le moyen de l’apitoyé. Résignée Vhanéa avait posé le bol sur la paillasse, au ange le petit animal se jeta sur les fruits.

Retourné à Ileval pour l’hiver, Vhanéa aurait aimée, mais cela ne dépendait pas d’elle, elle devait faire ce que Victoria désirait avant ce qu’elle voulait, et elle n’avait aucune idée de ce que sa génitrice avait prévu pour elle pour les moins froids. Si ça n’avait tenue qu’à elle, elle aurait surement été découvrir avec un peu plus d’insistance, le Sud, la Capitale.

Dagma vit l’ombre passée sur le visage de sa maîtresse, elles avaient le même âge, et vécu ses neuf dernières années toujours ensemble, quand quelque chose n’allait pas, même si Vhanéa n’était pas du genre démonstratif, elle le sauvait.
Elle savait que cette situation révoltait sa maîtresse, et elle faisait tout son possible pour la déchargée d’un peu de ce poids. En échange Miss Thackrey laissait beaucoup de libertés à sa domestique, lui faisant même quelques petits cadeaux en douce quand elle voulait vraiment lui montré sa reconnaissance.

« Mère non plus ne voulait pas d’animaux, mais elle n’as pas osé contredire père quand il m’as ramené Naska. »

La domestique s’excusa très poliment, désirant prendre congé.

« Bien entendu, faites, nous ne voudrions pas vous mettre en retard et vous attiré des ennuis avec votre maître. Peut-être nous croiserons nous quand vous remmènerez sa robe à Dagma. »

Vhanéa n’avait visiblement rien de très contraignant à faire pour la journée, peut-être allait-elle demander à Audric si elle pouvait l’accompagner dans ses rendez-vous l’après-midi. Il n’y avait que peu de chance qu’il refuse, toujours très heureux de se faire accompagner par sa fille chérie.

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