Audric, son père, est un homme qui adore sa fille, sa première née. Il a tendance à la couvée et à en faire sa petite princesse quitte à délaisser sans vraiment le vouloir sa deuxième fille. Vhanéa en est très consciente et fait tous pour garder cette admiration sans borne intacte.

Victoria sa mère se sert officieusement de sa fille et ce depuis des années. Vhanéa est complètement sous son emprise et se plie avec plus ou moins de docilité à ses demandes. Néanmoins, elle fait tout ce qu'elle peut pour contrarié sa tourmenteuse et ainsi lui rendre un peu de la monnaie de sa pièce.

Allisandre et Vhanéa ont beau être sœurs et n'avoir de surcroit que trois années d'écart, quand elles sont dans la même pièce on dirait deux inconnues qui se tolèrent. Chacune à des griefs contre l'autre et entre elle il s'agit plus d'un traité de non animosité qu'une vraie relation. Quand il est vraiment nécessaire elles peuvent endurer une discussion ensemble, mais peu de ces dernières n’ont pas finie en disputes.

 

Vhanéa est le premier résultat d'une histoire compliquée.

Victoria sa mère a eu un parcourt pour le moins atypique, née d'une liaison qu'avait eu sa propre mère, elle n'a jamais vraiment été traité en égale par ses demi-frères et sœurs. Sa mère n'avait pas pu se résoudre à l'abandonner et son « père » n'avait pas eu le cœur de jeter sa femme, même si elle l'avait trompé, à la rue avec un nourrisson.
Cependant, pour éviter tout ragot trop envahissant, la famille qui était propriétaire d'une joaillerie renommée à Ileval, déménagea pour Epieux.

Lorsqu'elle eut quatorze ans, Victoria qui nourrissait un dédain sans borne pour ceux qui la rabaissaient, se jura de tous les bluffer. Elle se mit à apprendre seule les détails du protocole et de la bonne tenue d'une Dame dans le monde.

Ce ne fut que trois ans plus tard qu'elle eut l'opportunité qu'elle attendait tant. Sa demi-soeur Violaine allait faire un bon mariage avec le fils d'un négociant en pierres précieuses. Victoria le savait, elle n'aurait jamais cette chance, au mieux, on la marierait avec un petit boutiquier puisqu'il fallait bien la marier et après ils essaieraient tous d'oublier son existence se tournant uniquement vers Violaine et son futur mari. Elle ne pouvait pas le tolérer.

Faisant preuve de toute son habilitée et de tout son charme, elle s'arrangea pour faire tomber le fiancer dans ses bras. Perturbé par une jeune fille aussi entreprenante, le jeune Audric se laissa avoir. Victoria s'arrangea pour se faire surprendre dans une fâcheuse position par quelqu'un qui n'était ni de sa famille ni de la famille du fiancé, il s'agissait en fait d'une petite tailleuse qui amenait la tenue de mariage à Audric.
L'affaire s'ébruita jusqu'aux parents du prétendant qui payèrent la tailleuse pour qu'elle ne révèle rien à personne. Ils voulurent faire comme si il ne s'était rien passé et unir tout de même Violaine et Audric, mais il était trop tard, les rendez-vous cacher avec Victoria avaient abouti à une grossesse. Les parents des deux jeunes filles réussirent à obtenir qu'Audric épouse Victoria et non Violaine. Bien évidemment le fait que les parents du fiancé ne sachent pas que la demoiselle n'était pas la fille de monsieur aida beaucoup.

C'est ainsi que Vhanéa vit le jour dans un climat de tentions générales.
Trois ans plus tard suivi sa sœur.
Désormais Victoria avait une famille à elle et ainsi enraciner sa position dans la couche sociale de son mari, elle espérait pourvoir aller toujours plus haut dans la société. Sachant qu'elle-même ne pouvait plus agir en tant que femme mariée et mère, elle prit patience attendant en quoi ses filles allaient lui être utile.

Les deux enfants grandirent dans un cadre tout ce qu'il y avait de plus normal. On leur a appris à se tenir, à parler, à se comporter correctement. Bref, tout ce qu'une demoiselle du beau monde devait être capable de faire.
C'est l'ainée qui montra la première son utilité, vers ses dix-sept ans, en effet Vhanéa qui avait toujours été de nature bien plus extravertie que sa soeur, elle commençait à plaire aux hommes et surtout à s'en rendre compte et à en jouer.
Il aurait été stupide pour Victoria de ne pas exploiter cette tendance naturelle du comportement de sa progéniture. Elle s'arrangea donc pour l'envoyer chez une connaissance, à Belhovre.
La connaissance en question était une très bonne cliente de la famille, Dame Anelise. Cette dernière était une veuve qui dans sa famille avait compté des membres de la famille du doyen actuel. Elle savait tout ce qu'une femme devait savoir dans ce monde et elle allait les apprendre à Vhanéa contre quelque prix d'amis. Il était de notoriété officieuse, que depuis le départ de son regretté mari, elle profitait de tous les plaisirs que la vie pouvait offrir.
Ces domaines de compétence et bientôt ceux de la demoiselle, s'étendaient de comment tenir une comme conversation, comment bien danser, comment bien se tenir dans une réception privée ou à un diner à comment satisfaire un homme dans l'intimité d'une chambre à coucher ou n'importe quel autre lieu.

Le séjour de Vhanéa là-bas dura un peu plus d'un an, le prétexte qui justifiait cette longue absence d'Epieux était qu'elle se remettait d'une maladie qui l'avait beaucoup affaiblie dans un climat plus clément. Le père ne se douta de rien, il fallait dire que Victoria et Dame Anelise entretenait une correspondance soutenue et qu'elle la mère de famille informait la veuve des allés et venus de son mari à Belhovre.

La vie dans la propriété de Dame Anelise n'était pas vraiment une sinécure, tout manquement à son règlement et au protocole entraînait une punition, cette dernière étant proportionnelle à l'erreur commise. L'impertinence et le refus d'obéir se retrouvaient matés avec une certaine sévérité, ce qui découragea vite la demoiselle de s'opposer à ces pratiques qu'elle jugeait abusives.
A son retour, les choses avaient profondément changé chez elle, fini la relative liberté, Alissandre était déjà sous la coupe de leur mère ne pouvant presque plus dire un mot sans son autorisation, le but étant de garde la jeune fille la plus pure et innocente pour en faire quelqu'un de respectable.

A partir de ce moment Victoria, fit tout ce qu'elle pouvait pour se faire inviter lors des réceptions de la haute société. Le plan était simple et bien huilé, Vhanéa avec son aisance naturelle, ses nombreux talents et ses manières irréprochables, était chargée d'établir le plus de contacts possible. Tandis qu'Alissandre et Victoria derrière crédibilisait la famille, lui ajoutant le côté respectable que l'ainé n'apportait pas.

C'est aux vingt ans de sa fille qu'Audric lui offrit son animal de compagnie. La jeune fille avait toujours été demandeuse d'une petite bête à poil pour lui tenir compagnie, mais sa mère s'y était toujours opposée. Peu avant l'anniversaire de sa princesse, le négociant qui inspectait une mine de pierre précieuse découvrit que les mineurs avaient attrapés une petite fouineuse qui n'arrêtait pas de piquer dans les réserves de leur village. Ils allaient la relâcher dans la nature mais l'homme trouva que l'occasion était trop belle.
Je jeune fille était ravie d'avoir un compagnon à quartes pattes, surtout depuis que les relations avec sa cadette s'étaient fortement détériorées.