Elle n'a pas de famille. Elle est née en tant qu'enfant bâtarde et dès qu'elle put se débrouiller par elle-même, son père l'a laissée filer. Elle en veut beaucoup à son père et trouve sa mère plus que pathétique. Sa seule vraie famille, c'est les membres de sa troupe. L'amitié entre elle et ses artistes est basée sur un mélange de confiance, de respect et de compréhension. Elle n'a pas besoin de connaître l'histoire de ses artistes et ils n'ont pas besoin de connaître la sienne.  

« Mesdames et messieurs, je vous souhaite la bienvenue au Cirque. Je vous souhaite une très belle soirée remplie d'admiration pour nos artistes... » Klarysse parlait d'une voix forte avec un ton séduisant, elle charmait son public. Elle les détendaient, elle leurs inspiraient confiance. Un grand sourire brillait sur son visage mais ce n'était qu'une couverture, qu'une technique pour qu'ils ne se doutent de rien. La bâtarde disparut derrière un rideau tandis que les premiers artistes arrivaient pour effectuer leurs numéros. Comme paralysés par les artistes, le public n'imaginaient même pas que trois pickpockets oeuvraient près d'eux. Ces pickpockets étaient très discrèts et si jamais quelqu'un se doutait de quoi que ce soit, ils savaient comment réagir. Et si tout tournait mal, ils étaient armés et un simple cou de couteau sur une gorge pouvait calmer le jeu. Ces artistes étaient si doués que même la personne à côté ne se souciait de rien. Ils volaient tout ce qu'ils pouvaient sous l'oeil autoritaire de leur directrice de cirque. D'habitude, les gens ne s'en rendaient compte que quelques heures plus tards mais à ce moment, le crique avait déjà levé l'ancre. Sinon, diplomate, Klarysse savait comment faire pour que les gens ne pensent pas que c'était le cirque qui avait dérobé leurs chères bourses contenant leur argent. Vers la fin du spectacle, Klarysse réapparut, un sourire espiègle sur le visage. « Pour ceux qui désireraient rencontrer nos artistes après le spectacle, nos tentes ne sont pas très loin. Il nous fera plaisir de passer un petit moment avec vous. » Elle fit un petit clin d'oeil à quelques hommes au premier rang. Klarysse offrait aussi ses numéros de cirque mais ce n'était qu'après le spectacle. C'était un autre moyen d'obtenir de l'argent grâce à son public. « Soyez prudent pour rentrer chez vous. » Le cirque était toujours campé de façon éloigné de la ville. Elle savait que des avis de recherche avaient été émis pour elle et sa troupe. Certaines personnes s'étaient plaintes d'avoir été victimes de vol et certaines personnes accusaient le cirque de la disparition de quelques personnes. L'Élite préféraient se mettre à la recherche de tueurs dangereux ou de violeurs plutôt que se mettre à la recherche d'un certain cirque vagabond contre qui ils n'avaient aucunes preuves.

Son père, Jonathan Käsmann, l'a abandonnée à 15 ans. Il ne pouvait plus s'occuper d'elle tant sa femme, Reiya Käsmann était jalouse. Sa femme ne voulait pas avoir sous son toit le fruit d'une infidélité. Pendant de longues années, elle avait maltraité la bâtarde qui ressemblait tant à sa pauvre mère. Elle avait soulagé sa rage sur Klarysse. Elle tenta de survivre seule, une fois sur les routes, elle changea son nom de famille, ne désirant pas avoir aucun lien avec ce qui avait bien pu lui servir de famille pendant les 15 dernières années. Elle commença à mendier et voler pour pouvoir se nourrir, elle se prostituait même parfois à de vieux pervers. Tout ce qui comptait c'était survivre. Un jour, elle rencontra un petit garçon d'environ huit ans qui l'impressionna tout de suite par ses talents de jonglerie. Il était itinérant, comme elle. Ce petit jongleur ne lui confia jamais son vrai nom. Il se faisait appeler « le Jongleur » par tout le monde. Ils se lièrent d'amitiés avec les années, ils étaient devenus inséparable. C'était comme le petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Un jour, une idée germa dans son esprit: Celle de créer un cirque ambulant. Ils décidèrent de ne pas le nommer. Quand ils s'affichaient, ils s'appelaient simplement « Le cirque ». Klarysse et son ami rassemblèrent plusieurs artistes avec les années puis commencèrent à faire des spectacles mais être honnête ne leur amenaient aucun profit. Ils avaient de la difficulté à survivre. Lentement, ils commencèrent à voler leur public et furent de plus en plus recherchés mais ils continuaient de voyager sans cesse et d'échapper à l'Élite. Ces derniers avaient d'autres choses à faire que de s'intéresser à des petits vols comme ceux qu'ils faisaient.