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| Sujet: Opale [Libre] 2/8/2014, 16:07 | |
| Opale Le temps était radieux, je sentais la force du vent caressé mon visage tandis que j'admirais au dessus d'un rempart l'étendu de l'océan. J'avais pris le tour de garde pour éviter de zigzaguer dans les rues et voler deux trois passants sans m'en rendre compte. Le lieutenant avait même été surpris sachant que je suis plutôt le genre d'homme à attendre qu'on me donne des instructions. Or, cette fois-ci, c'était une belle occasion pour se souvenir et se reposer. En effet, le grade d'agent m'avait été donné une fois passé des dizaines de lunes en tant que recrue. Une fois mes vœux fait, je me suis aperçu que j'étais un homme qui ne savait pas vraiment où il allait. Personne ne devait s'apercevoir que j'étais cleptomane. La peur au ventre, je tentais de me retenir mais c'était toujours plus fort que moi ! Ma maladie me rattrapait et sans pouvoir dire « ouf », me voilà avec une bague dans la poche ou des bricoles qui n'ont strictement aucune utilité. Je me demande vraiment comment quelqu'un pouvait vivre comme ça, mis a part moi. J'ai débarqué à Opale par voie maritime. D'autres agents ayant été mutés, un lieutenant était à bord et le capitaine du navire avec « ses moussaillons », comme il disait. Le trajet aura pris plusieurs jours et j'ai appris que je n'avais point le mal de mer. J'avais pu faire une lettre à mes parents, les prévenant que je ne risquerai pas de revenir à la maison avant un moment. Ces terres vertes, ce soleil levant au bout de l'horizon sur ces vastes prairies, la ferme … tous ces endroits allaient me manquer mais il fallait bien que je parte un moment ou un autre. D'ailleurs, j'ai toujours rêvé d'aventures et de parcourir le monde. Opale, la capitale, semblait bien appropriée. Je n'y connaîtrais sûrement personne et c'était d'autant plus une aubaine. Admirer de nouveaux visages, de nouvelles terres, avoir un autre œil sur notre monde. Oui. Maintenant j'y suis et pour de bon. Je continuerai à apprendre et à montrer en grade jusqu'à dominer le monde. Je deviendrai alors nu général puissant et riche, avec une femme encore plus incroyable et avec, en ma possession, un gigantesque château. C'est alors que j'aperçois un bateau en contrebas, avec de grandes voiles qui allait en direction d'Opale. On entendait le capitaine hurlé sur son navire tandis que du monde s'agitait à bord. Je ne distinguais que des silhouettes et un cor résonna sur le port. Les mouettes virevoltaient, cherchant à se nourrir de poissons. Le coude sur le bord, la main contre le visage, j'attendais quelque chose. En fait, être ici en haut des remparts à surveiller était d'un ennui ! C'est alors qu'une recrue s'avance à mes cotés après avoir grimper les marches de l'escalier car il devait prendre la relève. Je m'étire, me ressaisit et m'en vais gaiement descendre les escaliers. Aujourd'hui, c'était vraiment tranquille. Je déambulais dans les rues, regardant à gauche et à droite sans grand étonnement. Personne ne se faisait du mal, pas d'insulte, pas de marmite volant dans les airs. Est-ce que cette ville était si parfaite qu'on le disait ? J'arpentais les coins de rues, voyant des jolies jeunes femmes et des vieillards séniles en train de jouer aux cartes. Pourquoi ne pas faire un tour au marché ? Ce serait d'autant plus agréable et plus amusant. Mais je redoutais cette fichue cleptomanie de mes deux ! Me mettant en route, je vois deux personnes avancées d'un pas léger, le sourire aux lèvres. Je les observe de loin et continue ma marche, allant au rythme de leur pas. C'est alors que sans m'en apercevoir, je marchais d'un pas plus rapide. Tellement rapide que je suis rentré dans une personne qui sortait d'un détour de rue. ❝ Salutation ! Je suis sincèrement … désolé pour ce dérangement occasionné. Je ne regardais pas vraiment devant moi et …. Attendez, je vais vous aidez à vous relever. Je saisis la main de cette personne, espérant que ma main ne fasse pas des siennes à vouloir chaparder quelques affaires inutiles ou des choses précieuses. En tant qu'agent, il fallait que j'aide les habitants de cette ville. Finalement, cette rencontre raviverait un peu mon plaisir d'être à Opale plutôt qu'à Belhovre. Il fallait que je change d'air. |
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| Sujet: Re: Opale [Libre] 8/8/2014, 16:55 | |
| Opale semblait en effervescence aujourd’hui, sans que Sybelle ne puisse savoir pourquoi. Ce n’était pas dans ses habitudes de contempler la cité et de chercher les raisons de sa bonne humeur matinale… pourtant, la jeune femme n’était pas restée insensible à cette agitation qui, en fin de compte, lui déplaisait fortement. Sybelle aimait le calme et la solitude. La Capitale n’était pas le meilleur endroit pour rester seule avec sa conscience, elle le savait bien. Que pouvait-elle y faire ? Rien absolument rien. La foule avait néanmoins un avantage qu’elle ne pouvait pas négliger : l’anonymat. Ici, mille et une personnes pouvaient se croiser sans se soucier des autres. Sa profession étant ce qu’elle était, il faisait parfois bon de se sentir comme un grain de sable dans le désert Opalien.
Le marché du jour grouillait de monde, confirmant son impression d’agitation. Pourtant, cela n’avait rien d’extraordinaire et Sybelle n’arrivait pas à savoir pourquoi elle s’en étonnait aujourd’hui... Il fallait peut-être mieux ne pas chercher à comprendre. En attendant, elle avait fait le choix de se rendre en personne en ville malgré son aversion pour le bruit et pour la populace, plutôt que d’envoyer une de ses filles, histoire de choisir elle même les produits dont elle avait besoin.
Machinalement, elle effleura de la main le coquillage qu’elle portait autour du cou. Elle venait de croiser une jeune noble qui s’était parée d’un magnifique pendentif doré, le genre de pendentif qu’on lui avait offert lors de ses années de service comme fille de joie. Pourtant, Sybelle avait rarement porté ce genre de présent ou juste pour flatter l’ego du richissime donateur. Maintenant qu’elle avait tout vendu, il ne lui restait plus que ce coquillage offert par son frère pour orner son cou. Elle le portait déjà le jour de son enlèvement par les meurtriers de ses parents et c’était la seule relique du passé qu’elle avait en sa possession. Il était maintenant usé par le temps, mais toujours autour du cou de Sybelle qui était simplement incapable de s’en débarrasser.
Maintenant perdue dans ses pensées, la jeune femme marchait d’un pas lent sans prêter la moindre once d’attention à l’agitation qui la dérangeait tant, et elle le regretta au détour d’une rue. Littéralement projetée au sol, Sybelle venait de rentrer en collision avec un individu. Soulevant un nuage de poussière, elle se mit subitement à maudire cette île beaucoup trop aride à son goût. Elle retint un juron lorsqu’elle remarqua qu’elle avait abîmé dans sa chute le bas de sa robe… Comme si elle avait le temps de faire de couture ! Elle pourrait toujours la donner à réparer à l’une de ses filles sur son temps de repos, mais elle n’était pas certaine du résultat.
L’inconnu était un homme qui s’empressa de s’excuser. Sybelle allait se relever, marmonnant des insanités dans sa barbe, mais l’inconnu se précipita pour prendre sa main et l’aider. Remise sur pied, elle dépoussiéra sommairement sa robe, avant de poser son regard couleur miel, les sourcils légèrement froncés, sur le visage du bœuf qui venait de la renverser.
C’était un Elite, plutôt jeune, mais un Elite quand même. Sybelle ne fut déstabilisée par cette découverte qu’une demi-seconde, le temps de se ressaisir. Pourquoi avait-elle été prise si subitement de panique ? En réalité, elle savait parfaitement pourquoi… À cause l’enlèvement de cette fille, Illynn Palaveyn... Enlèvement qu’elle avait commandité... Sybelle avait bel et bien quelque chose à se reprocher, mais rien qui ne pouvait représenter un véritable danger. De plus cet Élite n’avait rien avoir avec cette histoire… juste un garde maladroit d’Opale en train de faire une ronde quelconque. Alors, elle n’avait aucune raison d’être déstabilisée, cela ne lui ressemblait pas de toute façon.
« Ça va aller. Se contenta-t-elle de dire. »
Elle entreprit alors de ramasser les choses qu’elle avait perdues dans sa chute, à savoir ses emplettes de la journée et les quelques pièces qui avaient accompagné la dégringolade. Cet argent, elle l’avait gagné à la sueur de son front, alors elle n’allait pas s’amuser à laisser la moindre petite pièce à portée du premier manant venu. |
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