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| Un peut-être début de réponse (PV Hylde) | |
| Auteur | Message |
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InvitéInvité
| Sujet: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 5/8/2014, 10:46 | |
| Opale, Printemps 1649 Encore un voyage, un de plus qui laissait Abigaelle songeuse. Elle aimait parcourir Archipel à la recherche de la perle rare pour ceux qui qui le désirait. À la recherche du petit coup de pouce qui ferait naître l'étincelle chez telle ou telle personne. Il y avait tant de raison de parcourir Archipel, mais la marieuse avait décidé de le faire pour distribuer le bonheur et la joie qui faisait d'elle celle qu'elle était. Oh bien entendu, ça ne marchait pas toujours mais rien que de voir le sourire de la personne qui était venue chercher votre aide plaisait à la jeune femme. Elle avait toujours eu envie de donner le sourire aux autres, depuis ce fameux jour où sa mère avait comprit que son père ne reviendrait pas. Qu'il était partit pour de bon et qu'il n'y avait plus rien à faire. Sans un mot, sans rien, il s'était contenté de s'évaporer, comme la neige lorsque le soleil et la chaleur reviennent prendre leur droit. C'était cela qui rendait la Mésoriane quelque peu maussade ce matin là. Elle ne se rappelait que bien trop ce jour. Elle avait chercher encore et encore des informations, des indices qui pourraient la mettre sur une piste, mais voilà elle n'avait rien trouvé si ce n'était ce départ précipité. Qu'est ce qui avait bien pu se passer pour qu'il quitte ainsi sa maison, sa famille ? Elle se souvenait d'un père aimant, d'un père qui cherchait plus que tout à faire plaisir. Il n'avait pas pu changer du jour au lendemain tout de même si ?
Elle laissa ses pensées vagabonder et ses pas l'amener là où il le désiraient. Elle se retrouva alors rapidement devant son cabinet. Première chose à faire, récupérer les demande et les compiler. Elle ouvrit une à une les enveloppe. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur une enveloppe étrangement lourde. Bizarre, les questionnaires n'étaient jamais aussi épais et il n'y avait pas d'intérêt à ajouter quelque chose dans les enveloppes. Elle ouvrit néanmoins, s'attendant à une farce quelconque mais elle en sortit un médaillon avec une lettre. Le médaillon, aussi étrange que cela puisse paraître lui semblait réellement familier. À qui pouvait-il avoir appartenu et pourquoi le mettre dans cette envelopper. Pourquoi en était-elle son destinataire. Elle sortit de ses pensées pour se rendre compte qu'il y avait toujours la lettre qu'elle n'avait pas encore lu. Prenant une grande inspiration elle posa délicatement l'objet visiblement ancien et déplia le papier jaunis mais fin. Une écriture fine et penchée se tenait sur le papier. Elle n'était pas très douée pour ce genre de chose, mais elle savait que ce qu'elle trouverait ne serait pas pour autant joyeux. Ses yeux se posèrent alors sur les lettres et les mots s'inscrivirent dans son esprit.
Damoiselle Alerdam, J'ai pu vous observer et avec le temps vous êtes devenue une magnifique jeune femme. Je pense que votre père aurait aimé vous voir marié désormais, vous occuper des autres est-il réellement une bonne idée ? Enfin cela ne me regarde évidemment pas. Il m'a demandé de vous confier ceci, en vous assurant qu'il était navré et que le moment venue, il vous dirait toute la vérité. Puisse votre journée être agréable. Pour qui ce type se prenait-il ? La jeune femme regarda par la fenêtre, elle tenta de chercher d'autre indice, mais rien qui ne lui sauta aux yeux. Elle laissa violemment sa tête se poser sur bureau, si bien que cela lui arracha un cri de douleur. Au moins elle était désormais sortit de ses pensées. Au moins, elle savait une chose, son père était vivant et visiblement il allait bien. Elle prit le médaillon dans ses mains, le retournant pour chercher des indices mais elle ne trouva rien. Elle se souvint alors avoir vu une artiste dans le coin, peut-être que celle-ci pourrait lui dire quelque chose sur ce médaillon. La marieuse sortit donc de sa petite boutique et si dirigea vers l'endroit qu'elle avait aperçu peu de temps auparavant. Elle était plus nerveuse que d'habitude, la possibilité d'avoir des réponses se présentais enfin à elle. Elle entra donc avec un peu trop de violence probablement, tenta de se calmer et finalement parla d'un ton plus doux qu'elle ne l'aurait pensé.
« Excusez-moi, il y a quelqu'un ? »
Elle cherchait désespérément quelqu'un du regard. C'était bien la première fois que sa patience était mise à rude épreuve.
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| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 5/8/2014, 23:21 | |
| Cet hiver avait été le plus rude de tous. Je ne parle pas de température, ni même en terme de profits. L'hiver était d'ailleurs une saison que j'affectionnais beaucoup étant donné qu'elle déversait sur Opale un temps doux et, même si quelques plantes et fleurs indispensables venaient à manquer dans les sols appauvris, je les retrouvais sans difficulté dans la grande serre. Pour ce qui était des gallions, ils renflouaient nos caisses comme de la mauvaise herbe. L'hiver était aussi la saison des maladies, de l'affaissement immunitaire, de la mélancolie, si bien que médicaments et tonifiants se vendaient tel des petits pains chauds.
Cet hiver avait alors été rude puisque Gaméon m'avait quitté. Plus dur encore que le deuil, l'acclimatation. Son fils avait emménagé depuis quelques mois mais sa présence perturbait encore mon train-train quotidien. Un malaise constant s'instaurait dès que nous étions les deux dans la même pièce. Comme il occupait le bureau depuis le début de la journée et que son esclave, Ulfrid, s'amusait à faire boucaner l'atelier en traquant la poussière, je m'étais réfugié dans la boutique, le seul endroit où la matrone ne mettait pas les pieds et où Henri évitait de s'attarder puisqu'il ne connaissait pas grand chose au métier d'Apothicaire.
Cet endroit avait besoin d'un bon coup de plumeau. Simple ménage du printemps ou façon détourné d'effacer la présence douloureuse d'un fantôme ? Je passai plusieurs heures à trier, jeter, placer, épousseter, sous l'œil attentif de mon Gris Couronné. Je mis un temps fou à faire l'inventaire et même lorsque la faim me tirailla l'estomac, m'indiquant que je trimais depuis beaucoup trop longtemps déjà, je repoussai l'heure du repas. Il y avait tant à faire. En déplaçant deux bocaux, dix autres surgissaient de nul part, suppliant de faire analyser leur substances douteuses. Je dénichai une fiole, l'écriture serrée de Gaméon apposée sur sa surface vitreuse : Aut/1643
- Pouah ! Ce truc est si vieux que son contenu doit avoir muté en un genre de je-ne-sais-trop-quoi avec quatre yeux et six paires de bras !
Mon perroquet poussa un cri perçant afin, j'imagine, de confirmer mon hypothèse et je déposai le fiole dans une boîte sans même oser la secouer. Le liquide à l'intérieur semblait avoir fermenté, étonnant que le bouchon n'est pas explosé ! Je poussai la caisse en bois pleine de choses bonnes à se débarrasser du bout du pied et retournai près du comptoir en lissant ma tignasse échevelée.
C'est à ce moment que la porte de la boutique s'ouvrit avec fracas. Mon cœur manqua un battement et je fis d'autant plus le saut lorsque mon oiseau ponctua cette entrée soudaine d'un hurlement d'alarme. Il battit des ailes et fit un tour complet de la boutique en panique avant de se reposer sur son perchoir comme si jamais rien ne s'était produit, serein, alors que quelques plumes allaient se poser sur mon plancher fraîchement récuré. Je lançai un regard noir au théâtrale volatile avant de me tourner vers le hall d'entrée, le pouls encore rapide. J'avais manqué renverser les pots de miel brun entassés à gauche du plan de travail et les replaçai précipitamment.
- Excusez-moi, il y a quelqu'un ? - Quelqu'un et un oiseau, m'empressai-je d'annoncer en allant à la rencontre de la cliente
Première de la journée, aussi étonnant que cela puisse être. La poussière dansait encore dans les raies de lumière que laissaient passer les carreaux sales des fenêtres. Je notai mentalement de m'attaquer au nettoyage des vitres lorsque j'en aurai le temps. Plissant légèrement le nez en sentant un éternuement me chatouiller les narines, je m'inclinai brièvement et peu bas devant la jeune demoiselle. C'était la coutume des hommes, mais c'est ainsi que Gaméon avait l'habitude de saluer les femmes pénétrant sa boutique, si bien que j'en avais pris le réflexe.
- Vous m'excuserez pour tout ce désordre mais il était d'une importance capitale de nettoyer ce fatras sous peine de se faire ensevelir vivant !
Je balayai d'un geste las de la main la vision des contenants et boîtes éparpillés au quatre coins du Sycomore et me tournai vers la jeune femme. Mon Gris Couronné étirait le cou pour mieux voir la nouvelle venue qu'il semblait apprécier, notamment. Il n'avait jamais été insensible aux charmes de la gente féminine, ce tombeur. Je fis de même et détaillai rapidement la brunette à qui j'accordai de magnifiques yeux émeraudes. Je lui souris cordialement et lissai une énième fois les mèches folles s'échappant de ma queue de cheval.
- Alors, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? - Vous ? répéta le perroquet en se berçant d'une patte à l'autre, amusé par ce petit jeu qu'était de me voler la parole en face de la clientèle |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 6/8/2014, 08:11 | |
| Elle savait parfaitement que son attitude était mal venue. Elle arrivait bille en tête, faisant limite voler la porte tout ça pour avoir des informations. Seulement voilà, cela faisait des années qu'elle cherchait des informations, des années qu'elle avait envie de comprendre, envie de savoir alors la perspective d'avoir ne serait-ce qu'un minimum d'information était réellement alléchante et surtout elle ne voulait pas le louper. Seulement dans sa précipitation, elle avait totalement oublié la bienséance et surtout sa douceur naturelle. Effectivement la porte se fracassant, faisant sursauter une jeune femme et un perroquet visiblement qui voletait un moment avant de finalement se reposer n'étant pas vraiment du à sa douceur mais plutôt à sa brusquerie. La Mésoriane soupira intérieurement, laisser parler ses sentiments ce n'était pas toujours une bonne idée. La jeune femme finit par reprendre contenance et répondre à la question de la marieuse. Celle-ci sourit doucement mais on voyait bien sa gêne et lorsque la propriétaire s'excusa, elle agita doucement les mains en signe de dénégation.
« Ce n'est pas à vous de vous excuser, mais plutôt à moi, si je n'étais pas entré comme une furie aussi. Je suis désolé de vous avoir fait sursauter. »
Elle était prête lui exposer la raison de sa venue lorsque finalement ce fut la propriétaire qui reprit la parole ainsi que son perroquet. Abi tourna la tête vers celui-ci et sourit.
« Bonjour à toi aussi. »
Elle se tourna ensuite vers la jeune femme.
« Permettez-moi déjà de me présenter. Je me nomme Abigaelle et j'ai vu que vous étiez artiste. Je me demandais si vous pouviez me dire quelque chose sur ceci. »
La marieuse sortit le médaillon et le montra à la jeune femme. Elle savait bien que celle-ci ne pourrait peut-être pas lui dire grand chose, mais ce serait nettement mieux que de qu'elle pourrait apprendre par elle-même sachant qu'en art elle n'y connaissait rien. Mais la moindre petite parcelle d'information était la bienvenue. Cependant elle était réellement sur les nerfs entre cette lettre et ce médaillon, elle ne savait plus réellement où donné de la tête et finalement elle commença à s'emballer.
« Voyez-vous j'ai reçu ça ce matin et je vous avouerais que c'est ma meilleure piste. Cependant je ne sais pas trop ce à quoi je dois m'attendre et puis bon, je ne suis même pas certaine que ce soit très utile. Mais je me dis que peu importe ce qu'on pourrait m'apprendre dessus, ce sera mieux que rien. Et puis je... »
Elle prit soudain conscience de sa façon d'être et de sa façon de s'exprimer comme une folle-dingue. Ses épaules s'abaissèrent un peu et finalement la jeune femme reprit plus calmement.
« Veuillez m'excuser c'est une histoire un peu compliqué, mais j'aimerais réellement savoir si vous pouviez me dire quoi que ce soit sur ce médaillon, peu importe ce que c'est, même la plus infime information m'aiderait. S'il vous plaît. »
Elle regarda la jeune femme tranquillement, se calmant doucement. Il fallait qu'elle se reprenne, ce n'était pas elle cette façon d'être totalement folle-dingue. |
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| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 6/8/2014, 23:31 | |
| La jeune femme s'excusa pour son entrée fracassante mais si seulement elle avait vu le genre de clientèle que j'avais parfois, elle ne se serait pas modalisé pour si peu. Je m'accoudai sur le comptoir en ayant l'impression que le bois, fraîchement huilé, était légèrement plus mou qu'à l'accoutumé. Mon Gris Couronné sembla apprécier l'attention tourné vers lui et, aux mots de ma cliente, il gonfla ses plumes en roucoulant de plaisir. ''Bonjour'', qu'il répéta quelques fois, aussi enjoué qu'un chien devant un os à moelle. - Permettez-moi déjà de me présenter. Je me nomme Abigaelle et j'ai vu que vous étiez artiste. Je me demandais si vous pouviez me dire quelque chose sur ceci. À ma grande surprise, Abigaelle me tendit un médaillon. J'étais certes une artiste, mais artiste peintre et dessinatrice, si bien que mon cerveau mit quelques secondes à faire le lien entre art et métallurgie. Je laissai échapper un ''oh'' navré et curieux à la fois. À premier coup d'œil, je jugeai le pendentif de très grande qualité, ainsi que de très grande valeur, monétaire et peut-être même sentimental, alors je le pris avec précotion et l'observai sous toutes ses coutures. Mon perroquet allongea le cou, attiré par l'objet brillant. - Voyez-vous j'ai reçu ça ce matin et je vous avouerais que c'est ma meilleure piste. Cependant je ne sais pas trop ce à quoi je dois m'attendre et puis bon, je ne suis même pas certaine que ce soit très utile. Mais je me dis que peu importe ce qu'on pourrait m'apprendre dessus, ce sera mieux que rien. Et puis je... Une piste de ? Utilité en ? Je relevai prudemment les yeux en cessant mon analyse, plus intriguée par le soudain débordement de la jeune femme que par les secrets que cachait ce magnifique collier. Indéniablement, elle était fébrile, mais je n'osais me prononcer sur la nature de son excitation. Étais-ce là le bien d'un amant perdu, un héritage familial, un trésor découvert sur un vieux navire pirate ? Le pendentif était certes beau, mais il y avait un petit plus qui provoquait chez ma cliente un amalgame d'émotions mal contenues. - Prenez votre temps, me sentis-je obligé de lui dire - Veuillez m'excuser, c'est une histoire un peu compliqué, mais j'aimerais réellement savoir si vous pouviez me dire quoi que ce soit sur ce médaillon, peu importe ce que c'est, même la plus infime information m'aiderait. S'il vous plaît. Sa ferveur était si sincère, son désarroi si poignant que j'en restai coite un court instant. De toutes les demandes étranges dont on m'avait fait part dans cette boutique, celle-ci était de loin l'une des plus inusitées. Je passai distraitement mon pouce sur la surface nervurée du bijou puis fit miroiter l'émeraude en son centre dans la lumière intemporelle du Sycomore. Étant incapable de lire ce qu'il y avait à l'intérieure, j'ignorai son message sans trop m'en apercevoir.
- J'ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider plus qu'il ne le faut mademoiselle, je pratique l'art des couleurs, pas celui de la métallurgie. Mais je mettrais ma main au feu que la pierre précieuse, elle, viens d'Épieux. Je ne crois pas que l'on en extrait de si belles ailleurs sur Archipel.
Je remis le pendentif dans la main de ma cliente, lui offrant un sourire contrits mais néanmoins sincère. J'étais déçue de ne pas pouvoir lui en dire plus et le mystère entourant la breloque vint moi aussi me turlupiner.
- Sûrement l'œuvre d'un artisan du Nord, mais je doute que cela vous avance dans votre enquête. Que cherchez-vous vraiment ?
La question était peut-être indiscrète, mais je ne pouvais pas lui être réellement utile si je ne savais pas sur quoi orienter mes pensées. On me brassait un joli pendentif sous le nez sans autres explications, je pouvais difficilement être explicite dans mes réponses. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 7/8/2014, 10:02 | |
| Elle était là à attendre comme une idiote. Elle avait l'impression d'être une petite fille à ce moment, de redevenir la petite fille qui ne comprenait pas toute cette histoire. Parfois elle se demandait bien pourquoi elle n'avait pas fait comme le reste de la famille. S'en remettre ou carrément oublier qu'il avait exister, oublier qu'il avait été parmi eux durant un moment et que finalement il était partit comme si rien d'autre ne comptait que sa fuite. Tout simplement parce qu'elle ne pouvait pas laisser tomber. Elle avait besoin d'une explication. Elle cherchait toujours trop, on lui avait souvent dit, mais elle avait vraiment besoin de réponses car pour avancer dans la vie il en fallait un minimum. Mais si ces réponses n'était pas les bonnes et si ? Trop de si, et elle avait à peine entendu ce que la jeune femme lui avait dit alors qu'elle lui tendait le pendentif. Visiblement elle s'était une fois de plus trompé. Jamais elle n'aurait de réponse à ces questions et pourtant ce truc pouvait peut-être la mener vers une sorte d'indice non ? Elle avait cependant retenu que la jeune femme avait dit que la pierre venait probablement d'épieux. C'était un bon début de piste ça, ça pourrait probablement lui servir. La marieuse releva la tête lorsque la jeune femme reprit la parole en parlant d'un artisan du Nord et finalement la question qu'elle pensait bien qui arriverait. Ses épaules s'affaissèrent quelque peu, elle lui avait demandé son aide il était normal qu'en retour elle lui dévoile de quoi il s'agissait. Elle prit une profonde inspiration tentant de garder le sourire.
« Cela fait un certains en vérité, j'étais encore une enfant lorsque mon père est partit du jour au lendemain sans prévenir personne, sans signe avant-coureur, sans rien qui ne puisse nous mettre sur la voie. »
Elle s'arrêta un instant et reprit.
« Le plus intriguant dans l'histoire c'est qu'il n'a rien prit dans la maison, il est partit en nous laissant tout. Mais ce que je n'ai pas compris c'est que tout allait bien. Nous étions heureux, les affaires de mes parents marchaient à merveille et leur amour était réellement évident. Pour la petite fille que j'étais c'est devenu rapidement incompréhensible et j'ai cherché des réponses. »
Abi s'arrêta une nouvelle fois et finalement reprit encore.
« Ma mère a changé de mode de vie et maintenant est plus heureuse, mon frère à fait comme si mon père n'avait jamais été là et moi ? Moi, j'ai fait en sorte de pouvoir évoluer d'une façon différente de ce que j'aurais dû. Pour palier l'absence de mon père je me suis mise à grandir très vite, à analyser les gens jusqu'à me rendre compte que j'étais capable de déchiffrer la moindre expression de leur visage et ainsi de connaître leur vrai sentiment tel un empathe. Et j'ai réfléchis, j'ai cherché des réponses sans jamais rien trouvé. »
La marieuse fit une pause. C'était la première fois qu'elle parlait de ça. Qu'elle parlait de sa faculté, qu'elle parlait de cette famille éclatée et pourtant si soudée. Elle ne savait pas si ça lui serait utile, mais elle savait une chose ce médaillon était la seule vraie piste qu'elle avait depuis très longtemps.
« Je voyage beaucoup entre les îles et je n'avais rien trouvé jusqu'à ce que je trouve ceci dans la boite au lettre de mon cabinet aujourd'hui. Ce médaillon et ce mot. C'est la seule vraie piste que j'ai depuis longtemps pour retrouver ce père qui m'a tant fait défaut, pour espérer comprendre pourquoi il a tout laissé tombé et pour remettre les morceaux de ma vie en place. Je ne pourrais pas changer celle que je suis et je ne le veux pas, mais j'aimerais quand même avoir ces réponses. »
Elle s'arrêta encore, on avait l'impression que cette histoire la pesait. On pouvait enfin voir la jeune femme dans son intégralité. La souffrance du non savoir. Derrière ce sourire, derrière cette constante bonne humeur se cachait une blessure assez profonde dont elle ne pouvait réellement pas se défaire sans savoir comment faire.
« Je suis désolé, j'ai tendance à beaucoup parlé, mais voilà la situation dans laquelle j'ai grandis et avec laquelle je vis. Je ne peux pas en parler à ma famille, parce que chacun d'entre eux à tiré un trait sur ce passé et j'ai tellement de travail que je n'ai pas réellement d'ami. Je ne peux que ressasser cela en moi. Je suis navré de vous avoir tout déballé comme ça. J'ai vu que vous étiez apothicaire aussi vous n'auriez rien pour me rendre un peu de mon calme s'il vous plaît et apaiser mes tremblements ? »
Un sourire sincère se posa de nouveau sur les lèvres de la marieuse. Son cette apparence solide se cachait en vérité une grande fragilité, mais elle ne pouvait pas se permettre de le montrer, pas alors que ses clients attendaient d'elles du bonheur et de la joie. |
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| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 11/8/2014, 22:48 | |
| Elle me révéla l'histoire dans ses grandes lignes, prenant quelques courtes pauses afin de reprendre son souffle ou de structurer ses idées. J'aurais aisément pu élaborer quantités d'hypothèses sur la disparition subite de son père mais ce n'était pas ce genre de questions qui me venaient à l'esprit. Tout en la regardant, je me demandai ce qu'elle avait pu ressentir après ce départ précipité, et ce qu'elle ressentait encore aujourd'hui. Je pouvais difficilement me mettre à sa place, moi qui n'avait jamais connu mon géniteur et qui n'avait eu, en guise de figure paternel, qu'un étrange vieillard passablement obnubilé par ses recherches. Je n'avais d'ailleurs jamais considéré Gaméon comme plus qu'un professeur. - ... Moi, j'ai fait en sorte de pouvoir évoluer d'une façon différente de ce que j'aurais dû. Pour palier l'absence de mon père je me suis mise à grandir très vite...
Je n'avais aucun mal à déchiffrer l'émotion dans la voix d'Abigaelle et croisait lentement les bras sur ma poitrine. Une petite ride s'était creusée entre mes deux sourcils, signe de concentration. Si je ne pouvais m'associer à la perte d'un père, je pouvais néanmoins comprendre la nécessité de vieillir plus rapidement. La maturité était une chose abstraite et, pourtant...
- J'aimerais quand même avoir ces réponses. Je suis désolé, j'ai tendance à beaucoup parler, mais voilà la situation dans laquelle j'ai grandis et avec laquelle je vis. Je ne peux pas en parler à ma famille, parce que chacun d'entre eux à tiré un trait sur ce passé et j'ai tellement de travail que je n'ai pas réellement d'ami. Je ne peux que ressasser cela en moi. Je suis navré de vous avoir tout déballé comme ça. J'ai vu que vous étiez apothicaire aussi vous n'auriez rien pour me rendre un peu de mon calme s'il vous plaît et apaiser mes tremblements ?
Je jaugeai son état. Les gens croyaient souvent à tort à des remèdes miracles, des plantes capables de les faire dormir le soir alors que l'unique moyen de faire cesser leurs cauchemars était tout simplement de renouer avec les démons de leur passé. J'étais bien claire avec ma clientèle ; je n'étais pas en mesure des les soigner, mais des les aider à le faire. - Respires profondément, dix secondes entre chaque inspiration. Je vais te préparer une tisane, mais ne vas pas croire que cela apaisera tes tremblements. Tu dois reprendre le contrôle sur tes émotions.
J'avais plus ou moins conscience de l'avoir tutoyé et m'affairai à mettre de l'eau à bouillir sur le petit poêle à bois. Les braises étaient encore chaudes et le feu reprit rapidement. J'ouvris les fenêtres pour laisser sortir la fumée et l'air chaude et vivifiante d'Opale s'infiltra dans tous les racoins poussiéreux du Sycomore. - Il est normal de chercher des réponses... vivre dans l'incertitude est frustrant, mais accepter l'ambiguïté est aussi une qualité. Je glissai un regard en coin à la jeune femme tout en ouvrant quelques pots d'herbes sur le comptoir. De la voir se ronger les sangs pour telle histoire, pour si peux de pistes possibles, me chagrinais. Je jetai une poignée de feuilles de kinkéliba, d'argousier et de menthe dans le mortier et y râpai du gingembre. Le mélange était fort, mais efficace. Puis je me tirai un tabouret pendant que l'eau chauffait et offrit une chaise à la jeune femme, sachant d'expérience que les émotions rendaient parfois les jambes moins solides. - Tu n'as pas à t'excuser de t'être livrée, si tu as parlé, ce que tu en avais besoin, la rassurais-je en prenant place à mon tour. Les élites ont-ils ouverts une enquête ? Si oui, tu pourrais leur montrer ce médaillon. D'ailleurs, si tu l'as reçu ce matin, c'est que ton père, ou un proche de ton père, tenait à ce que tu saches la vérité tôt ou tard. Je crois que, faute d'en savoir plus, c'est maintenant un jeu de patience...
La porte de l'arrière boutique couina timidement sur ses gonds et une personne imposante fit grincer les lattes du plancher. Au bruit et à l'odeur, je n'eu nul mal à deviner qui venait de mettre le nez dans la pièce. Je me retournai, les sourcils relevés, mais Ulfrid venait déjà à notre rencontre avec un plateau remplis de biscuits chauds. Sans même lancer un regard à ma cliente et, ne comprenant visiblement pas que nous étions en pleine discussion...
- Madame Bri-ve-ras-que ! Articula-t-elle avec peine en déposant le plateau sur le comptoir et en s'éventant, les joues rouges. Vous n'êtes pas venue prendre le petit déjeuner, et je ne vous ai pas vu non plus à l'heure du midi ! Il FAUT manger ! - Manger ! cria le Gris Couronné en battant des ailes
J'attrapai un biscuit pour lui faire plaisir, mais surtout pour qu'elle s'en aille.
- C'est très gentil de votre part Ulfrid, j'ai tellement de travaille, alors je n'y pensais plus, vous comprenez... ? Mais, merci, c'est très gentil.
J'engouffrai le biscuit et, bien que je n'eu pas réellement faim il est vrai, son goût sucré et sa texture moelleuse invitait à en prendre un deuxième. Je souris à l'esclave qui, satisfaite, émit un petit bruit réjouit et quitta la boutique la tête haute, heureuse d'avoir accompli son acte héroïque de la journée. Je me tournai vers Abigaelle, retenant mon envie de rire, et lui désignai le plateau d'un mouvement du menton.
- Pardon, elle n'est pas très discrète, mais elle est pleine de bonnes intentions. N'hésites pas à te servir, je ne mangerai pas tout ça...
Sans le vouloir, nous venions de créer une ambiance toute réconfortante de douceurs sucrés, de tisane bien chaude et d'intimité qu'offrait l'aspect singulier du Sycomore. J'eu même l'impression que l'âme bienveillante de Gaméon flottait encore quelque part entre deux étagères. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 12/8/2014, 12:30 | |
| Elle était sur les nerfs en quelque sorte. Cela faisait tellement de temps qu'elle cherchait des indices. Elle aussi aurait dû abandonner. Pourquoi se prendre la tête alors que visiblement cela ne changeait pas grand chose. Elle avait beau chercher encore et toujours, elle n'arrivait jamais à rien et surtout son père ne semblait pas réellement vouloir la revoir. S'il lui avait donné ce médaillon c'était probablement pour une bonne raison, ou alors parce qu'il espérait la revoir, seulement voilà, visiblement ce n'était pas lui qui l'avait mit dans cette enveloppe. Cela voulait dire qu'il était vivant mais qu'il n'avait pas envie de la voir ? Probablement, d'un autre côté, elle se demandais bien pourquoi il aurait envie de la revoir sachant qu'il ne la connaissait plus depuis le temps. Pas mal d'année était passé depuis la dernière fois, probablement un peu trop d'année pour qu'il se rende compte des changements et surtout du vide qu'il avait laissé sans rien dire. Je finis par reprendre le fil de la conversation alors que je la jeune femme me faisait respirer profondément. Il fallait que je calme mes tremblements.
Elle prit donc plusieurs inspiration, laissant les émotions refluer de son corps. Cela prit un certains temps et pendant ce temps elle écouta les paroles de la jeune femme. Vivre dans l'incertitude, pour les autres membres de sa famille, ça n'avait pas réellement l'air de leur posé de souci. Seulement voilà, pour elle s'était plus compliqué, pour pouvoir faire réellement sa vie, elle avait tout de même besoin de savoir. Elle avait basé sa vie sur l'amour, sur les sentiments, il fallait qu'elle sache, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle laissa ses pensées de côté et sourit tranquillement lorsque la jeune femme reprit la parole. Les élites, elle les avait totalement oublié ceux-là, mais en fait ce n'était pas tout à fait exact, si elle ne voulait pas le montrer ce n'était pas seulement parce qu'elle pensait que les élites ne les aiderait pas plus qu'elle ne pouvait le faire elle-même.
« En fait, je n'ai pas très envie d'aller voir les élites pour la simple et bonne raison que mon frère est dans leur rang et qu'il ne supporte pas l'idée que je puisse mener l'enquête pour comprendre alors que eux ont abandonné. Il n'a pas envie que je m'oblige a chercher des réponses et que finalement je me fasse du mal, donc il m'empêchera de mener à bien mon enquête. Je ne peux donc pas aller les voir avec ce médaillon. »
Peut-être qu'elle verra là un moyen de se défiler, mais en vérité s'était surtout un moyen pour ne pas faire plus de mal à sa famille que son père n'en avait déjà fait. Après tout chacun avait gérer son départ d'une manière différente et il était hors de question de les faire souffrir d'avantage. Il fallait qu'elle mène cette enquête seule, sinon la vie de sa famille deviendrait rapidement un véritable enfer. L'arrivée d'une personne interrompit le flot des pensées d'Abigaelle. Ce qui n'était pas plus mal finalement. Le cri de l'oiseau la fit sourire et elle remarqua qu'elle était bien plus calme. Ses tremblements avaient diminuer jusqu'à finir par totalement s'arrêter. Assise sur ma chaise je sentais mes muscles se détendre et surtout mon sourire apparaître. La remarque de l'apothicaire me fit d'autant sourire.
« Il n'y a pas de mal. Mon escorte est tout à fait pareil. Il refuse son affranchissement depuis des années parce qu'il a peur pour moi. Bien plus qu'un escorte il est devenu un père pour moi ainsi qu'un ami et j'avoue que sans lui tout semble différent, mais j'aimerais qu'il vive sa vie alors qu'il tente seulement de me faire vivre la mienne. C'est quelqu'un d'adorable. Et merci pour les biscuits, je vais en goûter un dans ce cas là. »
Elle n'avait pas relevé le tutoiement parce que ça ne la dérangeait pas plus que cela en vérité. La Mésoriane finit par poser son regard sur ce qui l'entourait et finalement elle reprit la parole plus doucement qu'avant, goûtant le biscuit.
« Je ne me suis même pas intéressé à ce que tu faisais ici. Quel est ton travail exactement ? »
Elle regardait la jeune femme tranquillement, il était temps de s'intéressait à elle maintenant qu'elle avait vider son sac. Abi se demandait bien où était passé ses bonne manières. |
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| Sujet: Re: Un peut-être début de réponse (PV Hylde) 20/8/2014, 17:58 | |
| Avoir un frère dans les rangs des Élites et réticent à enquêter sur la disparition de leur père était en effet handicapant au bon avancement de son enquête. Partagée entre son envie de trouver réponses à ses questions et de laisser le passé derrière elle pour le bien de la famille, ma jeune cliente avait toutes les raisons du monde d'être aussi bouleversée par la découverte d'un médaillon, aussi simple soit-il. Malgré tout, discuter semblait l'avoir quelque peu apaisé, et l'attention d'Ulfrid semblât aider également dans cette direction.
- Il n'y a pas de mal. Mon escorte est tout à fait pareil. Il refuse son affranchissement depuis des années parce qu'il a peur pour moi. Bien plus qu'un escorte il est devenu un père pour moi ainsi qu'un ami et j'avoue que sans lui tout semble différent, mais j'aimerais qu'il vive sa vie alors qu'il tente seulement de me faire vivre la mienne. C'est quelqu'un d'adorable. Et merci pour les biscuits, je vais en goûter un dans ce cas là.
J'eu la brève impression de me reconnaître dans ces paroles alors que le visage souriant de Kobren apparaissait derrière mes pensées. Il ne passait pas quelques jours sans que sa condition d'esclavage vienne remettre en question toutes mes décisions vis-à-vis son statut d'Escorte, son affranchissement, et toutes ces choses simples, ces choses évidentes mais qui, mêlées aux sentiments et aux souvenirs, devenaient aussi nébuleuses que les songes.
- Je ne me suis même pas intéressé à ce que tu faisais ici. Quel est ton travail exactement ?
Je me détachai de mes spéculations, revenant au moment présent, au visage doux et tranquille d'Abigaelle... elle semblait s'être définitivement calmé. Je me levai néanmoins pour aller prendre l'eau qui bouillait au dessus du petit poêle.
- En premier lieu je suis artiste peintre, j'ai plusieurs commandes, je me rend dans des soirées afin de peindre des portraits, des scènes d'évènements importants, ce genre de choses... mais ça, tu le sais déjà.
Je versai l'eau chaude dans deux bols et les herbes les plus fines vinrent flotter à la surface de l'infusion. Je revins m'assoir à ma place en tendant l'une des tisanes à la jeune femme. Le kinkéliba et la menthe avaient des arômes prononcées et le Sycomore fleura bientôt bon ces parfums.
- Ici, je suis apothicaire. En gros, j'étudie les plantes et je guéris par elles. Les prêtresses hyrannes sont les plus fidèles représentantes de l'art de notre déesse mais pour les maux plus minimes, il y a les propriétés des herbes... d'ailleurs, les prêtresses sont des clientes régulières.
Je réchauffai mes paumes sur la surface granuleuse de la terre cuite. Mon Gris avait décidé de faire un petit vol plané jusqu'au comptoir et, sous mon accord silencieux, s'était emparé d'un biscuit. Il grignotait consciencieusement sa friandise, répandant autour du plateau autant de miettes qu'il en mangeait.
- Je me procure les produits par certains associés car il y a plusieurs plantes qu'on ne trouve pas sur Opale. Elles viennent d'autres îles. Et pour celles que l'on trouve ici, je fais fréquemment du troc avec les Okanakis. Tu as surement entendu parlé du Clan... - DRAOXI ! DRAOXI ! s'époumona soudain l'oiseau en faisant voler le biscuit sur le sol - Arrêtes ça, ou j'autorise Ulfrid à faire de toi un pâté ou une bonne soupe ! - Soupe ? - Oui, une soupe. Une soupe à la volaille.
Le gris couronné poussa un cri perçant, manifestant visiblement son désaccord avec cette décision drastique. Je retins un soupire, puis me tournai de nouveau vers Abigaelle avec un sourire contrit.
- Je sais que ce clan n'a pas bonne réputation, même mon oiseau semble le penser, enfin... mais vu comment tu me parles de ton escorte, je suppose que tu n'es pas le genre de personne à avoir des préjugés raciaux.
Je n'aurais pas simplement aimé le croire, je le croyais. La jeune femme que j'avais devant moi était authentique, et sincère, c'est ce qu'elle dégageait. Et il était malheureusement trop rares, dans ces temps, de trouver des gens de si bon cœur. Je pris une longue gorgée dans la bol, observant la brunette au-dessus de son bord épais. Le gris couronné étira son cou vers elle, leva une patte vers sa longue chevelure, mais se ravisa de la toucher lorsque je lui lançai un regard lourd de représailles.
- Désolé pour... ses mauvais plis. Si il t'importune, je peux le mettre dans une autre pièce. Je crois qu'il apprécie un peu trop les jolies demoiselles. |
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