IL COURT, IL COURT LE COYOTE

La fougue de la jeunesse, on rit de choses anodines et on s'amuse à faire des blagues à ses compères, on sirote la bière et certains la boivent cul sec, on mange à s'en remplir la panse et on respire à plein poumon. La joie de vivre, se coucher à des heures tardives et pourquoi pas regarder d'un œil pervers les jolies demoiselles. Seulement tout ça, ce n'est pas vraiment ma fougue à moi. A vrai dire, c'est même carrément l'inverse. Je suis dans un endroit génial à Opale où la brise marine nous ramène l'odeur du poisson, le chant des mouettes et la brume au lever du soleil. Je vis dans cet endroit depuis que j'ai intégré la garde d'élite. Commençant au bas de l'échelle, un simple bleu à l'âge de 23 ans. Et dire qu'avant je m'occupais de la ferme avec ma mère. C'était verdoyant, il faisait bon y vivre et maintenant je me retrouve dans cette région aride. Il y a même quelques petites tempêtes de sable, un phénomène que je n'avais encore jamais vécut lorsque j'étais à Belhovre. Au fond, je reste un vrai garnement. En plus, j'ai du faire attention à ne pas trop voler mes compères ou des gens qu'il fallait que j'aide pour leurs commissions ou des broutilles sans grand intérêt. Je me demande toujours ce que je fiche ici.

Pour en revenir à la fougue de la jeunesse, je viens d'être réveillé aux aurores, nous devions patrouiller les quais car nous attentions une cargaison très importante de marchandise. Il faut dire que nous n'avons pas eu le moindre problème. J'ai passé toute ma matinée à me balader à gauche et à droite, cherchant du coin de l'oeil quelque chose de louche ou bien un marin en train de fouiner dans un tonneau. Puis vint le midi, on prit notre pause déjeuner et nous inspections certaines rues. J'évite l'histoire du marchand qui avait perdu un tonneau rempli de victuailles et qu'il a fallu tenté de récupérer sans avoir réellement d'indice. Dans l'après midi, nous étions trois à patrouiller tandis qu'on entendit haut et fort un « Je l'ai ! ». Je reconnus la voix de Samuel qui semblait déterminé et motivé, ayant une prise incroyable. Nous accourons avec Elysif mais les choses ne se déroulaient pas comme prévu par notre collègue Sam. Il y avait une foule incroyable aujourd'hui, la jeune fille s'était faufilé et nous devions la retrouver. Elysif et moi nous séparons, histoire d'avoir l'espoir de la retrouver plus facilement. Sam était resté en arrière, prenant soin de son pied douloureux. J'avançais en courant, échappant de peu à renverser une vieille dame mais un sac à patate se déroba sous mon poids. Je ne l'avais point vue et je tombais. Me relevant aussitôt sans m'excuser, je cours jusqu'à un endroit un peu plus reculé. C'était la bonne route, j'entendais des bruits de pas un peu plus au nord alors j'arpentais la ruelle et vit la jeune fille dans une impasse. Elle ne pourrait pas s'échapper. Malheureusement, je n'avais point mes compagnons à mes côtés et je devrais faire face à cette situation.

❝ Halte là ! Vous êtes prise au piège mademoiselle ! Rendez-vous gentiment sans faire d'histoire et il ne vous arrivera rien.

Le genre de phrase que je rêvais de dire, l'adrénaline dans le sang, je me sentais comme un héros venu sauver le monde. Prêt à tout pour vaincre le truand et donner le sourire aux gens. Les cheveux en arrière avec une mèche rebelle, je me tiens les bras prêt à saisir la femme. Je me sentais vivant, le cœur battant à cent à l'heure alors que j'aspirais à revenir voir mes collègues, triomphant. Un vrai bonheur pour avoir peut-être rapidement une promotion ! Néanmoins, je devais rester vigilant. D'ailleurs, je n'ai pas vraiment compris ce qu'il s'était passé mais il semblerait que la bourse qui dépasse en soit le problème. Je fis la remarque à l'okanaki :

❝ Vous savez, vous pourriez simplement me remettre ce que vous avez emprunter et nous mènerons l'enquête sur cet argent. Sachez toutefois qu'il vous sera difficile d'aller trouver meilleur accord.