« Bien qu’il ne m’appartienne pas réellement, je le considère comme mien, puisque je suis la seule à y toucher. Je n’ai aucun problème à en jouer devant un public – généralement constitué de ma famille, ou à l’occasion d’invités de notre demeure – après tout c’est entre autre pour cela que j’ai eu un maître de musique pendant près de dix ans, mais il me faut avouer qu’il m’est plus facile et plus agréable de le faire lorsque je suis seule. J’aime à profiter de quelque instant de calme et de solitude pour venir m’enfermer dans la salle de musique, et simplement me laisser emporter par une mélodie.  »

« Voilà peut-être mon bien le plus précieux. Soigneusement constituée d’ouvrages divers recueillis par mes soins, j’y passe la majeure partie de mon temps. Les livres que je possède traitent principalement d’Histoire, certains relativement basiques, les premiers que j’ai acquis dans ma jeunesse, d’autres sont plus pointus, et je détiens même quelques ouvrages rares d’époque. Il s’y trouve aussi, quoiqu’en quantité bien moindre, quelques ouvrages de fiction, principalement de littérature classique. »

« Un présent de mon frère aîné, toujours protecteur et bien trop inquiet à mon sujet. Je n’ai guère l’occasion ou le besoin de le porter, puisque je ne sors que peu, et encore plus rarement non accompagnée. Peut-être en aurai-je l’usage un jour, mais pour l’heure c’est avant tout une marque d’attention et d’affection de me frère, qui m’est plus précieux pour ce qu’il représente que pour ses facultés. »

« Père m’a offert cette jument pour l’anniversaire de mes quinze ans. Elle n’est pas loin de cet âge elle-même, désormais, et n’a rien perdu de la vigueur de ses premières années. Douce et affectueuse, nous nous entendons à merveille, au point que je la considère comme ma meilleure amie. Je m’en occupe toujours moi-même, et pars en promenade avec elle chaque jour ou presque. »

« Autre présent de mon père, ce gris couronné aime à venir me tenir compagnie lorsque je m’enferme de longues heures dans ma bibliothèque. Fort bavard – plus que moi, d’après mon frère – il n’est pas toujours très charitable avec les étrangers, mais se montre très obéissant. Il semble également aimer m’écouter lorsque je joue du piano, ce que j’ai donc pris l’habitude de faire avec la fenêtre ouverte lorsque le temps le permet. Il est en effet libre d’aller et venir comme bon lui semble, la fenêtre de la petite pièce que je lui ai réservée n’étant jamais close. Toutefois, s’il aime à partir se promener, il semble ne jamais aller bien loin, puisqu’il réapparaît toujours bien vite lorsque je l’appelle. »