Être un Chef de Guerre n'est pas toujours une tâche aisée. En effet, Thorolf « Le Loup Gris » Grinar des Terres de Sang devait grandement réfléchir à chacune des décisions qui seraient prises. Thorolf possédait le soutien des membres les plus prestigieux et anciens du groupe et son trône semblait ainsi être inébranlable. Ce n'était pas pour autant un idiot et il était conscient qu'au moindre faux pas, la loi de la Force reprendrait tout ce qu'il avait déjà fondé par ses propres moyens et elle lui trouverait un remplaçant. Malheureusement, Thorolf ne l'entendrait jamais de cette oreille-là et était bien trop attaché à son rôle de meneur. De plus, il croyait profondément que ses idéaux étaient justes et que c'était ce qu'il y avait de mieux pour l'avenir d'Archipel. Thorolf était devenu un criminel depuis le jour où il avait assassiné son ancien maître, Bellansor Andonel et de ses serviteurs. Il arracha ce jour-là au Mâss un soutien financier d'une grande valeur. Ensuite, il y a environ dix ans, il contraignit son meilleur ami, Kräll Thorrog et Second des Terres de Sang à le suivre dans un balai mortel en pleine nuit à proximité de Belhovre contre des soldats d'une bourgade sans grande renommée. Thorolf se préparait donc depuis longtemps déjà à assouvir ses envies très profondément anti-système Mésorian.

Le développement des Terres de Sang dans l'ombre dura près d'une décennie. Afin de mieux comprendre Archipel et ses besoins réels, Thorolf et Kräll voyagèrent dans les îles du Nord et rencontrèrent Roselda et Kaliga. Il s'en suivit alors d'une longue période de recrutement et de petit banditisme tout en redescendant en direction d'Opale. Pendant très longtemps, les instances politiques ignorèrent les objectifs des Terres de Sang jusqu'à l'essence-même de leur nom. On minimisa tout d'abord leur influence en refusant de leur accorder un crédit important. A vrai dire, les terres en dehors d'Opale ne furent plus vraiment dérangés depuis un bon moment et très vite, le banditisme naissant se développa presque exclusivement sur l'île d'Opale. Le Mâss était l'ennemi principal des Terres de Sang et selon leurs règles, la Noblesse Mésorianne devait le suivre dans sa chute. Mais comment faire tomber un tel personnage ? Il se pourrait que bien des années plus tard, Thorolf Grinar ignore encore la réponse à cette question.

Une guerre directe et de plein fouet n'était pas envisageable. Les Terres de Sang n'étaient après tout qu'un groupe d'une dizaine d'individus soudés face à une armée entière. Non, la solution était ailleurs. Une piste consistait à effectuer des attaques éclaires ciblées et localisées sur la populace en pillant leurs ressources par-ci par-là à certains moments de l'année. Il arrivait parfois à des membres des Terres de Sang d'être tués au combat contre la Garde d’Élite et une chose était sûre, un membre du groupe préférait mourir plutôt que d'être capturé et déshonoré par ces chiens de Mésorians. Malheureusement, les petites attaques commençaient à ne plus suffire aux ambitions d'un tel groupe que les Terres de Sang et d'une façon générale, ils réclamaient davantage de sang.

Comment le Chef de Guerre pouvait-il répondre à cette question ? Il fallait leur offrir ce qu'ils voulaient. C'était une question de popularité et en cas de réussite, impacterait sur la considération des Mésorians à leur égard. Ainsi, le Conseil des Terres de Sang se réunit à la fin de l'Hiver de l'An 1649 afin de prendre une importante décision. Port-Levant, une ville maritime située à l'extrême-ouest de l'île d'Opale fut proposée comme cible du prochain mouvement des Terres de Sang. Sans aucune surprise apparente, Kaliga s'opposa à cette proposition tandis que Roselda soutint son Chef de Guerre. Kaliga n'était pas persuadée du bienfait de cette attaque et avait beaucoup de mal à contenir la notoriété grandissante du groupe auquel elle appartenait par serment et amour pour Kräll. Roselda, fidèle à elle-même, vota intérieurement pour déranger Kaliga mais également parce qu'elle suivrait Thorolf dans ses plus folles aventures. Il ne manquait alors plus que l'avis de Kräll Thorrog. Au fond, il savait qu'en cas d'égalité, la décision finale reviendrait tout de même à Thorolf mais il laissa une chance à Kaliga de les empêcher de sombrer dans la bestialité pure.

Les Terres de Sang attaqueraient Port-Levant au crépuscule juste avant le dernier jour de l'Hiver mais avec certaines conditions à respecter. Premièrement, il serait interdit de verser le sang des citoyens innocents. Qui serait alors considéré comme innocent ? Celui qui ne travaille pas au port et ne possède pas non plus un ou plusieurs esclaves. Ils seraient alors jugés coupable tout Mésorian qui serait un soldat de l'armée du Mâss, tout Mésorian possédant un ou plusieurs esclaves ou tout Mésorian travaillant au port afin d'alimenter Opale de quel façon que ce soit. Évidemment, la seule sentence recevable était la mort. De la même façon, les habitations seraient pillés et saccagés pour la plupart afin de confronter les citoyens qui survivraient à une réalité désirée par les Terres de Sang : celle que le Mâss était incapable de les protéger. L'idée était alors de diriger leur haine et leur colère contre leur dirigeant et c'était pour le moment la meilleure chance des Terres de Sang de prendre du terrain sur leur ennemi juré à venir.

Ainsi, au crépuscule juste avant le dernier jour de l'Hiver de l'An 1649, les Terres de Sang débouleraient dans les rues de Port-Levant en faisant pleuvoir la mort et le désespoir sur leurs ennemis mais à quel prix, au juste ?

Les préparatifs pour le déménagements du clan vers les îles jumelles allaient de bon train, assez pour que Thanos s'accorde un jour de chasse supplémentaire, histoire de prévoir les réserves des prochains jours. Il est assez compliqué de chasser pendant une migration, et si le stock de nourriture était suffisant, la chasseresse n'aimait pas prendre de risque. C'est donc sa griffone portant un beau cerf  et deux lapins qu'elle entra à Port-Levant pour une halte avant de retourner au campement, en plus de la ferme intention de vendre ces lapins pour un sac de céréales, la petite citée depuis longtemps habituée au troc avec les okanakie. Peu habituée aux cité, quoique Port-levant avait plus des airs de petit village de pécheur que véritable cité, Thanos n'avait pourtant rien contre cet endroit, bien qu'elle ne voudrait pas échanger le confort de sa yourte pour une nuit à l'auberge pour rien au monde. La cité portuaire était simple et modeste. Peu de nobles, et peu d'esclaves, mais assez de richesse et de marchandise, bien évidemment la première étant le poisson, pour survivre, voir même prospérer autant que faire se peut. Les gens là-bas été sans prétention, autant que pouvait l'être des mésorians, et la chasseresse comme tout les okanakis, avaient été accueillies sans méfiance, voir même avec sympathie.

La journée était bien avancée quand Thanos arriva sur place. Elle regarda le ciel se rosir au loin de la mer en se disant qu'elle ne serrait probablement pas de retour au clan avant la fin du dîner. Un comportement peu rare chez elle, mais elle ne voulait pas prendre le risque de voir les lapins se décrépir avant de pouvoir les vendre. Pupuce, sa griffone, était en pleine cavale dans les rues de son côté, probablement en train d'essayer de rencontrer un confrère griffo, ou alors de regarder son reflet dans l'eau. Sa monture avait excellé aujourd'hui à la chasse, l'un des lapin étant sa proie débusquée et tuée proprement sans même l'aide de sa maîtresse, que cette dernière lui accorda un temps de répit bien mérité à vagabonder comme elle le souhaitait, au lieu de l'attendre bêtement devant une échoppe.

La transaction se passait aussi simplement que possible quand le bruit strident d'un tocsin retenti. Thanos ne l'identifia pas, grimaçant sous le bruit et dévisagea avec perplexité son interlocuteur dont le visage s'était effondré dans une expression de profonde terreur. Et c'est alors que les voix retentirent dehors, hurlant à s'en décrocher la mâchoire. « Nous sommes attaqués ! Tous aux abris ! »

Il n'en fut pas plus pour que l'okanakie sorte de l'échoppe sans conclure son troc, le marchant étant de toute façon déjà en train d'appeller ses deux fils dehors pour les cacher à l'intérieure de sa maisonnée, et condamner le reste en priant survivre à la tempête approchant. La cité avait été battie en littoral, le pire endroit pour protéger le village. Si quelques tours, deux sur la côte pour prévenir des bateaux ennemis, et  trois en extérieur pour surveiller les grands espaces vides de la savane, étaient encore là et vaguement en état, les murs en bois autour de la cité n'offraient qu'une protection précaire, bien loin de ceux en pierre que devraient nécessiter une ville en cas d'attaque, Probablement que le seul garde encore en activité, celui qui donc avait sonné le tocsin, avait vu les quelconques bandits approchés, s'était attendu à tout sauf à être témoin d'une attaque aujourd'hui. Depuis combien de temps l'alerte n'avait pas été donnée ici ? Les bandits du coin avaient plutôt l'habitude de s'attaquer à des petits clans d'okanakie que de prendre le risque de se rendre dans un village, même un aussi modeste. Les protection en bois découragerait n'importe quel groupuscule petit et désorganisé, même si derrière ces murs, il y avait des hommes et des femmes simples au milieu de jeunes enfants et de vieux grabataires paisibles et perclus de rhumatismes. Alors que les Okanakis accueillaient n'importe quel bandits avec une tripotée de chasseurs habilement dissimulés dans les fourrés.

Thanos se rendit sans plus d'hésitation aux rempares, l'occasion pour elle de constater qu'elles n'avaient était que très sommairement entretenus pour ne pas s’effondrer, mais certainement pas pour résister à un assaut, pour regarder au loin la masse qui avançait avec rapidité et agressivité, déterminée à faire tomber les murs et Eliwha sait ce qu'ils avaient en tête en venant ici. Plissant légèrement les yeux, assez pour mieux identifier les silhouettes au loin, Thanos reconnu rapidement l'imposante posture des torkos, et elle ne vit rien d'autres, pas plus qu'elle ait eu le temps. L'okanakie descendit rapidement , pour passer devant une bonne cinquantaine, de courageux, en train de s'armer de vieilles haches et épées, que des hommes selon la tradition mésorian, chose que l'okanakie avait toujours trouvé ridicule. Les voilà bien avancés au milieu d'une attaque, en se privant de bras armés de la sorte. Thanos se doutait que les rares gens ici assez riches pour s'offrir une escorte préférait les garder sous le coude plutôt que de lui demander de protéger le village entier. Une forte de frappe non négligeable pour cette population, mais face à ce qui arriver, elle n'était guère optimiste. Si l'armée au dehors cherchait la mort de ses ennemis, ces gens là ne survivrait pas. Peu de gens de toute manière survivrait. Ce n'était pas des bandits ordinaires, plus pitoyables qu'effrayant, le peu qu'elle avait vu avait suffit à Thanos pour le reconnaître, mais de là à comprendre ce qu'ils cherchaient, c'était une bien autre histoire.

La chasseresse ne trouva pas Pupuce dans la pagaille, la connaissant elle avait peut être trouver une bande d'enfant à protéger, ou alors s'était déjà installée sur un bâtiment prête à surgir sur le premier envahisseur qu'elle verrait. Thanos se surprit à espérer que sa monture se soit mise à l'abrit par la voix des airs, mais Pupuce n'était pas une lâche, et elle ne partirait de toute façon jamais sans sa maîtresse.

Bloquée dans un conflit qu'elle ne comprenait pas, dans un village condamné, loin de son propre clan, entourée d'étrangers pour qui elle n'avait au mieux qu'une profonde indifférence, Thanos banda néanmoins son arc vers l'entrée, légèrement en hauteur sur un mur en pierre, un toholock coincé entre les dents. Elle ne sauverait pas le village, et ne sauverait probablement personne aujourd'hui. La seule chose qui lui restait à faire, c'est défendre sa peau jusqu'à ce qu'elle trouve sa griffone dans la pagaille, et puisse profiter d'une faille pour quitter les lieux.

La savane était un désavantage notoire. Les Terres de Sang avaient été repérés par l'une des tours de vision à l'extérieur du village de Port-Levant. Comme il ne s'agissait pas d'une quelconque mission d'infiltration, le groupe n'userait pas de la ruse pour parvenir à ses fins. Ne possédant aucun bateau, la seule voie possible était la voie terrestre. Bien entendu, des agents des Terres de Sang avaient observé depuis des semaines la lisière de Port-Levant. Le Chef de Guerre savait qu'il allait être confronté à une barricade en piteux état mais gênante tout de même. La paix régnait sur Archipel depuis de nombreuses décennies et par conséquent, le groupe Torkos considérait également qu'ils tomberaient sur des citoyens désemparés et maladroits. Chez les Mésorians, seuls les hommes se battaient et ils n'y avaient que les quelques élites présents qui poseraient vraiment des soucis. La descendance Torkos elle-aussi posait problème car une majorité d'entre eux naissaient comme des esclaves et quelques poignées seulement finissaient par devenir des escortes avertis. Cependant, chaque membre des Terres de Sang était un guerrier à part entière. Il n'y avait aucune distinction entre les hommes et les femmes du groupe. Ainsi, Port-Levant était très certainement habituée à repousser quelques tentatives de brigands peu organisés et ils ne seraient donc pas prêts à recevoir efficacement les Terres de Sang. De la même manière, Thorolf Grinar expérimentait pour la première fois un assaut global sur une possession du Mâss. Par le passé, les attaques des Terres de Sang étaient moindres par rapport à cette opération là. Quelque chose avait changé depuis lors ?

TERRES DE SANG ! Aujourd'hui, nous allons faire comprendre aux Mésorians que les Torkos disent NON à l'esclavage ! Aujourd'hui, vous serez tous victorieux ! Opale considère notre existence similaire à celle de piètres criminels en quête de gloire. Nous leur prouverons qu'ils ont tord. Nous avons de solides et sincères idéaux. J'ai été l'un des leurs autrefois, comme la plupart d'entrevous. Si vous êtes avec moi, c'est parce que vous pensez qu'un autre avenir est possible. Nos ancêtres se retourneraient dans leurs tombes s'ils voyaient ce qu'est devenu Archipel !

Les Terres de Sang s'étaient arrêtés à une centaine de mètre des portes de Port-Levant. Formant une seule et unique ligne, les compagnons de Thorolf écoutaient avec beaucoup d'attention le discours de leur Chef de Guerre. Ce dernier s'était placé face à eux et son regard les balayait avec une très grande fierté. En effet, Thorolf était fier d'être à leur côté et d'avoir monté avec eux cette entreprise. Kräll, Kaliga & Roselda se tenaient un peu plus devant que les autres. Ils avaient une importance spirituelle supérieure aux yeux de Thorolf mais il ne les considérait pas plus forts que le reste. Un lien de sang s'était créé entre ces protagonistes-là et ils étaient les premiers à faire parti des Terres de Sang.

A la tombée de la nuit, nous marcherons sur Port-Levant et nous vaincrons. Rappelez-vous, les Terres de Sang seront toujours victorieux ! Soyez victorieux ! Opale entendra parler de nos faits d'armes et il y a fort à parier que nous trouverons quelques soutiens. Notre Légende a commencé lorsque nous avons fondé ce groupe et elle continue aujourd'hui. Jamais elle ne s'éteindra, jamais !

Kräll, Kaliga et quelques autres membres du groupe s'avancèrent pour poser à terre plusieurs sacs contenant certains objets. Quelques mois auparavant, Thorolf Grinar était parvenu à passer un pacte avec une forge d'Opalgöor. Aujourd'hui, elle honorerait son soutien au Chef de Guerre des Terres de Sang. Ainsi, on y trouvait quelques boucliers d'une grande taille. Ils serviraient à former une première ligne et à se protéger des flèches de l'ennemi avant d'ouvrir une brèche dans les remparts de Port-Levant. Il y avait également quelques cordes avec des crochets à l'extrémité. Ainsi, quelques Terres de Sang pourraient escalader le mur pour gêner la défense ennemie. Aux cordes s'accompagnaient quelques armes de jets comme des dagues ou des hachettes. Enfin, il y avait une quarantaine de torches. A peu près deux à trois pour chaque membre des Terres de Sang. En tant que ville portuaire, Port-Levant possédait de nombreuses infrastructure en bois. Les incendier faisait alors parti de la stratégie qu'allait mettre en place Thorolf Grinar.

Prenez les boucliers et formez une première ligne. Nous serons à couvert derrière vous et vous suivrez le rythme de la marche de Kräll Thorrog. Kaliga mènera la démolition des remparts. Créer deux brèches serait l'idéal car ainsi, nous pourrons déferler dans leurs rues à plusieurs endroits. Je vous le répète encore une fois, il n'y a aucun Héros ici. Cette ville ne partira peut-être pas en fumée mais ils ne pourront ignorer les séquelles que nous laisserons. Enfin, Roselda et moi-même mèneront le reste de nos membres à travers Port-Levant dès que nous pourrons y entrer. Les groupes de Kräll et de Kaliga entreront lorsque les premières fumées s'envoleront vers les cieux. Ces Mésorians apprendront à craindre le Feu Purificateur des Terres de Sang.

Le plan de Thorolf ne laissait pas de place au hasard. Il ne l'avouerait pas mais il était incertain de l'issue de cette attaque. Les Mésorians se préparaient-ils aussi mal à cette offensive après une si longue période de paix ? Il l'espérait très sincèrement. Il ne connaissait pas tout à fait la proportion entre les hommes villageois et les gardes d'élite du Mâss. Il jurerait en revanche que ses Torkos ne se laisseraient pas abattre par le moindre revers lors de cette opération. Le soleil ne tarderait plus à se coucher, ce n'était plus que l'affaire de quelques minutes seulement. Les sacs de provision étaient vides et chacun savait désormais à quelle tâche il devrait s'abandonner.

Terres de Sang, souvenez-vous bien de ces quelques règles. Nous ne sommes pas des meurtriers, aucun de mal ne doit être fait à des innocents. Tuez seulement ceux dont vous avez la certitude qu'ils travaillent au port. Nous devons absolument couper cette source de vivre d'Opale pour être entendu. De la même façon, n'épargnez aucun esclavagiste. Si vous le pouvez, libérez nos frères et nos sœurs. En cas de refus, vous connaissez la règle d'or. Quant à leurs soldats... AUCUNE PITIÉ NE LEUR SERA OFFERTE ! EN MARCHE, TERRES DE SANG !

La mission pouvait enfin commencer. Depuis les maigres remparts de la ville, la vigie pouvait observer la masse se diviser en trois. Deux groupes de sept et un groupe de six. Dans les deux groupes de sept individus, il y avait trois boucliers à l'avant et quatre cordes avec des armes de jets à l'arrière. Dans celui de six, on y trouvait seulement deux boucliers pour quatre cordes et des armes de jets. Kräll marchait en direction des portes tandis que Roselda et Thorolf se dirigeaient sur flanc Est des murs. Quant à Kaliga, elle attaquerait par l'Ouest. Les boucliers étaient prêts à recevoir une pluie de flèche et l'arrière-garde collait franchement le derrière de leurs protecteurs pour être à l'abri. Cette centaine de mètres se ferait en cinq minutes car il fallait le prendre d'observer chacune des réactions de la défense de Port-Levant. Sortiraient-ils par exemple de la ville ou tenteraient-ils de les empêcher de prendre les remparts ? Opteraient-ils pour une autre stratégie ? Thorolf et les siens étaient aux aguets. Normalement, les remparts seraient atteints d'ici très peu de temps.