La vie nous réserve souvent des surprises et ces surprises sont-elles même là où on les attend le moins. En l’occurrence, Kanaeko avait fini par s’attacher d’une sorte d’amitié avec une femme qu’elle s’était juré de faire payer. Enfin, pouvons-nous vraiment appelé cela de l’amitié au point où nous en somme ? En tout cas, c’était suffisamment fort pour inquiéter la jeune chef de clan. En effet, Lexi Croc-de-Ligor était retournée chez son père, le Sanguinaire. Qu’allait-il donc advenir de cette chasseresse parmi cette bande de brute ?

Elle avait dut la déposer en amont du lieu où se trouve le repère du Sanguinaire. Dieu sait ce qu’il serait arrivé à Kanaeko si elle avait été vue par quelqu’un. Donc, Lexi a préféré être déposée plus en arrière de manière à éviter les ennuis. Ainsi, elle était en route vers la côte nord-ouest de l’ile d’Opale en longent l’un des affluents de l’Espoir. C’était un endroit parfait pour s’approvisionner. Elle et Cherokee s’occupèrent durant une petite heure ainsi. Kana ramassaient quelques baies pendant que son jeune griffo était partit chassé.

C’est alors que sa piste la mena vers quelque chose d’étrange : Il y avait de nombreuses traces de gibiers mais aussi de prédateurs. L’endroit n’était pas sûr alors elle restait sur ses gardes. Elle s’inquiétait non seulement pour elle, mais aussi pour son griffo. Il était certes jeune, fort et vigoureux, mais ça n’en fait pas non plus un ultime prédateur. Après la vue de la créature ignoble dans son campement, elle redoutait l’avenir. Plus rien n’était sûr selon elle et si seulement elle devait se méfier que des autres clans Okanakis… Ce qui lui faisait le plus peur maintenant, c’était les légendes. Celles qui content les histoires d’hommes et de femmes aux yeux rouges. Des tueurs sans pitié et sans âme qui obéissent à un dieu plus noirs que la nuit et plus malfaisant qu’un serpent.

Elle appela alors son griffo… Celui-ci ne montrant signe de vie, elle siffla aussi fort qu’elle ne le pouvait, mais il ne réapparu pas. Alors que la panique commençait à s’emparer d’elle, elle s’efforça de garder son calme et de garder la tête haute, comme le ferait n’importe quelle Chef. Cela ne l’empêcha pas cependant de partir à la recherche de son ami et monture. Il n’avait pas dut beaucoup d’éloigné du court d’eau alors elle suivit se dernier en s’enfonçant à nouveau dans les terres…

C’est alors qu’elle vit alors un homme, en haut d’une colline. A première vue, il s’agissait d’un colosse, grand et fort au point qu’il pourrait briser les os de la jeune chef rien qu’en l’étreignant. Une chose était sûr, ce n’était pas un Okanaki. Un Torkos ?... Probablement. Mais que fait un Torkos ici au milieu de nulle part ? Elle n’avait pas beaucoup eut l’occasion d’en voir mais elle en avait déjà entendu parler. Elle s’approcha alors devant lui, se sentant bien petite pour une fois, alors qu’elle est l’une des femmes les plus grande de son campement.

« Pardonnez-moi, monsieur. Mon griffo a disparu, je voulais savoir si vous ne l’aviez pas vue. Son plumage est de couleur noir et or. »

Depuis sa création, le chemin des Terres de Sang ne croisait presque jamais celui des Okanakis. Chaque membre du groupe se faisait sa propre idée sur cette race et il n'était pas incohérent de les blâmer pour leur faible force physique lorsque l'on prétendait être de véritables guerriers. Les Torkos étaient assujettis depuis bien trop longtemps maintenant au gout du Chef de Guerre des Terres de Sang. Il était localement connu sur l'île d'Opale que les Terres de Sang s'opposaient fermement aux droits d'esclavages des Mésorians sur les Torkos. Cependant, il n'était pas question de défendre les Torkos qui étaient nés avec ce blasphème à porter tout au long de leur vie. Thorolf Grinar lui-même était un ancien esclave et comme d'autres, il avait arraché sa liberté au prix de nombreuses gouttes de sang.

Au début de l’Automne, Kanaeko Demi-Lune ramena à tord ou à raison Lëxi Croc-de-Ligor dans son clan natal, les Dräoxi. En cette fin d'après-midi de la fin de la première semaine de l'Automne, Thorolf Grinar et Kanaeko Demi-Lune se rencontreraient parce qu'elle avait rendu ce service à la fille du Sanguinaire. Comme Kanaeko, Thorolf faisait chemin en direction du Désert Opalien avec ses plus précieux compagnons. Il était accompagné de Roselda Azdora, Kaliga Tekmiss et de Kräll Thorrog. Les autorités du Mâss soupçonnaient les Terres de Sang de posséder un repaire quelque part dans le Mont Englouti car c'était là-bas que leurs membres disparaissaient lorsqu'ils étaient pris en filature. Stratégiquement, le Chef de Guerre opta pour passer par le versant Ouest du Mont Englouti en longeant le fleuve de l'Espoir. Ainsi, ils ne manqueraient d'aucune ressource pour ce voyage d'environ une semaine.

En fin d'après-midi, ils décidèrent de faire une halte afin de se reposer. Ils n'avaient pas emmenés beaucoup d'affaires avec eux, seulement de quoi camper et manger lorsque le crépuscule s'annoncerait. Les Terres de Sang ne profitaient pas entièrement de l'environnement qui les entouraient parce qu'ils ne chassaient pas comme les Okanakis. Ils avaient pris l'habitude d'acheter leur nourriture à Opalgöor ou des bourgades éloignées de la Capitale d'Opale. Ils avaient de nombreux ennemis mais quelques amis loyaux et fiables pour les aider de ce côté-là. Laissant donc le soin à ses subordonnés de monter le campement pour la prochaine nuit à venir, Thorolf décida de s'isoler un peu plus loin en rejoignant le sommet d'une colline qu'il avait repéré un peu plus tôt.

Il était plutôt rare que Thorolf s'isole ainsi du reste de son groupe et il s'agissait-là de l'occasion rêvée pour un assassin Mésorian embusqué de tenter de le prendre par surprise. Guerrier émérite et de réputation Archipelienne, Thorolf Grinar n'était sûrement pas un colosse à prendre de face sans réfléchir au préalable si on souhaitait faire tomber sa tête. Cependant, il ne ferait visiblement pas une telle rencontre aujourd'hui. Dix minutes passèrent durant lesquelles en position de tailleur Thorolf put réfléchir aux mots qu'il emploierait lorsqu'il serait en face de Draöxi le Sanguinaire. Une voix féminine l'extirpa de ses pensées.

Que faisait une Okanakis au milieu de nul part ? Ce n'était probablement pas de l'ironie si les deux protagonistes se posèrent la même question au même moment. Serait-elle hostile ou au contraire, présenterait-elle un comportement bienveillant ? Il ne le tarderait pas à le savoir car visiblement, elle l'interpellait afin de quérir son aide. Il sentait qu'il impressionnait Kanaeko par sa carrure mais elle n'avait pas peur de lui si bien qu'elle s'approcha sans gêne. Thorolf ne broncha pas et en toute politesse, il écouta la question qu'elle avait à lui poser. Finalement, Thorolf se redressa et l'écart entre leurs deux tailles fut alors très flagrant. Vulgairement, c'était la rencontre d'un géant et d'une naine. Cependant, Thorolf n'était pas du genre à juger les gens sur leur physique et s'intéressait davantage à la grandeur d'âme des individus et la prestance qu'ils dégageaient. Ils étaient alors encore très loin de se douter du statut de Kanaeko au sein des peuples Okanakis.

Bonjour à toi, inconnue. Non, je n'ai pas vu ton Griffo.

La réponse était très nette et précise. Thorolf ne semblait même pas touché par les sentiments que devait ressentir Kanaeko et pour preuve, sa prestation fut plutôt froide et peu accueillante. Il la dévisageait d'un air de défi, comme s'il attendait quelque chose de particulier pour agir davantage. Il était seulement certain d'une chose, la peur de perdre son fidèle compagnon devait être terrible car lui-même possédait un Kaasar du nom de Chazo. Ainsi, peu importe la réponse de Kanaeko, il retiendrait son départ et lui proposerait une solution déjà toute trouvée.