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 En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]

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MessageSujet: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime1/1/2015, 18:04

Rappel du premier message :

Niila était entrain de ranger son matériel de poterie lorsque Khilmari entra dans leur tente. Elle se retourna et lui offrit un sourire comme à son habitude. Il y répondit avec un petit rire et s'avança vers le broc d'eau pour s'y laver les mains.
Occupée à nettoyer son tour de potier, Niila ne remarqua pas les regards en coin que son père lui lançait, observant la jeune femme dans ses moindres faits et gestes.
Enfin, il s'essuya les mains et s'adossa contre la table sur laquelle ils prenaient leurs repas.

Un fois que la potière eut fini de ranger son atelier, elle se mit en quête d'un godet d'eau lorsqu'elle remarqua que le chasseur n'avait pas bougé d'un pouce. Il la fixait avec intensité.
Elle le connaissait bien et pouvait facilement en déduire qu'il brûlait d'envie de lui dire quelque chose.
L'air de rien, elle bu d'un trait le contenu du godet avant de finalement croiser les bras fermement sur sa poitrine.

- Qu'est-ce qu'il y a ?? demanda-t-elle agacée.
- Rien rien, bougonna-t-il, mais la façon dont il la regardait indiqua clairement à la jeune fille qu'il allait lâcher le morceau d'ici peu. Elle ne s'inquiéta donc pas plus.

A son tour, Niila fit sa toilette, débarrassant ses doigts de l'argile blanche fraîchement ramassée sur les rives du fleuve voisin. En séchant, la matière s'était accroché à sa peau fine et elle eut un mal fou à l'enlever.

- Tu manges chez Wakumbë ce soir c'est ça ?

Elle s'essuya les mains et s'avança vers son père adoptif.

- Oui, je te l'ai dit il y a plusieurs jours, tu avais oublié ?
- Nan, maugréa-t-il avant de reprendre avec un sourire. Qu'est-ce qu'il y a entre vous exactement ?

Niila s'empourpra instantanément avant de bredouiller :

- Nous sommes amis.

Vu l'expression incrédule qu'il affichait, il n'en croyait pas un mot c'était évident. Embarrassée, Niila se dépêcha de terminer son rangement espérant secrètement que son père ne lui pose pas plus de questions. Ce genre de discussion n'était pas pour elle et...depuis que le groupe dont elle faisait partie était rentré d'Ileval, nul ne lui avait posé de question sur sa relation avec Wakumbë.
De toute façon, elle était bien trop absorbée par la contemplation du Chemen lorsqu'il était présent que par son propre environnement. Penser à lui la fit sourire et comme son père levait un sourcil, elle accéléra ses gestes.
Enfin, elle attrapa son manteau et lança :

- Bon j'y vais, bonne soirée Khilmari.

Mais elle ne pouvait partir comme une voleuse, alors d'un geste tendre et rassurant, elle donna un baiser sur la joue au chasseur avant de lui murmurer un «  à plus tard ». Voilà bien des années qu'elle ne l'appelait plus « papa » et elle se demandait parfois si cela l'affectait. Mais il ne lui avait rien dit alors, il devait aller bien.
Avant de sortir, elle se saisit du bol que Wakumbë avait choisit lors de leur première rencontre en tête à tête et qu'il avait oublié le jour même puis franchit la porte.

Le froid soudain à l'extérieur la saisit. Elle souffla une expiration qui s'évapora sous forme de buée dans l'atmosphère fraîchissante de la fin d'après-midi.
Le soleil ne tarderait pas à se coucher sur le campement Okanaki, et serrant le bol contre son cœur, elle se mit en marche.

A quelques pas de la tente de Wakumbë, elle croisa Mako qui semblait en sortir. Elle le salua poliment comme à son habitude et le jeune homme lui répondit, ajoutant sur son salut un drôle de sourire qu'elle ne sut interpréter. Avant de s'éloigner, il ajouta un «  passe une bonne soirée Niila » et elle le remercia pour sa sollicitude.
La soirée serait forcément bonne à n'en pas douter. Depuis que le Chemenn l'avait invitée, elle avait compté les jours avec impatience. Cela faisait une trentaine de jours qu'ils étaient rentrés d'Ileval, et trop rares étaient les moments qu'ils avaient pu avoir en tête à tête depuis.
Ce soir, ils allaient pouvoir dîner, parler et à nouveau, à l’abri des regards, elle pourrait se blottir contre lui. Peut-être feraient-ils une promenade nocturne tous les deux ? A moins qu'ils ne restent bien au chaud ? Les températures avaient fortement baissées ces derniers jours.

Alors elle se rendit compte avec violence à quel point il lui manquait et s'avança vers l'entrée de la tente avec nervosité. Son cœur battait la chamade et juste avant de frapper sur la peau épaisse, elle respira un grand coup, comme pour s'apaiser.
La voix de Wakumbë retentit depuis l'intérieur, lui sommant d'entrer. Après avoir refermé derrière elle, il lui apparut enfin et son cœur manqua un battement.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres et elle eut seulement la force de bredouiller :

- Bonsoir...
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime8/1/2015, 22:43

Wakumbë avait redouté la réaction de la jeune femme. Obéissant à un souhait sincère et impulsif, il avait fait cette proposition d'une manière qui ne lui ressemblait pas, et ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise. Une telle attitude lui était étrangère, de sorte qu'il ressentait une réelle honte à l'idée de s'être laissé influencer de la sorte par l'envie de passer la nuit avec Niila. Le sujet avait été ammené avec maladresse, et il se doutait que la jeune femme l'avait vu venir de loin, de très loin. Et quelle raison minable avait-il invoquée ? Leur sécurité ! C'était vraiment n'importe quoi. Mortifié, le Chemenn se gourmanda intérieurement. De plus, il ignorait si Niila partageait le même désir, ou si elle répondrait à sa proposition par la négative. Si tel était le cas, cela jetterait certainement un énième froid. Persuadé à l'avance d'avoir tout gâché, Wakumbë sentait toutefois une autre source de gêne pointer le bout de son nez.

Certains lui avaient raconté comment les premières nuits à deux se changeaient parfois en étreintes déraisonnablement passionnées. Il ne doutait pas que le moment de la passion pure et dure n'était pas encore venu, et n'était guidé par aucune mauvaise intention, qu'elle soit cachée ou non. Mais la simple idée qu'ils pourraient éventuellement partager la même couchette suffisait à le faire rougir. Niila elle-même ne semblait pas inquiétée par cette intimité, et Wakumbë comprit que ce détail n'avait peut-être tout simplement pas traversé son esprit. La jeune femme semblait bien mal renseignée, de sorte que les sous-entendus qui pouvait involontairement se glisser ça et là au cours de leurs conversations lui passaient complètement au-dessus de la tête. Aussi Wakumbë ne fut-il pas tellement étonné de l'entendre répondre avec sérieux à sa proposition. Enfin, elle l'acceptait, c'était tout ce qui comptait. Non ? Il en était bien content, même s'il se sentait un peu coupable. Après tout, elle pensait vraiment qu'il lui avait fait cette proposition uniquement pour profiter de leur chaleur l'un de l'autre.

Il crut discerner un sourire sur le visage de Niila. La jeune femme le remercia pour la boisson, et avala une gorgée de cette dernière. La caresse de sa main sur sa joue était douce et agréablement tiède. Wakumbë se surprit à lui sourire à son tour, et Niila se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. Dans le même mouvement, sa main glissa sur sa nuque, comme pour mieux apprécier ce baiser. Le jeune homme allait l'enlacer lui aussi, mais brusquement la jeune femme se recula en un sursaut, poussant un cri de stupeur. Surpris, Wakumbë l'interrogea du regard, mais déjà Niila s'excusait en riant, amusée par sa propre surprise. Le Chemenn la regarda lécher le bout de ses doigts tâchés du jus pourpre – il comprenait mieux d'où venait la saveur sucrée sur ses lèvres. La jeune potière poussa une autre exclamation réprobatrice en lui rappelant que son propre pantalon était trempé. Wakumbë baissa les yeux et se rappela en effet que la neige, en fondant, avait laissé le bas de son pantalon bien humide.

Mais alors qu'il allait s'éloigner de quelques pas pour se retourner et l'enlever, Niila lui fourra son gobelet dans la main. Il ne comprit pas ce qui était en train de lui arriver. La jeune femme s'était accroupie devant lui et entreprenait maintenant de dénouer le nœud de sa ceinture. Piquant un fard, Wakumbë voulut se reculer, mais Niila l'en dissuda d'un froncement des sourcils. Le jeune homme baffouilla quelques mots, extrêmement gêné :

« Heu... qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu... Niila ? »

Bientôt le vêtement tomba à ses pieds, et Wakumbë ne put qu'effectuer un pas en arrière, désormais en pantacourt. Les mains de Niila frôlèrent ses mollets à demi dénudés, et il eut un rire nerveux :

« Je pouvais le faire tout seul, tu sais... »

L'ignorant délibérément, Niila ramassa son pantalon trempé, et alla l'étendre sur une poutre avec le reste des vêtements qu'il avait négligément envoyés balader. Il la regarda faire, stupéfait. Elle agissait avec tant de facilité, tant de... naturel, qu'il en arrivait à l'envier un peu. Tout semblait couler de source, aller de soi. Niila ne se posait aucune question, suivant simplement son instinct, ne pensant pas aux conséquences que pouvaient avoir ses actes. Lorsqu'elle eut terminé, la jeune femme se tourna vers lui, et son sourire tranquille laissa place à une moue dubitative, presque inquiète. Quand elle lui demanda si quelque-chose clochait, Wakumbë  fut tellement ahuri qu'un rire incrédule lui échappa. Il finit par reposer les gobbelets, et s'approcher de Niila, les bras croisés dans le dos.

« Et bien je n'ai pas l'habitude qu'on me déshabille, mais à part ça tout va bien... »

Quelques secondes s'écoulèrent. Niila l'observait en penchant légèrement la tête sur le côté, attendant peut-être la suite. L'obscurité ne cessait de croitre, car les braises refroidissaient et diffusaient de moins en moins de lumière. Wakumbë ne distinguait plus que les contours de la jeune femme, et cela lui permit d'ignorer sa pudeur. Il se demanda s'il pouvait être aussi insouciant que la jeune femme, ne serait-ce que pour quelques minutes. Eloigner de son esprit tout ce qu'on avait pu lui raconter sur les relations amoureuses. Juste vivre celle qu'il partageait avec Niila, en savourant chaque instant.

Il afficha un sourire en coin en relevant le menton :

« Mais ça doit se payer. Ma dignité d'homme a été baffouée, tu comprends. »

Tournant autour de Niila, il attendit d'être derrière elle pour lui chatouiller les côtes. Niila poussa un cri de surprise et voulu s'éloignet, à moitié pliée en deux pour échapper au contact de ses mains. Mais Wakumbë fut plus rapide : il attrapa son poignet, passa une main sous les genoux de la jeune femme et la souleva comme si elle ne pesait rien. Sans effort, il mena la jeune potière jusqu'à sa couchette. Pas pour trouver le sommeil, mais plutôt parce-que l'endroit offrait un sol plus confortable et moelleux que le reste de la tente. Wakumbë connaissait sa yourte par cœur, de sorte que la traverser malgré l'obscurité ne lui posa pas de problème. Avec douceur, il s'agenouilla et reposa Niila parmi les coussins et les couvertures. Puis il effleura tendrement son visage du bout des doigts, et ce simple contact laissa le bout de ses doigts brulants. Le Chemenn se pencha alors et posa ses lèvres sur les siennes avec tendresse, avant de s'allonger sur le dos, la tête posée sur le ventre de la jeune femme. Il se doutait que ce comportement ne correspondait pas vraiment à la « virilité » qu'il avait mentionnée un peu plus tôt, mais cela lui était égal. Peu importait pour quoi il passait : un homme trop doux, trop tendre ? Un homme amoureux, plutôt. Devait-on vraiment être fort et viril en pareille occasion, alors que le reste du monde ignorait ce qui se déroulait sous cette tente ? Pouvait-il seulement se permettre de l'être, quand ses sentiments étaient si doux et tendres eux-mêmes ?

Dessinnant des cercles sur le poignet de Niila sans y penser, Wakumbë repensa le prétexte inventé quelques minutes plus tôt. Sans trop savoir pourquoi, il ressentit tout à coup le besoin de dire la vérité à la jeune femme :

« Je t'ai menti toute à l'heure », souffla-t-il au bout d'une poignée de secondes. « Ce n'est pas à cause du froid que je voulais que tu dormes avec moi. J'en avais envie, c'est tout. Je ne supportais pas l'idée de ne pas t'avoir auprès de moi. »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime9/1/2015, 09:00

Tout allait bien, Wakumbë n'était pas malade, juste surpris par l'attitude de Niila.
Elle ne voyait rien de mal dans ses actes aussi, lorsqu'il lui indiqua ne pas avoir l'habitude qu'on le déshabille, elle haussa simplement les épaules avant de le regarder dans l'attente de la suite.
Il était déjà arrivé, souvent même, que la jeune femme aide son père à se dévêtir lorsque celui-ci rentrait éreinté de plusieurs jours de chasse.
Le froid, la marche dans la neige même si les Chilchaki étaient pour le moins bien équipés, apportaient son lot de contraintes. Aussi, la jeune femme abordait comme un devoir d'aider le chasseur à se mettre à l'aise. Souvent, elle lui apportait ensuite un bon bol de bouillon et il finissait toujours par s'endormir pour pour plus d'une nuit.

Aussi, ses gestes n'avaient pas eut d'autre but que d'aider le Chemenn. Toute autre aurait peut-être vu ici des arrière-pensées, mais pas Niila.

Il avait déposé leurs gobelets et rôdait à présent autour de la jeune femme, tel un animal prêt à attaquer. Niila tourna sur elle même, tentant de suivre les mouvements du « chasseur » tandis qu'il lui indiquait vouloir se venger d'elle !
Elle ne pouvait réprimer le sourire qui se dessinait lentement, cherchant dans l'obscurité par où il attaquerait. Elle comprenait de mieux en mieux ses traits d'humour et ne voyait nulle agressivité dans sa menace.
Son cœur tambourinait dans cette ambiance de traque, jamais encore, elle n'avait été vue comme une proie. Elle bifurqua d'un coté, mais il profita de se trouver derrière elle pour la chatouiller au niveau des côtes.
La jeune femme poussa un cri de surprise avant de chercher à s'échapper d'un bond, riant aux éclats, mais le Chemenn se défendait bien, il était rapide et la saisit au poignet avant de glisser un bras derrière ses genoux.
Il la souleva avec une facilité déconcertante, comme si elle ne pesait rien et traversa la pièce dans l'obscurité, guidé par ses sens et par sa connaissance de sa propre tente.

Niila ne dit rien, se laissant bercer par les mouvements comme l'animal capturé qu'elle était. Son sourire se dessinait toujours, mais le silence avait remplacé les rires.
Il la déposa sur sa couchette, au milieu de coussins moelleux et de couvertures chaudes, et elle s'y enfonça agréablement. Il s'agenouilla à côté et toucha du bout des doigts son visage, lui soutirant des frissons qui dévalèrent son échine. Les lèvres s'unirent à nouveau dans l'obscurité et dans le silence.
Niila n'osait plus bouger, de peur que tout ceci disparaisse. Elle commençait à s'habituer à ses baisers, même s'ils provoquaient encore chez elle la fièvre, propre aux personnes amoureuses.

Elle sentit Wakumbë se mouvoir dans le noir tandis qu'il s'allongeait, posant sa tête sur le ventre de la jeune femme. D'une main, il dessinait des arabesques sur le poignet de Niila, qui appréciait la caresse sans mot dire.
Elle aurait pu passer toutes ses nuits ainsi.
Par réflexe, sa propre main remonta jusqu'à la chevelure du Chemenn et se noya dans ses mèches claires. A grand renfort de caresses dans un mouvement fort lent, elle s'amusait avec les fils d'argent qui s'emmêlaient entre ses doigts.
Tout paraissait incroyablement paisible et Niila ferma les yeux un moment,ne se concentrant que sur ses gestes et sur la chaleur que la tête de Wakumbë apportait à son ventre.

Soudain, le silence fut rompu par un l'aveu d'un mensonge de la part du Chemenn. Il lui avait menti ? Mais à quel sujet ?
Attentive, elle écouta la suite, inquiète aussi de savoir si elle s'était trompée en croyant ses mots et en tombant pour lui.
Elle ne comprit pas tout d'abord la raison réelle du mensonge.  Pour elle, ses mots avaient eu du sens. Avait-il eu peur qu'elle le repousse ?
Qu'elle lui dise non ? Il lui apparut évident que Wakumbë manquait aussi parfois de confiance en lui. Mais elle se souvint alors, qu'il lui avait dit être la première femme dont il était tombé amoureux, alors, peut-être que comme pour elle, les choses n'étaient malheureusement pas si simple.
Niila se voulut rassurante et elle se redressa, assise sur la couchette. La tête de Wakumbë glissa naturellement sur le haut des cuisses de la jeune femme. Elle n'avait pas cessé de jouer dans ses cheveux et cherchait à percer l'expression que le Chemenn affichait, mais l'obscurité les engloutissait au fur et à mesure que la nuit avançait et elle ne pouvait distinguer avec exactitude ses traits. 

Lentement, elle lui retira la main qu'il n'avait pas encore lâché et la porta son son visage, cherchant à décrypter son renssenti.
Elle caressa du bout des doigts les lignes de sa mâchoire et glissa le long de l'ossature de son nez.

-Tu n'as pas besoin de me mentir Waku....souffla-t-elle doucement. Je serais resté même sans ça.

Son index frôla la courbe de ses lèvres qu'elle acheva de caresser de son pouce avec tendresse.

- J'ai encore du mal à mettre des mots sur tout ce que je ressens mais...je crois que...je crois que nous voulons tous les deux la même chose...non ?

En écoutant ses paroles, elle se rendit compte qu'elle aussi voulait rester à ses côtés, elle ne voulait pas qu'ils soient séparés, ne serait-ce que pour une nuit. Ces trente jours avaient été bien trop longs aux yeux de la jeune femme, et même s'ils se croisaient chaque jour dans l'enceinte du campement, ce n'était rien comparé à son contact, à cette intimité qu'ils partageait désormais, ce n'était pas suffisant.
Niila se sentait bien contre lui, elle aimait son odeur, elle aimait son toucher, leurs deux corps s'attiraient comme s'ils avait été séparés trop longtemps et qu'il était venu le temps des retrouvailles.
Elle ne pouvait pas lutter contre cela, et même si elle ne comprenait pas toutes les transformations qui s'opéraient en elle, elle les acceptait en même temps qu'elle les découvrait.

Bien sûr parfois elle était aussi effrayée et elle ne savait pas comment réagir, mais lentement, sa confiance grandissait en lui, en eux.

- Est-ce que je pourrais revenir dormir ici ? Avec toi ? Demanda-t-elle dans un murmure timide.

Comment retrouver le froid de sa propre couche, après avoir connu la chaleur de la sienne?
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La perfection existait-elle ? Jusqu'à présent, Wakumbë en doutait. La perfection demeurait un concept tellement abstrait qu'il avait depuis longtemps cessé d'y réfléchir, préférant se reposer sur des principes plus concrets. Pourtant, il savait les hommes imparfaits, de sorte qu'adolescent, il s'était longuement questionné sur l'origine de l'idée de la perfection : puisque lui-même était loin d'être parfait, comment pouvait-il posséder cette idée là ? Avec le temps, Wakumbë avait finit par décider que seuls les Dieux pouvaient prétendre à cette qualité qui valait toutes les autres, et que c'était Eliwha qui avait glissé le concept de perfection dans la tête des Okanakis en devenant leur divinité atitrée. La foi leur permettait ainsi d'avoir une idée de la perfection, sans jamais espérer l'atteindre. Pourtant, cette explication ne le satisfaisait qu'à moitié : la majesté des glaciers et de la nature sauvage qu'il admirait chaque jour se rapprochait parfois de ce qualificatif. Le jeune homme aimait ces décors grandioses, si intimidants qu'ils lui coupaient le souffle quand il les découvrait pour la première fois. Certains moments de grâce pouvaient ainsi – selon lui – prétendre à la perfection : l'observation des loups au bord de la rivière en était un bon exemple. La perfection était selon lui une chose si pleine et aboutie que rien ne saurait l'affaiblir, la salir, la ruiner. Il existait donc des Dieux parfaits, une nature parfaite, des moments parfaits... mais des hommes ? Il ne le pensait pas. Ceux-ci étaient trop passionnés, trop déraisonnables et parfois trop immoraux pour prétendre à la perfection, qu'ils soient Okanakis, Torkos ou Mésorians. Chaque race disposait d'autant de défauts que de qualités, de sorte qu'aucune ne parvenait à se dresser au-dessus des autres.

Wakumbë ne croyait donc pas en la perfection humaine. Mais plus il côtoyait Niila, plus il avait le sentiment de se tromper. La vérité lui apparaissait peu à peu, comme un voile qui dévoilerait lentement un tableau trop beau pour être regardé de près. Le jeune homme s'était longuement demandé ce que Niila avait de plus que les autres, ce qui avait fait qu'il sorte de son mutisme sommeil pour découvrir enfin l'amour à ses côtés. Contrairement à ce qu'il avait répondu à Mako plusieurs heures auparavant, le Chemenn n'était pas certain de connaître la réponse à cette question. Mais désormais, il savait.
Niila était parfaite, tout simplement. Derrière cette pensée niaise très galvaudée, que Wakumbë avait souvent accueillie avec un ricannement sarcastique, il voyait maintenant une vérité bien plus tangible. Niila était parfaite parce-qu'il l'aimait. Il aimait son rire, ses sourires, ses silences, la délicatesse tout simplement adorable avec laquelle ses joues s'empourpraient. Il aimait son intelligence, son respect silencieux mais bel et bien présent, et sa faculté incroyable à le comprendre d'un regard. Il aimait ses caresses, le parfum de ses baisers, le velours de sa peau laiteuse. Il aimait ses défauts, même ceux qu'elle détestait et qu'il lui apprendrait à adorer. Il aimait comment elle baffouillait, et la façon dont ses cheveux s'échappaient en mèches folles autour de son visage. Il aimait sa douceur, son innocence, sa candeur, mais aussi son courage.
Il l'aimait toute entière, comme si la jeune femme s'accaparait chacune de ses pensées, chaque parcelle de son cœur. Cédant aux caprices de l'amour qu'il raillait autrefois sans problème, Wakumbë sentait qu'il était en train de franchir la ligne de non-retour. Ce que tous deux s'étaient avoués ce soir était trop vrai, trop fort, trop sincère pour qu'ils fassent marche arrière. Leur couple – car c'était bien de ça qu'il s'agissait maintenant – gagnait en crédibilité au fil des heures, des minutes. Il avait l'impression de l'aimer un peu plus à chaque seconde. Niila était ce qu'il attendait depuis des années sans le savoir. Elle était une confidente, une amie, une amante avec qui il souhaitait désormais passer sa vie. Elle était ce qui lui manquait, et était suffisamment patiente et gentille pour l'aimer en retour. Et le jeune homme savait qu'il lui était désormais impossible de faire autrement que la chérir avec tendresse et passion.

Wakumbë comprit tout ça au moment où la jeune potière le rassurait. Ses doigts pâles effleuraient les traits de son visage, tandis que son autre main jouait dans ses cheveux. Le jeune homme découvrait avec surprise qu'il était agréable d'être choyé comme ça. On ne l'avait pas câliné de la sorte depuis qu'il était enfant, et son corps réapprenait à apprécier de telles attentions. Il se détendit sensiblement et poussa un soupir de soulagement. Les doigts de Niila suivirent l'arrête de son nez, puis effleurèrent sa bouche, qui s'étira en un sourire. Comme pour mieux le convaincre, la jeune femme s'était redressée. La tête de Wakumbë avait naturellement glissée sur sa cuisse, de sorte qu'il distinguait désormais le visage de Niila, penchée au-dessus de lui en une attitude presque protectrice. En d'autres occasions, il aurait été gêné d'être si proche des jambes nues de la jeune femme, mais il sentait que cela n'était plus un sujet de gêne ou de nervosité. Il était passé au-dessus ça, du moins pour cette soirée. L'obscurité éloignait sa pudeur. Peut-être était-ce la pénombre, mais Wakumbë avait gagné en sérénité. Le corps de Niila lui devenait de moins en moins étranger, de sorte qu'il pouvait le frôler, le toucher sans ressentir de nervosité. Ou peut-être était-ce la fatigue ou la béatitude qui écartait momentanément ses principes...
Niila poursuivit, hésitante, et le Chemenn comprit son trouble à travers ses quelques mots. Il leva la main, effleurant la joue de la jeune femme, son cou, puis redessinna sa clavicule, visible à l'encolure de sa tunique.

 « Oui », se contenta-t-il de répondre doucement.   « Nous voulons la même chose. »

Mais ses jambes dépassaient de la couchette, reposant désagréablement sur le sol de la tente. C'est pourquoi il se déplaça, venant s'allonger aux côtés de Niila, un bras en oreiller. La jeune femme se baissa à sa hauteur comme pour mieux l'entendre. Un sourire attendri aux lèvres, Wakumbë poursuivit :

 « Ma tente t'est grande ouverte. Tu viens quand tu veux... » Il sentit que Niila se rallongeait pour lui faire face, et il poursuivit :  « Mais si tu préfères, je pourrai t'envoyer une invitation officielle. »

Il devait faire un effort considérable pour ne pas tout lui avouer. Wakumbë ne voulait pas partager quelques soirées, quelques nuits avec elle. Si Niila lui avait demandé si elle pouvait emménager chez lui, il aurait probablement accepté. Maintenant qu'il l'avait trouvée, il ne comptait plus la perdre.
Wakumbë se rappela ce qu'il lui avait dit dans la source, alors qu'il espérait que les choses resteraient toujours aussi belles maintenant qu'ils étaient ensemble. Inconsciemment, il avait répété cette même idée plus tôt dans la soirée, avec sa fameuse métaphore potière. C'était peut-être idiot, mais le jeune homme avait la certitude que rien de mal ne pourrait arriver tant qu'ils seraient ensemble. Niila réchauffait son cœur et ravivait les couleurs de sa vie malgré les rudeurs de l'hiver, comme un feu sauvage chasserait des ombres menaçantes. Elle avait la joie et le sourire radieux du soleil, mais aussi la douceur et l'assurance paisible de la lune. Il le savait : les nuits qu'ils partageraient seraient plus tendres que toutes les autres. Niila avait le don inexplicable de lui faire oublier son passé, et ses remords.

Tous deux étaient allongés sur leur côté, face à face. Wakumbë posa avec tendresse sa main sur l'épaule de la jeune femme, puis glissa le long de son bras, puis au creux de sa taille, avant de finir par s'échouer sur sa hanche. Alors il se rapprocha d'elle, jusqu'à ce que leurs visages se touchent presque, comme pour que ses prochains mots leur soient audibles à eux seuls.

 « Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas te connaître plus tôt. » Il songea aux années de solitude qu'elle avait du affronter. Niila avait dit se sentir « en décallage » par rapport aux autres, son adolescence avait du être difficile. Sans le vouloir, Wakumbë se demanda s'il aurait été capable de l'aimer comme aujourd'hui – comme un homme aime une femme – s'il l'avait côtoyée dès son plus jeune âge, et l'avait vue grandir. Niila aurait-elle préféré avoir un ami dès son enfance, ou penserait-elle qu'attendre l'âge adulte pour vivre l'amour avec lui en valait la peine ? Wakumbë ne put s'empêcher de penser que cela n'avait plus aucune importance désormais. Ce qui les liait ce soir dépassait de loin le moindre lien qu'ils auraient pu avoir plus tôt.
Discernant les traits du visage de Niila, il souffla simplement :

 « Je vais t'aimer le reste de ma vie... »
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Niila avait grandit dans la solitude. Ce n'était ni malheureux ni triste, c'était une volonté de sa part qu'elle assumait pleinement. Cela pouvait paraître étrange aux yeux des autres et un autre clan l'eut peut-être mal jugée pour ce comportement mais les chilchaki l'avaient acceptée telle quelle.
Parfois, certains membres avaient cherché à la tirer de son isolement, mais si elle acceptait parfois pour leur faire plaisir, cela ne durait pas.
La jeune femme était persuadée que ce trait de caractère faisait parti d'elle, mais ce soir, elle se demandait si elle n'avait pas été dans l'erreur depuis tout ce temps.
La simple présence de Wakumbë réchauffait son cœur et son contact l'enflammait. Elle avait peur, peur de s'embraser entièrement, de disparaître dans les flammes de cette passion naissante, peur de s'abandonner entièrement à cet homme sans aucune retenue. Aussi, elle cherchait à se contrôler autant que possible, mais parfois, le Chemenn faisait apparaître des failles dans les défenses de la jeune femme.

Aurait-elle continué à vivre sa vie seule, si Wakumbë ne l'avait pas éveillée à l'amour ? Un autre l'aurait-il fait ? Elle en doutait.
Plus ils passaient de temps ensemble, et plus Niila comprenait que cela ne pouvait être que lui. Avait-elle fermé son cœur durant toutes ses années dans l'attente de sa rencontre ? Ou bien Wakumbë était-il le seul à pouvoir débloquer le mécanisme de ses sentiments ?
Peu lui importa au final. Partager l'existence du jeune homme lui donnait l'impression d'avoir une deuxième chance, qu'elle ne voulait pas gâcher.
Ses regards, ses sourires, ses silences, elle les comprenait à présent comme s'ils n'étaient fait que pour elle. Sa chaleur, ses caresses, ses baisers, elle les percevait comme autant de sensations uniques, à la fois terrifiantes et exaltantes.
Leurs expériences personnelles en matière d'amour étaient faibles, mais ensemble, ils découvriraient bien plus et Niila attendait cela avec impatience. Elle voulait être capable de le rassurer d'un mot ou d'un geste, de lui faire comprendre tout cet amour qui l'envahissait dès qu'elle croisait son regard ou simplement lorsqu'elle pensait à lui.
Tout lui semblait si confus et à la fois si clair, et si souvent, elle ressentait l'impression de sombrer, elle savait tout autant qu'il viendrait la sauver.
Sa confiance en lui devenait absolue au fur et à mesure que les secondes s’égrainaient, et son amour, à présent qu'elle pouvait mettre un mot sur ce sentiment engagé, grandissait de façon exponentielle.

Elle soupira d'aise lorsqu'il effleura sa joue, son cou puis sa clavicule, la ramenant directement à leur réalité. Une réalité plus tangible que toutes celles qu'elles avaient pu connaître alors. Le toucher tendre de Wakumbë éveillait sur sa peau des tourbillons de sensations aussi brûlantes qu'agréables.
Un deuxième soupir lui échappa, lorsqu'il confirma ce que son cœur lui soufflait depuis un moment déjà : Ils souhaitaient tous deux la même chose.
Tout n'était pas défini, seulement les grandes lignes aux yeux de Niila. Pour la première fois, elle souhaitait peut-être ne pas tout contrôler, se laisser aller à la découverte en compagnie de Wakumbë. Mais certains éléments étaient déjà certains pour elle. Son amour pour lui, l'envie de ne plus être séparé de lui...parmi tant d'autres choses.

Il se redressa et vint se placer à côté d'elle, allongé sur la couchette. Elle en fit de même et s'installa face à lui, tandis qu'il lui indiquait qu'elle pourrait revenir quand elle le souhaitait. Dans l'obscurité, le sourire de la jeune femme s'élargit. Immédiatement, elle songea à «  ce soir », mais se contenta de garder le silence, toujours inquiète à l'idée peut-être de précipiter les choses.
Mais combien de temps possédaient-ils ? Leur environnement était hostile, et malgré cela, l'amour semblait donner à la jeune femme une confiance improbable. Niila avait le sentiment que rien ne pourrait leur arriver tant qu'ils seraient réunis.

Ses pensées se troublèrent, lorsque Wakumbë posa sa paume sur son épaule. Elle était chaude à travers le tissu de sa tunique et tandis qu'elle sentait ses doigts glisser le long de son bras, ses joues s'empourprèrent.  Il caressa sa taille avant de se poser sur sa hanche, lui arrachant un frisson qui dévala sa peau, hérissant la surface de son épiderme.

Elle ne comprenait pas qu'un simple contact puisse lui donner autant d'émotion, parfois plus que de simples mots. Les réactions de son propre corps la dépassaient, tout simplement et elle les redoutait autant qu'elle les désirait. Niila se doutait bien, qu'elle ne pouvait les contrôler ou alors avec énormément de difficultés, mais Wakumbë l'avait rassurée, en lui indiquant que cela passerait avec le temps.
Elle avait hâte, de pouvoir le toucher sans gêne, de pouvoir instaurer une complicité et une simplicité dans leurs contacts. Ce sentiment s'intensifia lorsqu'il s'approcha encore d'elle.
Sentant son souffle sur son visage, elle n'osait plus bouger et préféra fermer les yeux, tâchant de se concentrer sur le son de sa voix, plus que sur les traits de son visage qu'elle commençait à connaître par cœur et qu'elle chérissait au delà de la normale.
« Quel regret de ne pas l'avoir connue plus tôt ? « ls se connaissaient pourtant, mais la dimension de leur lien était différente alors. Niila ne prêtait pas ou peu d'attention à son univers, et elle ne douta pas une seule seconde que Wakumbë était à peu près identique. Le Chemenn vivait également sur la réserve, ne s'ouvrant que rarement aux autres et seulement pour leur offrir ce qu'il avait minutieusement choisi.

Le temps sembla s’arrêter lorsqu'il lui déclara l'aimer le reste de sa vie, tout du moins, le cœur de Niila manqua un battement, avant de redémarrer avec fureur. De surprise, elle rouvrit les yeux et tâcha de croiser le regard du jeune homme, mais la pénombre n'aidait pas.
Après une durée interminable, elle se souvint qu'elle devait respirer, mais submergé par l'émotion, son corps suffoquait. L'inspiration qu'elle réussit malgré tout à reprendre fut aussi saccadée qu'appuyée. Mais elle s'en moquait bien, la vie enflait ses veines à présent autant que le bonheur d'être autant aimée.

- Toute ta vie ? Bredouilla-t-elle dans un murmure.

Elle ne douta pas une seule seconde qu'il mentit et qu'il ne croit pas lui même dur comme la glace à ses propres mots. S'il les avait prononcé, il était certain de leur sens. Stupéfaite de voir qu'il pouvait autant se projeter dans un avenir commun, elle finit par sourire car les mots qu'il venait d'avouer, valaient tout aussi bien pour elle. Ne lui avait-elle pas déjà dit qu'il ne la perdrait pas ? Jamais ?
C'était aussi vrai trente jours plus tôt que maintenant.

Elle déglutit comme pour remettre un pied dans la réalité, puis récupéra la main de Wakumbë abandonnée sur sa hanche pour la ramener à sa bouche. Elle baisa chacun de ses doigts avant d'échouer ses lèvres dans sa paume tiède.
Inspirant profondément, elle déplaça ensuite sa main directement sur son cœur sans la relâcher pour autant. Ce dernier semblait faire tout son possible pour traverser sa cage thoracique. Les battements désordonnés et violents du palpitant portaient leurs échos jusqu'aux tempes de Niila, bourdonnant à ses oreilles.
Elle mêla ses doigts à ceux de Wakumbë gisant sur sa poitrine et franchit les derniers centimètres séparant leurs lèvres.
Avec douceur, elle savoura à nouveau leur goût et leur chaleur, avant d'entamer un baiser plus intime qui la ramena en début de soirée, la faisant dangereusement vaciller.
Mais elle n'avait plus peur de sombrer, car elle savait qu'il serait là, prêt à la ramener dans la lumière si jamais elle s'égarait. Et si la nuit les emportait tous deux, elle ne douta pas qu'il y aurait dans tous les cas, un nouveau lendemain.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime10/1/2015, 17:43

La timidité de Niila le faisait fondre. Pourtant, Wakumbë savait que ce mot était employé à tort, car il s'agissait davantage de gêne due à une situation inconnue. La jeune potière n'avait pas été timide au moment de lui ôter son pantalon, ni même lorsqu'elle avait été nue dans la source. Le Chemenn croyait deviner que Niila craignait simplement de mal faire les choses, et en cela ils étaient semblables. De plus, la jeune femme était perpétuellement étonnée de voir à quel point il tenait à elle, c'est pourquoi Wakumbë ne fut pas surpris de voir qu'elle était émue par sa brève déclaration. Peut-être était-ce la fatigue qui l'enveloppait comme un cocon agréable, peut-être était-ce l'obscurité qui l'enhardissait, mais il pouvait maintenant tout lui dire. Tout lui avouer, tout lui expliquer sans que ça aie l'air de vrais explications, afin de la rassurer. Pour faire fuir le doute qui devait encore la ronger intérieurement, et qui ressurgirait au moindre dérapage ou quiproquo...

Dans l'obscurité, Wakumbë devinait plus qu'il ne la voyait l'émotion de la jeune femme. Niila répéta quelques uns de ses mots, la gorge nouée et la voix bredouillante. Le Chemenn se tut, lui laissant le temps d'accepter cette vérité, de se l'accaparer, de se la faire sienne. Il souhait lui faire comprendre que, quoi qu'il puisse se passer, il serait toujours là pour elle. Que malgré son hésitation, malgré ses craintes, cela ne changeait rien pour lui dans son esprit, dans son cœur. Ils arpenteraient cette route ensemble, ignorant les orages les tempêtes, savourant le parfum du bonheur sur leurs lèvres enfiévrées. Toute autre chose n'avait plus la moindre importance. La certitude qui l'habitait maintenant surpassait tout le reste. Ils s'étaient certes déjà promis des paradis, des montagnes, mais tout serment prononcé dans l'obscurité de cette tente prenait un sens encore plus fort. Comme si le moindre de leurs mots était gravé sur leur peau. Wakumbë comprit qu'il ne pourrait jamais oublier cette nuit, cette fille. Niila l'avait touché d'une manière qui lui était encore inconnue. Elle était la première, et pour cela, il la chérissait autant qu'il la respectait.

La jeune femme devait penser la même chose, ou tout du moins être dans le même état d'esprit. Avec douceur, elle baisa sa main, et Wakumbë frissonna à ce contact, car il n'était pas anodin. Leurs gestes étaient plus tendres, plus vrais encore que les précédents. Niila embrassa la paume de sa main avant de la porter sur son torse. A travers le tissu de la tunique, Wakumbë sentait la chaleur de sa peau, ainsi que les battements de son cœur qui martelait sa poitrine. Leurs doigts se mêlèrent, et Niila réduisit à néant les quelques centimètres qui séparaient leurs visages. Bientôt, le baiser devint plus intime, et Wakumbë sentit la vague de chaleur – désormais familière – envahir sa poitrine. Il attira Niila contre lui, se laissant submerger par les émotions qui le tiraillaient, tel un milier d'aiguilles invisibles. Son sang se changeait en lave, son cœur en brasier, et sur sa peau courrait un réseau invisible de flammèches incandescentes.

Wakumbë roula sur le dos, entraînant Niila avec lui. Il l'enlaçait avec tendresse, savourant la chaleur de son dos, qu'il sentait sous ses mains qui ne tremblaient plus. Au fond de lui, le jeune homme savait que tout était naturel et normal. La sérénité qui l'habitait ce soir disparaîtrait peut-être demain, il s'en moquait pas mal. Il aimait le parfum des lèvres de Niila, la douceur veloutée de sa peau. Le jeune homme remarqua que son souffle devenait court, au même titre que celui de la petite potière. Il sentait qu'elle s'abandonnait sans retenue aux vertiges qui les menaçaient, et ce fut lui qui s'obligea à mettre un terme à leur baiser. Laissant sa tête retomber sur les couvertures, Wakumbë ferma les yeux un instant, attendant que les battements de son cœur ralentissent. Niila avait le don de dérégler son corps d'une manière vraiment stupéfiante. Si cela l'avait effrayé, il comprenait mieux l'origine d'une telle passion. Le corps de la jeune femme ne le laissait pas indifférent, mais cela allait plus loin : il aimait l'idée de partager plus que de simples mots avec elle, et avait  simplement hâte que toute nervosité disparaisse entre eux.

Niila ne s'était pas dégagée, posant sa tête sur son torse qui se soulevait au rythme de sa respiration. Wakumbë carressait sa nuque gracile, se demandant comment cette dernière faisait pour rester droite et supporter le poids de ses lourds cheveux d'ébène. Ils ne prononcèrent pas le moindre mot pendant plusieurs minutes, savourant simplement la joie d'être ensemble. Le jeune homme dessinait des arabesques sur le dos de Niila, et ce fut comme s'ils étaient à nouveau dans cette source d'eau chaude. Mais il se reprit : c'était bien mieux que dans la source. Wakumbë savait que les choses avaient changé, la jeune femme le lui avait dit d'elle-même. Tout était plus fort aujourd'hui. De simples amis, ils avaient fait naître quelque-chose entre eux, sans clairement en avoir conscience. Et ces sentiments avaient grandi, changeant leur amitié en amour sincère. Qu'étaient-ils désormais ? Des amants ? Cette idée était si saugrenue que Wakumbë rouvrit les yeux, fixant le plafond plongé dans l'obscurité.

« C'est idiot... j'ai du mal à réaliser ce qui est en train de se passer » , dit-il à voix basse. « J'étais persuadé que ça ne m'arriverait jamais, que je ne serais jamais plus qu'un simple ami pour quelqu'un. »

Comme il était heureux de s'être trompé...
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime10/1/2015, 19:33

La présence de ses lèvres sur les siennes, le goût de sa bouche, la force de ses doigts entre les siens précipitèrent Niila au bord du gouffre. Si plus tôt dans la soirée, elle avait lutté, effrayée par la simple idée de se perdre dans les bras de Wakumbë, elle se laissa complètement sombrer cette fois-ci. Savourant chaque baiser, chaque caresse, faisant abstraction de son cœur sur le point d'exploser, elle lâcha totalement prise, se laissant guider par les mouvements et le souffle du Chemenn.
Il l'attira contre lui et elle perçut sa chaleur et son besoin d'elle à travers un baiser bien plus profond que tout ce qu'ils avaient partagé jusqu'à présent.

Lorsqu'il roula sur le dos en l’entraînant avec lui, elle émit un léger gémissement de surprise autant que de plaisir. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait d'elle, d'eux, elle le suivrait même dans les ombres les plus sombres. Les bras de Wakumbë l'enlaçaient avec tendresse, mais elle percevait à travers son souffle que les choses s'accéléraient entre eux.

Sous ses mains fines plaquées sur son torse, et malgré le tissu de sa tunique, elle ressentait les vibrations désordonnées de son cœur battant, sonnant comme une mélodie entre eux, guidant leurs pas de danse.
Dans leur baiser, l'avidité de se posséder l'un l'autre prenait peu à peu sa place et la jeune femme découvrit alors que son corps réclamait toujours plus, comme si toutes les attentions qu'ils s'offraient ne suffisaient pas à se rassasier l'un de l'autre.
Elle ne chercha pas à se dégager de ces sensations jugeant que si Wakumbë ne s'en défendait pas, c'était certainement parce que c'était normal.
Les mains du jeune homme la pressaient contre lui et leur contact dans son dos l'exaltait, la bornant à tanguer dans son esprit ravagé par l'émotion et le plaisir.
Les inquiétudes, les tremblements, laissaient place dorénavant à des sentiments et des motivations plus concrètes. Ils s'aimaient d'une telle intensité que les mots n'avaient plus leur place, seuls comptaient les gestes et les attentions.

Pourtant, Wakumbë finit par rompre le charme, les laissant tous deux chancelants et à bout de souffle.
Les yeux clos, Niila laissa retomber son visage sur le torse du Chemenn, la joue contre le tissu fin. Elle entendait son cœur battre furieusement, comme bouillonnant après une éruption volcanique et ne put réprimer un sourire, lorsqu'elle se rendit compte que son propre cœur y faisait écho.
Cet instant était à la fois paisible et frustrant. Elle aurait voulu continuer leur étreinte, mais jugea que le jeune homme avait eut raison de calmer leurs ardeurs avant qu'ils ne puissent plus faire marche arrière. Dans la découverte de ses émotions, Niila en aurait été bien incapable.
Elle sentait toujours la fièvre en elle, mais la sérénité que Wakumbë leur imposait soudain lui fit du bien.
Ils restèrent un long moment, sans briser le silence, écoutant sensiblement le souffle de l'autre dans la pénombre.

Avec douceur, il toucha sa nuque en une caresse subtile, comme s'il avait peur de la briser, et la jeune femme dû se faire violence pour retenir la myriade de frissons qui lui parcouraient le corps dans sa totalité. Puis, comme si cela était devenu une habitude, le Chemenn se mit à caresser son dos, dessinant quantité de symboles dont lui seul avait le secret.
Elle était de toute façon trop épuisée et trop troublée pour réfléchir à un quelconque sens que ses mots pouvaient avoir, quand bien même il traçait des lettres et non des dessins sur son dos.

Alors qu'elle s'amusait à calquer sa respiration sur la sienne, Wakumbë reprit la parole. Sa voix était basse et sérieuse, comme s'il venait de beaucoup réfléchir, et qu'il était sur le point de proclamer ses conclusions. Elle l'écouta, avant de tourner son visage vers lui, posant alors son menton sur le dos de ses deux mains, toujours à plat sur la poitrine du Chemenn.

Elle se força à songer au sens véritable de ses paroles, avant de tenter une réponse.

- Ce n'est pas idiot, murmura-t-elle. Hier nos regards se croisaient, aujourd'hui nos lèvres s'unissent. Je pense que n'importe qui aurait du mal à réaliser cela, moi la première.

Sur ses mots, elle se blottit un peu plus contre lui, reposant sa joue sur le tissu fin recouvrant le torse du jeune homme. Sa main traça une courbe le long de ses cotés et glissa jusque sa taille. Là, elle saisit le tissu entre ses doigts et le fit remonter jusqu'à se que sa main trouve une faille et puisse s'engouffrer sous la tunique.
La peau de Wakumbë était brûlante et Niila se contenta de caresser lentement sa peau avant de poser sa paume immobile contre lui.

- Je nous croyais pourtant amis, reprit-elle avec sérieux. Si pour toi nous ne le sommes plus, alors que sommes nous ?

Des amis pouvaient-ils être un couple ? Elle n'en avait pas la moindre idée, mais les sentiments devaient bien provenir d'un premier statut non ? Que pourrait-elle dire à Khilmari ? Que Wakumbë était son ami. Il le savait déjà, cependant le Chemenn avait raison : amis ne semblait plus être le terme approprié pour définir ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Beaucoup de choses avaient changé.
Elle aurait souhaité pouvoir se voir de l'extérieur, de la même façon qu'elle pouvait observer ces couples qui déambulaient dans le clan. Peut-être qu'une autre vision plus subjective, leur permettrait de faire le point.
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Ce qui permettait au Chemenn de garder confiance en ce qui l'unissait à Niila, au-delà de leurs sentiments, c'était le fait qu'ils puissent s'enlacer mais également se parler. Bien souvent il avait entendu les échos des étreintes nocturnes de quelques compagnons. Si ces relations étaient passionnées, elles n'avaient pas la profondeur de celle qu'il partageait désormais avec Niila. Wakumbë se réjouissait de pouvoir lui parler, de lui ouvrir son cœur sans crainte, sachant qu'elle l'écouterait jusqu'au bout, et que cela fonctionnait dans les deux sens. Le jeune homme sentait qu'il était désormais une oreille attentive à son égard, pouvant se faire discrèt et silencieux en cas de besoin. Combien d'autres couples pouvaient se permettre une telle confiance, une telle écoute ? Les mots que tous deux partageaient étaient au moins aussi forts et intimes que leurs étreintes.

Encore émue par ce baiser qui les avait laissés pantelants et essoufflés, Niila prit le temps de retrouver son calme. Wakumbë sentit qu'elle modifiait légèrement sa position, s'appuyant confortablement sur son torse comme si celui-ci était un oreiller. Le jeune homme appréciait cette habitude qu'elle avait prise, à toujours se blottir contre lui. Cette simple proximité, si elle n'avait rien de sensuel, suffisait à le faire se sentir bien. Face au silence de Niila, il comprit qu'elle prenait elle aussi le temps de réfléchir avant de lui répondre. Wakumbë savait être patient, aussi respecta-t-il son mutisme. Sans qu'il s'en rende compte, ses doigts continuaient de tracer des arabesques incompréhensibles sur le dos de la jeune femme, effleurant ses formes au-dessus de sa longue tunique. Son index arpentait son corps, devinant la ligne des ses omoplates, le creux de son dos, avant de deviner l'échancrure de ses reins. Lui-même ignorait quels symboles il gravait sur sa peau du bout de ses doigts, peut-être étaient-ce des runes oubliées, aperçues sur l'un des parchemins de Joboma, de nombreuses années auparavant.

Enfin Niila s'exprima, lui offrant une réponse qui le laissa muet. Elle avait su trouver les mots exacts pour résumer ce qu'ils vivaient. Un sourire apparut sur le visage du jeune homme. Niila parlait peu, mais lorsqu'elle le faisait, cela valait la peine de l'écouter. Oui, il était normal qu'ils aient du mal à comprendre, sinon à réaliser ce qui leur tombait dessus sans prévenir. Si on lui avait dit quelques semaines plus tôt qu'il tomberait amoureux, Wakumbë ne l'aurait pas cru. Mako avait beau lui répéter que ça finirait par lui arriver à lui aussi, le Chemenn avait toujours rejeté ses affirmations d'un haussement d'épaules désabusé.

A travers sa réponse, Niila lui rappelait qu'ils étaient deux à découvrir ce nouvel horizon. Si les événements semblaient surprenants pour lui, ils ne l'étaient pas moins pour elle. Alors qu'il pensait à tout ça, la jeune femme s'était davantage blottie contre son torse. D'une main aventureuse, elle avait remonté le bas de sa chemise de lin, pour la glisser sur sa peau. Ce premier contact le fit frissonner de surprise, puis sourire. Niila avait le don pour oser agir sans se soucier de ses réactions. Un moment, il avait craint qu'elle se borne à lui demander s'il était d'accord avant de faire quoi que ce soit – comme ç'avait été le cas pour leur premier véritable baiser. Mais de toute évidence, la jeune potière comprenait que demander l'autorisation était inutile. Ils se découvraient peu à peu, prenant leur temps, savourant chaque instant. S'il l'avait pu, Wakumbë aurait certainement imité la jeune femme, mais celle-ci ne portait qu'une tunique, ce qui l'empêchait de s'enhardir.
La main de Niila caressait doucement son ventre, ses hanches. Finalement ses doigts s'immobilisèrent, se soulevant au rythme de sa respiration. Elle prononça quelques mots, qui le laissèrent pensif. Repliant un bras derrière a tête, Wakumbë posa son autre main au creux du dos de la jeune femme. A nouveau, Niila avait mis le doigt sur une question qui le taraudait depuis un moment.

En premier lieu, il fut soulagé de voir que la jeune femme n'avait pas interprété de travers sa dernière phrase. A plusieurs reprises, Niila s'était montrée extrêmement fragile en comprenant mal ce qu'il essayait de dire, ou en lisant dans ses mots l'inverse de ce qu'il essayait d'exposer. Mais désormais, elle semblait plus assurée et lui répondit avec sérieux, sans remettre en doute son affection. Dans un premier temps, Wakumbë avait craint qu'elle n'interprète mal ses propos. Mais non.

« Nous sommes toujours amis » , répondit le jeune homme. « C'est juste que quelque-chose d'autre s'est rajouté par-dessus ça. Quant à savoir ce qu'on est exactement... et bien... » 

Wakumbë s'autorisa le temps de la réflexion. Qu'étaient-ils maintenant ? Certes, ils étaient toujours amis : cette amitié n'avait pas disparu. Il la sentait luire dans sa poitrine, comme un lien durable et solide. Le jeune homme savait que chaque individu pouvait être une multitude de choses à la fois en fonction de ses relations : un père, un frère, un mentor, un époux, ou encore un ami. Il pouvait, pouvait endosser des dizaines de rôle sans en ressortir changé. Mais pouvait-on vraiment être plusieurs choses à la fois pour une seule personne ? C'était la question qui lui brûlait les lèvres. Wakumbë ignorait s'il était désormais l'ami et l'amant de Niila. Pour une raison qui lui échappait, le terme « amant » lui déplaisait, peut-être parce-qu'il avait l'impression qu'il était obligatoirement lié à une multitude de relations. Pouvait-on être l'amant d'une seule personne dans toute sa vie ? Peut-être qu'il se faisait des idées après tout, et que le terme ne posait aucun problème à Niila. Mais le mot « amant » était trop imparfait, et était suivi de tout un tas de connotations qui lui déplaisaient.
Dans tous les cas, Wakumbë pouvait parler de « couple ». Car si une chose était absolument certaine, ce devait être celle-ci : lui et la jeune femme formaient un couple. Un couple encore hésitant, car à ses débuts, mais un couple tout de même. Les plus mauvaises langues railleraient peut-être leur niaiserie, mais Wakumbë s'en fichait pas mal. Espérant que cela l'aiderait à y voir plus clair, le jeune homme s'efforça de regarder leur relation d'un point de vue extérieur. Niila et lui passaient du temps ensemble, avaient eu plusieurs discussions en tête à tête, et s'aimaient sincèrement. Ils partageaient déjà bien plus que la plupart des couples qui se forment à la va-vite. De cela, Wakumbë en était certain. Mais était-il trop tôt pour parler de « couple » ? Etrangement, il était plus facile de parler de ces choses là lorsque l'on était adolescents. Adultes, tout prenait un sens bien plus fort et concret. Valait-il mieux parler de duo, de tandem ? Non, ces termes non plus ne convenaient pas.

Comme cela l'agaçait, Wakumbë ne put retenir le grognement qui lui échappa. Que les choses étaient compliquées ! Pourquoi n'existait-il pas un mot générique ?

« Tu es mon amie, ma confidente, mais aussi mon « âme-soeur ». Je crois que c'est ça qu'on dit, quelque-chose dans ce goût-là... »  Le jeune homme s'empourpra, car il était toujours gênant d'énoncer de genre de vérités à voix haute. Heureusement, l'obscurité dissimulerait à Niila ses joues rougies. « Mais effectivement, aux yeux des autres, il vaut mieux éviter de nous décrire comme étant des « amis », ça porterait à confusion. Les amis ne  batifolent pas dans le noir ou dans les sources chaudes... » 

Un petit rire nerveux lui échappa, et il ajouta finalement :

« Ca reste étrange à dire, mais je crois qu'on pourrait parler de « couple ». Enfin, il est encore tôt pour s'exprimer comme ça bien sûr, mais je crois que c'est ce le terme qui convient le mieux. A la rigueur... »  il poursuivit plus doucement, effleurant l'épaule de Niila du bout des doigts, comme s'il n'osait pas y apposer un contact plus ferme : « Le terme n'a pas tellement d'importance, et je me fiche bien de savoir ce qu'on pourra dire sur nous. Même s'il est sûrement aussi un peu tôt pour parler de « nous », enfin... par Eliwha, que c'est compliqué ! »  Wakumbë laissa retomber sa main, fermant les yeux comme pour y voir plus clair :  « Tu veux un terme qui conviendrait davantage que celui d' « amis » ? Très bien. C'est très niais, très fleur bleue, mais tant pis. Je crois qu'on peut dire que nous sommes des « amoureux », voilà. Même si aucun adulte n'emploie plus cette expression. » 

Il laissa quelques secondes s'écouler avant d'ajouter, dépité d'avoir autant de mal à régler le problème :

« Bon sang. Tout mon apprentissage de Chemenn aura été bien plus facile que répondre à cette question. » 
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Blottis l'un contre l'autre, dans l'obscurité rassurante de la tente de Wakumbë, tout n'était que sérénité et plénitude. Niila n'avait besoin de rien d'autre que de la présence de Chemenn. Elle aimait se lover contre son torse, estimant que là était sa place, au plus près de son cœur, toujours.
La chaleur du jeune homme se répandait à travers le fin tissu de sa tunique, sur le visage de Niila, et cette dernière savourait ces moments partagés comme s'ils étaient de précieux trésors.
Leurs conditions de vie étaient hostiles et compliqués, vivre dans un froid glacial demandait beaucoup d’énergie, de rigueur et surtout de solidarité. Alors la jeune femme profitait de chacun des moments passés avec le Chemenn comme s'il était le dernier.

Pourtant, cela ne l'incitait pas à forcément à tout précipiter. Au contraire, ils prenaient leur temps, savourant chaque seconde, chaque contact, découvrant petit à petit ce qu'ils souhaitaient et ce qu'ils aimaient l'un chez l'autre.
Et tout ceci ne se limitait pas qu'aux gestes, leurs paroles aussi, prenaient de plus en plus d'ampleur. S'ils s'étaient promis de ne plus se séparer dans la source des semaines plus tôt, les confidences qui avaient franchis leurs lèvres ce soir là avaient une autre teinte. Bien plus concrètes, bien plus tangibles. L'un comme l'autre se questionnaient beaucoup de toute cette nouveauté, mais l'un comme l'autre trouvait ses réponses dans les regards, les sourires, et les baisers partagés.
Wakumbë possédait ce don, d'apaiser Niila et de lui donner confiance en l'avenir.

Ce soir là se posa justement la question de savoir ce qu'ils étaient véritablement l'un pour l'autre. Aucun des deux n'avait pu voir arriver ces sentiments, aucun des deux ne s'y attendait. Et cet amour naissant les laissait parfois dans le flou, car l'un comme l'autre le vivait pour la première fois.
Oui, il était normal de se poser des questions, il était normal de tenter des expériences et d'en discuter.
Certes, ils étaient toujours amis mais pas que. Leur relation s'était étoffée, et l'amitié avait donné naissance à l'amour, l'amour à la confiance mutuelle, et cette même confiance à ce sentiment d'idéal l'un de l'autre.

A travers la respiration calme de Wakumbë, Niila perçut qu'il réfléchissait. Contrairement à elle qui agissait plutôt à l'instinct, le Chemenn paraissait presque à l'aise de se plonger dans diverses réflexions les concernant alors que la jeune femme devait se faire violence pour trouver des réponses. Amis, confidents, couples, « nous », âme-soeurs...tout ceci lui paraissait extrêmement abstrait. Elle aussi se moquait bien de ce que les autres penserait, elle supporterait les railleries s'il y en avait et les remontrances tout autant. Mais il fallait bien trouver quelque chose à dire à leur sujet ?
Elle n'aimait pas vraiment le concept d'âme-soeur...lui rappelant avec vivacité ces Dieux déchus errant sans but, mais elle ne s'offusqua pas que lui en parle. De la même façon, elle ne prit pas ombrage lorsqu'il avoua que les considérer comme une couple était un peu précipité.
Au yeux de Niila, c'est pourtant ce qu'ils étaient. Un couple. Fragile et timide certes, mais bien présent.

Il lui effleura l'épaule et elle ferma les yeux un bref instant avant d'écouter la suite. Elle fut surprise de voir que le jeune homme tâchait de garder un aspect très viril et masculin, ne souhaitant pas user de mots niais et romantiques. Des amoureux apparaissait pourtant comme le terme le plus vrai pour la potière. Comment appeler autrement deux personnes qui s'aiment ?
Elle se permit cependant de rire doucement aux dernières paroles du Chemenn.
Tout ceci était fort complexe, elle ne pouvait le nier, elle-même était un peu perdue alors pouvait-elle lui en vouloir d'exposer ses idées alors qu'elle lui avait posé la question ?

Amusée, elle déposa un baiser sur le menton de Wakumbë avant de reposer sa tête sur sa poitrine. La jeune femme remonta un peu plus la tunique du Chemenn de façon à ce que son visage soit en contact direct avec sa peau.
Sa main libre jusqu'à présent se cala contre sa taille, tandis que l'autre dessinait du bout de l'index les lignes de ses côtes. Les yeux clos, elle huma l'odeur qui se dégageait de la peau du jeune homme, y détectant un léger parfum de miel et de genièvre. Tel un félin docile, elle frotta avec douceur sa joue sur la peau douce et chaude de Wakumbë, avant de prendre la parole à son tour, d'une voix basse et timide.
Elle ignorait la signification de « batifoler » et la laissa de côté. Khilmari le lui expliquerait sûrement si elle le lui demandait. Elle préféra de loin lui donner également son point de vue sur ce qu'ils représentaient à ses yeux.

- Je me moque bien de ce que les autres diront de nous. Je ne mentais pas lorsque je t'ai promis que tu ne me perdrais pas. Et tant pis aussi, s'il nous est impossible de définir ce que nous sommes exactement l'un pour l'autre. L'important est que « nous sommes » non ?

Elle soupira, hésitante sur la suite car tout lui sembla extrêmement confus et elle se demanda si elle arrivait simplement à faire comprendre au jeune homme sa façon de voir les choses. Sa main cessa tout mouvement et elle se redressa légèrement pour faire face au Chemenn.

- Tu es mon idéal tout simplement. La seule personne que je suis faite pour aimer...

Une personne comme elle, recueillie par le clan. Une personne qui s'était faite toute seule, faisant fi de son passé. Forte de ses convictions et les joues rougies par cet aveux, elle laissa retomber son visage contre sa peau avant d'expirer lentement.
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Niila recueillit sa réponse dans un silence pensif, de sorte que le jeune homme ignorait si elle partageait ses théories hésitatantes. Wakumbë s'en voulait un peu de rejeter sans le vouloir des appellations qui conviendrait peut-être très bien : le terme « amoureux », notamment. Il avait senti Niila se raidir quand il avait énoncé son avis sur la question. Le Chemenn savait bien que ce mot correspondait à la perfection à ce qu'ils étaient maintenant, mais il avait si longtemps banni ce vocabulaire qu'il était incapable de l'accueillir à bras ouverts. S'il ne doutait pas d'y arriver un jour, ne serait-ce que pour rendre les choses plus claires et crédibles pour Niila, Wakumbë savait que ça prendrait un peu de temps. On ne pouvait pas refouler tout un tas de choses pour leur souhaiter la bienvenue le lendemain. Mais pour elle, il ferait cet effort.

Visiblement, les difficultés qu'il avait à trouver une appellation amusaient beaucoup la jeune femme. Niila laissa échapper un petit rire et déposa un bisou sur son menton. Wakumbë sourit à son tour. Subitement, il se sentait prêt à résoudre les questions les plus existentielles du monde entier, s'il le faisait avec Niila à ses côtés. La jeune femme remonta davantage le bas de sa chemise, et le contact de sa joue sur sa peau nue le fit frissonner. Les mains de Niila se posaient sans gêne sur sa peau, redessinant les lignes de son torse.

Si Wakumbë hésitait encore à parler d'eux en tant que « nous », cela ne semblait pas déranger la jeune femme. Cela l'incita à se demander s'il freinait trop les choses : peut-être qu'après tout il n'y avait aucun problème à parler de couple ou de « nous » dès à présent. Cela lui venait à l'esprit de manière intuitive, et de toute évidence c'était aussi le cas pour Niila. C'était peut-être le signe que les choses devaient aller en ce sens. Le Chemenn comprit qu'il se prenait trop la tête pour pas grand chose, et décida de lâcher du lest. Niila semblait penser la même chose, et chacun de ses mots lui fit chaud au cœur. Oui, les mots n'avaient aucune importance : seul ce qu'il y avait entre eux deux importait. Du moment qu'ils continuaient d'être ensemble et à partager tous ces moments, tous ces sentiments, ils pouvaient bien se définir de n'importe quelle manière. Les mots n'étaient finalement que des étiquettes que les hommes collaient sur les choses pour se référer à la réalité. Mais celle-ci ne cessait pas d'exister ou ne changeait pas en fonction des mots utilisés. Niila avait raison.

Wakumbë pensait que la jeune femme avait terminé de lui répondre, pourtant Niila s'appuya sur son torse pour se redresser légèrement. Le Chemenn sut instinctivement qu'elle allait dire quelque-chose de spécial, et son attention fut entière lorsque la potière reprit. Ses mots le touchèrent sincèrement, et Wakumbë sentit son cœur manquer un battement. Stupéfait, il perçut le mouvement de Niila, qui reposait sa joue sur son torse avec précipitation. Manifestement, cette déclaration l'avait émue autant que lui.

« Niila, je...  » 

Mais que répondre à cela ? Incapable de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'il ressentait, Wakumbë se contenta d'enlacer la jeune femme et de la serrer fort contre lui, espérant lui transmettre tout ce que ses paroles avaient déclenché en lui.
Un idéal. Le terme lui semblait bien exagéré, et il voyait difficilement comment quelqu'un de sain d'esprit pouvait avoir pour idéal une personne telle que lui. Ses défauts étaient nombreux, Niila ne les voyait-elle donc pas ? Wakumbë se fit la réflexion que ses sentiments à son égard la poussaient à l'idéaliser un peu trop. Peut-être finirait-elle par se lasser de son manque d'organisation et des remarques acerbes qui lui échappaient les mauvais jours. Sans oublier sa mauvaise foi... cependant, le jeune homme interrompit le fil de ses pensées. Lui-même adorait les défauts de Niila, alors qu'elle devait probablement ne pas les aimer ou s'en agacer. Peut-être que la réciproque était vraie ? Peut-être que c'était ça aussi, l'amour. Apprendre à aimer ce que les autres détestaient.

Et que penser de sa dernière phrase ? La seule personne que je suis faite pour aimer. Cela voulait dire beaucoup. Niila semblait être persuadée qu'elle ne pourrait jamais aimer personne d'autre puisqu'elle ne pouvait aimer que lui. Tous deux étaient liés par quelque-chose qui les dépassait. Peut-être était-ce du à leurs histoires, semblables sur bien des points. En un sens, tout ça était logique et compréhensible : combien de fois Mako lui avait-il répété qu'il faudrait qu'il se trouve quelqu'un d'aussi « égaré » que lui ? Par son passé et sa solitude, Niila lui ressemblait beaucoup. Finalement, peut-être que leur union avait été inscrite parmi les étoiles depuis de longues années déjà, et que ce qu'ils prenaient pour un heureux hasard de cœur était en vérité l'application d'un dessein qu'ils ne contrôlaient pas. Les astres riaient peut-être de les voir si hésitants et tâtonnants. Si leur relation coulait de source, alors ils n'avaient pas à s'en faire.

Wakumbë aurait pu en rougir, mais ça lui faisait simplement plaisir. Une vague de tendresse le submergea, et il serra Niila contre son cœur, savourant leur chaleur mutuelle. Peu importe ce que cela signifiait, si cela avait été inscrit dans les étoiles ou au creux des glaciers. Ils s'aimaient, et c'était tout ce qui comptait. Niila avait raison, à nouveau. Tous deux étaient trop semblables pour que cela se passe autrement. Tôt ou tard, ils se seraient rapprochés.

« Je crois que je ne me féliciterai jamais assez d'avoir cassé ce fichu bol...  » 
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Les aveux. Cela n'avait jamais été le fort de Niila. Dire clairement ce que l'on ressent, voilà bien des années que Khilmari essayait d'apprendre cela à la jeune femme. Mais celle-ci semblait la plupart du temps hermétique aux sentiments. Pourtant, elle en éprouvait beaucoup, peut-être même plus que la plupart des gens. Dotée d'une sensibilité artistique, Niila voyait le monde différemment et tout ce que ces yeux percevait lui arrivait en plein cœur, décuplé.
A fleur de peau, constamment, c'était à la fois fascinant et éreintant d'être à ce point tiraillée entre ses émotions. Cette constance, avait eut tendance à augmenter ces dernier temps, avec la présence de Wakumbë.

Elle voyait le Chemenn tel qu'il était vraisemblablement, sage,calme et introverti. Et dans ses inquiétudes, peut-être par défense, il usait d'humour lorsqu'elle utilisait l'agressivité. Elle l'enviait pour ça, autant que pour sa capacité à porter une attention particulière à son image. A coté, elle sentait naturelle et presque « sale ». C'était un peu fort, mais lorsque son regard tombait sur les femmes du clan, pour la plupart relativement coquettes, Niila se trouvait moche et mal apprêtée.
Elle avait beau faire, elle ne parvenait pas à prendre mieux soin d'elle.En dehors de l'hygiène classique, elle n'était pas du genre à porter des perles, à élaborer de jolies coiffures, à maquiller sa peau pâle. Non, Niila demeurait telle qu'elle sans jamais espérer être remarquée par quelqu'un.

Wakumbë était tombé amoureux d'elle et elle se demandait encore par quel miracle il avait pu s'intéresser à elle. Peut-être étaient-ils liés par une force supérieure, peut-être que leur histoire était écrite quelque part ?
Niila se demandait si elle devait changer, faire des efforts pour correspondre peut-être un peu plus, à ce qu'il attendait d'elle ? Mais qu'attendait-il vraiment ?

Elle sentit les bras de Wakumbë l'enlacer fermement et se blottit un peu plus contre lui, les yeux clos, et le cœur chargé d'émotion et de bien-être.
Comme elle aurait voulu que la nuit n'ai jamais de fin, que le temps s'arrête, juste pour eux. Elle aurait pu passer toute sa vie dans ces bras solides qui paraissaient ne jamais vouloir la lâcher.

Elle pouffa sous sa dernière phrase, comprenant pour la première fois un des sous-entendus de Wakumbë. Ainsi, il se félicitait d'être venu la voir, cette toute première fois après avoir cassé son bol.
Elle se souvint alors, de leur repas partagé, qui étrangement s'était déroulé avec moins d'appréhension que le dernier, de leurs mots échangés, de sa timidité et du Chemenn qui paraissait parler pour deux.
Ils avaient fait connaissance, elle lui avait offert de la tisane pour l'aider à mieux dormir, et elle se demanda ce soir là, si cela avait eut l'effet escompté. Ils s'étaient promené dans la nuit, la neige et la Lune pour seuls témoins et ils s'étaient amusé. Niila avait découvert la bataille de boules de neige et par la même occasion, qu'elle n'était pas douée pour cette activité.
Son sourire s'élargit sur le torse de Wakumbë au souvenirs de ces moments, les tous premiers de leur relation.
Elle se souvenait que déjà, à cette époque, le Chemenn la perturbait. Était-elle déjà amoureuse ? Non, ce n'était pas ça. Juste intriguée peut-être qu'une personne aussi belle vienne lui parler ?

- Et moi je me félicite de ne pas avoir suivi la voie de Khilmari en devenant chasseresse, murmura-t-elle sans se rendre compte que ce qu'elle venait de dire était drôle.

Ce sont les spasmes liés au rire de Wakumbë qui lui en firent prendre conscience. Elle releva la tête, incapable de toute façon de la garder sur le torse du jeune homme qui la secouait en riant aux éclats.
Incrédule, elle le fixa dans le noir avant de l'imiter. S'imaginer elle-même chasseresse avait quelque chose de comique, elle devait bien l'avouer et le Chemenn saisit au pied levé l'occasion de se moquer d'elle.

Quand ils se furent enfin calmés, elle se lova à nouveau contre lui sans bruit, ses mains relevant encore plus la tunique qui l’empêchait de savourer le velouté de sa peau d'albâtre.

- Retire la, finit-elle par demander doucement.

Cet ordre, simplement prononcé redonna à l'atmosphère le caractère sérieux qui les étreignait depuis le début. Timidement, elle ajouta un «  s'il te plaît » hésitant.
Wakumbë ne s'exécuta pas dans l'immédiat, comme s'il réfléchissait aux conséquences que ce geste pourrait avoir. Niila n'en voyait aucune malheureuse, ils avaient déjà été en contact dans la source et elle-même était nue ce soir là. Elle voulait juste retrouver ces sensations, ces frissons de sentir sa peau contre la sienne.
Lorsqu' enfin il se décida à bouger, elle l'aida à retirer son vêtement et se hissa légèrement plus haut contre son torse, plaçant son visage à la base de son cou. Elle huma son parfum et accueillit un tremblement qui la secoua de la tête aux pieds alors qu'elle se serra contre lui.

- Ta peau est si chaude, murmura-t-elle lentement avant de déposer un tendre baiser dans son cou.

Niila sentait son propre corps se soulever sous la respiration de Wakumbë, comme si sa propre vie, n'était que l'éternelle continuité de la sienne.
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Sans le vouloir, Wakumbë avait ouvert les portes de sa mémoire. Les souvenirs affluaient les uns après les autres, lui donnant la possibilité de se remémorer les premiers instants qu'il avait pu partager avec Niila. Il a revoyait, s'inclinant bien bas en le saluant le soir où il était finalement resté dîner chez elle. Le jeune homme souriait en se rappelant comment ils étaient distants et étrangers l'un pour l'autre, au tout début. La jeune femme avait eu quelques difficultés à le tutoyer et à faire de lui un ami, tant elle était gênée et timide. Mais les frontières étaient finalement tombée, leur permettant de faire davantage connaissance. Wakumbë aurait aimé pouvoir dire que, dès les premiers instants, il avait compris que Niila serait celle qui le tirerait de son sommeil dogmatique, mais il eut l'honnêteté d'avouer que ce n'était pas le cas. Rapidement, la jeune potière avait su l'intriguer, retenir son attention sans qu'il soit obligé de faire un effort pour ne pas paraître désintéressé. Car c'avait été le cas dans un premier temps : Wakumbë s'était obligé à sourire et à être aimable, obéissant à la politesse, alors qu'il souhaitait uniquement récupérer un bol et retourner sous sa tente pour manger. Aujourd'hui il en éprouvait quelques remords. Il ignorait à l'époque que Niila parviendrait à le toucher à ce point.

Et puis la conversation était devenue plus sérieuse et intime, et tous deux s'étaient trouvés des points communs qu'ils ne partageaient avec personne d'autre. Peut-être était-ce à partir de ce moment que Wakumbë avait commencé à éprouver de l'affection pour la jeune femme, celle que l'on ressent envers quelqu'un qui a traversé les mêmes épreuves. D'inconnus, ils étaient devenus amis. La distance et le manque d'occasions de se revoir aurait pu lui faire oublier cette soirée, mais l'inverse s'était produit. Le visage de Niila avait hanté ses pensées, lui rappelant la simplicité avec laquelle ils s'étaint livrés l'un à l'autre – encore que lui-même en avait peu dit. Il avait alors ressenti une affection sincère pour la jeune femme, affection qui n'avait fait que grandir même en son absence. Puis était arrivé ce voyage à Îleglace, où il avait sauté sur l'occasion afin de passer à nouveau du temps avec elle. Ces retrouvailles avaient été mitigées : Wakumbë avait clairement senti que quelque-chose avait changé, sans pouvoir dire où, quand, ni comment. Les choses étaient étranges, difficiles à comprendre pour lui comme pour Niila : aucun n'avait jamais ressenti ça auparavant. Stupidement, Wakumbë avait cru que son affection était inadéquate ou, pire encore, que Niila lui répondait par une froide indiférence. Puis, tout avait fini par devenir clair, pour tous les deux. Aux conversations houleuses avaient suivies les étreintes d'une tendresse infinie.

Il devinait que Niila se remémorait elle aussi l'évolution du lien qui les unissait. Les choses s'étaient faites naturellement, avec patience et sans précipitation. Tous deux voulaient que cela fonctionne, et ils tenaient trop l'un à l'autre pour tout gâcher. Cela les poussait à la prudence et à la douceur. Wakumbë s'en arrangeait très bien. Leurs sentiments grandissaient patiemment. Lorsque leur amour n'était encore qu'à l'aube de sa vie, tous deux avaient commis des erreurs, prononcés des mots maladroits sur le coup de la colère ou du doute. Les choses étaient plus posées désormais, signe que leur affection mutuelle avait grandi depuis les premiers balbutiements.

Subitement, Niila rompit le silence en répondant à sa dernière remarque. Wakumbë fut tiré de ses pensées et ramené à la réalité en quelques secondes, avant d'être pris d'un fou rire. Son hilarité allait croissante et secouait sa poitrine, ce qui incita la jeune femme à se reculer légèrement. Toutefois Niila riait elle aussi, de sorte qu'il n'avait pas à craindre qu'elle pense qu'il se moque d'elle. Enfin, peut-être se moquait-il un peu...
Le corps parcouru de soubressauts, Wakumbë finit par croiser les bras sur son ventre en espérant que cela l'aiderait à se calmer.

« Toi ? Chasseuse ? »  Il riait tant que son souffle lui manquait. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'il puisse poursuivre : « Chasseuse ?! On se nourrirait exclusivement de légumes ! Tu vises tellement mal ! » 

Incapable de s'arrêter de rire, le jeune homme plaqua un poing devant sa bouche, essayant d'amoindrir le son de son hilarité. Le simple fait d'imaginer Niila armée d'une lance ou d'un arc était tout bonnement hilarant. Même avec un bon entraînement, la jeune femme aurait été difficilement crédible dans un tel rôle. Des larmes perlaient au coin de ses yeux, et quand Wakumbë se fut suffisamment calmé, il les essuya d'un revers du poignet. Leur sérénité retrouvée, Niila se lova à nouveau entre ses bras, remontant sa tunique centimètre par centimètre. Wakumbë commençait à se demander si elle arrêterait de dévoiler son torse un jour, jusqu'à ce qe la jeune femme lui offre une réponse d'elle-même. Niila lui demanda – fort poliment au demeurant – d'ôter sa chemise, ajoutant un « s'il-te-plaît » timide. Sans cela, sa requête aurait eu l'apparence d'un ordre. Le Chemenn eut un moment d'hésitation, alors que les dernières traces d'hilarité disparaissaient subitement. Mais il aimait sentit la peau de la jeune femme sur la sienne, savourant la douceur de ce contact pourtant anodin. Wakumbë s'exécuta donc, se redressant pour se dévêtir plus facilement. Il fut amusé de voir comment Niila l'y aidait, comme si elle avait hâte que cette dernière épaisseur de vêtement disparaisse.

« J'imagine que je devrais m'estimer heureux que tu ne me l'aies pas enlevée de force cette fois-ci » , lâcha-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Niila se blottit davantage contre lui, déposant un baiser dans le creux de son cou. Instinctivement, il la repris dans ses bras et posa son menton sur les cheveux de la jeune femme. Malgré tout, il s'autorisa un sourire moqueur en poursuivant :

« Enfin bon... la « sécurité » passe avant tout, même la pudeur ! » 

Wakumbë eut un léger rire, comme s'il se moquait de sa propre bêtise. Niila avait raison, il avait été idiot d'inventer une telle excuse. Le jeune homme savait désormais qu'elle désirait sa présence et ses bras autant que lui désirait les siens. Il aimait cette nouvelle complicité qui était en train d'apparaitre entre eux, cette entente décomplexée. Wakumbë ignorait s'il aurait été aussi à l'aise s'il ne faisait pas  aussi noir. Tandis qu'il déplaçait légèrement son dos pour s'installer plus confortablement, sa jambe frôla celle de Niila, et il se raidit comme s'il venait de commettre une faute répréhensible. Après un court instant d'hésitation, il reposa sa jambe où elle se trouvait. Le contact du mollet de Niila sur le sien était chaud et doux, et il s'obligea à se détendre. Wakumbë ferma les yeux et inspira calmement, se concentrant sur les battements du cœur de la jeune femme, qu'il pouvait sentir comme s'ils étaient les siens.

« On ne peut pas franchement dire que ta peau soit glacée non plus, tu sais.  » 

Et c'était vrai. Sous ses mains ou contre sa peau, le corps de Niila semblait bénéficier d'une chaleur agréable, comme s'il était animé par un soleil intérieur. Wakumbë se dit après coup que c'était peut-être un soleil comme celui-là qu'il sentait brûler dans sa poitrine à l'emplacement de son coeur, comme un brasier ardent. Cette nuit, tout n'était plus que miel et douceur.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime12/1/2015, 11:46

Lovée contre Wakumbë, Niila savourait la présence du Chemenn. Dans cette atmosphère paisible et détendue, la jeune femme avait l'étrange sensation que rien ne pourrait leur arriver, jamais. Rien ne viendrait gâcher leur belle histoire, aucun obstacle ne pourrait les empêcher de se retrouver, encore et encore.
L'esprit embrumé par de si jolies pensées, elle sourit à l'évocation du Chemenn sur la propre chaleur dégagée par son corps. Aux yeux de Niila, ce n'était en rien comparable. Elle ne parlait pas tant de la chaleur réelle et physique, la chaleur de Wakumbë avait une dimension bien moins tangible.
Il était le protecteur, le soleil qui fait fondre la glace, le soleil qui réchauffe le cœur et l'esprit par sa simple présence.
N'avait-il pas dégelé le cœur de neige de la jeune femme ?
Pouvait-elle lui expliquer sa façon de voir les choses avec simplicité ? Dans l'obscurité de la tente, elle se releva lentement pour essayer.

- Ce n'est pas ça, dit-elle tout bas.

Assise mais tournée dans sa direction, elle chercha à accompagner ses paroles de gestes qui pourrait l'aider à comprendre. Mais les verraient-il ?
Elle se tourna vers l'ouverture en haut de la pièce, pour s'assurer que la luminosité qu'elle leur offrait serait suffisante avant de reporter son attention sur lui.

- Vois le soleil, reprit-elle en mimant un semblant d'univers au dessus de la tête du Chemenn. Il rend tout ce qu'il touche bien plus lumineux, bien plus beau. Sa chaleur n'est pas qu'une hausse de température mais bien un état qui améliore notre quotidien.

Elle se tut subitement, convaincue que ses gestes désordonnés devaient la faire passer pour un chef d'orchestre complètement à fond dans sa symphonie. Secrètement, elle espérait à présent qu'il n'ait pas pu la voir dans cet état.
Avec un long soupir, elle finit par reprendre d'un voix plus basse encore.

- Ce que j'essaye de dire Wakumbë Flocon-Bleu, c'est qu'en dehors de ta peau chaude, ton rayonnement me touche et améliore ma vie....

Elle sentit ses joues rougir sous l'émotion et bredouilla un « voilà » peu convainquant, avant d'attraper l'épaisse couverture plus loin et de la déplier dans le but de les recouvrir tous les deux.
Elle s'allongea sur le dos à côté du jeune homme et recouvrit jusque sa tête avec la laine épaisse. Comment pouvait-elle avoir des discours aussi désordonnés et si peu compréhensibles. Elle comprenait mieux à présent que la situation ait dégénérée entre eux...Ce qu'elle racontait n'avait pas toujours du sens sous forme de mots.
Comme c'était compliqué...comme elle lui enviait sa facilité à dire les choses en toutes circonstances...
Elle glissait ses mains à plat sur son visage, le masquant en plus de la couverture, n'osant plus dire un mot.

La chaleur de leur deux corps côtes à côtes, formaient comme un cocon tiède et protecteur. Niila entendit le bruissement du tissu en même temps qu'elle sentit le mouvement du Chemenn se tournant vers elle.
Elle n'osait plus bouger et se contenta de croiser ses pieds. Tout ceci était véritablement ridicule. La jeune femme se sentait plus gênée par les paroles qu'elle était capable de prononcer que par le fait d'être à moitié nue avec lui.
N'avait-elle aucune pudeur ? Si bien évidemment....l'obscurité ambiante l'aidait dans ce sens voilà tout.

En outre, leurs peaux avaient déjà été en contact dans la source. Ce soir là, elle était entièrement nue et lui-même ne portait qu'un pantalon. Ils étaient resté longuement enlacés, blottis l'un contre l'autre et aucune des deux n'en avait éprouvé la moindre gêne...Alors pourquoi ce soir, les choses lui semblaient si différentes  alors qu'il y avait plus de tissu entre eux ?

Peut-être que leur relation avait trop évoluée ? Peut-être qu'à présent, son propre corps désirait bien plus ? Sinon comment expliquer ses sensations qui l'à plaçaient au bord du gouffre dès qu'il l'embrassait ? Comment expliquer, que sa peau se couvre de milliers de petites flammes brûlant chaque centimètre de son enveloppe charnelle ? Comment expliquer que son souffle se fasse plus court ? Que le besoin de le savoir contre elle se fasse plus intense ?
Devait-elle demander conseil à Khilmari ?
Sans savoir pourquoi, une intuition sortie de nulle part lui souffla que ce n'était peut-être pas la solution. Qui alors ?

La main du Chemenn la tira de sa rêverie en saisissant l'une des mains qui masquait son visage. Elle  le vit alors très proche d'elle, même si dans la pénombre elle avait du mal à discerner ses traits. Pourtant, ce simple contact la rassura instantanément. C'était Wakumbë après tout. Pourquoi cherchait-elle autant à se remettre en question ? A trouver des solutions à tout ?
S'il était la seule personne qu'elle était faite pour aimer, alors Nilla pouvait être la seule personne que Wakumbë était fait pour comprendre.

De cela au moins, elle était sûre.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime12/1/2015, 22:13

Sans trop se l'expliquer, Wakumbë avait l'intuition que Niila ressentait quelque-chose qu'elle ne parvenait pas à exprimer. Les mots semblaient fuir alors qu'elle s'efforçait de les rattraper, proies insaisissables. La jeune femme se débattait avec une chose qu'il n'arrivait pas à deviner. Niila avait accueilli sa dernière remarque en silence, de sorte que le Chemenn n'avait pas immédiatement compris qu'elle essayait de dire quelque-chose. Alors qu'il s'efforçait de se remémorer tout ce qu'il venait de dire, Wakumbë sentit plus qu'il ne vit Niila se redresser légèrement. Il entendit la couchette frémir sous son mouvement tandis qu'elle s'asseyait. Intrigué et attentif, il s'appuya sur ses coudes et attendit.

Ce ne furent tout d'abord que quelques mots maladroits et peu assurés, qui lui tirèrent un sourire attendri. Il y eut quelques bruissements, comme si Niila gesticulait pour apporter des précisions à son propos. Malheureusement, l'obscurité ne permettait pas à Wakumbë de clairement distinguer ses gestes. Toutefois, ses yeux s'y était suffisamment habitués pour qu'il puisse les deviner. La jeune femme tourna son visage vers l'ouverture au centre de la tente, lui offrant son profil aux traits délicates.

Puis vinrent d'autres paroles, usant d'artifices comme lui-même l'avait fait plusieurs heures plus tôt. Niila entreprit d'exposer la manière dont elle considérait le soleil, et le jeune homme ne put que hocher la tête. Les mots de la jeune femme trouvaient un écho en lui : tous deux partageaient le même point de vue. Le soleil réchauffait peut-être leurs peaux tout en empêchant le froid de les engloutir, mais son rôle ne se réduisait pas à cela. Il suffisait d'imaginer ce que serait leur vie sans l'astre solaire pour comprendre son importance : que serait une existence dépourvue de lumière ? Une vie de peine, sans aucune joie. Difficile d'envisager quelque-chose de plus triste. Vivre dans l'obscurité, pour toujours, sans qu'aucun brasier ne luise au-dessus d'eux, comme un vieux sage veillerait sur des enfants inexpérimentés. En un sens, le soleil leur était aussi nécessaire que les rennes ou les Chasseurs du clan. Ils étaient simplement trop habitués à le voir briller au-dessus de leurs têtes pour ne pas s'en rendre compte ou lui prêter attention.

Toutefois, Wakumbë voyait difficilement où tout ça allait les conduire : quel message Niila voulait-elle faire passer à travers cette métaphore ? Le jeune homme se laissait bercer au rythme des mots de la petite potière, attendant patiemment qu'elle le conduise où elle le voulait. Le Chemenn appréciait se laisser porter par le fil des pensées de la jeune femme, découvrir la manière dont ses idées se suivaient les unes après les autres. Pour lui faire comprendre, elle n'hésitait pas à utiliser de mots colorés et parfumés, chaleureux et lumineux. Il avait la sensation que Niila l'emmenait dans un monde plein merveilles à chaque fois qu'elle parlait. Pour une personne aussi terre à terre, la jeune femme pouvait se découvrir une âme de poète.

Elle soupira, avant de lâcher la conclusion de ses explications presque à contre-coeur, comme si elle n'était pas convaincue par ce qu'elle venait de dire. Silencieux, Wakumbë accueillit cette déclaration sans faire le moindre geste. Mais Niila se détournait, incapable de garder la tête haute après ces quelques mots forts en significations. Wakumbë la laissa se rallonger et tirer la couverture au-dessus d'eux, ne sachant comment réagir. Il poussa un léger soupir que Niila ne perçut probablement pas. Levant les yeux vers le plafond, Wakumbë vit que la neige parvenait à entrer à l'intérieur de la tente dans l'ouverture ménagée pour que la fumée du brasero s'évacue. Les flocons fondaient avant même de toucher le sol, disparaissant au cours des arabesques qu'ils esquissaient. Certains autres s'échouaient sur les braises sans un bruit. Malgré la présence de Niila qui réchauffait le haut de son corps, le jeune homme sentait que l'air fraichissait : il comprenait mieux pourquoi la jeune femme avait pris l'initiative de les en protéger.

«  Ce que j'essaye de dire Wakumbë Flocon-Bleu, c'est qu'en dehors de ta peau chaude, ton rayonnement me touche et améliore ma vie... » Le jeune homme comprenait que cette déclaration intimide Niila et qu'elle ressente l'envie ou le besoin de se couper du monde un instant. Tout ça trop fort, trop vivant pour être regardé en face. Wakumbë savait que la jeune femme n'avait pas prononcé son nom en entier par pur hasard : il s'agissait de donner du crédit à ses paroles, et tous deux savaient pertinemment que leurs noms complets permettaient de transmettre cette impression.
Pour ne pas céder à l'émotion qui lui nouait la gorge, le Chemenn s'obligea à se faire la réflexion que la déclaration de Niila n'était pas tellement différente de la sienne. Poterie ou soleil : leurs métaphores avaient toutes les deux la même signification. La jeune femme lui prouvait simplement à son tour qu'il était nécessaire à son bonheur, au même titre qu'elle l'était pour le sien. Le terme « rayonnement » n'était pas anodin. Wakumbë regrettait presque de ne pas y avoir songé plus tôt, tant il s'imposait maintenant avec une évidence déconcertante. L'un était la lumière de l'autre, et ils s'appaisaient mutuellement de cette manière. Partout où Niila allait, elle semblait entourée d'une aura lumineuse et agréablement réconfortante, comme s'il lui suffisait d'être « là » pour que les choses aillent bien. Wakumbë comprenait mieux maintenant pourquoi la vie semblait si fade en son absence. Il était simplement étonné d'apprendre que la réciproque était vraie.

Attendri, il se tourna vers la jeune femme, et constata qu'elle s'était enfouie sous la couverture. Avec douceur, il fit de même. Wakumbë fut aussitôt entouré par une chaleur agréable, qui réchauffa ses joues et ses épaules. Les crépitements des braises lui parvenaient de manière étouffée, comme si le cocon qui les protégeait du monde extérieur s'était encore renforcé. Dans cette grotte confortable, le parfum de Niila reprenait ses droits, chassant sa propre odeur. Comme la potière ne disait pas un mot, Wakumbë rompit le silence :

« Eh ? Ca va ? » 

Le jeune homme posa sa main sur l'épaule de Niila, et constata avec surprise qu'elle dissimulait son visage sous ses doigts. Le Chemenn usa de douceur pour récupérer ses mains et libérer sa figure. Pour toute réponse, la jeune femme poussa un gémissement de gêne. Wakumbë sourit en comprenant qu'elle était simplement mal à l'aise à l'idée d'avoir pu dire toutes ces choses. Leurs doigts liés se partageaient leur chaleur respective, et il caressait distraitement le dos de la main de Niila avec son pouce.

« Tu n'as pas à te sentir gênée d'avoir dit tout ça » , chuchota-t-il. « C'était très beau. Merci. » 

Plus que la fatigue, c'était cette nouvelle chaleur qui détendait ses muscles. Wakumbë étouffa un bâillement et s'allongea sur le ventre aux côtés de Niila. Passant un bras sur le ventre de la jeune femme, il déposa un baiser sur son épaule et lâcha d'un ton amusé :

« Ce qui est pratique, c'est que je n'ai pas besoin de réciter des poèmes ou de partir dans des envolées lyriques pour faire bonne mesure. Heureusement que tu es là. » 

Il plaisantait, mais alors qu'il fermait les yeux, le jeune homme ajouta sans se départir de son sourire :

« Qu'est-ce que je ferais sans toi ? » 

Et effectivement, la question se posait.
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Niila se sentait honteuse et subitement déprimée. Pourquoi ne possédait-elle pas cette éloquence bravache comme la plupart des jeunes femmes du clan ? Elle le regretta amèrement alors que la couverture la recouvrait jusqu'au sommet de son crâne. Pourtant, Wakumbë dans sa gentillesse naturelle, entra lui aussi dans ce cocon douillet à la chaleur maintenant familière. Il se plaça à sa hauteur et s'inquiéta un instant de la voir si gênée.
Elle lui en fut reconnaissante, encore plus lorsque sa main toucha son épaule avant de saisir ses doigts entre les siens.
D'un mouvement naturel, il caressait la peau lisse du dessus de sa main et la remercia pour ses paroles précédente.

Niila sentit son cœur se gonfler, à l'idée simple qu'il avait compris où elle voulait en venir. C'était un réel soulagement de savoir que même si les mots étaient mal choisis, lui au moins, lui plus que tout autre la comprendrait toujours.
Il étouffa un bâillement et se positionna finalement sur le ventre, avant de glisser son bras sur le ventre de la jeune femme. Alors, il déposa un baiser sur son épaule avant de plaisanter encore. A travers le tissu, la jeune femme sentit la chaleur de ses lèvres, imprimer sa peau.
Niila sourit dans l'obscurité, rassurée de savoir que la pénombre lui voilait le rouge qui ne quittait plus ses joues, mais pour diverses raisons à présent.

Son regard était fixé sur le plafond de la tente, observant les flocons de neige qui y pénétraient avant de fondre dans leur envolée flegmatique, parfait exemple de ce qu'était la beauté éphémère. Cette magie de l'instant, lui rappela que chaque moment était unique et qu'il fallait en profiter afin de graver dans les mémoires des souvenirs immuables. Son sourire s'élargit lorsqu'elle songea que le Wakumbë qui lui ceignait la taille, était unique au moment où elle y pensait. Il n'était pas le Wakumbë de demain et ne serait plus celui d'hier. Mais elle était persuadé que dans tous les cas, le meilleur était encore à venir. D'une certaine manière, elle avait hâte de découvrir ce que la vie leur réservait, ce qu'ils pourraient créer et ce qu'ils découvriraient. En même temps cependant, la peur lui nouait l'estomac. Elle avait peur de faire des erreurs, peur qu'il se lasse d'elle, peur qu'il se rende compte que peut-être, elle n'était pas celle qu'il lui convenait. Ces pensées négatives s'insinuaient quelque fois en elle, cherchant à déverser leur poison dans son cœur. Or, depuis qu'ils s'étaient avoué leur amour, elle n'avait pas cédé ni à leur noirceur, ni à la tentation de détruire la base de ce qui les unissait. La confiance pour l'instant, était largement supérieure à l'angoisse.
Elle expira lentement dans le noir comme pour chasser ses sombres idées et regagner la lumière qui l'étreignait doucement avec une chaleur infinie.

D'un mouvement délicat, elle glissa ses mains sur le bras du Chemenn, croisant ses avant-bras sur sa peau velouté, comme si elle souhaitait la protéger du froid lui-même.

Wakumbë la tira de ses réflexions avec une question relativement simple aux yeux de Niila. « Qu'est ce que je ferais sans toi ? ». Elle tourna son visage dans la direction du jeune homme et libéra une de ses mains pour toucher son visage. Du bout de l'index, elle dessina le contours de sa mâchoire et l'arête de son nez avant de suspendre son geste et de répondre :

- Et bien, des tas de choses je présume...lâcha-t-elle le plus sérieusement du monde. Ses sourcils s'étaient levés dans la surprise.

-A commencer par dormir au lieu de discuter jusqu'à pas d'heure.

Tout autre que Niila aurait vu dans cette question un aveu romantique, indiquant simplement que la personne en question se sentirait désœuvré sans la présence de l'autre.  Mais pas la potière. Il ne lui vint même pas à l'idée qu'il ne pouvait rien faire sans elle. Il faisait déjà beaucoup de choses avant de la rencontrer alors, comment sa simple présence dans sa vie pourrait modifier cela ?

Elle sentit alors, plus qu'elle ne vit, les soubresauts qui secouaient doucement Wakumbë. Ensuite seulement, elle perçut le son étouffé de son rire avant qu'il ne récupère son bras pour s'exprimer plus librement.
Vexée, Niila se tourna dans sa direction en se glissant sur le côté à nouveau, posant son bras repliée sous sa tête comme un oreiller.

- Mais quoi ? Qu'est-ce que j'ai encore dit ?? demanda-t-elle mi-amusée, mi-boudeuse.

Elle n'avait fait que répondre à sa question et cela n'avait rien de drôle ! Alors pourquoi se moquait-il d'elle à nouveau.
Elle ne pouvait lui en vouloir cependant, le rire du Chemenn était plutôt communicatif et si elle ne riait pas comme lui, son sourire était pour autant bien présent. Dans l'attente d'une explication, elle chercha sa main sous l'épaisse couverture de laine et lorsqu'elle la saisit, enroula ses doigts dans les sien, lui coupant toute retraite.

- Au lieu de rigoler, tu ferais mieux de me raconter aussi comment va ton sommeil. Lors de notre première rencontre il était relativement perturbé.

Elle se souvenait lui avoir donné une tisane de sa composition pour lui assurer une sérénité durant la nuit, mais n'avait pas la moindre idée à savoir si cela avait été efficace. Il ne lui en avait jamais rien dit, et elle n'avait jamais posé la question.
Niila aurait voulu savoir s'il avait retrouvé un bon sommeil et aurait été heureuse de savoir si elle en était en partie responsable.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime13/1/2015, 22:27

Wakumbë fut soulagé de constater que Niila se détendait sensiblement. Le jeune homme n'avait pas douté un instant qu'il parviendrait à la dérider, mais voir ses espoirs se concrétiser faisait toujours plaisir. Après quelques secondes de silence, la petite potière posa les mains sur le bras qu'il avait posé en travers de son ventre, comme on se raccrocherait à une couverture. Les yeux clos, le Chemenn sourit à ce contact. La couchette était moelleuse, le ventre de Niila était agréablement chaud, et l'air embaumait de son parfum. Il n'aurait pu espérer situation pour confortable. Si Wakumbë voyait le luxe et l'excès d'un mauvais œil, il n'avait jamais été contre le fait d'améliorer sa vie quotidienne autant qu'il le pouvait.

Les Chilchakis formaient un clan solide et résistant, capable de braver les plus rudes tempêtes. Leur vie n'était pas toujours très douce, et il se passait rarement un jour sans que le campement soit balayé par les rafales glacées, charriant une neige parfois cruelle. Si la vie à l'extérieur était difficile, les membres du clan avaient fini par s'octroyer quelques douceurs, invisibles aux yeux de ceux qui ne savaient pas où regarder. Ainsi Wakumbë avait-il très tôt entrepris d'améliorer le confort de sa yourte du mieux qu'il le pouvait, troquant quelques services contre plusieurs coussins, étendant une demi-douzaine de tapis bigarés sur le sol. Il ne parvenait à décider s'il aimait davantage leurs couleurs chatoyantes qui changeaient radicalement des teintes  froides de la nature alentours, ou bien si le moelleux de leur tissu avait sa préférence. Le jeune homme aimait se balader pieds nus chez lui, de sorte que ces quelques tapis étaient essentiels. Peu de choses, donc, mais bien assez pour réussir à tenir le coup les mauvais jours et ne pas se morfondre durant les tempêtes. Même si le Chemenn aimait beaucoup ces dernières, il n'appréciait rien plus qu'écouter le hurlement du vent dans les cimes des pins autours du campement, confortablement emmitouflé sous une couverture de laine.  

Wakumbë avait donc pu dormir de mile et une manières, roulé en boule sous un tas de couvertures ou, au contraire, étendu de tout son long au milieu des coussins. Mais toutes ces positions, aussi confortables soient-elles, ne parvenaient pas à égaler celle qu'il découvrait aujourd'hui. Difficile de dire si la présence de Niila suffisait à lui faire ressentir cette plénitude, ou si les fourmillements qui couraient sous sa peau au moindre des contact y était pour quelque-chose. Le jeune homme goûtait à de nouvelles sensations, étrange mélange de caresses et d'effleurements parfois timides, toujours très tendres. Sa peau redécouvrait le contact humain, elle qui n'avait connu pendant de longues années que les accolades bourrues de ses compagnons et de Joboma. Puis le temps était passé, son visage s'était endurci sous la lame lors de ses rasages matinaux. Ses traits encore juvéniles s'étaient peu à peu effacés, laissant place à un visage d'homme, et il avait oublié ce que l'on pouvait ressentir au contact d'une simple caresse. Peut-être en avait-il été de même pour son cœur : malgré sa générosité, Wakumbë avait été proche de très peu de gens au cours de son adolescence, jusqu'à aujourd'hui. Il avait certes entretenu une relation à part avec son mentor, Mamaka le considérait probablement comme faisant partie de la famille – à force de dîner avec elle et son défunt mari, il fallait bien que ça arrive – et Mako et lui s'étaient toujours très bien entendu. Mais ce n'était pas pareil. Si tous ces gens avaient tenu ou tenaient à lui, aucun n'agissait à son égard comme le faisait Niila. Sous ses doigts, Wakumbë réapprenait la tendresse, et c'était comme si une porte laissée trop longtemps close dans son cœur se rouvrait tout à coup. Ouvrant de grands yeux ébahis, il portait un regard neuf sur la jeune femme, se laissant faire docilement, l'imitant parfois avec timidité. Si ce n'était pas la plus grande, cela constituait quand même une raison supplémentaire d'aimer Niila éperdument. Elle était la lumière qui le tirait de la routine confortable mais dépourvue de saveurs, dans laquelle il s'était laissé couler depuis bien trop longtemps maintenant. La jeune femme avait raison. Ils étaient un soleil l'un pour l'autre...

Wakumbë fut tiré de ses pensées lorsque la petite potière effleura son visage. Ses doigts délicats redessinèrent les traits de sa machoire, puis de son nez, et il frémit à ce contact qui ne faisait que concrétiser le fruit de sa réflexion. Il ne s'agissait que d'un simple effleurement, pas même une véritable caresse, pourtant Niila y mettait tant de douceur et de tendresse qu'il ne pouvait y rester indifférent. Ses mots étaient à l'image de ses gestes : doux et à peine chuchotés. Manifestement, la question rhétorique qu'il lui avait posée l'intriguait beaucoup, et elle s'efforçait d'y répondre avec le plus grand sérieux. Wakumbë fut amusé de voir qu'elle prenait le sujet tant à cœur. Des tas d'autres choses ? Surpris, le jeune homme rouvrit les yeux. Qu'est-ce que Niila pensait qu'il fabriquait aussi tard en son absence ? La réponse ne tarda pas, et elle le rassura autant qu'elle l'e fit rire. Beaucoup. Dormir. Il reconnaissait bien là la jeune femme si terre à terre qu'il avait appris à comprendre et aimer au fil des jours. Dormir !... Le corps secoué de soubresauts, Wakumbë s'efforçait de masquer son hilarité. C'était la troisième ou quatrième fois qu'il riait ce soir, et il songea qu'il n'avait pas ri autant depuis un sacré bout de temps. Comme si Niila lui permettait d'ouvrir les vannes, de lâcher prise. Ca faisait un bien fou. Il avait l'impression de rattraper tout les éclats de rire qu'il n'avait pas eu les années précédentes. Serrant ses bras sur son propre torse, le jeune homme se mordait la lèvre pour essayer de se contenir, et n'y parvenait que difficilement. A ses côtés, Niila l'interrogea sur la raison de sa soudaine hilarité, ce qui ne faisait que rajouter au comique de la situation. Elle ne voyait tout simplement pas ce qu'il y avait de drôle.

« Tu n'es vraiment pas possible comme fille... » lâcha-t-il entre deux rires.

Comme elle se rembrunissait en bougonnant, faussement fâchée, il leva les yeux au ciel, un sourire moqueur plaqué sur le visage. Puis il décida de la prendre au pied de la lettre comme elle l'avait fait pour lui, et poursuivit :

« Je t'en prie, ne fais pas l'innocente ! Comme si dormir était plus intéressant que parler avec toi ! Je peux dormir autant que je veux, mais à ce que je sache on ne passe pas nos journées ensemble, alors je préfère en profiter. Ca fera de beaux souvenirs pour patienter jusqu'à la prochaine fois. » 

Il lui lança un sourire charmeur qu'elle ne dut certainement pas voir dans l'obscurité :

« On reparlera de ces petits moments de solitude et on en rigolera... tu verras. » 

Wakumbë pu recouvrer son calme. La jeune femme saisit alors l'une de ses mains et leurs doigts se lièrent naturellement, comme s'ils se contentaient de retrouver de bon droit la place qui était la leur. Niila reprit la parole, changeant de sujet. Elle l'interrogea sur son sommeil, et le jeune homme se rappela leur première vraie conversation. Tous deux s'étaient avoués être hantés par leur passé, et Wakumbë avait mentionné ses nuits difficiles, souvent pleines de cauchemars, les rares fois où il parvenait à s'endormir. Niila lui avait offert une tisane qui l'avait considérablement détendu. Cette nuit là, il avait bien dormi, un sommeil sans rêve. Mais il n'aurait su dire si tout le mérite revenait au breuvage ou si sa rencontre avec la jeune femme y était pour quelque-chose : les jours qui avaient suivi, il avait tenté de reproduire la boisson. Mais celle-ci n'avait plus jamais eu le même effet.

« Mélisse, verveine et camomille... »  souffla-t-il sans s'en rendre compte.

Tels étaient les ingrédients de la tisane. En fermant les yeux, le jeune homme pouvait presque sentir le parfum doux et du breuvage. Avec le temps, il l'avait associé à Niila, et dès que l'un des membres du clan le buvait devant lui, le visage de la jeune femme lui apparaissait aussitôt.

« Ca va, ça va... je dors mieux. » 

Mais Wakumbë se sentit mal à l'aise en réalisant que ce n'était pas tout à fait la vérité. Seulement, il ne voulait pas ennuyer Niila avec tout ça, même si au fond de lui il savait qu'il lui devait la vérité. Le jeune homme soupira et se passa une main sur le visage avant de rectifier plus honnêtement :

« C'est très aléatoire. » 

Il laissa s'écouler quelques secondes, cherchant la manière la plus adéquate de poursuivre. Finalement, il baissa les yeux sur leurs mains jointes, et ajouta simplement :

« Merci pour la tisane, au fait. A défaut de chasser l'insomnie ou les mauvais rêves, ce mélange est vraiment très bon, et j'ai essayé de le reproduire à plusieurs reprises. » 

Hésitant, Wakumbë serra la main de la jeune femme dans la sienne. Il se rappela la nuit de leur rencontre, puis celle qui avait suivie leur « discussion » dans la source chaude. Toutes deux avaient été douces et dépourvues du moindre cauchemar. Etait-ce une coïncidence si son sommeil était moins troublé après qu'il ait passé du temps avec Niila ? Le Chemenn commençait à en douter sérieusement. Rien d'étonnant à cela après tout : même les ombres les plus dévastatrices disparaissaient sous les rayons du soleil.
Effleurant à son tour le visage de la jeune femme, Wakumbë se racla la gorge, soudainement nerveux.

« Je crois que même la meilleure tisane du monde paraît bien faible à côté de ta simple présence. »  Le jeune homme inspira nerveusement et acheva : « Les nuits qui ont suivi nos entrevues ont été les plus douces depuis de longues années. » 
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Si on avait raconté à Niila qu'elle se retrouverait dans cette situation, elle n'y aurait certainement pas cru. Elle, la fille « à part », tendrement blottie contre l'homme dont elle était amoureuse, par une fraîche nuit d'automne. Qu'elle trouve l'amour était déjà un miracle en soi, déjà parce qu'elle n'y avait jamais songé avant que ces sentiments ne lui tombent dessus, mais aussi parce que cet amour était réciproque, et la petite potière se sentait chanceuse autant qu'heureuse.
La découverte de ses nouveaux sentiments l’épanouissait vraisemblablement. Ce n'était pas le fait qu'elle sourisse plus, ni le fait qu'elle parle plus, mais plutôt le fait que ses sourires étaient à présent plus vrais et que ses paroles avaient une écoute affectueuse.

Les heures sombres de son adolescence envolées, la jeune femme apprenait aux côtés de Wakumbë, de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments pas forcément positifs d'ailleurs.
Elle se souvint avec honte la jalousie qui l'avait rongée en apercevant Wakumbë rire avec une autre.
Elle détestait cela, mais elle détestait encore plus de ressentir de telles choses. Ce n'était plus Niila, elle devenait une autre créature et pas des plus sympathiques. Intérieurement, elle souhaita ne plus jamais revivre cela.
La jeune femme savait ce qu'était l'affection, Khilmari le lui avait montré et démontré à plusieurs reprises, elle se savait aimée de lui, mais d'un amour différent. Aujourd'hui, elle découvrait un amour aussi charnel que passionnel ; si les mots prononcés par le chemenn l'atteignaient en plein cœur, son contact physique était tout autant important et désiré.
Ce soir, elle en avait la preuve, les minutes où ils ne se touchaient pas avaient été bien rares.
Au moment même où elle y pensait, leurs peaux s'unissaient à nouveau, comme si leur séparation ne devait jamais durer trop longtemps.

Niila découvrait que son corps ne lui servait pas seulement à manger, se mouvoir, travailler. Il était également un fournisseur d'émotions et de sensations fortes. Et si Khilmari l'avait déjà enlacé deux ou trois fois au cours de sa vie, les bras de Wakumbë lui apparaissaient comme une continuité de son propre corps, comme s'ils étaient véritablement liés.
Elle découvrait le parfum de sa peau, le goût de ses lèvres, la douceur et la tendresse de ses doigts, sans cesser d'être subjuguée par les réaction de son propre corps à ces constantes.
Les frissons, les frémissements, la chaleur et l'accélération des battements de son cœur étaient autant de nouveautés qu'elle chérissait véritablement.

L'intimité qu'ils partageaient dans la tente du Chemenn était bien réelle et la complicité qui se formait entre eux tout autant. Un sourire vague flotta sur les lèvres de la jeune femme, écho d'une sérénité qu'elle n'aurait jamais cru possible.
Sur quoi pouvait-elle bien se baser ? Nul souvenir n'encombrait sa mémoire, sa vie commençait avec les Chilchaki. Des débuts difficiles, elle devait bien se l'avouer, mais Khilmari avait fait de son mieux, et Wakumbë prenait parfaitement le relais. Ayant tiré un trait sur son passé, Niila n'avait pour autant pas réussi à se projeter vers l'avenir, jusqu'à ce qu'elle rencontre le Chemenn, et il représentait la promesse d'un avenir radieux.
Le jeune homme se moquait souvent d'elle et de ses réactions. L'humour, voilà bien une notion que Niila ne maîtrisait absolument alors que Wakumbë y était à l'aise comme un poisson dans l'eau.
Petit à petit, elle comprenait de mieux en mieux ses plaisanterie et son ironie, même si elle en était la cible, elle finissait toujours par en rire.
Comme ce soir là. Il était entrain de rire encore alors qu'elle lui demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour le mettre dans un tel état.

Les explications arrivèrent rapidement cependant et Niila ne pouvait que comprendre leurs significations. Elle aussi souhaitait profiter de ces moments ensemble, les journées paraissaient suffisamment longue sans sa présence mais elle savait désormais, que les soirées et les nuits passées sans le Chemenn seraient plus nombreuses.
La chaleur qui irradiait de leurs doigts emmêlés semblait être qu'un préliminaire à ces moments complices.
Elle lui avait demandé s'il dormait mieux et fut stupéfaite de voir qu'il se souvenait encore des ingrédients qu'elle avait utilisé le soir de leur premier dîner. « Mélisse, verveine et camomille » murmura-t-il et dans l'esprit de Niila, les mots auxquels elle les avait associé ce soir là réapparurent. Pour trouver l'apaisement, combattre tes angoisses et passer une bonne nuit .
Sous ses airs de formule magique, ce mélange était renommé chez les Chilchaki pour diminuer les troubles du sommeil. Ce soir là, elle y avait instinctivement pensé. Mais sans nouvelle de sa part, elle ignorait si ses nuits avaient été plus douces depuis.

Il ne la rassura qu'à moitié en lui indiquant que ses sommeils étaient toujours perturbés. Elle en fut triste et insatisfaite, mais lorsqu'il serra sa main dans la sienne, elle tourna son regard vers son visage qu'elle ne pouvait plus voir dans la nuit. Se référant seulement à ce qu'elle savait : qu'il était là, tout prêt. Attentive, elle attendit la suite, toujours sans dire un mot, le laissant déverser le fil de ses pensées toute à son aise, comme si cela était nécessaire pour lui.

Il relâcha sa main et rapidement, elle sentit le mouvement des doigts de Wakumbë, effleurant à son tour son visage avec délicatesse. Elle ferma les yeux un moment, retenant un soupir d'aise puis les rouvrit lorsqu'il se racla la gorge.
Elle reconnu le ton nerveux de sa voix, alors qu'il lui indiquait que les seules nuits paisibles qu'il connaissait ces dernières années, n'étaient autres que celles qui suivaient leurs entrevues.
Elle en fut à la fois émue et inquiète. Ils ne s'étaient pas vu si souvent.

Niila dormait toujours comme un loir, son sommeil était aussi profond que si elle était morte. Khilmari avait un mal fou à la réveiller, il avait d’ailleurs arrêté toute tentative depuis longtemps. La jeune femme avait pris son propre rythme et ses journées étaient bien chargée.
De ce fait, elle se sentait relativement coupable de maintenir Wakumbë éveillé, alors qu'il pourrait dormir depuis un moment.
Il avait beau dire qu'il souhaiter profiter de sa présence, il n'en restait pas moins que la journée avait plus longue que la normale, et leur escapade nocturne dans la neige avait ajouté sa part de fatigue.

Lentement, la main de Niila frôla la taille de Wakumbë toujours allongé sur le ventre. Elle remonta le long de ses côtes, jusqu'à son épaule où elle  fit une halte,la caressant du bout des doigts en formant des cercles. Puis, elle laissa ses caresses s'égarer en spirales dans son dos, suivant tantôt la ligne de sa colonne vertébrale, tantôt le creux de ses reins.
Elle sentait sa cage thoracique se soulever au fil de sa respiration et le son du souffle du Chemenn qui disparaissait dans les airs.
Il lui sembla alors, que l'ensemble s'était ralenti, comme s'il commençait doucement à sombrer dans les méandres du sommeil.
Ce n'était peut-être qu'une illusion, mais à nouveau Niila sourit devant ce bonheur simple.
L'idée même de fermer ses yeux sur lui et de le redécouvrir on les ouvrant le lendemain matin réchauffait son cœur.
Comme sa propre tente et sa propre couchette lui semblerait vide et froide après tout cela...mais elle secoua la tête pour ne pas y penser. Il leur restait encore du temps.

Doucement, sans faire de bruit, elle se rapprocha un peu, glissant un baiser sur son épaule, avant d'y appuyer légèrement son front.

- Tu peux dormir si tu le souhaites, je reste là, murmura-t-elle.

Et ses doigts dessinaient des spirales sur sa peau, son cœur chantait les chansons oubliées de l'hiver, dans cet écrin de douceur qui les enveloppait tous deux.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime14/1/2015, 22:39

Malgré l'obscurité désormais complète, Wakumbë avait senti Niila se raidir quand il lui avait avoué passer de mauvaises nuits. Il s'en voulait de lui causer du soucis, pourtant une partie de son esprit lui soufflait que la jeune femme préférerait savoir toute la vérité, même si elle n'était pas agréable à entendre. Pour une autre personne, que ce soit Mako ou Mamaka par exemple, le Chemenn se serait contenté d'éluder la question ou d'y répondre de manière bien plus évasive, sans mentir pour autant. Mais les choses étaient diffférentes avec Niila : il ne pouvait tout simplement rien lui cacher. Le jeune homme avait craint qu'elle lui impose une conversation qu'il ne souhaitait pas, lui demandant d'expliquer ses insomnies récurrentes. Mais au lieu de cela, il sentit la couverture frémir lorsqu'elle se rapprocha pour glisser une main sur son dos. Les doigts qu'elle promenait sur son dos laissaient de brûlants sillons sur sa peau nue. Ce contact était doux et agréable, et Wakumbë ferma bientôt les yeux, laissant ses pensées se mouvoir au rythme de ces caresses.

La fatigue pesait sur ses paupières, et la main de Niila semblait inciter son corps à s'enfoncer davantage sur la couchette. Sa respiration devenait plus lente, et il sentit son esprit s'égarer à plusieurs reprises, frôlant la frontière du repos. Comme il faisait doux, tout à coup ! L'air semblait plus épais, plus confortable, et la chaleur de la couverture autant que de la jeune femme l'incitait à l'oubli. La journée avait été longue et riche en émotions. Le jeune homme se sentait fatiguée, usé, et malgré lui il souhaitait se reposer, contrairement à ce qu'il avait prétexté un peu plus tôt. Certes, il voulait profiter un maximum de la présence de Niila. Mais la tentation de s'endormir à ses côtés était trop grande. Songeant à la joie qu'il ressentirait en se réveillant à ses côtés et en voyant son visage en ouvrant les yeux, un sourire éclaira son visage ensommeillé. Se sentant glisser vers le sommeil, Wakumbë voulut prévenir Niila :

« Je crois que je vais m'endormir, tu sais. » 

Mais déjà, son corps ne lui obéissait plus, et ses lèvres ne bougèrent pas, de sorte qu'il fut le seul à entendre ces quelques mots. Ils résonnèrent un instant dans son esprit, avant de s'effacer pour laisser place à des images colorées. Avant de totalement lâcher prise, à cheval entre les songes et la réalité, Wakumbë entendit Niila prononcer quelques mots qu'il comprit à moitié avant que leur sens lui échappe aussitôt. Il sentit le baiser de la jeune femme sur son épaule, et parvint à se tourner légèrement vers elle, posant le menton sur le haut de son crane, et une main sur son omoplate. Ainsi enlacés, partageant leur chaleur, ils cessèrent de faire le moindre geste. Wakumbë perdit le fil de la réalité. Il eut conscience de leurs respirations lentes durant une poignée de secondes encore, puis son esprit s'évada de sa cage pour retrouver des horizons qu'il connaissait mal.

Les nuits où le Chemenn pouvait rêver étaient rarement les plus agréables. Souvent, ses rêves se muaient tôt ou tard en cauchemars, et alors Wakumbë n'avait nul autre choix que de les subir, ou de rester éveillé le reste de la nuit si par chance un mauvais rêve pernicieux le tirait de son lit. Mais, suivant un instinct qu'il ne se connaissait pas, le jeune homme savait que cette nuit-là ne lui nuirait pas. La simple présence de Niila à ses côté suffisait pour chasser les ombres qui se réappropriaient d'ordinaire les recoins de son esprit dès qu'il fermait les yeux et baissait les barrières.

Wakumbë dormit bien, cette nuit là. Il ne se réveilla pas, ne fut troublé par aucun cauchemar. Sans l'expliquer, il pouvait parfois percevoir la présence de Niila à ses côtés : sa respiration lente et rassurante, ou la douceur de ses cheveux qui chatouillaient son visage. En d'autres occasions, le jeune homme aurait détesté être aussi près de quelqu'un pour dormir, mais étrangement cela ne l'ennuyait pas du tout. Les heures s'écoulèrent sans heurt, et quand arriva le matin, Wakumbë le laissa passer sans réagir. Ses sens s'éveillaient peu à peu, comme de vieux amis se rappèleraient lentement à sa mémoire. Vint tout d'abord l'ouïe, qui lui permit de distinguer le moindre bruit alentours ; du souffle de Niila au chant des oiseaux matinaux. Puis apparut la vue, qui l'obligea à remuer un peu pour chasser la lumière qui ennuyait ses yeux. Alors qu'il s'efforçait de se rendormir, le jeune homme perçut un bruit de pas s'approchant de la tente, les pas d'un hommes manifestement pressé, et dont les pieds s'enfonçaient en crissant sur la neige encore fraîche. Encore à moitié endormi, il ne s'alarma pas quand l'individu donna de grands coups sur la toile fermant l'entrée de la yourte. Une voix le héla, mais Wakumbë poussa un grognement en se renfonçant sous la couverture,    frôlant le bras de Niila sans y prendre garde. Alors qu'il basculait à nouveau hors de la réalité, de nouveaux coups furent portés sur la toile. Décidant de les ignorer, le Chemenn refusait délibérément d'ouvrir les yeux et de manifester une quelconque présence. Il se sentait trop bien pour accepter qu'on le dérange. Ce ne devait pas être très important de toute manière, et il était tôt... l'importun repasserait dans la journée.

Mais l'homme ne partait pas. Au contraire, il repoussa le pan de toile et entra subitement sous la tente, prononçant quelques mots derrière lesquels Wakumbë perçut une inquiétude sincère. Surpris, il ouvrit les yeux et se redressa, agacé d'être ainsi privé de sa grasse matinée si confortable. A ses côtés, Niila dormait toujours paisiblement, mais il n'eut pas le temps d'être attendri par son visage paisible, tant celui de l'importun le pétrifia. A travers la brume de son esprit encore ensommeillé, le Chemenn reconnut les traits de Khilmari. Ceux-ci étaient soucieux, mais l'inquiétude disparut bientôt pour laisser place à la stupeur et à la colère. Wakumbë sentit les connections se faire dans son esprit. Lui torse-nu, partageant sa couche avec Niila, la fille de l'homme qui lui faisait face. Oh. Par Eliwha...

Les cheveux en bataille, le visage encore frippé par le sommeil, le jeune homme tira davantage la couverture sur lui et Niila, obéissant à un réflexe. Sa vision était encore troublée par un épais brouillard, mais en clignant des yeux il put y voir plus clair. C'est d'une voix mal assurée qu'il bégaya :

« Khilmari... heu... b-bonjour.  » 

Le plus discrètement possible, il donna quelques coups de coudes à Niila, priant pour qu'elle le sauve de ce mauvais pas. Il n'avait pas compris un mot de ce que son père avait crié jusqu'à présent, mais à en juger le rouge qui montait à son visage, il aurait bientôt l'occasion de se rattraper en écoutant très attentivement.

« Quel... quel bon vent t'ammène ? » 

Le visage de Wakumbë s'empourprait lui aussi, mais certainement pas pour les mêmes raisons que le Chasseur. Mortifié, il voyait tous les sous-entendus que la situation offrait. Chaque seconde qui passait ne faisait qu'accroitre son malaise grandissant. N'osant pas imaginer tout ce qui pouvait traverser la tête de Khilmari, le jeune homme ajouta précipitamment :

« Quoi que tu penses, ce n'est pas ça du tout ! » 
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Lorsque Khilmari émergea du sommeil ce matin là, il constata avec stupeur que la couche de Niila était vide. Il s'étira en baillant sans pour autant être inquiet. Niila lui avait dit qu'elle voulait partir tôt ce matin pour regagner la rivière et continuer à effectuer ses réserves, il ne s'étonna donc pas de voir la couchette de sa fille identique à la veille. La lourde couverture de laine semblait ne pas avoir bougé. Figé, il resta un moment à la fixer tandis que peu à peu l'idée sournoise qu'elle ne fut même pas rentré du dîner chez Wakumbe s'insinua dans son esprit.
« Non. Quand même pas ! » Murmura-t-il entre ses dents serrées, avant de se lever d'un bond.
Il s'avança vers la couche et déplia la couverture pour toucher l'épais matelas priant intérieurement pour qu'il fut tiède de la présence récente de sa fille. Mais le tissus demeurait froid au contact de sa main, et le chasseur s'inquiéta.

Était-elle toujours chez Wakumbë ? Alors cela voulait dire qu'ils avaient passé la nuit ensemble...A moins qu'elle est disparue à travers l’obscurité du camp ? Et jamais il ne la reverrait...
Ses pensées s'emmêlaient, travesties par des sentiments négatifs et perfides charriés par l'angoisse et l'inquiétude. Niila lui était apparue un matin de sa vie, il n'avait jamais cessé de penser qu'elle pourrait disparaître tout aussi promptement. Avec rapidité et agilité, il s'habilla et replaça une bûche sur le brasero avant de sortir.
La neige était fraîche de cette nuit et nul pas ne jonchait le sol autour de leur tente, ni nulle part d'ailleurs. Le campement s'éveillait lentement, sortant de sa torpeur de la nuit avec discrétion et à grands renforts de chuchotements mourant dans la brise matinale.

Les pas du chasseur le menèrent rapidement jusqu'à la tente du Chemenn. Il en fit le tour rapidement mais là aussi, il ne trouva nulle trace de sa fille. En proie à une panique grandissante, il interpella Wakumbë à plusieurs reprises, mais personne ne répondit de l'intérieur. Et s'il était arrivé malheur à tous deux ? Cette pensée envahissait son esprit encore légèrement embrumé par le sommeil. Il appela plus fort mais à nouveau, seul le silence lui fit écho.
Poussé par l'inquiétude plus que par la curiosité, il finit par tirer le pan de toile fermant l'entrée et pénétra dans la tente.
A l'opposée de la pièce, il reconnu la tignasse claire du Chemenn et les mots jaillirent de sa bouche en un discours mal assuré et inquiet :

- Wakumbë, Niila n'est pas rentrée et je...

Sa phrase resta en suspend en même temps que sa bouche demeura ouverte.
Il resta pétrifié alors que le jeune homme le saluait. Son visage devint livide avant de se figer entièrement. Tandis que le Chemenn lui bredouillait quelques paroles qu'il n'écouta pas de toutes façons, il reconnu à ses côtés la chevelure sombre de sa fille ainsi que son visage endormi.
Comme si le temps venait de s'arrêter, Khilmari analysa la scène de façon très pragmatique.
Sa fille endormie dans le lit d'un homme torse nu et qui semblait visiblement très mal à l'aise vu la façon dont il tentait de la réveiller. Avait-il quelque chose à se reprocher ? Etait-il vraiment torse nu ou bien...Par tous les Dieux....
Le visage du chasseur vira au rouge en même temps que son humeur. L'inquiétude fit place à la colère et lorsque Niila ouvrit enfin les yeux, il explosa.

- Mais qu'est-ce que vous fichez tous les deux !!


De son côté durant la nuit, Niila avait finit par sombrer peu de temps après Wakumbë. Sa proximité et sa chaleur, avaient eut raison de l'état de fatigue de la jeune femme, et cette nuit-là, elle avait découvert un sommeil différent de celui qu'elle pratiquait depuis sa naissance très certainement. La présence du jeune homme était rassurante et réconfortante. Son souffle calme et régulier ainsi que  son odeur étaient apaisants et si Niila n'avait jamais eu de problème de sommeil contrairement au Chemenn, il n'en resta pas moins vrai que dormir à ses côtés fut toutefois plus plaisant, sans qu'elle ne sache véritablement pourquoi. Tout n'était que plénitude et Niila avait l'impression de flotter sur un nuage, réchauffée par un soleil radieux. Elle se prélassait dans ce bien-être jusqu'à ce que le ciel ne s'assombrisse. Le vent se leva et ses murmures se transformèrent bientôt en paroles qu'elle peinait à comprendre, mais dont elle reconnaissait les voix.
Enfin, elle sentit quelques accoues sur ses côtes et le nuage disparu, la laissant désœuvrée et dans l'incompréhension la plus totale elle ouvrit les yeux.
Elle bailla en plaçant la main devant sa bouche et se frotta ensuite les yeux de ses poings fermés, balayant la pièce du regard entre deux clignements d’œil.
Khilmari se tenait là, debout, le visage cramoisi. Sa présence la surprit, mais la colère dont elle et le Chemenn étaient la cible encore plus.
Elle fronça les sourcils lorsque sa voix gronda dans les airs, leur demandant ce qu'ils fabriquaient.
Niila bailla à nouveau et tourna son visage vers Wakumbë qui visiblement n'en menait pas large, il paraissait liquéfié et la jeune femme inclina légèrement la tête ne comprenant visiblement pas pourquoi il ne répondait pas à son père. La question s'adressait pourtant à tous les deux.

- Et bien...nous dormions comme tu peux le constater avant que tu n'arrives, répondit-elle légèrement agacée d'avoir été réveillée. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Khilmari sembla suffoquer l'espace d'un instant, mais la jeune femme connaissait bien l'expression qu'il affichait. Il était en colère et se contenait, mais ils n'échapperaient pas à l'esclandre, elle le savait tout aussi bien. Patiente, elle attendit donc que son père s'exprime, ce qui ne tarda pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe ??? Qu'est-ce....Niila bon sang ! T'es pas rentrée cette nuit et je te retrouve endormie dans le lit d'un homme...tu me demandes qu'est ce qu'il se passe ? C'est plutôt à toi de me le dire ! Grogna-t-il hors de lui.
- Oh...lâcha simplement Niila.
- Oui, « Oh »comme tu dis ! Répéta-t-il en croisant les bras sur sa poitrine. 


Le silence se fit un moment et personne n'osa le rompre. Niila connaissait bien Khilmari et en particulier sa capacité à se mettre en colère lorsqu'il était simplement inquiet pour elle. Cette situation ne faisait pas exception à la règle.
Cependant, la candeur de Niila ne pouvait  nourrir la colère du chasseur bien au contraire. Elle éteignait le brasier que la situation avait allumé. Il savait sa fille incapable de la moindre fourberie, ni du moindre mensonge, Niila était tellement ignorante concernant les relations entre adultes...que jamais elle n'aurait pu imaginer quoique ce soit pour les protéger tous les deux.
Khilmari tourna alors son visage vers Wakumbë, et le fixa d'un air suspicieux. Même s'il respectait le Chemenn, celui-ci était plus âgé et possédait sûrement ses idées propres sur les relations hommes/femmes. L'idée qu'il puisse initier sa fille à ces jeux le secoua un instant.
Niila sortit de la couche et le mouvement attira l'oeil du chasseur, de sorte qu'il déporta  son attention sur elle, balayant durant quelques secondes ses inquiétudes. Avec stupeur, il la vit alors jambes nues. Par Eliwha, sa fille avait-elle perdu son innocence ? Incrédule, il bredouilla :

- Où est ton pantalon ?
- Il sèche là, répondit-elle du tac au tac en lui montrant les vêtements bien étendus puis elle s'avança vers lui après avoir haussé les épaules.

Khilmari n'osait plus bouger, il ne savait pas non plus quoi penser, mais sa colère s'amenuisait visiblement tandis qu'il reconnaissait l'incompréhension qui s'affichait sur les traits de sa fille. Visiblement, elle était aussi perdue que lui.
Avec douceur elle plaça ses mains dans les siennes, le faisant décroiser les bras puis verrouilla son regard dans celui du chasseur.

- Je sais, murmura-t-elle. J'ai compris. Tu étais inquiet pour moi parce que je ne suis pas rentrée c'est bien cela ? Il était tard, je ne voulais pas te réveiller voilà tout. Je suis désolée.

« Voilà tout ». C'était bien sa fille de ne voir le mal nul part. Il la contempla un instant et vit subitement son visage s'illuminer alors que dans un sourire large comme la face de la Lune, elle lui annonça :

- Papa, j'ai vu des loups.

Le coeur du chasseur fit un bond. Cela faisait des années qu'elle ne l'appelait plus ainsi et les derniers soubresauts de sa colère agonisante disparurent. Il connaissait bien l'expression sur son visage, ce sourire et aurait pu parier qu'une nouvelle poterie verrait le jour d'ici peu, ornée de cette vision qu'elle avait eut. Mais des loups ? Etaient-ils tous deux parti en expédition ? Entre un Chemenn ne pouvant tenir les armes et sa fille incapable de viser juste même à deux mètres, c'était de la folie...

- Des loups ? Répéta-t-il bêtement et son visage se tourna vers Wakumbë. Ce dernier avait enfilé une tunique et ravivait le feu. Raconte moi.

Cette requête n'était pas adressée à Niila et vu le sourire de prédateur qu'affichait le chasseur, il jugerait le Chemenn sur son récit.
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La situation était des plus gênantes. Alors qu'il avait osé espérer une matinée calme, sans histoire, qui lui permettrait de se réveiller tranquillement aux côtés de sa dulcinée, Wakumbë devait faire face à un malentendu particulièrement dévastateur. Il savait pertinemment que, tôt ou tard, il devrait avoir une petite discussion avec Khilmari. Le jeune homme ignorait comment le père de Niila réagirait en apprenant leur relation, de sorte qu'il préférait lui annoncer la nouvelle lui-même plutôt que le Chasseur n'entende quelques rumeurs osées ou inexactes. Wakumbë voulait faire les choses bien, c'est pourquoi il n'était pas contre l'idée de parler au père de la jeune femme. Il ne pensait pas que ça arriverait si tôt, en revanche...

Paniqué, le Chemenn parvint à tirer Niila de son sommeil. Les yeux encore brouillés, la jeune femme fronça les sourcils en entendant son père hausser le ton. Le regard étonné qu'elle lança à Wakumbë laissa celui-ci pantois : la petite potière semblait étonnée de le voir si perturbé par l'arrivée impromptue de Khilmari. Surpris, l'homme aux cheveux d'étoile cessa de bafouiller de misérables explications, se contentant d'observer Niila.

D'un air très dégagé, celle-ci s'étira et étouffa un bâillement avant de réprimander son père à propos de ses haussements de ton insupportables. Wakumbë ne comprenait pas comment elle pouvait être aussi à l'aise en une pareille situation : ne comprenait-elle donc pas à quel point c'était gênant ? Avec un calme serein quoique désapprobateur, la jeune femme répondit au Chasseur avec l'éloquence des grands sages. Le Chemenn ne put s'empêcher de sourire d'un air incrédule à travers son trouble. Il reconnaissait bien là les propos toujours très concrets de Niila, et aujourd'hui ils faisaient des miracles. La petite potière répondait franchement à son père, tout en lui offrant la vérité. Comme il aurait aimé avoir son cran et son assurance ! Il étouffa un léger rire, avant de se calmer aussitôt en détournant les yeux lorsque Khilmari lui jeta un regard sombre. Puis, Wakumbë sentit qu'un nouveau problème allait se manifester. Il comprit ce qu'allait faire Niila lorsque la jeune femme commença à se redresser et il se surprit à penser intérieurement : « Ne sors pas, ne sors pas, ne sors pas, ne sors p... » Elle sortit de sous les couvertures. Découvrant les jambes nues de sa fille, Khilmari se changea en une pelote de nerfs. Son visage était si cramoisi qu'il donnait l'impression de pouvoir exploser d'un instant à l'autre.

Bientôt, le Chasseur manifesta son inquiétude, et Niila se radoucit. Profitant que tous les deux soient plongés dans une grande discussion, Wakumbë sortit de sous les couvertures en enfila sa chemise. Ayant ainsi revêtu une apparence plus convenable, il s'approcha du père et de la fille, quoique légèrement en retrait. Négligemment adossé à l'une des poutres, le jeune homme attendit en fixant le vide sans le voir, les bras croisés sur sa poitrine. Tous deux parlaient, se pardonnant mutuellement leurs écarts. Mais il faisait frais sous la yourte, et le jeune homme raviva le brasero  tout en écoutant d'une oreille ce qu'ils se disaient. Niila manifesta rapidement sa joie en ravivant le souvenir du torrent et des loups. Wakumbë sourit d'un air attendri, mais ce sourire se changea bientôt en grimace lorsque quelques reproches échappèrent à Khilmari. Le Chemenn se redressa, lissant le devant de sa tunique. Lui raconter ? Mais que pourrait-il lui dire qu'il ne savait déjà, ou croyait savoir ?

Néanmoins, Wakumbë hocha la tête. Il ne se voyait pas vraiment aller contre la volonté du Chasseur. Depuis son arrivée parmi les Chilchakis, Khilmari avait été gentil et honnête à son égard, lui souriant dès qu'ils se croisaient. Et ses sourires étaient de ceux qui suffisaient à vous faire comprendre que tout finirait par aller bien, et que vous étiez une personne remarquable. Wakumbë avait grandi sous les yeux du Chasseur, parfois réprobateurs, souvent attentifs et bienveillants. Khilmari comptait parmi les Chilchakis qui l'avaient aidé à s'intégrer dans ce nouveau clan, à se sentir « chez lui ». Tous deux s'étaient toujours bien entendu : l'homme bourru mais gentil gardant constamment un œil sur le gamin turbulent et empli de doute qu'il était autrefois. Puis Wakumbë était devenu Chemenn, et leur relation avait changé. Le respect avait remplacé la bienveillance, car  Khilmari portait une grande importance aux titres. Le jeune homme avait toujours tout fait pour se montrer digne de son estime, pour devenir l'homme qui mériterait un tel respect.

Aujourd'hui, la situation rendait les choses délicates. Wakumbë ne souhaitait pas décevoir le Chasseur. Est-ce que Khilmari lui reprocherait d'aimer sa fille ? Le jeune homme craignait de tout gâcher. Toutefois, si jamais il avait à choisir entre le père et la fille, il choisirait celle-ci sans hésiter. L'amour qui le liait à Niila était bien plus fort que tout le reste. C'est pourquoi le Chemenn prit le temps de repousser quelques mèches qui tombaient sur son visage, s'étant échappées de sa tresse au cours de la nuit. Inconsciemment, Wakumbë retrouvait les réflexes maniaques et perfectionnistes qu'il détestait, mais qui intimait parfois l'admiration ou le respect. Même s'il ne voyait pas bien pourquoi...
Mais le regard du Chasseur ne lui laissa pas le temps de réfléchir davantage, l'obligeant à répondre aussitôt :

« Bien sûr. »  Désignant l'espace autour du feu, il ajouta : « Veux-tu t'asseoir ? » 

Sans attendre la réponse du Chasseur, Wakumbë s'assit en tailleurs auprès du brasero qui reprenait du poil de la bête. Niila vint s'installer à ses côtés, mais pas suffisamment proche pour que cela devienne gênant en présence de Khilmari. Hésitant, ce dernier vint finalement les rejoindre. S'efforçant de reprendre le contrôle de la situation, le Chemenn avait mis du lait sur le feu. Si la conversation s'éternisait, ils auraient bien besoin de se réchauffer et d'avaler quelque-chose.
Devant le regard sombre et méfiant de Khilmari, Wakumbë inspira profondément et commença :

« Tout d'abord, je te prie de m'excuser. C'est moi qui ai demandé à Niila de  passer la nuit ici. Cela n'était pas prévu. » 

Le jeune homme préférait avouer les choses telles qu'elles s'étaient passées plutôt que laisser Khilmari en vouloir à sa fille injustement. Wakumbë était prêt à tout endosser et à tout révéler, même si cela aggravait les choses pour lui. Il espérait simplement que le Chasseur comprendrait.

« Nous avons dîné. Niila m'a offert un cadeau, et j'ai cherché le moyen de la remercier pour ce présent. Depuis plusieurs jours, une petite meute de loups profite de la nuit pour s'abreuver à un ruisseau, à quelques centaines de mètres du campement. J'y ai emmenée Niila, et apparemment c'était une bonne idée. » 

Wakumbë jeta un coup d’œil à la principale intéressée. Il crut entendre Khilmari marmonner quelque-chose comme « Pauvre petit imbécile... » mais décida de l'ignorer. Après tout, il l'avait peut-être imaginé. Il reprit, plus détendu :

« Puis nous sommes rentrés. Nos vêtements étaient trempés à cause de la neige, du coup nous avons... heu... ôté quelques épaisseurs. Pour éviter d'attraper la mort. » 

Mieux valait éviter de dire qu'il s'était retrouvé torse-nu parce-que Niila voulait caresser ses pectoraux. Khilmari était une bonne pâte, mais il y avait certainement des limites à ne pas dépasser...

« Et nous avons parlé, avant de nous endormir. »  Wakumbë marqua une brève hésitation avant d'ajouter, piquant un fard : « Je sais de quoi les choses ont l'air. Mais je te prie de me croire quand je dis que tout ce que j'ai raconté est la stricte vérité. » 

Le lait commençait à bouillir, l'obligeant à l'ôter du feu. Il se penchait pour verser le breuvage dans les gobelets soigneusement préparés, mais Niila avait manifestement eu la même idée. Leurs mains se frôlèrent, et Wakumbë sursauta avant de se reprendre avec un sourire gauche en croisant le regard de la jeune femme. Précautionneusement, le jeune homme servit la boisson en y ajouta un peu de miel. Alors qu'il tendait une tasse du breuvage à Khilmari, le Chemenn osa le regarder droit dans les yeux avant d'ajouter :

« Je suis vraiment désolé que ça se passe comme ça. J'aurais voulu pouvoir te le dire en face. » 

Wakumbë se rembrunit en détournant le regard. Est-ce que ça aurait vraiment fait une différence s'il avait prit le temps de tout expliquer calmement au Chasseur, s'ils avaient pu avoir une conversation d'homme à homme ? Peut-être prenait-il un grand risque en s'entichant de sa fille. Khilmari aimait Niila au moins autant que lui, même si cet amour différait de bien des manières. Peut-être avait-il dépassé les limites sans même s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime17/1/2015, 18:51

Niila sentait que Khilmari se radoucissait. La tension régnant sous la tente diminuait au fil des minutes et elle ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil à Wakumbë, souhaitant savoir s'il avait retrouvé des couleurs. Comme il s'installait près du brasero ravivé par ses soins, il invita son père à s’asseoir et la jeune femme fut rassurée, sinon soulagée de voir que le Chemenn reprenait les choses en mains. Il paraissait bien moins stressé même si la situation prenait des allures de rencontre « officielle ».
Docilement, elle vint se glisser à genoux, non loin de lui en ajustant parfaitement sa tunique une fois assise. Alors, elle tourna un visage avenant vers Khilmari et ce dernier céda en venant lui aussi s'asseoir.
Niila voyait bien qu'en dehors de ce geste, il ne ferait aucun effort. Et si la colère était belle et bien passée, elle remarqua que son père « boudait ». Cette réaction lui apparaissait comme surprenante, de ce fait, elle ne pouvait cesser de le regarder et d'analyser la moindre de ses réactions face au discours de Wakumbë.

La jeune femme hochait la tête aux dires du Chemenn, quand bien même, elle restait muette. Inutile de se mettre à deux pour raconter l'histoire. Elle lança néanmoins un regard de reproche à son père lorsqu'elle l'entendit marmonner des paroles peu avenantes destinées à tous deux.
Mais elle devinait d'où il les tenait. Leur escapade nocturne ayant pour but d'observer des loups ne lui plaisait pas. Niila comprenait pourquoi, mais elle persistait à ne rien laisser paraître de ses émotions. Cette rencontre avec les lupins avait touché son cœur d'artiste et elle savait que cette vision ne la quitterait jamais. Pour cela, elle ne pourrait jamais suffisamment remercier Wakumbë : tous les présents qu'il lui offrait, jusqu'à sa simple présence, devenaient de précieux trésors aux yeux de la jeune femme.

Lorsque le lait se mit à bouillir, elle voulut le récupérer, mais Wakumbë s'en chargeait déjà. Leurs mains se frôlèrent et elle retira les siennes bien vite, tandis que lui sursautait. Leurs regards se croisèrent et ils se mirent tous les deux à sourire, comme s'ils étaient à nouveau seuls au monde, avant que Niila ne remarque que Khilmari les observait en affichant un air effaré.
La jeune femme comprenait sa surprise tout comme elle comprenait qu'il soit désappointé. Elle ne s'était jamais intéressé à quiconque, alors pour la chasseur, la retrouver dans le lit d'un homme avait de quoi surprendre. Pourtant, ils n'avaient rien fait de mal et son père ne pouvait leur reprocher de passer du temps ensemble.
Cependant, elle connaissait bien le chasseur et savait que la bienveillance de l'homme, du père, passerait avant toute chose, une fois que la situation se serait éclaircie.

C'est dans cet état d'esprit relativement serein, qu'elle se saisit du gobelet de lait chaud afin d'en boire une gorgée avant de sourire à son père sans même se soucier des dernières paroles de Wakumbë.
Ce petit déjeuner improvisé était assez étrange, mais se retrouver avec les deux seuls êtres au monde que Niila aimait plus que tout animait son cœur avec chaleur.

Khilmari la regarda, un sourcil levé, visiblement dans l'incompréhension la plus totale quant à ce sourire qu'elle affichait, alors que Wakumbë achevait ses explications.
Le chasseur bu une gorgée du lait, puis se frotta doucement la barbe avant de reporter son attention sur Wakumbë. Visiblement, la discussion prenait à présent des allures de conversation d'homme à homme et Khilmari se râcla la gorge avant de parler à son tour :

- Oui et bien...je ne suis pas stupide, je me doutais bien qu'il se passait quelque chose entre vous. Depuis votre retour d'Ileglace, tout le monde à remarqué vos sourires et vos regards. Et celle-ci qui rêvasse encore plus qu'avant, acheva-t-il en montrant Niila avec son pouce.

La potière releva la tête dans la foulée et regarda tour à tour les deux hommes. Elle sentait ses joues chauffer et la gêne la submergea. Oui, elle pensait de plus en plus à Wakumbë et il lui manquait depuis leur retour d'Ileval, beaucoup, souvent.
Elle se leva, souhaitant échapper à leurs vues à tous deux, le plus rapidement possible. Il lui sembla également qu'un sourire moqueur pointait sur les lèvres des deux hommes.

- Je vais me rhabiller...marmonna-t-elle en s'éloignant.

Khimari étouffa un rire léger avant de plonger à nouveau son regard dans celui de Wakumbë.

- Je ne t'en veux pas Wakumbë, reprit-il doucement. J'espère juste que ce n'est pas une simple amourette pour passer le temps. Niila est...elle est particulière et elle ne comprendrait pas, tu vois ce que je veux dire ?...

Ses traits se firent subitement las, laissant l'inquiétude à la porte de son cœur, il souhaitait simplement le meilleur pour sa fille et même s'il faisait confiance au Chemenn, une part de lui-même ne pouvait s'empêcher de songer que peut-être, sa fille en souffrirait. Le regard chargé d'affection, il observa Niila de loin.
Elle enfilait son pantalon avec minutie, resserrant sa ceinture et ajustant sa tunique. Puis, avec une assurance qu'il ne lui eut jamais prêté, elle s'occupa du linge de Wakumbë, le touchant pour vérifier s'il était encore humide, le pliant s'il était bien sec. Khilmari resta un moment stupéfait, de la voir agir avec pareille aise.
Il replongea son regard dans celui du Chemen :

- Des loups hein ? Demanda-t-il un sourire en coin, t'aurais pas pu mieux tomber. Je suis sûr que tu as remarqué sa façon de les observer. Ce truc qu'elle fait comme si elle se changeait en statue de glace pendant quelques minutes. Elle récupère toutes les données de scène qui se joue devant elle, et tu verras, d'ici quelques jours, une nouvelle poterie naîtra.

Le ton prenait des airs de confidence, et sans s'en rendre compte, Khilmari était entrain de partager comme un secret, avec le Chemenn. Le visage du chasseur se tourna une nouvelle fois vers sa fille, mais son regard paraissait vide, lorsqu'il continua :

- J'aimerais juste une fois être elle, juste pour voir le monde à travers ses yeux. Je suis sûr alors qu'il m’apparaîtrait fascinant et merveilleux, dénué de toute noirceur.
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Le réveil avait peut-être été difficile, mais ce petit déjeuner improvisé semblait ravir Niila. Lui jetant de temps à autre quelques regards, Wakumbë constatait que la jeune potière était heureuse. Lui-même n'en menait pas bien large, aussi ne comprit-il pas aussitôt ce qui pouvait la rendre d'aussi bonne humeur. Les images de la nuit qu'ils avaient vécue à deux affluaient à sa mémoire, réchauffant son cœur tout en le rassurant. La situation était délicate, mais ces moments partagés étaient vrais. Eux au moins ne pouvaient mentir ou tromper. Elle eut beau essayer de le dissimuler, la jeune femme ne put cacher un sourire qui prouvait son bonheur. Visiblement, Niila prenait un plaisir réel dans cette réunion impromptue, et Wakumbë mit quelques instants avant d'en comprendre la raison. Khilmari et lui-même étaient les deux personnes que la jeune femme aimait le plus au monde, du moins c'est ce qu'il avait cru comprendre. Les voir réunis ainsi, même d'une manière aussi bancale et disgracieuse, devait la ravir. Comme si deux univers qu'elle aimait particulièrement étaient réunis en un seul, sous ses yeux ébahis. Attendri, le jeune homme la regardait en silence, n'osant trop lui parler pour éviter de s'attirer les foudres de Khilmari. Niila comprenait probablement que la situation était assez délicate pour qu'ils montrent plus de retenue...

Wakumbë porta son gobbelet à ses lèvres, soufflant sur le breuvage pour le refroidir. Le Chasseur commençait à répondre, et le jeune homme fut rassuré de constater que sa voix avait repris un ton plus clément. Manifestement, ses quelques mots étaient parvenus à le rassurer. Le Chemenn grimaça lorsque l'homme mentionna le comportement suspect qu'il avait entretenu avec sa fille. Khilmari disait la vérité : depuis leur retour d'Îleglace, Wakumbë et Niila n'avaient cessé de se sourire de loin en loin, leurs mains se frôlant sans honte. Le Chemenn avait même essayé de voir à quel moment il avait le plus de chance de la croiser en se baladant dans le campement. Quand il y repensait, tout cela lui paraissait ridicule, ils s'étaient comportés comme deux adolescents. Mais ces quelques secondes volées au nez et à la barbe du monde gardaient une saveur d'interdit qui lui avait plu, en un sens.

Khilmari s'autorisa une remarque sur le comportement distrait de sa fille. Prise en flagrant délit, Niila piqua un fard et s'éloigna, échappant à sa vue. Wakumbë sourit : c'est vrai qu'elle était particulièrement tête en l'air et bizarre ces derniers temps. C'est ainsi qu'il chuchota en haussant un sourcil dépité :

« Ouais, j'avais remarqué... » 

Mais Niila perçut clairement le son de sa voix et lui lança une pique cinglante : « J'ai entendu, Wakumbë Flocon Bleu. » Le jeune homme pouffa et jeta un coup d'oeil au Chasseur. Il fut soulagé de voir que l'homme riait avec lui. Au moins pouvaient-ils se rapprocher en parlant de la jeune personne qu'ils aimaient tous les deux comme des fous.
Baissant les yeux sur le lait qui fumait encore entre ses doigts, le Chemenn souffla doucement. Les choses allaient vite ce matin, l'obligeant à assurer derrière. Le brasero ne parvenait pas à le réchauffer tout à fait, et il frissonna sous sa tunique de lin. Mais déjà, Khilmari reprenait d'un ton bien plus sérieux. Wakumbë riva ses yeux dans ceux du Chasseur, y lisant une sincère inquiétude. Toute trace de colère s'était évaporée, demeurant le soucis que l'homme se faisait pour sa fille. Khilmari mit des mots sur ses craintes, et le jeune homme se hâta de le rassurer :

« Oh, non ! Ce n'est pas... c'est... » 

Gêné, il détourna le regard. Une amourette pour passer le temps ? Certains étaient-ils vraiment capable de faire de l'amour un jeu ? Lui-même s'en savait incapable. Tout ça était bien trop puissant, sincère et vrai pour que Niila ou lui aient seulement l'idée de ne pas prendre les choses au sérieux. Cette possibilité ne lui avait pas traversé l'esprit, pourtant en y réfléchissant, Wakumbë comprit les craintes du Chasseur. Il était plus âgé que la jeune femme, de sorte qu'on aurait pu le croire plus expérimenté pour ce genre de chose. Comme le Chemenn était l'aîné du couple, on pouvait penser qu'il initiait Niila à certaines choses, ou abusait de sa naïveté. En y pensant, Wakumbë sentit ses épaules s'affaisser et il lança un regard stupéfait à Khilmari :

« Par Eliwha ! Tu ne penses tout de même pas que je pourrais... ? » 

Rougissant, le jeune homme se racla la gorge et secoua la tête, s'efforçant de regagner un semblant de dignité. Ayant recouvré l'empire de lui-même, Wakumbë chercha Niila des yeux sans y prendre garde. La jeune femme avait achevé de se rhabiller, et ajustait désormais le reste du linge qui achevait de sécher. Elle semblait si concentrée et apaisée que cela lui tira un sourire amusé, lequel se mua en une expression attendrie. Il lui semblait n'avoir jamais vu Niila plus heureuse, même si cela était certainement faux. Mais la jeune potière rayonnait, projetant sur lui les rayons du soleil qui brillait dans sa poitrine. Khilmari la disait « particulière ». En un sens, cela devait être vrai. Mais lorsqu'il la contemplait de la sorte, Wakumbë ne voyait que la femme qu'il aimait. Sans la quitter des yeux, le Chemenn souffla :

« Elle est ma personne... » 

Mais comme la jeune femme croisait son regard, Wakumbë s'empressa de tourner la tête. Ses yeux butèrent contre ceux de Khilmari, ce qui l'obligea à nouveau à baisser le visage, gêné. Conscient d'en avoir trop dit, il fit un effort pour sourire aux mots du Chasseur. Oui, il voyait bien comment Niila s'imprégnait de chaque scène, chaque moment qui parvenait à la toucher. Il en avait eu un bon exemple ce soir, auprès de la rivière. Le Chemenn avait hâte que la jeune femme laisse libre cours à son art, afin de pouvoir admirer le fruit de sa création. Serait-ce un bol ? Ou une fresque, cette fois-ci ? Il aimait la manière dont elle utilisait ses souvenirs, elle qui en avait tant manqué autrefois.

Mais la voix de Khilmari se faisait plus basse, plus intime aussi. Observant le visage du Chasseur, Wakumbë l'écouta mentionner tout l'amour qu'il ressentait pour sa fille adoptive. Cela n'était pas clairement dit, mais il suffisait de voir la façon dont il la regardait pour le comprendre. Le jeune homme n'aurait su dire si Khilmari était encore sous le choc, ou s'il lui faisait sciemment cette confidence. Wakumbë avait la sensation d'être privilégié, et ne sut trop comment le prendre. Jamais encore le Chasseur ne lui avait parlé de Niila en ces termes. Peut-être l'homme comprenait-il qu'ils étaient désormais deux à la chérir de tout leur cœur. Frissonnant, Wakumbë répondit sur le même ton :

« En un sens, je crois que nous le pouvons. Elle arrive à projeter un peu de sa lumière sur les gens, tout autour d'elle. Et à rendre le monde plus beau. » 

Khilmari ne répondit rien, car Niila revenait auprès du brasero. Elle avait manifestement vu le Chemenn frissonner, car elle lui tendit sans un mot son pull désormais sec, après avoir posé une main affectueuse sur l'épaule du jeune homme. Wakumbë lui rendit son regard en la remerciant, et enfila son vêtement. Face à lui, le Chasseur l'observait, un air étrange plaqué sur le visage. Le jeune homme ne savait que dire ou que faire, ainsi se contenta-t-il de soutenir son regard, sans défi, arrogance ou excès de bravoure. Mais Khilmari avait lui-même avoué ne pas lui en vouloir : le père s'inquiétait simplement pour sa fille et son bonheur. Quoi de plus normal ? Dans le fond, les deux hommes souhaitaient la même chose.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime18/1/2015, 12:40

Tandis que Niila s'affairait plus loin, elle jetait de temps à autres un regard curieux en direction des deux hommes. Ils semblaient en grande discussion et elle préférait les laisser faire sans intervenir.
Cependant, sa voix rompit leurs paroles lorsqu'elle entendit clairement Wakumbë se moquer d'elle, elle ne put réprimer une douce menace qui franchit ses lèvres.
Être un sujet de moquerie ne l'embêtait pas, si cela les amenait à rire ensemble comme c'était le cas à ce moment là.
Avec bienveillance, Niila écoutait ce qui arrivait à ses oreilles sous formes de murmures et de rires étouffés, et elle ne pouvait s'empêcher de sourire à cette image. Tous les trois réunis, la vie lui semblait parfaite.
Avait-elle besoin d'autre chose pour être heureuse ? Une pensée perfide lui souffla «  de l'argile », et elle secoua la tête légèrement. Cela n'a rien à voir Niila Blanches-paumes ! Se morigéna-t-elle.

L'amour était encore une sentiment compliqué à ses yeux et si elle le ressentait plus que fortement, elle avait parfois du mal à le comprendre véritablement. Pourquoi Wakumbë ? Pourquoi pas un autre ? Qu'est-ce qui les unissait à ce point ? Elle se retourna pour le contempler et à sa grande surprise, leurs regards se croisèrent. Elle rougit avant de remarquer que son expression rayonnait de tendresse. Ses lèvres bougèrent, formant ds mots qu'elle ne comprit pas et comme il tournait la tête aussi subitement qu'elle s'était empourprée, elle resta un moment intriguée.

Récupérant le linge, elle ne s'occupa plus vraiment d'eux à nouveau, d'autant plus qu'ils semblait s'échanger quelques confidences à en juger par la position du chasseur légèrement penché vers le Chemenn. 
Elle s'avança vers eux, et posa une main sur l'épaule de Wakumbë avant de lui tendre son pull en laine avec un sourire. L'air n'était pas encore bien chaud et elle avait remarqué les frissons du Chemenn. A son tour, elle enfila son épais gilet sans manche qu'elle ceintura à sa taille avant de venir s'installer à nouveau autour du brasero. Se laissant glisser sur les genoux, elle se plaça à égale distance entre les deux hommes, ne souhaitant pas montrer une quelconque préférence ni à l'un ni à l'autre.
Elle les aimait tous les deux, mais de façon bien différente et pour l'instant, espérait secrètement qu'on ne lui demanderait pas de choisir l'un ou l'autre. Elle en serait incapable. Khilmari lui avait rendu la vie, il avait été l'homme de la résurrection, l'avait nourrie, logée et lui avait donné tout l'amour qu'un père pouvait posséder pour sa fille unique. Elle se sentait terriblement redevable pour tout cela, même en sachant qu'il n'attendait rien en retour.
Wakumbë était différent des autres et à présent, il était devenu le centre d'attention de la jeune femme. Il était à la fois son cœur, ses poumons, tous ses organes vitaux, il était sa vie.
Sans lui, elle ne pouvait plus respirer et se retrouvait comme un poisson hors de l'eau : fébrile et agonisante.
Par tous les Dieux, heureusement qu'on ne lui demandait pas de choisir, car plus elle y songeait et plus ses jolies résolutions semblaient sur le point de voler en éclat.
Il lui apparaissait de plus en plus évident que si elle devait faire un choix, ça serait lui, Wakumbë Flocon -Bleu. Mais alors, quelle fille ingrate deviendrait-elle ?

Elle chassa ses pensées comme Khilmari l’interpella d'un « Niila, ça va ? » et bredouilla à la va vite avec un sourire qu'elle souhaitait rassurant :

- Oui oui, je suis fatiguée c'est tout.
- Et bien voilà, quelle idée de se coucher à pas d'heure aussi, plaisanta Khilmari sur un ton faussement réprobateur.
- Quelle idée de venir réveiller les gens aux aurores...marmonna Niila avec son pragmatisme habituel.

Et les trois Okanakis rirent.

Niila se sentait soulagée et incroyablement heureuse. Comme il était bon d'entendre leurs rires à tous deux se mêler, comme elle souhaitait partager d'autres repas avec eux deux. Elle se fit la promesse d'inviter Wakumbë à dîner chez eux le soir même.

Ils reprirent un peu de lait chaud, et discutèrent encore, mais comme pour laisser les amoureux souffler, Khilmari changea de sujet, déviant avec facilité sur les préparatifs de l'hiver.
La discussion allait bon train, chacun indiquant ce qu'il faisait ou ce qu'il n'aimait pas faire, riant parfois, se moquant à d'autres moments de leur confrères plus ou moins bien lotis. Niila ne comprenait pas toujours tout, mais les deux hommes semblaient avoir gagné une complicité comme s'ils se connaissaient depuis toujours.
Ceci dit, la réalité n'était pas bien loin. Khilmari avait vu Wakumbë grandir, alors d'une certaine façon, il le connaissait bien.
Les heures passant, le Chasseur prit finalement congé, arguant un tas de choses à faire. Niila le savait bien, et avant même qu'il ne lui pose la question, elle lui promis de le rejoindre un peu plus tard dans la matinée, pour l'aider. Il hocha la tête et les salua, sans oublier de fixer un instant Wakumbë comme si malgré tout ce qu'il s'était passé, il lui imposait une légère mise en garde.

Niila le raccompagna à l'entrée, et puis le pan de toile se referma derrière Khilmari. En dehors de la brise glacée qui s'engouffra à ce moment là, aucune autre son ne rompit ce nouveau silence. Elle se retourna et regarda Wakumbë non loin, déjà affairé à ranger les restes du petit déjeuner.
Il venait tout juste de prendre les gobelets vides lorsque jeune femme se plaça derrière lui et l'enlaça avec tendresse en joignant ses bras autour de sa taille. Son visage se blottis contre le dos du Chemenn et elle ferma les yeux un moment, savourant sa chaleur autant que son odeur avant de dire tout bas :

- Bonjour, Wakumbë Flocon-Bleu.

Avec toute cette agitation, elle n'avait même pas pu profiter de réellement s'éveiller à ses côtés et souhaitait rattraper un peu du temps perdu avant de devoir le laisser pour la journée.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime18/1/2015, 21:46

L'atmosphère s'était considérablement détendue. Wakumbë ignorait s'il était parvenu à convaincre Khilmari ou si l'homme s'était radouci pour faire bonne mesure devant sa fille. Revenue à leurs côtés, Niila semblait en effet parfaitement à l'aise et joyeuse. Ils parlèrent de tout et de rien, des préparatifs face à l'hiver qui approchait, sujet qui revenait souvent dans les discussions des Chilchakis. Ils avaient tous hâte de constater le retour du froid et de la tourmente, de sentir la présence de ce dieu hivernal à leurs côtés. Wakumbë était heureux à l'idée de partager ça avec Niila cette année.

La jeune femme était apparemment suffisamment réveillée et alerte pour envoyer bouler son père lorsque celui-ci la réprimanda sur l'heure tardive à laquelle elle s'était couchée. Silencieux, Wakumbë les observait en souriant. Il était étrange de voir que Niila pouvait être aussi naturelle et spontanée envers quelqu'un d'autre que lui. Cela lui faisait plaisir, car ça signifiait que la petite potière trouvait des attaches auxquelles se raccrocher pour pouvoir avancer. Le Chemenn s'effaçait, observant comment le père et la fille se taquinaient. Sirotant son lait chaud, Wakumbë esquissait parfois un sourire amusé ou attendri. Lorsque Niila lui jetait un coup d’œil curieux, il se contentait de river les yeux dans sa boisson. Le brasero faisait miroiter des reflets rougeâtres sur la surface immaculée du breuvage.

Ils restèrent plusieurs heures sous la tente, profitant de ce petit déjeuner improvisé pour s'amadouer. Si Khilmari ne remit pas leur relation sur le tapis, Wakumbë sentait de temps à autre le regard soucieux et inquisiteur du Chasseur. Le jeune homme se gardait bien de le soutenir, préférant se faire oublier un moment. Ils s'étaient dit ce qu'ils avaient à dire, maintenant, seul le temps ferait comprendre à Khilmari que le Chemenn n'avait pas l'intention de nuire à sa fille. Plutôt que de se lancer dans de longs discours qui ne feraient qu’accroître l'inquiétude du Chasseur, Wakumbë jugeait plus judicieux d'accepter sa méfiance. Celle-ci était après tout parfaitement justifiée, et poser des mots clairs sur la relation qu'il entretenait avec Niila lui avait permis de comprendre qu'ils ne faisaient rien de mal. La culpabilité qui lui avait noué la gorge un peu plus tôt dans la matinée s'était effacée, laissant place à un calme serein. Sachant pertinemment qu'il ne s'autoriserait jamais à faire le moindre mal à la jeune femme, Wakumbë ne craignait plus le jugement de Khilmari. Au contraire : il l'acceptait avec patience et compréhension. La situation devait être délicate pour cet homme, qui aimait sa fille avec tant de force qu'il n'hésitait pas à menacer à demi mots le Chemenn... mais ce dernier préférait que les choses soient ainsi plutôt que l'inverse.

Lorsque Khilmari prit congé après que sa fille lui ait promis de le rejoindre pour l'aider, Wakumbë poussa un soupir en se détendant sensiblement. Pour éviter de rester à ne rien faire, il entreprit de débarrasser les restes du petit déjeuner. Mais alors qu'il empilait les gobelets désormais vides, le jeune homme fut surpris de sentir Niila l'enlacer. Il ne l'avait pas entendue approcher. Souriant, il se contenta de répondre sur le même ton :

« Bonjour, Niila Blanches-Paumes. » 

Il était vrai qu'avec ce réveil brutal, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se retrouver seuls tous les deux. Wakumbë avait été un peu déçu de ne pouvoir se réveiller tout doucement à ses côtés,  ou de n'avoir pu la regarder dormir et émerger. Lui qui s'était endormir en pensant qu'il ouvrirait les yeux sur son visage au matin, il s'était bien planté. Tant pis. Ce serait pour une prochaine fois...

Les bras de Niila étaient chauds et doux autour de sa taille, lui remémorant les caresses tendres qu'ils avaient échangées la veille. Sans trop pouvoir l'expliquer, Wakumbë était soulagé de voir que l'intimité nouvelle acquise ne s'était pas envolée au cours de la nuit. Le jeune homme déposa un baiser volatile sur le front de Niila qui apparaissait par-dessus son épaule. C'est à regret qu'il dut se défaire de son étreinte pour achever sa tâche. Après avoir déposé les gobelets, le jeune homme fit face à la petite potière qui l'observait avec un étrange sourire. Amusé, encore sous le choc de ce qui venait de se passer, Wakumbë croisa les bras sur sa poitrine, les décroisa, avant de grimacer en constatant sa gêne. Difficile de reprendre les choses après la tempête qui s'était engouffrée sous la tente ce matin.

« Ça s'est plutôt bien passé. Non ? » 

Devant l'air surpris de Niila, il s'avança et l'enlaça à son tour, profitant encore un peu de sa présence avant qu'elle ne rejoigne son père. Le jeune homme posa sa joue contre la sienne, et fut rasséréné par la douceur de sa peau ainsi que par sa chaleur.

« Je pensais que ton père me taillerait en pièces en l'apprenant. Ou qu'il m'empêcherait de te revoir en m'enfouissant sous une tonne de neige. » 

Wakumbë marqua une pause, pensif. Divers scénarios tous plus improbables les uns que les autres affluaient dans son esprit. Finalement, il ajouta sur le ton de la plaisanterie :

« Remarque, il aurait aussi pu me troquer à des pirates pour être définitivement débarrassé de ce problème. Pauvre Niila... » 
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 2 Icon_minitime19/1/2015, 00:22

A travers la laine épaisse, Niila pouvait imaginer sans effort les lignes de sa taille. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsque Wakumbë la salua à son tour, imitant les termes de la jeune femme. Elle se hissa ensuite sur la pointe des pieds, apparaissant subitement aux abords de son épaules et fut récompensée d'un baiser sur le front. Ce contact fut cependant fugace, car le Chemenn se détacha lentement d'elle pour continuer le rangement des reliquats du petit déjeuner. Elle resta debout, immobile, le regardant amoureusement un sourire flottant toujours sur ses lèvres.

Elle était déçue de ne pas avoir pu se réveiller à ses côtés, lentement, doucement. Comme elle aurait voulu alors glisser hors de son sommeil avant lui, et le contempler tandis qu'il dormait encore. Écouter son souffle, décrypter l'expression de son visage serein. Elle observa un instant, nulle cerne ne marquait ses yeux clairs, signe que la nuit avait été bonne pour lui, et Nilla en fut encore plus heureuse. Enfin, il se tourna vers elle, les bras croisés sur sa poitrine et à sa grande surprise grimaça avant de lui indiquer être soulagé sur la tournure des événements. Niila ne comprenait pas vraiment de quoi il avait peur. Khilmari ne l'aurait jamais étripé, et s'il avait du vraiment s'en prendre à quelqu'un, elle aurait été sa cible privilégiée, non Wakumbë. Mais sans lui laisser le temps d'y réfléchir, il s’avança vers elle et l'enlaça avant de poser sa joue contre la sienne. Les bras de la jeune femme se refermèrent sur le bas du dos du Chemenn comme si cela était devenu un quotidien et elle fut soulagée de ressentir encore les frissons qui la parcourraient à son contact. Après ce qu'il lui avait dit, elle avait bien trop peur que ces sensations disparaissent.

La peau de Wakumbë était chaude, mais sa barbe naissante enlevait tout le caractère doux du jeune homme. Niila aurait pu s'en offusquer, mais étrangement, cet aspect râpeux lui plaisait, comme si son corps reconnaissait dans ce toucher rugueux la marque d'un homme. Elle en frémit presque alors qu'il inventait quantité de possibilités dans le cas où Khilmari déciderait de se débarrasser de lui.
Il avait beau les citer sur le ton de la plaisanterie, Niila sentit à travers ses mots qu'il était véritablement soulagé. Elle ne put réprimer un rire léger avant de reculer légèrement son visage afin de coller son front contre le sien les yeux clos.

- Jamais il n'aurait fait ça, et quand bien même, peu importe ce qu'il aurait pu inventer. Crois-tu vraiment qu'il puisse me séparer de toi ? Les Dieux eux-même ne le pourraient pas, souffla-t-elle.

Ses paroles n'avaient pour but que de le rassurer, pourtant elle ressentait une véritable force au fond d'elle qui lui permettrait de franchir des montagnes pour lui, pour eux. Wakumbë était devenu une part d'elle-même et vivre éloignée de lui reviendrait à mourir tout simplement.
Elle ouvrit les yeux et se rendit compte qu'il la regardait. Sans hésiter une seule seconde, elle plongea dans l'azur de ses pupilles et comme elle sentait à nouveau son cœur s'affoler, elle retint son souffle quelques instants, juste suffisamment pour ne pas perdre pied et se donner l'assurance que lui aussi ressentait la même chose ou du moins, des sentiments voisins.

Sans un mot de plus, elle glissa ses lèvres sur les siennes avec douceur et retenue. Resserrant l'étreinte autours de sa taille, elle se lova contre lui alors que sa bouche reconnaissait le parfum du lait et du miel mélangés au goût de sa bouche.
Son cœur s'emballait à nouveau et Niila fut réellement soulagée d’éprouver toujours autant d'émotion sur les baisers qu'ils partageaient. Elle ne voulait surtout pas perdre toutes ses sensations, tout cet amour qui les liait désormais.
Les bras du Chemenn la serrèrent à leur tour plus fort et un soupir de contentement s'échoua sur ses lèvres alors qu'elle rouvrait sur lui un regard vague et flou, perdu dans les méandres d'un bonheur sans nom.
Le gouffre qui semblait l'attirer à chaque nouvelle étreinte était toujours présent, mais au lieu d'avoir peur d'y sombrer, Niila avait plutôt la sensation qu'elle pouvait danser sur son bord sans risque, quoiqu'il puisse arriver, ils traverseraient tout ceci ensemble.
Sous l'épais pull de laine, elle devinait aisément les lignes de son torse, de ses muscles saillants autant que le grain de sa peau pâle. Et elle fut impressionnée de voir que son esprit se souvenait de tout, dans le moindre détail, elle aurait pu retrouver chaque centimètre carré de sa peau les yeux fermés.

- Je ne pensais pas que cela serait si dur de te quitter au matin, chuchota-t-elle entre deux baiser.

Elle avait beau se dire qu'elle le verrait dans la journée, son corps persistait à le garder contre elle, comme s'il était aimanté, comme s'il était à sa juste place.
Évidemment qu'ils ne pouvaient pas rester enfermé toute la journée dans les bras l'un de l'autre, quand bien même, c'était si agréable et à la fois si familier qu'attendre encore des jours et des nuits afin de pouvoir le revivre lui semblait impossible.
Avec tendresse, elle frotta doucement sa joue contre la sienne alors que ses doigts agrippaient le pull du Wakumbë :

- C'est stupide je le sais, mais, garde moi encore un peu.

Sa voix s'éteignit dans ce murmure, supplique en réponse à la peur qu'il ne la mette dehors. La journée était déjà bien avancée, et il avait quantité de choses à faire, pourtant, elle ne pouvait se résoudre à être celle qui mettrait un terme à leur merveilleuse nuit.
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La joue de Niila était agréablement douce, et encore parfumée des saveurs de la nuit. Wakumbë souhaitait s'imprégner de ce parfum, pour ne plus jamais l'oublier. Les yeux clos, savourant simplement la présence de la jeune femme, il l'entendit le rassurer. Lui-même n'avait fait que plaisanter, mais manifestement, Niila l'avait (encore) pris au pied de la lettre. D'autres auraient pu s'en offusquer, mais le jeune homme en était simplement amusé et attendri. Il trouvait la simplicité de Niila parfaitement réconfortante et rassurante, comme si les aléas du langage et ses complexités n'avaient pas de prise sur eux. Ils pouvaient tout se dire, tout s'avouer, sans craindre un double-sens malheureux ou une pique sarcastique. Entre eux, les mots n'étaient que des mots et revêtaient leur apparat le plus simple. C'était facile et agréable de pouvoir parler avec l'honnêteté la plus totale.

Les paroles de Niila le firent sourire : leur amour pouvait-il être suffisamment fort pour que les Dieux eux-même soient incapables d'y mettre un terme ? Même le dieu de l'Hiver, qui veillait sur eux d'un regard dur mais juste ? Cela voulait dire beaucoup. Wakumbë fut touché de voir à quel point Niila tenait à lui. A travers ses mots, il comprenait qu'elle était prête à le suivre jusqu'au bout du monde et à quitter son père, rien que pour être avec lui. Dire que Khilmari craignait qu'il se joue de sa fille... comment pourrait-il seulement penser abuser de Niila ? Tout était trop vrai, trop doux, trop pur entre eux. Wakumbë avait plongé tête la première dans cette relation, découvrant non sans frissons des sensations jusqu'alors inconnues. Impossible de faire marche arrière. Ils étaient bien trop liés, maintenant, comme si leurs esprits, plus que leurs corps, ne faisaient plus qu'un.

Puis il se recula, souhaitant observer son visage. Les yeux clos, Niila semblait figée dans le temps, comme l'une de ces statues Mésoriannes qui survivent aux hivers les uns après les autres. Inébranlable, fière et solide. A l'image de la glace la plus pure. Des touches de rouges rehaussaient ses pommettes et le bout de son nez, ainsi que ses lèvres purpurines. Niila ressemblait à une princesse. Une vague de tendresse le submergea, et Wakumbë comprit qu'il garderait à jamais cette image, enfouie au fond de sa tête. L'image d'une femme ignorant à quel point elle était jolie et adorable, ne sachant pas non plus à quel point elle était brave et forte. Son courage était enfoui sous une carapace de doutes, d'hésitations et de manque de confiance en soi. Cela l'empêchait de voir la réalité. Mais le Chemenn voyait celle-ci aussi clairement que si elle lui était apparue dénudée du moindre artifice. Khilmari disait qu'il aimerait voir le monde à travers les yeux de Niila, mais le jeune homme ne le souhaitait pas. La petite potière n'avait pas conscience de tout ce qu'elle représentait aux yeux des autres, du potentiel inexploité qui sommeillait en elle. Niila se trompait, présentant ses défauts comme de véritables tares qui la rendaient incapable de faire quoique ce soit. Mais Wakumbë le savait : ces défauts étaient uniquement là pour rendre sa perfection encore plus évidente. Quelle vie bien triste ce devait être de ne plus voir Niila telle qu'elle était réellement... cela reviendrait à tourner le dos à un lever de soleil flamboyant, et à manquer toute la beauté de la scène.

La jeune femme rouvrit les yeux, et l'instant de surprise passée, elle se noya dans son regard. Wakumbë était incapable de la quitter des yeux, sombrant volontiers dans l'océan couleur orage qui constituait ses iris. Certains disaient que le bleu était la couleur du froid, de la rudesse glacée de l'hiver. Le Chemenn comprenait à quel point cette conception des choses était erronée. Il lui suffisait de se plonger dans le bleu sombre des yeux de Niila pour le voir : comment une telle couleur pouvait-elle porter autant de chaleur et de passion ? Wakumbë y voyait tout l'amour que la jeune femme lui portait, mais également quelque-chose de plus. Comme le désir secret de le sentir au plus près d'elle. Et, encore plus stupéfiant, le jeune homme trouvait en lui un écho à cet appel silencieux, tapi dans sa poitrine. Peut-être son regard trahissait-il également cette faim dévorante.

Ce devait être le cas. Avec douceur, Niila se rapprocha de lui et posa ses lèvres sur les siennes. Les mains de la jeune femme se firent plus se resserrèrent autour de sa taille, tandis que ses baisers se faisaient plus profonds. Après un court instant d'hésitation, Wakumbë céda au feu qui crépitait au creux de son ventre. Bientôt, la tendresse fut rejointe par la passion, et leur étreinte se resserra tandis qu'ils se pressaient l'un contre l'autre, épousant les formes de leurs corps. A travers la tunique de la jeune femme, le Chemenn sentait sous ses doigts sa taille mince suivie de ses hanches plus voluptueuses. Vertige. Brasier. Étoiles. Dans ses bras, Wakumbë sentait Niila s'abandonner à leur baiser, comme si elle souhaitait vérifier quelque-chose qui lui échappait. Le jeune homme se demanda si elle avait craint que les feux de joie qui sommeillaient en eux aient disparus après cette nuit. Ne lui avait-il pas dit que la passion finirait par s'éteindre avec le temps ? Wakumbë se rappelait avoir entendu à droite et à gauche et le désir perdait en intensité au fil des années, et que toucher le corps de l'autre perdait de son intérêt puisque cela revenait à toucher sa propre peau. Il fut surpris d'espérer que cela soit faux. Le jeune homme ne souhaitait pas que la passion disparaisse. Si elle l'avait terrifié au début, il appréciait désormais sentir ces flammes invisibles lécher la surface de ses bras, de son visage, partout où Niila l'effleurait.

Le souffle court, sans cesser de l'embrasser, la jeune femme prononça quelques mots d'une voix mourante entre deux baisers, ce qui le surprit beaucoup. Mal à l'aise, Wakumbë chuchota :

« J'imagine que je devrais me sentir flatté... »

Lui non plus ne souhaitait pas la quitter. Il se demanda si ce baiser était pour Niila une manière d'emporter un peu de sa présence avec elle, pour le reste de la journée. Le Chemenn savait qu'ils se croiseraient très probablement une fois ou deux dans le campement aujourd'hui, comme ç'avait été le cas les jours précédents. Mais ce ne serait jamais pareil que de l'avoir rien que pour lui.
Mettant un terme à leur étreinte, Niila agrippa son pull et se haussa à la hauteur de son visage avant de souffler à nouveau quelques mots, qui ne firent que confirmer ses craintes. Tout en la serrant dans ses bras, Wakumbë se trouvait dans une situation fort désagréable. Une part de lui hurlait son désaccord à l'idée de quitter la jeune femme, mais une autre lui soufflait que c'était plus raisonnable. Après tout, Niila avait promis à son père de le rejoindre pour le reste de la matinée. Comment réagirait Khilmari si elle ne s'exécutait pas ? Wakumbë songea à quel point le Chasseur serait déçu par elle, par lui, s'ils s'enfermaient dans leur relation en se cachant du reste du monde. Il avait l'impression de pouvoir clairement distinguer son regard accusateur, ce qui le fit frissonner. Khilmari était le père de Niila, il avait au moins autant le droit que lui(sinon plus) de profiter de sa compagnie. Cela ne l'enthousiasmait pas de devoir se séparer de la jeune femme pour de longues heures, peut-être même des jours, mais Wakumbë savait que c'était la meilleure chose à faire. S'il voulait gagner la confiance du Chasseur, il devrait s'en montrer digne, et par conséquent agir en homme raisonnable.

« Je suis désolé, je ne peux pas. »

Le jeune homme laissa un soupir lui échapper, et il repoussa Niila avec douceur, afin de pouvoir la regarder dans les yeux. Il fut gêné de constater son air triste. Il allait donc devoir être le plus inébranlable des deux... rôle qui ne lui plaisait pas spécialement.

« Ce ne serait pas juste envers Khilmari. » Avec un pâle sourire, il poursuivit : « Tu me connais depuis, quoi... cinq minutes ? Je n'ai pas le droit de te garder rien que pour moi. »
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