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 En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]

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MessageSujet: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 3 Icon_minitime1/1/2015, 18:04

Rappel du premier message :

Niila était entrain de ranger son matériel de poterie lorsque Khilmari entra dans leur tente. Elle se retourna et lui offrit un sourire comme à son habitude. Il y répondit avec un petit rire et s'avança vers le broc d'eau pour s'y laver les mains.
Occupée à nettoyer son tour de potier, Niila ne remarqua pas les regards en coin que son père lui lançait, observant la jeune femme dans ses moindres faits et gestes.
Enfin, il s'essuya les mains et s'adossa contre la table sur laquelle ils prenaient leurs repas.

Un fois que la potière eut fini de ranger son atelier, elle se mit en quête d'un godet d'eau lorsqu'elle remarqua que le chasseur n'avait pas bougé d'un pouce. Il la fixait avec intensité.
Elle le connaissait bien et pouvait facilement en déduire qu'il brûlait d'envie de lui dire quelque chose.
L'air de rien, elle bu d'un trait le contenu du godet avant de finalement croiser les bras fermement sur sa poitrine.

- Qu'est-ce qu'il y a ?? demanda-t-elle agacée.
- Rien rien, bougonna-t-il, mais la façon dont il la regardait indiqua clairement à la jeune fille qu'il allait lâcher le morceau d'ici peu. Elle ne s'inquiéta donc pas plus.

A son tour, Niila fit sa toilette, débarrassant ses doigts de l'argile blanche fraîchement ramassée sur les rives du fleuve voisin. En séchant, la matière s'était accroché à sa peau fine et elle eut un mal fou à l'enlever.

- Tu manges chez Wakumbë ce soir c'est ça ?

Elle s'essuya les mains et s'avança vers son père adoptif.

- Oui, je te l'ai dit il y a plusieurs jours, tu avais oublié ?
- Nan, maugréa-t-il avant de reprendre avec un sourire. Qu'est-ce qu'il y a entre vous exactement ?

Niila s'empourpra instantanément avant de bredouiller :

- Nous sommes amis.

Vu l'expression incrédule qu'il affichait, il n'en croyait pas un mot c'était évident. Embarrassée, Niila se dépêcha de terminer son rangement espérant secrètement que son père ne lui pose pas plus de questions. Ce genre de discussion n'était pas pour elle et...depuis que le groupe dont elle faisait partie était rentré d'Ileval, nul ne lui avait posé de question sur sa relation avec Wakumbë.
De toute façon, elle était bien trop absorbée par la contemplation du Chemen lorsqu'il était présent que par son propre environnement. Penser à lui la fit sourire et comme son père levait un sourcil, elle accéléra ses gestes.
Enfin, elle attrapa son manteau et lança :

- Bon j'y vais, bonne soirée Khilmari.

Mais elle ne pouvait partir comme une voleuse, alors d'un geste tendre et rassurant, elle donna un baiser sur la joue au chasseur avant de lui murmurer un «  à plus tard ». Voilà bien des années qu'elle ne l'appelait plus « papa » et elle se demandait parfois si cela l'affectait. Mais il ne lui avait rien dit alors, il devait aller bien.
Avant de sortir, elle se saisit du bol que Wakumbë avait choisit lors de leur première rencontre en tête à tête et qu'il avait oublié le jour même puis franchit la porte.

Le froid soudain à l'extérieur la saisit. Elle souffla une expiration qui s'évapora sous forme de buée dans l'atmosphère fraîchissante de la fin d'après-midi.
Le soleil ne tarderait pas à se coucher sur le campement Okanaki, et serrant le bol contre son cœur, elle se mit en marche.

A quelques pas de la tente de Wakumbë, elle croisa Mako qui semblait en sortir. Elle le salua poliment comme à son habitude et le jeune homme lui répondit, ajoutant sur son salut un drôle de sourire qu'elle ne sut interpréter. Avant de s'éloigner, il ajouta un «  passe une bonne soirée Niila » et elle le remercia pour sa sollicitude.
La soirée serait forcément bonne à n'en pas douter. Depuis que le Chemenn l'avait invitée, elle avait compté les jours avec impatience. Cela faisait une trentaine de jours qu'ils étaient rentrés d'Ileval, et trop rares étaient les moments qu'ils avaient pu avoir en tête à tête depuis.
Ce soir, ils allaient pouvoir dîner, parler et à nouveau, à l’abri des regards, elle pourrait se blottir contre lui. Peut-être feraient-ils une promenade nocturne tous les deux ? A moins qu'ils ne restent bien au chaud ? Les températures avaient fortement baissées ces derniers jours.

Alors elle se rendit compte avec violence à quel point il lui manquait et s'avança vers l'entrée de la tente avec nervosité. Son cœur battait la chamade et juste avant de frapper sur la peau épaisse, elle respira un grand coup, comme pour s'apaiser.
La voix de Wakumbë retentit depuis l'intérieur, lui sommant d'entrer. Après avoir refermé derrière elle, il lui apparut enfin et son cœur manqua un battement.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres et elle eut seulement la force de bredouiller :

- Bonsoir...
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 3 Icon_minitime19/1/2015, 20:34

Qu'il la garde contre son cœur, encore un peu, un tout petit peu... Elle n'en aurait pas demandé plus, juste quelques minutes encore au creux de ses bras, dans sa chaleur et son odeur, mais Wakumbë s’excusa de ne pouvoir le faire en même temps qu'il libérait Niila de son étreinte. Dans un premier temps, la jeune femme ne sût comment réagir car elle ne s'attendait pas à ce qu'il prenne la décision aussi facilement, aussi vite.
La tristesse s'afficha sur son visage lorsque les bras du jeune homme la quittèrent. Comme il cherchait son regard, elle essaya de se redonner une contenance pour ne pas l'inquiéter. Après tout, cela n'était pas bien grave...n'est-ce pas ? Alors pourquoi avait-elle sentit son cœur se serrer à ses mots ? Pourquoi se sentait-elle subitement abandonnée ?

- Oui, bien sûr...tu as sûrement raison, dit-elle tout bas en abaissant son visage pour ne pas le regarder.

Ses lèvres dessinèrent un sourire mal assuré et forcé, avant qu'elle ne se détourne de lui pour se diriger vers son manteau. Elle agissait avec retenue ne souhaitant pas lui montrer son mal-être.
Ses mains fines touchaient le tissu, vérifiant qu'il était bien sec, mais déjà son esprit s'embarquait dans des interrogations qui n'auraient jamais de réponse. Wakumbë était simplement raisonnable, oui raisonnable, il n'y avait aucun besoin de s'inquiéter. Pas vrai ?
Pourtant, lors de leurs dernier baiser, la jeune femme avait pu sentir que la passion les dévorait tous les deux, alors pourquoi y mettait-il un terme ? Et comment pouvait-il agir avec autant de facilité ? Il était bien plus fort qu'elle...et elle ne pouvait pas lutter contre cela.
Elle ne pouvait que se laisser porter par le courant et décida de ne pas nager à contre courant. Elle se plierait à ce que désirait Wakumbë et s'il souhaitait rester raisonnable...alors elle le serait aussi.

Avec surprise, elle se rendit compte qu'elle était toujours immobile devant son manteau et se força à bouger.
Elle récupéra ses bottes fourrées et s'installa sur le sol pour se chausser, laçant les lanières de cuir autours de ses mollets. Quand elle fut prête, elle se releva et attrapa son manteau qu'elle enfila sans attendre. Sa gêne était désormais trop grande pour rester dans la tente une minute de plus.
Resserrant le col de fourrure autours de son cou, elle se décida enfin à jeter un coup d'oeil au Chemenn sans pour autant lui faire face.
Du coin de l'oeil, elle chercha à analyser l'expression qu'affichait Wakumbë mais n'y arrivait pas, trop recentrée sur elle-même et sur ce changement de situation qui la déstabilisait plus qu'elle ne l'aurait cru.

Une part d'elle même comprenait la réaction du Chemenn : en effet, ça ne serait pas juste pour Khilmari. Elle lui avait promis de venir l'aider et elle comptait bien le faire. Niila n'avait qu'une parole et tenait toujours ses promesses. Mais elle avait espéré profiter encore un peu de leur intimité, avant de regagner l'extérieur, le froid et leur vie quotidienne.
On ne pouvait comparer les deux relations qu'elle entretenait avec les deux hommes, ni dans sa nature, ni dans sa longueur.
Khilmari l'avait élevée, éduquée, elle avait la sensation de le connaître depuis toujours. A ses yeux et dans son cœur, il était son véritable père.
Wakumbë était l'homme qui avait éveillé son cœur à l'amour et à la découverte du plaisir. Elle ne le connaissait pas depuis si longtemps, même s'ils était du même clan, elle ne s'était jamais intéressée à quiconque pour être exact.
Il estimait ne pas avoir le droit de la garder seulement pour lui, et elle mourrait d'envie de lui indiquer que ce n'était pas une question de droit. Elle seule pouvait gérer ses journées et sa vie, et elle pouvait partager son temps si précieux aux yeux du Chemenn, comme elle le souhaitait entre son père et lui.
Aussi convaincue que cela ne servirait à rien d'engager la conversation dans ce but, elle ne dit rien et relâcha un soupir morose.

- J'y vais, lâcha-t-elle subitement.

Sur ses paroles, elle se dirigea vers le pan de toile marquant l'entrée de la tente qu'elle ouvrit à la volée avec peut-être un peu plus de force que prévue.
La fraîcheur soudaine lui fouetta le visage, colorant ses pommettes et elle resta transie un instant, le souffle coupé. Dehors, certains Okanakis déjà affairés dans les préparatifs de la journée levèrent la tête dans sa direction et elle sourit maladroitement comme pour leur indiquer qu'elle était désolée et qu'il n'y avait rien à voir. Elle passa une jambe à l'extérieur avant de se retourner une dernière fois vers Wakumbë.

- Bonne journée, lui lança-t-elle d'un ton las.

La sienne en tout cas, serait très certainement morose et aussi froide que la neige.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 3 Icon_minitime19/1/2015, 22:55

Alors que ses mains étaient encore posées sur les épaules de la jeune femme, Wakumbë sentit Niila se raidir, comme frappée par ses paroles. Aussitôt, il en fut navré. Le visage défait, il vit nettement les traits de la petite potière se froisser sous le coup de la tristesse. Si Niila fit un effort pour ne rien laisser paraître, le jeune homme n'était pas dupe. Avait-il répondu trop vite, sans marquer assez d'hésitation ? Peut-être qu'elle pensait qu'il la mettait à la porte. Tétanisé, Wakumbë vit avec horreur le regard de Niila se perdre dans le vague, comme soudainement voilé par une chape de brume. La jeune femme montrait une nouvelle fois sa bravoure en acquiesçant à des mots qu'elle devait haïr. Hochant la tête et lui répondant avec un pauvre sourire, elle s'éloigna afin de revêtir son manteau.

Naïvement, il avait espéré qu'ils se quitteraient sans tristesse ni larmes, comme deux adultes conscients qu'ils ne tarderaient pas à se revoir. Mais visiblement, la petite potière le vivait mal. Tandis qu'elle vérifiait l'état de sa veste fourrée, Wakumbë bafouilla, extrêmement gêné de la savoir si triste :

« Est-ce que j'ai dit quelque-chose de mal ? »

Comme la jeune femme ne répondait pas, le Chemenn se passa une main dans les cheveux, symptôme visible de son malaise. Mais Niila évitait soigneusement de le regarder, de sorte qu'elle ne devait pas avoir conscience de sa gêne. Ne sachant sur quel pied danser, Wakumbë fit un pas en avant, avant de subitement s'arrêter lorsque la petite potière se releva. Elle poussa le pan de la tente d'un geste brusque qui trahissait une colère contenue. Le jeune homme comprit qu'elle n'était pas triste uniquement à l'idée de devoir partir. Non, il y avait quelque-chose d'autre. Mais Wakumbë avait beau repasser dans sa tête tout ce qu'il avait dit un peu plus tôt, aucun détail ne lui sautait aux yeux. Réduit à supposer qu'il avait dit une ânerie, le Chemenn lâcha d'un ton désespéré :

« Niila, si je me suis comporté comme un crétin tu peux me le dire... »

Mais la jeune femme se contenta de prononcer quelques mots d'un ton qui n'aurait pu être plus froid. Elle avait déjà un pied dehors lorsqu'elle le salua sans lui jeter un seul regard. Mortifié, Wakumbë sentit son sang se glacer. Allait-elle vraiment le quitter comme ça ? Tel un enfant qui viendrait d'être puni après avoir commis une bêtise, le Chemenn bafouilla quelques bribes incompréhensibles. Il aurait presque préféré que Niila se mette à pleurer. Tout plutôt que cette froide indifférence...
Sans réfléchir, simplement incapable de la laisser partir ainsi, Wakumbë la héla tout en courant pour la rattraper :

« Niila ! »

Alors que la jeune femme se retournait, il la saisit par la taille et s'arrêta brusquement, leurs visages séparés par une poignée de centimètres seulement. Il n'avait pas prévu d'être aussi proche de la petite potière, et du avoir l'air aussi surpris qu'elle. Après un court instant d'hésitation, le Chemenn s'approcha de son visage. Peu lui importaient la neige et le froid, ou même le fait qu'on puisse les voir. Plusieurs Chilchakis se trouvaient dans les environs, mais Wakumbë n'y prêtait aucune attention. Plus rien n'existait en dehors du visage de Niila. Ses yeux étaient encore humides et porteurs d'une douleur contenue. Avec douceur, le jeune homme suivit la ligne de sa joue et de sa mâchoire du bout de son pouce. Puis, le plus sérieusement du monde, il saisit son visage entre ses mains et se pencha lentement vers elle. Au moment où ses lèvres effleurèrent les siennes, Wakumbë fut saisi par un grand frisson qui n'était pas du au froid. Ce n'était pas l'un de ces baisers passionnés comme celui de la minute précédente : celui-ci était léger comme la caresse d'une plume sur leurs lèvres. Mais il était plus fort, plus vivant encore. Les hurlements des bourrasques s'étaient tus, la neige semblait tomber sans les toucher. Un profond silence les enveloppait, mettant le reste du monde entre parenthèses. Ne restait plus qu'eux. Et ça leur allait très bien.

Lorsqu'il rouvrit les yeux au terme de ce baiser, Wakumbë se noya dans le regard sombre de la jeune femme. Il put y lire la surprise et l'incompréhension. Un pâle sourire d'excuse étira ses lèvres alors qu'il se penchait vers son oreille pour lui souffler quelques mots :

« Tu m'en dois un. Comme ça tu as la certitude qu'on n'attendra pas longtemps pour se revoir... »

Mais au moment où il se reculait sans lâcher ses mains, le jeune homme avisa enfin la présence d'un garçonnet. L'enfant était manifestement là depuis un moment, et ne les quittait pas des yeux. Gêné à l'idée d'avoir été pris sur le fait, Wakumbë chassa bien vite cette impression : tout ce qu'on pouvait raconter sur son compte lui était bien égal. Depuis toujours, il se fichait pas mal des rumeurs et des mythes que certains érigeaient sur son dos. Au contraire : il s'amusait beaucoup de voir les autres s'épuiser à essayer d'en apprendre plus sur son compte. L'unique fois où il avait pris la peine de démentir une rumeur, celle-ci était particulièrement peu flatteuse. C'était quelques années après son arrivée au clan, il n'était alors qu'un adolescent impulsif cherchant encore à devenir l'homme qui sommeillait en lui. Des enfants plus jeunes avaient lancé l'idée qu'il ait pu avoir abandonné sa famille pour une raison ou une autre, et qu'il avait ainsi quitté son clan de manière volontaire et lâche, et que c'était pour ça qu'il ne parlait jamais de son passé. Wakumbë s'était alors mis dans une colère folle, avant de se réfugier sous sa tente, le souffle court. Exception qui s'expliquait peut-être parce-qu'elle était celle qui se rapprochait le plus de la réalité...
Mais d'ordinaire, le jeune homme n'avait que faire des racontars. Les Chilchakis aimaient parler, souvent en bien, alors cela ne le gênait pas plus que ça. Pourquoi les choses seraient-elles différentes cette fois-ci ?
Fronçant les sourcils en mimant la gronderie il lâcha à l'intention du petit garçon, qui les fixait toujours sans cesser de sourire jusqu'aux oreilles :

« Tu n'as rien de mieux à faire, Pitah ? »

Le garçonnet gloussa et s'éclipsa bien vite, laissant pour tout souvenir de sa présence quelques traces dans la neige. Wakumbë secoua la tête, plus amusé que fâché. Il finit par reporter son attention sur Niila, et se perdit à nouveau dans ses iris. Frissonnant, le jeune homme se racla la gorge en sentant ses joues s'empourprer. Il n'avait pas vraiment prévu d'être aussi démonstratif en décidant de la rattraper. D'un autre côté, ce n'était pas comme s'il avait vraiment prévu quoique ce soit...
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] - Page 3 Icon_minitime20/1/2015, 11:37

Niila frissonna lorsque ses premiers pas se posèrent sur la neige fraîche de la nuit. Si auparavant elle n'avait pas entendu les remarques de Wakumbë sur son comportement juste parce qu'elle était trop dans la lune, concentrée sur elle-même et sur ses sentiments, elle entendit parfaitement son nom lorsqu'il la héla.
Le temps qu'elle se retourne, il était déjà sur elle et la jeune femme posa sur le visage pâle du Chemenn un regard incrédule alors que de sa main, il enlaçait sa taille.
Leurs visages n'était distants que de quelques centimètres et elle put sentir le souffle chaud du jeune homme s'échouer sur sa peau déjà glacée par la bise matinale.
Lui aussi paraissait surprit, pourtant, il était bien celui qui s'était lancé à sa suite, alors pourquoi ce regard ?

Si Niila ne comprenait pas ce comportement surprenant, elle comprit cependant le contact des mains de Wakumbë sur son visage. Délaissant sa taille, il encadra son visage de ses doigts tout en caressant sa peau.
Elle ne pouvait détacher son regard de ses yeux clair, comme hypnotisée par leur intensité et leur conviction. Que pouvait-elle lire en eux ? Tant de choses que ce qui les entouraient n'avait plus la moindre importance.
Le temps sembla s'arrêter à travers ses iris et le reste du campement disparu simplement lorsqu'il posa ses lèvres sur les siennes. Elle ferma les yeux, retenant son souffle comme si le déroulement du temps était également de son ressort.
Il n'en était rien évidemment mais l'illusion fonctionnait et ce baiser prenait des allures de symbole fort, comme si le couple clamait simplement que rien ne pouvait les affecter. Ni le froid, ni les regards, rien. Le silence les enveloppa de son immobilité, imposant une sérénité sans contrainte dans cet univers qui leur était propre.

Toujours sous la surprise de ce contact spontané, elle rouvrit ses yeux au terme du baiser et petit à petit, les sensations du monde extérieur la rattrapèrent. Tout reprenait sa place autour d'eux, pourtant lorsqu'il murmura quelques paroles douces à son oreille, il lui sembla que leur monde leur laissait encore quelques secondes de répit avant de se plonger à nouveau dans la réalité.
Elle sourit légèrement et hocha la tête de façon presque imperceptible. Elle ne doutait pas une seule seconde qu'ils se reverraient très vite, sauf qu'à présent, elle en avait encore plus envie et que l'attente allait être longue, très longue.

Elle retint un soupir lorsqu'il se sépara d'elle, annonçant qu'ils allaient véritablement se séparer, mais comme elle le regardait toujours, elle remarqua un changement d'expression chez lui, alors que ses yeux s'étaient posés sur un point non loin du couple.
Elle suivit son regard et tomba sur un des garçonnets du clan. Ses joues s’empourprèrent instantanément devant le sourire ébahie de l'enfant. Les avaient-ils vu ? Oui, à n'en pas douter.
Niila tourna la tête de l'autre côté et aperçut plus loin la mère du Pitah, qui les regardait presque attendrie. La jeune femme se raidit légèrement avant de poser sa tête sur le torse de Wakumbë, masquant ainsi son visage cramoisi à tous.
Elle entendit le rire léger de la jeune femme alors que le Chemenn faisait mine de sermonner l'enfant qui déguerpit bien vite. Alors seulement, elle releva la tête et planta ses yeux dans ceux du jeune homme, légèrement inquiète des conséquences de ce baiser.
Qu'allaient-ils raconter tous les deux ? Le Chemenn et la potière...qui s'embrassent à la sortie de la tente de Wakumbë. Ce n'était pas prévu et la jeune femme s'interrogea réellement sur les dires du clan.

Allait-on lui en parler ? Et que devrait-elle répondre ? La panique la gagnait, peut-être devait-elle demander son avis à Wakumbë ? Non, Wakumbë était....glacé ? Par les Dieux, il était sorti en pull pour la rattraper, fallait-il qu'il soit fou ?
Rapidement, Niila ouvrit son manteau et les enveloppa tous les deux comme elle le pouvait pour tenter de le réchauffer même quelques secondes.

- Tu vas tomber malade, murmura-t-elle, gênée. Rentre te mettre au chaud, je te verrais dans la journée.

Elle se voulait rassurante, peut-être même plus pour elle que pour lui. Rapidement, elle fit un point sur ce qu'elle devait faire dans la journée, cherchant à quel moment elle aurait le plus de chance de le croiser, de le retrouver.
Niila fut soulagée lorsqu'il acquiesça à sa remarque et se dirigea à nouveau chez lui. Elle lui offrit un sourire et un signe de la main, avant de refermer son manteau, alors seulement elle s'éloigna en se répétant sans cesse de ne pas se retourner. Si elle le voyait encore, elle serait bien incapable de faire quoique ce soit de sa journée.
Elle pressa même ses pas, pour vite rentrer chez elle.

Son père était déjà affairé à fumer de la viande et après s'être débarrassée de son manteau, elle se mit au travail à ses côtés. Ils bavardèrent tranquillement, Khilmari ne parla pas de cette nouvelle relation que liait sa fille et cela convenait très bien à Niila. Et puis, la matinée passa rapidement dans le labeur  et le travail bien fait.
Il mangèrent un bout ensemble, puis Niila se mit en marche jusqu'à la rivière. L'image des loups étaient très présente et elle souhaitait définir dès aujourd'hui ce qu'elle en ferait.
Tout était encore un peu brouillon mais trouver l'argile idéale lui permettrait de choisir en quoi la transformer.
Assise sur un gros rocher, non loin de l'eau chantante, elle traçait quelques traits et schémas sur le sable de la berge, cherchant à donner forme à ses idées. Un plat ? Une sculpture ? De l'argile blanche ? Grise ? Des deux ? Complètement perdue dans ses réflexions, elle ne vit pas le temps passer à une vitesse folle et déjà, le soleil se couchait.

Elle releva la tête, observant l'apparition des premières étoiles, sentant sur son visage l'atmosphère fraîchir encore en préparation de la nuit.
Comment pouvait-on si facilement se perdre dans ses pensées ? Avec culpabilité, elle se rendit compte que son art l'absorbait totalement et à un tel point qu'elle en avait oublié Wakumbë toute l'après-midi.
Elle s'en voulu, tandis qu'elle se remettait en marche vers le campement, les mains bredouilles, le cœur gros.
Affairée de la sorte, il ne lui avait pas manqué, preuve qu'elle était belle et bien capable de penser à autre chose qu'à lui. Pourtant, alors que ses pas la ramenait chez elle, l'envie de le voir se fit plus pressante, et plus elle y songeait, plus il lui manquait à présent. Était-ce un symptôme de sa culpabilité ? Non,  ce n'était pas si simple. Wakumbë était son seul, son unique, son souffle était son oxygène, ses bras son univers et l'art de la jeune femme, la détournait de son chemin.
Sans s'en apercevoir, elle trottait désormais, ses pieds s'enfonçaient dans la neige mais elle ne s'en préoccupa pas.
L'idée qu'il puisse l'attendre, qu'il puisse être déçu de ne pas l'avoir vu, lui comprimait la poitrine et elle se mit à courir. Elle croisa quelques membres du clan qui la regardèrent passer les sourcils levés, se demandant certainement qu'elle mouche l'avait piqué.
Le regard fixe sur la tente de Wakumbë, Niila courrait vers lui, rassurée de voir la lumière et la fumée qui émanait de la tente. Ses pieds glissaient et elle dérapaient quelques fois, mais elle ne s'arrêta que lorsqu'elle franchit l'entrée de la tente.
A bout de souffle, le visage rougit par le froid et l'effort physique, les jambes couvertes de neige et les cheveux en bataille, elle arriva à bredouiller à travers sa respiration hachée :

- Désolée....je..je n'ai pas vu le temps...passer...mais...je suis là maintenant.
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Il dut se faire violence pour ne pas se retourner. Wakumbë avait l'intuition que s'il avait le malheur de regarder Niila s'éloigner, il en retirait une grande insatisfaction. Aussi se focalisa-t-il sur le signe de main affectueux que la jeune femme lui lança avant qu'il ne regagne sa tente. Resté immobile à l'entrée, le dos collé contre la toile, le Chemenn fixa le vide devant lui. Les sensations éprouvées dans les dernières minutes étaient encore vivaces dans son esprit, et il savoura un moment le parfum de Niila qui imprégnait encore ses vêtements. Finalement, Wakumbë croisa les bras sur son torse avant de siffler, encore envoûté par ce qui venait de se passer. Le jeune homme demeura près d'une minute ainsi, nonchalamment adossé contre la toile. Ce n'est que lorsque ses jambes commencèrent à s'engourdir qu'il s'ébroua en secouant la tête.

La tente avait besoin d'être mise en ordre. Le Chemenn commença par nettoyer les restes des repas et ranger ses vêtements désormais secs. Tout en œuvrant, le jeune homme chantonnait à voix basse un air traditionnel du clan Chilchaki, espérant que cela le distrairait assez pour ôter la jeune femme de ses pensées. Mais ces efforts étaient vains. Chaque détail lui rappelait Niila. Un coussin qu'elle avait touché, un objet que son regard avait effleuré ne serait-ce qu'un instant. Il lui était extrêmement difficile de conserver les idées claires, de se concentrer sur ses tâches. Parfois, il relevait brusquement la tête en ouvrant la bouche, comme s'il s'apprêtait à dire quelques mots. Mais la personne à qui il comptait s'adresser était absente. Alors Wakumbë se détournait en haussant une épaule, agacé par sa propre bêtise. Sans qu'il ose se l'avouer, le départ de Niila avait laissé un grand vide dans la tente. Tout était silencieux et froid sans elle, et ses efforts pour y remédier n'avaient aucun effet.

Les pensées affluaient sous son crane, comme une rengaine incessante. Une multitude de questions revenait régulièrement, sans qu'il puisse s'en débarrasser. Khilmari harcelait-il sa fille de questions plus pressantes les unes que les autres ? Niila devait-elle faire face à une situation délicate et désagréable ? Oh, il voyait nettement ses joues rougies par l'émotion et la gêne, comme si elle avait été devant lui en cet instant. Lui en voulait-elle encore pour sa maladresse, ou bien l'avait-elle pardonné ? Était-elle harcelée par les regards rieurs des autres Chilchakis, qui murmuraient sur son passage en colportant d'affreuses rumeurs ? Et surtout, pensait-elle à lui autant qu'il pensait à elle ? De temps à autre, Wakumbë était saisi par la possibilité que la petite potière puisse l'oublier. Puis, il se reprenait en constatant que penser à elle à longueur de temps était plutôt fatiguant, de sorte qu'il espérait secrètement qu'elle ne se torture pas les méninges comme lui avait eu la mauvaise idée de commencer à le faire.

Niila hantait ses pensées, et il ne se passait pas une seconde sans que son absence se fasse ressentir. Naïvement, Wakumbë avait pensé que cette séparation pèserait davantage à la jeune femme ou, dans tous les cas, que lui-même parviendrait à se contrôler et à retenir sa tristesse. Aussi était-il particulièrement embêté de constater qu'il s'était trompé. L'absence de la petite potière se manifestait par un nœud logé entre ses côtes. Cette sensation désagréable refusait de disparaître. Alors que le jeune homme avait espéré un peu de tranquillité et de solitude, il se morfondait désormais en regrettant de ne pas être dérangé par les membres du clan. Il n'était pas rare que quelques Chilchakis consultent le Chemenn, attendant que ce dernier leur donne des conseils avant de régler leurs problèmes, ou tout simplement pour qu'il offre une oreille attentive. S'entretenir de la sorte lui aurait au moins permis de penser à autre chose, ne serait-ce que pour une poignée de minutes. Après avoir goûté à la présence de Niila, il ne pouvait tout simplement pas comprendre comment il avait fait pour vivre aussi longtemps sans l'avoir auprès de lui.

Vers le milieu de l'après-midi, quelqu'un se manifesta pourtant. Plein d'espoir, Wakumbë leva des yeux pétillants vers l'entrée tout en indiquant au visiteur qu'il pouvait entrer. Était-ce quelqu'un requérant ses services ou son écoute ? Pouvait-ce être Niila ? L'individu entra... C'était Mako. Légèrement déçu, le Chemenn lâcha un : « Oh, c'est toi. » Occupé à rajouter une bûche dans le feu, Wakumbë entendit son ami se racler la gorge d'un ton insistant. Lorsqu'il daigna se tourner vers lui, toujours accroupi auprès du brasero, il constata que le jeune homme était désormais appuyé contre une poutre et le fixait avec un étrange sourire plaqué sur la figure. Agacé, le Chemenn lui demanda ce qu'il attendait comme ça, et son ami répondit en arquant un sourcil, sans quitter le sourire suspect qui étira son visage jusqu'aux oreilles.

« Alooors ?
– Alors quoi ? 

Mako leva les yeux au ciel en lançant un : « Je t'en prie mon vieux, à d'autres ! » qui voulait tout dire. Fronçant les sourcils, Wakumbë se demanda où il voulait en venir. Tandis que Mako poussait un soupir trop théâtral pour être sincère et déambulait dans la pièce, le jeune homme finit par comprendre de quoi il retournait. Son ami s'installa sur le bord de la couchette, appuyé sur ses coudes. Il fit mine de renifler, puis posa une main sous son menton, mimant un air pensif :

– Mais ça... ça... ça sent la fille !

Wakumbë se contenta de le fixer d'un air froid, sans qu'aucun sourire ne vienne adoucir son expression austère :

– Tu deviendrais presque vexant. »

L'autre se contenta de rire avant de se relever et de lui donner une claque dans le dos, comme pour le féliciter. Wakumbë leva les yeux au ciel, excédé. Évidemment, Mako demanda luxe de détails, de sorte qu'il ne put y échapper. De bonne grâce, le Chemenn répondit à la moindre des questions de son ami. Enfin, certaines le laissèrent de glace ou lui causèrent une quinte de toux fulgurante, tandis que ses joues s'empourpraient. A cela, Mako lui répondait par un regard empli de pitié et de condescendance. « Mon pauvre vieux », disait-il parfois en secouant la tête. « Il était temps que Niila arrive ! »

Lorsque Wakumbë réussit à expliquer que tous deux s'étaient contentés de dormir l'un à côté de l'autre, le jeune homme le fixa d'un air dubitatif. Mako finit par grimacer, mais le regard du Chemenn était assez clair pour le dissuader de faire la moindre remarque.

«  Tu sais qu'on ne parle que de ça, dans le campement ? J'espère que ça ne dérange pas trop ta chérie.
– S'ils se font trop insistants, je leur en toucherai deux mots. 
– Voyez vous ça ? C'est drôle, je n'aurais jamais cru que tu puisses avoir une âme chevaleresque ! 
– Honnêtement ? Moi non plus. »

Les deux jeunes hommes se fixèrent une seconde, avant de rire à l'unisson. Lorsque Mako lui lança, plus sérieux : « Tu l'aimes vraiment, pas vrai ? » Wakumbë ne put que sourire d'un air timide tout en se grattant la joue. Sa peau était rêche sous ses doigts. Son ami grommela quelque-chose d'indistinct en lui donnant un coup de poing bourru dans l'épaule, puis il prit congé non sans avoir jeté un dernier « Rendez-vous l'été prochain pour la suite de cette romance improbable ! » parfaitement scandaleux. Mais cela fit rire le Chemenn. Rasséréné, il ne le fut pas longtemps pourtant. De nouveau seul, il s'empressa de s'installer auprès du feu, avec une planchette de bois recouverte d'un parchemin. Armé de bâtons de charbon, il s'efforça de reproduire l'une des fleurs qui trônaient encore dans le vase. Malgré ses efforts, il n'arrivait à rien. D'un geste agacé, il essuya sa pommette d'un revers de la main, y laissant une traînée noire. Le visage de Niila flottait à nouveau devant ses yeux. Mako lui avait demandé pourquoi il n'essayait pas de sortir : après tout ils pourraient très bien se croiser de manière totalement fortuite et inattendue. Mais Wakumbë était persuadé que sa mélancolie serait accrue s'il se baladait en espérant voir Niila, mais que cela ne se produisait pas. Mieux valait prendre son mal en patience. Bon sang, ils s'étaient quittés quelques heures plus tôt seulement ! Pas de quoi en faire tout un fromage...

Alors qu'il se faisait cette réflexion, le pan de toile marquant l'entrée de la tente se souleva tout à coup, laissant entrer une silhouette familière. Wakumbë releva la tête de son ouvrage et avisa une Niila essoufflée, les joues rougies par la course autant que par le froid. Avec difficulté, la jeune femme prononça quelques mots qui lui arrachèrent un sourire. C'était drôle : comme si Niila avait senti qu'elle lui avait manqué toute la journée. Après ces heures d'attente, « son soleil » avait entendu son appel silencieux et revenait l'éclairer de sa chaleur. Stupéfait, Wakumbë bafouilla quelque-chose d'un air incrédule. Il n'arrivait pas à croire que Niila soit revenue : il ne s'attendait pas vraiment à la revoir de si tôt. Le jeune homme se releva précipitamment et lissa le devant de sa tunique, en y laissant une énième trace de charbon. Alors qu'il s'approchait de la jeune femme et s'apprêtait à caresser sa joue, il avisa en fin les marques noires qui maculaient ses doigts. Alors il toussota et cacha ses mains dans son dos, gêné.

« Je suis content que tu sois revenue. » Wakumbë grimaça : « Tu m'as beaucoup manqué. Il va falloir que je m'y habitue. »

Puis, constatant le souffle court de Niila, il pencha la tête sur le côté avec un petit sourire mi-inquiet mi-amusé :

« D'où est-ce que tu cours, comme ça ? » Se remémorant les paroles de Mako, il ajouta, plus sérieux : « Est-ce que les autres t'ont fait des remarques désobligeantes ? Ce sont eux que tu fuies ? »
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Il était là, juste devant elle à seulement quelques pas et le visage de Niila s'illumina lorsque Wakumbë se redressa pour venir à sa rencontre. Elle était essoufflée et devait afficher une allure assez sauvage d'elle-même mais peu lui importa. Dans l'immédiat elle cherchait à calmer sa respiration saccadée qui l'empêchait de s'exprimer correctement et qui lui brûlait la gorge à cause de l'air froid qu'elle avait inhalé. Elle remarqua alors, les traces charbonneuses qui ornaient sa joue et sa tunique, et haussant un sourcil, s'apprêta à lui demander ce qu'il avait bien pu trafiquer pour en arriver là.

Mais alors qu'il avançait des doigts noir de suie vers sa joue, il se ravisa et Niila dut retenir un rire.
Comment pouvait-il avoir peur de la salir, alors qu'elle était aussi propre qu'un enfant élevé dans les bois...
Son pantalon couvert de neige s’humidifiait avec la fonte de cette dernière, laissant apparaître des  traces de boue et autres joyeusetés de la nature du bord de berge. Mais elle trouvait l'attention touchante, lui qui était toujours impeccable, sauf ce soir. Elle se dit alors qu'elle devrait sûrement faire des efforts pour améliorer son apparence, peut-être attendait-il qu'elle le fasse d'ailleurs ? Il fallait qu'elle y réfléchisse vraiment dans ls jours à venir, puis ses quelques pensées furent balayées par l'aveu du jeune homme. Il était heureux de la voir, elle lui avait manqué.

Le cœur que Niila cherchait vainement à maîtriser fit une embardée et le sang lui monta au visage, comme si visiblement ce phénomène était encore possible. Combien de litre de sang possédait son corps? Elle se sentait ridicule de réagir de la sorte mais elle n'y pouvait rien. Wakumbë lui faisait cet effet depuis longtemps. Un seul regard, un seul sourire, ou bien quelques paroles et toutes les cellules de Niila semblaient au bord de l'explosion.
Il lui demanda alors, d'où elle venait comme ça en courant et son visage s'assombrit légèrement lorsqu'il énonça les possibles remarques du clan.
Elle fronça doucement les sourcils puis retira ses gants qu'elle rangea dans la poche de son manteau. Où voulait-il en venir ? Lui avait-on parlé d'eux ? Les fuyait-elle ?

- Je...non..non ! Pas du tout, commença-t-elle en le regardant dans les yeux. J'étais à la rivière au nord toute l'après-midi...je cherchais comment représenter les loups et...( elle détourna son regard de Wakumbë, comme si elle avait honte de lui annoncer la suite)...je me suis perdue dans mes pensées.

Elle leva les paumes vers le plafond, plaçant ses bras en signe d'impuissance avant de reprendre.

- Le temps que je m'en rende compte...la nuit tombait et..en reprenant le chemin du campement j'ai pensé que...que..j'avais très envie de te voir et c'était douloureux et aussi cruel parce que de toute l'après-midi je n'y avais pas pensé une seule fois...je suis désolée...Khilmari à raison, acheva-t-elle dans un souffle, je rêvasse trop.

Elle soupira longuement en fermant les yeux quelques secondes, comme pour se remettre de cet état instable. Elle s'en voulait terriblement de ne pas avoir pensé à lui, de l'avoir « oublié ». Par tous les Dieux, comment pouvait-elle oser lui dire qu'elle l'aimait après ça ?
Pourtant, le fait de simplement le regarder même avec sa trace de charbon la faisait fondre. Wakumbë possédait cette simplicité, cette droiture qu'elle chérissait tendrement. Ils ne se mentaient pas et n'avaient de toute façon pas à le faire. Parfois, ils se comprenaient mal mais, elle s'en moquait. Au fond d'elle, Niila était persuadée que rien ne pourrait les séparer. Ni personne, ni eux-même. Wakumbë était son autre, le seul homme qu'elle aimerait à jamais.
Et voilà qu'elle retournait dans ses pensées alors qu'elle venait juste de se reprocher de le faire.
Elle se souvint des derniers mots du Chemenn, et reprit à son tour, l'air inquiet.

- On t'a dit quelque chose ? Le clan nous en veut ?

Personne ne lui avait rien dit, pas même Khilmari. En un sens, il avait simplement respecté la volonté de sa fille de ne pas trop discuter de ce sujet qui l'a mettait tellement mal à l'aise, mais Niila pensait également que cela devait fort bien arranger son père en même temps.
Mais Wakumbë n'était pas dans la même situation et en tant que Chemenn, il avait bien plus de responsabilités qu'elle à l'égard du Clan. Lui avait-on fait des reproches ? Pire, lui avait -on demandé de ne pas côtoyer Niila ?
Une angoisse sourde se forma dans son ventre, comme une boule qui commençait à lui déchirer les intestins. Le clan s'opposerait-il à leur amour ? Non, impossible ! Pourtant, la peur de ne pouvoir vivre librement leurs sentiments devenait plus présente.

De mémoire, elle revit tous les visages croisés aujourd'hui et chercha sur chacun un air désobligeant ou en colère...heureusement, elle n'en trouva pas et commença à s'apaiser un peu.
D'une main légère, elle frotta doucement la pommette de Wakumbë avant de regarder ses doigts noir à leur tour avec un sourire en coin.

- Tu t'es battu avec du charbon ? On dirait bien qu'il a gagné.
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Wakumbë pouvait percevoir son souffle court et haletant, et ses yeux humides attestaient encore du vent glacé qui avait brûlé son visage dans sa course. A certains endroits, sa pâle figure était rehaussée ça et là de touches rouges, souvenir du froid mordant qui régnait là dehors. Ses vêtements étaient maculés de neige à demi fondue, ses cheveux en bataille étaient un autre témoignage de son état d'esprit. Le jeune homme constatait tout cela, et une idée naissait lentement, s'insinuant dans les méandres de son esprit, jusqu'à s'étendre telle un étendard ondoyant sous les bourrasques : elle avait fait tout ça pour lui. Instinctivement, obéissant à une pulsion irrépressible, Niila avait bravé le froid et le vent, ignorant le gel qui mordait sa peau au grain si délicat. Le Chemenn peinait à imaginer une telle chose. Mais il suffisait de voir l'air désolé de la jeune femme pour comprendre que tout cela était vrai. Une bouffée de tendresse le submergea, et il eut envie de la serrer dans ses bras, comme pour la remercier de tant tenir à lui. Mais il n'en fit rien, car la petite potière parla.

Les loups. Khilmari avait donc dit vrai : la jeune femme n'aurait pas attendu bien longtemps pour marquer ses souvenirs sur la terre. Craignait-elle de les voir disparaître, s'envoler au fil des jours ? Au fond de lui, le Chemenn sentait que ces images demeureraient vibrantes dans un coin de sa mémoire. Et si elles perdaient en intensité, ce ne serait que pour gagner en charge d'émotion. Certains souvenirs s'épuisaient avec le temps, mais d'autres devenaient plus forts, plus beaux. Comme porteurs de tout le bonheur d'une simple vie.

Wakumbë eut un sourire attendri en l'imaginant agenouillée au bord de l'eau, les mains plongées dans l'argile humide, savourant sa fraîcheur et sa douceur surprenante. Mais Niila n'avait pas les mains salies par la terre : avait-elle seulement trouvé ce qu'elle était allée y chercher ? Alors qu'il s'apprêtait à lui poser la question, la jeune femme poursuivit, et ses mots lui imposèrent le silence. Ainsi, elle n'avait pas pensé à lui, l'esprit trop occupé par sa recherche. Cela n'était pas étonnant, lui-même pouvait être trop obnubilé par certaines activités pour ne prêter attention au reste du monde. Malgré lui, Wakumbë ressentit une petite aiguille malmener son orgueil. L'idée que lui-même ait pu penser à Niila toute la journée sans que celle-ci soit ennuyée par de telles préoccupations lui faisait de la peine. Sans le vouloir, il se demanda si elle l'aimait assez peu pour ne plus se soucier de lui une fois qu'ils étaient l'un de l'autre, puis il s'en voulut d'avoir pu ne serait-ce que le penser. Niila était « sa personne », ne l'avait-il pas dit ? Quel piètre ami il serait, s'il était incapable d'accepter qu'elle puisse laisser son esprit vagabonder au gré de ses envies !

Ils partageaient tant de choses, avaient tant partagé ensemble que cela ne pouvait être faux. A coup sûr, Niila avait le droit de se vider la tête pour ne pas se torturer l'esprit comme lui-même avait eu la bêtise de le faire (et ce malgré tous ses efforts). Wakumbë savait pertinemment que la jeune femme se laissa facilement distraire, voguant sur la crête écumeuse de ses pensées, lesquelles se mouvaient telles les vagues d'une mer automnale. Il lui était déjà arrivé d'envier son insouciance, et la facilité stupéfiante avec laquelle Niila passait d'un sujet à un autre, bâtissant des ponts pour relier deux îlots, se jouant du vide qui l'appelait inlassablement.

« Oh, c'est... c'est rien. »

Mais il était touchant de voir sa gêne, sa honte, même, lorsqu'elle lui avouait ce qu'elle pensait être une faute. Wakumbë lui répondit simplement par un sourire, ne sachant trop quoi dire. Une part de son orgueil était blessée, mais l'amour qu'il portait à la jeune femme était bien plus grand que toute la dignité du monde. A nouveau, il sentit que Niila se perdait dans ses pensées, et son sourire s'agrandit quand il la vit rougir. La jeune femme ne semblait pas bien fière de sa conduite, ce qui l'incitait à lui pardonner cette faute qui n'en était pas une. Comment pourrait-il être fâché contre elle, pour une raison aussi obscure ? Tout ça n'avait aucun sens.

Niila changea de sujet, lui signifiant qu'elle ne semblait pas au courant des rumeurs qui circulaient déjà au sein du campement. Intrigué, Wakumbë vit nettement l'inquiétude assombrir le visage de la petite potière, comme une ombre masquant les rayons du soleil. Aussitôt, il se sentit obligé de répondre :

« On ne m'a rien dit non plus ! Mako est passé, et il m'a simplement raconté que ça jasait pas mal. »  Le jeune homme haussa une épaule peu concernée : « Ça m'est bien égal, ce qu'ils peuvent dire, et ça m'étonnerait qu'ils se permettent de nous juger. Mais s'ils te font la moindre remarque désobligeante, n'hésite pas à m'en parler. Je pourrai toujours essayer de leur imposer deux ou trois limites à ne pas dépasser. » 

Dans le fond, ces rumeurs n'étaient que rarement méchantes, et si il leur arrivait de l'être, ce n'était jamais volontairement. Les mots fusaient parfois plus vite que les pensées, ce qui expliquait parfois quelques écarts. Mais Wakumbë savait qu'il ne supporterait pas de voir Niila être la cible de moqueries ou de chuchotements inélégants. Le Chemenn n'aimait guère hausser le ton et utiliser son statut pour se faire entendre, mais il n'hésiterait pas à le faire pour protéger la jeune femme.

D'une main douce, Niila effleura son visage, et sourit en constatant que ses doigts étaient devenus sombres. Comme pour chasser ces préoccupations moins agréables, la jeune femme prononça quelques mots d'un ton moqueur, et Wakumbë lâcha en haussant un sourcil :

« C'est très drôle, vraiment. Pour ma défense, le charbon constitue un adversaire de poids. Perdre contre lui n'est pas si déshonorant que ça et, sans vouloir me vanter, je lui ai plutôt bien résisté ! » 

Puis, le jeune homme désigna son matériel à dessin, qui traînait encore auprès du feu. En quelques mots, il expliqua à Niila qu'il avait essayé de se changer les idées en schématisant une fleur, sans succès. Il haussa à nouveau les épaules d'un air peu concerné, comme si tout ça n'avait plus aucune importance maintenant qu'elle était là. Coulant son regard dans celui de la jeune femme, Wakumbë sentit une agréable sérénité l'envahir, comme à chaque fois qu'il se trouvait près d'elle. Lentement, Niila se rapprocha, de sorte que quelques centimètres seulement les séparaient. Sans trop savoir, le jeune homme retint son souffle.
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Niila sentit Wakumbë cherchait à la protéger des autres, de leur famille. Elle n'en éprouvait nul besoin cependant, n'ayant rien vu de dégradant sur le visage de ceux qu'elle avait croisé dans la journée. Mako était venu...Elle les savait amis et ne s’étonna donc pas qu'il soit passé pour le prévenir. Quelle gentille attention, songea-t-elle, sans plus se préoccuper du reste.
Et puis, il y avait le charbon qu'elle venait de désigner, et le regard bleu clair du jeune homme ne paraissait que plus beau, souligné par cette marque noire, comme si elle le sublimait.
Niila tentait un trait d'humour, elle n'y était pas habituée et n'espéra pas vraiment le faire rire, peut-être sourire tout au plus.
Pourtant, comme elle pouvait s'y attendre Wakumbë y réagit, surenchérissant la plaisanterie. Dans sa bouche, le charbon se transforma en un redoutable adversaire auquel il avait bien résisté, même s'il avait été vaincue.
Niila sourit à ses propos alors qu'il désignait d'un mouvement de bras les essais de croquis esquissés plus loin. Elle s'avança vers lui, lentement se plaçant suffisamment près de lui, sans pour autant que ses vêtements détrempés ne le touche. Niila ne souhaitait pas prendre le risque de le faire tomber malade. Mais...elle avait une dette envers lui. Ce baiser qu'il lui avait donné le matin même, cette promesse de se revoir aussi vite que possible. Elle ne pouvait quitter des yeux sa bouche, comme hypnotisée par ses lignes, sa couleur et par mémoire, sa chaleur et son parfum. Mais le courage lui manquait, elle avait peur, elle avait honte et surtout, elle pensait ne pas mériter le droit de l'embrasser. 
Pas après avoir passé son après-midi à rêvasser sur son art, au lieu de se morfondre de l'absence du Chemenn à ses côtés.

Hésitante, elle déglutit en baissant les yeux, les dirigeant cette fois-ci vers le matériel de dessin qui gisait plus loin. Le silence s'installa un instant, ne laissant la place qu'aux crépitements du brasero.

-Je pourrais t'aider si tu le souhaites, dit-elle tout bas, parce qu'il fallait bien dire quelque chose.

Intérieurement, elle était pétrifiée. Et s'il la repoussait ? S'il estimait qu'elle ne l'aimait pas suffisamment ? S'il ne voulait plus d'elle....
L'angoisse naissait au creux de son ventre et elle dût se faire violence pour braver la barrière qu'elle hissait elle-même entre eux.
Elle prit le temps d'expirer lentement en fermant les yeux quelques secondes comme si elle pouvait puiser de la force en elle, et puis, son regard se tourna à nouveau vers Wakumbë.

Niila aurait souhaité paraître sûre d'elle mais il n'en était rien, et dans ses pupilles, l'éclat d'une hésitation, même infime demeurait. A nouveau, elle porta une main légère sur la joue du jeune homme, marquant ses propres doigts de la suie maculant sa pommette. Elle les retourna vers elle, avec un sourire léger et traça sur sa propre joue, un large trait sombre, usant de son index et de son majeur comme d'un pinceau.

- J'ai une dette envers toi, murmura-t-elle doucement en reportant son attention sur le Chemenn.

Toujours en prenant garde que ses vêtements mouillés ne le touchent pas, elle se hissa sur la pointe des pieds et se pencha en avant, le menton relevé. Ses deux mains s'appuyèrent sur son torse tandis que d'une voix tremblante, presque hésitante, elle susurra à son oreille.

- Je rêvasse souvent Wakumbë Flocon-Bleu, mais lorsque je ne le fais pas, toutes mes pensées sont pour toi.

Une façon peut-être de se dédouaner, de lui montrer que si son esprit vagabonde souvent et qu'elle ne le maîtrise pas, les moments où elle est bien elle-même, s'accordent à lui faire songer à une seule personne. Lui.
Niila cherche dans son regard un indice, le moindre éclat lui montrant qu'il a saisit, qu'il lui pardonne, qu'il l'aime toujours, et lorsqu'elle croit l'apercevoir, elle dépose un baiser au coin de sa bouche avec douceur, avant de glisser sur ses lèvres.
Elle son chaudes, douces et respirent l'amour et la tolérance. Leur baiser est tendre, réponse à une promesse tout aussi romantique, réponse à ce besoin irrévocable de le toucher et de partager ses émotions avec lui. Lorsqu'ils se séparent, la jeune femme est encore dans le flou et son regard bleu est perdu dans le vague.

La journée touche cependant à sa fin, marquant ainsi la fin du rêve qu'ils auront partagé tous les deux, avant la prochaine nuit, où Nilla pourra à nouveau s'endormir dans les bras de Wakumbë.
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En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]

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