Notes : Etant donné qu'on va être pas mal sur ce rp, je propose d'établir un ordre plus au niveau de la logique que chronologique si ça vous va. En sachant que si Gallien intervient, ce ne sera pas tout de suite, et que Rhaas apparaîtra plutôt en milieu je pense.
J'ai posé les bases, ainsi que la date après évaluation des distances de navigation et des lieux où vous êtes passés avant, surtout n'hésitez pas à me signaler si je dois changer quelque chose ! Je savais pas trop comment trouver le bateau dooooooonc, je mise sur le hasard ou si quelqu'un reconnaît un truc /BUS/ BREF ! Et sur ce... Let's goooooo !

Lorsqu'elle avait fui le camp de la meute, Khalee était dans un tel état qu'elle n'avait pas songé à demander plus que de foutre le camp. Réaction légitime mais toutefois irréfléchie, puisqu'elle n'avait à ce moment-là toujours aucune idée du chemin qu'elle devrait suivre pour prendre un bateau vers Opale.

Après avoir couru avec Nova jusqu'à ce que la nuit tombe, elle s'était finalement arrêtée pour tenter de remettre ses idées en place. Rien n'y faisait, et si la présence du kaasar de l'ombre suffisait en général à l'apaiser, cette fois-ci les maux étaient trop grands pour être soignés par un abus de fourrure.
Les deux jours suivants, elle s'était contentée de chasser pour se nourrir entre les crises de larmes qui la fatiguaient. Le lendemain, un membre de la meute était venu la trouver, avec toute la prudence du monde, pour finalement lui indiquer où se rendre. Elle avait bien songé à passer ses nerfs sur lui, mais elle savait que rien ne suffirait à éteindre la flamme de la rage qu'elle ressentait contre le véritable instigateur de son mal être. Il avait décampé bien vite, sans même lui dire qui lui avait demandé de lui livrer l'information qui lui permettrait peut-être de rentrer... là où elle avait fui il y a de cela des années.
Quant à savoir si ce qu'il lui avait dit était fondé, elle n'avait de toute façon aucune autre façon de procéder. Ainsi, plusieurs jours durant, elle avait suivi la route imprécise, déambulant en ruminant, en essayant de faire taire ses pensées.

C'est comme ça qu'elle se retrouva aux abords d'un port clandestin, en quête de trouver le fameux bateau qui accepterait de lui faire traverser la mer jusqu'à Opale. Aucune certitude que le capitaine accepterait cela dit, mais elle n'avait pour l'instant pas d'autre alternative qu'essayer.

Seulement trois navires trônaient là, mais il y en avait suffisamment pour qu'elle risque de se tromper. Elle observa les vaisseaux tour à tour. Aucun ne ressemblait à celui qu'on lui avait décrit.

Cet enfoiré s'est foutu de moi, j'le savais...

Nova inclina sa tête touffue en guise d'interrogation, prenant soin de rester à proximité de la sang perdu, l'environnement dans lequel ils se trouvaient n'était pas des plus rassurants. Khalee dissimula davantage son visage sous sa cape, passant les doigts sur les marques à son cou, vestige d'une douleur gravée à même sa chair.

Lorsque quelqu'un la bouscula dans la foule, elle eut le réflexe de sortir le poignard qu'elle avait emporté lors de sa fuite. L'ombre maladroite avait continué sa route, et elle se mit à observer l'arme, s'égarant dans ses pensées.
Et dire qu'elle aurait pu le tuer avec cette lame, elle avait eu sa nuque à porter de bras, et pourtant, elle n'avait pas eu le courage de le faire. Non, elle s'était contentée de le menacer, comme si elle s'était attendue à autre chose. Mais à quoi exactement ? Elle soupira. En attendant, elle n'avançait pas.

Le temps paraissait s'étendre à l'infini...
Toujours enfermée, attachée à fond de cale, Eden essayait de compter les jours en se basant sur le repas quotidien qu'on lui portait. Sept ou huit, le chiffre en lui-même lui semblait petit, pourtant, elle avait la désagréable sensation d'être bloquée ici depuis bien plus longtemps.
Aucune décision n'avait été prise et elle attendait de savoir à quel moment cette bande de marins peu scrupuleux se débarrasseraient d'elle. Cette attente était insoutenable, comme si une épée flottait au dessus de sa tête sans qu'elle ne puisse savoir à quel moment elle tomberait.

Elle changea de position pour alléger ses courbatures et observa un instant ses poignets. Les fers continuaient à lui ronger la peau et ses mains tremblaient légèrement. Elle avait froid, mais cette sensation n'était pas liée qu'à la température ambiante. Chaque jour passant la rapprochait d'un mort certaine. Que faisaient les Elites? Étaient-ils parti à sa recherche au moins? Elle en doutait fortement à présent.
Elle soupira en appuyant sa tête contre le mur de bois et c'est à ce moment là qu'elle s'en rendit compte.
Le bateau ne tanguait plus comme habituellement.

Intriguée, elle se redressa légèrement, cherchant dans son équilibre précaire un quelconque vacillement.
Il lui apparut mais de façon si infime que la certitude s'empara de son idée sans attendre : Ils n'étaient plus en mer, ce qui signifiait donc qu'ils étaient à quai.
Comme pour ajouter à sa curiosité, un brouhaha s'éleva au dessus de sa tête. Lui aussi était différent de ce qu'elle avait pris pour habitude d'entendre, pas de musique, ni de chant, ni de bagarre d'hommes saouls.

Il se passait quelque chose là-haut et mécaniquement, elle se releva autant que possible, tendant son visage vers le pont.

Elle observait sans relâche, mais c'était plus dû à sa méfiance qu'à une réelle recherche. Sur la défense, elle scrutait le moindre mouvement de bras qui passait trop près de son emplacement, alors que Nova lui, semblait le plus serein des deux.

Visiblement, son ami attirait les regards. Quant à elle, elle n'avait absolument aucune idée de la façon dont elle allait attirer le Joyau Ardent jusqu'à elle. Elle soupira, jusqu'à se remettre en mouvement.

Bon, faisons demi-tour, cet endroit ne me dit rien qui vaille... avisa-t-elle le lupin en toisant d'un œil suspicieux les quelques marins sur le pont d'un bateau.

Elle enclencha quelques pas avant de s'arrêter.

Nova ?

Le kaasar de l'ombre semblait avoir repéré une odeur, un parfum qui l'intriguait assez pour ne pas le faire suivre d'instinct la sang perdu.

Allez viens, il faut y aller, insista-t-elle en reprenant sa route.

Mais une fois de plus elle fut coupée dans son élan. L'animal, aussi grand que sa propre silhouette, attrapa le pan de sa cape pour attirer son attention. Le temps qu'elle se retourne, et sous les cris de surprise des gens alentours, elle ne se rendit compte que trop tard que son compagnon avait décidé de s'inviter au bord d'un navire sans aucun consentement.

Nova !

D'instinct, elle se mit à bousculer tout ce qui se trouvait sur son passage pour le rejoindre.


Du côté de Nova.

Le kaasar de l'ombre venait de monter sans gêne sur le pont du Joyau Ardent. Dans une attitude pacifiste, bien qu'impressionnante, il semblait toujours humer l'air de son naseau sombre. Sa truffe s'attarda près d'un tonneau de rhum, et lorsque l'effluve alcoolisée vint lui chatouiller les narines, il en releva la tête avant d'éternuer plusieurs fois pour évacuer l'odeur incontinente, droit sur la tête d'une okanakie aux cheveux bruns.
Il plissa les oreilles en arrière en réalisant qu'il venait peut-être de faire une bêtise, pour une fois. Il laissa ses deux billes abyssales observer les pupilles de l'okanakie arrosée, alors que Khalee l'appelait déjà au bas du navire.

Mais qu'est-ce que tu fous ! Viens là, on s'en va ! lui lança-t-elle la voix quelque peu paniquée.

HRP : Désolée du temps d'attente ! Eve, j'me suis permise d'utiliser ton perso comme paratchoum (XD), j'ai pas trouvé mieux pour approcher du navire. Si ça dérange, surtout préviens-moi et j'éditerai !

L'ancre jetée, Gallien avait terminé d'apprendre à Iolek ce qu'il devait savoir lorsqu'un bateau rentrait au port, et qu'il lui répétait de toute manière à chaque escale : on évite d'écraser la coque sur le quai, et on se renseigne sur ce qui se passe dans les tavernes alentours. Le jeune apprenti pilote accueillait ces conseils avec humour, mais savait bien que son maître était sincère, à chaque fois.

Et c'est après ne pas avoir écrasé le Joyau sur ce port clandestin que Gallien s'éclipsa dans sa cabine, se préparant à rejoindre quelques contacts bien informés sur ce qui se déroulait en ville. Dans son antre, il retira une planche de la cloison au dessus de sa couche, révélant un double fond où il entreposait son petit pactole ainsi que ses gains divers. Bijoux, pierres, objets divers et variés, il aurait pu se contenter de garder ces biens, mais il fallait toujours qu'il aille les miser dans les endroits les plus mal fréquentés de l'Archipel. Là, le pirate se saisit d'une bourse pleine aux deux tiers de pièces, ainsi que d'une bourse vide qu'il comptait bien remplir le soir même, après avoir appris où se déroulaient les meilleures parties. Il remit ensuite la planche en place et sortit de sa cabine pour constater qu'une agitation certaine animait le pont.

Curieux de nature, Gallien accéléra le pas, croisant un matelot à qui il demanda ce qui pouvait bien se passer de si intéressant au dessus.

- 'Faut voir la bête, franchement ! Grand' comme ça, épaisse comme ça, j'te jure, on en rencont' pas tous les jours !

Les sourcils de Gallien se froncèrent et il reprit le chemin du pont, accélérant encore le pas. Une fois à l'air libre, il ne lui fut pas difficile de repérer la créature et sa propriétaire qui faisaient déjà face au Capitaine et à sa seconde. Le pilote sourit en voyant le geste de son ami. Il ne perdait pas de temps pour en venir à l'essentiel, c'était bien son Dinsmore préféré.

Mais le sourire s'effaça bien vite lorsqu'il posa son regard sur le kaasar et son nez se plissa dans un sentiment d'agacement que ponctua un claquement de langue. Que faisait cette bestiole sur le pont ? Et pourquoi la majeure partie des matelots badait devant ? Iolek s'était avancé à hauteur de son maître.

- Z'avez pas l'air d'apprécier la vue, je m'trompe ?
Gallien cracha par dessus le bastingage. Ce clébard a rien à foutre là, et cette nana non plus. Il va nous secouer ses puces dessus et pisser partout. 'Pis elle veut quoi, la greluche ?
- Savoir si on pourrait pas lui indiquer le Joyau Ardent. Pouffa l'apprenti.
Les dents du pilote se dévoilèrent dans un sourire intéressé. Elle nous refourgue son clebs, j'lui indique tous les bateaux du port. Tu crois qu'on pourrait en tirer un bon prix ?
- Des bateaux ?
- Du chien, p'tit con.

Iolek reporta son regard amusé sur la scène qui se déroulait devant eux, tandis que Gallien se réjouissait déjà de voir l'intruse prendre le chemin de la sortie. Tant mieux.

Spoiler:

Il se passait vraiment quelque chose. En dehors du fait que le bateau soit à quai, ce dont Eden ne doutait plus une seule seconde, le brouhaha qu'elle pouvait capter du pont lui laissait à penser qu'une nouveauté venait de faire irruption dans la vie bien rodée du bateau.
Les murmures et les sons étaient différents de ce qu'elle commençait à prendre pour une habitude. Au fond d'elle, la flamme de l'espoir s'embrasa à nouveau, accompagnant l'idée simple que les Elites, l'avaient enfin retrouvé. Enfin...elle qui perdait tout espoir heure après heure.
Elle mit de côté sa surprise que la garde Mésorianne ait mis autant de temps à la retrouver mais peu lui importait désormais, ils étaient là n'est-ce pas? Qui pouvait bien obliger un bateau à rester à quai et faire un tel barouf? Les Elites pour sûr.

Alors..peut-être qu'il était temps d'attirer l'attention sur elle ? S'ils étaient sur place ils demanderaient à inspecter les cales non? Mais si elle se trompait...elle risquait gros non? Elle n'avait plus le choix.
Sa chance se tenait devant elle, et elle se devait de la saisir.

Sans plus attendre, elle se mit à tirer sur les chaînes qui lui entravaient les bras. La douleur lui fit lâcher un crie qu'elle étouffa par réflexe mais elle ne relâcha pas ses efforts pour autant. Elle sentait que la boucle métallique qui maintenait la chaîne au mur était fragile. Oui, elle pouvait céder.
Mue par une adrénaline qu'elle ne soupçonnait pas, Eden s'acharna sur les chaînes. Elle tira de toutes ses forces, bandant ses bras, usant du poids de son corps pour faire céder l'emprise de la boucle.
Soudain, quelque chose céda, mais ce ne fut pas la pièce métallique et un hurlement de douleur s'échappa de sa bouche. Elle posa son regard humide sur ses poignets ensanglantés et des larmes de souffrance s’échappèrent de ses yeux tandis qu'elle tirait encore et encore sur les chaines.
Une de ses articulations au niveau du poignet était cassée, indéniablement, mais prise dans l'adrénaline du risque et de l'idée de son sauvetage, elle n'avait pas sentit la force mise à l'oeuvre. Elle tira une nouvelle fois et à nouveau la douleur lui arracha un crie rauque et de nouveaux sanglots.
Reprenant son souffle, elle essaya à nouveau après des minutes qui lui semblèrent des heures. Sa main pointait dans une direction anormale, mais elle se fit violence pour forcer à nouveau l'attache au delà du sang, au delà de la souffrance qui martelait son coeur et ses veines.
Un cliquetis métallique lui fit ouvrir les yeux et elle resta immobile un moment face à ses chaînes se balançant dans le vide.
Gagné!! songea-t-elle, balayant pour une fraction de seconde la sensation de son poignet déboîté.

Elle se posta dos à la porte, inspirant lentement et soufflant aussi minutieusement l'air de ses poumons, comme si ceux-ci pouvait calmer la souffrance qui l'habitait.
Inspirant de nouveau profondément, elle souffla d'une voix forte :

- EEEEEEEEEEVEEE!!!

Elle reprit son souffle et essaye à nouveau.

- EEEEEEVVEEEE! J'AI SOIF!

Là encore, Eden n'avait aucun doute sur le fait que la petite okanakie viendrait et elle se planta derrière la porte en bois, prête à l’assommer de ses poings joints.

Sauve ta vie...

Eden patientait, sagement, le coeur tambourinant dans sa poitrine, le souffle court. Qu'était-elle entrain de faire ? Une connerie vraisemblablement, mais une connerie qui pourrait peut-être lui sauver la vie. Elle ne souhaitait pas s'en prendre à l'Okanakie, la seule ayant eut un comportement correct avec elle, mais de tout l'équipage, la petite personne serait bien la seule à ressentir un coup porté sur la tête non? Les autres ne sentiraient qu'un vague choc tant la Mésorianne était faible de nature.
Un coup porté sur la tête, par Hygérie, Eden n'avait jamais frappé quiconque et la simple idée d'agir de la sorte la mortifiait. Mais l'adrénaline la galvanisait et elle devait saisir cette opportunité. Si elle pouvait assommer Eve et s'enfuir, elle pourrait se jeter hors du bateau. Les jambes libres, elle pourrait nager. Oui, elle pouvait faire tout ça. Elle le devait.

La porte s'ouvrit et le souffle de la jeune femme se suspendit, prête à frapper. La douleur était toujours présente mais plus diffuse et ses mains jointes en poing l'aidaient à maintenir son poignet brisé. Elle ne faisait plus attention à l'odeur du sang qui enivrait ses sens et qui semblait au contraire la pousser à agir.

Eve n'entra pas directement, elle l'interpella d'abord puis finit par passer la porte. Peut-être avait-elle sous-estimé la Mésorianne, la jugeant trop faible ou trop peureuse pour tenter quoique ce soit. Elle aurait eut raison si la jeune femme n'était pas persuadée à ce moment là d'avoir une chance de retrouver sa liberté.
Les poings s'abattirent, manquant leur cible dans sa totalité, mais ils la touchèrent suffisamment pour faire tanguer l'Okanakie afin que Eden se faufile dans la coursive, presque soulagée de ne pas avoir blessé la pirate.

-Qu'on me donne la force, murmura-t-elle en prière alors que ses pas désorientés lui faisaient traverser le couloir.

Elle courait, courait pour sauver sa vie en entendant la voix d'Eve s'élever derrière elle, demandant aux autres de l'arrêter. La panique, la peur mais aussi un étrange sentiment indéfinissable lui soufflaient que tout serait bientôt fini. Oui, d'une façon où d'une autre, sa séquestration s'achèverait là.
Elle ne serait plus captive, elle ne serait plus attachée, peu importe de se faire cueillir par la mort, cela serait toujours plus enviable qu'un viol ou que de la torture.

- Faites que ce soit rapide, bredouilla-t-elle à nouveau lorsque sa main valide agrippa le premier barreau de l'échelle menant sur le pont.

Elle pu alors sentir les effluves marines de l'air portées par le vent et ces odeurs de liberté lui donnèrent un second souffle.
Un dernier regard derrière son épaule et elle aperçut Eve sur le point de la rattraper. Désolée, elle était vraiment désolée, car si sa fuite réussissait, c'est l'Okanakie qui en serait responsable. Mais à ce moment là elle n'avait plus le temps de s'en inquiéter, elle grimpa avec beaucoup de difficulté, étouffant des gémissement de douleur dès que son poignet se trouvait malmené mais...elle devait sortir, elle devait s'enfuir!

Le pont lui apparut enfin et elle se hissa tant bien que mal dessus, se traînant presque au dessus des barreaux de l'échelle. C'est alors qu'on l'agrippa par les cheveux. Une poigne forte qui ne laissait aucun doute sur l’échec de son évasion.
Elle serra les dents puis leva un regard vers son nouveau tortionnaire. Non pas lui...
Le Torkos qui avait tenté de la violer quelques jours auparavant la fixait, un vague sourire sur les lèvres. Eden relâcha un hoquet de surprise et la peur lui fouaillât à nouveau les entrailles, une peur panique, une peur qui s'inscrivit sur ses traits bien trop pâle de n'avoir pas vu la lumière du jour depuis longtemps.
Elle n'osa pas imaginer à quoi elle devait ressembler, les cheveux en bataille, le visage émacié, affublée de cette chemise d'homme sale et de....
Comme si cela avait une importance quelconque...de ce qu'elle pouvait apercevoir avant de ne plus pouvoir détacher ses yeux agrandis du Torkos, nul Elite ne foulait le pont.
Elle était perdue.

Le Torkos lui souffla au visage, un air mauvais :

- Comme on se retrouve...

Il la hissa un peu plus à sa hauteur se servant de la poigne sur ses cheveux et à nouveau Eden serra les dents de douleur et de peur. Les yeux agrandis, elle les plissa lorsqu'il glissa son visage dans son coup et la huma comme si elle n'était qu'un appétissant en cas. Elle tâcha de se débattre de sa main valide, le repoussant en posant sa main à plat sur son torse puissant, mais rien ne semblait le faire bouger. Misérable, Eden finit par abandonner et il la reposa alors au sol, la tenant fermement devant lui avant de lancer à Eve :

- Je la tiens!

Le poids de sa défaite l'accablait douloureusement. Eden avait échoué et sa vie risquait de s'achever ici, sur le pont de ce rafiot qu'elle détestait et qu'elle rêvait de voir brûler.
La colère et la frustration l'animaient avec fièvre, mais le Torkos ne la maintenait que trop bien, broyant ses bras dans son dos en une poigne solide. Elle aurait aimer lui cracher au visage et lui hurler toutes les insultes du monde, mais elle ne pouvait rien faire, seulement assister impuissante, à sa lente agonie.
Après sa tentative de fuite, l'équipage n'allait certainement pas s'encombrer d'une prisonnière aussi récalcitrante. Son acte venait peut-être, de sceller son avenir à une mort certaine.

Pourtant, un grognement inquiétant attira son attention, ainsi qu'un mouvement dans son dos.  Elle ne pouvait pas vraiment se retourner mais aperçu du coin de l'oeil une jeune femme accompagné d'un. était-ce un Kaasar ?
La sublime créature à l'aspect agressif l'impressionna par sa beauté et par sa posture provocante, mais aux paroles de la femme, elle comprit que la menace ne venait pas du quadrupèdes. Qui était cette femme qui subitement, prenait des risques pour l'aider elle?

Eve venait d’apparaître à nouveau et la tension devint palpable. La mine sombre, l'okanakie observa les scène en silence tandis qu'Eden se sentait prise entre deux feux.
L'espoir fou naquit à nouveau en elle, éveillant ses veines à grand renfort d'une adrénaline retrouvée et armée de ces frémissements internes, elle patienta à nouveau, face aux menaces de la femme.
C'est alors que l'assassin de Marco refit surface sur le pont. Instinctivement, sa mâchoire se serra et elle tenta de se dégager un instant mais elle se ravisa vite. Eden ne pouvait gagner ce combat.
Alors qu'il s'avançait, se moquant délibérément de celle qu'il finit par appeler "sang-mêlée", l'équipage s'anima à travers des cris d'animaux et des rires dédaigneux.

- Fuyez avant qu'il ne soit trop tard, souffla Eden à son alliée du moment, vous n'imaginez pas de quoi ces assassins sont capables.

De panique et de peur, sa voix monta dans les aiguës et aussitôt, le Torkos lui plaqua une main sur la bouche en la ramenant un peu plus serrée contre lui.

- La ferme! ordonna-t-il.

Et sous la contrainte, elle s'exécuta.