Ah, les quartiers riches. C'est beau, c'est plaisant mais c'est affreusement bien gardé ! Pouah, misérables Élites ! Ils ne peuvent pas aller faire mu-muse plus loin, avec leur épée ? Bien sûr que non, je dois me dépatouiller tout seul, comme un grand ! Trouver un fabuleux trésor dans de telles conditions... autant chercher une aiguille dans une botte de foin !

Je faisais les 100 pas, cherchant tantôt une rue à l'abri des regards, tantôt un petit marchand naïf à souhait. Malheureusement, demander les deux, c'était comme demander deux femmes dans son lit : si on prend l'une, on perd l'autre ! Quelle vie compliquée ! Je regrettais presque mon épouse et le beau pactole sur lequel elle dormait chaque soir. Mais... à bien y réfléchir, je l'aurais dilapidé en deux temps trois mouvements. Non... il me fallait quelque chose qui dure, quelque chose qui me permettrait de vivre une douce et agréable vieillesse. M'enfin, à cette allure-là, autant se travestir et traîner ses jupons dès la nuit tombée.

Comme si on avait entendu mes plaintes, j'aperçu un étal où était disposés de fabuleux joyaux. Ces derniers brillaient de mille feux, à croire qu'ils m'attendaient bien sagement ! Et pour couronner le tout, le garde avait jugé bon de converser avec une jolie demoiselle. C'est vrai que je le comprenais, elle rigolait pas la minette ! Cela dit, ce cadeau tombé du ciel, naïvement délaissé à mes yeux vicelards, m'attirait davantage. C'est sans hésiter que je me présentai devant le marchand, ouvrant ma large besace tout en lui montrant des objets sans grande valeur :

- R'gardez ça ! Joli n'est-ce pas ? Je l'ai trouvé lors d'une petite escapade ICI, sur l'île. C'pas fantastique, hein ? Allez, vous me l'estimez à combien ?

- Euh, c'est que...

Alors que le pauvre homme tentait de repousser mes offres, une de mes mains baladeuses prit discrètement une, deux, trois pierres qu'elle glissa discrètement dans ma poche. J'allais continuer ainsi, jusqu'à ce qu'une tape sur l'épaule me fit sursauter, me retourner et faire tomber malencontreusement ce que j'étais en train de piquer.

- C'EST PAS MOI ! J'AI RIEN TOUCHÉ ! HAHAHAHAHA. Moi, voler ? Pfeuh ! Vraiment pas mon genre !

Je recoiffai mes cheveux pour paraître le plus crédible possible tout en observant mon nouvel interlocuteur...