| Sujet: Ta peine est ton histoire, et elle ressemble à la mienne. [PV Lëxi] 23/9/2013, 16:10 | |
| Rappel du premier message :La nuit était tombée, et la pénombre avait dressé son voile sur l'ensemble de la forêt ce soir-là. On n'y voyait pas grand chose, seule la Lune faisait foi de sa lumière, elle était pleine, et éclairait par-delà les feuilles encombrées des arbres. La sang-perdu était habituée à l'obscurité, elle avait appris à vivre avec, à reconnaître chaque endroit de jour, comme de nuit. C'était donc avec peu de difficulté qu'elle suivait à la trace les empreintes de pattes dessinées dans la terre, les contournant avec précaution, comme pour ne pas les effacer en cas d'erreur. L'atmosphère était silencieuse, jusqu'à ce qu'un cri ne vienne perturber le sommeil des grands troncs endormis. Pourtant, ce n'était pas celle qui venait de se mettre à courir qui avait hurlé. Non, c'était un appel plus animal, qui avait plus l'air d'un couinement aboyé que toute autre chose. Khalee courut aussi vite que possible, et sa course s'acheva devant Nova qui avait la patte coincée dans une corde. C'était visiblement un piège. La jeune femme s'empressa de le libérer au plus vite, tandis qu'à quelques mètres de là, des torches reluisaient, suintant d'ombres qui se hâtaient plus vite les unes que les autres.
Vite, Nova, cours, je m'occupe de les ralentir.
Le kaasar de l'Ombre ne demanda pas son reste, et dans un dernier regard reconnaissant envers son amie, il bondit à travers les arbres pour fuir ceux qui avaient tenté de l'attraper en geignant d'un hurlement continu, comme pour prévenir les animaux qu'une mauvaise présence trainait dans les parages. Puis il disparut tandis qu'elle, s'accroupissait en bandant son arc, prête à décocher en cas de danger. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'ils soient plusieurs. Qui plus est, à quatre. En quelques secondes, elle se retrouva nez-à-nez avec quatre hommes, bien plus grands qu'elle, et qui, une nouvelle fois, se trouvaient être des chasseurs mesorians. Pourquoi diable fallait-il que ces chiens soient encore ici ? N'en avaient-ils donc pas assez de chasser ? Et de nuit en prime, il ne manquait plus que ça ! La jungle du Mont n'était plus aussi tranquille depuis que l'été avait surgi. Elle repensa à la gentillesse d'Adriel, le jeune mesorian qu'elle avait rencontré dans cette même forêt. Mais elle chassa très vite ce souvenir, car ces gaillards-là ne semblaient pas à même de détenir la même ouverture d'esprit que le blondinet. Serrant les dents, elle entreprit donc la fuite, et se mit de nouveau à courir après leur avoir envoyé un nuage de poussière en pleine figure pour les destabiliser.
Ne pas se retourner, ne pas s'arrêter, ne surtout pas tomber. Elle avait un avantage certain, puisqu'elle connaissait les lieux, elle avait l'habitude du terrain aléatoire de ces terres. Mais elle n'était pas à l'abri d'une racine sortant du sol pour prendre les pieds des maladroits. Ce n'est pourtant pas cela qui l'arrêta. Non, la douleur qu'elle perçut juste au-dessus de sa hanche fut plus piquante. Elle lâcha un cri sous le choc, mais refusa de stopper sa course. Tout en gardant un rythme effréné, elle posa sa main là où elle souffrait. Elle eut une sensation humide sur les doigts, comme si... Bon sang, elle saignait. Ces enfoirés de mesorians avaient réussi à la toucher. Si seulement elle avait pu leur trancher la gorge ! D'un coup d'un seul, elle se retourna avec une agilité déconcertante et décocha une flèche qui alla se planter net dans la poitrine d'un des hommes. C'eut l'effet escompté puisqu'ils s'arrêtèrent tous pour jauger de la blessure qu'elle venait d'infliger. Elle en profita pour accélérer aussi vite qu'elle pouvait, alors qu'un deuxième coup retentissait au niveau de sa côte. Cette fois-ci, elle ne put retenir la chute. Elle s'écrasa sur le sol lourdement, mélangeant son sang à la terre, alors qu'elle pouvait les entendre qui avaient repris leur course pour la retrouver. Elle voyait leurs torches se rapprocher dangereusement. Et tandis que la douleur faisait perler des larmes au creux de ses yeux, elle hurla :
NOVAAA !!! Va-t-en, VA-T-EN !!
Car c'était un fait, Khalee avait sauvé le kaasar une fois de plus, et l'animal souhaitait payer sa dette. Mais aussi craintif qu'il était, il n'était capable de rien contre de tels hommes armés. Le kaasar de l'Ombre se mit à couiner, cacher dans un buisson, implorant Khalee de se relever, de grimper sur son dos pour qu'il l'emmène. Elle tenta tant bien que mal de se relever, mais elle retomba aussitôt en gémissant. Elle avait perdu beaucoup de sang, et elle souffrait, bon dieu qu'elle souffrait. |
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