Khilmari Pas-De-Lynx : Il est celui qui l’a trouvé, celui qui l’a élevé, son père en quelques sortes. L’affection qu’ils ont l’un pour l’autre est sincère. Le chasseur à trouvé dans la jeune fille une personne à protéger et l’enfant une personne à aimer.

Autres membres du clan : Elle n'a aucune difficulté avec eux, au delà de son caractère timide. Ils lui ont donné ce nom de Blanches Paumes, car la jeune fille passe son temps les mains dans la glaise claire.

HISTOIRE :
La lumière blanche et violente la surprend lorsqu’elle ouvre les yeux. Sa tête la fait souffrir et elle a froid, très froid. Dans le ciel blafard, des flocons de neige virevoltent dans le blizzard avant d’atterrir sur son visage. Tout est un peu flou dans sa tête comme dans la réalité. Une voix au loin qui se rapproche ? Non plutôt le vent qui murmure… Où-est-elle ? Elle voudrait se relever mais à peine cette pensée se forme dans son esprit,  qu’elle sait déjà que ça ne sera pas possible. Son corps ne réagit pas comme il le devrait, à vrai dire, il ne réagit pas du tout. Elle devrait paniquer mais tout semble endormi en elle.
La voix est de plus en plus proche et à travers le vent elle arrive à distinguer quelques mots. « Par là », « il y a quelqu’un » et presque à son oreille elle entend «  C’est une enfant ! ».
Un visage apparaît au dessus d’elle. Un homme qui la regarde inquiet.
« - Petite, tu m’entends ? »
Elle le regarde et souhaiterait vraiment lui répondre, mais sa bouche semble scellée.
«  - Elle a pris un sacré coup sur la tête, heureusement, le froid à calmé l’hémorragie » renchérit l’homme.
C’est donc cela qui l’a fait souffrir. Son sauveur insiste pour qu’elle parle, mais elle n’y arrive pas. Peut-il seulement lire sa souffrance dans son regard bleu ?
A qui parle-t-il ? Elle entend alors une sorte de gémissement guttural, et aperçoit un animal. Son bec est énorme et son regard semble vif, mais elle est incapable de mettre un nom sur la créature, c’est la première fois qu’elle en voit une.
Le vent semble s’intensifier, et rapidement, tout devient de plus en plus flou. Sa vision s’assombrit, et son esprit s’abîme.

Lorsqu’elle se réveille, elle est dans une sorte de yourte. Il fait chaud et instinctivement elle se redresse sur sa paillasse.
Elle touche son visage dont la peau est tiède à présent, puis l’épais bandage sur sa tête. Grimaçant sous la douleur, elle se concentre sur ses doigts. Le bout n’a toujours pas retrouvé toutes ses sensations, et l’engourdissement la dérange, mais elle est en vie.
L’homme qui l’a trouvé dans la neige rentre avec un bol fumant dont l’odeur délicieuse emplit subitement la pièce.
Comme en réponse à ce fumet, son estomac gargouille bruyamment. Gênée, elle sourit à son sauveur qui lui rend son sourire, avant de lui tendre le bol.
La fillette se jette dessus et manque de se brûler la langue dès la première gorgée du bouillon. Il la réconforte instantanément et elle savoure ces précieux instants.
- Je suis Khilmari, tu es dans le campement okanaki du clan Chilchaki. Je t’ai ramené sur le dos de ma griffone Rousseplume. Comment t’appelles-tu ?
Elle s’apprête à répondre, seulement, deux problèmes lui apparaissent. Le premier, c’est qu’elle n’a plus la moindre idée de comment elle s’appelle. Le second, c’est que sa voix semble toujours scellée.
La frustration, l’incompréhension finissent par avoir raison de sa volonté de fer, et des larmes coulent sur ses joues, avant que son corps ne se convulse de sanglots.

Le temps passe dans le petit campement. Les membres du clan ont finit par comprendre, que la fillette okanakie a perdu la mémoire. Elle ne sait ni d’où elle vient, ni comment elle s’est retrouvé dans cette situation. Le coup qu’elle a reçu sur la tête semble lui avoir ôté tous ses souvenirs. Elle en a même oublié son propre nom. Ils l’ont rebaptisé Niila et se sont occupé de la petite d’une dizaine d’années.
Avec toute sa volonté, elle s’est intégrée dans le clan, apportant son soutien et sa part de travail pour le bon fonctionnement du camp. Elle ne parle toujours pas, mais ses sourires sont gais, et on peut lire tout ce qu’elle tente de dire à travers ses yeux brillants.
Rapidement, elle a trouvé sa voie au sein de la communauté. Ses doigts jadis brûlés par la glace, lui servent à fabriquer des poteries très soignées. Elle est agile malgré son handicap et travaille toujours plus pour arriver à ses fins. Cherchant la meilleure qualité d’argile, de glaise, elle confectionne, bols, plats, coupelles, en y sculptant les animaux qu’elle affectionne. Griffos, loups et loutres. Alors qu’elle achevait un bol orné d’une tête de loup en cadeau à la chef de clan, son silence se brisa et elle parvint à prononcer les premiers mots que le clan eut pu entendre, il furent pour Khilmari, celui qui la sauva et l’éleva comme son père.
Nul ne saura jamais d’où provenait son mutisme, mais sa voix douce et chantante revint peu après ses 16 ans. Timide mais motivée, elle espère pouvoir vendre elle-même ses poteries dans les villes mésorianes voisines à présent.
Aujourd’hui, elle reste la jeune femme enjouée et reconnaissante à son clan d’avoir été sauvée, mais qui sait, peut-être l’avenir la mettra face à la réalité de ses origines ?