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 Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)

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MessageSujet: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime6/7/2014, 13:29

Fin d'été, An 1650 – Dans une forêt d'îleglace

Le temps semblait se rafraîchir un petit peu alors que l'était touchait de plus en plus à sa fin. Abi regardait le temps qui n'était pas encore maussade, mais qui ne tarderait pas à le devenir. Ce n'était pas qu'elle détestait l'automne, mais si elle devait choisir, elle préférait largement l'été et l'hiver. Pourquoi ? Parce qu'en était la beauté des arbres étaient sans précédent, parer de leur plus feuillage et faisant fleurir de magnifique bourgeons qui en s'ouvrant ravissait les yeux. En hiver, si le froid était mordant, la beauté de l'hiver n'était pas moins incroyable. Parant les arbres aux feuillages mort de millier de pellicule de givre qui rendait le paysage irréel. En hiver, on avait réellement l'impression que les arbres s'étaient parer d'une couche de protection qui leur permettant de se protéger durant l'hiver et la neige s'étalant à leur pied en faisant un magnifique tapis. Oui, la jeune femme aimait ces deux saisons. Elle ne détestaient pas les deux autres, mais l'automne et le printemps apportait moins de jolie chose selon elle.

Ce matin là elle était donc partit, fermant le cabinet pour finalement se rendre en forêt. Pourquoi ? Seulement pour profiter des dernières fleurs de l'été, pour les faire sécher pour certaines et pour en parer son magasin pour d'autre. La marieuse adorait dessiner et elle était plutôt doué. Elle s'amusait avec les robes de marié, les bouquets de fleurs et tout un tas d'autre petites choses qui l'amusait, mais ce qu'elle préférait par dessus tout c'était dessiner des fleurs. Les fleurs avaient leur propre langage, au delà de la beauté ou de l'odeur qu'elle dégageait, elle possédait quelque chose de propre à elle même. La façon dont elle se tenait, la façon dont elles grandissaient, la façon dont elles s'épanouissaient. Tout ça promettait une histoire et la jeune femme était encline à en écrire des histoires, peu importe ce que cela faisait, c'était son petit monde à elle, son petit temps de plaisir, écrire pour faire passer les sentiments, car c'était de cela qu'il s'agissait, de sentiment. Bien plus que des fleurs, chacune d'elle voulait dire quelque chose. Chacune d'elles étaient porteuses de message et d'ailleurs la marieuse s'en servait beaucoup pour lier les gens, leur faire comprendre.

Ses pensées dérivèrent inexorablement vers son père. Ce père qui avait tout abandonné, famille, métier, tout. Il était partit du jour au lendemain tel un voleur qui aurait eu ce qu'il était venu chercher. Sauf que chaque personne de la famille savait parfaitement qu'il n'avait rien pris, rien emmener. Ce qu'Abi ne comprenait pas c'était pourquoi maintenant ? Que s'était-il réellement passé pour qu'il ressente le besoin de partir et de les laisser seul ainsi ? Son frère lui avait fait l'impasse sur ce qu'il s'était passé, se contentant de ranger le tout et de ne plus y penser. Sa mère s'en était remise et fréquentait désormais d'autre homme. Mais elle, elle ne s'en était jamais remise. Elle voulait des réponses, car contrairement aux autres membres de la famille, elle savait, elle voyait très bien. Si sa mère fréquentait d'autre homme c'était simplement pour oublié son absence. Si son frère avait tout enfouis, c'était seulement pour se protéger de la douleur que pouvait provoquer ces diverses questions dont aucun n'avait la réponse. Mais Abi, elle n'arrivait à faire ni l'un ni l'autre. Tenter d'oublier n'était pas son genre, elle aimait pousser sa réflexion, elle voulait savoir et elle saurait la vérité.

Elle finit cependant par sortir de sa rêverie lorsqu'elle sentit une larme couler sur sa joue. Bien évidemment, elle avait beau être souriante constamment et forte pour le monde, mais elle n'était pas totalement immunisé. Son cœur aussi avait des hauts et des bas. Son cœur aussi pleurait de ne pas connaître la vérité. Elle aimerait avoir des réponses, pas seulement pour elle, mais pour tout le monde, pour comprendre. Il allait lui falloir cela, elle en avait besoin.


« Pourquoi tu nous as fait ça ? »

Une remarque dont elle savait qu'elle n'aurait aucune réponse, tout simplement parce que personne d'autre que lui n'avait de réponse. Tant qu'elle ne l'aurait pas retrouver, elle ne pourrait pas avoir de réponse. Elle finit cependant par reprendre pieds dans le présent pour se rendre compte qu'elle s'était aventurer bien loin. Tête en l'air. C'était un trait de caractère qu'elle n'aimait pas trop divulgué. Autant dans son travail elle faisait réellement attention à tout, allant jusqu'à chercher la perfection, autant lorsqu'elle était en mode détente, elle suivait des chemins et ne faisait pas réellement attention. Laissant ses pas la guider et son esprit dériver. Ce n'était pas forcément une bonne chose à faire, mais elle le faisait tellement bien que désormais elle ne faisait vraiment plus attention. Sauf que voilà, cet endroit elle ne le connaissait pas du tout. C'était bien la première fois qu'elle mettait les pieds par ici. Sa voisine lui avait indiqué rapidement la route parce qu'il y avait de magnifique fleur par là et d'ailleurs elle comprenait. La Mésoriane était désormais entouré de multitude de couleur qu'elle ramassait tranquillement. Elle en mettait certaine à sécher, elle gardait les autres fraîches sauf que les fleurs ne le resterait pas si elle les ramassait maintenant. Elle ne connaissait pas le chemin du retour. Elle avisa une souche d'arbre non loin et s'assit gracieusement dessus. Regardant alentour et tentant de se rappeler le chemin.

« Et maintenant ma chère Abi comment tu vas faire pour te sortir de ce pétrin. »

Un sourire amusé naquit sur les lèvres de la jeune femme. Elle n'était pas du genre à paniqué ou pleurer parce qu'elle était perdu, bien au contraire, mais là franchement, elle trouvait dans un sacré pétrin. Deux solutions s'offraient alors à elle. Attendre que quelqu'un passe -en espérant que quelqu'un passerait sinon elle aurait le temps d'attendre- ou tenter de retrouver son chemin à l'aveuglette. Hésitant entre les deux solutions, la jeune femme décida d'attendre quelques minutes voir une petite heure et si au bout de ce laps de temps personne ne s'était montré, elle prendrait des fleurs et tenterait de rentrer par ses propres moyens. Elle sortit donc son carnet de sa sacoche et commença à dessiner des fleurs. Autant employer son temps d'une bonne façon au lieu d'attendre bêtement comme une idiote.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime6/7/2014, 15:30

La neige épaisse étouffait le son de ses pas tandis que ses pieds s’enfonçaient profondément dans les congères. Un lourd manteau de poudreuse recouvrait le paysage, l’habillant d’une grâce immaculée. Wakumbë avait toujours aimé la neige, car elle dégageait une aura de sécurité, de bienveillance... il aimait son humeur changeante, sa pureté, sa blancheur étincelante, adorait les reflets arc-en-ciel que le décor produisait sur sa manteau d’albâtre. La neige donnait l’impression d’envelopper avec douceur ce sur quoi elle se déposait, à la manière dont une mère enrobe de ses bras un enfant triste.
La forêt était calme, paisible, et cette tranquillité se transmettait au jeune Chemenn, qui se promenait calmement entre les arbres endormis. Ça et là, le silence était brisé par un craquement délicieux sous ses pieds bottés, ou par le bruissement d’ailes d’un oiseau esseulé. La plupart d’entre-eux avait déjà migré vers le sud et ses vents chauds. Délicieuse sensation d’être seul dans un univers cotonneux... Savourant cette solitude volontaire, Wakumbë entreprit de gravir une colline. L’entreprise aurait pu être difficile à celui qui n’a pas l’habitude de l’hiver, mais le jeune homme connaissait bien ces bois à force de les parcourir quotidiennement, et n’eut aucun mal à déjouer les pièges de la nature. Il parvint au sommet en quelques minutes, là où les arbres se faisaient plus rares. Accoudé à un tronc, il contempla la vallée qui s’étendait en contrebas, admirant le paysage parsemé de tâches brunes ou émeraude sur cet océan de blanc. Au loin, il discerna un filet de fumet indiquant l’emplacement du campement de son clan, et à l’opposé, plus à l’est, les toitures rouges d’un village.
Lorsque sa poitrine fut emplie de cet air frais et vivifiant, et que la tête commença à lui tourner, il décida de redescendre. Ayant aperçu une prairie joliment fleurie, Wakumbë se dirigea dans cette direction. Avec le prochain retour de la neige et du froid, le clan Chilchaki se préparait à rejoindre des territoires moins hostiles. Ils partiraient probablement dans une semaine ou deux, cependant le Chemenn était bien décidé à profiter des quelques jours qui lui restaient pour profiter de cette ambiance si particulière qu’il affectionnait tant. Laissant ses pensées s’égarer, caressant d’un doigt distrait l’écorce des arbres ou le duvet d’une mousse, le jeune homme avançait toujours. Subitement, il eut la certitude de ne pas être seul. Se retournant, il s’attendait à découvrir un renard ou une lait et ses marcassins, mais ne vit rien. Une voix l’interpella, encore lointaine, mais suffisamment audible pour qu’elle lui parvienne. Tiré de sa rêverie, il écouta attentivement, cherchant l’origine du bruit, avant de marcher vers celle-ci. Parvenu à l’orée d’une clairière, il demeura derrière un arbre, cherchant à voir l’inconnu avant que lui ne le voie. Ces bois paraissait peut-être agréables et inoffensifs, Wakumbë était bien placé pour savoir qu’aucune terre n’était exempte de voyous ou de bandits. Son statut de Chemenn lui interdisait de porter les armes, ainsi si la situation devenait dangereuse, il ne pourrait que prendre la fuite ou tenter de parlementer avec ses agresseurs. Le jeune homme avait beau être doté d’une bonne volonté infinie, il doutait que cela serve à grand chose. C’est pourquoi il s’incita à la prudence, jetant un coup d’œil pour observer l’origine de la voix.
Il s’agissait d’une jeune femme, négligemment assise sur une souche renversée. Une Mésorianne, à n’en pas douter, comme sa haute taille et ses vêtements en attestaient. Rasséréné, Wakumbë se détendit.

« Et maintenant ma chère Abi, comment tu vas faire pour te sortir de ce pétrin... »

Un sourire narquois échappa au jeune homme. Ces Mésorians ! Un grand peuple, une grande civilisation, certes... mais si peu débrouillards une fois sortis de leurs jolies villes bien propres ! Il quitta sa cachette en s’avançant avec lenteur, bien en face de l’inconnue pour ne pas la surprendre ou l’effrayer. Ce n’était pas dans ses habitudes d’aller de lui-même vers un étranger, mais pas dans ses habitudes non plus d’abandonner quelqu’un à son triste sort, même s'il le faisait d'un air grognon et peu amène. Wakumbë obéissait tout de même à certains principes. Mais la courtoisie n’en faisait pas partie, c’est pourquoi il oublia de se présenter ou même de saluer la jeune Mésorianne :

« Vous avez un problème ? »

Abrupte, certes... mais venant tout droit d’une bonne intention.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime6/7/2014, 16:50

Son dessin l'accaparait comme l'avait accaparé ses pensées tout à l'heure. Perdu dans son perfectionnement, elle traçait les lignes, les courbes, qui allaient toutes devenir une fleur. Peu importait la fleur en vérité car ce qui comptait s'était le dessin et l'imagination. La jeune femme ne faisait que prendre exemple sur les fleurs vivantes et créer elle même ses fleurs. Certes parfois cela ne donnait pas grand chose, mais il y avait des moment ou elle était capable de créer des bouquets dessinés aussi magnifique que de vrai bouquet. Peut-être aurait du t-elle se mettre fleuriste au lieu de marieuse. Non, en vérité elle préférait s'occuper des gens. Les fleurs permettaient de faire naître les sentiments chez les gens. Beauté, subjuguation, amour de la nature ou tout autre sentiment. Parfois elle avait pu remarqué du dégoût aussi. Forcément, personne ne réagissait de la même manière. Pour certains, les odeurs étaient bien trop forte, pour d'autre tellement enivrante qu'ils n'arrivaient pas à s'en détacher. Les fleurs et les sentiments étaient complémentaire, enfin selon la marieuse. Après, ce n'était pas toujours exact, elle pouvait parfaitement le concevoir, mais voilà, chaque fois qu'elle avait conseillé les gens, qu'elle s'était décidé à faire intervenir les fleurs, peut importait la personne la magie avait toujours opérer.

Elle était encore plongée dans ses dessins et ses pensées lorsque le jeune homme sortit de derrière son arbre. Il aurait dû être visible pour elle, mais son absence totale dans le monde réel faisait d'elle un chiot facilement attrapable. Il était vrai que sans son escorte elle n'était pas grand chose, mais aujourd'hui elle avait voulu partir seule. Lui imposer à chaque fois de venir avec elle seulement pour une poignée de plante devait lui prendre la tête et ces derniers temps, il était occupé avec son entraînement. Comme ils devaient bientôt se rendre à Belhovre et les autres îles pour récupérer les demandes et les traiter au plus vite, il était impératif pour lui d'être en forme. Aussi s'était-elle contenté de partir seule. Seulement voilà ce n'était pas toujours une bonne idée, surtout lorsqu'elle se perdait ainsi dans ses pensées. Aussi alors que le jeune homme prenait la parole, la dame sursauta même s'il avait prit la peine de se montrer pour éviter cela. Abi fit d'ailleurs une magnifique trace de fusain sur le dessin qu'elle était entrain de faire et secouant la tête, la leva vers son nouvel arrivant. Que venait-il de dire ? Elle cherchait et finalement la phrase lui revint comme un écho. Elle rangea alors son cahier et répondit tranquillement.

« Ohh vous tombiez bien. Voyez-vous, j'ai un gros souci, lorsque je fais attention à mon chemin je suis capable de m'y retrouver, cependant j'étais absorbé par mes pensées et j'ai laisser mes pas me guider et me voici désormais perdu. »

Un sourire contrit s'afficha sur son visage et on pouvait voir une lueur d'amusement dans ses yeux verts. Comment pouvait-elle parlé autant tout ça pour dire qu'elle était fnalement perdu ? Une question fort légitime mais à laquelle elle ne répondrait probablement pas parce qu'elle était du genre à parler. Paraissant trop gentille, trop idiote, mais tant pis. Elle aimait les gens et en connaître plus sur eux et devant elle se tenait un Okanaki. Un vrai Okanaki en cher et en os. Elle avait un peu de mal à y croire, c'était bien la première fois qu'elle rencontrait de si près un membre de ce peuple. Elle était contente en même temps qu'être un peu effrayé. Oh il ne faisait pas peur non, mais elle espérait ne pas faire d'impair dans sa façon de parler et surtout de se tenir face à lui. Son but n'était pas de l'insulter par un mauvais geste ou une mauvaise remarque, non, sa curiosité était à son comble, mais elle réussit rapidement à se contenir. Après tout son travail l'exigeait. Reprenant la parole, elle commença par se présenter.

« Pardonnez mon impolitesse, je me nomme Abigaelle et je viens d'Îleglace. D'habitude je ne me perd pas, mais là je vous avouerais que je suis totalement perdue et que je ne vois même pas par où je suis arrivé. Si vous pouviez me montrer ne serait-ce que le chemin qui pourrait me faire rentrer je vous en serais très reconnaissance. »

Au delà de son envie de connaître ce jeune homme se pressait l'envie de rentrer. Pas parce qu'elle n'aimait pas être dehors mais surtout parce que son frère devait passé dans la soirée et que si elle n'était pas là avec son escorte à la maison, elle savait très bien ce qu'il se passerait et ne voulait créer de problème à personne. Elle regarda donc le jeune homme espérant qu'il voudrait bien l'aider ne serait-ce que pour la remettre sur le bon chemin.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime14/7/2014, 11:32

Wakumbë avait du mal à décider quelle réaction avoir. Il hésitait entre se moquer de la jeune femme ou afficher une mine exaspérée devant son débit de parole. Ce que les Mésorians pouvaient être bavards ! C’était bien leur genre de parler sans arrêt et pour ne rien dire. Il y avait tant d’autres manières de s’exprimer sans agresser les oreilles, pourtant !
Finalement, le jeune homme poussa un profond soupir, qui fut parfaitement audible. Cela lui était égal, bien entendu. Il n’avait pas pour habitude de faire des efforts devant les inconnus. Cette jeune personne semblait naïve mais pas bien méchante, de sorte qu’il ne pouvait se résigner à l’abandonner à son triste sort. Même si, dans le fond, il avait du mal à se retenir pour ne pas se payer sa tête.
Celle qui disait se nommer Abigaelle le fixait sans gêne, attendant patiemment une décision de sa part. Wakumbë eut un sourire narquois devant son air plein d’espoir. Cette jeune femme semblait bien jeune, pourtant quelque-chose lui disait qu’elle ne l’était pas tant que ça. Cette étrange impression était probablement due à son sourire patient et à ses traits parfois juvéniles.

« Vous ne vous êtes pas tant éloignée d’Îleglace que ça. La ville est à deux ou trois lieues à l’Est seulement.»

Il appuya son propos avec un geste de la main pour désigner la direction à suivre. A force de parcourir ces bois, le jeune homme les connaissait comme le fond de sa poche. Il était bien tenté de s’arrêter là et de laisser l’inconnue se débrouiller maintenant qu’il lui avait indiqué le bon chemin pour rentrer. Cependant, quelque-chose lui disait que ce n’était pas très prudent. Dégourdie comme elle l’était, la jeune femme risquait de se perdre encore dès qu’il l’aurait quittée. Une petite voix lui susurra que ce n’était pas très aimable de sa part d’avoir de telles pensées envers une inconnue, mais une autre lui apprit que cela n’avait aucune importance et qu’il n’était pas du tout obligé d’en faire plus. Et puis, il avait prévu de cuisiner un bon repas pour ce midi, qu’il partagerait sûrement avec Mamaka Chouette-Blanche. Il n’avait pas franchement l’occasion de perdre du temps en se montrant serviable et prévenant, si ?... Hésitant, Wakumbë finit par lever les yeux au ciel en constatant le sourire éternel de la jeune fille. Il aurait presque préféré qu’elle ait l’air un peu effrayée...

« Je vais vous guider jusqu’à la ville», grommela-t-il finalement tout en regrettant déjà sa décision. Puis, il se fendit d’une révérence caricaturale et lâcha en grimaçant un sourire poli : « Si mademoiselle veut bien se donner la peine... »

Wakumbë était tenté de marcher à son rythme habituel, mais il doutait que la jeune fille soit capable de le suivre. Aussi s’obligeait-il à marcher à une allure qui lui paraissait horriblement lente et pataude, tandis que les pas maladroits de la rescapée lui parvenaient de manière bien audible, dans son dos. De temps à autre, l’Okanaki levait les yeux au ciel, exaspéré, en l’entendant buter contre une racine ou dégager ses jupons des ronces. Parfois, il se disait que les Mésorians manquaient de grâce dès qu’ils mettaient le nez hors de leurs jolies villes. Puis, comme le silence devenait désagréable, le jeune homme ralentit pour marcher à sa hauteur. Il désigna son panier rempli de fleurs sauvages :

« Vous êtes fleuriste, ou quelque-chose comme ça ? »

Ça n’en donnait pas l’air, mais cela lui demandait un effort énorme.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime15/7/2014, 10:12

Heureuse s'était bien le mot qui prédominait dans son esprit à ce moment là. Heureuse de ne pas avoir à chercher pendant des heures une idée de la direction. Peut-être aurait-elle dû faire un peu plus attention. Parfois elle se demandait réellement si elle ne finirait pas se retrouver totalement perdue à un moment. Après tout, tête en l'air comme elle était, elle serait bien capable de finir au fond d'un trou un de ces quatre. Souriant intérieurement malgré elle, elle finit par s'intéresser à celui qui venait lui porter secours. Contrairement aux Mésorians, les Okanakis étaient réellement petit et agile aussi, contrairement aux Mésorians trop grand et trop peu gracieux. Haussant les épaules elle était entrain de se dire qu'il ne fallait pas comparer quand finalement il lui dit alors qu'elle n'était pas très éloigné d'Îleglace. Ouf, tant mieux, elle ne mettrait pas trop longtemps à rentrer. Regardant le geste du jeune Okanaki, elle le remercia silencieusement, prête à se lever pour se diriger dans cette direction. Maintenant qu'il lui avait indiqué la bonne route à prendre, elle n'aurait plus de mal à se diriger. Il fallait réellement qu'elle arrête de marcher en regardant partout autour d'elle sérieusement. Qu'est ce qu'elle ferait si la prochaine fois elle rencontrerais une bête sauvage à la place d'une personne qui serait d'accord pour l'aider ? Une question qu'elle se posait bien trop souvent.

Une fois debout et prête à s'en aller. Abigaelle se retourna vers celui qui l'avait aidé pour le remercier. Seulement elle fut prise au dépourvu lorsqu'elle l'entendit lui dire qu'il allait la guider. Réellement ? Tiens donc, voilà qui était étrange. Elle ne pensait pas que le jeune homme l'aiderait, pas après ce qu'elle avait pu voir sur son visage. Ce sourire narquois comme s'il trouvait la situation normal, son hésitation sur le fait de lui donner un coup de main qui ne lui donnerait peut-être rien d'autre que des ennuis, son soupir énorme comme si elle le soûlait déjà alors qu'elle n'avait fait qu'être poli. Toute ces petites choses qu'elle remarquait sur les visages et qui faisait d'elle la file qu'elle était. Celle qui était capable de décelé des changements de situation rien qu'en regardant les gens. Certes, ce n'était peut-être pas très poli de regarder les gens avec insistance, mais c'était sa meilleure arme. Si elle ne savait pas se battre, elle savait néanmoins un minimum esquiver et surtout s'en aller lorsque la situation devenait un peu trop critique. Mais cela il ne pouvait pas s'en rendre compte. Si certaine de ses expressions étaient nettement visible et donc qu'il savait qu'il les avait montré à la jeune femme, d'autre l'était moins et il ne pouvait savoir qu'elle les avait décrypter.


« Je ne voudrais pas vous déranger c'est déjà bien aimable de m'avoir montrer le chemin »

Mais rien n'y fit et finalement avec une courbette qui aurait pu faire grincer les dents de n'importe quel Mésorian noble de naissance et habitué à ce genre de frivolité tant elle était grotesque et moqueuse, elle le laissa mener le chemin. Si les circonstances n'étaient pas propices à la jeune femme et que la nature s'amusait retenir ses habits, elle n'en disait rien, se contentant de regarder à droite et à gauche. Certes, l'Okanaki était plus rapidement mais elle ne cherchait pas forcément à l'être regardant un peu partout, s'arrêtant par moment pour récupérer des fleurs. Une attitude agaçante ? Peut-être, en vérité probablement, mais si elle était généralement gentille, ce n'était pas pour autant qu'elle se devait de l'être tout le temps, surtout qu'il ne cherchait pas à dissimuler son agacement, alors pourquoi lui faciliterait-elle le travail ? Après tout, si la Mésorian pensait qu'elle pouvait apprendre de lui, ce n'était visiblement pas son cas, tant pis. Le silence était une forme de protestation en soit non ? Elle laissa de côté ses remarques et ses pensées lorsqu'il lui posa une question. Tournant cela dans sa tête, elle décida de donner une réponse claire et précise sans plus de détails serait la meilleure des choses.

« Je ne suis pas fleuriste mais marieuse. »

Encore un qui allait se demandé ce que s'était que le boulot de marieuse, ou pas. Haussant imperceptiblement les épaules, elle continua sa route sans donner plus de détail. Il n'était pas réellement enclin à parler et probablement que les grands discours qu'elle avait l'habitude de tenir le soûlerait donc autant ne rien dire du tout, au moins ainsi, pas de souci.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime3/8/2014, 11:12

Constatant que la jeune femme s'arrêtait de temps à autre pour ramasser quelques fleurs, Wakumbë n'avait d'autre choix que de s'arrêter à son tour pour l'attendre. Avancer à une allure de tortue était un supplice, évidemment, mais devoir faire demi-tour et revenir sur ses pas pour vérifier où elle était passé serait certainement pire. Manifestement, la jeune Mésorianne avait perçu son agacement - qu'il n'avait pas tellement essayé de cacher, de toute manière. Elle se taisait, protestant en silence. Wakumbë comprit qu'il avait peut-être un peu exagéré, mais ne put s'en vouloir. L'air ingénu de la jeune femme l'agaçait incroyablement, tout comme les jupons qu'elle portait : quelle idée de se promener en forêt vêtue de la sorte ! Le Chemenn remercia Eliwha d'avoir fait les femmes Okanakis plus débrouillardes que ça. Elles au moins ne s'embêtaient pas de fioritures, un pantalon de cuir, une tunique de toile, des bottes souples, et hop! le tour était joué.

La réponse de la jeune Mésorianne le surprit par sa dureté. Ça changeait beaucoup des longs discours qu'elle lui avait servi avant. Cependant, le terme de "marieuse" ne lui était pas totalement étranger, un Mésorian ou deux avaient déjà eu l'occasion de le prononcer en sa présence. Il savait plus ou moins ce que les marieuses étaient censées faire, et cela ne lui plaisait qu'à moitié. N'était-ce pas contre-nature de forcer deux personnes à se rencontrer et à s'aimer ? Malgré tout, il n'était pas à l'abri d'une erreur. Mieux valait être sûr avant tout. Buté, Wakumbë croisa les bras et haussa un sourcil :

"Comment ça marche exactement, votre travail ? Vous avez des fiches de personnes célibataires et vous regardez lesquelles ont des points communs, ce genre de choses ?"

S'il n'y avait jamais goûté, Wakumbë avait une idée très précise de l'amour. D'abord, il fallait que ce soit passionné et naturel. En cela, l'idée que quelqu'un puisse suggérer à un homme de se tourner vers telle ou telle femme le dérangeait beaucoup, même si les gens faisaient pareils avec leurs amis célibataires. Mais que quelqu'un puisse être payé pour faire ça le gênait : que se passait-il une fois le salaire encaissé ? Et si les deux personnes ne s'aimaient pas comme prévu ? Si elles se séparaient ? L'idée qu'on puisse s'accaparer le pouvoir du hasard et en faire une technique professionnelle était parfaitement contre-nature.
Secouant la tête, le jeune homme ajouta, s'efforçant de prendre un ton moins plein de reproches :

"Vos fleurs, alors... c'est pour les mettre dans les mains des mariées ?"

Malgré tout, le sarcasme perçait dans sa voix. Ce n'était pas contre cette Mésorianne personnellement, mais plus contre leur système. Celui-ci se voulait sophistiqué, mais rendait tout beaucoup moins naturel. Chez les Okanakis, personne n'allait vous harceler pour que vous preniez femme ou donniez naissance à un héritier.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime5/8/2014, 08:49

La discussion était compliqué. Abi l'avait sentit depuis le départ, visiblement si elle pensait que tous les peuples pouvaient apprendre les uns des autres, ce n'était pas le cas de tout le monde. D'un autre côté pourquoi cet Okanaki voudrait apprendre des Mésorians alors qu'il avait déjà une famille dans laquelle il y avait des gens pour le nourrir, des personnes pour le soigner et tout un tas d'autres choses. La marieuse trouvait cela fortement dommage, pas seulement parce qu'il ne voulait parler, mais parce qu'au delà des apparences, il y avait toujours à apprendre ou à offrir. Sa vision des choses était peut-être erronée, ou alors elle était un peu trop gentille pour comprendre le refus des autres à tenter de se comprendre. D'un autre côté cela valait-il le coup réellement de se prendre la tête pour cela ? Il n'avait pas envie d'échanger, tant pis. Il l'a trouvait gauche et peu gracieuse, très bien, peu lui importait en vérité. Elle n'était pas partit en forêt pour se faire des amis, des ennemis ou même pour faire circuler ses pensées. Elle ne pouvait pas imposer sa façon de voir à quelqu'un et surtout pas s'il la rejetait en bloc dés le départ ce qui faisait cet Okanaki. Étrange tout de même de se penser bien meilleur que tout le monde. Ses pensées dérivèrent une fois de plus alors qu'elle avait finalement terminé de rassembler des fleurs. Elle le suivait désormais, pensant au travail qui l'attendait en rentrant.

Elle pensait aussi à une manière de le remercier, mais pour être tout à fait honnête, elle n'était pas certaine qu'il accepte quoi que ce soit venant de sa part. Cette attitude était tout de même assez loin de ce qu'elle espérait. Si elle pouvait comprendre les Torkos et leur besoin de liberté, elle n'arrivait pas à comprendre le refus des Okanakis à partager un peu de leur culture. Après tout, ils venaient faire du troc en ville non ? S'ils acceptaient de faire du troc, pourquoi ne pourrait-il pas accepter d'échanger un peu. Parler des uns des autres, faire en sorte de se comprendre mutuellement. Il était tout de même triste de voir qu'on pouvait faire du commerce avec certains et qu'on refusait en bloc de comprendre les autres. Tous les peuples possédaient des idées bien trop arrêter sur les autres. Un sentiment de lassitude la prit pendant un instant. À trop penser, on oubli le monde alentour et d'ailleurs la Mésoriane, faillit rater la question qui la prit un peu au dépourvu. Pourquoi alors qu'il ne voulait pas échanger lui demandait-il des précisions sur son métier ? D'un autre côté elle ne pouvait pas ne pas lui répondre ce serait réellement impolie de sa part surtout qu'il venait de faire l'effort de s'intéresser un minimum à elle et à ce qu'elle faisait malgré son dédain visible des Mésorians. Cherchant la façon la plus rapide d'expliquer, elle prit la parole.


« Certaines personnes viennent me voir pour que je leur en présente d'autre. Je parcours toutes les îles à la recherche de ces personnes, trop timides pour aborder les autres ou alors avec trop peu de temps pour les rencontrer naturellement. Je leur demande ce qu'ils recherchent. Je note leur préférence et j'organise des rencontres pour voir s'ils pourraient s'entendre. Le reste c'est à eux de le faire. S'ils se plaisent tant mieux, si non je leur en présente d'autre. Ensuite je peux organiser des mariages s'il y a besoin tout dépend de ce que les gens qui viennent me voir veulent en fait. »

C'était un bref résumé, probablement un peu trop long pour lui, mais elle ne pouvait pas faire moins que cela. Et dire qu'elle venait de résumé en même pas trois phrases tout ce que comportait son métier. Elle qui avait l'habitude de parler se sentait un peu confiner avec ce jeune homme. Bah de toute façon il trouverait probablement cela idiot. Chez les Okanakis cela ne devait pas fonctionner de cette manière. Elle allait lui poser la question lorsque finalement il reprit la parole. Elle reprit la parole alors se demandant s'il s'agissait d'une vraie question.

« Euh... Non, les fleurs sont pour agrémenter mon cabinet. »

Elle resta un peu pantoise, ne sachant quoi dire. Visiblement cette façon de faire n'était pas de son goût, mais il ne comprenait peut-être pas que personne n'était forcé à tombé amoureux de telle ou telle personne. Peut-être devrait-elle...

« Je n'oblige personne à tomber amoureux, c'est à eux de voir. S'ils se plaisent tant mieux, s'ils ne se plaisent pas alors je leur présente d'autre personne. Parfois certains trouvent, d'autre fois non et parfois même certains se rendent compte que celui ou celle qu'ils cherchaient se trouvaient devant leur yeux. Il leur suffit seulement d'un coup de pouce et d'un peu d'attention par moment. Je suppose que cette façon de faire ne doit pas réellement vous plaire. Chez vous, cela se fait naturellement probablement. Et si la personne qui vous étiez destinée était sur une autre île et que vous ne la rencontriez jamais ? »

Une simple question, il n'y avait pas d'animosité, seulement de la curiosité. On disait souvent que les rencontres se faisaient au hasard, mais parfois, il ne fallait pas grand chose pour que deux personnes se loupent. L'une vivant sur l'île ou l'autre n'est pas. C'était pour cela qu'elle avait décidé aussi de faire ce travail, permettre les rencontres de ceux qui ne peuvent pas forcément se déplacer. En vérité il y avait beaucoup de chose au delà de cela qui l'avait poussé à choisir ce métier, il aurait beau la dénigré, elle s'en ficherait probablement pour une seule et bonne raison. Le bonheur qu'elle avait déjà vu dans les yeux de ceux qu'elle avait fait se rencontre, pour ce bonheur et cette joie, elle pouvait enduré n'importe quelle critique.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime5/8/2014, 09:43

Au plus grand désarroi de Wakumbë, la jeune Mésorianne s'étendit à nouveau dans une tirade sans fin. Il lui aurait été facile de prendre une mine écœurée et de détourner les yeux en soupirant, pourtant sa réponse l'intéressait. Ainsi ne put-il s'empêcher d'avoir l'air sincèrement patient et à l'écoute de la jeune femme. Celle-ci lui expliqua les rudiments de son métier, décrivant en quoi son travail lui permettait d'aider les gens. Visiblement, elle était persuadée du bien-fondé de ses actions, tandis que lui ne voyait que principe de manipulation. Les gens qui louaient ses services étaient certainement un peu naïfs pour penser qu'elle pourrait régler leurs problèmes et les faire tomber amoureux en un rien de temps. Fronçant les sourcils, Wakumbë chassa quelques pensées désobligeantes sur la naïveté poétique des Mésorians. Il avait tout de même la désagréable impression que cette femme était la tenancière d'une boutique et que les gens venaient la voir pour acheter une épouse ou un mari... mais où était l'amour, dans ce cas ? Et si elle se permettait de désigner une personne à aimer, les amoureux étaient totalement dépourvus de liberté ! C'était vraiment ignoble, quand on y pensait.

Il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour répliquer, lorsqu'elle poursuivi d'elle même, comme si elle avait perçu sa désapprobation. Il avait beau être sarcastique, Wakumbë était forcé de reconnaître que cette Mésorianne semblait être douée pour sentir et percevoir les gens. Manifestement, il lui suffisait d'un regard pour comprendre ses interlocuteurs. Soudainement, il eut l'horrible sensation qu'elle pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert.
Et puis elle précisa une chose qui le surprit beaucoup : ainsi, ses clients n'était pas obligés d'écouter ses suggestions ? Voilà qui changeait beaucoup de choses ! Un soulagement intense s'empara de Wakumbë quand il comprit que la Mésorianne n'avait qu'un rôle de conseillère. Elle se contentait de donner un coup de pouce au destin, pas de le remplacer. Non que le Chemenn ait jamais vraiment cru à celui-ci. Ou s'il existait, il prenait davantage la forme de hasard ou de lois naturelles, s'il y en avaient. Wakumbë croyait au pouvoir du hasard et du temps : les mauvaises choses arrivent toujours les premières, et les meilleures leur succèdent afin de panser les plaies de ceux qui ont souffert. Cela avait été vrai pour lui.
Les insinuations de la jeune femme le firent atrocement rougir. Wakumbë sentit ses joues s'empourprer, et il répondit de manière si catégorique que c'en était comique :

"Je ne pense pas qu'il y ait une personne qui nous soit destinée. A mon sens, nous pouvons avoir des affinités avec une multitude de personnes, ce sont le hasard et nos choix qui déterminent avec laquelle nous passerons notre vie, c'est tout. L'idée de destin est totalement surréaliste, et si ça existait vraiment, votre travail serait vraiment hasardeux... vous dites que vous recherchez des partenaires pour vos clients dans une ville seulement, alors qu'il y a tout un monde peuplé d'épouses ou de maris potentiels. Ce serait vraiment une sacrée coïncidence que les partenaires "destinés" à vos clients se trouvent tous au même endroit qu'eux, non ? Vous avez un bon taux de réussite ?"

Il avait lancé cette dernière phrase avec moquerie. Ce n'est que lorsqu'il se tut qu'il réalisa à quel point il avait parlé longtemps. Le jeune Okanaki n'avait pas pour habitude de se lancer dans de longues tirades en parlant avec des inconnus. Et cette fois-ci, il l'avait uniquement fait pour cacher sa gêne. Après tout, il acceptait facilement la différence des autres, et savait reconnaître les bons côtés des autres peuples, Mésorians y compris, même s'il ne le montrait pas forcément aujourd'hui. Il n'aurait eu aucun mal à accepter le fait que cette jeune femme croie au destin. Mais il supportait mal que l'on parle de ses amours, cela le mettait toujours mal à l'aise. Surtout en présence d'inconnus. Wakumbë n'était guère intéressé par les choses de l'amour pour l'instant, et s'il appréciait la vue d'une jolie femme, il se débrouillait toujours pour éviter que cela se voie.

"Mais si le destin existait bien et qu'une personne seulement m'était destinée, et bien..." Il se tut un instant, et ajouta comme à contre-coeur : "J'imagine que je ferais n'importe quoi pour la retrouver."

Quelques secondes s'écoulèrent. Puis, Wakumbë releva la tête et croisa les bras en fronçant les sourcils. Discuter avec cette petite Mésorianne - enfin, petite ! Ça restait assez discutable étant donné qu'elle le dépassait de plusieurs bons centimètres - n'était pas si désagréable que ça. Certes, elle était probablement naïve et crédule, mais qui ne l'était pas à son âge ? Il avait peut-être été un peu rude avec elle. Comme pour se faire pardonner, il ajouta :

"Mais c'est aussi pour ça que l'idée de destin ne me plaît pas tant que ça. Reconnaissez que l'idée qu'il puisse y avoir une personne seulement avec laquelle nous pourrions passer notre vie est sacrément déprimante ! Il y a tant de risques de ne jamais la rencontrer, ou de la perdre !"

Comme si parler plus longuement pouvait racheter sa conduite...
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime5/8/2014, 11:16

Son visage était un fourmillement d'expression que la Mésoriane s'amusait à déceler. Il avait probablement comprit qu'elle était capable de le faire. Elle ne pouvait pas lire dans les pensées, mais par moment il n'y en avait réellement pas besoin. Même quelqu'un avec un visage totalement fermé exprimait quelque chose. Un micro sourire, une micro ride sur le front en signe d'inquiétude. Il y avait tant de chose à observer et tant encore qu'elle avait observer depuis sa tendre enfance que désormais elle était capable en quelque sorte de comprendre les sentiments des autres, de les ressentir sans qu'il ne les exprime. On aurait pu prendre cela pour quelque chose de malvenu et probablement que certaines personnes le penseraient. Après tout, on ne pouvait pas plaire à tout le monde. Comme le côté naïf et candide qu'elle émettait. Personne ne pouvait savoir que derrière ce sourire et cette façon d'être tête en l'air se cachait quelqu'un qui réfléchissait bien trop lorsqu'elle était seule et qu'elle devait se pencher sur des problèmes. Elle avait toujours garder ce côté trop sérieux pour la maison. Ainsi les gens la prenait soit une fille trop crédule, soit pour quelqu'un de trop gentil et trop heureux. D'un autre côté elle n'était jamais réellement méchante, mais pas forcément toujours très gentille non plus. Il y avait des moments où les mots pouvaient bien plus blesser que les actes. Elle haussa les épaules pour elle-même. Se perdre dans ses pensées ça par contre n'était pas feint, s'était sa façon d'être au naturel.

Elle reporta son attention sur le jeune homme qui avait prit une belle couleur tomate presque mûr. Un large sourire s'étendit sur le visage de la jeune femme surtout lorsqu'il prit la parole. Dit donc, lui qui ne semblait pas enclin à parler, voilà qu'il faisait de longue phrase comme elle était capable de le faire. Voilà qui était... étrange en vérité. Jamais la Mésoriane n'aurait pensée qu'il lui répondrait. Son sourire s'élargit encore à sa remarque. Bien évidemment, caché son embarras était plus facile derrière un masque différent de ce que l'on était. Elle en savait quelque chose. Si parler d'amour ne la dérangeait pas, ce n'était pas pour autant qu'elle aimait parler de ses sentiments et de suite elle avait directement chercher à toucher les sentiments du jeune homme. Ce n'était pas très sympathique de sa part, mais elle n'avait pas pu s'empêcher cette petite pique. Jamais elle n'avait pensée que cela en arriverait à ce point. Elle le laissa cependant terminé sa pensée et fut étonnement surprise par la réponse qu'il lui fit. Ainsi donc si cela devait arriver il ferais n'importe quoi pour la retrouver. Finalement il n'était pas si hermétique qu'Abi l'avait pensé au départ. Elle était prête à prendre la parole, mais il la surpris une fois encore en parlant une fois de plus. Elle le laissa terminé et reprit tranquillement par point.


« Pour vous répondre, il est vrai que nous pouvons avoir une multitude d'affinités avec une multitude de personne. Mais il n'y aura toujours qu'une seule personne qui vous fera sentir différent. Comme si chaque fois que vos yeux se posaient sur elle, vous la verriez d'une façon différente. Enfin c'est ce que je pense et ensuite sachez que je en cantonne pas ma recherche à Îleglace. En vérité je parcours Archipel. Je possède un genre de petit cabinet dans toutes les Îles pour permettre de multitude de rencontre. Il serait idiot de ne rester que sur un secteur. »

Un sourire étira mes lèvres. Crédule et naïve, les gens la voyait ainsi car elle ne penser qu'avec le cœur et pas assez avec la tête selon eux, s'ils savaient ce qu'il en était réellement, peut-être éviteraient-ils de trop l'approcher. Elle reprit alors le fil de de ses pensées et finit tranquillement en reprenant la parole.

« Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne sais pas s'il faut croire au destin, c'est un genre de phrase un peu bateau je pense. Mais je suis certaine qu'il n'existe qu'une seule personne dans notre vie pour laquelle on puisse réellement parler d'amour. »

C'était telle une certitude, j'avais pu le remarquer jour après jour, sur les visages, dans les cœurs, peu importait si on avait l'impression d'aimer plusieurs fois, la vérité n'était pas là.

« On aura beau me dire qu'on peut aimer plusieurs fois, qu'on peut connaître plusieurs personnes, ça ne vaudra jamais LA personne. J'ai pu le remarquer, à chaque fois qu'on me parle d'amour, il y a beaucoup de chose qui reviennent, mais lorsqu'on me parle d'une seule personne, sans réellement parler d'amour c'est à ce moment là qu'on se rend compte que l'amour diffère. On voit tout d'une manière différente. »

Elle s'arrêta quelque instant et reprit.

« L'amour c'est compliqué, mais lorsqu'il s'agit de la personne, tout nous paraît différent. La distance est toujours trop grande, le temps passé ensemble toujours trop court. Ce genre de petite chose qui fait qu'il s'agit de celle qui pourrais partager notre vie. J'ai bien dit pourrais. Mais désolé, je me laisse emporter. »

Un nouveau sourire un peu plus contrit que les autres. Les pensées s'entrechoquaient dans sa tête, repensant à celui qu'elle avait aimé dans le passé, à son frère qui avait tout laissé tomber du jour au lendemain et à ce père qui les avait abandonné. L'amour n'était pas universel, on ne pouvait pas en faire une généralité, ce n'était pas possible. Chacun le vivait d'une manière bien différente des autres et peu importait le nombre de personne avec qui on parlait, personne n'en avait la même vision.

« Veuillez me pardonner, je n'ai pas envie de vous mettre mal à l'aise. J'ai tendance à trop penser. »

Une bien piètre excuse, mais elle n'en avait pas réellement d'autre, tout simplement parce qu'elle était ainsi. La vie était compliqué et aimer l'était tout autant. La jeune femme naïve et crédule paraissait bien plus adulte à ce moment là, le masque glissant petit à petit, si elle n'y prenait pas garde, elle se montrerait tel qu'elle était réellement, quelqu'un cherchant toujours plus de réponse pour répondre aux questions et aux attentes de ceux qui venaient chercher chez elle ce qu'ils n’arrivaient pas à trouver par eux même. Ce métier, c'était bien plus qu'une vocation pour Abigaelle, c'était la vie qu'elle s'était choisi.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime6/8/2014, 10:23

Durant un court instant, Wakumbë avait espéré qu'ils en auraient fini avec le thème de l'amour, et qu'ils pourraient reprendre leur marche. Mais manifestement, la jeune Mésorianne désirait exposer son avis sur la question, ainsi le Chemenn n'eut-il d'autre choix que de l'écouter en rongeant son frein. La jeune femme parlait calmement, de manière mesurée, comme si elle voulait éviter de l'effrayer. Avait-il donc l'air si mal à l'aise pour qu'elle agisse de la sorte ? Wakumbë serra les mâchoires, l'écoutant déblatérer sur un sujet qui l'agaçait. Les gens qui prônaient la politesse n'avaient finalement rien compris... celle-ci vous permettait peut-être de briller en société tout en paraissant plus aimable, mais son usage comportait quelques désagréments.

Croisant les bras, comme pour mettre une barrière entre ce que racontait la Mésorianne et lui, le jeune homme l'écouta distraitement. Elle avait beau lui assurer qu'elle ne croyait pas au destin tel que les gens l'envisageaient, sa vision restait tout de même sacrément naïve et idéaliste. D'après elle, chacun aurait droit à l'amour, et si celui-ci pouvait prendre différents visages, il y en avait un en particulier qui sortait du lot. Subitement, la dénommée Abigaelle eut l'air gênée, et détourna brièvement les yeux avec un pâle sourire avant de se reprendre et de s'excuser. Wakumbë eut un sourire narquois parfaitement impoli. Alors comme ça, la marieuse elle-même n'était pas à l'écart de petits problèmes de coeur ! Cela le rassurait un peu. Il était facile de s'imaginer des choses en conversant avec des inconnus, et la jeune femme ne faisait pas exception. Il avait cru, pendant un instant, que son visage doux et avenant dissimulait une personne totalement insensible aux choses de l'amour. Après tout, rares étaient ceux qui mêlaient vie privée et vie professionnelle.
Constatant que la jeune femme attendait une réponse de sa part, Wakumbë s’arracha à ses pensées et fit simplement :

"Mmh. Vous avez l'air d'avoir pas mal réfléchi à la question, pour une personne jeune comme vous l'êtes. La plupart des autres jeunes gens se contentent d'accepter la vie comme elle vient, mais vous, vous vous creusez la tête. Peut-être un peu trop, d'ailleurs."

Puis il reprit sa marche sans un mot. La Mésorianne le suivait, il l'entendait sur ses pas. Plusieurs minutes s'écoulèrent de la sorte sans qu'aucun ne parle. Puis, les arbres s'espacèrent, jusqu'à laisser entrevoir l'horizon. Ils se trouvaient à présent au bord d'une prairie parsemée de bleu azur et de vert émeraude, qui contrastait fortement avec le ciel blanc. En contrebas, on pouvait distinguer les toits de la ville, et le bétail en pâture aux alentours. Les couleurs chatoyantes étaient dues aux tapis de fleurs qui couvraient le paysage ça et là. Les pousses ne tarderaient pas à périr des affres du froid.
S'arrêtant auprès d'un parterre naturel, Wakumbë s'accroupit et caressa les pétales d'une fleur délicate. Son parfum lui parvint, fragrance fragile qui frissonnait sous la brise musicale.

"Vous devriez ramasser quelques unes de celles-ci" dit-il d'un ton plus agréable. "Elles seraient du meilleur effet dans votre cabinet."

Par la suite, le jeune homme éprouva une envie étrange. D'un côté, il était particulièrement satisfait à l'idée de pouvoir retrouver sa solitude tant aimée, et d'un autre, sa curiosité prenait le dessus sur son désir d'indépendance. Il était curieux de voir de quelle manière la Mésorianne travaillait, dans quel cadre. Et puis cela faisait un moment qu'il n'avait pas fait un tour en ville. Mais plus le temps passait, plus le Wakumbë intrigué gagnait en influence. Au bout d'un instant, il releva la tête et demanda, presque honteux :

"Dites-moi... ça va vous paraître un peu bizarre, mais c'est la première fois que je rencontre une marieuse, et tout ça m'intrigue fortement. Est-ce que vous accepteriez de me montrer comment vous travaillez ?"

Et puis, un détail lui revint en pleine figure, et il piqua un fard :

"Heu... je sais que je n'ai pas été très aimable tout à l'heure. Je comprendrais que vous disiez non. "

Mais, bon sang ! Il avait sacrément envie qu'elle dise oui.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime7/8/2014, 09:31

L'attitude du jeune homme montrait clairement qu'il ne voulait aucunement être mêlé à une quelconque histoire surtout si cela touchait l'amour visiblement. La jeune femme ne comprenait pas réellement pourquoi parfois il voulait bien parler et d'autre fois on avait l'impression que chaque mot pouvait le soûler. Haussant les épaules pour elle même, la marieuse se surprit à n'en avoir rien à faire. Ce n'était pas la première fois qu'on agissait de cette manière avec elle de toute façon. Beaucoup de gens non Mésorian la prenait pour une illuminé, allumé ou tout autre gentil surnom qu'on pouvait lui dire. On la trouvait aussi trop naïve et crédule. Chacun avait une très gentille façon de lui faire comprendre qu'elle n'était rien d'autre qu'une petite fille qui cherchait à réalisé des rêves impossibles. Elle aurait pu en prendre ombrage, depuis bien longtemps sauf qu'elle avait vingt-huit ans maintenant et qu'elle avait aidé bon nombre de personne. Peu importe ce que les autres disaient, peu importe ce qu'ils pensaient d'elle, cela n'avait que peu d'importance si dans toute cette foule d'incrédule elle arrivait à faire naître au moins un sourire. La phrase de l'Okanaki la laissa sans voix, personne jeune, avait-elle l'air d'être si jeune que cela. Elle laissa tomber la fin de sa phrase, réfléchir faisait partie de ce qu'elle était, personne ne pouvait prétendre ne jamais réfléchir ou trop réfléchir. Un autre haussement d'épaule.

« Je ne suis pas aussi jeune que vous pouvez le penser, j'approche tout de même des trente ans et il me semble qu'à ce moment là on ne peut plus réellement parler de jeunesse comme si nous en avions encore quinze. »

Il s'agissait d'une simple remarque, pas de méchanceté, pas d'animosité, rien d'autre qu'une simple constatation. Elle avait peut-être des traits juvéniles mais de là à la prendre pour une gamine tout de même. Bas de cela aussi elle s'en fichait finalement. Elle laissa ses pensées vagabonder alors qu'ils reprenaient la marche. Pourquoi ne pouvait-on pas discuter tranquillement sans gêner l'une ou l'autre personne ou sans passer pour une folle. Elle se fit sortir de ses pensées par une douce odeur et les paroles du jeune homme. En prendre quelques unes, oui pourquoi pas de toute façon une de plus ou une de moins, ça ne pouvait pas faire de mal. Elle se baissa et en ramassa quelques unes, ces fleurs sentaient réellement bon. Elle se laissa enivrer par ce parfum durant plusieurs minutes avant qu'il ne reprenne la parole. La marieuse se relevait au moment ou il lui disait qu'il espérait qu'elle accepte de lui montrer comment elle travaillait. Elle avait dû louper un épisode là, lui ! Il avait montré son dédain pendant plus longtemps qu'il ne s'était montré intéressé. Il avait fait en sorte de lui signifier très clairement que l'amour était un domaine où il n'était pas à l'aise et que d'un autre côté il s'en fichait éperdument. Ses expressions faciles montraient très clairement qu'il n'avait pas envie de s'engager sur ce terrain et là il.

Pour le coup, elle ne savait pas réellement comment réagir, devait-elle en être flatté ou alors essaierait-il de mettre son grain de sel et de comparer les Mésorians aux Okanakis. Un petit rire nerveux lui échappa, ce n'était pas pour se moquer mais l'étrangeté de la situation la laissait sans voix. Elle ne savait pas trop comment réagir en vérité. Comment dire oui à quelqu'un qui quelques minutes auparavant se fichait parfaitement de ce que vous pouviez lui dire ? Ne sachant pas réellement quoi dire, elle ouvrit la bouche, puis la ferma et regarda dans le vide durant quelques instants. Et puis qu'est ce qu'elle pouvait y perdre ? Elle laissa de côté ses pensées pour se tourner vers le jeune homme.


« Désolé pour le rire c'est juste que... ça paraît légèrement irréel au vu de votre attitude précédemment. Mais si vous voulez réellement voir comment je travaille, très bien, vous pouvez venir alors. »

La jeune femme resta quand même un moment sans rien dire et finalement elle reprit la parole il y avait quelques petites choses qu'elle devait lui dire avant d'arriver en ville.

« Euh par contre, j'aimerais vous dire quelque chose. Ce n'est pas contre vous mais si vous pouviez laisser à la porte toute attitude que vous m'avez montré tout à l'heure ce serait bien. Les gens qui viennent me voir n'ont pas tous besoin de trouver l'amour. Certains ont juste besoin de conseil ou d'écoute. Ils attendent de ma part de la compréhension et parfois des conseils. Ils ont besoin de gentillesse et d'attention. Par moment c'est la seule chose que je peux leur donner. »

Elle s'arrêta quelques instants et finalement reprit la conversation.

« Il vous faudra aussi plus de patience qu'avec moi, parce qu'il y a énormément de discussion et par moment pour ne rien dire. J'espère juste que vous pourriez faire cela s'il vous plaît. »

La Mésoriane posa son regard sur le jeune homme. Elle n'avait pas envie de le mettre mal à l'aise, mais son travail était probablement un peu plus complexe que tout le monde y pensait et elle ne voulait pas que ses clients s'en aillent seulement parce qu'ils avaient l'impression d'être jugés parce qu'ils manquaient de confiance ou alors parce qu'ils ne savaient pas réellement comme s'y prendre.
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MessageSujet: Re: Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë)   Plus tête en l'air tu meurs ! (Pv Wakumbë) Icon_minitime20/8/2014, 12:57

C'est avec stupeur que Wakumbë constata la métamorphose de la jeune femme. Auparavant délicate et enjouée, elle affichait désormais une mine sérieuse, et c'est non sans surprise que le Chemenn l'entendit expliquer qu'elle n'était pas aussi jeune qu'il l'estimait. Par Eliwha ! Elle approchait la trentaine, ce qui voulait dire qu'ils étaient probablement presque du même âge, sinon le exactement le même ! Il  avait de quoi être surpris. La candeur de la jeune femme dissimulait bien les années qu'elle avait traversée. Mais pour le coup, Wakumbë ne savait plus trop quoi penser : sa naïveté ne pouvait venir de sa jeunesse. Il se fit la réflexion que cette Mésorianne devait être bien plus entêtée qu'il ne le pensait pour persévérer dans son erreur tout en ayant conscience de celle-ci. Enfin ! L'âge ne pouvait rien dire. Il avait à plusieurs reprises côtoyé des adultes agissant comme de véritables enfants.
Laisser de côté ces a priori lui demanda un certain effort, mais cela en valait la peine. C'est alors que la jeune femme éclata de rire. Un rire cristallin, sincère et naturel, qui le fit s'empourprer à nouveau. La Mésorianne expliqua bien vite sa soudaine hilarité, et Wakumbë grommela quelque-chose comme :

" Ca va, je sais que je ne suis pas toujours de bonne compagnie, mais il n'y a pas de quoi en faire toute une forêt !"

Si le jeune homme avait conscience qu'il pouvait être désagréable, se l'entendre rappeler ne lui faisait guère plaisir. Après tout, l'impolitesse faisait partie de lui, au même titre qu'un bigleux possède cette particularité disgracieuse. Ce n'était jamais confortable lorsque d'autres lui rappelaient son petit... problème. Souvent, il préférait l'oublier.

Mais déjà, Abigaelle reprenait, soucieuse. Wakumbë l'écouta avec attention. Manifestement, la jeune femme prenait son travail très au sérieux et veillait au bonheur ainsi qu'à la sécurité (mentale ? Mais il n'était pas un fou dangereux, que craignait-elle ?!) de ses clients. Quelques dernières recommandations furent ajoutées à ces explications.

" Qu'est-ce que vous croyez ? Je sais me tenir ! Je suis un Okanaki civilisé", ajouta-t-il en bombant le torse avant de reprendre d'un ton plus sérieux : " Pardonnez mon impolitesse, j'agis comme un idiot avec les inconnus. Si ça peut vous aider, ce n'était pas personnel, c'est juste... je suis comme ça, c'est tout." Il haussa une épaule. Au moins, il s'en voulait. Un peu. "Je vous promets de ne pas faire un seul pas de travers, mademoiselle Alerdam. Et sinon, je vous autorise à me mettre à la porte en me bottant les fesses. Je suis sûr que ça vous ferait extrêmement plaisir, même si vos coutumes Mésoriannes vous empêchent de le reconnaître à haute et intelligible voix. "

Quelques secondes s'écoulèrent, puis Wakumbë ajouta, un petit sourire en coin :

" Et en ce qui concerne les discussions... je suis le Chemenn de mon clan, alors franchement, les blablas, je connais ça. Je murmure souvent quelques mots doux aux objets avant de les magifier."

Bon, d'accord, le terme "magifier" n'existait pas, mais il se donnait vraiment du mal pour être agréable.
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