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 Jour de marché (PV Jalko)

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MessageSujet: Jour de marché (PV Jalko)   Jour de marché (PV Jalko) Icon_minitime17/7/2014, 10:11

Îleglace, début du printemps 1650

La matinée ne faisait que commencer en ce début de printemps. L'hiver avait laisser doucement sa place et on voyait renaître ici et là les arbres se parant de leurs plus belles feuilles. Le blanc faisait petit à petit place au vert et les couleurs revenaient aussi chatoyante et plus brillante que l'année d'avant. Abi cependant restait un peu triste, ce qu'elle aimait sur Îleglace s'était justement cette neige, cette blancheur immaculé, les arbres se parant d'une couche de givre protectrice et qui les faisait briller de mille feu. En hiver, elle avait l'impression que la forêt participait à une énorme fête. Pensée puérile si cela n'était, rêve d'enfant. D'aucun dirait qu'elle était encore trop ancré dans son enfance, d'autre penserait plutôt qu'elle était bien trop adulte pour son âge car derrière ses yeux rieurs, derrière ce sourire et cette bonne humeur se cachait une tout autre personne. Oh bien entendu sa gentillesse et son attachement aux autres n'étaient pas feinte non, loin de là, c'était même son envie première, celle d'aider les autres à trouver le bonheur, mais derrière tout cela se cachait celle qu'elle était réellement. La fille ayant grandit trop rapidement pour pallier l'absence de son père auprès de son frère et sa mère. La fille qui délaisse sa vie au profit de celle des autres pour ne pas connaître les mêmes drames. La fille qui étudie les gens, qui décrypte leur micro-expression tel une espionne cherchant des renseignements. Derrière cet air naïf et ce sourire constant se cache une fille que personne ne connaît, parce que cacher ses sentiments était ce qu'elle faisait de mieux.

Abigaelle regardait devant elle, tranquillement comme à l'accoutumé et pourtant ses pensées étaient partis depuis longtemps. Voguant au grès de ses pas. Son travail avançait bien, elle aimait beaucoup ce qu'elle faisait et pourtant une douleur aiguë stagnait constamment dans son cœur. Une douleur qu'elle n'arrivait pas à juguler depuis qu'elle avait treize ans. Les gens heureux n'ont pas d'histoire, elle se souvenait de cette phrase comme un coup de poignard porté à sa poitrine. Cette voisine qui avait lâché cela en la regardant. La jeune fille avait ressentit son animosité avec une tel violence qu'elle en avait décidé de l'éviter. Regardant toujours les autres. C'est à cette époque qu'est né son don pour détecter les expressions des gens. Cette faculté à déchiffré les haussements de sourcils quasi invisible. Tel un empathe elle pouvait connaître les sentiments d'une personne rien qu'à son expression. Angoisse, peur, amour, détresse … elle pouvait tout voir et cela la rendait doué dans son métier. Seulement elle n'avait jamais remarqué que plus elle se concentrait sur les autres et plus son visage à elle se fermait, ne laissant finalement plus que ce sourire de façade. Effaçant tout autre expression pour éviter que quiconque ne puisse détecter ses troubles. Après tout, la Mésoriane était censé donné du bonheur, inutile que quiconque remarque qu'elle était tourmenté, ce ne serait pas crédible.

Après peut-être que personne ne se disait qu'elle pouvait rester joyeuse tout le temps. La plupart des personnes qui venait la voir ne s'attendait pas qu'elle soit toujours joyeuse ou peut-être que si en fin de compte. Elle ne pouvait pas le savoir cela. Elle ne possédait pas de don capable de lui clairement ce qui se trouvait dans le cœur des gens et en vérité s'était tant mieux. La jeune femme ne savait pas ce qu'elle aurait fait si elle avait réellement possédé ce don. C'était bien trop intrusif et pouvoir ressentir de la sorte des émotions qui n'était pas les siennes l'aurait fait peut-être prendre pour une cinglé. Enfin qui sait après tout si on ne la prenait pas pour une cinglé déjà ? Mettre sa vie de côté pour aider les autres à être heureux, il fallait peut-être être idiote non ? Elle haussa les épaules pour elle-même. De toute façon qui pourrait se soucier de cela ? Tout le monde regardait à droite et à gauche et ne se souciait jamais des autres. Rencontrant des connaissances, faisant porter ses courses à ses domestiques, discutant alors que les pauvres devaient attendre qu'ils aient terminé pour rentrer et se sentir soulager de ce poids. Ça aussi, Abi aurait aimé y mettre un terme, personne ne devrait vivre obligé par un autre. Sauf que voilà, elle aussi possédait un domestique en quelque sorte, même si depuis les années il s'agissait bien plus d'un ami qu'autre chose.

Elle se souvenait encore de la première fois qu'il s'était rencontré. Il était l'escorte de son frère et avait été celle de son père avant. Un homme fort et musclé. Il l'avait ramassé alors qu'elle venait de tombé une énième fois en essayant d'escalader les arbres comme les Okanakis pouvait le faire. Cela avait fait rire Kellek et plus encore quand elle lui avait demandé si un jour elle pourrait être aussi forte que lui. Kellek, son confident, l'homme qui lui avait donné sa vie en refusant sa liberté pour la protéger jusqu'à ce qu'elle ait un nouvel escorte. Cet homme était devenu son père au fur et à mesure. Il l'avait aimé, aidé et protégé encore et toujours, il avait fait d'elle la femme qu'elle était, lui apprenant ce qu'il pouvait. Elle aurait aimé apprendre à se battre à ses côtés, ainsi elle n'aurait plus eu besoin de l'obliger à venir avec elle partout. Bien souvent la jeune femme s'était demandé si elle n'était pas un poids pour cet homme, mais voilà, lorsqu'elle lui avait tendu l'anneau de liberté, il l'avait dédaigné prétextant qu'il ne saurait pas quoi faire d'autre. Qu'aurait-elle pu dire ? Qu'aurait-elle pu faire ? Il n'avait pas eu de famille, ne cherchant pas à en avoir. Des aventures probablement, jamais il n'avait parlé de ça, mais voilà, Abi avait toujours eu l'impression de lui voler sa vie et ça elle s'en voulait plus que tout.

Et puis... elle fut arrêter dans ses pensées par un grognement et une douleur vive. Elle avait même reculé de quelques pas et voyait maintenant se déverser des pommes de terre sur la chaussée. Tournant sa tête pour voir ce qu'il se passait, elle se rendit compte qu'une fois encore elle avait marché sans regarder devant elle, sans rien faire d'autre que penser et une fois de plus elle avait fait une boulette. Regardant le Torkos devant elle, elle finit par se baisser et se répandre en excuse.


« Ohlalala, je suis navré, veuillez m'excuser. J'étais perdu dans mes pensées et je ne vous ai pas vu venir. Quelle gourde je suis. »

Elle ramassait tranquillement les pommes de terre alors que d'autre la regardait. La jeune femme si fichait du regard des autres qu'est-ce que cela pouvait leur faire après tout ? Elle venait elle même de renverser le cageot, elle se devait de l'aider non ? C'était ainsi qu'elle avait été éduqué et tant pis pour ceux qui ne le voyait pas d'un bon œil.

« Ne bougez pas, je vais vous les ramasser. Je suis terriblement navré. »

Ses yeux vert se posèrent sur le jeune homme. Elle était tellement confuse qu'elle ne savait plus trop où se mettre.
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MessageSujet: Re: Jour de marché (PV Jalko)   Jour de marché (PV Jalko) Icon_minitime23/7/2014, 01:06

L'air était doux et soufflait, en veux-tu en voilà, des bouffés de chaume blond et de feuilles roussies.  Le printemps était là, doucement mais sûrement, le vent balayé les branches des arbres pour leur en lécher la vieillesse. De partout, au marché, on se renvoyait à tue-tête quelques accolades. Filles comme garçons se malmenaient à coups de gueule et de rires moqueurs. Ça papillonnaient, à droite, à gauche. Ça chantait aussi. Les bardes semblaient, comme les oiseaux, sentir leur inspiration revenir. Jalko,pas plus que les autres, ne ménageait pas ses forces. Beau fils de Bersok qu'il était, il avait trimé aux champs des Langlois pendant tout l'hiver, malgré le froid, malgré la pluie, et surtout, malgré le gèle qui avait belle langue a détruire les plantations.

La saisons n'avait pas été fructueuse. Pourtant le maître n'en tenait pas rigueur. Jalko connait des Mesorians qui, s'ils venaient à le savoir, auraient tannés le cuir de leurs esclaves, sans la moindre hésitation. On n'aimait pas, même chez les plus nobles, et malgré tout, Monsieur Langlois était tendre, sage et savait se montrer d'une patience exemplaire. Le jeune Torkos se savait donc chanceux d'avoir un maître aussi bon. Même si la liberté était toujours son but premier, le cadet des Pallek commençait a comprendre pourquoi son aîné avait refuser son affranchissement.
---
C'est d'un pas ralenti par la lourdeur de quatre cachots de pommes de terres, que Jalko marchait de façon grossière. Presque bossu, sa démarche était disgracieuse et de dos, le cadet n'avait presque plus rien d'humain. En silence, sans pousser le moindre grognement, ses brodequins de cuir labourant un sillon de neige boueuse, il avançait vers le marché. Autour de lui, la foule explosait dans un brouhaha qui rendrait sourd le premier bœuf venu. A chaque pas qu'il faisait, le marché rugissait. Les tambours raisonnaient, les flûtes sifflaient.  Par là-bas, mille odeurs venaient peindre les narines du Torkos, si bien qu'il en fut un tantinet distrait. Jalko avait beau avoir soif de liberté et de voyage, il ne rougissait pas quand il avouait les aimer, ces odeurs. Elles étaient l'empreinte de là où il avait vécu ; celle de la terre mouillé, riche, si lourde qu'on l'aurait presque put la boire à grande lampée. Il y avait également celle des fruits, des légumes fraîchement coupé, et surtout celle du maïs concassé en bière fumante et bulleuse.

En d'autres circonstance il se serait peut-être permis de suivre le parfum du fer, de s'essayer aux lames et aux armures. Le nez dans les stands, l’œil fureteur, il aurait traqué la meilleur affaire. Mais il devait travailler, s'exploser les muscles à la tache. Ses pensées égarées le menèrent à la rencontre d'une silhouette qui se heurta a ses cachots. Le tas de patate posé là s'écroula. Son équilibre était parfait et aucun faux pas du Torkos n'avait réussis a le déstabiliser... et là pourtant, le drame survient.

« Ohlalala, je suis navré, veuillez m'excuser. J'étais perdu dans mes pensées et je ne vous ai pas vu venir. Quelle gourde je suis. »

Fit-elle avant de se baisser pour ramasser ce qu'elle pouvait. Sous l'espace d'un instant le marché semblait s'être mit en pause. Comme givré par le temps, tous les regards se posèrent sur eux. Un esclave, une Mesorianne... Les chuchotements raisonnèrent, si bien que certains ragots eurent belle malice a atterrirent dans les oreilles de Jalko. Le Pallek n'était pas friand des rumeurs, et encore moins quand ces dernières pouvaient influencer la vie des Langlois. Il leur devait tant... Il commençait a comprendre et c'est d'un grognement et d'un geste hâtif de gène surjoué qu'il posa ses cachots pour s'abaisser et aider la jeune Mesorianne.

- Ne vous en inquiétez pas. Ce n'est pas la première fois que l'on me bouscule. Laissez moi m'en occuper.

La voix en grincement d'irritation, il lança un regard subjectif à la foule qui les lorgnaient comme des animaux de concours. Une petite fille Mesorianne sursauta et s'en alla, perdant son sourire, dans les jupes de sa mère. Si pour certain les Torkos étaient d'une grande aide, pour d'autres ils étaient encore des animaux liés au terrifiant Bersok. Disparu, envolé, il ne manquait jamais de faire réfléchir les plus craintifs des hommes celui là.

-Vous aviez l'air distraite. Êtes vous perdu ma dame ?

Dit-il simplement en reconnaissant entre mille son teint pâle ainsi que son regard coloré Mesorians. Elle n'était pas noble, mais elle n'en restait pas moins quelqu'un dont le statut sociale était plus élevé que le sien. Aussi rebelle fut-il, elle venait de l'aider a ramasser ses légumes tant bien même il aurait très bien put s'en occuper tout seul. Peut de Mesorian aurait prit le temps d'aider un Esclave qui « ne regarde pas devant lui » Se redressant, Jalko frotta sa main sur sa chemise sale sous la bonne attention de tendre cette dernière à la demoiselle afin de la redresser.




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MessageSujet: Re: Jour de marché (PV Jalko)   Jour de marché (PV Jalko) Icon_minitime23/7/2014, 09:56

La situation était réellement embarrassante. Elle ne savait pas comment réagir, mais elle voyait bien que la situation n'allait pas. Les badauds s'étaient arrêtés de parler. Le marché était tranquille, trop tranquille. Il lui suffit d'un regard pour comprendre. Alors qu'elle commençait à ramasser les pommes de terre tomber à terre. Pourquoi les regardaient-ils tous ainsi ? Parce qu'une Mésoriane mettait un point d'honneur à réparer ce qu'elle avait fait ? Si certains étaient assez abjecte pour ne rien dire et s'en aller, voir même insulter le pauvre Torkos, ce n'était pas son cas. Elle n'avait pas regardé, perdue dans ses pensées, la fautive s'était elle et puis il s'était baissé pour l'aider à ramasser non ? Alors quel mal y avait-il ? Elle ne comprendrait jamais ces gens. Ce n'était pas parce qu'ils étaient esclaves qu'il fallait les traiter comme des chiens. Une fois encore ses pensées se dirigèrent vers Kellek son brave et gentil Kellek. Pourquoi diable ne voulait-il pas de cet liberté que tous cherchait à avoir. Pourquoi s'échinait-il à rester à ses côtés ainsi alors qu'il serait temps pour lui de prendre cette liberté qui lui revenait de droit. La marieuse ne supportait pas de le voir ainsi, seul. Il avait tout sacrifié pour elle. Pourquoi ? Elle n'était que la fille du Mésorian qui l'avait engagé. Elle ne comprenait pas réellement. Mais après qui pouvait se targuer de la comprendre elle ? Un sourire passa sur ses lèvres et finalement elle fut sortie de ses pensées par le jeune homme.

« Je suis désolé si cela vous mets mal à l'aise mais il me semble que c'est aussi de mon fait alors je vous aide à ramasser. »

La plupart des gens ici la connaissait. Ils savaient parfaitement qu'elle l'aurait fait en tout circonstance. Peu importe que ce soit la première fois où non qu'on le bousculait, il lui semblait juste de l'aider. Si elle n'avait pas bousculé les cageots de pomme de terre du jeune homme, jamais celles-ci ne se seraient retrouvées sur la voie publique. Elle continua donc de ramasser jetant des regard alentour. Il n'y avait rien de sauvage dans son regard, rien de méchant, mais on sentait bien qu'ils n'avaient pas intérêt à insister ou cela finirait mal. Son caractère était profondément doux, mais il ne fallait pas abuser non plus. Hors de question de faire en sorte que lui seul soit blâmer alors qu'elle y était pour quelque chose dans cet incident. Les regards finirent alors par se retourner, le marché reprit vie comme si rien ne s'était passé. Quelques Mésorians la regardaient mettre les mains dans la terre et ramasser les précieuses pomme de terre. Leur air dédaigneux n'échappa pas à la jeune fille et elle les regarda avec tout autant de dédain de se croire tellement supérieur aux autres. Que croyaient-ils ? Que la vie se menait uniquement dans la luxure ? Certaines personnes ne cherchaient décidément pas plus loin que le bout de leur nez et s'en était affligeant. Une fois de plus elle fut ramener dans le présent par le jeune homme. Sa phrase la laissa interdite un instant pas parce qu'il l'avait trouvé distraite, mais le ma dame. Oula non pas de ça avec elle.

« Euh s'il vous plaît ne m'appelez pas ma dame, c'est gênant et je ne suis pas de ces idiots qui toisent les autres seulement parce que vous êtes un domestique. Je me nomme Abigaelle. »

Un sourire sur son visage et on se rendait compte qu'elle se sentait bien mieux quand on l'appelait par son prénom que par des soit-disant nom de convenance.

« Pour ce qui est d'être perdu, non ne vous en faites pas je ne le suis pas. J'étais seulement perdue dans mes pensées. Ça m'arrive assez souvent à dire vrai. »

Nouveau sourire et finalement une question sortit sans qu'elle n'y fasse attention.

« Dites moi, si on vous donnait liberté est-ce que vous la prendriez ? »

Elle parut se rendre compte de ce qu'elle disait et finalement se reprit en prenant sa main et se remettant debout.

« Veuillez m'excuser, c'est très impolis de ma part de demander cela. C'est juste que …. Non je ne vais pas vous embêter avec mes questions. Est-ce que vous allez bien ? Encore navré de vous être rentré dedans. »

Il valait mieux trop s'excuser que pas assez et puis de toute façon elle était du genre à s'excuser constamment donc autant le faire bien. Avec un nouveau sourire, elle regarda le jeune homme se demandant bien s'il vendait autre chose que des pommes de terre. Après tout, elle était venu ici pour faire ses courses non ?
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MessageSujet: Re: Jour de marché (PV Jalko)   Jour de marché (PV Jalko) Icon_minitime12/8/2014, 11:21

Certains, ils gigotaient sur place comme s'ils s'étaient brusquement découvert un nid hérissons au derrière. Peu de Mesorians voulait, ni ne pouvait affronter le regard froid du fauve de l'Île Glace. Ils ne tenaient pas à finir raide comme une bûche et la figure rougit de coups, bien qu'ils suent qu'aucun Torkos n'étaient en droit de frapper l'un des leurs, le simple fait de l'imaginer en fit tracer beaucoup. La jeune femme elle, continuait de l'aider, comme imperturbable.

« Je suis désolé si cela vous mets mal à l'aise mais il me semble que c'est aussi de mon fait alors je vous aide à ramasser. »

Si sincère que cela en fut presque étrange. Dans la tête de Jalko, il n'y avait pas beaucoup de Mesorians sympathique. Les Langlois évidement étaient unique, sages et doux, mais jamais il n'aurait pensé tomber sur une demoiselle aussi charmante. Elle l'aida donc a ramasser ses pommes de terres en rajoutant que c'était également de sa faute. Un large sourire s'épanouit sur sa frimousse de jeune fille et son regard disait toutes les bonnes intentions qu'elle portait sur elle. Si souciante de sa bêtise qu'elle ne laissa pas beaucoup de patates a Jalko. Une chose est sûre, son rangement était tout bonnement chaotique, si bien que sa maladresse sut tirer un fin rire au Palllek. Pendant qu'elle entreposait les pommes de terres en tas dans le cageot,  le cadet les rangé minutieusement.

« Euh s'il vous plaît ne m'appelez pas ma dame, c'est gênant et je ne suis pas de ces idiots qui toisent les autres seulement parce que vous êtes un domestique. Je me nomme Abigaelle. »

Abigaelle. Jalko aura au moins le mérite de s'en souvenir. Son titre de dame, car oui elle en était une, l'avait chiffonné. C'était bien la première fois qu'un Mesorian rouspette après une appellation aussi distinguée. A croire qu'il faut de tout dans ce monde. Cette remarque décocha un sourire sur la figure crasseuse de Jalko et il continua de l'aider a ranger sa marchandise avec entrain tout en se permettant de se présenter.

▬ En ce qui me concerne, mon nom est Jalko.

Et soudainement, une question que Jalko n'aurait jamais crut entendre de la bouche d'une inconnue. Elle avait cracher ça avec un naturel bouleversant que l'esclave crut d'abord entendre des voix. Il releva son visage halé, cligna des yeux, lèvres légèrement entre-ouverte et hésita fortement à lui demander de se répéter. Il s’apprêta a répondre, au tac au tac, mais la dame le prit de court et après avoir déposer la dernière pomme de terre dans le cageot, elle se redressa, en l'aidant de surcroît. Abigaelle s'excusa alors, gênée d'avoir poser une question aussi idiote. Et ainsi le dilemme se mit en place, répondre ou laisser couler.

Les bras chargés de produits Langlois, Jalko se mit a fixer la demoiselle, peut-être un peu trop longtemps. Il la détailla du regard avant de finalement lui répondre, fièrement, en manquant d'y placer la marque de politesse normalement indispensable qu'en on s'adresser a un Mesorian.

▬ Ce n'est pas une petite bousculade qui va me titiller la santé.

Redressant ses cageots contre sa poitrine, le Torkos avança de quelques pas avant de placer la marchandises sur son étalage, à peine a deux mètres de sa collision avec Abigaelle. Une fois cela fait, n'arrivant pas a se sortir de l'esprit la question précédemment posée, Jalko se permit d'oser reprendre le sujet. Il se frotta les mains, afin de faire disparaître les copos de terres qui s'y étaient déposés et se lança.

▬  En ce qui concerne votre question, si je peux me permettre, il est évidement que je m'y jetterais dessus. Mon frère a déjà refuser et je ne compte pas faire la même erreur.
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MessageSujet: Re: Jour de marché (PV Jalko)   Jour de marché (PV Jalko) Icon_minitime18/8/2014, 08:32

Elle se sentait réellement idiote. Dans ce genre de situation qu'est-ce qu'elle devrait faire ? Elle savait parfaitement que ce n'était pas normal qu'une Mésoriane se baisse pour ramasser des pommes de terre, mais elle n'allait pas décemment le laisser faire seulement parce qu'il était un domestique non ? Ce que les gens pouvaient être pitoyable quand ils s'y mettait quand même. Peu importe qu'on soit Mésorian ou Torkos, si on faisait un pas de travers, le but était tout de même de se remettre sur le bon chemin non ? Alors pourquoi ne pouvait-elle pas l'aider alors que s'était elle qui lui était carrément rentrée dedans ? Pourquoi devait-il essuyer tout deux des regards et des murmures plutôt déplaisant. La jeune femme n'était pas du genre à être de mauvaise humeur et pas non plus du genre à se montrer agressive, seulement voilà, pour le coup ces murmures étaient réellement désagréable et elle ne voulait pas causer plus de souci que cela au jeune homme. Heureusement, l'erreur fut rapidement réparé et lorsqu'il se présenta, elle lui sourit de plus belle.

« Enchantée de vous rencontrer. »

Une petite phrase toute simple qui l'a soulagea. Abi avait eu peur au départ qu'il ne lui en veuille. Pour la bousculade, pour les pomme de terre renversées, pour son attitude peu commune, mais visiblement il ne semblait pas réellement lui en vouloir et s'était tant mieux en fait. Pour être tout à fait honnête, elle redoutait souvent le regard des gens qui l'a voyait de la sorte. Pas que cela ne la gêne, mais elle ne voulait pas que cela crée des problèmes à d'autre. Si ça ne semblait pas la déranger outre mesure, le reste pourrait aisément dérangé un de ses compagnons de route du moment. La Mésoriane s'était de nouveau perdu dans ses pensées lorsqu'il reprit la parole. Sa remarque le fit rire. Évidemment qu'elle n'allait pas lui faire de mal. Si elle était plus grande au niveau des centimètres, elle n'était pas pour autant très musclé et ce n'était certainement pas sa carrure qui allait pouvoir mettre à mal celle du Torkos qui était soit dit en passant très musclé.

« Oui, je me doute. Je ne pense pas que ma pauvre carrure puisse égaler la vôtre. Soit-dit en passant je m'excuse quand même de vous être rentré dedans. Je suis quelqu'un d'assez tête en l'air comme vous avez pu le remarquer. Enfin bref je ne vais pas non plus vous assommer avec tout ce que je dis. »

Un nouveau sourire se positionna sur ses lèvres. Ces derniers temps, elle n'avait de cesse de sourire. Elle aurait bien aimé être elle-même, ne pas toujours être celle qui est constamment joyeuse, laisser transparaître d'autre émotion, mais elle s'était bien trop entraîné. Elle était bien trop conditionné pour ce genre de chose. Cela faisait des années qu'elle agissait ainsi, depuis ce fameux jour. Pourquoi changer ? Il n'y avait aucune raison à changer. Elle laissa tomber ses réflexions pour reporter son attention sur le jeune homme qui venait de placer ses marchandises. La réponse qu'il lui fit fut claire et nette et elle pouvait le comprendre, cependant la jeune femme se demandait bien pourquoi certains ne voulait pas de leur liberté alors que d'autre la recherchait avidement.

« Pourquoi pensez-vous que certains ne veulent pas de leur liberté alors que d'autre la recherche désespérément. En fait j'ai un escorte, un ami qui m'est très cher comme mon propre père en vérité, mais je le vois vieillir à vue d’œil. Il était déjà là du temps de mon père, s'était encore un jeune homme lorsque je suis né. Il avait une quinzaine d'année. J'aimerais qu'il fasse sa vie, je l'ai voulue pendant longtemps, mais il refuse la liberté que je lui offre. Je me demandais pourquoi, mais il ne m'a jamais donné de réponse concrète. »

Elle secoua la tête doucement. Jamais elle ne le comprendrait s'était certain, mais elle espérait qu'il accepte un jour de mener sa propre vie, même si elle savait pertinemment qu'il n'accepterait jamais.

« Pourquoi votre frère a t-il refuser la sienne alors que vous cherchez désespérément la vôtre ? »

Elle avait besoin de comprendre. Pour bien agir, elle avait réellement besoin de comprendre ce qu'il pouvait se passer dans leur tête. Elle savait aussi que ce ne serait pas forcément la même chose pour Kellek, mais voilà, elle ne pouvait pas penser qu'elle pourrait agir d'une autre manière.
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