Solitaire dans l'âme, Khayna n'a plus de famille depuis un moment déjà. Ses seuls liens sont ceux avec la meute et encore, rien de suffisamment étroit pour avoir quelque chose à dire dessus.
- Avis aux membres de la Meute, pour ceux désirant des liens, me contacter par mp que je puisse les ajouter ici avant la fin de ma fiche)

 

Rien n'avait préparé Jarhan à cette rencontre... Cet homme qu'elle avait connu avait marqué sa vie pour toujours. Mais s'éprendre d'un hors-la-loi avait probablement été la chose la plus stupide qu'elle n'avait jamais fait au court de sa vie. Elle savait pourtant qu'il ne pouvait pas rester... Obligé de se voir dans le secret, s'aimer dans l'interdit... Une dernière nuit passée ensemble, un adieu... Un vide. Jarhan savait que jamais elle ne reverrait son aimé, gardant de lui que le souvenir de sa voix, son visage, une promesse d'amour éternel... Et un enfant qui grandissait dans son ventre.

L'esclave continua sa vie au sein d'une famille Mésorianne comme elle l'avait toujours fait. Elle donna naissance à une petite fille qui ne lui ressemblait en rien. Si Jarhan était brune au regard sombre, sa fille était blonde aux yeux gris. Plus elle grandissait et plus sa ressemble avec son père venait à troubler sa pauvre mère, ravivant en elle de bon mais douloureux souvenirs. Quand Khayna fut assez grande pour se poser des questions existentielles, Jarhan n'eut pas le choix que de lui parler de son père, restant cependant évasive sur certains détails. L'enfant insista à de nombreuse reprise pour en savoir plus mais rien ne sortit de la bouche de sa mère qui préféra laisser sa fille dans l'ignorance, de toute façon, jamais elle ne reverrait l'homme qu'elle aime, jamais Khayna ne connaîtrait son père, autant laisser le passé où il était. D'autant que la Torkos avait un plus gros soucis... La famille Mésorianne chez qui l'avait pour esclave se ruinait petit à petit. Lorsque Khayna eu quatorze ans, elle fut brutalement séparée de sa mère, vendu à une autre famille.

N'importe quel enfant aurait mal supporter ce genre de séparation, ce fut le cas de Khayna qui pourtant pris sur elle. Pas le choix, vivre était important, elle apprit rapidement à refouler ses pensées, ses émotions pour atténuer la souffrance et travailler correctement pour ses nouveaux maîtres. Dans l'ensemble, cela se passait bien, la famille n'était pas trop exigeante. Au début tout du moins... Quand la torkos atteignit enfin le statut de femme, le comportement du chef de famille changea à son égard. En premier l'homme distant, froid parfois même colérique à son égard. La moindre erreur était mal perçue, souvent de façon exagérer. Puis dans le secret, l'homme commença à lui rendre visite... se montrant plus doux, plus gentil... Et puis un peu moins. Des gestes déplacés, des paroles malhabiles et dérangeantes. Des allusions que Khayna aurait préféré de jamais voir et entendre. Elle se rebiffa, le comportement de son maître était indigne, la réponse de celui-ci la choqua d'autant plus.

« Pourquoi tu te refuse à moi ? Je ne suis pas assez bien ? Je prends soin de toi depuis des années ! »
« Vous êtes mon maître, c'est indécent et en plus vous êtes marié. »
« Marié ? Mais ça fait des années que ma femme ne me laisse plus la toucher !!! »

Le refus fut catégorique et Khayna en subit les conséquences par la suite. Bien décidé à lui faire payer son rejet, l'homme la condamna aux pires corvées, se montrant toujours plus exigeant, plus dur envers elle. Ce manège dura plusieurs mois... Par chance, si l'on peut dire ainsi, ce couple avait un enfant, un adorable petit garçon qui tenait plus de sa mère que de son père. C'est en jouant dans le domaine de sa famille, qu'il tomba dans un cours d'eau. On lui avait appris bien des choses... Lire, écrire, compter... Mais pas à nager. Ce fut finalement Khayna qui fut témoin de la scène et plongea tête la première pour aller repêcher l'enfant. Le coup du destin sans doute ou bien simple coïncidence... Quoi qu'il soit, cet acte de bravoure fut la clé de sa libération. Pour la remercier de son geste, le couple lui offrit l'opportunité de lui demander n'importe quoi...

« Je réclame ma liberté. »

Avait-elle prononcé en fixant froidement son maître. Une promesse était une promesse et bien que l'hésitation était visible sur son visage, il n'eut d'autre choix que d'accepter. S'il avait refusé, la Torkos aurait été prête à tout dire à sa femme sur ses avances déplacées. C'est ainsi que lui fut retiré son bracelet de cuir et sa médaille, troqué contre un anneau d'argent qui depuis, ne la quitte plus. Une vie pour une vie... une fois libre, la première chose que fit Khayna fut de retourner au domaine où sa mère vivait. Si elle-même enfant avait mal vécu cette séparation, ce fut pire pour Jarhan. L'affranchie apprit que sa mère avait perdu la vie un an après son départ pour l'autre famille. Khayna repartit donc avec le coeur lourd de tristesse et de regrets. Depuis, la jeune femme ère à travers le monde, œuvrant pour la Meute. Plus solitaire que jamais, elle cherche encore un but à sa vie, la Meute semblant être son seul raccord à la vie, sa seule raison d'exister.