Si l'on avait dû comparer Chemsa à quelque chose de précieux, on l'aurait sans doute identifié à une perle marine que l'on trouve dans les coquillages en bord de plage. Pourtant, si de prime abord, ce n'est pas le côté froid qui ressort du fait de sa peau brunie et brulée par le soleil, on ne peut échapper à son regard glacé qui évoque dans le bleu de ses pupilles la tempête, la hargne et la froideur des océans. Un puits profond, à l'instar des mers agitées. Un perle pour la noblesse de son maintient, la droiture de sa posture et de ses gestes, la finesse de ses mouvements qui démontrent un enseignement passé, bien loin oublié. Une perle aussi pour la nacre pure, pour la douceur et l’insaisissable. Une perle enfin pour la rareté de sa beauté, car Chemsa n'est pas de ces femmes communes que l'on peut rencontrer. Elle le sait, évite pourtant de le montrer sous des couverts et capuches. Non la honte de ses traits, mais les dangers qu'ils peuvent lui apporter. Aussi, c'est souvent que l'on ne rencontre que ses yeux, ce regard droit et glacé, doux et tranchant, le reste dissimulé sous de lourds tissus sombres et épais.

Une femme gentille et serviable. Chemsa est une prêtresse Hyranne au service des autres, elle voue sa vie à ceux qui en on besoin, appliquant à chacun les soins qu'ils méritent, si ils le méritent. Elle pleure pour ces âmes souffrantes, elle prie pour ces corps blessés, parce que c'est son devoir, parce qu'elle songe aux autres avant elle même. C'est ce qu'il ressort de ses actes lorsqu'elle côtoie la population. D'aucun vous dirons qu'elle n'a jamais refusé d'aider quelqu'un. Pourtant, il ressort chez elle une tristesse sans borne, comme si sa vie n'avait plus de sens que pour un devoir nécessaire.

Elle ne vit plus pour elle mais pour les autres. Chemsa à perdu auprès de ses proches la notion de plaisir et peut être même d'estime de soi. Elle n'a jamais coupé contact avec eux, ni sa famille ni ses amis, même si elle ne les voit que rarement. Mais chacun d'entre eux vous direz qu'elle a changé. Elle qui vouait ses services à la déesse et au monde avec ferveur et plaisir semble aujourd'hui n'avoir plus rien à perdre, et si la possibilité la touchait, elle aurait sans doute abandonnée. De quelle manière, personne n'ose y songer, mais beaucoup y voient là un mensonge, un masque, de l'hypocrisie sous un sourire doux et faible.

Morte. Chemsa n'a pas la volonté de vivre. Son existence se résume à l'application de soin par delà Archipel, ni plus ni moins. Morte, triste comme les pierres, esseulée et seule dans ce monde qui pour elle n'a plus aucun gout. Elle ment, elle sait que ce n'est pas la solution, mais elle n'a pas le courage de laisser ce devoir qui lui a été confié, car si jamais elle devait lâcher, alors ce serait la fin de tout. Une fin qu'on lui reprocherait. Mais personne ne peut comprendre la peine qui la touche, car personne ne s'est jamais intéressé à elle. On dit chagrin d'amour, elle vous parle de tragédie. Une tragédie qui la laissa morte. Chemsa est véritablement douce, serviable, donnant sa vie pour les autres, mais affiche derrière tout cela un véritable masque de douleur et de peine. Elle n'avoue pas non plus cette part d'elle, une part plus sombre qui lui vaudrait surement l'abandon de la déesse : La jeune femme à soif de vengeance. Soif de haine et de mort sur la personne qui osa lui voler son être aimé. Mais elle le nie farouchement, refusant d'accepter en elle la folie de ces sentiments bien trop sombre.

Rien de particulier. Chemsa ne fait pas la différence entre les races, n'estime pas les Mésorians plus grands que les Okanakies ni même que les Torkos. Elle suppose que si chacun est rassemblé sur Archipel, c'est que chacun y a sa place. Si elle peut soigner tout le monde, alors elle le fait, car pour elle, il est de son devoir de soigner chaque être vivants qui se présentent à elle blessés.

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