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 En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]

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Niila Blanches Paumes
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MessageSujet: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime1/1/2015, 18:04

Niila était entrain de ranger son matériel de poterie lorsque Khilmari entra dans leur tente. Elle se retourna et lui offrit un sourire comme à son habitude. Il y répondit avec un petit rire et s'avança vers le broc d'eau pour s'y laver les mains.
Occupée à nettoyer son tour de potier, Niila ne remarqua pas les regards en coin que son père lui lançait, observant la jeune femme dans ses moindres faits et gestes.
Enfin, il s'essuya les mains et s'adossa contre la table sur laquelle ils prenaient leurs repas.

Un fois que la potière eut fini de ranger son atelier, elle se mit en quête d'un godet d'eau lorsqu'elle remarqua que le chasseur n'avait pas bougé d'un pouce. Il la fixait avec intensité.
Elle le connaissait bien et pouvait facilement en déduire qu'il brûlait d'envie de lui dire quelque chose.
L'air de rien, elle bu d'un trait le contenu du godet avant de finalement croiser les bras fermement sur sa poitrine.

- Qu'est-ce qu'il y a ?? demanda-t-elle agacée.
- Rien rien, bougonna-t-il, mais la façon dont il la regardait indiqua clairement à la jeune fille qu'il allait lâcher le morceau d'ici peu. Elle ne s'inquiéta donc pas plus.

A son tour, Niila fit sa toilette, débarrassant ses doigts de l'argile blanche fraîchement ramassée sur les rives du fleuve voisin. En séchant, la matière s'était accroché à sa peau fine et elle eut un mal fou à l'enlever.

- Tu manges chez Wakumbë ce soir c'est ça ?

Elle s'essuya les mains et s'avança vers son père adoptif.

- Oui, je te l'ai dit il y a plusieurs jours, tu avais oublié ?
- Nan, maugréa-t-il avant de reprendre avec un sourire. Qu'est-ce qu'il y a entre vous exactement ?

Niila s'empourpra instantanément avant de bredouiller :

- Nous sommes amis.

Vu l'expression incrédule qu'il affichait, il n'en croyait pas un mot c'était évident. Embarrassée, Niila se dépêcha de terminer son rangement espérant secrètement que son père ne lui pose pas plus de questions. Ce genre de discussion n'était pas pour elle et...depuis que le groupe dont elle faisait partie était rentré d'Ileval, nul ne lui avait posé de question sur sa relation avec Wakumbë.
De toute façon, elle était bien trop absorbée par la contemplation du Chemen lorsqu'il était présent que par son propre environnement. Penser à lui la fit sourire et comme son père levait un sourcil, elle accéléra ses gestes.
Enfin, elle attrapa son manteau et lança :

- Bon j'y vais, bonne soirée Khilmari.

Mais elle ne pouvait partir comme une voleuse, alors d'un geste tendre et rassurant, elle donna un baiser sur la joue au chasseur avant de lui murmurer un «  à plus tard ». Voilà bien des années qu'elle ne l'appelait plus « papa » et elle se demandait parfois si cela l'affectait. Mais il ne lui avait rien dit alors, il devait aller bien.
Avant de sortir, elle se saisit du bol que Wakumbë avait choisit lors de leur première rencontre en tête à tête et qu'il avait oublié le jour même puis franchit la porte.

Le froid soudain à l'extérieur la saisit. Elle souffla une expiration qui s'évapora sous forme de buée dans l'atmosphère fraîchissante de la fin d'après-midi.
Le soleil ne tarderait pas à se coucher sur le campement Okanaki, et serrant le bol contre son cœur, elle se mit en marche.

A quelques pas de la tente de Wakumbë, elle croisa Mako qui semblait en sortir. Elle le salua poliment comme à son habitude et le jeune homme lui répondit, ajoutant sur son salut un drôle de sourire qu'elle ne sut interpréter. Avant de s'éloigner, il ajouta un «  passe une bonne soirée Niila » et elle le remercia pour sa sollicitude.
La soirée serait forcément bonne à n'en pas douter. Depuis que le Chemenn l'avait invitée, elle avait compté les jours avec impatience. Cela faisait une trentaine de jours qu'ils étaient rentrés d'Ileval, et trop rares étaient les moments qu'ils avaient pu avoir en tête à tête depuis.
Ce soir, ils allaient pouvoir dîner, parler et à nouveau, à l’abri des regards, elle pourrait se blottir contre lui. Peut-être feraient-ils une promenade nocturne tous les deux ? A moins qu'ils ne restent bien au chaud ? Les températures avaient fortement baissées ces derniers jours.

Alors elle se rendit compte avec violence à quel point il lui manquait et s'avança vers l'entrée de la tente avec nervosité. Son cœur battait la chamade et juste avant de frapper sur la peau épaisse, elle respira un grand coup, comme pour s'apaiser.
La voix de Wakumbë retentit depuis l'intérieur, lui sommant d'entrer. Après avoir refermé derrière elle, il lui apparut enfin et son cœur manqua un battement.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres et elle eut seulement la force de bredouiller :

- Bonsoir...
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime1/1/2015, 21:50

Pour une fois, la tente du Chemenn n'était pas silencieuse. Affairé à ranger ce qui n'était pas à sa place, Wakumbë ne prêtait qu'une attention réduite à son ami qui observait allègrement la moindre de ses possessions. Mako était arrivé une dizaine de minutes plus tôt, amenant une outre pleine de jus de baies des bois. Wakumbë l'avait remercié chaleureusement après avoir pris soin de plonger l'outre dans un seau rempli de neige, mais le jeune Chilchaki ne semblait pas près de partir. Il déambulait en effet sous la tente, s'autorisant quelques remarques moqueuses sur la manie qu'avait son ami de collectionner tout ce qu'il trouvait, sans jamais rien jeter. Habitué, Wakumbë le supportait tant bien que mal, pourtant il espérait secrètement que Mako partirait au plus vite. Il craignait que son invitée arrive avant qu'il n'ait mis les voiles.

Niila. Cela faisait près d'un mois qu'ils étaient rentrés de leur expédition à Îleglace, et depuis ils n'avaient guère eu de réel moment en tête à tête. L'hiver approchait dangereusement, de sorte que le clan Chilchaki avait du se préparer aux jours rudes qui allaient s'abattre sur eux. Les préparatifs ne leur laissaient pas vraiment de temps libre, et au fil des jours Wakumbë avait réussi à identifier le poids qui pesait sur son cœur. Niila lui manquait. Depuis les aveux prononcés dans la source – il souriait encore à ce souvenir, non sans que ses joues s'échauffent – tous deux n'avaient pu se retrouver seuls. Quand ils se croisaient, leurs regards se happaient l'un l'autre, leurs mains se frôlaient, et leur comportement n'en était que plus criant lorsqu'ils étaient côte à côte. Wakumbë ne pouvait tout simplement pas la quitter des yeux dès que la jeune femme était en sa présence, et serrer sa main entre ses doigts lui conférait toujours un soulagement inexplicable. Son cœur accélérait dès qu'il l'apercevait, et il devenait soudainement maladroit, gauche. Le Chemenn compétent, respecté et respectable avait tout à coup l'impression de rajeunir de dix ans et de redevenir aussi patauds qu'un adolescent trop enthousiaste. Cela l'agaçait un peu après coup, mais Wakumbë le vivait plutôt bien. Il craignait que ses hésitations ne lassent la jeune femme, mais Niila semblait aussi éperdue que lui, ce qui le rassurait un peu.

Désirant leur offrir une soirée en tête à tête, le Chemenn avait finalement eu le courage de l'inviter à dîner, prétextant vouloir lui rendre la pareille après qu'elle l'ait invité à partager son repas, de nombreux jours plus tôt. Mais en vérité, il brûlait simplement d'envie de la revoir, de l'avoir « rien que pour lui ». Prévoyant que la soirée risquait de s'éterniser – tous deux auraient certainement des tas de choses à se dire – il avait pris soin d'installer une couchette supplémentaire. Au fond, Wakumbë espérait secrètement que Niila passerait la nuit ici. Elle n'avait pas paru gênée ou contre cette idée quand il l'avait laissé suggérer. Sur les conseils de Mako, le jeune homme avait fait des efforts, en profitant pour réclamer son dû auprès de membres du clan à qui il avait rendu service par le passé. Ainsi un chasseur lui avait-il offert les meilleurs morceaux d'un élan, une tisserande une nappe de roseaux tressés et une splendide couverture de laine aux teintes bleues et prunes. Enfin, son ami d'adolescence avait accepté de lui offrir gracieusement un peu du jus qu'il fabriquait pour le clan. Afin de parfaire le tout, Wakumbë s'était levé tôt pour aller dénicher quelques fleurs hivernales dans la vallée. Le bouquet parfumant trônait désormais dans le plus beau vase qu'il possédait, égayant l'intérieur de la tente de ses couleurs claires et douces. Le Chemenn avait toujours eu une préférence pour les fleurs qui savaient se faire discrètes et que l'on ne voyait pas tout de suite, mais dont le parfum suffisait à indiquer leur présence. Il avait suffisamment entendu  Mako soutenir que les femmes aimaient les fleurs pour s'être rappelé de confectionner un bouquet aujourd'hui. Au fond, il ne savait pas trop ce qu'appréciait Niila, alors dans le doute, il avait « mis le paquet », comme disaient certains. Bon sang, il avait même pensé à troquer quelques babioles contre les meilleurs biscuits, de la meilleure pâtissière du clan !

Wakumbë fut tiré de son rangement par la voix de son ami, qui s'était arrêté devant un masque abîmé et poussiéreux, suspendu sur un pan de la tente :

 « J'arrive pas à croire que tu ais gardé ce vieux débris ! »

« C'est un souvenir de Joboma », se contenta-t-il de répondre distraitement. Alors qu'il s'accroupissait pour atteindre un rouleau de parchemin qui avait glissé derrière une malle de voyage, Mako continua :

 « N'empêche, j'avais raison. Je t'avais dit que tu finirais par trouver quelqu'un à ton goût. D'accord, ça a pris du temps, mais c'est parce-que tu étais trop difficile. Mais en y réfléchissant, je ne vois pas ce que Niila a de plus que les autres.
–  Moi, je vois très bien. »

Ne parvenant pas à attraper le rouleau récalcitrant, le Chemenn était désormais presque à demi allongé sur le sol et tendait le bras, pestant contre son manque d'organisation.

– Waku'... 

Se redressant, il vit que Mako s'était approché et le fixait avec un drôle d'air, comme un adulte observerait un enfant un peu benêt.

– Tu sais, je doute qu'elle aille fouiner derrière chaque meuble. »

Découragé, Wakumbë ignora son air moqueur et finit par lui demander un coup de main. A deux, ils déplacèrent la malle, et il put ainsi récupérer le fameux rouleau, qui alla se ranger avec les autres dans le tonneau qui leur était réservé. Comme son ami lui faisait remarquer qu'il se mettait peut-être un peu trop la pression, le Chemenn lança, écartant les bras en un geste théâtral sans y prêter attention :

« Oui, et bien, je n'ai pas vraiment l'habitude de recevoir des filles chez moi, je te signale !
– C'est vrai. Qu'est-ce qui t'a pris de t'y mettre si tard ? »

Wakumbë se contenta de lui jeter un regard sombre, mais Mako éclata de rire. Visiblement, il trouvait la situation très drôle, et finit par lui avouer que c'était très « rassurant » de constater que même le Chemenn le plus sérieux et froid du monde pouvait perdre tous ses moyens, au moins dans une situation bien précise. Si le principal intéressé en avait conscience, cela ne faisait qu'ajouter à son stress. Et si Niila n'aimait pas le dîner ? Et s'ils ne trouvaient rien à se dire ? Et si finalement elle ne lui trouvait plus autant d'intérêt, étant donné que de nombreuses paires de jours s'étaient écoulées depuis leur véritable tête à tête ? En faisant en sorte que tout soit parfait, Wakumbë se mettait une pression monstrueuse. Alors qu'il allumait quelques bougies ça et là dans la tente, Mako poursuivait son inspection personnelle, regardant son ami se plier en quatre, peut-être pour la première fois de sa vie :

« Mais au final, je t'assure que ce n'est pas la peine de te mettre dans un état pareil. Tu vas vite regretter d'avoir rampé à ses pieds, quand vous vivrez ensemble et qu'elle te hurlera dessus en agitant tes vêtements sales sous ton nez. »

Quand Wakumbë lui fit remarquer que lui et Niila n'étaient pas à proprement parler sur le point d'emménager ensemble, Mako haussa une épaule en grommelant. Le Chemenn se détourna pour dissimuler son sourire. Son ami était subitement tombé sous le charme d'une fort plaisante Okanakie d'un clan voisin, et tous deux avaient vite concrétisé leur union en célébrant un mariage purement Chilchaki. Mais il s'avérait que sa charmante femme avait vite changé de visage dès qu'ils avaient commencé à vivre sous la même toile de tente, et Mako avait encore du mal à admettre qu'il ne portait pas la culotte. Derrière la carapace de douceur et de tendresse de sa femme se dissimulait une maîtresse de maison à la poigne de fer, qui ne supportait pas le moindre désordre. Cela amusait beaucoup Wakumbë, qui n'avait de cesse de lui rappeler à quel point son épouse était délicieuse, rien que pour le faire enrager. Mais derrière ces jérémiades, tous deux savaient pertinemment que le jeune homme était tout simplement trop amoureux de sa femme pour faire autrement que lui obéir à grands renforts de « oui, mon oiseau des îles » très pieux.

Lorsqu'il eut achevé de ranger, le Chemenn recula de quelques pas afin d'avoir une vue d'ensemble de son foyer. Un feu crépitait au centre de l'espace depuis plusieurs jours, de sorte que le froid n'avait pas réussi à se frayer un passage à l'intérieur de la tente. Les mains sur les hanches, le jeune homme vit Mako s'approcher, l'air de rien.

« Tout de même, je suis curieux de savoir comment ça se passe entre vous. Est-ce que tu lui récites des poèmes Mésorians au clair de lune, ou est-ce que vous faites des trucs comme les gens normaux ?
–  Mako ?
– Oui ? répondit-il avec un sourire goguenard.
–  Fiche le camp. »

Son ami lui souhaita bon courage, et sortit enfin de la tente, un sourire jusqu'aux oreilles. Soulagé, Wakumbë laissa un soupir lui échapper. Resté seul, il lissa le devant de sa tunique, et tripota le nœud du pan de tissu bleu qui lui tenait lieu de ceinture, espérant que se donner une contenance lui permettrait d'atténuer son stress. Promenant son regard dans la pièce, il vit qu'un faux pli sur la nappe venait gâcher le tableau. Aussi s'empressa-t-il de s'agenouiller pour régler le problème. Mais déjà, on frappait à la toile, et son cœur manqua un battement en comprenant qu'elle était arrivée. Il eut toutes les peines du monde à ne pas bafouiller tout en lui assurant qu'elle pouvait entrer d'elle-même. Il l'entendit s'approcher, le saluer timidement, et lorsqu'il releva les yeux, elle était là.

Wakumbë fut tout d'abord choqué de constater qu'elle n'avait pas changé. Naïvement, il avait craint que l'éloignement que le temps leur avait imposé l'aurait changé, et qu'il aurait eu du mal à retrouver la Niila qu'il aimait passionnément. Mais de la voir là, immobile à l'entrée de la tente, les joues encore rougies par le froid, il comprit qu'il s'était fait du soucis pour rien. Un sourire étira ses lèvres sans raison particulière, puis il se redressa et posa son poing sur son épaule en s'inclinant légèrement pour la saluer.

« Bonsoir », dit-il à son tour, rayonnant.

Il s'approcha d'elle, la débarrassa poliment de sa cape et suspendit celle-ci aux bois de rennes accrochés à l'un des poteaux soutenant la tente. Puis il lui proposa de s'asseoir auprès du feu, là où il avait pris soin de disposer plusieurs coussins, afin qu'ils puissent parler confortablement.

« Comment vas-tu ? » demanda le jeune homme en prenant place en face d'elle, reprenant sans y penser la position en tailleurs qu'il préconisait tant, même si certains lui avaient dit qu'elle était indigne d'un homme adulte. De nouveau, la magie opérait, et il ne pouvait la quitter des yeux. « C'est idiot, mais j'ai l'impression que ça fait des siècles qu'on ne s'est pas vus ! Je suis heureux que tu aies accepté cette invitation. »

Et plus il la regardait, plus il sentait son cœur se réchauffer. Le brasero n'y était pour rien. Soulagé de sentir que rien n'avait changé, il la dévorait des yeux. Mais il se dit soudainement que cela risquait de devenir gênant, aussi détourna-t-il le regard quelques secondes avant d'ajouter, d'un ton faussement calme et mesuré :

« On dirait que l'hiver ne va pas tarder à s'installer pour de bon, maintenant, du coup tout le monde est très occupé. Tu parviens à garder la tête hors de l'eau malgré tous les préparatifs, tout ça ? »

C'était une question somme toute très bête, étant donné que le travail de Niila n'était pas à proprement parler lié à la venue de l'hiver. Aussitôt, Wakumbë se maudit intérieurement d'avoir posé une question aussi bateau, et espéra que la jeune femme n'en prendrait pas ombrage.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime2/1/2015, 00:01

La tenue de Wakumbë était impeccable. Pas un seul plis, pas une seule tache ne venait assombrir la tunique qu'il portait. Même le nœud à sa ceinture était parfaitement exécuté.
Il l'accueillit avec un sourire radieux et la jeune femme sentit sa tension diminuer. Visiblement, il avait l'air heureux de la voir. Pourtant, lorsqu'elle lui laissa son manteau, elle se sentit honteuse et incroyablement lamentable de porter ses vêtements habituels.
Pire que cela...aujourd'hui, elle avait dû faire quelques réserves de glaises et son pantalon ainsi que ses manches étaient tâchés. Elle n'avait même pas pris la peine d'attacher ses cheveux et machinalement, comme pour compenser un peu son manque de mise en valeur, elle se lissa les cheveux entre ses doigts.

Pourtant, Wakumbë ne sembla pas prêter attention à sa tenue vestimentaire et il l'invita à s'asseoir près du feu, sur quelques coussins qui semblaient avoir été déposés là juste pour eux.
Elle l'observa tandis qu'il s'installait en tailleur et lui demandait comment elle se portait.

- Je vais bien merci, répondit-elle tout en s'asseyant à son tour.

Mais le regard du Chemenn semblait suivre le moindre de ses mouvements, il ne la quittait pas des yeux. L'intensité qu'elle découvrit dans ses pupilles bleues la firent fondre comme neige au soleil. Elle dû faire un effort pour se souvenir de la manière dont on inspirait puis expirait, car plus les secondes passaient et plus l'intensité de son regard augmentait. Elle déglutit difficilement mais se borna à sourire lorsqu'il lui dit qu'il était content de la voir. Elle ne pouvait qu'approuver. Pour elle aussi, le temps lui avait parut incroyablement long et elle se languissait depuis, de pouvoir passer un peu de temps seule à seul avec lui.

Enfin, leurs regards se détachèrent et Niila approcha ses mains du brasero pour les réchauffer, mais ce n'était en réalité qu'une feinte pour se donner une contenance, elle n'avait pas froid du tout.
Il lui parla des préparatifs de l'hiver, ce qui ne fut pas une grande surprise pour elle ; tout le clan était en effervescence ces temps-ci. Aussi répondit-elle plus à l'aise qu'elle ne l'aurait cru au premier abord :

- J'aide Khilmari à fumer la viande pour l'hiver, et de mon côté, je prépare également plusieurs échantillons d'argile. Quand le sol sera trop gelé, au plus fort de l'hiver, je n'y aurais plus accès.

Ne souhaitant pas retrouver un contact visuel trop rapidement, étant donné l'état dans lequel il la mettait, elle se contenta d'observer la tente du Chemenn. C'était la première fois qu'elle venait ici et elle fut décontenancée de voir à quel point l'endroit était rangé et propre.
Chaque chose paraissait être à sa juste place et elle se sentit le seul élément sale de la pièce.
Pourquoi n'avait-elle pas pensé à changer ses vêtements ? A se coiffer ? A se faire « belle » ?
Ils ne s'étaient pas vu depuis si longtemps et elle n'avait pas même songé à rendre sa vision plus agréable. Elle était, la Niila de tous les jours.
Elle remarqua alors le parfum des fleurs, bien avant de les voir. Même chez elle, il n'y en avait que rarement. Cette idée lui fit prendre conscience que peut-être, leurs modes de vie étaient très éloignés, peut-être Wakumbë se lasserait d'une fille aussi peu raffinée ?

Elle chassa ses pensées de son esprit, ne souhaitant pas se miner le moral. Ce soir, elle le retrouvait enfin et à nouveau, son cœur se gonfla de bonheur lorsqu'elle osa enfin le regarder à nouveau.
Quoiqu'il en fût, elle trouva la situation un peu étrange. Après l'intimité qu'ils avaient partagés dans la source, leur dîner prenait des allures très conventionnelles et elle ne savait pas trop comment réagir.
Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle commençait à se poser trop de question pour tout cela, elle décida de ne plus s'en faire et d'agir à l'instinct. Il la comprenait mieux que quiconque, et elle était bien placée pour savoir qu'à chaque fois qu'elle réfléchissait trop, cette compréhension s'amenuisait, les conduisant la plupart du temps à des tensions inutiles et des mots prononcés aussitôt regrettés.

- C'est très joli chez toi, lâcha-t-elle subitement.

Juste, parce qu'il fallait bien dire quelque chose. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qui se disait dans ce genre de situation, ni même de ce qui se faisait.
Alors, elle finit par se lever et commença à explorer l'endroit. Elle essayait d'imaginer ce que faisait le Chemenn avec tel ou tel objet, ce qu'il représentait pour lui et à quelle distance affective il se trouvait. Parfois, elle lui demandait quelques détails sur tel bibelot et rapidement, la tension dans l'air disparu. Il pouvaient à nouveau parler de la pluie et du beau temps sans aucune gêne. Et lorsque Niila acheva sa ronde, elle se trouvait debout juste à côté de lui.

Elle le regarda longuement, puis d'une main hésitante plongea ses doigts dans les cheveux couleur d'étoile de Wakumbë. Elle caressa lentement les mèches sans se soucier de le décoiffer. Peu lui importait en réalité, elle l'aimait lui avant même d'aimer son corps, même si celui-ci ne la laissait pas indifférente.
Comme il levait son visage dans sa direction, elle murmura simplement, les joues roses :

- Tu m'as manqué...chaque jour depuis notre retour.

C'était la vérité. Même si elle le voyait chaque jour, l'intimité qu'ils avaient partagé lui manquait cruellement. En dehors des regards à la dérobés, de leurs mains qui se frôlaient parfois, ils n'avaient pas pu retrouver cela. La vie dans la communauté avait repris son cours, les éloignant à travers leurs quotidiens si différents.
Et Niila s'inquiétait de savoir si dans les saisons à venir, Wakumbë garderait son intérêt pour elle.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime2/1/2015, 18:23

Comme il était étrange de la recevoir chez lui ! Là où d'autres auraient été rassurés de rencontrer leur âme-sœur en terrain connu, Wakumbë n'en était que plus mal à l'aise. Il craignait que Niila soit déçue en découvrant l'endroit où il vivait, son mode de vie. L'observer sous sa tente lui permettrait certainement de discerner le moindre de ses défauts, tout comme le reste de ses tics et manies agaçantes. Le Chemenn avait peur de faire une mauvaise impression, or cette angoisse grandissante accentuait les réflexes dus à la nervosité. Tandis que Niila lui répondait, il ne parvenait à la quitter des yeux que rarement, et il tortillait la frange du tapis entre ses doigts moites. Dès qu'il s'en rendait compte, le jeune homme s'imposait une immobilité mature et responsable, mais son corps reprenait vite le contrôle.

C'est en saisissant la gêne de la jeune femme que Wakumbë comprit que quelque-chose clochait. Il crut tout d'abord que ses peurs étaient devenues réalité, et que Niila était passablement déçue de le découvrir sous son vrai visage. A l'affût de la moindre de ses réactions, le Chemenn interprétait – peut être à tort – toutes ses mimiques et intonations de voix. Pourquoi s'était-elle mordillé la lèvre avant de lui répondre ? Et pour quelle raison parlait-elle d'une voix si tendue, d'ailleurs ? Qu'est-ce qui la poussait à détourner les yeux à la fin de chaque phrase ? S'il ne perdait pas une miette des réponses de son invitée, Wakumbë faisait une montagne du moindre détail. Ainsi ne manqua-t-il pas de remarquer l'argile séchée qui maculait le bout de ses manches, et cette découverte lui arracha un sourire à travers son inquiétude. Sachant que Niila aimait sincèrement la poterie, il ne pouvait que respecter cette passion. Après tout, lui-même n'appréciait-il pas particulièrement étudier la flore et le fonctionnement de la nature ? De fil en aiguille, le Chemenn en était arrivé à imaginer la jeune femme les mains pleines de terre, assise devant son espace de travail, l'air concentré. Toute à son travail, elle ne ferait plus attention au monde qui l'entoure, et se mordillerait parfois les lèvres quand elle ne parviendrait pas à donner à la terre la forme escomptée. Une mèche rebelle se serait enfuie de son chignon, et en voulant se frotter la joue elle y aurait déposé une tache de terre. Wakumbë aimait cette vision, car elle lui présentait une Niila heureuse, attelée à faire une chose qu'elle aimait. Une Niila bien plus à l'aise que celle qui lui faisait face... pour rompre le silence, elle le complimenta sur la bonne tenue de son chez-lui, et le jeune homme se sentit un peu honteux. Sa tente était la plupart du temps mal rangée et dans un état bien moins présentable que celui-là. Wakumbë bafouilla donc un remerciement peu convaincu. Dans le fond, il avait le sentiment d'en avoir trop fait, et de ne plus vraiment être chez lui, ou lui-même. Il avait presque envie de s'excuser.

Ne pouvant plus supporter cette tension, la jeune femme se leva. Wakumbë crut tout d'abord qu'elle avait trouvé une excuse potable pour prendre congé, mais plutôt que se diriger vers la sortie, Niila commença à flâner dans la tente, comme Mako l'avait fait un peu plus tôt. Mais si le comportement de son ami l'avait agacé, celui de Niila ne lui posait en revanche aucun problème. Demeuré assis près du feu, Wakumbë l'observa déambuler, répondant avec plaisir à ses questions. Il croyait deviner que la jeune femme appréciait découvrir son monde, son univers, s'en imprégner. Et resté là, il pouvait à loisir la contempler sans que cela devienne gênant. Si elle sentait son regard dans son dos, Niila n'en montra rien. Wakumbë fut soulagé de voir qu'un sourire détendu étirait peu à peu ses lèvres, et il s'autorisa à son tour de lâcher du lest. Le cœur plus léger, il était appuyé sur ses coudes, et sentait que tout rentrait finalement dans l'ordre. Il retrouvait avec un soulagement inexplicable la Niila qu'il connaissait bien.

Ayant achevé son petit tour, la jeune potière s'arrêta près de lui. Presque avec hésitation, elle plongea la main dans ses cheveux, et Wakumbë ne put s'empêcher de frissonner au contact de ses doigts. Les battements de son cœur s'accélérèrent, d'une manière qu'il commençait à bien connaître maintenant. Niila avoua qu'il lui avait manqué, et cela le rassura. Ainsi, elle n'était pas déçue, et ne semblait pas prête à prendre la fuite ! Comme la main de la jeune femme glissait le long de sa joue, Wakumbë appuya sa joue contre sa paume. Elle avait les mains chaudes et douces à force de travailler la terre. Dans ce geste, le Chemenn comprit que rien n'avait été effacé dans leur passé commun. Il eut soudainement hâte d'écrire la suite de leur histoire, et se sentit bien bête d'avoir douté du lien qui les unissait.

« Tu vas me rendre fou... » répondit-il avec un sourire contrit. Et comme il ressentait subitement le besoin d'expliquer – ça ne lui était encore jamais arrivé! – , il poursuivit : « J'avais tellement peur que les choses aient changées, depuis... enfin, depuis la dernière fois. »

En se remémorant l'épisode de la source chaude, ses joues s'empourprèrent. Si prévisible... Avec douceur, il saisit la main que Niila tenait toujours contre sa joue, et l'attira afin qu'elle s'assoit auprès de lui. Leurs genoux se frôlaient, et il garda sa main dans la sienne lorsqu'il ajouta, les pommettes brûlantes :

« Je veux que tu saches qu'en ce qui me concerne... » Wakumbë croisa son regard bleu, et crut un instant s'y perdre à jamais. Pourtant, il trouva la force d'achever, d'une voix qu'il aurait aimé plus assurée : « Ni mes sentiments, ni mes souhaits n'ont changés. Et je... je crois deviner que tu partages cette disposition, mais si ce n'est pas le cas, si je me suis trompé, un seul de tes mots m'imposerait le silence à jamais. »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime2/1/2015, 21:04

Niila prit plaisir à ce contact et sans s'en rendre réellement compte, sa main dévia sur la joue du Chemenn. Elle la caressa avec affection et retenue, comme si elle avait peur de l'abîmer. Pourtant, toujours fidèle à son sens le plus aiguisé, elle sut ne pas s'être trompée lorsqu'il appuya sa joue contre sa paume partageant ainsi volontairement la caresse.
Son visage était chaud et elle ne s'en étonna pas. Le brasero n'était pas loin et elle même commençait à ressentir la tiédeur qu'il dégageait.
Les paroles qu'il prononça la laissèrent sans voix. Fou ? Vraiment ?Elle n'avait pourtant rien fait de spécial. Elle comprit le sens de ses paroles lorsqu'il continua à parler, lui donnant des explications plus que bienvenues.
Ainsi, il manquait également de confiance en lui, en eux. Comment pouvait-il croire que ses sentiments avaient pu changer si vite  alors qu'elle les découvrait à peine  et qu'il en était la cause ?

Devait-elle le lui dire, le lui expliquer ? Que faisait les autres couples dans cette situation ? Elle n'en avait pas la moindre idée...

Soudain Wakumbë la tira de ses pensées en saisissant sa main avec douceur pour l'attirer vers le sol. Obéissant à cette demande muette, elle s'assit juste à côté de lui et cette proximité lui fit du bien. Si elle avait eut l'impression qu'une barrière invisible se dressait entre eux, celle-ci venait de se briser.
A nouveau, ils se regardèrent et Niila crut que son cœur allait exploser. Il était sur le point de lui dire quelque chose d'important, elle le voyait dans son regard. Alors elle se contenta de se concentrer sur sa propre respiration pour ne pas qu'il voit, à quel point elle était troublée.

« Je veux que tu saches qu'en ce qui me concerne... ni mes sentiments, ni mes souhaits n'ont changés. Et je... je crois deviner que tu partages cette disposition, mais si ce n'est pas le cas, si je me suis trompé, un seul de tes mots m'imposerait le silence à jamais. »

Elle détourna le regard et baissa son visage en direction de leurs mains liées. Ce n'était pas par coquetterie, mais véritablement parce qu'elle se sentait rougir tant elle était heureuse et soulagée. Rassurée de savoir que leurs sentiments étaient toujours partagés, elle se demanda néanmoins de quels souhaits il parlait. Avaient-ils évoqué quelque chose en ce sens ? Elle n'aurait su le dire car dans l'immédiat, elle n'était plus elle-même. L'émotion la submergeait littéralement et sa main dans la sienne la rendait incapable de réfléchir correctement.

Elle dégagea légèrement sa paume afin de pouvoir emmêler ses doigts aux siens et d'une voix faible, elle répondit à son tour :

- En ce qui me concerne, les choses ont changé Wakumbë...

Elle reprit une inspiration, comme pour se donner le courage de parler, d'avouer ce qu'elle ressentait. Ce n'était pas facile, elle n'avait jamais vécu ça et elle mourrait de peur qu'il ne comprenne pas, qu'il la rejette. Terrorisée, elle se força tout de même à parler.

- Je...reprit-elle d'une voix tremblante. Mes sentiments ont changé, ils se sont intensifié. Avant tout ça, j'étais toujours contente de t'apercevoir dans le camp mais...depuis ..depuis la source je...j'ai besoin de plus désormais. C'est différent et plus fort qu'avant. Et ça me fait peur Wakumbë....parceque j'ai de plus en plus besoin de toi, de tes regards mais aussi de ton contact.


C'était un fait, elle ne pouvait plus se passer de lui, il était devenu le centre toutes ses pensées et de sa vie. Il ne se passa certainement que quelques secondes mais dans la tête de la jeune femme, le temps semblait s'être arrêté et prenant cela pour un silence pesant, elle osa enfin relever le visage dans sa direction.
Hésitante et tremblante, elle murmura d'une voix presque inaudible :

- Embrasse moi s'il te plaît.


Parce qu'elle avait besoin de concrétiser leurs paroles par des gestes, parce que même si l'appel de la chair n'était pas la priorité, il était quand même bien présent. Elle voulait goûter à nouveau à ses lèvres maintenant qu'elle savait qu'il l'aimait. Sa bouche l'attirait autant que ses mots et le contact de leurs mains n'était tout simplement plus suffisant face à l'intensité des émotions qui les habitait.
Elle désirait découvrir toutes ces choses que faisaient les autres couples, les gens normaux, qu'elle croisait dans le camp. Ces gens heureux qui se mariaient et avaient des enfants, qu'avaient-ils de plus qu'eux deux ? Niila n'y connaissait rien, et elle ne pouvait demander à Khilmari de lui enseigner ce genre de chose, mais Wakumbë était plus âgé qu'elle, il devait savoir lui,  il pourrait lui apprendre.
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Certains oiseaux volaient si près du soleil que l'on disait qu'ils se brûlaient le bout des ailes en le frôlant. La fièvre grisante de leur vol était alors atténue par la douleur et la peur tandis qu'ils tombaient vers le sol, sans que rien ne puisse ralentir leur chute. Leur témérité causait leur perte, et il ne leur restait plus que de longues secondes pour se repentir, non sans amertume. A l'image de ces oiseaux qui perdaient le sens des réalités, Wakumbë déchanta bien vite en entendant la réponse de la jeune femme. Fixant ses mains, Niila laissa de longues secondes s'écouler, et ces quelques instants parurent un temps interminable au Chemenn. Suspendu au moindre de ses mots, le jeune homme espérait de tout cœur que la réponse de son invitée lèverait le dernier doute qui persistait sur leur relation et l'affection qu'ils se portaient.

C'est pourquoi il sentit son corps se raidir lorsque Niila prononça enfin le début de sa réponse. Les choses avaient changé. S'il ne l'entendit pas, Wakumbë sentit nettement son cœur se briser à ces mots. Tétanisé, le sens de cette phrase ne lui apparut pas immédiatement, mais peut-être souhaitait-il retarder l'échéance. Un peine indescriptible l'envahit, et un poids enserra sa poitrine, comme si quelque-chose de lourd écrasait ses côtes jusqu'à les réduire en poussière. Les choses avaient changé. Cela n'aurait pu être plus clair. La gêne de Niila n'était pas due au fait qu'ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps en tête à tête, mais bien au fait qu'elle ne ressentait plus rien à son égard, sinon peut-être une froide indifférence. Mais, avec sa gentillesse habituelle, elle avait refusé de le lui expliquer pour ne pas le faire souffrir. Seulement il avait fallu qu'il lui ouvre à nouveau son cœur, et la situation était devenue plus pressante, l'obligeant à tout lui avouer, quitte à le blesser. Wakumbë sentit la main de Niila lui échapper, mais il ne fit rien pour la rattraper. Tout était terminé. Son affection dévorante resterait sans réponse.

Dans son effroi, le Chemenn n'entendit pas Niila poursuivre. Pourtant, l'hésitation de la jeune femme le ramena de force à la réalité, et les mots résonnèrent à ses oreilles sans qu'il ne les comprenne aussitôt. Le changement ne s'était pas accompagné d'une disparition, mais plutôt d'une intensification. Encore sous le choc, Wakumbë fixait la jeune femme sans comprendre. La main de Niila s'était raccrochée à la sienne, comme si elle espérait se donner du courage pour achever sa réponse. Osant enfin croiser son regard, elle lui infligea une dernière sentence. Le silence reprenait ses droits sur la tente, seulement rompu par les crépitements du brasero. La fumée pure s'élevait en volutes vers l'ouverture ménagée à cet effet dans le toit de la yourte, qui laissait entrevoir un ciel qui s'assombrissait déjà. Mais tout ça lui était complètement étranger. Wakumbë n'était pas certain d'avoir bien saisi la dernière phrase de la jeune femme. Toutefois, il se refusait à émettre la moindre protestation. Si ce qu'elle lui avait dit un instant plus tôt était vrai, alors il n'avait aucune raison d'hésiter.

Il lui sembla que de longues secondes s'étaient écoulées avant qu'il n'ose respirer à nouveau, terrifié. Le besoin que Niila avait mentionné, il le ressentait lui aussi, même s'il s'efforçait de l'étouffer du mieux qu'il le pouvait. Mais en voyant la jeune femme immobile, attendant un geste de sa part, il comprit ce qu'elle attendait de lui. Il avait cru que son corps serait trop pétrifié pour effectuer le moindre mouvement, pourtant il parvint à s'approcher d'elle. Wakumbë n'avait encore jamais embrassé personne, du moins certainement pas comme Niila s'attendait à ce qu'il le fasse. Il avait entendu des témoignages, des discutions graveleuses, pourtant tous ses souvenirs s'étaient envolés de son esprit, le laissant démuni. Il ne pouvait plus compter que sur lui-même. Pourtant cela lui apparaissant comme une chance, car il avait enfin l'occasion de faire ce dont il rêvait chaque nuit depuis de longs jours.

Avec douceur, il approcha son visage de celui de la jeune femme. Frissonnante, celle-ci ne fit pas mine de bouger. Alors il quitta l'océan de ses yeux et déposa un baiser sur son front. Puis il frôla son visage pour glisser jusqu'à son cou, où il posa ses lèvres, avant de remonter à sa mâchoire. Du coin de l'oeil, il vit que la jeune femme avait fermé les yeux, et il fut moins hésitant, moins terrifié au moment de poser ses lèvres sur les siennes.
Aussitôt, la vague de chaleur le submergea à nouveau, emplissant sa poitrine, son ventre. Il fut stupéfait de constater à quel point la bouche de Niila était douce, mais cette pensée disparut bientôt dans les méandres de son esprit, remplacée par la passion dévorante qui grandissait en lui. Son souffle s'accélérait, devenait court, et il sentait que Niila partageait son sentiment en la sentant se rapprocher, coller son corps contre le sien. Elle passa les bras autour de son cou, et lui-même posa une main à l'arrière de la nuque de la jeune femme. Ses cheveux étaient épais et doux sous ses doigts tremblants. Alors, éperdu, Wakumbë s'abandonna à tout l'amour qu'il lui portait et resserra inconsciemment leur étreinte, comme par crainte que celle-ci s'arrête subitement.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime3/1/2015, 10:22

Niila regretta presque instantanément sa demande. Elle se sentait ridicule en songeant que peut-être, ce genre de chose ne se demandait pas. Après tout, ne l'avait-elle pas embrassé sans son accord sous l'arbre du bosquet ?
Mais ce n'était pas le même type de baiser. Au fond d'elle, elle sentait que celui-ci serait moins innocent, car ils seraient tous deux conscients de ce qu'il impliquerait.
Si tout ce qu'elle lui décrivait était véritablement de l'amour, alors elle l'aimait à en avoir mal, elle l'aimait au delà des convenances et allait jusqu'à se demander comment elle avait pu survivre sans lui jusque là.
Wakumbë était devenu son oxygène, son univers et sans lui, plus rien n'avait de sens.

Aussi quand il s'approcha enfin, elle retint son souffle dans cette attente interminable. Il posa ses lèvres sur son front en premier, et elle ferma les yeux frissonnante. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il explore son cou, et ce second baiser lui arracha un frisson qui dévala sa colonne vertébrale jusqu'à ses reins.
En temps normal, elle était plutôt chatouilleuse, mais la tendresse qu'il apportait dans son geste enlevait tout le caractère comique du contact. Elle sentit ses lèvres remonter sur sa peau et inclina légèrement la tête pour lui laisser plus d'espace.
C'est à ce moment là qu'elle décida de ne plus réfléchir, de ne plus rien analyser, de simplement se laisser porter par tous ce que ses sens percevaient.
Elle mit la vue de côté et se concentra sur le reste. Le bruit du feu crépitant juste à côté d'eux, celui des vêtements qui se froissaient dans les mouvements de Wakumbë, ou encore de ses tendres baisers contre sa peau, étaient autant de notes composant la mélodie de leur premier vrai baiser échangé.

Niila comprenait le trajet que prenaient les lèvres du Chemenn, elle savait que bientôt, très bientôt elles toucheraient les siennes et anticipait ce moment avec excitation. Elle le voulait, elle l'attendait depuis trop longtemps.
Alors quand enfin il prit possession de sa bouche, elle fit un effort considérable pour ne pas totalement s'abandonner. La chaleur qui se diffusait dans son corps n'était rien, comparée à la douceur de ce contact, à son parfum et à son goût.
L'instant d'après, il lui sembla pourtant qu'elle vacillait dangereusement au bord d'un gouffre, et qu'elle était sur le point d'y plonger. Subitement terrorisée par ses sensations exacerbée liées à la frustration de ne pas avoir connu ça plus tôt, elle glissa ses bras autour de son cou et s'y agrippa pour ne pas sombrer.

Chancelante, elle se raccrocha à lui de toutes ses forces tandis que son corps s'approchait du sien jusqu'à le toucher. Ses doigts étaient crispés, pourtant, son corps tout entier s'alanguissait sous l'émotion et le plaisir ressentis. Elle se sentait fiévreuse et voluptueuse, mais aussi, peut-être, vraiment femme pour la première fois de son existence.
La main de Wakumbë se posa sur sa nuque, traversant sa chevelure sombre de ses doigts qui  tremblaient légèrement, lui arrachant au passage un son étouffé ainsi qu'un délicieux frisson qui secoua tout son être.

Elle sentait le souffle du Chemenn contre sa peau et fut rassurée de voir qu'il était aussi court que le sien. Le battement de son propre cœur affolé, était un écho à celui du jeune homme et elle crut disparaître un instant, noyée dans le bourdonnement qui vibrait à ses tempes.

Lorsque les Chilchaki l'avaient trouvée enfant, ses doigts étaient gelés et elle avait bien faillit les perdre. Au début, ils furent totalement insensibles, comme si le froid avait voulu la débarrasser de ce sens.
Mais lorsqu'un jour ses sensations étaient revenues à travers de légers picotements, au début cela avait été vraiment douloureux. Chaque cellule de sa peau avait acquis une sensibilité plus vive et ses premiers contacts furent aussi fascinants qu'intenses. Cependant, le temps aidant, elle avait fini par apprivoiser son sens du toucher. L'argile avait été un bon entraînement.
Ce premier baiser possédait cette même part d'intensité fascinante qui était sur le point de la faire basculer, mais si elle se laissait emporter par la passion naissante qui les unissait, elle ne pourrait jamais s'arrêter, ni même revenir en arrière.
Il fallait qu'elle apprivoise ses sentiments et ses émotions.

Aussi, elle réussit à calmer les pulsions qui la traversaient et mit fin au baiser avec toute la délicatesse dont elle se jugea capable. Toutefois, elle posa son front contre celui de Wakumbë les yeux toujours clos, pour reprendre son souffle.
La jeune femme était peut-être ignorante dans le domaine de l'amour et des relations entre un homme et une femme, mais son corps, lui, semblait savoir mieux que quiconque ce qu'il fallait faire.
Elle tremblait légèrement lorsqu'elle croisa à nouveau son regard et ses pommettes rougirent en mémoire à ce qu'ils venaient de partager.
Pourtant, elle lui offrit un dernier baiser fugace, avant de le relâcher et de se laisser tomber à même le sol, sur le dos.
Ses mains couvrirent son visage quelques instants, la plongeant dans un noir rassurant. Elle sentait son cœur se calmer petit à petit même si les émotions bouillonnaient encore en elle, lui tirant des larmes aux coins des yeux.

Par tous les Dieux...lança-t-elle subitement d'une voix mal assurée. As-tu déjà vécu quelque chose de semblable ?

Alors, elle retira ses mains de son visage et laissa retomber mollement ses bras au dessus de sa tête. Osant enfin le regarder, elle guetta ses réactions dans le moindre détail et ses lèvres roses s'étirèrent en un large sourire.
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Ils étaient si proches que Wakumbë pouvait distinguer le grand de sa peau, le reflet des flammes dans ses yeux. Et alors que Niila abaissait ses paupières, ses longs cils noirs frissonnaient contre sa peau. Le jeune homme avait conscience de tout, du moindre détail, et espérait secrètement que ce moment resterait gravé à jamais dans sa mémoire. S'abandonnant à l'étreinte, il fut rassuré de sentir que Niila se pressait contre lui, épousant les formes de son corps avec le sien. Il comprit que le baiser ne la laissait pas indifférente lorsqu'elle se raccrocha à lui, comme pour ne pas céder aux vertiges qui les menaçaient tous les deux. Wakumbë n'en menait pas bien large, pourtant il se découvrit une force qu'il ne se connaissait pas, et ses bras soutinrent Niila tout contre lui. On lui avait longuement raconté la sensation que procurait le premier baiser, mais cet instant dépassait de loin tout ce qu'il avait pu imaginer.

Pour la première fois, le Chemenn réalisa qu'il était un homme, et qu'elle était une femme. Jusqu'alors, il avait étouffé son désir sous tout l'amour qu'il portait à Niila, mais la passion se réveillait, tel un brasier grondant au creux de son ventre. Ses lèvres goûtaient celles de la jeune femme, découvrant des sensations qu'il ignorait. Il ne savait pas s'il mettait inconsciemment en application les conseils qu'on avait pu lui donner, ou si son corps réagissait de lui-même. Il ne s'était pas cru capable d'une telle chose, et un instant il eut l'impression que son corps lui était devenu étranger, avant de réaliser qu'il lui montrait simplement la voie. Alors il perdit le sens du temps et de l'espace. Plus rien n'existait en-dehors de leur étreinte, ni les crépitements du feu, ni la pénombre qui commençait à grignoter les coins de la tente.

Mais Niila mit fin à leur étreinte, et le repoussa non sans délicatesse. Wakumbë comprit qu'elle craignait de perdre pied, lui-même se laissait un peu trop manipuler par ses émotions à son goût. Plutôt que d'imposer une distance immédiate entre eux, Niila appuya son front brûlant contre le sien, et leurs souffles restèrent ainsi mêlés quelques secondes. Tous deux se sentaient gênés et encore tremblants, pourtant il y avait quelque-chose de réconfortant et de rassurant dans cette inexpérience. Niila lui vola un dernier baiser fugace, avant de se laisser tomber sur le dos, les mains cachant son visage délicatement rougi par l'émotion. Ou bien était-ce de la gêne ?

Subitement, Wakumbë regretta d'avoir attendu si longtemps pour explorer les choses de l'amour. Mais il songea également que cela n'aurait pas été pareil si son premier vrai baiser avait été offert à une autre que Niila. Finalement, cette attente en valait la peine. A travers les limbes de son esprit encore égaré, il comprenait que la jeune femme était parvenue à insuffler une flammèche dans son cœur de glace, et que celui-ci était désormais réchauffé par un brasier ardent. Il se dit qu'il aurait été capable de l'attendre toute sa vie s'il l'avait fallu.

Niila resta silencieuse quelques instants, ce qui lui laissa l'occasion de retrouver un semblant de calme. Il força sa respiration à prendre un rythme plus régulier, enserra ses jambes de ses bras, et posa le menton sur ses genoux. Son cœur battait encore furieusement dans sa poitrine, et ses battements furibonds emplissaient son crane d'un vacarme. Il en aurait été agacé si cela n'était pas du au baiser qu'ils venaient de partager. Il peinait encore à croire que c'était vraiment arrivé...
Wakumbë attendit patiemment que Niila sorte de sa torpeur. Il ne savait comment interpréter son mutisme, et s'autorisa à lancer d'une voix qu'il aurait souhaitée plus assurée :

« Quoi, est-ce que j'embrasse si mal ? J'ai trouvé ça plutôt pas mal, moi !»

Un sourire amusé étira sa bouche, et quand la jeune femme libéra son visage, il put constater que des larmes émues perlaient au coin de ses yeux. Son amusement ne fit que croître quand elle l'interrogea. Il ne put s'empêcher de répondre le plus sérieusement du monde :

« Oui, quelques fois. Elina se débrouille bien pour ces choses là... »

Niila le fixa quelques secondes, interdite. Puis en comprenant qu'il se payait sa tête, elle lui jeta un regard sombre, et il éclata de rire avant de s'allonger sur le dos à ses côtés. Quelques centimètres à peine les séparaient, mais il pouvait entendre le souffle encore saccadé de la jeune femme. Tous deux restèrent silencieux une poignée de secondes, savourant le vif souvenir du moment privilégié qu'ils venaient de partager. Wakumbë ne s'attendait pas vraiment à ce que ce baiser leur fasse cet effet là à tous les deux, et encore moins à ce que Niila en ressorte aussi troublée. Les choses étaient bien plus passionnées et ardentes qu'il ne le pensait. Il se demanda si la moindre étreinte serait aussi forte et sauvage à l'avenir, avant de se dire qu'il aurait certainement bien d'autres occasions de le vérifier.
Finalement, Wakumbë lui répondit plus sérieusement :

« Tu es la première. »

C'était court et simple, mais cela voulait tout dire. A son tour, il se demanda si elle avait déjà été embrassée, ou tenue dans d'autres bras. Bien que plus jeune que lui, Niila était très jolie, et il doutait que les jeunes hommes de son âge n'aient pas tenté leur chance. Mais il se rappela bien vite sa solitude et sa manie à toujours vouloir s'effacer et baisser les yeux en croisant quiconque. Lui-même avait toujours été amusé par ce comportement qui l'intriguait, mais les autres s'en étaient peut-être lassés. Pensif, il tourna le visage dans sa direction, et sourit à nouveau en voyant ses joues joliment rosies, et sa bouche, plus rouge. Comment pouvait-elle avoir les lèvres si rouges, sans aucun artifice, et alors qu'il ne faisait pas froid ? Peut-être s'était-elle procuré un peu de ce « rouge » que possédaient les Mésoriannes les plus aisées ? Pourtant, ça semblait si naturel !...
La question le fascina un moment, puis il frissonna en remarquant qu'il était impoli de la fixer comme ça. Il finit par soupirer en étirant ses bras au-dessus de sa tête, et lui lança un coup d'oeil tout en jetant, l'air de rien, sur le ton de la conversation :

« Je suis particulièrement content d'être l'heureux élu qui a l'honneur de te faire découvrir... heu... tout ça. »

Il eut un geste vague de la main, comme pour englober tout ce qui touchait à leur relation. Wakumbë espérait que Niila comprendrait et qu'il n'aurait pas à expliquer dans le détail ce à quoi il pensait. Puis il lui donna un léger coup de coude, et grommela, faussement ennuyé :

« Par contre, la prochaine fois, ne me le demande pas, d'accord ? C'était vraiment gênant, j'ai cru que j'allais me liquéfier sur place. »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime3/1/2015, 19:13

Niila se sentait dans un état second. La question qu'elle posa à Wakumbë n'avait pour but que de se rassurer. Si le simple fait de l'embrasser était aussi intense, elle s'inquiétait pour la suite. Ses pensées s'emmêlaient les unes aux autres, formant un nœud complexe et sans fin. Elle avait très envie qu'il réponde un «  oui, c'est normal ne t'inquiète pas», mais à la place, il lui parla d'Elina.

Niila resta interdite, ne sachant que répondre à pareil aveu. Pourtant, elle se doutait bien que Wakumbë avait dû connaître bien des filles avant elle mais bon sang, il lui avait dit qu'elle n'était même pas son amie alors pourquoi disait-il l'inverse maintenant. Elle le fixa, incrédule et comprit enfin qu'il plaisantait. Immédiatement, elle lui lança un regard noir, visiblement honteuse de s'être fait si facilement avoir et il vint s'allonger à ses côtés en riant aux éclats.

Niila ne put retenir un nouveau sourire mais resta le regard rivé au plafond à ciel ouvert par lequel s'échappait la fumée de leur petit feu. Sans faire d'effort, elle se remémorait leur étreinte avant de se morigéner intérieurement. Si elle revivait la scène en boucle, elle n'arriverait jamais à calmer son cœur qui persistait à tambouriner. Il finirait par traverser ses cotes à cette allure !

« Tu es la première » lui souffla-t-il finalement et elle sut qu'il ne mentait pas. Toute autre qu'elle aurait pu se moquer de le savoir novice à son âge avancé, mais Niila se sentait juste exceptionnelle et surtout unique. Au fond d'elle, elle se plaisait à penser que peut-être il l'avait attendu jusqu'à maintenant et elle fut surprise de voir qu'elle pouvait être aussi fleur bleue. Jamais avant elle ne s'était intéressée à l'amour ni à tout ce que cela concernait ou impliquait. La solitude était son quotidien et elle ne s'en était jamais plaint, savourant les moments calmes que cela lui apportait, plongeant sans répit dans le travail de ses mains.
Bien entendu, Wakumbë avait changé la donne. Grâce à lui, Niila était  plus épanouie et plus ouverte sur l'univers qui l'entourait. Ensemble, ils découvraient de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments et elle était véritablement heureuse que ce soit lui et pas un autre qui l'accompagna dans cette nouvelle vie.

Elle tourna son visage vers lui, au moment où il fit de même et il restèrent ainsi, à se fixer sans parler. Elle observait les traits de son visage, le contour de ses lèvres, l'intensité de ses yeux et elle rougit à nouveau, lorsqu'elle se rendit compte qu'il la fixait lui aussi, prêt à la dévorer, encore.
Pas une seconde elle ne songea qu'il aurait pu penser la même chose d'elle, tant son regard était rivé sur lui.

Pourtant, le jeune homme s'étira avant de lancer une phrase qui lui fit comprendre qu'il savait être le premier pour elle aussi. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Elle émit un petit rire avant de regarder à nouveau le plafond. Il la connaissait bien et cela lui fit plaisir.

Soudain, il lui donna un coup de coude taquin alors qu'il lui avouait avoir été déstabilisé par sa requête et la encore, elle rit en ramenant ses mains sur son ventre.

- D'accord, affirma-t elle. La prochaine fois je ne demanderai rien.

Elle se redressa sur son coude en se tournant du coté de Wakumbë, puis posa son autre main sur son torse, tachant d'y mettre un soupçon d'assurance.
Elle trouva étrange d'être légèrement au dessus de lui comme ça et se mordit doucement la lèvre inférieure sans cesser de le regarder.
Son visage s'approcha du sien et elle murmura :

- C'est quand la prochaine fois ? Maintenant ?

Devant l'air amusé de Wakumbë, elle l'embrassa à nouveau avant de sourire contre ses lèvres. En réalité, ce n'était pas vraiment un jeu pour elle. Elle était impatiente, impatiente de savoir si la deuxième fois lui ferait le même effet et tandis qu'elle se sentait à nouveau titubante et brûlante de fièvre au contact de ses lèvres, elle sut que cette passion ne disparaîtrait pas. Elle sut que quoiqu'elle fasse, elle ne pourrait désormais plus s'en passer.

Aussi effrayant que fascinant, son corps et ses hormones possédaient une emprise sur elle contre laquelle elle ne pourrait pas lutter longtemps. Elle sentit la main de Wakumbë sur sa nuque et une nouvelle vague de chaleur la traversa.
Alors pour éviter qu'ils ne se perdent l'un dans l'autre, elle mit à nouveau un terme au baiser et ouvrit des yeux flous sur le jeune homme, en tâchant de reprendre ses esprits aussi rapidement que possible.

- Oh Waku...chuchota-t-elle doucement, je crois qu'il faudrait faire quelque chose contre ça...avant que je ne puisse plus jamais m'arrêter.

Elle se redressa sur son séant pour s'octroyer une pause plus que bienvenue  et  passa ses mains dans ses cheveux. La lutte de son esprit contre son corps était acharnée. Était-ce son horloge biologique qui lui demandait d'agir tant qu'elle était jeune et en bonne santé? Elle n'aurait su le dire mais une force inconnue la poussait à s'abandonner entièrement à cet amour.
Elle se frotta le visage avant de regarder à nouveau le Chemenn.

- Est-ce que je peux t'aider à préparer le repas? Donne moi de quoi penser à autre chose je t'en prie où c'est moi qui vais devenir folle, lâcha-t-elle mi-figue, mi-raisin. 

C'était un aveu osé, mais nécessaire. Elle ne se sentait pas capable de lui résister, alors s'il la tentait de trop, qui sait comment la soirée se terminerait. Un seul regard de sa part pourrait la faire basculer dans ce nouveau monde de sensualité.
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Évidemment, Wakumbë n'était pas vraiment fâché que la jeune femme lui ait demandé de l'embrasser. S'il restait convaincu que ce genre de chose ne se demandait pas, il devait tout de même reconnaître que ce qui s'était ensuivi avait été bien trop agréable pour être regretté. Aussi ne faisait-il pas preuve de mauvaise foi en n'étant pas le moins du monde agacé contre Niila. Dans le fond, son reproche était surtout là pour détendre l'atmosphère, pour dissiper le reste de gêne qui pouvait persister entre eux deux suite à ce brusque rapprochement. Si elle lui demandait de l'embrasser à nouveau, en ponctuant sa demande d'un délicat « s'il-te-plaît », il savait pertinemment qu'il ne rechignerait pas à lui obéir.

Niila parut comprendre qu'il plaisantait, car elle eut un petit rire qui le fit sourire lui aussi, chassant l'air sévère qu'il avait tenté de concocter pour la sermonner. La jeune femme se tourna alors vers lui, appuyée sur son coude, et posa une main sur son torse. Wakumbë ne parvenait pas à décider si cette main était là pour marquer sa propriété, ou pour l'empêcher de bouger. Curieux, il ne fit pas le moindre mouvement et, les bras calés sous son crane comme à son habitude, il lui rendit son regard, amusé de la découvrir si démonstrative. Niila avait l'air de franchement bien s'amuser dans ce petit jeu, et cela ne lui déplaisait pas. Cependant, il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui demande quand aurait lieu leur prochain baiser. Croyant qu'elle était sérieuse, Wakumbë s'apprêtait à lui répondre qu'on pouvait difficilement prévoir ce genre de chose, mais il comprit son erreur lorsqu'elle l'embrassa sans prévenir. Surpris, il sentit qu'elle souriait contre sa bouche, et eut un instant de stupeur avant de lui rendre son baiser. Cela ne dura qu'un bref moment, car bientôt la jeune femme se recula, comme inquiétée par un détail qui lui échappait. Son propre cœur avait repris son rythme dératé, et il devait faire de grands efforts pour réprimer le brasier qui menaçait de le submerger à nouveau.

Il comprit que Niila n'en menait pas bien large non plus quand elle chuchota quelques mots. A travers le brouillard de son esprit, Wakumbë ne put s'empêcher de se rengorger en pensant qu'il parvenait à le mettre dans un état pareil. Son amour-propre appréciait définitivement un peu trop la situation, et il se força penser à autre chose, horrifié de découvrir qu'il pouvait être aussi versatile. Il n'avait jamais supporté la manière dont Mako et les autres se glorifiaient quand ils lui racontaient comment ils réussissaient à satisfaire leurs partenaires, hors de question qu'il s'y mette lui aussi ! Niila semblait inquiète à l'idée que leurs instincts naturels finissent par prendre le pas sur leur raison. Au fond, il ne pensait pas que passer son temps à la serrer dans ses bras le dérangerait vraiment, mais cela risquait d'avoir quelques inconvénients à la longue. Encore sonné, Wakumbë se demanda bêtement s'il y avait une plante de sa connaissance qui permettrait d'atténuer cette passion qui les dévorait tous les deux. Il avait eu vent de plantes aphrodisiaques, peut-être que leur opposé existait ?

Comme il se sentait stupide, il finit par se racler la gorge et rouler sur le côté avant de se relever, mal à l'aise :

« Ouais, faisons autre chose. » Sans y penser, obéissant à un vieux réflexe, il rajusta le nœud de sa ceinture et ajouta, désignant plus calmement la malle où il entreposait ses ustensiles de cuisine, il ajouta : « Tu peux sortir la grille, s'il-te-plaît ? »

Pendant que Niila fourrageait dans le coffre, il remua les braises du brasero et déplaça quelques pierres afin que la grille puisse tenir bien à plat au-dessus du feu. Une fois celle-ci en place, il sortit la viande enveloppée dans un linge propre, qu'il avait plongé sous un tas de neige afin de la conserver. En faisant attention de ne pas se brûler, affichant pour cela une mine concentrée, Wakumbë déposa les tranches de viande sur la grille. Bientôt, elles commencèrent à grésiller. Plus tôt dans la journée, il avait conçu de petites galettes de blé et aux légumes, qu'il disposa aux côtés de la viande. Gêné de sentir le regard de Niila sur sa nuque, il lança :

« Tu es privilégiée, je ne cuisine jamais vraiment, d'habitude. Du coup ne t'étonne pas si ça a un drôle de goût. »

Niila souriait, pourtant Wakumbë pouvait deviner qu'elle n'était pas totalement rassurée. Il préférait mettre cette inquiétude sur le compte de leur précédente étreinte plutôt que sur ce qu'il venait de dire. Lui-même était suffisamment angoissé à l'idée que le repas qu'il avait préparé avec tant de soin puisse ne pas être mangeable. Et puis, le jeune homme perçut la véritable crainte de la jeune femme, et se sentit stupide. Il avait beau ne pas avoir plus d'expérience sensible qu'elle, il restait tout de même le plus renseigné des deux, à ce qu'il avait compris. Même si tout ça restait nouveau pour eux, c'était à lui de la guider du mieux qu'il le pouvait. Cette perspective ne le rassurait pas, mais cela n'avait aucune importance, car c'était son rôle de la rassurer, elle. Aussi ajouta-t-il avec sérieux, même si parler de ça à voix haute était un peu gênant :

« Et à propos de toute à l'heure... c'est normal, tu sais. Tu découvres de nouvelles choses, de nouvelles sensations, tout ça reste très flou, et ça en devient effrayant parce-que tu as l'impression de perdre le contrôle. Tu n'es pas toute seule à vivre ces choses là, si ça peut t'aider à te convaincre que ça n'a rien d'anormal. »

Il lui sourit maladroitement, puis reporta son attention sur la viande qui grésillait au-dessus des braises. Sans regarder Niila, accroupi près du brasero et occupé à retourner l'une des galettes qui dorait lentement, il poursuivit :

« On m'a dit que ça arrivait souvent au début. Parce-que c'est nouveau et inconnu, et qu'on a envie de tout découvrir tout de suite, j'imagine. » Il haussa une épaule : « Honnêtement, je ne suis pas très renseigné sur la question. En revanche, je sais que ça finit par s'estomper au fil du temps, quand on commence à s'y habituer et que ça en devient familier. Ça ne va pas être aussi... heu... « fort » toute ta vie, Niila. »

Tout à sa tâche, il laissa s'écouler quelques secondes, étonné que Niila ne réponde rien dans l'immédiat. Peut-être que cela ne suffisait pas ? Finalement, il reposa sa spatule en bois et passa une main dans ses cheveux avant d'ajouter en la regardant droit dans les yeux :

« Enfin peu importe, nous irons à notre rythme, au tien. Rien ne presse. » Un sourire en coin, il ajouta en détournant à nouveau le visage, lui offrant son profil : « On deviendra fous tous les deux. »

Constatant qu'il en avait beaucoup dit, il se leva et lissa le devant de sa tunique avant de brusquement interrompre ce geste. Il détestait ce tic. Chassant toute trace de sourire de son visage, Wakumbë fit semblant d'afficher une mine sévère en se tournant vers elle :

« Maintenant jeune femme, auriez-vous l'extrême amabilité de dresser deux couverts au lieu de bavasser ? »

Lui-même se détourna pour rejoindre le seau où il avait laissée l'outre de Mako. Là, il profita que Niila ne pouvait plus voir son visage pour fermer les yeux un instant pour se ressaisir. Il lui arrivait rarement de parler aussi longuement, et de choses aussi intimes. Pourtant, quelque-chose lui disait que ce n'était pas la dernière fois qu'il aurait à endosser le rôle de professeur auprès de la jeune femme.
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Wakumbë consentit à leur occuper les mains pour mieux occuper l'esprit. Avec soulagement, elle le vit rouler sur le côté pour se redresser. Il rajusta le nœud de sa ceinture et elle réprima un sourire amusé : perfectionniste jusqu'au bout des doigts.
Elle n'eut cependant pas le loisir de l'observer plus, déjà il lui indiquait la malle contenant la grille qui leur servirait à faire cuire la viande. Elle s'exécuta et fut même stupéfaite de voir à quelle vitesse elle prenait ses marques dans la tente de son hôte. Interdite un instant, elle s'avança vers le brasero et lui tendit la grille qu'il plaça parfaitement.
Immobile, elle le regarda préparer la viande, la déposer sur les grilles accompagnée de galettes de légumes.
Elle trouva la scène assez incroyable : Le Chemenn de son clan, cuisinait pour elle. La bouche entrouverte, elle restait figée devant ses moindres faits et gestes. Elle ne dit rien de ses impressions cependant, Wakumbë détestait qu'on le mette sur un piédestal en rapport à son rang.

Aussi, lorsqu'il lui annonça avoir véritablement préparé tout ceci, seul, ses lèvres s'étirèrent en un sourire timide. Oui, elle était vraiment privilégiée, et pas que pour la cuisine. Tout cet amour qu'il lui offrait, tout ce temps et toute cette patience pour les supporter, elle et son ignorance affligeante étaient véritablement un gage de son affection. Elle fut pris d'un véritable élan d'amour pur et simple à son égard et tâcha de camoufler du mieux ses yeux brillants en clignant plusieurs fois des paupières. L'espace d'un instant, elle en oublia sa gêne précédente quant à leurs étreintes passionnées.
La jeune femme était persuadée que chaque contact entre eux, allumerait le feu de la passion qui risquait de les dévorer. Que leur resterait-il alors ?
Car c'était véritablement de cela dont elle avait peur. Bien entendu, la perte de contrôle était effrayante certes, mais les couples restaient toujours en vie, même après plusieurs enfants donc elle se doutait bien que succomber à ses pulsions charnelles ne la mettrait pas en péril.
Mais une fois la passion consumée, que restait-il ? Est-ce que l'amour disparaissait ? Est-ce que ce besoin de lui qu'elle ressentait depuis plus de trente jours disparaîtrait purement et simplement ?
Elle ne le souhaitait pas, mais, pouvait-elle contrôler cela ? Et lui ?

Il reprit la parole et elle sursauta presque lorsqu'il la tira de ses réflexions. Ses paroles reprenaient exactement ses pensées précédentes et elle fut stupéfaite de voir qu'il y avait également songé. Mieux encore, elle fut impressionnée de voir qu'ils étaient vraiment sur la même longueur d'onde.
Elle n'osait plus bouger à nouveau, complètement absorbée par la contemplation de Wakumbë qui cuisinait en même temps qu'il lui expliquait calmement comment les choses se déroulaient normalement dans un couple.
Ils étaient « un couple » n'est-ce pas ? Alors elle était rassurée de savoir que lui au moins, savait comment les choses se déroulaient. Elle l'ignorait totalement. Plutôt coupé du monde dans lequel elle vivait, et n'ayant pour modèle que Khilmari étant veuf, Niila ignorait ce qu'était la vie de couple.
Elle avait grandit en tant que fille d'un homme seul, pas fille de parents unis.

Cependant, la suite de ses paroles lui firent se poser de sérieuses questions. Pour commencer, elle fût un peu déçue que les sensations s'estompent avec le temps, même si cela prenait tout son sens. Elle craignait que passé un certain délais, ils ne ressentent plus rien l'un pour l'autre, alors s'installerait peut-être une sorte de routine qui finirait par avoir raison de leur amour.
Le deuxième point lui fit monter le rouge aux joues. «  Toute la vie ». Pensait-il passer toute sa vie avec elle ?
Elle interprétait sûrement mal ses paroles mais se focalisait sur cette idée. Toute sa vie, avec lui. Le matin, elle ouvrirait ses yeux sur lui et le soir, les refermerait également sur sa charmante personne, toute – sa – vie.
Une douce chaleur envahit son être à cette évocation et elle sourit comme une idiote en imaginant que peut-être un jour, il lui demanderait de venir vivre avec elle.
Complètement dans la lune, imaginant sa vie future dans un fantasme grotesque les mettant en scène tous les deux, elle se força à reprendre un air sérieux lorsqu'il se tourna à nouveau dans sa direction. Il passa une main dans ses cheveux et elle se sentit fondre devant la simplicité de ce geste, anodin mais qui lui correspondait tellement bien. Elle se raidit lorsqu'il plongea son regard dans le sien, effrayée un instant qu'il remarque son air ahuri.
Mais le sourire qu'il afficha la détendit. Oui, ils iraient à leur rythme. Rien ne pressait. Ils avaient «  toute la vie ». Elle sentit son cœur se gonfler lorsqu'il reprit exactement ses paroles. Qu'ils deviendraient fou.
Ainsi, lui aussi ressentait cette envie dévorante qui prenait possession de son corps dès qu'elle le touchait. Elle se sentit à nouveau moins seule et plus « normale ».

Il se leva et lissa sa tunique, ce qui arracha à Niila un sourire en coin. Wakumbë était vraiment pointilleux. Sur le moment il s'interrompit brutalement et elle craint qu'il eut remarqué son sourire. Elle ne voulait pas le mettre mal à l'aise, elle trouvait ses petits tics vraiment adorable, encore plus lorsqu'il s'en rendait compte de lui-même.

Il fit mine de lui donner un ordre et elle hocha la tête. Mettre le couvert, aucun soucis. Niila se déplaça dans la tente comme si elle était chez elle, et tandis qu'elle disposait assiettes et couvert, elle s'interrompit à nouveau en cours de route, une cuillère entre les mains. Tout ceci lui semblait si naturel. Cela en était perturbant.
Elle se souvint alors qu'elle n'était pas partie les mains vides de chez elle.

Lors de leur première rencontre, Wakumbë était venu chez elle dans le but de se trouver un nouveau bol. Vu la tournure qu'avait pris leur soirée, il était reparti sans. Aussi, ce soir, Niila avait rapporté un nouveau bol. Ce n'était pas celui qu'il avait choisit, mais un bol qu'elle avait fabriqué spécialement à son intention.
Lors de leur rencontre, elle lui avait maladroitement dit qu'il était comme la neige. Ce bol en témoignait.
D'habitude, elle sculptait des animaux sur ses créations, mais pour lui, elle avait été chercher de la glaise la plus claire possible et celle-ci était presque blanche. Cela avait été difficile de la trouver et elle avait du creuser profondément pour récupérer de l'argile non souillée par les strates supérieures plus foncées.
En guise de motif, pas un animal mais un vrai paysage enneigé, identique à celui dans lequel ils avaient marché tous les deux. Le campement temporaire trônait d'un côté, tandis que le vallée enneigée s'étendait de l'autre.

Sans rien dire, elle le posa à la place du Chemenn, et alors qu'elle s'installait, elle lança simplement :

- La table est prête ! Ça sent rudement bon !

Son visage s'illumina devant le fumet délicat et grillé dégagé par la viande et elle huma l'air longuement, telle une biche aux aguets. Jugeant que ce comportement était peut-être inquiétant, elle enfonça un peu plus sa tête dans ses épaules et croisa ses mains sur ses jambes, attendant que Wakumbë donne le signal de départ. Elle avait faim !
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Wakumbë était soulagé que Niila ne l'interroge pas sur son bref exposé. Expliquer toutes ces choses lui avait demandé un effort considérable, tant parce-qu'il s'agissait de sujets intimes que parce-qu'il ne pensait pas qu'il pouvait être nécessaire de mettre des mots sur ces choses-là. Naïvement, il avait songé qu'il ne serait pas la peine d'expliquer ce qu'ils vivaient au fur et à mesure, mais il comprenait à quel point il s'était trompé. Leur méconnaissance des relations amoureuses les obligeait à arpenter cette nouvelle voie ensemble, tous deux étaient novices en la matière. En un sens, le jeune homme était rassuré que Niila soit aussi peu expérimentée que lui – il n'osait pas imaginer combien il se serait senti stupide et incapable si ç'avait été le contraire, si elle avait déjà aimé bien des hommes. Mais fort heureusement, ils découvraient ces choses ensemble, au même rythme, et apprenaient à se connaître peu à peu. Wakumbë aimait cette situation, malgré tous les désagréments qu'elle leur imposait.

De plus, Niila ne semblait pas être une grande bavarde. Il n'aurait su dire si elle était aussi gênée que lui d'aborder ce sujet, ou si c'était car elle ne trouvait rien à répondre, mais la jeune femme ne fit aucun commentaire sur ce qu'il venait de dire. Wakumbë se fit la réflexion que si elle avait des questions, il pourrait bien essayer d'y répondre du mieux qu'il le pourrait. Dans tous les cas, ce moment gênant était passé, lui permettant d'inspirer un bon coup et de reprendre une attitude normale. Il ne savait pas s'il devrait à nouveau endosser ce rôle qui le mettait mal à l'aise – comment pouvait-il lui apprendre quoi que ce soit quand lui-même n'en avait qu'une connaissance théorique ? Enfin, cela n'avait que peu d'importance : il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l'aider. Le Chemenn prenait conscience de la chance qu'ils avaient de partager ça, et de le faire ensemble. Rasséréné, il sentit un calme paisible remplacer son malaise, et il put retourner auprès du brasero, sans oublier l'outre remplie de jus. Mako avait l'oeil pour repérer les baies juteuses et bien mûres, de sorte qu'il ne doutait pas un instant que le breuvage serait excellent.

Niila avait achevé son ouvrage, et l'attendait en le fixant en souriant d'un air mystérieux. Ébranlé, Wakumbë bafouilla un : « Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? » surpris, avant de s'asseoir et de leur servir à boire. Comme la jeune femme ne lui répondait pas, il se contenta de lui jeter un regard en lui tendant la coupe qu'il venait de remplir. Il allait prendre son assiette pour la servir lorsqu'il remarqua le bol devant lui. Étonné, il interrompit son geste et saisit l'objet avec précaution. Wakumbë se rappela le premier dîner qu'ils avaient partagé, chez elle cette fois-ci. A l'origine, il était juste allée la voir pour lui emprunter un bol, après avoir brisé le sien maladroitement... mais finalement il avait oublié ce motif, et l'avait quittée sans emporter aucun bol.

« Tu t'en es souvenu ! » s'exclama-t-il un sourire jusqu'aux oreilles. Il allait la remercier, lorsqu'il sentit des creux et des pleins sous ses doigts, et leva l'objet à la hauteur de ses yeux pour mieux l'observer.

Ses yeux s'agrandirent lorsqu'il découvrit le décor sculpté à même l'argile. Celle-ci était d'ailleurs d'un gris presque blanc, qui n'était pas sans rappeler la neige, et il fit aussitôt le rapprochement avec sa propre pâleur : on le lui avait suffisamment rappelé qu'il était le « fils de la neige » pour que le lien se fasse immédiatement dans son esprit. Son sourire s'effaça quand il distingua les formes représentées sur la terre claire : il imaginait sans peine leur campement, avec ses tentes rondes si familières, et plus loin, une vallée enneigée où coulait un torrent. Il crut reconnaître la vallée où ils avaient marché le soir de leur première rencontre, et sans savoir pourquoi, il fut ému. Cela avait du lui demander un temps fou de graver ce bol, et aussitôt Wakumbë sentit une vague d'amour le submerger. Personne ne lui avait encore jamais fait de cadeau aussi précieux, et il ne savait que dire à Niila, qui se contentait de le regarder avec affection.

« Par Eliwha ! Niila, c'est beaucoup trop... je ne vais pas oser l'utiliser comme tel, j'aurai bien trop peur de le casser » Bafouilla-t-il en s'obligeant à parler. « Il est sublime, merci. »

Alors, il riva ses yeux dans les siens, et tous deux se sourirent sans rien dire. Wakumbë peinait à comprendre ce qui avait incitée la jeune femme à prendre de son temps pour lui offrir un tel présent. Lui-même n'avait rien pensé à lui préparer, et il se sentit brusquement fautif. Le jeune homme profita du fait qu'il se levait pour aller déposer le bol sur une étagère ménagée entre deux poutres pour cacher son émotion. Comment expliquer que Niila parvenait à le toucher, à l'atteindre de cette manière, chaque fois de manière un peu plus forte ? La jeune femme n'en avait probablement pas conscience, mais elle réussissait toujours à le comprendre sans effort.

Revenu à sa place, Wakumbë parvint à dissimuler son trouble et entreprit de les servir. Après avoir souhaité un bon appétit à son invitée, il entendit son estomac protester : il n'avait rien avalé depuis le matin, car sa nervosité à l'idée de recevoir Niila était telle qu'il avait été incapable d'avaler quoi que ce soit. Alors il et se hâta d'avaler une bouchée sans attendre, et se brûla la langue. Les yeux humides, le jeune homme se traita intérieurement de tous les noms et se dépêcha de porter sa coupe à ses lèvres. Le liquide froid et sucré chassa bien vite la douleur, et il espéra que Niila n'aurait rien remarqué.

Ils mangèrent quelques instants en silence. Comme la jeune femme ne faisait aucun commentaire sur la qualité du repas, Wakumbë fut soulagé : au moins, c'était mangeable. En fait, c'était même plutôt bon, ce qui l'étonnait. D'habitude, tout ce qu'il cuisinait avait tendance à sentir un peu le cramé... sa nervosité aurait au moins eu le bénéfice de lui imposer une attention décuplée au niveau de sa cuisine. Soulagé, le jeune homme se détendit sensiblement et croisa ses jambes, reprenant sa position en tailleurs favorite. L'obscurité grignotait de plus en plus les coins de la tente, dissimulant l'ordre artificiel qui y régnait. Peu à peu, Wakumbë retrouvait les mêmes sensations que lors de leur premier repas, et cela le rassurait considérablement. Il aimait que les choses soient simples et naturelles entre eux. Lui-même n'aspirait qu'à une vie tranquille, alors qu'autrefois il rêvait d'aventures épiques et de chevauchées dans une nature sauvage. Certes, vivre aux côtés des Chilchakis lui avait au moins offert ce dernier point. De fil en aiguille, il en arriva à se demander à quoi rêvait la jeune femme. Après tout, ils n'en avaient jamais parlé, et il était curieux de découvrir ce qu'elle espérait secrètement. Si sa vision à propos de la vie avait changée – une existence sans histoire était bien plus reposante qu'une vie semée d’embûches – Wakumbë n'en rêvait pas moins. Étudier aux côtés de Joboma lui avait permis de découvrir de nouvelles choses sur l'Archipel, et depuis il espérait pouvoir faire le tour du monde. Opale le fascinait. Quelle curiosité de quitter quelques temps le froid de l'hiver, pour entrevoir de nouveaux horizons, faits de déserts et de sable brûlant !

Comme ils parlaient de tout et de rien, riant parfois en évoquant certaines choses, Wakumbë en profita pour lui demander à brûle-point :

« Ça n'a aucun rapport avec le reste, mais je suis curieux. Est-ce que tu as un rêve ? Si oui, c'est quoi ? »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime4/1/2015, 20:00

Patiemment, elle attendit que Wakumbë s'installe pour manger. Niila ne disait rien, son sourire parlait pour elle. Les yeux pétillants, elle ne pouvait s'empêcher de fixer le Chemenn afin d'assister à sa réaction face au bol.
Comme une fois assis, il lui lança un regard surpris accompagné d'un «  quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?? », elle ne répondit rien mais élargit son sourire.

Il lui tendit un godet remplis de jus et elle le porta à ses lèvres avec ses deux mains sans pour autant quitter Wakumbë des yeux. Enfin, il remarqua le bol et son exclamation accompagné de son sourire suffit à rendre Niila heureuse. Ce n'était qu'une petite attention pratique mais elle avait eut tellement peur qu'il oublie la première soirée qu'ils avaient passé ensemble. La jeune femme avait l'impression que trop de Lunes s'étaient écoulée depuis.
Le breuvage toucha ses lèvres et elle fut ravie de découvrir à quel point il était délicieux. Elle en prit sans attendre une nouvelle gorgée qui lui rafraîchit la gorge.

Sur le point de lui donner ses impressions, elle remarqua alors que le Chemenn était entrain d'admirer les détails qu'elle avait gravé dans l'argile. Avec affection, elle observa l'oeil émerveillé du jeune homme et naturellement, elle inclina légèrement la tête sur le côté. Secrètement, Niila espérait que ce décor lui remémorerait leur promenade dans la neige, ce qu'ils avaient partagé ce soir là et qui marquait le début de leur amitié. Son cœur se gonfla à l'idée qu'il puisse y voir le symbole de leur clan et aussi de leur rapprochement.

Elle fut un peu déçue qu'il décide de ne point s'en servir, mais elle comprenait pourquoi, alors toujours aussi silencieuse, leur regards se croisèrent et parlèrent pour eux. Un sourire se dessinait sur leurs lèvres. Ils n'avaient besoin de rien d'autre. Elle aurait pu lui dire, que s'il le brisait, elle pourrait lui en faire un autre, tout un service même s'il le souhaitait, mais elle ne voulait pas gâcher l'instant présent. Et tandis qu'il rangeait l'objet dans un endroit sûr, Niila s'obstinait à calmer les battements de son coeur. Elle était émue jusqu'à la moelle. C'était peut-être stupide mais, en dehors de Khilmari, elle n'avait jamais rien offert à personne et ce soir elle avait ressenti de la peur. Et s'il n'avait pas aimé ? Si cela n'avait aucune importance pour lui ?
Bizarrement, elle se sentait soulagée et se contenta de continuer à sourire, espérant que cela suffirait à dissimuler son trouble.

Lorsque Wakumbë reprit place, il les servit et elle se jeta sur la nourriture. Elle avait faim. Depuis l'aube, elle n'avait pas cessé de travailler, et entre la viande à fumer et son argile à mettre en réserve correctement, elle n'avait pu avoir qu'un frugal repas le midi. L'obscurité dans la tente tombait, la nuit dehors devait couvrir le ciel de son manteau sombre chargé de myriade de cristaux brillants.

La jeune femme mangea de bon cœur, d'autant plus que la nourriture était excellente. Wakumbë était un très bon cuisinier et si elle ne lui fit aucun compliment, son appétit parlait pour elle. Ils discutèrent de tout et de rien, les préparatifs pour passer l'hiver revinrent sur le tapis, ainsi que deux ou trois autres bricoles. C'était agréable de parler sans se soucier des mots à utiliser, ni même aux conséquences qu'ils pourraient avoir.
Alors que Niila acheva sa viande en l'accompagnant de la fin de son godet de jus, Wakumbë lui posa une question pour le moins insolite.
Si elle possédait un rêve ? Ses yeux se firent ronds sous l'effet de sa surprise, c'était bien la première fois qu'on le lui demandait. Il n'agissait que par curiosité, néanmoins, Niila se sentit un peu oppressée. Un rêve...Pouvait-on parler de rêve que l'on souhaitait se voir réaliser ?
Elle se perdit un instant dans ses pensées, laissant le Chemenn dans l'attende.

Sans y prêter attention, elle porta un doigt à ses lèvres qu'elle glissa entre ses dents, comme si cela lui permettait de réfléchir, puis changea de posture. Elle plaça ses mains derrière elle et se pencha en arrière, en appuie sur celles-ci.

- C'est la première fois qu'on me le demande...commença-t-elle pensive et son regard se porta sur l'ouverture de la tente au plafond.

A nouveau, elle marqua une pause puis reprit la parole d'une voix calme et douce.

- Je crois que...je souhaiterai juste être une normale ( elle rit doucement) Cela va peut-être te paraître stupide mais....depuis que je suis enfant et aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours eu l'impression d'être en léger décalage avec les personnes qui m'entourent. Alors oui je suppose que mon rêve serait de vivre un vie simple, comme n'importe quel membre du clan. Me marier, avoir des enfants et être utile...achever ma vie sans avoir besoin de me retourner pour contempler mes regrets...

C'était la première fois qu'elle faisait pareil aveu, mais il lui apparaissait à présent évident, que Wakumbë avait un don : celui de la faire parler avec le cœur. Comme elle se sentait calme et paisible en sa compagnie. Pourtant, elle sentit ses joues rougir lorsqu'elle se rendit compte qu'elle venait de parler mariage et enfants. Il pourrait le prendre pour lui et...non, ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Paniquée qu'il puisse mal interpréter ses paroles, elle porte son regard sur lui à nouveau, le visage cramoisi.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, bredouilla-t-elle maladroitement. Quand je parle de mariage et tout ça, ce...c'est général ça n'a rien à voir avec toi....je...Par Eliwha.....

Elle se redressa et se couvrit le visage de ses deux mains, honteuse, pestant intérieurement contre sa maladresse qui la mettait trop souvent dans des situations aussi catastrophiques.
Elle inspira et expira rapidement et fit glisser ses deux mains dans les cheveux, en arborant un sourire désolé.

- Et toi, c'est quoi ton rêve ?

Mieux valait changer le sujet de discussion si elle ne voulait pas finir la tête dans la neige, à se cacher tout le reste de la soirée. Elle se mordit la lèvre en se traitant d'idiote et espéra qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur, ou mieux, qu'il puisse en rire.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime4/1/2015, 21:53

La curiosité de Wakumbë ne fit que croître devant l'air surpris de la jeune femme. Quand elle lui apprit que personne ne lui avait encore jamais posé la question, le Chemenn ressentit à nouveau la pointe d'étonnement désormais habituelle. Il avait peine à croire que personne n'ait jamais interrogé Niila sur ce qu'elle souhaitait vraiment, ni sur ses rêves. La question lui était venue naturellement, sans effort, car plus il apprenait à la connaître, à la découvrir, il désirait ardemment en savoir plus à son sujet. Il avait du mal à envisager qu'il puisse être seul dans ce cas. Personne d'autre ne s'était donc jamais intéressé un minimum à elle ? Tout ça le dépassait. Plus il découvrait la jeune femme, plus Wakumbë se demandait comment il avait fait pour ne pas la remarquer plus tôt. Niila était tellement... il ne parvenait pas à trouver de mot simple pour traduire ses pensées.

Prenant le temps de réfléchir, la jeune femme adopta sans y prendre garde un air pensif. Plongée dans ses pensées, elle s'appuya en arrière et prit le temps de réfléchir avant de lui répondre. L'impatience de Wakumbë monta d'un cran : il avait tout simplement hâte de découvrir ce à quoi elle aspirait en secret. C'est pourquoi il écouta Niila avec attention quand celle-ci commença à lui répondre.
Être « normale » ? Cela ne voulait rien dire pour lui. Si Wakumbë reconnaissait que certaines caractéristiques étaient communes à une majorité des gens en général ou à quelques communautés plus réduites, il restait persuadé que chacun était unique. Derrière cette pensée peut-être naïve sinon niaise, le jeune homme réfutait les préceptes habituels selon lesquels il était bien vu d'être « normal ». Ce simple terme n'avait aucun sens pour lui, puisque la normalité n'existait pas dans sa conception des choses. Depuis Joboma, le monde lui apparaissait paré de mille et une couleurs chatoyantes, et aucune ne ressemblait suffisamment à une autre pour qu'on puisse établir un ordre général ou universel, et parler de « normalité ». Au mieux, cette dernière s'apparentait davantage à la banalité, et ce n'était selon lui pas une chose bonne, ou vouée à être recherchée avec tant d'ardeur.

Ainsi fronça-t-il les sourcils en écoutant Niila, jusqu'à ce que celle-ci poursuive et précise le fond de sa pensée. Là, il se détendit et son air réprobateur disparut. La jeune femme aspirait simplement à une vie calme mais remplie de joies. Cela, il pouvait le comprendre. Wakumbë n'était pas sans savoir que la majorité des Chilchakis fondaient une famille. Il s'agissait autant d'un désir naturel que d'une nécessité : les conditions de vie du clan étaient rudes, de sorte que chaque paire de bras était la bienvenue. Si les accidents graves n'étaient pas fréquents – les membres du clan apprenaient à survivre dans le froid et apprivoiser ses dangers dès leur plus jeune âge – il était tout de même préférable de gonfler leurs rangs. Contrairement à d'autres clans, les Chilchakis croissaient de manière prospère, car ils accueillaient une naissance assez régulièrement. Pourtant, Wakumbë doutait que Niila soit motivée par la maternité dans cet unique but. Dans le fond, la jeune femme aspirait à une existence tranquille, ce qui n'était pas éloigné de sa propre ambition. Une vie à peine enviable car ni prospère ni exotique, mais que seule Niila saurait apprécier à sa juste valeur.

Elle disait se sentir en décalage par rapport aux jeunes femmes de son âge, et malgré lui Wakumbë fut forcé de se rendre à l'évidence : il avait beau ne pas aimer établir de tels raccourcis, Niila était bel et bien différente des autres. Discrète et effacée, elle était comme ces fleurs en apparence fragiles qui ne s'ouvraient qu'aux rayons de la lune et se refermaient dès le lever du jour, comme pour se protéger d'une lumière trop vive. Si cette manière de faire et d'agir l'avait intrigué autrefois, Wakumbë était désormais attendri par le comportement de la jeune femme. Il avait toujours trouvé sa discrétion surprenante, comme si Niila craignait d'indisposer qui que ce soit, n'osant pas ouvrir la bouche de peur de proférer une bêtise. Aujourd'hui, il la voyait sous un autre jour, et croyait deviner qu'elle avait vraiment peur de commettre la moindre erreur. Cela avait le chic de l'attendrir. Pourtant, cela avait pu en lasser d'autres. La jeune femme n'était pas solitaire sans raison : il ne lui connaissait aucune amie. En vérité, hormis Khilmari et lui-même, il ignorait si elle côtoyait qui que ce soit d'autre. Il aurait pu en être attristé s'il ne savait pas que cette solitude convenait bien à Niila. Au fond de lui, le Chemenn savait que sous cette carapace handicapante, Niila était bien plus forte qu'elle ne le laissait paraître. Peut-être elle-même n'en avait-elle pas conscience. Il suffisait donc d'attendre que la fleur ouvre ses pétales le moment venu. Et Wakumbë ne doutait pas d'en avoir la patience.

Mais subitement, le Chemenn fut tiré de ses pensées par la jeune femme, qui bafouillait et rougissait. En comprenant d'où venait le problème, Wakumbë écarquilla les yeux, et fut pris d'un fou rire. Pensait-elle vraiment qu'elle ait pu mal comprendre le sens de ses mots ? L'hilarité le gagnait, secouant son corps. Les larmes aux yeux, le jeune homme dut mettre son poing devant s bouche pour réprimer son envie de rire. Les larmes perlaient au bord de ses yeux, et un poing de côté apparaissait douloureusement. Quand il parvint à retrouver un semblant de calme, Wakumbë déchanta bien vite en comprenant à quel point la situation était gênante. Comme s'il venait d'atterir tête la première dans un tas de neige, le jeune homme piqua un fard à son tour et se récria :

« J'avais bien compris, ne t'en fait pas ! »

La maladresse de Niila était touchante, et en la voyant se couvrir le visage des mains, il ne put s'empêcher de rire à nouveau. Mais celui-ci était nerveux. Comme elle inspirait pour chasser son trouble en lui lançant un regard d'excuses, Wakumbë répéta, les joues cramoisies : « Vraiment, c'est rien, Niila. »

Il se racla la gorge, espérant faire disparaître ce moment gênant. Heureusement, Niila devait penser la même chose que lui car elle trouva l'occasion de raviver la conversation afin de passer à autre chose. Soulagé, Wakumbë s'empressa de lui répondre sans réfléchir :

« J'aimerais beaucoup voyager dans le Sud. Découvrir Opale, le désert, les clans qui y vivent, ces cultures que nous ne connaissons pas... j'ai beau aimer la neige, parfois je me dis que le sable, ça doit être plutôt sympa aussi. » Il était amusé de s'entendre énoncer à voix haute cette fantaisie, mais haussa une épaule en ajoutant bientôt : « Enfin ça n'arrivera jamais. Maintenant que je suis Chemenn, je ne peux plus vraiment quitter le clan suffisamment longtemps pour partir si loin. Ça ne fait rien. J'ai une bonne imagination. »

Il ponctua cette conclusion par un sourire, essayant de faire en sorte que cela n'ait pas l'air trop triste. Wakumbë refusait de mettre Niila mal à l'aise en lui avouant tout ça : lui-même s'était fait à l'idée depuis longtemps, alors qu'il n'était encore que l'apprenti de Joboma. Il avait désormais des responsabilités au sein du clan Chilchaki, et se refusait à le quitter longtemps. Peut-être cela aurait-il été possible, mais il préférait ne pas y penser afin de ne pas se donner de faux espoirs. On lui avait souvent répété qu'il était lié à la neige, et que ses yeux bleus lui porteraient chance. Si souvent qu'il en avait été agacé. Désormais, il avait appris à aimer cet environnement hostile, et s'était imprégné des valeurs Okanakis. Mais une part de lui aurait voulu pouvoir découvrir plus que ça. Malgré tout, il s'en contentait volontiers. Wakumbë était trop reconnaissant envers les Chilchakis pour les quitter aussi longtemps, alors qu'ils l'avaient accepté à la place de Chemenn, et après tout ce qu'ils avaient fait pour lui.

Ne souhaitant pas s'étendre sur le sujet, le jeune homme se rappela ce qu'avait dit Niila un peu plus tôt, et l'interpella :

« Niila ? » Comme elle le fixait avec attention, le jeune homme poursuivit : « Je comprends ce que tu veux dire, à propos du décalage. J'avais tendance à repousser tout le monde, à rester à l'écart, et je crois avoir ressenti une sorte de décalage, même si ça m'était un peu égal. Donc je peux comprendre que tu le vives mal et que tu aies envie de trouver une sorte de « normalité ». Bon... Ça vaut ce que ça vaut, mais... » Il inspira un grand coup et acheva très vite tandis que ses joues s'empourpraient malgré lui : « … je t'aime comme tu es. »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime4/1/2015, 23:19

Si le rire de Wakumbë la prit au dépourvu, elle n'en prit pas ombrage bien au contraire. C'était si bon de l'entendre rire de la sorte, sans aucune limite comme s'il était sur le point de ne plus être capable de respirer. L'avait-elle déjà vu dans cet état ? Non, c'était la première fois.
Son rire résonnait dans l'atmosphère chaleureuse de la tente et elle se demanda s'il serait perçu par les autres membres.

Enfin, il parvint à se calmer et prononça même des mots pour rassurer la jeune femme sur sa maladresse. Cela lui fit du bien. Niila avait l'habitude que Khilmari se moque d'elle dès qu'elle « mettait les pieds dans le plat »  d'après les dires de son père. Mais elle savait également qu'il l'aimait pour ça. Lui aussi souriait avec tendresse lorsqu'elle se confondait en excuses et qu'elle souhaitait s'enterrer sous une montagne de neige.

Alors peut-être que Wakumbë aussi, penserait de la même façon. Tout du moins, c'était dans ce sens qu'allaient ses paroles.
Elle réussit à se détendre un peu, sans pour autant oublier cette scène qui la hanterait très certainement quelques jours.

Et puis finalement, tout ceci ne fut rien, en comparaison avec ce qui attendait la jeune femme. S'empressant de répondre à la question de celle-ci, le Chemenn lança sans même penser aux conséquences, que son rêve était de partir, loin dans le sud, loin du clan, loin d'elle.
Ces premiers propos la choquèrent tant, qu'elle eut un mal fou à comprendre la suite. Il rêvait de partir.
Un rocher venait de tomber dans le fond de son estomac et Niila dû baisser les yeux un instant pour se concentrer sur la nausée qui la submergeait. Son cœur battait furieusement jusqu'à ses tempes et elle étouffa un hoquet, le dissimulant comme elle le put sous un raclement de gorge.
Celle-ci la brûlait et elle regretta d'avoir terminé son verre, car le jus glacé lui aurait sûrement fait du bien. Ou alors il l'aurait fait vomir.
Dans un cas comme dans l'autre, elle n'arrivait pas à se détacher de cette idée, et sa maladresse, ses erreurs, leurs incompréhensions, tout ceci lui sembla subitement bénin et insipide.

Elle se doutait bien qu'il n'allait pas tarder à l'interpeller, depuis combien de temps stagnait-elle dans cet état nébuleux ? Mais il était trop tôt, s'il lui demandait de le regarder maintenant, elle pleurerait pour sûr. Alors, elle chercha à apaiser son cœur, elle tenta de ne plus penser à ce que deviendrait sa vie s'il la quittait, à ne plus penser à la douceur de ses lèvres qu'elle ne pourrait plus toucher, à toutes ses mimiques qu'il détestait mais qu'elle adorait sans qu'il s'en rende compte, elle ne pourrait plus les voir.

Submergée par l'émotion, elle se raidit pour ne pas s'effondrer mais elle avait la désagréable sensation de manquer d'air et de voir son corps se couvrir petit à petit par la glace.  Le froid l'envahit, un froid qui n'avait rien à voir avec la température de la tente, un froid qui lui glaçait le cœur autant que l'esprit.
Elle entendit son nom et brava ses peurs et ses peines pour le regarder. Le visage qu'elle affichait était figé mais Wakumbë ne sembla pas le remarquer. Il se lança dans une discours lui indiquant qu'il la comprenait et si en temps normal tout ceci l'aurait certainement touchée, ses paroles glissèrent sur elle comme de l'eau sur la berge dans l'état où elle se trouvait.

Aussi, elle ne comprit pas immédiatement la déclaration d'amour qu'il était entrain de lui faire et se borna à ne penser qu'à son rêve de voyages et de découvertes loin d'eux, loin d'elle.

- Tu veux partir ? Demanda-t-elle lorsque sa voix se brisa.

Elle porta ses mains à son visage pour camoufler ses larmes naissantes, pensant pouvoir restreindre leur portée. Mais la vérité était trop dure à entendre et elle hoqueta deux fois avant de se mettre à sangloter pour de bon. La panique du Chemen se sentit dans sa réponse empressée d'un « non » rassurant, pourtant, Niila n'y croyait plus.

Elle releva la tête vers lui et libéra ses mains. Ses larmes roulaient sur ses joues, augmentant encore la teinte rouge naturelle de ses lèvres et elle le fixait, incrédule autant que blessée.

- Tu l'as dit...si tu n'étais pas notre Chemenn, tu serais parti n'est-ce pas ? Tu veux nous quitter...

Dans sa détresse, Niila aurait dû se lever et sortir de la tente. Mais dans la réalité, elle se sentait incapable de bouger. Ses jambes semblaient taillées dans un bloc de glace et elle ne pouvait que rester là, à pleurnicher. Wakumbë se déplaça vers elle, l'air sincèrement désolé et posa sa main sur le bras de Niila.
Elle le repoussa d'un geste de la main, trop blessée pour se laisser amadouer.
A quoi cela rimait-il ? Pourquoi partager autant avec elle si son rêve était de quitter le clan ? Voulait-il lui laisser des souvenirs ? Des symboles de mémoire qu'elle pourrait étreindre dans le noir lorsqu'il aurait prit la route ?
Complètement dépassée, Niila ne savait plus ni que faire, ni que penser. Elle chassa de son esprit toutes ses idées, et une seule question resta en suspend : S'il décidait de partir un matin, tenterait-elle de l'en empêcher ?
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Wakumbë avait regretté ses mots dès qu'il les avait prononcés. Il avait agi par instinct, obéissant à un besoin pressant de faire comprendre à Niila à quel point il tenait à elle, combien elle était importante pour lui. Mais peut-être était-ce trop tôt ? Le moment était probablement mal choisi. S'il aimait la jeune femme comme un forcené, la vérité était que le Chemenn ne savait pas vraiment comment le lui faire comprendre. Il n'avait encore jamais eu à déclarer ça à quelqu'un ! Aussi espérait-il que Niila n'aurait pas saisi ses derniers mots. Après tout, cela avait été suffisamment furtif pour ne pas être entendu.

Mais alors qu'il priait Eliwha pour que Niila ne relève pas ses paroles, la jeune femme se raidit sensiblement. Il fut tout d'abord persuadé qu'elle réagissait à sa déclaration inattendue, et retint son souffle en attendant sa réaction. Comme le visage de Niila se fermait, le jeune homme craignit d'avoir vraiment commis une erreur. Et s'il avait tout gâché ? Si cela jetait un froid entre eux ?Comme elle avait l'air triste et blessée ! Mortifié, Wakumbë fut néanmoins stupéfait de constater qu'il s'était trompé. Niila ne pleurait pas à propos de sa déclaration, elle ne semblait même pas y avoir prêté la moindre attention. Il en aurait été soulagé si ses yeux ne commençaient pas à s'inonder de larmes contenues. Elle craignait qu'il parte. Qu'il quitte le clan... ou qu'il la quitte elle ? Attendri, il se détendit. Ce n'était pas une faute qui ne pouvait pas être réparée. Ils avaient affronté déjà plusieurs quiproquos et la situation s'était toujours arrangée...

« Mais non, voyons ! » Il tendit le bras vers elle, un sourire contrit éclairant son visage. Mais la jeune femme le repoussa d'un geste rageur, levant vers lui son visage souillé de larmes. Ses pleurs avaient creusé de profonds sillons sur ses joues plus pâles que jamais, et Wakumbë comprit que les choses étaient plus sérieuses qu'il ne le pensait. Décontenancé, il ne sut que dire ou que faire. Comment réconforter quelqu'un qui ne croyait pas ses paroles ?

Le jeune homme recula, répétant : « D'accord, d'accord. Je vois.» Plus pour lui-même que pour la calmer elle...

La situation le dépassait, et comme il ne supportait pas de rester planté devant elle sans agir, il préféra encore prendre du recul. Aussi Wakumbë se leva-t-il avant de s'éloigner de quelques pas, lui tournant le dos. Appuyé contre l'une des poutres, le dos voûté, il fermait les yeux en s'efforçant d'ignorer les sanglots de Niila. Il ne supportait pas de la voir pleurer, mais le son de sa détresse le poursuivait. Il sentait son cœur meurtri protester à chacun des hoquets de la jeune femme, et son corps reprit inconsciemment la même raideur que le sien. Le Chemenn ne comprenait pas comment il parvenait à ressentir la peine et la douleur de quelqu'un qui n'était pas lui. Était-ce simplement de l'empathie ? Niila souffrait à cause de lui. Mais déjà cette souffrance lui écrasait la poitrine et, incapable de le supporter, il décida de faire quelque-chose. N'importe quoi, pourvu que ça s'arrête. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne prenait pas la fuite. La jeune femme semblait être persuadée que tout ça n'avait été qu'un vulgaire mensonge, une supercherie grossière. Qu'il n'avait fait que se jouer d'elle tout ce temps ? Wakumbë peinait à le croire, pourtant la vérité lui sautait aux yeux, l'aveuglait dans sa force. Niila était fragile et se laissait facilement convaincre par sa peur de l'abandon, du moins c'est ce qu'il comprenait peu à peu. Cela aurait pu l'agacer, mais le jeune homme était simplement triste pour elle. Il ne pouvait qu'imaginer à quel point ça devait être éprouvant, de ne jamais pouvoir croire quelqu'un sur parole. D'être constamment soumis au doute, à l'inquiétude.

Lui tournant toujours le dos, Wakumbë commença à parler :

« Ce n'est qu'un rêve, Niila. Ce n'est pas comme si j'allais partir demain matin, je n'en ai pas l'intention. Et si je le pouvais, et bien... »

Il s'interrompit, prenant le temps de la réflexion. Partir seul, et réaliser son souhait, cela en vaudrait-il la peine ? Wakumbë ne doutait pas une seule seconde de prendre du plaisir dans ce périple, pourtant quelque-chose ne l'en convainquait pas tout à fait. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre, mais quand il eut enfin mis le doigt dessus, il inspira et poursuivit :

« Si je le pouvais, je partirais. Pourtant ce ne serait pas aussi extraordinaire que je me le serais imaginé, parce-que je ne veux pas y aller tout seul. »

Hésitant, le jeune homme chassa bien vite ce sentiment, avant de reprendre d'une voix plus assurée. Il se tourna à demi, évitant toutefois de croiser le regard de Niila.

« Voyager serait peut-être fantastique, mais je sais que je ne serais pas comblé par ce voyage, qu'il ne me rendrait pas heureux. Prends l'exemple de la poterie ! », ajouta-t-il, subitement éclairé par une idée. « Tu as beau avoir le savoir-faire et les outils nécessaires, si tu n'as pas le matériau de base, tu ne peux rien fabriquer. Pas d'argile, pas de sculpture ou de bol. Et bien... je pense que ce voyage serait un peu comme ces outils, je n'en aurais pas l'utilité puisque le matériau de base permettant de me rendre heureux me serait inaccessible. »

Wakumbë espérait qu'une telle métaphore permettrait à Niila de comprendre plus facilement ce qu'il s'efforçait de lui dire. Il croyait deviner que la jeune femme saisissait davantage les choses concrètes et sensibles – il n'y avait qu'à voir comment elle ressentait le besoin presque compulsif de le toucher, le Chemenn doutait que ce soit uniquement lié à une quelconque attirance physique. Niila ne se laissait pas convaincre par des mots, il lui fallait quelque-chose de plus effectif, presque empirique.
Le jeune homme passa une main sur son visage, et il sentit que ses joues devenaient rêches. Il se rappela qu'il avait oublié de se raser ce matin, préférant commencer à préparer la tente. Il aurait pu se sentir négligé en d'autres occasions, mais cela lui était égal désormais. Retournant auprès du brasero, il évita le regard de la jeune femme, et leur resservit du jus de baies à tous les deux, sans lui demander son avis. Comme si cela pouvait l'inciter à rester. Wakumbë saisit sa propre coupe, et regarda les reflets que les flammes projetaient sur le liquide sombre, irisé ça et là de touches pourpres ou oranges.

« Je suis désolé si la comparaison n'est pas très flatteuse » , grommela-t-il maladroitement en avalant une gorge du breuvage, espérant se donner un peu de courage. « Mais tu es mon argile, Niila. Il est hors de question que je parte où que ce soit, et surtout pas aussi longtemps. »

Alors il osa lui lancer un coup d'oeil, et fut happé par son regard. Il pouvait tout y lire...

« Je t'ai trouvée, tu te souviens ?» 
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime5/1/2015, 19:00

Niila, impuissante, vit Walumbë s'éloigner. Elle aurait pu regretter son geste, il ne méritait pas cela, mais au fond d'elle, elle savait pertinemment que s'il la touchait et s'il la consolait, cette discussion passerait à la trappe entre eux, mais continuerait à hanter la jeune femme longtemps.

Elle observa le Chemenn debout, dos à elle. Il était légèrement voûté, comme si lui aussi souffrait de cet aveux ou d'une quelconque douleur trouvée dans ses propres mots. De son côté, elle cherchait toujours un moyen d'apaiser son cœur et pensa y arriver lorsqu'il reprit la parole confirmant alors ses craintes. « S'il pouvait, il partirait ». Pourtant, la suite de ses paroles redonnèrent espoir à Niila.
Il lui expliqua alors, le fond de sa pensée, usant d'artifices pour que la potière comprenne véritablement le sens de ses paroles.

Elle fut consciente des efforts qu'il faisait, car il n'était pas toujours facile de se faire comprendre de la jeune femme, si pragmatique et si terre à terre. Niila avait besoin d'exemples concrets, aussi, sa métaphore avec son propre métier fit mouche.
Elle comprit alors, le sens de ses paroles en même temps qu'elle obtenait une réponse directe, à la question qu'elle s'était elle-même posée quelques minutes plus tôt.
S'il devait partir un matin, elle ne l'en empêcherait pas.

Niila souffrirait en silence, mais ne lui imposerait pas quoique ce soit. Elle ne serait pas celle qui l'empêcherait de réaliser ses rêves. Elle l'aimait bien trop pour ça.
Par Eliwha...elle l'aimait.
Alors pourquoi cédait-elle si facilement à la panique ? Pourquoi avait-elle si peur de le perdre ? Pourquoi manquait-elle si cruellement de confiance en elle ? Ces questions l'amenèrent à se demander si elle n'était pas le réel centre du problème. Peut-être devait-elle lâcher un peu de leste, peut-être...devait-elle simplement se laisser guider et tout accepter ?
Ne possédait-elle pas la chance insolente de l'avoir trouvé ?

Elle l'observa alors qu'il revenait vers le feu, servant alors deux nouveaux gobelets de jus de baies.
Les sanglots de la jeune femme avaient cessés depuis un moment, et elle était entrain d'essuyer les stries laissées par l'eau salé sur sa peau pâle, d'un revers de manche. Le Chemenn paraissait décontenancé en regardant dans le fond de son verre, et Niila se sentit coupable de le mettre dans un tel état.

A son tour, elle se saisit du verre et en bu une gorgée. Son geste s'interrompit de lui-même lorsqu'elle comprit dans ses mots, qu'elle était l 'élément manquant qui l’empêcherait de partir. Elle en fut stupéfaite et ne put rien répondre à cela.
Sa gorge se noua, tandis qu'il lui rappelait les paroles partagées dans la source d'Ileval.

-Oui, souffla-t-elle simplement avec un sourire triste.

Elle se sentait capricieuse et empotée. Comme si sa stupidité l’empêchait d'avoir une relation normale avec l'homme qu'elle aimait. Réalisant que leurs différents provenaient toujours d'elle, elle se promit de réfléchir à un moyen quelconque d'y mettre fin. Définitivement.
Le feu grésillait dans le brasero et en dehors de ce son, nul autre ne flottait dans les airs.

Comme il était à nouveau perdu dans la contemplation du liquide sucré, elle l'interpella doucement par son nom et lui sourit lorsque l'océan de ses yeux la trouva.

- Je ne veux pas être celle qui t'empêche de réaliser ton rêve, si un jour tu as l'opportunité de le réaliser, commença-t-elle doucement.

Elle inspira longuement et inclina légèrement la tête :

- Si un jour tu décides vraiment de partir, demandes moi de t'accompagner. Je le ferais sans hésitation.

Niila reposa alors son godet et se leva, profitant du fait que Wakumbë médite ses paroles.
Elle enfila son manteau rapidement et se glissa à travers l'ouverture en lui lançant un «  je prends l'air juste devant ! ».

Le froid lui gifla le visage et cela lui fit du bien. Elle réprima son surplus d'émotion et s'accroupit dans la neige songeant à tout ce qu'ils venaient de se dire. Elle le suivrait, à Opale ou ailleurs. Elle quitterait le clan, son père...tout pour lui.
Bien consciente que cela n'arriverait pas forcément, elle voulait qu'il sache qu'elle en serait capable. Quelle autre preuve d'amour pourrait-elle jamais lui donner ?

Se souvenant qu'il lui avait dit plus tôt l'aimer comme elle était, elle songea que l'inverse était également vrai. Elle l'aimait comme il était, même si cela impliquait qu'il veuille suivre sa propre voie.
L'impression d'avoir franchit une étape apparut dans sa tête et elle se redressa en s'étirant. Le souffle qu'elle relâcha s'évapora en une fumée blanche dans l'air et elle l'observa monter dans le ciel, tout droit vers la Lune. Frissonnante dans le froid glacial, elle resserra son manteau autour de ses épaules et se demanda si elle supporterait la chaleur du Sud.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime5/1/2015, 23:29

D'autres auraient peut-être été déçus par Niila : son doute récurrent avait de quoi déprimer le plus calme des hommes, tant il était difficile de conserver son sang-froid face à ses sauts d'humeur. Mais Wakumbë était simplement triste pour elle, et savait que la jeune femme ne faisait qu'obéir à un instinct qui la dépassait. C'est pourquoi il mettait tout en œuvre pour lui faire comprendre, doucement mais efficacement, qu'elle n'avait aucune raison de douter de lui. Le Chemenn aurait pu être vexé que Niila mette sans cesse en question son affection. Mais non. Wakumbë se contentait de chercher les mots qui lui parleraient le plus, et lui expliquait. Encore et encore... Ce manège pourrait prendre des jours, des années, cela n'avait aucune importance. Aucune ! Il l'aimait trop pour se laisser décourager aussi facilement. Plus Niila battrait en retraite en rejetant ses sentiments en croyant à un mensonge, plus il se rapprocherait d'elle, l'entourant de toute son affection et de toute sa tendresse. Comme on cajole et rassure un oisillon, terrifié à l'idée de s'envoler du nid pour la première fois.

Manifestement, la métaphore artisanale fonctionnait plutôt bien. Wakumbë vit avec soulagement que la jeune femme se détendait sensiblement, essuyant les marques humides sur ses joues. Afin de lui laisser un minimum d'intimité – lui même n'appréciait pas qu'on le regarde sécher ses larmes – il se plongea dans la contemplation du tapis, lui trouvant subitement un intérêt de première importance. Son visage ne trahissait aucune émotion, car il avait été trop surpris par la situation. Impassible, il pouvait paraître froid ou distant, cependant aucun des faits et gestes de Niila ne lui échappait. Il attendit patiemment que la jeune femme ait retrouvé un calme serein, et leva les yeux vers elle lorsqu'elle l'interpella. Un pâle sourire étira sa bouche purpurine, et elle prononça quelques mots. Aux oreilles du jeune homme, cette déclaration avait presque l'apparence d'une résignation, de sorte qu'il ne sut qu'en penser. Ne lui laissant pas le temps de répondre, Niila attrapa sa cape et sortit hors de la tente. Elle souhaitait certainement se retrouver seule quelques instants, afin de chasser ce moment gênant de son esprit.

Resté seul sous la yourte, Wakumbë soupira et se passa une main devant les yeux avant de river son regard dans les flammes. Une question força le barrage de ses lèvres : « Pourquoi as-tu tellement peur d'être abandonnée ? »  Mais seuls les crépitements du feu lui répondirent. Fixant le brasero sans le voir, le jeune homme sentait les mots de Niila l'envahir, comme une rengaine impossible à repousser. La jeune femme lui avait assuré qu'elle ne pourrait supporter de le contraindre à renoncer à son rêve pour elle. Certes, elle avait enchaîné en soufflant l'idée qu'elle pourrait l'accompagner, mais Wakumbë savait que Niila n'avait pas l'âme d'une aventurière. Il lui avait fallu du temps pour s'acclimater à cette nouvelle vie. Sans le vouloir, le Chemenn revit la fillette terrifiée qu'elle était autrefois, la manière dont elle s'accrochait à Khilmari. Comme si elle avait peur d'être happée par les autres, leur vie, leurs paroles. Était-elle prête à quitter sa vie actuelle pour une autre ? Ce ne serait pas éternel évidemment, mais cela leur prendrait bien une année au moins. D'un côté, Wakumbë n'était pas spécialement dérangé par l'idée de passer tant de temps en compagnie de Niila. C'était même plutôt le contraire. Mais il ne pouvait se résoudre à l'obliger d'abandonner son père aussi longtemps. Niila avait ses habitudes au sein du clan, et elle les aimait. En plus de cela, Wakumbë avait des responsabilités envers les Chilchakis : mais même si celles-ci n'avaient pas existé, il n'était pas certain d'être capable d’arracher Niila à son bonheur uniquement pour satisfaire le sien. La jeune femme feindrait peut-être le bonheur, mais il ne serait certainement pas dupe.

Sortant de sa torpeur, il frissonna et, promenant son regard, avisa le bol que Niila lui avait récemment offert. Ses pensées s'adoucirent, et un sourire attendri lui échappa. Wakumbë songea que rester dans le clan Chilchaki avec elle sera loin d'être désagréable. Il aimerait pouvoir faire quelque-chose pour elle, autant pour la remercier de ce cadeau que pour chasser définitivement le souvenir désagréable de ce malentendu. De loin, ses yeux admirèrent les délicates gravures à même la terre cuite. Il se remémora la vallée enneigée, la rivière, et la vue qui s'étendait du haut de la colline... l'endroit où le clan résidait pour le moment était différent de ce paysage, car les montagnes d'Epieux étaient bien plus hostiles. Mais le regard le plus avisé pouvait l'apprécier à sa juste valeur. Wakumbë restait persuadé qu'il suffisait d'un peu de patience, exactement comme quand il allait près du ruisseau admirer les...
Sortant de sa torpeur, le jeune homme jeta un coup d'oeil à travers l'ouverture ménagée au plafond de la tente pour laisser sortir la fumée. Il ne voyait pas grand chose du ciel. Poussant un juron, il se résigna à espérer qu'il ne soit pas trop tard. Enfilant ses bottes fourrées en sautillant tout en saisissant sa cape, Wakumbë attrapa les gants de Niila au passage et courut vers la sortie. La jeune femme était accroupie et se releva subitement en le voyant sortir aussi précipitamment. Le Chemenn lui tendit ses gants, un sourire énigmatique affiché sur son visage.

« Suis-moi, j'ai une surprise ! » 

Aussitôt il attrapa sa main et se dirigea vers l'Est à grands enjambées. La neige crissait sous leurs pas empressés : Wakumbë leur imposait un rythme de forcené, ils courraient presque, rendant leur progression désagréable car le sol enneigé s'enfonçait profondément sous leurs pas. Mais ce rythme était nécessaire. Ils ne resteraient pas au ruisseau bien longtemps...
Bientôt, le paysage dégagé qui entourait le campement laissa place à une terre bosselée, recouverte de hauts sapins. La lune brillait dans le ciel, et sa lueur claire suffisait à éclairer leur chemin. De toute manière, Wakumbë connaissait le trajet par cœur maintenant. Essoufflée, Niila lui demandait de temps à autres où ils courraient ainsi, mais le jeune homme se contentait de lui répondre : « Tu vas voir ! » 
Gravir la colline ne fut pas facile, mais passer l'amas de rochers qui venait après le fut encore moins. Wakumbë passa le premier puis tendit les mains à la jeune femme, qui parvint à sa hauteur sans trop de peine. Leur agilité naturelle faisait merveille dans ce genre de situation.
Après cela, la route était plus aisée, et ils ne tardèrent pas à arriver à destination. Le sommet de la falaise leur permettait d'avoir une vue dégagée alentours, et à un peu plus d'un kilomètre, ils pouvaient voir les lumières du campement scintiller dans l'obscurité. Wakumbë guida Niila jusqu'à un fourré, où il s'accroupit en lui chuchotant de faire de même. Un vent froid mais tonifiant leur faisait face, réveillant leurs sens malgré la nuit. A leurs pieds, la falaise s'achevait en une pente raide. Ils dominaient d'une dizaine de mètres un ruisseau imposant, dont le flot s'écoulait presque silencieusement. De l'autre côté s'ouvrait l'orée d'un bois, et le jeune homme ne la quittait pas des yeux. Wakumbë ignorait s'ils étaient arrivés trop tôt ou trop tard, mais le jeu en valait la chandelle, aussi décida-t-il d'attendre. Ils patientèrent une dizaine de minutes en silence, car tous deux ne savaient guère quoi dire. Un instant, le Chemenn se dit qu'ils avaient inconsciemment pris l'habitude de se balader dans la nature une fois la nuit tombée, et se demanda si cela serait encore le cas par la suite. Mais cette nuit-là était particulière. Ce silence ne le dérangeait pas, la simple présence de Niila lui faisait plaisir : la jeune femme n'avait pas rechigné à le suivre dans cette séance d'escalade improvisée. Elle ne tarderait pas à voir sa récompense pointer le bout de son nez. Ou de son museau...

« Niila » , chuchota-t-il en la tirant de sa torpeur et en désignant l'orée du bois. « Regarde, ils arrivent ! » 

Tout d'abord, on ne vit rien. Puis une paire d'yeux jaunes apparut à travers les buissons en contrebas, et une patte grise vint se poser avec délicatesse sur la neige. L'animal resta ainsi plusieurs poignées de secondes, hésitant manifestement à franchir cette frontière invisible. Puis le loup fit un pas, et leva sa tête afin de humer l'air. Wakumbë n'était pas inquiet à l'idée que l'animal puisse flairer leur odeur : le vent venait face à eux. Ils ne risquaient rien s'ils ne faisaient aucun geste, aucun bruit, sans compter que la pente était trop raide pour que le loup n'arrive à leur hauteur. Le visage éclairé par un sourire, Wakumbë ressentit la même émotion que les nuits précédentes, un mélange d'admiration et de joie sincère. Il avait toujours aimé les loups, et pas seulement car ceux-ci étaient liés à Eliwha. Ces créatures l'avaient toujours fasciné, depuis qu'il était tout gamin.
Quand d'autres silhouettes apparurent derrière le grand mâle, le jeune homme posa sa main sur le bras de Niila, comme pour s'assurer qu'elle ne raterait rien du spectacle.
Trois autres loups sortirent des fourrés, bientôt rejoints par une louve au pelage clair. Deux louveteaux enthousiastes flanquaient ses côtés, leurs museaux frémissant. Bientôt, les adultes vinrent s'abreuver tandis que le grand mâle restait aux aguets. Les jeunes jouaient à se mordiller les oreilles ou la queue. C'était le même tableau depuis une dizaine de jours, mais Wakumbë ne s'en lassait pas. Chaque nuit, aux alentours de minuit, cette petite meute sortait de la forêt où elle vivait en sécurité, profitant de l'obscurité pour se désaltérer.

Le jeune homme s'apprêtait à chuchoter quelque-chose à Niila, mais en tournant la tête vers elle, il remarqua combien elle fixait la scène avec attention. Attendri, Wakumbë ne put se résoudre à rompre ce moment magique, et préféra garder le silence. Il reporta son regard sur les loups, simplement heureux de pouvoir partager ce trésor solitaire avec quelqu'un qui savait l'apprécier autant que lui. Il n'y avait besoin d'aucun mot pour exprimer ça.


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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime6/1/2015, 11:59

Wakumbë fit irruption dans son dos et elle sursauta presque en se retournant vers lui. Il lui tendit ses gants, qu'elle prit de bon cœur. Ses doigts commençaient à sentir la morsure du froid. Sur le point de le remercier, il lui coupa l'herbe sous le pied en lui demandant de le suivre pour une surprise. Une surprise ? Intriguée, Niila se laissa faire tandis qu'il se saisissait de sa main, l’entraînant à marcher à sa suite.

Mais ils n'étaient pas équipés pour marcher sur la neige, les raquettes étant restées quant à elles bien au chaud. Aussi, la progression s'avéra difficile compte tenu de ces paramètres et leurs pieds s'enfonçaient jusqu'aux genoux dans la poudreuse fine et immaculée.
Simplement éclairés par la Lune, ils avançaient sans répit, sans même se retourner. Le sol enneigé renvoyait ses faisceaux à l'astre de la nuit, illuminant le paysage en se jouant des ombres des rochers ou d'arbres isolés.
Wakumbë forçait l'allure, comme s'il était urgent de parvenir là où il souhaitait emmener Niila, et sans réellement réfléchir, mue par une confiance aveugle, elle le suivait.
Le visage griffé par le froid de la jeune femme, ne quittait pas des yeux la silhouette aux cheveux d'argent qui marchait devant elle, quand bien même elle faillit trébucher plusieurs fois.

De temps en temps, entre deux souffles, elle lui posait des questions, mais il lui sembla que le chemenn prenait plaisir à ne rien lui mentionner. Aussi, après un certain temps, elle finit par se taire. Mais grisée par le froid de la nuit autant que par leur course, un sourire apparut sur ses lèvres.
Niila avait la sensation de partir à l'aventure, pour un endroit inconnu, et cette situation l'excitait autant qu'elle l'effrayait.
Ils courraient presque dans la nuit, sans arme, avec pour seul défense leur amour fraîchement éclos.
Pourtant, sans s'arrêter une seule fois, il franchirent la colline, puis un amoncellement de rochers.
Wakumbë passa le premier puis aida la jeune femme à la rejoindre, ce qu'elle fit à sa grand surprise sans mal. Portée par de nouvelles ailes, elle se sentait le pied aussi léger qu'une plume.
Ils arrivèrent alors au sommet d'une falaise, et par réflexe, Niila se retourna pour voir le chemin parcourut. Au loin, elle aperçut les dernières lumières scintillantes du campement. Ils étaient seuls et loin désormais.
La coupant de ses réflexions le chemenn la guida jusqu’aux fourrés où il se glissa sans mal, en s'accroupissant.
Elle en fit de même, se demandant ce qu'ils faisaient tous les deux là. Comme il ne disait rien, Niila se taisait également, se persuadant qu'il ne l'avait pas amené ici par hasard. Alors elle attendit patiemment, observant le décor nocturne autour d'elle. En contrebas, une large rivière étendait son lit paisible juste devant l'orée des bois.
L'eau reflétait les rayons blafard de la Lune et donnait à l'endroit une aura mystique. Est-ce cela qu'il voulait lui montrer ?

Soudain, Wakumbë murmura son nom et elle tourna son visage dans sa direction, avant de se rendre compte que lui même ne la regardait pas. Son regard était fixé sur un autre point, près de la rivière. Elle le suivit alors qu'il lui soufflait doucement que le spectacle allait commencer.
Dans un tel suspens, Niila s’exécuta sans attendre et enfin ils apparurent.

Des yeux jaunes, reflétant la lumière de la nuit et puis, une patte grise portée sur la neige diaphane. Des loups. Au fur et à mesure qu'ils s'avançaient, les yeux et la bouche de Niila s'ouvraient, subjugués par la beauté de la scène.
Elle tremblait, mais pas de froid, simplement touchée en plein cœur par ce cadeau offert par la nature, où par les Dieux, elle n'aurait su le dire.
Lorsque les louveteaux firent leur entrée, la jeune femme porta une main à sa bouche, pour réprimer un murmure de ravissement.
Il existait une multitudes de contes pour enfants chez les Chilchaki, mais Niila ne les avaient que rarement entendu. A vrai dire, Khilmari n'avait pas son pareil pour lui raconter des histoires, mais au lieu de se baser sur les légendes traditionnelles, son père lui racontait ses aventures de chasse qui avaient échoué.
Le genre d'histoire, qui laissait l'animal libre et en vie à la fin. Khilmari n'avait aucune honte à raconter ses échecs à la petite fille, car à ses yeux, cela faisait aussi parti de la vie.  Parmi tous ses récits, Niila avait ses préférés et parmi ceux-ci, toutes les histoires de Loups croisés durant ses expéditions que le chasseur lui rapportait.
Il ne les chassait pas, Eliwha les en préserve, mais les cottoyait souvent sur les plaines glacées, et par respect pour cet animal, il décrivait toujours ces rencontres avec respect et fascination.
Niila avait grandit avec cette déférence et c'était la première fois qu'elle voyait l'animal de si près.

Elle ne bougeait plus depuis un moment, concentrée sur la scène de la vie qui se déroulait sous ses yeux. Sa respiration était calme, très calme, de sorte que de minuscules volutes s'échappaient de sa bouche entrouverte. Son regard était figé loin, comme dans le vide, et toute personne qui ne la connaissait pas aurait pu se demander si elle n'avait pas un problème mental. Mais non, Niila allait très bien, elle ne faisait qu'enregistrer chaque détail de l'image, la forme exacte de leurs yeux et de leurs oreilles, l'épaisseur de leur pelage, la longueur de leurs queues et de leurs pattes, chaque centimètre de leur anatomie serait emmagasiné et enregistré par l'esprit de la jeune femme.

Elle s'attarda ensuite sur le décor, relevant la courbe de la rivière à tel endroit, ou encore le rocher qui en dépassait à tel autre. Les sapins, les branchages, tout.
Lorsqu'elle eut achevé son processus, elle ferma les yeux et souffla lentement. Un tremblement la secoua lui signalant qu'il fallait bouger, combien de temps était-elle restée ainsi ? Le froid avait saisit ses bras et son visage.
Instinctivement, elle posa sa main sur l'avant bras de Wakumbë à côté d'elle, et tourna son visage vers lui. Le sourire qu'elle affichait était serein, paisible, et dans ses yeux, il pouvait lire toute la reconnaissance de lui avoir montré un tel tableau. Un tableau qui trouverait très certainement sa place dans ses créations les jours qui suivraient.

Sans réfléchir plus, elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur ses lèvres. La tiédeur de sa bouche lui fit du bien alors qu'elle sentait que son nez était glacé lorsqu'il toucha la joue du jeune homme.

Elle se redressa légèrement et pointa sa propre bouche du bout du doigt pour l'inciter à la regarder sans un bruit. Quand Wakumbë fixa son regard dessus, ses lèvres formèrent en silence les syllabes d'un «  je t'aime » aussi discret que sincère avant de reporter son attention sur les loups.
Elle n'osait pas parler de peur de briser l'atmosphère magique dans laquelle ils baignaient, mais déjà, les créatures de la nuit repartaient et Niila les observa jusqu'à ce qu'elles disparaissent entièrement de sa vue.
Elle resta encore un moment sans bouger, puis se motiva à s'extirper du fourré. De leur côté, eux aussi allaient devoir reprendre le chemin du retour, mais sûrement, sans se presser cette fois-ci.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime6/1/2015, 22:54

Wakumbë était heureux de voir que son idée plaisait à la jeune femme. Instinctivement, il avait compris que Niila aimait les choses simples mais sincères et vraies, celles qui réchauffent le cœur et font pétiller les yeux. Immobiles et silencieux, tous deux observaient le tableau rare et touchant qui s'offrait à eux. De temps à autres, le Chemenn jetait un regard en coin à Niila, et souriait en la voyant si passionnée, si attentive. Son souffle se muait en vapeur, et il lui arrivait de frissonner sans s'en apercevoir. Le froid marquait ses joues et le bout de son nez, lui donnant un air mutin tout simplement adorable. Wakumbë avait l'impression que plus il la regardait, plus il l'aimait avec intensité. Il se demandait parfois si cela finirait par s'atténuer, à ce stabiliser. Pouvait-on aimer jusqu'à l'infini ?

Tout était paisible, alentour. Si certains doutaient encore de l'existence de la perfection, il leur aurait suffi de contempler ce décor pour en être immédiatement convaincu. Wakumbë n'aurait su dire si la présence de Niila y était pour quelque-chose, mais cette nuit était plus prenante que toutes les précédentes. La lune éclairait la rivière, et le plafond étoilé se reflétait sur l'eau limpide. Il en ressortait une impression d'immensité stupéfiante, comme si terre et ciel ne faisaient plus qu'un. Tout était plus brillant, plus frais, plus pur ce soir-là. Touché, le jeune homme se contentait d'admirer l'ensemble de la scène, ignorant le froid qui traversait peu à peu les épaisseurs de ses vêtements. Mais ce ne semblait pas être le cas de Niila, qui frissonna avant de poser une main sur son bras. Tiré de sa torpeur, le jeune homme tourna le visage dans sa direction, et tomba face aux étoiles qui luisaient dans les yeux de la jeune femme. Celle-ci lui souriait, cependant Wakumbë eut à peine le temps de le remarquer, car elle s'avança et l'embrassa. Surpris, le jeune homme lui rendit son baiser. Leur étreinte était tendre, et non pas passionnée comme les précédentes, et il comprit qu'il s'agissait d'une manière de le remercier. A moins que Niila ait tout simplement été submergée par la magie de l'instant, et ressenti le besoin urgent de l'exprimer à sa manière. Cela n'avait aucune importance.

Le Chemenn ignorait ce que comptait faire la jeune femme lorsqu'elle lui désigna sa bouche à l'aide de son index. Intrigué, Wakumbë sentit ses joues commencer à rougir lorsqu'il se fit la réflexion qu'elle lui demandait peut-être de l'embrasser à son tour, mais fut rapidement détrompé lorsqu'elle formula quelques mots. Aucun son ne passa ses lèvres, pourtant le jeune homme put clairement y lire trois petits mots bien distincts. Aussitôt, le temps parut s'arrêter. Niila lui sourit avec douceur, avant de reporter son attention sur la meute en contrebas. La gorge nouée, Wakumbë ne put que la regarder sans savoir quoi dire. Mais la magie de l'instant était trop belle pour être brisée, de sorte qu'il renonça bien vite à prononcer quoi que ce soit. Détournant le regard, le jeune homme se perdit dans l'immensité qui le surplombait. Fermant les yeux, il inspira lentement, savourant le sens des mots de Niila. Comme il était bon d'aimer, et d'être aimé en retour...
Il ignorait si la jeune femme avait préféré faire cette déclaration sans bruit pour ne pas alerter les loups, rompre cet instant si spécial, ou tout simplement pour que cela reste intime. Wakumbë avait le sentiment que Niila lui avait offert un second cadeau, plus doux encore que le premier. Les mots non prononcés restaient entre eux seuls... eux et la lune qui semblait veiller sur leur union.

Ému, Wakumbë se contenta de se lever à son tour lorsque la jeune femme s'éloigna en frissonnant. Il constata que les loups avaient regagné l'orée de la forêt sans qu'il s'en aperçoive. Niila se frictionna les bras afin de se réchauffer, et le jeune homme comprit qu'il valait mieux regagner la chaleur du campement sans tarder. La moitié inférieure de son pantalon était trempée à force de côtoyer la neige, et il découvrit avec étonnement qu'il tremblait de tout son corps. Il n'avait pas ressenti le froid jusqu'à présent. Glissant sa main dans la paume de la jeune femme, le Chemenn emprunta le chemin du retour, à une allure moins soutenue qu'à l'aller toutefois. Ne sachant pas quoi dire, Wakumbë se satisfaisait de ce simple contact. Celui-ci devenait de plus en plus familier à chaque fois qu'ils entrelaçaient leurs doigts, et cela lui plaisant. Il n'aurait pas cru Niila capable d'exposer ses sentiments aussi vite, de sorte qu'il se doutait bien que cette nuit magique n'y était pas pour rien. Étrangement, il en était rassuré : cela prouvait qu'elle avait entendu sa propre déclaration avant de quitter la tente un peu plus tôt dans la soirée, mais n'en avait pas été gênée. A moins qu'elle lui explique à sa manière qu'il s'y était pris comme un manche, et que sa méthode à elle était bien meilleure ? Plus romantique ? Wakumbë chassa vite cette idée de son esprit. Il doutait fortement que Niila soit du genre à lui reprocher ce genre de chose : elle-même n'était pas à proprement parler une spécialiste des déclarations d'amour. Ce fait le percuta soudainement de plein fouet : de l'amour. C'était de cela qu'il s'agissait. Si le jeune homme savait qu'il aimait cette femme, et qu'elle l'aimait elle aussi, l'idée que tous deux étaient liés par ce sentiment si particulier le laissait tout étourdi. Il l'aimait, ça oui. A en perdre la tête. Subitement, Wakumbë souhaita la serrer dans ses bras, tant son amour pour elle était grand. Il aurait voulu passer la main dans ses cheveux d'ébène, enlacer sa taille et ses hanches en une étreinte passionnée, avant de l'embrasser avec fougue. Mais au lieu de cela, il se contenta de l'observer tout en marchant. Il aimait la manière dont elle avançait avec précaution dans la neige, ainsi que l'élégance maladroite de ses mouvements. Probablement ne se rendait-elle pas compte que c'étaient ses défauts et ce qui l'agaçait le plus chez elle qui l'attendrissaient, lui. Apercevant l'intensité avec laquelle il l'observait, Niila l'interpella d'un coup d’œil, mais Wakumbë lui répondit par un sourire :

« Rien. » 

Il hésita à ajouter quelque-chose, mais y renonça. Que dire d'autre ? Ils avaient déjà tout dit, ce soir.
Retourner au camp leur prit un peu plus de temps, mais ils parvinrent devant sa tente sans encombre. Trempé, Wakumbë poussa la toile afin de laisser Niila entrer. Il s'approcha aussitôt du brasero après avoir jeté sa cape dans un coin, et frotta ses doigts endoloris en frissonnant. Le sang recommença finalement à circuler dans ses mains, et le jeune homme s'autorisa un soupir de délivrance.
Toutefois, il était étonné de constater que Niila ne l'imitait pas, et restait immobile sur le pas de la tente, le regardant faire avec amusement.

« Tu vas attraper la crève, Niila ! »  lui lança-t-il avec un demi-sourire. « Arrête de faire la fière et viens te réchauffer ! » 
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime6/1/2015, 23:57

Lorsque Niila se redressa, elle se rendit compte que son pantalon commençait à être trempé. L'épais manteau de peau n'avait pas suffit à la protéger de l'humidité du sol et à présent, elle en ressentait les conséquences. Des frissons la parcouraient de la tête aux pieds et elle fut soulagée lorsqu'ils reprirent la route. Se frottant les bras pour tenter de les réchauffer, elle ne refusa pas la main du Chemenn lorsqu'il la glissa contre sa paume. A travers la peau épaisse de ses moufles, elle pouvait sentir sa chaleur et cela la revigora quelques minutes.

La lune éclairait toujours leurs cheminement, inondant la plaine glacée de sa lueur blafarde, et les deux jeunes gens marchaient d'un rythme moins soutenu qu'à l'aller. Si l'urgence avait disparu, le besoin de rentrer se mettre au chaud avait pris le relais et ils ne traînèrent pas pour autant.
Niila posait ses pieds avec précaution, s'enfonçant à chaque fois jusqu'aux genoux, pestant intérieurement du froid qui gagnait quelques centimètres supplémentaires sur sa peau.
Pourtant, elle prenait soin de ne pas tomber, glisser ou effectuer toutes autres maladresses auxquelles elle avait habitué Wakumbë.
De temps à autre, elle jetais des coups d'oeil au jeune homme, et si à l'aller il la traînait presque, le retour le faisait marcher à son rythme.

Lorsqu'elle se retourna une dernière fois vers lui, elle remarqua que lui aussi la regardait avec autant d'intensité que de tendresse. Il avait un don pour lui faire monter le rouge aux joues et elle se demanda à quoi il pouvait bien penser à ce moment précis.
Elle l'interrogea un sourcil levé et comprenant la question il lui murmura simplement un « rien » ému.
Elle ne chercha pas à en savoir plus. S'il voulait lui parler, il le ferait elle n'en doutait pas une seule seconde.
Ils marchèrent encore et Niila réfléchissait aux raisons de ce mutisme. Il n'avait rien dit ni après le baiser, ni après qu'elle lui ait avoué l'aimer. Pourtant, plus le temps passait en sa compagnie et moins elle doutait de ses sentiments. Elle n'avait véritablement aucune raison de s'inquiéter. Il l'aimait, ils s'aimaient et elle souhaitait que les choses restent aussi simples et belles.

Plus de quiproquo, plus d'incompréhension, oui, c'est la prière qu'elle adressa à l'astre lunaire cette nuit là. Qu'elle continue à veiller sur eux sans encombre.
Elle jeta un dernier regard à la mère de la nuit, alors qu'ils entraient dans le campement Okanaki. Le silence était de mise, étant donné l'heure avancée de la nuit. Seules quelques tentes scintillaient encore, et ils se dirigèrent rapidement vers la tente de Wakumbë.

Niila avait froid et rêvait de se dévêtir pour regagner des atour bien plus chauds et surtout plus secs.
Elle pensait qu'ils se sépareraient sur le seuil de la tente mais Wakumbë entra, la laissant seule devant chez lui. Elle l'observa tandis qu'il jetait sa cape dans un coin et se précipitait auprès du brasero, un sourire flottant sur les lèvres.
Pourtant, lorsqu'il se tourna vers elle, il lui demanda avec humour de venir se réchauffer. Elle rit devant l'expression du Chemenn mais ne bougea pas.
Comme elle aurait voulu pourtant venir se chauffer les mains et les jambes à ses côtés, mais il était déjà bien tard, et Khilmari allait s'inquiéter.
Elle soupira, songeant à cette soirée de rêve sur le point de s'achever d'autant plus qu'elle n'avait nulle envie de quitter Wakumbë.

Hésitante autant que grelottante, elle n'entendit pas la première interpellation de Wakumbë et c'est seulement lorsqu'il apparut devant elle qu'elle réalisa qu'il s'adressait à elle en lui demandant pourquoi elle restait plantée là.
Tristement, elle leva son regard vers lui et d'une voix grelottante lui lança ;

- Et bien...il est tard, Khilmari va s'inquiéter alors je ferais peut-être mieux.....

Un frisson lui arracha la fin de sa phrase :

- De rentrer...

Elle n'en avait pas la moindre envie, mais plus le temps passait et plus le froid la saisissait. Wakumbë avait raison, si elle restait avec ses vêtements mouillés dans le froid, elle allait tomber malade.

- Je n'en ai pas envie, tu le sais, ajouta-t-elle d'une voix douce comme pour se justifier.

Toutes les bonnes choses avaient une fin, et elle soupira à cette idée. Niila se remémora la soirée passée en la compagnie du Chemenn et même si elle ne doutait pas d'en vivre d'autres dans un futur proche, elle regrettait tout de même que celle-ci s'achève. Après la magie du décor, les émotions partagées, les attentions et les murmures, la nuit emporterait ses souvenirs jusqu'au lendemain matin. Déçue autant que triste, elle s'avança vers le jeune homme et voulu se blottir dans ses bras. Mais elle se souvint que son manteau était trempé et que lui n'en portait plus.
Suspendant son geste en l'air, elle resta le bras légèrement tendu vers lui avant de le laisser retomber mollement le long de son corps tremblant.
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime7/1/2015, 19:49

La jeune femme restait immobile sur le pas de la tente. Le pan de toile ne s’était pas convenablement rabattu, de sorte que l’air froid de la nuit rentrait sous la yourte. Niila ne semblait pas y prêter attention, riant à sa plaisanterie bon enfant. Mais elle ne l’écouta pas, et ne vint pas se réchauffer près du feu. Intrigué, Wakumbë lui lança un coup d’oeil incompréhensif. Déjà, la jeune femme se perdait dans ses pensées, et c’est son air triste qui l’interpella plus que le reste : Niila avait le regard fragile de ceux qui sont contraints de faire quelque-chose contre leur gré.

« Niila ? Quelque-chose ne va pas ? »

Comme la jeune femme ne répondait pas, Wakumbë répéta sa question, oscillant entre la curiosité et l’inquiétude. Le Chemenn se redressa légèrement tandis qu’elle lui offrait une explication. Toutefois, celle-ci ne le soulagea d”aucun poids, au contraire. Son dos se raidit lorsque Niila lui annonça qu’il lui fallait partir. Logiquement, la jeune femme invoqua Khilmari : son père s’inquiéterait de ne pas la voir rentrer. Elle paraissait sincèrement triste à l’idée de partir, pourtant Wakumbë ne put s’empêcher de se demander si elle invoquait cette excuse pour prendre la fuite. Avait-il fait quelque-chose de travers ? Il ne lui semblait pas, mais il était si peu renseigné sur ces choses là qu’un détail avait pu lui échapper. Niila frissonna, et s’il était protégé de la tourmente du dehors, le jeune homme sentit pourtant le glacier étreindre sa poitrine.

C’était peut-être égoïste, mais il avait envie d’avoir Niila rien que pour lui, ne serait-ce que pour quelques heures de plus. Après tout, n’était-ce pas une envie juste et légitime ? Khilmari avait la chance de la côtoyer tous les jours. Était si peu altruiste d’inciter la jeune femme à rester un peu plus longtemps en sa compagnie, et par conséquent l’empêcher de rejoindre son père cette nuit ? Inconsciemment, le jeune homme s’était redressé, comme pour mieux entendre ses explications.

« Oh. Je vois. » se contenta-t-il de lâcher, incapable de masquer sa déception. Cette soirée en sa compagnie lui avait parue bien trop courte.

Réalisant qu’il était debout et la fixait avec insistance, presque avec reproches, Wakumbë se sentit mal à l’aise : Niila n’y était pour rien après tout. Peut-être s’étaient-ils mal compris lorsqu’il lui avait proposé de passer la soirée chez lui.

« Je croyais que... enfin je pensais... » bafouilla-t-il maladroitement. « Je pensais que tu pourrais passer la nuit ici. »

Il laissa passer quelques secondes, attendant une réaction de Niila. Mais elle affichait seulement de la surprise et ne le quittait pas des yeux. Un « T’es sérieux ? » lui échappa avant qu’elle ne rougisse furieusement. La situation commençait à devenir extrêmement gênante, obligeant le Chemenn à articuler quelque-chose en accompagnant cette déclaration d’un geste de la main :

« J’avais préparé une couchette supplémentaire. Et comme tu es trempée, je peux te prêter des vêtements, ça n’est pas un problème... »

Sans trop savoir pourquoi, Wakumbë se sentit gêné par cette affirmation. Ils n’avaient encore jamais passé la nuit dans la même pièce et, étrangement, cette idée avait un côté intime très nouveau et rougissant, presque autant que le «complexe du baiser», comme il avait décidé de l’appeler. C’est pourquoi il se racla la gorge, essayant de masquer son trouble. Puis il fit quelques pas, afin de se poster face à elle. Actuellement, Wakumbë était bien peu préoccupé par l’inquiétude de Khilmari. Il comprendrait, n’est-ce pas ? Niila était adulte maintenant. Elle avait bien le droit de vivre un peu sa vie. Non ?
Pourtant, il suffirait qu’elle lui demande d’aller prévenir son père pour qu’il courre jusqu’à la tente de celui-ci pour lui porter un message. Ainsi, plus de problème ni d’inquiétude. Au lieu de proposer cela à Niila, Wakumbë rapprocha son visage du sien. C’était idiot, mais il avait un peu peur que tout ce qui les liait désormais disparaisse au lever du jour, pour une raison ou une autre. Et c’était Niila qui était censée être soumise au doute... honteux, le jeune homme ne parvenait à s’ôter cette idée de la tête. Et puis, en plus de ça, il ressentait le désir de la serrer dans ses bras, de poser sa tête sur sa poitrine, et d’entendre son cœur battre au creux de son oreille. La présence de Niila avait le don de l’apaiser, pour une raison qui lui échappait constamment.

« Reste... » , lui souffla-t-il en repoussant une mèche d’ébène derrière son oreille. « Ne m’oblige pas à le demander dans les formes. »

Alors, il s’approcha davantage. Leurs visages n’étaient plus séparés que par une poignée de centimètres. Wakumbë réduisit cette distance à néant en fermant les yeux et posant avec douceur ses lèvres sur celles de la jeune femme.
Il ne l’avait encore jamais embrassée de lui-même. Niila avait toujours pris les devants, repoussant les barrières qui les séparaient l’un de l’autre. Le Chemenn découvrit avec une agréable stupeur qu’embrasser et être embrassé était totalement différent. Instinctivement, il avait glissé une main dans le dos de la jeune femme, comme pour la protéger du froid. Mais c'était plutôt à lui de s'en inquiéter : frissonnant au contact du vent glacé et des vêtements trempés de Niila, il ignora pourtant ce désagrément. Après tout, il était occupé à autre chose. Et c’était bien plus intéressant que rabattre un pan de toile.

Wakumbë n’avait pas vraiment réfléchi avant de se lancer ainsi : il en avait simplement eu envie. D’autre part, il espérait que ce baiser convaincrait suffisamment Niila pour qu’elle ne s’en aille pas. Lorsque leurs visages se séparèrent, le jeune homme approcha sa bouche de son oreille et souffla :

« Reste. S’il-te-plaît. »
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MessageSujet: Re: En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650]   En plein coeur....de l'automne?[Wakumbë - milieu d'automne an 1650] Icon_minitime7/1/2015, 21:56

Niila lut la déception dans la voix autant que dans le regard de Wakumbë. Elle n'avait nulle envie de partir mais...ses vêtements trempés mettaient fin bien malgré elle à leur soirée. Elle ne pouvait rester ainsi et malgré la magie qu'ils avaient partagés, le froid finirait par avoir raison de leur volonté.


Au delà de cela, la jeune femme avait l'impression qu'une nouvelle barrière s'était dressée entre eux, Wakumbë s'était avancé mais sa réponse fut bien triste et la façon dont il fixait Niila lui donnait l'impression d'avoir commis une terrible erreur. Souhaitant se rattraper, elle voulu lui répéter qu'elle ne rentrait pas chez elle de bon cœur, mais il lui coupa l'herbe sous le pied en lui bredouillant qu'il avait pensé à ce qu'elle passe la nuit ici. Chez lui. Avec lui. Tous les deux.
L'idée fit son chemin dans l'esprit de Niila et elle ne pouvait le quitter de ses yeux ronds face à un tel aveu. Elle murmura un «  t'es sérieux ? » surpris avant de s'empourprer jusqu'aux oreilles.

Passer la nuit avec lui serait synonyme de partager leur intimité dans le noir. Sur le point de paniquer, elle songea à leur soirée dans la source et se rendit compte avec force que ça ne serait pas si différent. Nul besoin de se faire un sang d'encre, n'était-il pas normal pour eux de passer plus de temps ensemble ? De se découvrir un peu plus chaque jour ?
Elle ignorait si cela se faisait, mais était bien consciente d'en avoir furieusement envie.
Il la rassura encore, en lui parlant de cette deuxième couchette qu'il avait préparé pour elle et des vêtements de rechange qu'il pouvait lui prêter.
Réfléchissant un bref instant, elle baissa les yeux vers ses propres vêtements et frissonna.

Comme il s'avançait, elle releva les yeux vers lui et plongea dans son azur sans aucune retenue.
Il lui demanda de rester dans un souffle avant de repousser une mèche de ses cheveux sombres. Niila tressaillit sous la douceur de sa voix autant que de son geste. Son cœur battait la chamade et lorsqu'il l'embrassa, elle crut qu'il allait jaillir de sa poitrine ou s'arrêter pour de bon.
C'était la première fois qu'il l'embrassait et la sensation n'était pas seulement agréable, mais véritablement addictive. La main dans son dos incitait la jeune femme à se pendre à son cou et à se plaquer contre lui, mais elle n'en fit rien cherchant au contraire à conserver son calme quand son corps tout entier lui criait de l'enlacer et de se blottir contre lui.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux vacillante, son regard était flou comme si Wakumbë la tirait d'une rêverie. Il eut cependant un sursaut lié au frisson et Niila se souvint qu'il n'était pas chaudement vêtu. Alors, lorsqu'il lui demanda une dernière fois de rester pour la nuit, sa volonté vola en éclat.

- D'accord, souffla-t-elle les joues roses avant de croiser son regard à nouveau.

Elle le soutint un moment, avant de poser ses deux mains à plat sur le torse de Chemenn et de le pousser plus à l'intérieur de la tente. Elle se tourna ensuite pour refermer l'entrée et les protéger ainsi du froid.

Niila retira son lourd manteau et le suspendit de façon à ce qu'il puisse sécher durant la nuit. Elle retira ensuite ses bottes pour ne pas mouiller d'avantage le sol de la pièce. Tandis qu'elle agissait, ses pensées s'étaient tournées vers Khilmari. Lui en voudrait-il de ne pas rentrer ? Non, il comprendrait...n'est-ce pas ? Peut-être devait-elle aller le prévenir ? Non...il devait sûrement déjà dormir...Et plus elle se questionnait, plus ses réponses lui semblaient logiques. Elle n'était plus la petite fille qu'il avait recueillie, elle était désormais une femme qui partageait l'amour d'un homme. Khilmari se réjouirait pour cela, elle en était persuadée.

Toujours frissonnante, elle s'avança vers le brasero et le couvrit un instant afin d'étouffer les hautes flammes. Ne resta que les braises aux lueurs rouges et dorés, et la luminosité de la pièce décrut de façon significative.
Mais si elle devait continuer à retirer ses vêtements, elle ne pouvait le faire en pleine lumière.
Par chance, la tunique qu'elle portait sous son gilet était sèche et lui arrivait à mi-cuisses.
Elle retira donc ses bas, ses deux épaisseurs de pantalon et lorsqu'elle se redressa enfin, elle regroupa ses longs cheveux qu'elle plaça ensemble du même coté.

Alors, elle reporta son regard sur Wakumbë à travers la faible lueur qui semblait veiller sur eux. Ses mains continuaient à entortiller ses longues mèches entre ses doigts, comme si elle cherchait à gagner suffisamment de confiance en elle pour bouger à nouveau.
Enfin, à travers la faible luminosité, elle s'avança vers le Chemenn. Ses jambes nues passèrent à côté du brasero, happant sa chaleur plus que sa lumière avant de s'arrêter à quelques centimètres du jeune homme.
Elle ne pouvait le quitter des yeux et posa à nouveau ses mains sur son torse.

- Ton pull est humide, murmura-t-elle doucement avant de se hisser sur la pointe des pieds et d'approcher son visage de son cou.

Elle huma son odeur, frôla sa peau de ses lèvres et finit par faire glisser ses mains le long de ses cotes jusqu'à sa taille. Ses doigts agrippèrent la laine épaisse avant de se déplacer sous la matière, au contact de sa tunique, dernier rempart au toucher de sa peau.
Niila oublia que son père l'attendrait, elle oublia pour un bref instant son ignorance et sa timidité. Seul comptait désormais le goût de sa peau que sa bouche embrassait avec retenue, et ce moment qu'ils partageaient pour la première fois en toute intimité.

Elle retint son souffle, oublia aussi, les battements de son coeur désordonnés et en reprenant son équilibre sur ses talons, ses mains incitèrent Wakumbë à retirer le vêtement humide qui les dérangeait.
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Manifestement, embrasser Niila avait été une plutôt bonne idée. La jeune femme répondit à son baiser, puis appuya son front contre le sien. L'unique mot qu'elle avait prononcé était suffisant pour tous les deux. D'accord. Elle resterait. Un frisson le secoua, et il du probablement lui rappeler à quel point il était peu vêtu, car elle le poussa doucement à l'intérieur de la tente. Ses mains étaient froides sur son torse, mais la sensation n'était pas désagréable pour autant. Puis Niila referma l'entrée avec précaution. La tempête se fit moins bruyante, et ce fut comme si le monde entier s'était tu. La yourte qui les protégeait des intempéries formait comme un cocon autour d'eux. Tout leur parvenait désormais de manière étouffée et lointaine : le hurlement du vent sur la toile, les rares lueurs qui éclairaient encore le campement. Le monde entier était mis entre parenthèses. Ne subsistait plus qu'eux.

Sans un mot, Niila s'éloigna et atténua la force du brasero. La luminosité décrut rapidement, plongeant la tente dans la pénombre. Les crépitements atténués des braises projetaient des reflets rougeoyants sur la toile, contribuant également à étirer les ombres. Celle de Niila était gigantesque, et Wakumbë en fut presque intimidé. Subitement, il comprenait que son « amie » – il peinait encore à trouver un mot plus adéquat – se conduisait véritablement en femme. Le Chemenn l'observa ôter son manteau, mais il se détourna avec sa pudeur habituelle quand elle entreprit de se défaire de ses pantalons. Pourtant, sa curiosité prit le dessus, et il osa la contempler du coin de l'oeil tandis qu'elle passait ses doigts dans ses longs cheveux. Uniquement vêtue de sa longue tunique, elle le fixait d'un air pensif. Presque sans le faire exprès, Wakumbë laissa ses yeux épouser les courbes de son corps, frôlant la rondeur délicieuse de son épaule, les formes délicates de sa poitrine ; esquissant ses hanches d'un regard, celui-ci s'égarait maintenant sur le galbe de ses cuisses, le contour de ses mollets. La silhouette de Niila lui rappelait les dunes des glaciers, les collines voluptueuses d'Îleglace. La tunique de la jeune femme était suffisamment ample pour ne rien dévoiler, mais cela était encore pire. Wakumbë en était réduit à imaginer malgré lui, et n'avait-il pas dit un peu plus tôt que son imagination était excellente ? Frissonnant pour une raison qui n'était aucunement due au froid, le jeune homme observa son invitée s'avancer vers lui d'une démarche presque lascive. L'embrasser de son plein gré avait presque été plus facile que de la voir s'approcher vêtue de la sorte.

Le grain de sa peau lui-même semblait être sublimé dans la pénombre, gagnant en velours et douceur. La pâleur de Niila était d'autant plus visible qu'il faisait sombre. Dans un état second, le jeune homme lâcha sans réfléchir :

« Il ne fait pas assez chaud pour se balader comme ça, tu devrais mettre quelque-chose sur ton dos... »

Mais Niila l'interrompit, posant une nouvelle fois ses mains sur son torse. En touchant la laine trempée, elle lui souffla quelque-chose qu'il ne comprit qu'à moitié. Elle approcha son visage de son cou, et le souffle de la jeune femme sur sa peau lui arracha un frisson de réflexe. La jeune femme y déposa un baiser tandis que ses mains se coulaient jusqu'à la taille du Chemenn avant de se glisser sous son pull. Au contact de ces mains agréablement chaudes sur la tunique qui les séparaient de sa peau, Wakumbë sentit nettement son cœur manquer un battement.

« En fait non, ça va, il fait bon. »

Il était soulagé de constater qu'il était encore en état de parler. Wakumbë obéit docilement à la jeune femme, passant les bras au-dessus de sa tête pour ôter le pull en laine de lampaga, « malheureusement » gorgé d'eau. Quelle malchance...
Le Chemenn envoya le vêtement importun valdinguer dans un coin de la tente, probablement aux côtés de sa cape, qui n'avait pas bénéficié d'un meilleur traitement. Restés face à face, les deux Chilchakis s'observèrent une seconde, avant que Wakumbë n'ose s'approcher à son tour pour déposer lui aussi un baiser au creux de son cou. Le parfum naturel de Niila l’enivra, envoûtant mélange de miel, de terre et d'épices sauvages. Une mèche de la jeune femme lui chatouillait l'oreille, il la dégagea en grommelant et se recula suffisamment pour jouer un court instant avec. Ses cheveux épais et raides étaient doux entre ses doigts, mer sombre sur sa peau laiteuse. Au bout de quelques secondes, Wakumbë s'éloigna pour leur resservir à boire. Malgré le froid, leur course dans la neige avait asséché sa gorge, et il se doutait en toute logique que Niila devait ressentir la même soif.
Plus le temps passait, plus Wakumbë souhaitait passer la nuit à ses côtés, ne serait-ce que pour vraiment la sentir là, tout près de lui. Il ne demandait pas grand chose, simplement une présence. Tout en versant le jus de baies dans leurs gobelets, le jeune homme brisa le silence :

« Enfin, il fait « bon »... ça reste discutable. J'ai toujours pensé que dans ces cas-là, la chaleur corporelle valait toutes les couvertures du monde. » Il fit un effort pour afficher un air sérieux et inquiet : « Je ne voudrais surtout pas que tu prennes froid par ma faute, tu vois. »

Il se redressa et apporta sa boisson à la jeune femme, qui épiait le moindre de ses mouvements avec un étrange sourire.

« Du coup je me disais qu'on pourrait dormir sur la même couchette, par mesure de... sécurité. »

Le visage de Wakumbë prit une expression dépitée lorsqu'il ajouta aussitôt, d'un ton bien moins assuré, et presque réprobateur : « Par Eliwha ? J'ai vraiment dit ça ? » Le Chemenn se passa une main sur le visage en inspirant afin de chasser cette sensation désagréable. Lorsqu'il osa à nouveau croiser le regard de Niila, celle-ci le fixait avec une expression indéchiffrable, ce qui ne fit qu’accroître son malaise.

« Désolé. Ça manquait un peu de finesse. »
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Niila fit abstraction de sa remarque sur la température ambiante. Elle sentait d'ores et déjà que son corps se réchauffait de lui-même, profitant du brasero, depuis qu'elle avait retiré ses vêtements souillés par l'humidité de la neige fondue.

Elle fut rassurée de voir que Wakumbë consentait à retirer son pull trempé, au moins n'attraperait-il pas froid. La jeune femme l'aida à faire passer la maille au dessus de sa tête et le regarda l'envoyer au loin où le vêtement retomba sur le sol dans un bruit mat.
Ils se regardèrent un moment tous les deux, face à face dans la pénombre, avant qu'il ne s'approche à nouveau d'elle. Comme si cela était devenu une habitude, les mains de la jeune femme retrouvèrent leur place sur la taille du Chemenn, tandis que lui se penchait pour embrasser son cou. Elle l'accueillit avec plaisir et le souffle du jeune homme fit frémir sa peau lorsqu'il s'y échoua.

Il grommela en jouant avec une mèche sombre de la jeune femme et celle-ci sourit avec amusement. Elle fut touchée de voir que malgré son agacement quant à ses cheveux longs et épais, il semblait les apprécier. Elle sentait par moment le bout des doigts de Wakumbë, frôlant sa peau alors qu'il ne cherchait qu'à capturer le rideau sombre fondant telle une cascade sur ses épaules.
Malheureusement, le Chemenn finit par s'éloigner et Niila le regarda déambuler chez lui. Ses cheveux très clair ainsi que sa peau diaphane, lui donnait des allures fantomatiques accrues par sa démarche souple et légère. Elle observa sa carrure à travers la tunique du jeune homme et ses souvenirs la ramenèrent un mois auparavant. Elle ferma les yeux un moment, rappelant à sa mémoire les lignes de son torse, les traits de sa musculature délicate avant d'expirer lentement.

Dans la pénombre et à l'abri des regards, Niila pouvait se laisser aller à ce genre de pensée, il ne verrait pas ses joues rosies par l'émotion. De plus, la yourte leur offrait comme un dôme de protection qui donnait l'impression à la jeune femme d'être seuls au monde. Cela faisait longtemps qu'elle attendait qu'ils se retrouvent tous deux, et elle ne regretta aucunement sa décision de rester pour la nuit. Au moins pourrait-elle profiter de sa présence à chaque instant.

Tandis qu'il leur servait deux verres, il rompit le silence installé dans la douceur de l'atmosphère. Niila ne voyait pas bien où il voulait en venir mais elle finit par comprendre qu'il souhaitait partager sa couche avec elle. Elle sourit devant la gêne de Wakumbë alors qu'il lui offrait son verre. Elle en bu une gorgée et l'observa. Il paraissait vraiment mal à l'aise et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle avait souvent dormi avec son père et devait bien reconnaître que les paroles du Chemenn étaient sensées. La chaleur corporelle était la plus douce et la mieux diffusée entre deux corps. Cela faisait parti des premières règles de survie enseignées aux enfants.

Elle fronça les sourcils, intriguée lorsqu'il alla jusqu'à se passer une main sur le visage en s'excusant  de la formulation de sa demande. Elle n'y voyait rien de mal aussi voulut-elle le rassurer.

- Tu n'as pas à t'excuser. C'est une bonne idée, renchérit-elle. J'ai toujours un peu froid juste avant l'aube, ça me rassure de savoir que cette nuit, ça ne sera pas le cas.

Et elle lui offrit un sourire sans se demander si dans la pénombre, il pourrait le voir. En réalité elle était heureuse, vraiment heureuse de pouvoir ouvrir les yeux sur lui le lendemain matin. Il lui avait tant manqué, que la moindre seconde passée à ses côtés était précieuse. Même en dormant, son corps sentirait sa présence et serait bien plus serein.

Cette image tendre en tête, elle posa une main sur sa joue avec délicatesse et le remercia de lui avoir donné à boire, avant de se hisser vers ses lèvres. Celles-ci avaient le goût de jus de baies et Niila sourit en se demandant si lui aussi avait eut cette pensée. Sa main glissa sur sa nuque avant de s'enrouler autour de son cou. Elle s'approcha de lui et...émit un léger cri lorsque ses cuisses nues touchèrent le pantalon mouillé de Wakumbë.
Par réflexe, elle se recula avant d'éclater de rire autant pour cacher sa gêne que le ridicule de son cri.

- Pardon, lâcha-t-elle en riant, j'ai été surpris...

En sursautant ainsi, le jus de baies de son verre avait dangereusement inondé les bords du godet et elle en avait sur les doigts.
Niila les porta à sa bouche pour en récupérer le liquide sucré.

- ...mais c'est toi qui va attraper froid en restant avec un pantalon mouillé !

Et sans attendre, comme une mère s'occupe de son enfant un peu tête en l'air, elle lui plaça son gobelet presque vide dans sa main libre et entreprit de le débarrasser du linge mouillé.
Wakumbë bredouilla quelques mots sans bouger qu'elle ne comprit pas trop concentrée sur sa tâche.
Elle releva la tête dans sa direction, l'inclinant légèrement sur le côté en émettant un « hum » interrogatif tandis que ses mains s'affairaient à défaire la ceinture parfaitement nouée du Chemenn.
Le pantalon finit par glisser le long des jambes de Wakumbë, le laissant en sous-vêtement.

- Tu vas attraper la mort, marmonna Niila avant de se baisser et de ramasser le vêtement détrempé.

A travers l'obscurité, elle se déplaça avec aise et en profita pour étendre tous les vêtements humides du jeune homme.
Quand enfin elle revint vers lui, elle fut surprise de voir qu'il n'avait pas réellement bougé. Droit comme un « i », il tenait toujours les deux godets. Inquiète, Niila s'avança et posa ses deux mains à plat sur le torse de Wakumbë avant de le regarder droit dans les yeux.

- Qu'est ce qu'il se passe ? Ça ne va pas ?

Etait-il déjà malade ? La fièvre venait très vite dans ces contrées et en proie à une légère panique, elle porta sa main sur le front du jeune homme pour s'assurer que tout allait bien.
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