Rappel du premier message :

Après m’être envolé à nouveau en direction d’Opale, je me suis rendu compte que je faisais une grosse bêtise. Si seulement il n’y avait que moi de concernée, je pense que je n’aurais eus aucun scrupule à faire ce que je fais. Mais, je suis la chef d’un imposant clan d’Okanaki. Avec la créature qui nous a attaqué, un avenir des plus sombre nous attends, nous ainsi que l’ensemble de l’Archipel. Zhäa peut revenir à tout moment et nous attaqué maintenant alors que nous sommes des plus faibles et moi, tout ce don à quoi je pense, c’est de parler avec mon père alors qu’il n’en vaut surement pas la peine et que je vais surement y laissé la vie.

Mais il était trop tard. Cela faisait presque une journée que je survolais la mer et bientôt la terre d’Opale allait être en vue. Je devrais normalement faire ce voyage dans quelques mois avec tout mon clan, le sourire aux lèvres, volant aux cotés de mon cher frère et de sa superbe Griffonne. Même Cherokee serait heureux de voler à ses coté. Mon ami… J’espère que si quoi que ce soit arrivait, il pourrait retrouver seul le chemin de la maison. Hélas, il est encore plus borné que moi. Si qui que ce soit devait me faire du mal, il serait le premier à s’interposer et à mourir pour moi… Cela me fit repenser à la Ligor de Lexi. Dire que je l’avais tué alors qu’elles étaient très proches. Honnêtement, je m’en veux toujours. Le plus difficile pour moi est d’accepté que cette femme fait partit de ma famille. Je n’ai jamais pu la supporté et je pense que c’est réciproque. Même-ci j’ai une dette envers elle, je n’arrive pas… Non, même avec toute la bonne volonté du monde, ça n’accroche pas.

En tout cas, voilà où j’en étais. Mes larmes avaient cessées de coulé depuis longtemps et pourtant, j’étais toujours aussi triste. Plus le temps passait, plus j’avais finalement envi que tout s’arrête. Je résistais à l’envi de me jeter du haut de mon griffo et je commençais à espérer que les Draoxi me prenne la vie. Tout ceci devenait insupportable. Pourtant, je devais me montrer brave, la tête haute. Pleurer ne serait pas convenable, surtout en tant que fille du chef mais aussi en tant que chef de clan.

Finalement, après encore quelques jours, je rejoignis la zone où j’avais déposé précédemment Lexi. C’était vraiment un lieu désertique bien loin de la beauté des lieux que mon clan fréquentait généralement. Cherokee était à bout de souffle. Je me dépêchais alors de descendre de son dos pour finalement lui donner un peu d’eau de ma gourde. Je bus un petit peu et lui donna le reste. Après tout, le stresse me noyait la gorge et le simple faite d’avaler un peu d’eau était devenu un supplice pour moi.

Il n’y avait vraiment rien dans les environs… Quoi que ! Au loin, je cru apprecevoir un palmier. En effet, et ce n’était pas un mirage, il y avait un petit oasis ici. Au moins, mon griffo allait pouvoir se requinqué. Il fut s’ailleurs le premier sur place et, sans demandé son reste, commença à boire. Mais… Il y avait quelqu’un. Sous l’arbre, je reconnu cette silhouette que, pour une fois, j’étais heureuse de croisé. C’était Lexi ! Il fallait croire qu’Eliwah était de mon côté ! Je n’allais pas avoir besoin de scruté le désert de fond en comble pour trouver le clan des Draoxi au risque, en plus, de me faire descendre sans même avoir pu prononcer un mot. Je m’approchais alors doucement mais je préféra ne pas croisé son regard. J’étais encore troublée et je ne voulais pas qu’elle sache que je n’étais pas en pleine possession de mes moyens. Cela ne m’empêcha pas de la saluer.

« Bonjour, Croc-de-Ligor… Je... " Mais je fus coupé en pleine phrase alors que je voulais déjà en venir à l'essentiel.

Cela pouvait sembler étrange, voir même plus que ça, mais je voyais cela comme une nouvelle chance, un nouveau départ pour moi-même. Je n’ai pas à me plaindre de mon passé chez les Ereshaï, au contraire. Tout ce que j’aimais s’y trouvait alors qu’ici, c’était la jalousie, la haine et l’amertume qui m’alimentait à tel point que j’en oubliais que j’allais rapidement regretter mon choix. Cette épreuve, quel qu’elle soit, une fois passée, je ne pourrais plus revenir en arrière. Désormais, plus que jamais, j’étais devenir un déserteur. En tant que chef, j’avais fait serment de protégé mon clan coute que coute. Mais, j’avais failli à cette tache maintes et maintes fois. Je n’étais définitivement pas faite pour cela et là, j’allais prouver que je n’étais même pas digne de faire partit du clan que j’avais quitté. Qu’Eliwah et que les Ereshaï me pardonnent…

C’est alors que Lëxi arriva. Visiblement, elle n’était pas heureuse de voir que j’étais encore debout et un léger sourire mauvais m’étirait les lèvres à ce moment précis. J’avais tellement envie de lui balancer ma façon de penser à la figure que je dus me pincer la lèvre pour maintenir ma bouche fermée. Mais je dois avouer que je n’eus pas besoin de me pincer la lèvre longtemps car elle n’avait pas hésité à me rabaisser… Bon sang, ce que je la hais ! Si seulement j’avais le droit de répliqué… Néanmoins, malgré toute attente, mon père l’arrêta. Même-ci elle, elle avait le droit de dire des saloperies sur moi à Dräoxi, ce dernier l’a arrêté et lui a rappelé qu’elle aussi, à l’origine, n’était qu’un insecte qui avait été transformé en guerrier. Personnellement, j’y voyais là non seulement une magnifique claque dans le joli visage de ma demi-sœur, mais aussi comme un espoir de voir un jour notre père me reconnaitre comme sa fille légitime.

Je suivis alors Dräoxi jusqu’à un gigantesque poteau planté au milieu du campement. Rien qu’à le voir, j’avais d’ors et déjà compris quel était ma tâche mais, j’écoutais quand même les consignes de mon père. A présent, il me parlait d’une voix neutre, bien loin du ton rauque qu’il avait arboré jusque-là. Ainsi, la règle était simplement de grimper en haut de ce mat à l’aide d’un seul et unique objet.

« Bien… Je prendrais donc mon épée. »

De toute manière, actuellement, je n’avais rien d’autre sur moi. Le reste était resté accroché à Cherokee. Je m’avançais alors vers le poteau sans adresser un seul regard à mon géniteur. Je le touchai histoire d’estimer la souplesse du bois et donc la force qu’il allait me falloir utiliser pour planter cette imposante épée dans son bois. Finalement, je reculai et pris mon arme en main. Je fis un tour, cherchant Lëxi du regard… Je voulais qu’elle me voie réussir. Une fois certaine qu’elle me voyait bien, je me mis à charger sur le poteau et je sautai au plus haut que je pouvais en faisait voler l'épée au dessus de ma tête. La lame éternelle frappa le poteau et resta clouée dedans. Quant à moi, je m’accrochais à la garde pour ne pas tomber, lâchant un léger gémissement de douleurs a cause de ma blessure aux cotes. Une épée en os se serait surement brisée sous mon poids et même cette sublime lame Mesorian se serait brisée si elle n’avait pas été soigneusement enchantée par les soins de ma chère Chemmen… Une vague de doute me traversa alors que je m’accrochais à la lame. Est-ce que je faisais bien de tenter de me faire enrôler par les Dräoxis ?... Mais il était trop tard pour reculer à présent. Mes cotes étaient extrêmement douloureuses et le simple faite de m’accrocher ainsi me faisait souffrir horriblement. Pourtant, je réussi à me hisser sur la poignée. Le bois du poteau lâchait de légers craquement et l'épée pouvait quitter son emplacement à tout moment. Debout sur elle et je parvins doucement à me hisser en haut du pilier.

J’avais horriblement mal et pourtant, j’étais heureuse ! J’avais réussi cette épreuve en était fatiguée et blessée. Du regard, je recherchais Draoxi, espérant qu’il était fier de moi… Même-ci ce n’était probablement pas le cas.

En effet, Draoxi ne montrait aucune fierté. Ce ne fut pas inattendue, certes, mais je ne pus m’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur malgré tout. J’avais espoir qu’il me considère un jour comme sa fille, sinon je ne serais jamais resté. Depuis toujours, je me sentais différente. On m’a toujours appris que le clan, c’était notre famille avant tout. Mais… sans mère et sans père, j’avais toujours ressentit un vide. A présent, j’avais un père, une mère et une demi-sœur… Mon père ne me reconnait pas, ma mère je ne veux plus jamais la revoir et ma demi-sœur je la voyais comme une rivale.

La descente fut plus aisée que la montée. Je descendis en posant les pieds sur la garde, puis en sautant directement sur le sol. Mes cotes me rappelèrent à l’ordre, mais je fis mine d’ignorer la douleur. Il n’était pas difficile de savoir que dans ce clan, n’importe quel signe de faiblesse était mal vu. Une fois à terre, j’arrachai l’épée du bois d’un coup sec et la planta dans le sol sec à mes cotés. Draoxi, d’une voix glaciale malgré cette chaleur, me fit comprendre que la phase d’introduction ne faisait que commencer. Il prit ma main et la leva. Je ne reçus que peu d’acclamation, pour la plupart surement forcé. Cependant, cela m’était égal pour le moment.

« Je ne vois pas cela comme une victoire, chef… La victoire sera mienne lorsque j’aurais gagné votre confiance ainsi que celle du clan… Non… ce n’est pas une victoire. »

J’avais murmuré ces mots assez faiblement pour que lui seul entende. En vérité, la véritable victoire à mes yeux serait que je sois accepté comme sa fille, et non comme une étrangère batarde. Quand je le regardais, je voyais en lui la force, le courage et l’autorité. Des qualités que je n’avais guère et que j’aurais aimé avoir. J’en savais assez pour savoir qu’en tant que chef j’étais vraiment qu’un asticot à côté de lui malgré le fait que je savais lire et que je possédais de fortes connaissances sur l’histoire de l’Archipel.

C’est alors qu’un homme d’un certain âge d’approcha de moi et dessina sur mon bras ce qui était probablement la marque du clan. C’était officiel. A présent, j’étais une Dräoxi. J’écoutais la règle que le chef m’imposait. Changer de nom… Je n’y avais jamais pensé. Changer de nom, c’était laisser tout ce que j’étais avant derrière moi, oublier ma vie d’avant. Une nouvelle naissance dans un nouveau clan.

« Je serais Kanaëxi… » Hélas, je n’avais guère d’idée pour la suite. C’est alors que mon regard se posa sur le sol. A force de saigner, le sol sous mes pieds avait absorbé le liquide et coloré de petites parcelles de sable d’une couleur rouge que mon ombre cachait partiellement. Spectacle que je risquerais de croiser de plus en plus souvent à présent. J’étais destinée à cela. Je rendrais mon père fière de moi par tous les moyens possibles et je ferais de l’ombre à tous ceux qui se dresseront sur mon chemin, en particulier à ma sœur… La lune va devenir aussi noire que mon ombre et c’est cette ombre que mes ennemis verront avant de tomber au sol. « … La Dernière Ombre. »