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MessageSujet: Premier contact   Premier contact Icon_minitime18/10/2014, 18:46

PREMIER CONTACT - 20ème jour de l'automne


« Le vent des steppes froides gèle nos pleurs épais,
Et, sur ce cuivre dur, avec nos ongles blêmes,
Nous gravons le destin de l’homme et des Dieux mêmes. »


Tundra by Jeremy Soule on Grooveshark


Le vent des grandes plaines soulevait une poussière fine qui s’accrochait à leurs fourrures et collait à leurs bottes. A mesure que l’automne avançait, les températures descendaient et l’air se faisait plus vif, rosissant leurs joues et laissant s’échapper de petits nuages de condensation qui venaient flotter autour de leur bouche. En cette belle matinée, la brume était vite redescendue et l’horizon s’étant dégagé, ils pouvaient apercevoir au loin les troupeaux de lampagas et les premiers champs des domaines Mésorians qui couvraient les plaines d’Îleglace de teintes brun et or.  Ils avaient quitté les steppes depuis quelques jours déjà pour rejoindre des terres moins sauvages et plus habitées, parsemées de forêts, de fermes et de plaines cultivées.

A cette saison, les récoltes étaient terminées et les paysans consciencieux effectuaient leurs premiers labours. La terre ainsi retournée par le passage des charrues prenait une couleur différente, souvent plus sombre. Et lorsque la nuit tombait, avec les grands froids qui n’allaient pas tarder à arriver, les éleveurs de troupeau ne manquaient pas de rentrer leurs animaux dans la chaleur de leur grange. Toutes ces pratiques n’étaient pas une totale découverte pour Ayla puisque Jolan lui avait expliqué. Elle avait cependant rarement eu l’occasion d’avoir des contacts avec d’autres Mésorians, ces gens qui vivaient de la culture des sols, ou bien les Torkos qui étaient ceux qui travaillaient bien souvent dans les champs.

Bien que de nature curieuse, la jeune femme n’était pas certaine de l’accueil qu’elle aurait reçu si elle s’était rapprochée d’eux. Rejetée par les siens, elle avait appris à vivre seule avant de former par la suite un foyer avec un paria. Bannie, elle avait fini par limiter autant que possible les rencontres avec les autres Okanakis tout comme il avait évité autant que possible de tomber sur ceux de son peuple. Avec un tel mode de vie, Ayla avait fini par développer une certaine méfiance et alors qu’elle se rapprochait des zones peuplées, elle avait bien du mal à trouver le sommeil, de peur qu’un autre de ses enfants lui soit enlevé.

Cela faisait près de quatre jours qu’elle avait perdu la trace des ravisseurs de sa fille. Quatre jours d’angoisse où elle avait refusé de se laisser abattre par le désespoir. Ceux-ci s’étaient enfuis à dos de griffos et il n’avait donc plus été possible de les traquer par le sol. Mais la mère d’une détermination farouche qu’elle était refusait d’abandonner les recherches, aussi elle avait choisi de continuer dans la direction générale que ceux-ci semblaient avoir pris, s’approchant de plus en plus des premières villes mésoriannes.

Inlassablement, un pied après l’autre, ils avaient abattu des distances considérables en seulement quelques jours. A présent Ayla veillait cependant à se reposer suffisamment, car son petit garçon de seulement neuf ans devait pouvoir suivre le rythme. Courageux, il ne s’était pas plaint lorsque les premiers jours elle avait marché à allure vive et soutenue, s’accordant à peine quelques instants de repos. Ses pieds avaient alors été parsemés de cloques et d’ampoules, et la jeune mère s’en était voulu d’avoir fait preuve d’aussi peu d’attention.

A présent elle redoublait de vigilance pour être sûre de ne pas l’épuiser et s’autorisait elle-même un peu de soulagement en ne pourtant pas le petit Nayan tout le temps. Il fallait dire que même si l’enfant de trois ans n’était pas bien lourd il finissait par peser son poids lorsqu’il se trouvait sur son dos toute la journée. Le harnais de cuir avait même fini par laisser des marques rouges au bas de son dos avec le frottement. Le plus grand risque était de ne jamais le perdre de vue car même s’il était plus grand qu’un enfant d’Okanakis au même âge, il restait une proie de choix pour les prédateurs.

D’ailleurs, l’un de ces fauves se trouvait non loin d’eux et ne les quittait pas des yeux, veillant tantôt dans le couvert des bois, tantôt dans l’ombre. Mais celui-ci ne serait pas un danger puisqu’il s’agit de Köru, le jeune tigre à dents de sabre qu’Ayla avait recueilli alors qu’il n’était qu’un bébé, et qu’il faisait partie de la famille. Bien qu’apprivoisé par la chasseuse, il restait un animal sauvage qui avait sa propre indépendance et ne s’approchait pas des autres humains. Pour quelle raison celui-ci les avait suivi, la chasseresse n’en avait aucune idée, mais elle était plus que rassurée par sa présence. S’il avait été là le soir de l’enlèvement de Leöna, sans doute n’aurait-il pas laissé des intrus s’approcher du campement…

Nayan riait aux éclats devant elle, courant derrière un papillon bleu aux reflets moirés. Trop préoccupée par ses pensées et les sens toujours en alerte, Ayla ne put lui rendre son sourire éclatant. En revanche, elle le rappela à elle pour le prendre dans ses bras et ainsi traverser le petit bras de rivière peu profond qui descendait vers les plaines dans un tumultueux remous. Alors qu’elle passait à travers un écran de roseaux, évitant un amas de pierre, d’os, de cornes et de bois flottés pour déposer le petit blond sur la terre ferme, elle se sentit prise d’une étrange et soudaine fatigue et sa vue se brouilla. La guérisseuse eut tout juste le temps de remarquer ce qui ressemblait à une grosse limace violette dotée d’étranges excroissances et de trois points rouges sur la tête collée à son mollet avant de sombrer dans l’inconscience.
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MessageSujet: Re: Premier contact   Premier contact Icon_minitime20/10/2014, 17:27

Je profitais de mon séjour d'affaire à Ileglace pour découvrir également la région. J'aime beaucoup visiter les lieux où sont produits les articles que je revends, rencontrer les producteurs qui font la matière première, les artisans qui regroupent les matières pour en faire des marchandises. Je suis ici pour des vêtements en laine de Lampagas et en cuir de boeuf. Les habitants ici savent confectionner des habits somptueux, solide et pratique. Je ne cherche pas des habits de luxe, pas ici, mais des habits de travail de bonne qualité pour fournir les grandes familles Mésoriannes afin d'équiper leur personnel.

Je me promenais donc, aux milieu des champs lorsque je me retrouve sur une petite colline. Celle-ci offrait une vue splendide sur un marécage. Observant la vaste étendue qui s'offrait à moi, je vit, non loin, une personne accompagnée de deux enfants. Les trois personnes traversaient ledit marécage.
Soudain, la personne, une femme semble t'il, s'arrête avant de s'écrouler.
Je dévale aussitôt la colline, sachant ces lieux inhospitalier.
En arrivant près de la femme, je trouve également deux enfants, dont l'un très jeune.
Je ramasse la femme et la remonte en haut de la colline, demandant aux enfants de me suivre. Ils le font. Normal, je tiens sa mère dans mes bras.
Une fois en haut, je dépose le corps inanimé de la jeune-femme et remarque qu'une étrange bestiole est accrochée à son mollet. M'aidant d'un bâton, je chasse la bête et l'envoie voler loin au dessus des buissons.

Après être aller quérir l'aide d'un agriculteur, la petite famille se retrouve à mon hostellerie. Je paye une chambre, voisine à la mienne, et y installe la jeune-femme. Je la couche sur le lit, demandant à l'hôtelier de faire monter une dame de chambre. Cette dernière, sur mes ordres, déshabille la jeune-femme et la revêt d'une chemise de nuit que je venais d'acheter. D'un blanc pur, cette habit est d'une extrême douceur. Naturellement, pendant que la dame de chambre habille et lave la femme, je m'occupe de faire manger les deux enfants aux restaurant d'en dessous. Je fais également appeler un guérisseur pour examiner la femme et, tant qu'à faire, les enfants.
Ces derniers sont dans ma chambre, dormant à point fermer lorsque le guérisseur donne son verdict.

Une limace violette avec trois points rouges ? Ce n'est surement pas grand chose, une mauvaise réaction au venin surement. Avec le remède que je lui ai donné, elle devrait rapidement se réveiller. Si, cependant, elle n'émergeait pas avant demain matin, faite moi appeler. Elle semble tout de même épuisée.

Le guérisseur partit, je m’efforçais de la faire manger un peu de soupe de légumes.

Allons jeune-fille! Réveillez-vous. Vous êtes en sécurité, vos enfants aussi.
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