| Sujet: Le premier coup fait la moitié du combat. 20/7/2015, 16:55 | |
| Le premier coup fait la moitié du combat - Printemps 1647
Erihis était une personne indépendante. Elle ne voulait compter sur personne, pouvoir les choses par elle-même. C'était probablement ce qui la caractérisait le plus. Aussi, ce n'était pas de gaité de cœur qu'elle avait accueilli l'escorte il y a un an de cela. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que c'était un moyen pour ses parents d'avoir un œil sur ses agissements. Confié quelque chose aussi d'important que sa vie à une inconnue – et même si ce n'en était pas une- n'était pas dans ses habitudes. Elle avait donc pris la situation en main, à commencer par semer Fenry. Elle n'en avait évidemment pas informé sa famille ni personne d'autre parce qu'elle ne doutait pas un instant d'essuyer un refus. Chercher un mentor n'était même pas envisageable. Les gens ne pouvaient comprendre qu'avoir une escorte ne suffisait pas pour garantir sa survie. Et surtout, ils n'accepteraient pas qu'une femme fasse couler le sang même si ce n'était évidemment pas le but premier de la mésorianne.
La jeune femme pensait totalement différemment. A commencer par le fait qu'elle n'était pas une femme « douce », qu'elle ne collait absolument pas à l'image de pureté et d'amour de la déesse et qu'à ce titre, elle pouvait bien apprendre à combattre et non juste à se défendre. Ensuite, elle savait qu'elle avait beaucoup d'ennemi, qu'elle avait offusqué un bon nombre de nobles qui lui feraient bien regretter ses paroles, que sa position est convoitée. Et la meilleur défense est l'attaque. Elle ne doutait pas un seul instant de l'avantage considérable qu'elle aurait si elle savait un minimum se battre. Qui se douterait qu'une femme puisse se servir correctement d'une arme ? De plus, cette mesure lui semblait plus que nécessaire au vu du temps qu'elle passait en extérieur, loin des zones sécurisées du palais où la faire disparaître, voir kidnapper serait aisé.
La jeune femme avait commencé à faire de multiples recherches dans la bibliothèque sur les différentes techniques de combat. Elle espionnait les élites tout comme son escorte lors de leur entrainement. Puis, dans un second temps, la Mylessie avait commencé à passer ses matinées à s'entrainer. D'abord par des exercices simples comme tenir une vieille épée qu'elle avait acheté pour une bouchée de pain afin de renforcer ses muscles. L'épée n'était pas adaptée à son entrainement mais elle ne voulait pas encore en commander une pour ne pas éveiller les soupçons.
Elle courrait aussi avec son loup pour gagner endurance et souffle. Pareillement, elle marchait à contre courant d'un ruisseau pour renforcer ses jambes. Elle complétait son entrainement par de l'assouplissement, consciente qu'elle n'aurait jamais la force nécessaire pour battre un homme dans la force de l'âge et bien bâtit. Il lui faudrait compter alors sur ses propres qualités : la ruse, sa rapidité, et sa souplesse.
Il lui fallu des mois avant de pouvoir tenir son épée sans que son bras se mette à trembler au bout de quelques secondes à peine et encore plus pour pouvoir la mouvoir sans être déséquilibrée par son poids.
Aujourd'hui était un jour comme les autres. Vêtue d'une chemise blanche donc les manches étaient remontés et d'un pantalon beige, ses longs cheveux attachés en une queue de cheval, elle s'était rendue à son lieu quotidien d'entrainement dont elle connaissait à présent bien chaque pousse d'herbe, chaque dénivelé. C'était une clairière assez enfoncée dans les sous bois. Pas loin de là coulait un ruisseau. Le gibier était abandon et les visiteurs ne se risquaient pas aussi loin des sentiers banalisés.
Comme de coutume, elle avait commencé à l'aube à exécuter des mouvements qu'elle avait pu lire et vu réaliser. Cela faisait quelques temps à présent qu'elle avait l'impression de stagner dans son entrainement. Erihis n'était pas assez stupide pour comprendre que le combat ne s'apprenait pas dans les livres. Il lui aurait fallu un adversaire. Et quelqu'un pour la conseiller car elle avait beau essayer de reproduire les positions et mouvements vus et lus, sans miroir pour se corriger, c'était impossible de s'en sortir. Elle n'abandonnait cependant pas car Eri était le genre de femme déterminée, qui ne laisse aucun obstacle lui résister. Aussi continuait elle à suer corps et âme, donnant de larges mouvements d'épées dans le vide, parant des coups imaginaires, trop concentrée à sa tâche pour se rendre compte que Wild s'était redressé et grognait, le poil hérissé. COMMENTAIRE(S) HORS RP : |
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