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| Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 15/2/2014, 22:48 | |
| Nathanaël prit sa tasse et la porta à sa bouche. Le liquide était chaud et amer, avec une petite pointe de sucre. Exactement comme il l’avait demandé. Cela faisait près de deux semaines qu’il venait régulièrement dans cette auberge, passant ses journées à attendre en buvant du thé. Tout avait commencé près d’un mois auparavant, quand il avait débarqué à Îleglace pour la première fois. A peine avait-il posé le pied sur l’île qu’il avait vu, plus loin sur les quais, un homme richement vêtu maltraiter son esclave pour une raison futile. Après une rapide enquête, c’est-à-dire après avoir suivi l’homme jusque chez lui, il avait appris qu’il s’agissait de Caël Vender, un riche local. Deux semaines de plus et il savait tout ce dont il avait besoin pour mettre en place sa première arnaque sur le sol Glaçois. Même s’il ne l’aurait jamais admis, c’était l’esclave qui lui avait donné envie de monter cette escroquerie. Il avait tout l’argent dont il pouvait avoir besoin, et cela faisait longtemps qu’il ne travaillait plus seulement pour l’argent. Bien sûr, le comportement indigne de Caël qui maltraitait son esclave par pur vice l’avait énervé, et il voulait le punir à sa façon. Mais c’était bel et bien l’attitude du torkos face à ses châtiments injustes et répétés qui avait convaincu Nathanaël. L’escroc y avait vu son esprit rebelle, son désir d’indépendance. Il avait vu quelque chose qui lui avait plu. Il avait approché Caël en se faisant passer pour Valaniel Lazulis, le représentant d’une coalition de joailliers Epeliens désireux de s’implanter fortement à Îleglace. Il expliqua longuement, avec tous les détails nécessaires, le plan de construction d’une galerie reliée à un point d’appontage privé destiné uniquement aux navires affrétés par la coalition. Il présenta les différents devis concernant les travaux qui seraient à effectuer. Il exposa les avantages qu’une telle installation pourrait représenter, n’hésitant pas à s’emporter et à promettre que ce genre d’installations dédiées représentait l’avenir du commerce à Archipel. Il conclut en démontrant la rentabilité du projet. Ce fut le moment que Caël choisit pour poser la question que Nathanaël attendais : " Qu’attendez-vous de moi ? ". Sans se faire prier, le faux marchand embrailla sur la suite de son plan. Valaniel expliqua que la coalition qu’il représentait n’était pas la seule à s’intéresser au marché glaçois. D’autres groupes prévoyaient également de s’implanter sur l’île, et s’ils venaient à avoir vent du projet de ses maîtres, ils pourraient tenter de les saboter. Afin d’éviter ce problème, il était primordial qu’aucun lien ne soit établi entre la construction de la galerie et ses maitres avant le dernier moment. Afin de pouvoir opérer discrètement, la coalition de joailliers désirait faire appel à un investisseur local, qui accepterait de financer leur implantation. Il en vint alors à la raison de sa présence à Îleglace. Valaniel avait été envoyé par ses maitres afin de trouver un investisseur prêt à financer leur implantation. En échange, les joailliers promettaient un pourcentage sur leurs ventes des années à venir. Si le projet était aussi rentable qu’espéré, alors la somme pourtant considérable qu’il aurait couté ne serait rien face à l’argent qu’il rapporterait aux joailliers et à celui qui accepterait d’être leur partenaire. Une somme qui se comptait en centaines de galions d’or rien que pour la première année. Nathanaël savait que l’idée intéresserait Caël. Il avait imaginé toute cette histoire pour lui, une arnaque sur mesure. Caël ne pouvait que tomber dans son piège. Bien sûr, il lui demandait une somme considérable, et il ne fut pas surprit quand sa proie hésita. Il l’avait prévu. Et en bon professionnel, il savait comment finir de le convaincre. Pour justifier son hésitation, Caël utilisa le temps qu’il faudrait pour le rembourser comme argument. En effet, il ne toucherait son premier versement qu’une fois les travaux terminés, et même alors, il serait déficitaire. Il lui faudrait des années pour finalement récupérer son investissement, et plus encore pour dégager un profit. Valaniel acquiesça, se montrant compréhensif face à l’hésitation de Caël. Puis il sortit d’une petite bourse une pierre rouge translucide, brute et grosse comme un doigt. Un rubis tout juste sorti d’une mine Epelienne, d’une qualité et d’une pureté rare. Le joaillier se proposa de la donner à Caël, comme un retour immédiat sur son investissement. Il ne s’agissait en réalité que d’un gros éclat de verre, soufflé et taillé pour ressembler à une pierre précieuse, aussi faux que le reste de l’histoire que l’escroc racontait à sa victime. Nathanaël l’avait acheté spécialement pour cette arnaque. Il comptait sur l’avidité de Caël et sur son amour immodéré des choses rares pour achever de le convaincre. Après avoir observé le rubis longuement, Caël finit par se décider. Nathanaël avait vu la convoitise briller dans ses yeux alors qu’il tournait la pierre entre ses doigts, il avait presque pu entendre son avarice lui hurler de la prendre. Aussi ne fut-il pas surprit que Caël accepte son offre. La suite de la journée fut occupée à discuter des détails. Il fut convenu que Valaniel irait voir les artisans et signer les contrats nécessaires. A chaque fois qu’il aurait besoin d’argent, il ferait passer un billet à Caël. Celui-ci aurait alors quelques jours, le temps nécessaire pour réunir la somme, avant d’envoyer son esclave porter l’argent à Valaniel. ... Et le voilà ici, assis dans son auberge de luxe, occupé à boire du thé en attendant que Kerlik ne vienne le rejoindre. Cela faisait un peu plus de deux semaines que sa rencontre avec Caël avait eu lieu. Il avait déjà trois fois demandé de l’argent à sa victime, lui faisant parvenir de faux contrats ou actes notariés pour justifier ses requêtes. A chaque fois, Kerlik était venu moins de deux jours plus tard le retrouver ici, porteur de la somme. A chaque fois, Nathanaël avait invité le torkos à rester un peu et à profiter du thé ou des succulentes pâtisseries qui l’accompagnait. Et à chaque fois, il en avait profité pour essayer de faire connaissance avec lui. Aujourd’hui, comme les autres jours, il attendait sa visite. Il portait une chemise blanche en soie fine, dont les manches étaient brodées de fil d’argent à leur extrémité, ainsi qu’un pantalon en lin brun clair maintenu en place par une ceinture dont la boucle d’argent était incrustée de fins éclats de nacre. Afin de correspondre avec le reste de sa tenue, il avait remplacé son cache-œil habituel par un modèle en cuir noir piqué de petits clous en argent. Il ne s’agissait pas des vêtements les plus chics que possédait Nathanaël, mais ils n’en étaient pas loin. Il était évidemment maquillé. Son visage était rendu plus rond par deux petites boules de ouate dissimulées derrière ses joues. De fausses rides au coin de son œil lui donnaient l’air plus vieux. Une fausse barbe dissimulait le plus gros de son visage. Des semelles cachées dans ses chaussures le grandissaient assez pour qu’il ne paraisse pas petit. Tout avait été calculé pour mettre Caël aussi en confiance que possible la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, et il était maintenant forcé de garder le même déguisement jusqu’à la dernière entrevue avec l’esclave. Il en était à sa troisième tasse, et s’apprêtait à attaquer une des minuscules meringues qui lui avaient été fournies avec, quand son invité finit par passer la porte. Il lui fit un signe afin de l’inviter à venir le rejoindre, servant du thé dans une seconde tasse qu’il s’était fait amener à l’avance.
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| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 16/2/2014, 19:23 | |
| Il y a environ deux semaines... L’air était tiède et Kerlik avait passé la journée à nettoyer le domaine. Son maître lui avait ordonné de le faire et il ne tenait pas à le contrarié, ses plaies d’il y a quelques semaines lui faisaient toujours aussi mal. C’est donc le front en sueur et les muscles endolorit que l’esclave termina de cirer le plancher de la salle à manger, à quatre pattes, les cheveux trainant légèrement dans la cire fraîchement appliquer sur le sol. Terminant d’appliquer la cire sur le derrière carreaux de bois, le jeune Torkos s’assit sur ses pieds et déposa le linge imbibé de cire et soupira. Heureux d’avoir terminé ses tâches de la journée, il profita du peu de temps qu’il devait lui rester avant que son maître arrive pour aller se doucher en vitesse. Au passage, il rangea la cire et le chiffon dans l’armoire à cette utilisation et se dépêcha de se rendre dans ses appartements pour avoir le temps de détendre ses muscles sous l’eau tiède qu’il lui était permis d’avoir. C’est donc en vitesse qu’il enleva ses vêtements souillés pour les envoyer valsés dans son minuscule panier à linge sale et sauta dans la douche. L’eau qui coulait sur ses plaies lui arrachait des grimaces de temps à autre, mais la tiédeur de cette dernière réussit à réjouir le jeune homme puisqu’elle lui permit de détendre son corps. Il se lava assez rapidement et sortit de la douche. Kerlik créma ses plaies et alla se vêtir d’un pantalon simpliste brun et d’une de ses vieilles chemises, aujourd’hui c’était une chemise vert forêt. Il eut à peine le temps d’enfiler ses chaussures et sortir de ses appartements que la voix impatiente de Caël se fit entendre dans le hall d’entrée. Kerlik se rua vers son maître pour lui enlever son manteau et ses achats. Son maître lui dit que dorénavant il aurait droit à une sortie. Cette phrase surprit Kerlik et le rendit méfiant. Caël continua en lui expliquant sans plus qu’il devrait livrer une somme d’argent à un certain Valaniel Lazulis et que s’il entendait qu’il s’était mal comporté avec l’homme il serait intensément puni. Si ce dernier lui demandait des faveurs, il se devait de les faire, et ce même si ce n’était pas Caël qui lui ordonnait. En quelque sorte, c’était un prêt que Caël faisait en guise de ce que l’homme lui offrait. Enfin c’est ainsi que Kerlik le comprit. Caël rajouta que l’unique consigne de cette « sortie » était qu’il devait revenir avant l’heure du dîner et que s’il envoyait un messager le chercher ce serait la fin et qu’il ne verrait plus la lumière du jour avant un bon moment. Cet homme, Valaniel Lazulis, il devait offrir très gros pour que Caël lui permette le prêt de Kerlik. Kerlik avait déjà été emprunté une ou deux fois, mais que très peu de temps, et ce par deux personnes différentes, ces dernières devaient sans doute avoir perdu beaucoup à l’échange, car il ne les avait jamais revus. En faite cette faveur que Caël disait faire à Kerlik était parsemée d’ordre et de piège, ce que Kerlik ne fut pas surprit. Il s’y attendait à vrai dire… Au moins… peut-être que cette sortie serait un tant soit peu plaisante… c’est ce qu’il espérait. Aujourd'hui Cela faisait près de deux semaines que Caël lui avait parlé de cette histoire de versement à Valaniel Lazulis. Évidemment Kerlik avait suivi les ordres de son maître et s’était donc chargé de la livraison du versement et du renvoi des papiers que Valaniel lui donnait quelques fois. Tout ce que Kerlik savait c’est que ces papiers semblaient ravir de plus en plus son maître et qu’il semblait se réjouir lorsqu’il recevait des nouvelles de ce dernier. Le Torkos se rappelle sa première rencontre avec l’homme, il se rappelle le trac que la peur de ce qu’il pouvait bien être. Kerlik se souvient que c’était l’allure du marchand qui l’avait le plus surpris, il était beaucoup plus grand que Kerlik, il avait aussi un visage rond et sa barbe couvrait une bonne partie de ce dernier et ses rides avait donné l’impression au Torkos qu’il était assez âgé. Ce qui l’avait plus troublé avait été son cache-œil, mais il avait tenté de ne pas trop le regarder de peur que le marchand se fâche et le punisse puisque Caël lui en avait donné le droit. Contrairement à ce qu’il s’était imaginé, le marchand avait toujours été courtois avec le jeune esclave et l’avait même obligé à rester avec lui déguster ce qu’il appelait du thé et des victuailles que le jeune Torkos ne connaissait pas du tout. Il se rappela du rire que Valaniel avait eu lorsque Kerlik goûta du thé pour la première fois, évidemment on avait oublié de lui dire que c’était chaud alors l’esclave l’avait recraché aussitôt en s’excusant une bonne dizaine de fois de son comportement inacceptable. Valaniel lui avait alors expliqué ce que c’était et prit la peine, cette fois-ci, de lui dire que ce breuvage était servi bouillant et qu’il devait prendre garde. Perdu dans ses pensées, Kerlik avait à peine remarqué que ses pas l’avaient dirigé par automatisme vers l’auberge où ses rencontres se faisaient. Il entra donc dans l’auberge le trac au ventre, de peur de faire encore un faux pas ou alors de déplaire à son « hôte ». À peine entrer dans l’établissement que l’homme lui fit signe de le rejoindre et lui versait déjà une tasse. Il est vrai que le marchand avait toujours tenté de discuter avec Kerlik avant de discuter de la somme d’argent qu’il devait apporter. Il ne savait pas pourquoi l’homme lui accordait autant d’attention alors qu’il n’était qu’un esclave. Malgré le fait que le stresse de rester trop longtemps auprès de l’homme lui empoignait chaque fois le ventre. Il ne pouvait s’empêcher d’adorer cette petite sortie qui était, disons-le, à l’improviste à chaque fois et qu’il devait cacher sa joie pour éviter que Caël ne s’en mêle et cesse ses sorties et qu’il donne cette tâche à un messager. Cela faisait à peine deux jours que les hommes s’étaient rencontrés et il devait avouer que son maître commençait à trouver les paiements un peu trop rapprocher et il avait demandé à Kerlik de lui en faire part et que s’il l’oubliait il savait ce qu’il l’attendait. Kerlik arriver à la hauteur de la table déposa le sac richement décorer en soie rouge vin sur la table, son obésité en disait long sur la somme que le marchant pouvait lui demander cette fois. Avant même de s’asseoir, il se pencha très bas pour saluer l’homme et attendit que ce dernier lui dise de se relever. Malgré le fait que le marchand lui avait dit de ne plus le faire, il se devait de ne pas l’écouter, trop de mésorians dans la pièce seraient heureux de lui rappeler les bonnes manières. |
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| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 17/2/2014, 19:14 | |
| Nathanaël soupira en voyant l'esclave s'approcher de sa table d'un pas aussi raide que toutes les autres fois. Il n'avait visiblement toujours pas réussi à le mettre à l'aise malgré tous ses efforts. Le salut plus que formel confirma son impression. Il lui fit un petit geste de la main pour l'inviter à se relever.
"Allons, pas besoin d'être aussi cérémonieux. Asseyez-vous et mettez-vous à l'aise, je vous ai servi une tasse."
Il avait parlé d'une vois grave, profonde, très différente de sa voix habituelle. Déguiser sa voix était devenu comme une habitude, et à chaque personnage correspondait une nouvelle intonation. Il avait travaillé celle-ci pendant de longues heures quand il était encore à Epieux, et elle lui avait depuis beaucoup servi. Il l'avait tant utilisé, surtout ces derniers jours, qu'elle lui venait désormais naturellement.
Tout en parlant, il tendit la tasse vers Kerlik et lui tira une chaise. D'un geste expert, il en profita pour faire glisser le sac rouge sombre vers lui. A son poids, il devait au moins contenir la somme prévue. Il n'en avait jamais douté, mais un homme sage avait un jour dit Prudence est mère de sûreté. Il ne fit cependant pas un geste pour le prendre, affectant que l'argent n'était pas important.
"J'espère que le trajet s'est bien passé. En tout cas vous êtes toujours aussi ponctuel, c'est agréable."
Il reprit la tasse entre ses doigts et la porta à sa bouche, buvant une petite gorgée du liquide brûlant.
"Faites attention avec vote thé, il est encore chaud. Mais j'y pense, peut-être qu'une autre boisson a votre préférence ? Je suis à peu près sûr qu'ils ont de tout dans cette auberge, alors faites vous plaisir."
Il reprit une gorgée puis marqua une pose. Avant de se détendre et de passer à la partie intéressante de la rencontre, il devait s'occuper des formalités. Il ouvrit une pochette qu'il gardait appuyée contre sa chaise et en sortit une liasse de feuilles.
"Tenez, vous porterez ces documents à votre maitre. Comme prévu, j'ai acheté le terrain au bord du quai, vous trouverez ici une copie du titre de propriété. J'ai également commencé les négociations avec les charpentiers et les fournisseurs de pierre, dont voici les premiers devis. J'espère pouvoir faire baisser les prix, cependant, et nous n'aurons pas besoin d'eux avant d'avoir fait creuser les fondations. Il n’est pas besoin de les payer avant au moins un mois, votre maitre peut se rassurer. Pour ce qui est des fondations, justement, le terrain est en cours d'évaluation. Je ne devrais pas tarder à donner plus de nouvelles à votre maitre."
Il avait posé devant lui les documents cités les uns après les autres, comme pour appuyer son propos. Évidemment, tous ces documents étaient faux. De splendides faux, qu'il avait pris énormément de peine à produire pendant ses matinées libres. Même un expert aurait eu du mal à leur trouver le moindre défaut.
"Ce qui me fait penser, j'aurais une question pour vous."
Il reprit une gorgée de thé, en profitant pour marquer une pause dramatique. Les effets théâtraux étaient très efficaces pour accentuer la gravité d'une question, et s'assurer une réponse honnête.
"Je suis bien conscient que la situation dans laquelle votre maitre se trouve vis à vis de moi peut être désagréable. Je lui demande beaucoup, et pour l'instant il n'en retire rien. Ce que je lui promets en échange vaut bien plus que tout son investissement, mais il ne touchera rien avant la fin des travaux. Dans ce genre de situations, plusieurs personnes ont déjà commencé à douter et décidé de tout abandonner en cours de route. Ce qui serait désastreux, car si votre maitre décidait de se retirer, tout nos efforts et tout ce qu'il a investi serait perdu."
Nouvelle gorgée de thé, et nouvelle pause dramatique.
"Ce qui m'amène à la question suivante : comment votre maitre prend-il notre petit arrangement ?" |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 24/3/2014, 00:38 | |
| Comme il s’y attendait, son « hôte » lui dit de ne pas être aussi cérémonieux et s’empressa de lui dire de s’asseoir et de se mettre à l’aise, une tasse de thé bien chaude l’attendait. Avec une agilité toujours aussi impressionnante, Kerlik remarqua que, comme à son habitude, l’homme ne prêtait guère attention à l’argent plus qu’au confort du torkos. À cette remarque, il ne put s’empêcher de sourire discrètement et de s’asseoir en regardant le liquide chaud d’un regard noir. La dernière fois qu’il s’était brûlé, il n’avait plus goûté pendant au moins 24h. Valaniel lui fit remarquer que sa ponctualité était agréable et souhaitait que le trajet se fût bien passé.
En effet monsieur, le trajet s’est bien passé.
Il ne dit rien au sujet de sa ponctualité jugeant que c’était un pré requis en tant qu’esclave et messager par exception d’être à l’heure pour ses rendez-vous et rencontre. Avant que Kerlik ne prenne une gorgée, Valaniel lui dit de faire attention que son thé était chaud et lui demanda s’il voulait autre chose et que l’auberge devait sûrement avoir ce qui ferait le bonheur du torkos. Kerlik, tout en prenant minutieusement sa gorgée lui fit signe que non, il devait s’habituer à ce breuvage et lui laisser sa chance.
Valaniel lui tendit des papiers divers auxquels, Kerlik devait l’avouer, ne lui disait rien du tout.. Certes le jeune torkos savait lire, mais ce genre de charabia ne lui disait rien du tout, ce que Valaniel lui disait aussi d’ailleurs. Certes il comprenait une partie, mais pas au complet. Il se dit que ce n’était pas ce qu’il y avait de plus important. Ce qui importait le plus c’était que Kerlik avise son maître et lui dise mot pour mot ce que l’on venait de lui dire. Pendant que Kerlik rangeait les papiers dans un petit sac qu’il avait apporté au cas où Valaniel lui donnerait des documents, le jeune homme lui dit qu’il avait une question pour lui.
Oui monsieur ?? Je vous écoute.
Le long moment mit quelque peu mal à l’aise Kerlik, mais il tenta de le dissimuler du mieux qu’il le pouvait. Il ne savait pas ce qu’il allait lui dire et il faut croire que Kerlik ne voulait pas s’attendre au pire, mais il devait y penser un tant soit peu avec cette longue pause qui semblait amuser son interlocuteur. Puis il finit par lui dire qu’il était conscient que la situation dans laquelle son maître se retrouvait n’était pas très agréable et qu’il lui demandait beaucoup.
Il prit une autre pause, mais cette fois-ci elle le mit un peu moins mal, car il savait un peu où l’homme voulait en venir et puis de toute façon c’était un point qu’il aurait fallu que Kerlik aborde et si c’était bien ce à quoi le torkos s’attendait il lui ouvrait la porte et lui facilitait la divulgation du message. Puis comme l’esclave s’y attendait, il lui demandait ce que son maître pensait du traité qu’il avait signé avec Valaniel.
Si je peux me permettre d’être franc…
Kerlik prit une pause et se dit qu’il devait l’être, pendant cette pause il prit une gorgée de thé et grimaça légèrement puisqu’il s’était quelque peu brûlé encore.
Mon maître n’est pas heureux de cet arrangement en sens que les paiements demander son trop rapprocher. Il aimerait que ce soit plus espacé et il n’apprécie guère que ces paiements prennent du temps à lui rapporter.
Personnellement Kerlik trouvait que cet arrangement était purement ridicule… mais ce n’était que son avis d’esclave qui ne possède presque rien. Puis Kerlik commençait à trouver louche que les sommes soient si importantes… mais évidemment il ne disait rien à son maître ou son hôte. Il se disait que cette situation ne le concernait pas et puis au moins il pouvait avoir une sortie qui lui permettait de se sentir libre… comme l’autre jour avec cette dame mésorians, Illynn…
Kerlik regarda ce qui se trouvait sur la table comme victuaille et il devait avouer que rien ne lui tenta. Il vit un serveur s’approcher et lui dit tout doucement et bas s’il pouvait avoir des brioches et un verre de lait. Il se tourna vers l’hôte comme pour avoir son accord et attendant ce qu’il avait commandé, il continua de boire son thé et d’observer les gens autour de lui. Beaucoup de gens le dévisageaient, encore plus depuis qu’il avait osé commander de la nourriture. Ce genre de comportement était mal vu pour des gens comme lui…
Lorsque ses brioches arrivèrent, l’odeur chaude et sucrée des brioches le fit saliver. Il regarda l’assiette et en proposa à son hôte avant de se servir et de boire une gorgée de son lait froid. Ses yeux pétillaient devant cette sucrerie, il en avait vue étant plus jeune, mais jamais il ne put y goûter avant aujourd’hui, le sucre coulant et le goût de cannelle envahit ses papilles et il en fut heureux. Il prit le temps de la déguster avant de prendre quelques gorgées de lait et de s’essuyer le tour de la bouche légèrement collant et humide de lait.
Puis-je me permettre une question monsieur ?
En attendant l’autorisation de Valaniel, il se prit une seconde brioche et la termina quelques minutes plus tard également que son verre de lait. Il s’essuya la bouche et ce ne fut qu’à ce moment qu’il eut l’autorisation de poser sa question.
Pourquoi faites-vous tout ceci ?? Ce que je veux dire c’est que vous pourriez très bien prendre cette somme d’argent et me donner les papiers et cette rencontre se terminerait aussi vite qu’elle a commencé… pourtant vous prenez le temps de me poser des questions et de tenter de me connaître… que puis-je vous apporter ?? Je ne suis qu’un esclave torkos domestique…
Kerlik prit une gorgée de thé, rendu tiède, en attendant que Valaniel lui explique ce qu’il voulait de lui et pourquoi il perdait son temps avec lui. Après tout il n’était pas libre et ne pouvait rien lui apporter en tant que tel. |
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| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 25/3/2014, 21:50 | |
| D’une voix calme, le jeune torkos rapporta à celui qu’il pensait être un honnête marchant ce que Caël pensait de leur arrangement. L’explication de Kerlik plongea Nathanaël dans la réflexion.
"Oui, c’est compréhensible. Hmm. "
Il se pencha légèrement en avant, les deux coudes sur la table et le bas du visage masqué par ses mains. Ainsi Caël commençait déjà à s’impatienter. Cela n’avait rien d’étonnant, l’escroc n’avait pas hésité à le presser comme un citron pour rapprocher au maximum ses rencontres avec l’esclave. Quant aux sommes, il était forcé d’être au moins crédible dans ses demandes, lui demander moins aurait sans doute éveillé les doutes du riche mésorian. Il pouvait essayer d’espacer un peu plus les demandes, bien sûr. A défaut de le calmer, cela permettrait de ne pas l’énerver plus que raisonnable et donc de faire durer l’arnaque. Mais il ne pourrait pas revoir le jeune torkos aussi souvent qu’il le voudrait, et donc plus difficilement attirer sa sympathie. Dur dilemme.
Quand Kerlik commanda ses brioches, le serveur se tourna vers lui avec un regard aussi interrogateur qu’outré. Nathanaël se redressa légèrement et, tandis qu’il agitait faiblement une main en signe d’approbation, adressa un sourire sympathique au serveur. Après tout, il avait lui-même encouragé le torkos à commander ce qu’il voulait. Les pâtisseries arrivèrent rapidement, accompagnée d’un verre de lait froid. Sans doute autant par habitude que par politesse, l’esclave proposa à Valaniel de se servir, ce qu’il refusa sobrement en montrant qu’il était déjà bien assez pourvu en la matière. Après une nouvelle gorgée de thé, Nathanaël reprit sa réflexion là où il l’avait laissée tout en regardant Kerlik savourer ses brioches en souriant.
Un bon moyen de calmer Caël serait de lui offrir une seconde babiole faussement prestigieuse. Les raisons ne manqueraient pas. Il pouvait s’agir d’un cadeau de ses employeurs qui, tenus au courant de l’avancée du projet, tenaient à exprimer leur gratitude à leur bienfaiteur local. Ou de son propre salaire, envoyé discrètement pour que Valaniel la vende et utilise l’argent ainsi obtenu pour prolonger son séjour, que le marchand aurait préféré offrir à son investisseur pour se faire pardonner de tout le trouble qu’il lui causait. Il avait déjà au moins sept autres histoires toutes prêtes qui n’attendaient que d’être adaptée à la situation. D’un autre côté, espacer les rencontres lui laisserait plus de temps libre pour préparer sa prochaine arnaque. Il avait déjà une idée de ce que pourrait être son prochain coup, mais toute bonne arnaque demandait une bonne préparation, et il était loin d’être préparé.
La question de Kerlik le tira de sa réflexion et le ramena à la réalité. Sans s’en rendre compte, il s’était à nouveau enfoui le bas du visage derrière ses mains, aussi se redressa-t-il et reprit-il une posture plus digne.
"Oui bien sûr, posez donc ! Je vous ai déjà dit de ne pas être si cérémonieux avec moi, vous me donnez l’impression d’être bien plus important que je ne le suis ! "
Il laissa le torkos finir sa deuxième brioche en silence. Visiblement, il appréciait vraiment la pâtisserie ! Cela n’avait rien d’étonnant, un esclave comme lui ne devait pas souvent avoir la possibilité de manger quelque chose d’aussi bon. Lui aussi avait dû faire cette tête quand il avait découvert sa première pâtisserie. Tout cela remontait à loin, et cette vie lui était devenue normale avec les années.
La question qui suivit surprit Nathanaël. Ou plutôt, il fut surprit que Kerlik la lui pose aussi tôt. Il s’attendait à l’entendre un jour, il espérait même l’entendre. C’était une des raisons qui l’avait poussé à choisir Caël comme victime. Et le torkos s’était clairement détendu, il avait même osé commander quelque chose. Rien d’étonnant, alors. Il aurait dû s’y attendre.
"Pourquoi ? Et bien parce que vous m’êtes sympathique, pour commencer. Et puis… "
Il marqua une pause et réfléchit à ce qu’il dirait ensuite. Il pouvait tout lui expliquer, il le voulait même. C’était ce qu’il avait prévu depuis le début. D’un autre côté, il était peut-être un peu tôt. Kerlik pouvait très bien décider de faire confiance à son maitre plutôt qu’à lui, un inconnu surgi de nulle part qu’il ne connaissait que depuis deux semaines. Bien sûr, il était très peu probable que le jeune esclave choisisse son maitre, cet homme arrogant qui le maltraitait et le dénigrait en toute occasion, mais la prudence, toujours elle, lui soufflait à l’oreille de ne pas se presser.
Il se pencha en avant, se rapprochant autant que possible de son interlocuteur, un sourire malicieux aux lèvres. D’un geste de la main, il fit signe à Kerlik de faire de même et attendit qu’il soit assez proche pour l’entendre murmurer. Toujours ménager ses effets.
"Dites-moi, monsieur Elgarad, savez-vous garder un secret ? " |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 30/3/2014, 16:21 | |
| Lorsque Valaniel lui répondit enfin ce fut dans un léger reproche qu’il n’avait de cesse de lui faire, étant d’être moins cérémonieux lui donnant l’impression d’être plus important qu’il ne l’était réellement. Ce que Kerlik trouvait étrange, car normalement il se devait d’être cérémonieux et puis il était important qu’importe ce qu’il lui disait, c’était un marchand. Aux yeux du Torkos c’était une personne hautement positionnée, mais il n’en fit guère plus attention puisque son hôte l’avait autorisé à poser sa question, ce qu’il fit.
L’étonnement de l’homme devant lui le fit sourire, était-il surpris de l’audace du torkos ?? Ou bien était-ce autre chose ? Kerlik souriait simplement, car ce genre de réaction l’amusait, le torkos se sentait moins stresser et plus à l’aise, l’ambiance sans doute ou bien était-ce simplement le temps que le torkos s’habitue à la présence de Valaniel. Tout ce que Kerlik savait c’est qu’il était heureux de ne plus se sentir aussi coincé et stressé que lorsqu’il était entré et qu’il espérait que tout ce chemin qu’il venait de faire durant ses trois rencontres ne serait pas à refaire de nouveau lors de la quatrième.
Il devait avouer que lors des deux premières il n’avait été nullement à l’aise durant toute leur rencontre. Il avait été nerveux et stressé ne sachant pas à quoi s’attendre et ne connaissant pas tellement l’homme devant lui. Mais aujourd’hui, il est vrai que durant la première demi-heure il avait été nerveux, mais plus le temps passait et plus le torkos voyait les efforts que son hôte faisait pour le rendre moins nerveux. Kerlik n’était pas con non plus, il savait que tous ses efforts cachaient quelque chose et c’est ce qui avait amené sa question, le jeune torkos ne connaissait aucun mésorian, outre cette jeune femme… Illynn, qui ferait tous ses efforts envers un torkos pour ne rien avoir en retour.
Ce fut la réponse de Valaniel qui le sortit de ses songes, il lui dit qu’il lui était sympathique ?? Ce genre de réponse lui revenait souvent durant ses discussions avec d’autres mésorians. Est-ce qu’Illynn avait raison et que ce n’était pas tous les mésorians qui étaient méchants et près de leurs biens ? Il est vrai que son ancien maître ne l’avait pas été… mais c’était si loin aujourd’hui… ce n’était plus une référence.
Puis il vit Valaniel se pencher vers l’avant en lui faisant signe de faire de même en souriant, mais ce n’était pas un sourire que Kerlik aimait particulièrement. Avait-il fait une erreur en lui posant cette question et en commençant à se sentir plus à l’aise avec l’homme ? Il se pencha donc et entendit l’homme lui murmurer s’il savait tenir un secret. Étrangement Kerlik était soulagé que ce ne soit pas des menaces qu’il allât lui proliférer. Il avala puis murmura du même débit que l’homme pencher presque sur lui.
Oui monsieur, promis je garderai ce secret dans ma tombe s’il le faut.
Il se releva quelques peut et regarda le plus sérieusement du monde Valaniel et il rajouta toujours dans un débit bas pour que les gens autour d’eux ne l’entende pas.
Dans mes coutumes monsieur, lors de la mort on ne parle pas du défunt donc aucune chance que votre secret ne soit dit.
Il regarda Valaniel dans les yeux attentifs à ce que ce dernier allait lui dire. Étrangement aujourd’hui il se sentait bien, il ne se sentait pas écraser par son maître, il se sentait presque libre, sans doute le fait que l’homme devant lui, le laissait un peu plus libre et il devait avouer que ça ne le déplaisait pas. Il est vrai que Kerlik avait toujours rêvé de liberté et qu’il avait longuement envié, même plus jeune, les okanakis qui eut était le peuple le plus libre selon lui… |
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| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) 3/4/2014, 19:32 | |
| "Votre tombe ? Ne parlez pas de malheur, je vous en prie ! J’espère bien que vous ne la rejoindrez pas de sitôt ! Et pour être franc, ce secret sera sans doute éventé bien avant."
Le torkos plongea son regard dans le sien. Il avait un sourire sur les lèvres, et quelque chose dans ses yeux dit à Nathanaël qu’il se sentait bien. C’était bien évidemment le but, mais voir qu’il y était arrivé réchauffa le cœur de l’escroc. C’était la première fois que Kerlik était aussi à l’aise pendant une de leurs petites rencontres. Il s’était décrispé progressivement, il avait fallu faire de nombreux efforts, mais il y était arrivé.
"Mais revenons-en à votre question. Qu’était-ce, déjà ? Ah, oui, Pourquoi je fais tout ça pour vous. Si vous voulez mon avis, ce n’est pas la question que vous auriez dû poser."
Il marqua une pause, le temps d’avaler une gorgée de thé. Le moment de la grande explication était venu, et il voulait être sûr de ses mots. Un peu de réflexion en plus était le bienvenu. Une fois son discours prêt, il prit une inspiration et se lança.
"A la façon dont vous posez votre question, on dirait que j’ai conçu quelque plan diabolique, et que ces rencontres ne sont que des étapes nécessaires pour un dessein plus grand. Alors qu’en fait c’est tout l’inverse. Ce que j’ai fait, je l’ai fait justement pour pouvoir vous offrir ces moments de répit que vous méritez plus que largement. Non, si vous vouliez vraiment comprendre la situation dans laquelle vous êtes en ce moment, vous me demanderiez ce que j’ai fait, et non pourquoi."
Il marqua une courte pause, le temps de reprendre son souffle, puis poursuivit à voix basse. La suite ne devait surtout pas être entendue par une oreille indiscrète.
"Voyez-vous, je ne suis pas exactement l’homme que vous connaissez. Contrairement à ce que vous pensez, je ne suis pas respectable, et ne vous suis absolument pas supérieur. L’homme dont vous craigniez quelque punition, et dont votre maitre attend qu’il accroisse encore sa fortune, Valaniel Lazulis, n’existe pas. Ce n’est rien de plus qu’un nom à qui j’ai donné vie, à qui j’ai donné une histoire et un visage qui sont tous deux destinés à disparaitre dès qu’ils ne seront plus nécessaires. D’ailleurs, Valaniel Lazulis n’aurait eu aucune raison de vous ménager de la sorte ! Moi par contre, et quand je dis "moi" comprenez celui que je suis vraiment, la sympathie que vous m’inspirez me suffit. Il est évident que votre maitre vous maltraite pour rien, il a d’ailleurs commit l’erreur de le faire devant moi le jour où je suis arrivé sur cette île.
C’est à ce moment que j’ai commencé à m’intéresser à vous. Il a vite été évident que jamais la garde ne pourrait venir à votre secours, votre maitre est trop riche pour cela. Un simple pot de vin aurait suffi à le mettre à l’abri. C’est pourquoi j’ai décidé de m’occuper moi-même du problème. J’ai créé Valaniel, je suis devenu lui, et sous ses traits, j’ai tendu un piège à votre maitre. Piège dans lequel il est tombé. Grâce à ça, j’ai pu vous obtenir ces moments de détente mais aussi ponctionner une somme importante à votre maitre. Jamais l’argent que je lui prendrais ne pourra le pardonner de ce qu’il vous fait en permanence, mais j’espère au moins que la leçon sera douloureuse quand il comprendra qu’il a été roulé.
Ce qui m’amène à la suite des évènements. A l’heure actuelle, je pourrais continuer à lui faire vider ses poches et à m’enrichir à ses dépens, mais ce n’est pas mon but. Ce que je peux faire, en revanche, ce que je voudrais faire d’ailleurs, c’est vous tirer de ses griffes. Pour vous, n’importe quoi serait mieux que rester à son service. Il pourrait vous tuer un jour, s’il continue comme ça."
Nouvelle pause. Sur la fin du discours, le regard et l’intonation de Nathanaël s’étaient durcis pour souligner la gravité de ses propos. La libération du torkos était la raison qui l’avait poussé à mettre tout ce plan sur pied, plus importante encore que l’humiliation que Caël ne manquerait pas de connaitre quand il comprendrait la vérité. Alors qu’il laissait à Kerlik le temps de digérer ce qu’il venait d’entendre, une idée lui traversa l’esprit. L’espace d’un instant, il se revit avant d’être sauvé par Liam. A l’époque où il se défiait de tout le monde car tous ceux qui l’approchaient ne le faisaient que pour le maltraiter, où il sentait autant le dédain que le dégoût de tous.
"En fait, je crois que je sais pourquoi je vous aime bien. En un sens, vous me rappelez moi à une certaine époque de ma vie. Une époque depuis longtemps révolue, mais qui a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui." |
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| Sujet: Re: Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) | |
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| | | | Discussion autour d'un thé (PV Kerlik) | |
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