5 ans plus tard ...

Don’t worry ! Ne t’inquiètes pas, c’est toujours ce que me dit mon père, quand il apprend que je commence un nouveau travail, dans une nouvelle ville. Cela devait  bien faire 5 ans que je ne suis pas retournée dans ma ville natale, et par la même occasion que je n’avais pas revu mon père et mes frères. Opale, ma belle Opale,  ses magnifiques paysages verdoyants me hantaient chaque nuit depuis mon départ. J’avais beau voyagé un peu partout, je n’avais jamais revu un tel paysage, j’en étais nostalgique. J’avais beau essayé de trouver un moment pour revenir, mais je n’avais jamais le temps. Il y avait toujours un empêchement de dernière minute. Hélas, à mon grand désespoir, j’avais beau me répéter sans cesse « Lors de ton prochain jour de congé tu rentreras chez toi » cela n’arrivait jamais. Et au final, 5 ans c’était écoulée, je n’avais pas beaucoup de nouvelles de mon père, nous avions un échange épistolaire, je passais mon temps à déménager d’un endroit à un autre, que parfois il m’arrivait de pas avoir le temps de lui donner ma nouvelle adresse. J’avais l’impression d’être une mauvaise fille, qui ne prend pas assez soin de sa famille.

Pourtant cette fois-ci ça devait être la bonne, j’aurais dû enfin rentrer chez moi pour un laps de temps indéterminé.  Cependant, il a fallu qu’une autre famille fasse appelle à mes compétences, normalement je n’aurais pas acceptée.  Mais là, il s’agissait d’amis proches  de mon tout premier employeur, je pouvais donc pas refuser. C’est donc de cette façon que je me retrouvais à Ileval, une ville que je connaissais déjà assez bien, vu que j’avais déjà eu un poste dans les alentours. La seule chose qui me permettait de ne pas trop déprimer, c’est qu’Ileval avait des airs de mon Opale, adorée. J’adorais les petites villes, où tout semblait chaleureux, surtout quand tout le monde se connait. Même si je fais partie des familles fortunées d’où je viens, dans ce genre de ville on pouvait bien me considérer comme une campagnarde sans éducation.

Aujourd’hui, ça devait bien faire 3 mois que j’étais arrivée à Ileval, je n’avais pas vu le temps passé, en même temps j’avais 5 enfants à ma charge. Je ne savais plus où donner de la tête, de vrais petits chenapans, tout le temps à m’attirer des ennuis, je passais plus mon temps à leur courir après qu’à leur apprendre quelque chose. Au final, je ressemblais plus à une baby-sitter, qu’à une préceptrice. Les parents n’avaient pas l’air de faire la différence, tant qu’ils arrivaient se débarrasser de leurs enfants pour être tranquilles, c’était le principal. Je détestais vraiment cette partie de mon travail, de voir que les parents ne s’intéressaient pas à leurs enfants, puisque au final mon travail n’aboutirait à rien s’ils ne les prenaient pas en considération.

Par ailleurs, je n’avais pas encore réussi à avoir un seul moment de répit pour moi, j’avais besoin de me détendre, et de changer d’air. Je passais le plus clair de mon temps enfermée entre les murs de la demeure. Heureusement, aujourd’hui j’allais enfin pouvoir être tranquille, car la famille était invitée chez des amis, ce qui signifiait que je n’aurais pas les enfants dans les pattes.

Enfin ! Un peu de temps rien que pour moi, j’avais donc prévu de me rendre à Opale, sauf que Esperando, mon cheval c’est blessé à la patte, il ne peut donc pas se déplacer, et ça je le dois à ces adorables enfants, qui se sont amusés à lui donner des coups avec un bâton. J’avais dû faire preuve d’un grand sang froid pour pas leur donner une correction. Je ne supportais pas le gens qui se permettait tout ce qu’il voulait, juste parce qu’ils étaient bien nés.

J’ai donc attendu patiemment qu’ils s’en aillent, avant de m’extasier d’être enfin tranquille. J’en avais besoin, car sinon je ne savais pas comment j’aurais tenu plus longtemps, mes nerfs étaient à vifs. Et me connaissant je n’aurais pas pu continuer cette mascarade encore longtemps. Alors, une fois seule, je me permis de prendre soin de moi dans un bon bain chaud, même si je me baignais enfaite dans un gros tonneau de bois. Une fois sèche, j’enfilais une tenue plus confortable que les autres jours, j’étais un peu plus masculine, mais j’avais tout de même détaché mes cheveux qui tombaient en cascade sur mes épaules.

Mon activité du jour, serait donc de me rendre en ville, pour effectuer certaines emplettes, et j’en profiterais pour envoyer une lettre à mon père avec son cadeau d’anniversaire. Cela fait donc la cinquième année consécutive que je ne pouvais pas être avec lui en ce jour spécial. Cela me rendait triste, de me dire que je manquais tous les évènements marquants de la vie. Heureusement, que mes frères étaient avec lui, je pouvais me consoler de cette manière, en me disant qu’il n’était pas tout seul au moins.