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 Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]

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Adriel Alemel
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MessageSujet: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime8/2/2015, 18:01

Une vingtaine de jours. Cela faisait en tout et pour tout environ une vingtaine de jours qu'il n'était plus seul au coeur de la tourmente, au coeur de ses pensées, au coeur de son petit refuge au sommet d'une tour du Fort. La nouveauté était encore suffisamment grande pour qu'il s'arrête parfois en plein milieu d'un couloir, se retourne vers elle et la fixe, sans raison apparente, simplement abasourdi par sa présence. Il ne comprenait toujours pas par quel miracle elle pouvait le supporter. Il passait des heures plongé dans ses livres et parchemins, à faire des recherches et à compiler des dossiers, ou en réunion où ne s'échangeaient que des informations défraîchies hurlées par des conseillers ventripotents et bien incapables d'en comprendre la moitié. Toute condescendances mise à part, certains étaient d'une inutilité flagrantes et n'étaient présents que parce qu'ils représentaient une confédération marchande, ou encore un groupe quelconque.

Le reste du temps, elle devait l'accompagner pour le voir se faire humilier par le Maître d'Armes, même s'il essayait toujours d'esquiver ce triste spectacle. Et la plupart du temps, il oubliait même qu'elle existait. Heureusement qu'Algra était plus attentionnée que lui et lui apportait de quoi se nourrir. De véritables plats, parfois, en plus des entrées froides et faciles à consommer qui lui étaient destinées. Non, véritablement, il ne devait rien y avoir de véritablement enthousiasmant dans cette nouvelle vie qu'il avait achetée pour elle.

Bien entendu, tout n'était pas noir, et il avait déjà entendu Lygren, au détour d'un couloir, parler d'elle avec enthousiasme. Il se demandait si elles étaient devenues amies. Si elle s'était adaptée à l'architecture particulière du Fort, si elle mangeait bien et à sa faim, si elle s'épanouissait dans les entraînements avec les autres Escortes et Gardes d'Elite. Après tout, quelques spécimens entourant le Doyen Anton étaient tout à fait charmants. Bien plus que leur Maître, d'ailleurs...

Pourtant, il n'arrivait toujours pas à s'habituer véritablement à sa présence. Il n'ordonnait pas, demandait à peine, la laissait faire à ses envies, et lui parlait finalement très peu. Le silence était un état naturel pour lui, autant que respirer. Il ne se complaisait pas dans les logorrhées interminables de son précédent Maître, n'aimait pas parler de lui, rechignait à évoquer son insignifiant travail... Et il n'osait pas vraiment plus lui demander comment se déroulaient ses journées, si elle vivait bien d'être sans cesse entre les murs du Fort, elle qui avait tant voyagé, si elle supportait l'inactivité qu'il lui imposait par vertu de son seul métier, ou les rigueurs exigées parfois lorsque l'un ou l'autre perdait son sang-froid sur Adriel. Eux aussi avaient eu du mal à s'adapter. Avec une Escorte, il n'était plus tout à fait aussi vulnérable. Pourtant, il en ressentait autant de soulagement que de honte. S'ils avaient été capables de changer pour une seule démonstration de force, pourquoi, par Hygérie, n'avait-il pu le faire avant?

Tout ce "confort" relatif qu'elle lui apportait ne faisait, en définitive, que lui renvoyer son inutilité en plein visage, son inadéquation, son inadaptation à un milieu pour qui il n'était qu'un parmi des milliers d'autres. Insignifiant, et pourtant remarqué lorsque le besoin se faisait sentir. Il secoua la tête, réprimant un grognement en sentant le masque qui comprimait son visage. Au moins s'était-il détendu dans ses appartements, acceptant sa présence avec un certain naturel. Il ne dissimulait pas son visage, ne bridait qu'à peine ses mots et ses émotions, parfois à sa grande honte... Elle avait dû comprendre, depuis le temps, que sa ressemblance avec l'Héritier n'était guère naturelle, mais elle n'en disait rien. Et finalement, ce non-dit qui flottait entre eux le rassurait plus que l'inverse. Surprenant, en un sens, véritablement...

Toujours fut-il que ses pensées le menèrent sans encombre jusqu'à la Bibliothèque qu'il avait tant vantée à la jeune femme, pour tenter d'y trouver Tibald. Ce à quoi il en était réduit. Aller voir les gens lui-même pour avoir les informations qu'il n'osait pas demander en personne. *Pathétique, Adriel, comme toujours.* Il hocha la tête, bien conscient de ce fait. Pourtant, il ne pouvait s'en empêcher. La pièce étant vide, il remonta pensivement jusqu'à leurs appartements, ramassant sans y penser le petit chat blanc qui n'avait guère grandi, fixant son regard jaune de ses yeux vairons, s'adressant à lui en franchissant le palier, sans pour autant repousser la capuche de sa houppelande d'un gris tourterelle encore humide de la bruine sévissant à l'extérieur:


"Et toi, dis-moi, tu penses quoi de la situation? Je devrais demander ce rapport sur la situation du Doyen de toute urgence? Hmmh? Oui, je suis d'accord avec toi, allons-y..."

Et d'entrer dans la pièce, totalement oublieux, encore une fois, de son environnement...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime10/2/2015, 02:16

L'adaptation n'est pas facile, mais elle s'y attendait. Sa nouvelle vie est tellement différente de l'ancienne, le Fort tellement différent de la maison de Richard. Sans parler de son nouveau maître... Les premiers jours, elle n'a pas tellement eu le temps de penser à tout ça : enrôlée d'office et sans qu'on lui ait demandé son avis pour le Tournoi, ses journées ont été bien remplies entre l'entraînement et ses devoirs envers Adriel.

Mais, maintenant que c'est terminé – elle n'a d'ailleurs toujours pas très bien digéré la façon dont son maître a été écarté de la récompense qu'elle était censé avoir gagné pour lui – elle a plus de temps libre qu'il ne lui en faut. Elle en a profité pour découvrir sa nouvelle maison, arpentant les couloirs jusqu'à être capable de s'y orienter les yeux fermés. Ce n'est pas encore tout à fait ça, mais ça commence à venir.

L'ambiance ici est infiniment différente de ce qu'elle a connu jusqu'à maintenant. Moins détendue, moins conviviale, plus... martiale. Ça ne la dérange pas spécialement, ça lui conviendrait même plutôt, mais il faut le temps de s'y faire. De prendre ses marques et ses habitudes. Et de faire en sorte que la maisonnée s'habitue à elle, aussi.

Elle s'est fait plusieurs fois la réflexion qu'elle a été plutôt impulsive, de se décider aussi rapidement à venir ici pour veiller sur cet étranger dont elle ne savait quasiment rien. Pourtant, plus les jours passent et plus elle est convaincue d'avoir pris la bonne décision, d'avoir eu raison de suivre son instinct comme elle l'a fait.

Comme elle l'avait pressenti quand elle l'a rencontré, Adriel a plus besoin d'elle que Richard ne l'a jamais eu. Ou besoin d'être protégé du moins, ce qui est la même chose à ses yeux. Elle sait pourquoi elle est là, et elle se sent utile, en quelque sorte, même si elle ne doute pas que son travail ne consistera pas toujours à effaroucher des nobliaux un peu trop sûrs d'eux.

Elle en a déjà calmé quelques uns, après l'incident le jour de son arrivée il n'a plus été question qu'elle reste à regarder sans réagir, et ça a eu l'air de suffire à calmer les autres. Même le Doyen n'a plus levé la main sur le jeune homme, pour autant qu'elle sache. Tant mieux, elle aurait été ennuyée de devoir effectivement lui casser la main. Ce n'est pas grand-chose bien sûr, on ne peut pas dire qu'elle ait sauvé la vie de son maître, mais elle a au moins déjà réussi a la lui rendre un peu plus agréable, en tout cas elle l'espère. Elle a fait une différence, aussi infime soit-elle. C'est un début.

Lui, elle n'a toujours pas réussi à le cerner. Difficile, étant donné qu'il parle encore moins qu'elle. Elle l'aime bien pourtant, il est toujours gentil, avec elle et avec tout le monde. Elle le met mal à l'aise, elle s'en rend compte, mais ça, elle ne sait pas vraiment quoi y faire, alors pour le moment elle se contente de se faire aussi discrète que possible quand elle le suit. D'ailleurs, elle est presque sûre qu'il lui arrive d'oublier jusqu'à sa présence, et de sursauter en se rendant compte qu'elle est là. Le manque d'habitude, après tout il n'a jamais eu d'Escorte avant elle, à ce qu'elle a pu comprendre. Il finira par s'y faire, sûrement.

Elle aime le regarder travailler, par exemple quand ils sont simplement dans son bureau et qu'elle ne ressent pas particulièrement le besoin de rester à l’affût à guetter un éventuel danger. Il a l'air différent alors, l'air concentré, les doigts tachés d'encre, plongé dans des documents à lire ou à rédiger, il cesse de ressembler à un chaton effrayé et il a l'air... à sa place. Dans son élément. Il pourrait aussi bien être en train de décider du sort du monde, et elle y trouve quelque chose d'impressionnant en quelque sorte, sans bien savoir quoi exactement ni pourquoi.

De temps en temps, elle se prend à l'observer lui, plutôt que ce qu'il est en train de faire. Elle lui trouve quelque chose de touchant, toujours, là non plus sans bien savoir quoi. D'apaisant aussi. C'est un peu étrange pour elle, mais elle aime plutôt bien. Elle a assez vite remarqué, évidemment, que sa ressemblance avec l'Héritier, qu'elle a suffisamment croisé pour avoir déjà une opinion sur lui, est plus frappante encore que ce qu'il a bien voulu en dire à son arrivée. Elle a sa petite idée sur la question, bien sûr, mais ça n'a pas vraiment d'importance. Ce mystère-là ne la regarde pas. S'il ne le met pas en danger, lui, elle n'a aucune raison de chercher à le creuser.

Elle a quand même commencé à se mêler de ce qui ne la regarde pas tout à fait, ou en tout cas pas autant que les attaques mesquines auxquelles elle a mis fin, mais elle n'est pas certaine qu'il soit au courant. Là encore, du presque rien, à peine un détail. Elle a remarqué que les petites insinuations de Lygren, la servante qui semble s'occuper principalement de lui, le mettait mal à l'aise, alors elle s'est permis de lui demander – gentiment, pour une fois, et en toute discrétion – de les éviter. Du coup, la domestique semble avoir fait d'elle son nouveau sujet d'attentions.

Elle, ça ne la dérange pas, et ça l'amuse même plutôt, alors elle laisse faire. Elle se demande vaguement si c'est juste un jeu ou si la gamine a un intérêt plus réel derrière, mais la question ne la perturbe pas plus que ça. Elle aura bien l'occasion de découvrir la réponse, plus tard. Quand elle se sera faite à la maison, et qu'elle en connaîtra mieux les règles tacites.

Parce qu'elle sait bien que ce genre de batifolage entre esclaves n'est pas du goût de tous les mésorians, et ce n'est pas le moment de faire une connerie, surtout sans savoir ce qu'elle risque d'en retirer. Richard s'en moquait, bien conscient que les mœurs des Torkos sont différents de ceux des Mésorians, mais ici elle ne sait pas. Et elle soupçonne qu'un certain nombre de gens seraient trop heureux d'avoir une excuse pour mettre dehors la nouvelle protectrice du petit secrétaire timide qu'il était si amusant de tourmenter...

La nouveauté la plus déstabilisante, au fond, c'est certainement les livres. Il y en avait chez Richard bien sûr, mais c'était différent, parce que hors d'atteinte. Ici, c'est différent. Il y a cette bibliothèque, qui lui semble immense, avec tant de livres qu'elle n'essaye même pas de les compter, et où elle se retrouve désormais quasiment tous les jours, comme à cet instant. Parce que, comme Adriel l'avait promis, les leçons ont commencé.

Elle n'avance pas vite d'ailleurs, et pas seulement parce qu'elle se laisse déconcentrée la moitié du temps pour observer l'improbable montagne d'ouvrages qui l'entourent. Ce n'est pas son domaine, tout simplement, elle est en terrain inconnu, rien de tout ça n'est naturel pour elle, et, là aussi, il faut qu'elle s'habitue à ces signes compliqués, qui se ressemblent et qu'elle confond souvent, censés former des mots.

Elle n'est pas éduquée ni particulièrement intelligente, du moins elle n'a pas cette sorte d'intelligence, et l'apprentissage prend du temps. Elle le voit bien dans les regards et les soupirs discrets que le bibliothécaire, pourtant infiniment patient avec elle, laisse échapper quand elle mélange les lettres, s'embrouille sur des choses que d'autres qu'elle, sans doute, auraient compris depuis longtemps.

Mais elle s'obstine, décidée, et sa volonté semble suffire à son tuteur, qui continue inlassablement de lui expliquer, qui arrive même à tempérer son humeur quand elle commence à s'énerver contre elle-même à force de refaire encore et encore les mêmes exercices.

C'est d'ailleurs un moment de ce genre qui est interrompu par l'arrivée d'Adriel dans la bibliothèque. Dans la seconde, sans doute même avant qu'il n'ait vu qu'elle était là, elle s'est levée, prête à prendre ses ordres ou à le suivre si besoin, sous le regard réprobateur du bibliothécaire, qui préférerait sans doute la voir moins impatiente de délaisser sa leçon. Mais, même si elle l'aime bien et lui est reconnaissante de tous les efforts qu'il fait pour elle, même si elle apprécie bien plus le temps qu'il lui consacre que son manque de patience pourrait le laisser croire, cet apprentissage n'est rien de plus qu'une faveur accordée par son maître, et qui passera donc toujours après le reste, et surtout après son devoir envers lui.

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Adriel Alemel
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime10/2/2015, 19:01

Il aurait été absurde de croire que le chaton lui avait effectivement répondu. Adriel était de nombreuses choses mais pas… Si, en réalité, il lui arrivait d'être absurde. Lorsqu'il tentait de comprendre les autres, lorsqu'il essayait de s'impliquer, de promettre, d'espérer. Absurde dans sa naïveté, dans son ignorance, dans son désir, parfois, de souffrir pour se prouver qu'il était, effectivement, autre chose qu'un corps mort porté par les flots de la vie, là où la Déesse choisirait de l'emmener, là où il trouverait cet endroit spécial où il aurait sa place. Tout comme il était absurde de croire qu'il était un endroit où il aurait véritablement sa place. Malgré ce que Samaël lui avait affirmé, malgré cette nuit qu'ils avaient passée, ces nuits. Malgré la perspective prochaine de leur départ pour Îleval… Encore une chose à laquelle il lui fallait songer, et qu'il ne pouvait faire sans en rougir, comme à l'instant présent.

Il enfouit le nez dans la fourrure du petit fauve, cachant à la fois ses joues brûlantes et son sourire béat, étouffant son soupir dans les ronronnements puissants pour un corps pourtant si menu. L'inverse de lui, plutôt grand et pourtant si discret, voire inexistant. Il ne s'en plaignait pas, pourtant, cela lui convenait, la plupart du temps, bien qu'il ait conscience de n'être pas… adéquat, pour tant de raisons. Il reposa donc le chaton, retenant à grand-peine un sursaut en se rendant compte qu'il n'avait effectivement pas été seul et que Valokra l'avait suivi à son insu, une fois encore. Quoique… « à son insu » n'était pas le terme. Il était bien trop tête en l'air pour se rendre compte qu'elle le suivait, et elle bien trop douée dans ce qu'elle faisait pour se rendre ostensible. Il secoua la tête, commençant à défaire le montage complexe de tresses qu'il s'était amusé à faire le matin pour dissimuler les lanières de son masque, et surtout la serrure qui le fermait. Il laissa aux soins de la Torkos de prendre en charge la porte alors qu'il s'approchait de la bibliothèque pour en retirer la clef.

Elle lui était encore sortie de la tête alors qu'il retirait l'inconfortable carcan de cuir, puis la houppelande, exposant ses sempiternelles robes de coton, d'un gris plus soutenu que celui de la cape. Puis son regard tomba sur un rapport. Un autre, encore un autre, mais qui lui arracha un semblant de sourire. Celui-ci avait été fait par Tibald. Rapport circonstancié des avancées de sa protégée. Guère encourageant. Il n'avait eu que peu de temps pour l'aider lui-même et n'avait que lui à blâmer, en définitive. Mais il aurait voulu… s'il avait pu… Peut-être, peut-être… *Sois encore plus cohérent, Adriel* Il fit un vague geste de la main pour chasser cette mauvaise pensée, qui n'arrivait plus que rarement depuis… depuis lui. Rapidement, avant que la rougeur traîtresse ne reprenne ses droits sur ses joues opalines, il se retourna vers la jeune femme, admirant une fois encore, sans en avoir trop conscience, la grâce féline qui avait fait d'elle la gagnante du Tournoi d’Été.

Il resta là à la fixer alors qu'il se remémorait que ce n'avait pas été peu, ce qu'elle avait réalisé. Et que cela avait à la fois amusé et vexé Anton. Et ne lui avait apporté que du mépris de la part des autres. Le tout dissimulé sous des dizaines de propositions de rachat. Il les avait toutes ou presque brûlées, puisqu'il lui en parvenait chaque jour des nouvelles. La moitié portaient de véritables et sincères notes d'intérêt pour l'Esclave, que ce fut pour un véritable besoin de protection, ou pour l'ajouter à une « collection », ce qu'il trouvait relativement malsain. Comme s'il avait quoi que ce fut à ajouter à ce sujet. S'il était un être à l'âme, à l'esprit véritablement malsains, il ne pouvait les blâmer, lui-même n'étant pas particulièrement une référence en la matière. Il suffisait de voir le plaisir infâme dans lequel il se rouler en songeant seulement à…

Il inspira profondément, fronçant les sourcils de façon fort peu protocolaire et surtout habituelle, se pinçant l'arête du nez dans un réflexe conditionné pour prévenir un mal de tête, ou reflétant simplement son état d'agacement à l'encontre de… tout ce qui pouvait bien lui passer par ladite tête. Soupirant, il ramassa sur les bras du second fauteuil venu agrémenter sa collection un énième rapport sur tel ou tel personnel de maison au sujet duquel un noble quelconque avait des soupçons et s'en était ouvert pour la Déesse savait quelle raison à Anselme, qui lui avait transmis le bébé, qu'il aurait volontiers jeté avec l'eau du bain de toutes les autres fadaises de son jumeau. Il s'arrêta net sur le chemin de son bureau, se demandant d'où lui venait une telle audace. Décidément, il avait bien changé, ces derniers temps, à force de n'être pas harcelé par tous les nobliaux passant par le Fort et qui pensaient qu'il n'était qu'une sorte de dévidoir. Bien entendu, il n'en volait pas toujours sa part. Être le Secrétaire Particulier d'un Doyen demandait parfois qu'il heurte quelques sensibilités. Il n'était pas naïf sur ce point précis, et il avait mérité un certain nombre des noms d'oiseau dont il avait été affublé au fil des années. D'autres, en revanche… Il avait bien conscience que le fait d'avoir une Escorte, d'autant plus avec la réputation d'avoir remporté le Tournoi, qui plus était vindicative, jouait pour beaucoup dans ce nouveau calme. Il lui en était reconnaissant, bien sûr, mais il avait peur pour elle, souvent. Un jour, il ne serait plus là, probablement bien plus tôt qu'aucun d'entre eux ne l'escomptait, puisque la situation était de moins en moins confortable avec Îleglace, et qu'il ne doutait pas que quelque ressentiment finisse par se solder par une tentative d'assassinat plus ou moins réussie à l'encontre d'Anselme…

Il haussa les épaules, chassant tout ceci de son esprit. Lorsqu'il ne serait plus, Valokra serait libre, et c'était tout ce qu'il pouvait lui offrir à l'heure actuelle. Il n'avait guère plus de pouvoir, et cela déjà était une grande chose. Pour en revenir, difficilement, au sujet premier, il alla s'installer à son bureau, finalement, et en sortit un parchemin visiblement déjà griffonné, un peu usé, une plume taillée à la perfection, et un pot d'encre, qu'il posa sur le plateau marqueté, à côté d'un petit livre d'apparence innocente qu'il avait exhumé d'un second tiroir. Il feuilleta les pages jusqu'à tomber sur une note très simple, quelques lignes à peine, la dernière liste de commissions d'Anselme. Rien d'absurde, pour une fois, des braies en cuir sobre pour l'entraînement, une nouvelle bride pour son étalon préféré, un tapis de selle pour le même cheval, et de l'huile d'entretien. Neutre, facile.

Le regard qu'il leva vers la jeune femme était doux, son sourire engageant, et sa voix toujours aussi étouffée alors qu'il aplanissait tout ceci du bout de ses doigts fins, pianotant sur la surface souple presque sans bruit.


« Valokra, je souhaiterais que vous me montriez comment avancent vos leçons avec Tibald. Aucun enjeu, il ne s'agit pas de gagner un Tournoi, cette fois, simplement d'avoir une idée du temps qu'il faudra avant que nous puissions commencer à mettre en œuvre ce système d'échange de billets en cas de nécessité. Ce pourrait être utile lors de notre voyage à ïleval, par exemple... »

Il lui adressa un nouveau sourire, qui n'hésita qu'un instant en se remémorant la nouvelle humiliation qu'avait été sa position lors du dîner honorant l'Esclave victorieux du Tournoi. En tant que son Maître, il aurait dû pouvoir être à la table du Doyen, et non derrière la chaise de celui-ci, à attendre son bon vouloir. Et il aurait dû recevoir le prix en monétaire. Ce qui n'était pas arrivé. Il se pinça à nouveau le nez puis releva les yeux dans une expression un tantinet plus ferme, retirant les mains du plateau pour lui laisser la place. Son regard s'adoucit à nouveau et, ne souhaitant pas la scruter lors de l'exercice, il s'empara du billet qui avait été glissé dans sa poche, se demandant bien ce qui avait pu lui être demandé cette fois. Avec un peu de chance, le Doyen aurait une demande, ou Chaï des informations intéressantes à lui transmettre. Il serra un instant les mâchoires. Cette situation avec l'Héritière d'Îleglace et Childéric Gaudar n'était pas pour les arranger non plus, bien qu'il put, à un certain niveau, comprendre leurs réticences respectives. L'amour était une chose atroce, parfois, dans ce qu'il poussait à faire, et dans ce qu'il tuait, aussi dans son sillage...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime27/2/2015, 17:40

Si elle en est encore à se faire à son nouvel environnement, il y a tout de même certaines petites choses qui peuvent déjà s'apparenter à des habitudes, comme cette façon qu'elle a désormais de fermer automatiquement la porte derrière eux. Pas grand-chose, mais un signe qu'elle commence à prendre ses marques.

Tout comme elle s'habitue à cette façon qu'il a quelquefois de rester un instant à la fixer, sans qu'elle sache bien pourquoi ni ce qu'il se dit dans ces moments, mais sans que ça ne la gêne non plus ; ou encore comment il semble parfois se perdre dans ses propres pensées, comme c'est le cas à cet instant.

Ça lui arrive assez souvent d'ailleurs, il a l'air de se passer beaucoup de choses dans sa tête. Elle, au contraire, a toujours été simple. Pas idiote, non, mais elle évite simplement de se poser des questions auxquelles elle ne peut pas répondre, ou de ressasser des problèmes auxquels elle n'a pas de solution, se concentrant simplement sur ce qu'elle juge important. Et son rôle exige qu'elle reste à tout instant concentrée sur son environnement, les divagations intérieures ne sont donc pas vraiment une option pour elle.

Elle se demande parfois ce que peut lui occuper l'esprit comme ça, mais, comme toutes les questions sans réponses, elle laisse celle-ci filer rapidement sans s'y attarder. Si un jour il décide de lui en parler, elle écoutera. Sinon, c'est que ça ne la regarde pas, et donc qu'elle n'a pas à chercher à savoir. Simple, encore une fois.

Après avoir machinalement jeté un regard circulaire sur la pièce pour s'assurer qu'il n'y a pas trace d'intrusion ou de présence étrangère, son attention revient sur le Mésorian, occupé à feuilleter les documents qui se trouvent sur son bureau. Elle n'a d'ailleurs pas grand-chose d'autre à faire que de le regarder travailler, mais ça lui suffit bien pour ne pas s'ennuyer.

Adossée contre le chambranle de la porte, une partie de son attention est également occupée à guetter les bruits de l'extérieur, au cas où quelque chose d'inhabituel se ferait remarquer. Même si elle ne craint pas vraiment que quoi que ce soit arrive ici, et qu'elle commence à se sentir plus à l'aise dans la demeure, une part d'elle reste toujours sur ses gardes.

Quand il s'adresse à elle, l'habituelle petite grimace inconsciente qu'elle affiche à son prénom se maintient un peu plus longtemps qu'elle ne le fait d'ordinaire en entendant la requête qu'il lui adresse. Elle ne s'était pas attendu à ça, et, même s'il précise qu'il n'y a pas d'enjeu, l'idée de le décevoir ne lui plaît pas.

Pourtant il ne lui vient pas à l'idée de refuser, et après un hochement de tête en guise de réponse elle s'approche du bureau de sa démarche féline. Elle n'a pas encore réussi à décider si elle apprécie ou si elle est agacée par cette manière qu'il a de ne jamais lui donner d'ordres, pas même déguisés sous un verni de politesse de pure façade comme le font certains. Il n'exige jamais rien, il demande gentiment, parfois même en ayant l'air de croire qu'il réclame une faveur, et elle ne sait pas trop ce qu'elle en pense. Mais le fait est qu'elle ne lui a encore jamais rien refusé depuis qu'elle est là, et qu'elle commence à se demander si ça arrivera un jour. Et comment il réagira, alors.

Une fois installée, elle observe un instant le matériel d'un air penaud, et, après une inspiration légèrement plus marquée, se met au travail. Dire qu'elle sort à peine de sa leçon... Au moins, il ne s'agit que de recopier, ce qui lui donne nettement moins de mal que de tracer lettres de mémoire.

Soucieuse de faire bonne impression, elle s'applique de son mieux, ce qui fait que l'exercice, pourtant simple, lui prend plusieurs minutes. Si elle est presque parfaitement ambidextre quand il s'agit de combat, dans la vie de tous les jours, sa main dominante reste la gauche. Or, le vieux bibliothécaire l'a rapidement découragée de s'en servir pour l'écriture. Elle a rapidement compris pourquoi, quand à son premier essai la page et sa main se sont retrouvées si bien noircies d'encre qu'on pouvait à peine y discerner sa tentative, mais ça n'enlève rien au fait que de devoir le faire de la main droite rend son tracé plus hésitant encore.

Au final, le résultat n'est pas aussi catastrophique qu'elle ne l'avait craint, si on oublie le temps considérable qu'il lui a fallu pour recopier une note qui n'avait pas dû prendre plus de quelques minutes à son auteur d'origine. Les lignes sont presque droites, et elle n'a pas fait plus d'un ou deux pâtés. L'écriture est très clairement hésitante, mais lisible, à l'exception des quelques lettres à l'envers ou tracées de façon aléatoires, celles qu'elle n'a pas encore apprises et pour lesquelles elle a dû improviser.

Malgré tout, elle est loin d'être satisfaite quand elle pousse le morceau de parchemin vers Adriel avec une mine presque désolée qui n'est pas dans ses habitudes. Ce n'est pas son domaine, elle en a bien conscience, elle ne devrait pas avoir honte de ne pas y briller, et au fond ce n'est pas le cas, mais ça la gêne tout de même plus que ça ne devrait, sans qu'elle sache vraiment si c'est simplement sa fierté qui n'apprécie pas de se trouver confrontée à ses difficultés alors qu'elle a toujours été douée dans ce qu'elle faisait, ou si c'est plutôt l'opinion de son maître qui l'inquiète. Mais dans les deux cas, elle n'aime pas tellement ça. Elle a encore un peu de temps de s'améliorer avant leur départ prévu pour Îleval, mais elle doute que ça suffira.

Si je peux me permettre une estimation, d'ici à ce qu'on parte je pourrai sûrement déchiffrer une note de votre part, tant que je dois pas le faire trop dans l'urgence. Pour ce qui est d'y répondre par contre... je crois qu'on y est pas encore.
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Adriel Alemel
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime1/3/2015, 11:35

Il avait beau s'intéresser grandement à la note qu'il était en train de compulser, et qui lui demandait de faire parvenir un dossier résumant les divers accords "secrets" qui s'étaient conclus pendant le Tournoi, il n'en était pas moins qu'il tentait de surveiller du coin de l’œil ce que faisait l'Escorte. Il y parvenait d'ailleurs si bien qu'il finit par cesser de faire semblant de lire son parchemin pour simplement l'observer, malgré ce qu'il s'était promis de ne pas faire. Le rapport de Tibald mentionnait que sa main dominante était la gauche, aussi ne comprenait-il pas pourquoi elle s'efforçait de tracer les lettres de la droite. Il savait que cela apportait une difficulté supplémentaire, cependant, cela restait tout à fait faisable. Et il valait même mieux commencer de ce côté, d'ailleurs.

Il se morigéna devant les reproches qu'il adressait au vieil homme. Celui-ci était déjà bien aimable de lui rendre ce service. Sans lui, il aurait été incapable de commencer les leçons, et elle ne pourrait même pas tracer péniblement les lettres comme elle le faisait. Il savait aussi qu'il y avait dans cette liste des lettres qu'elle ne connaissait pas. C'était, en quelque sorte, un test afin de savoir si elle avait compris la logique du tracé. Il se prenait à réagir comme le Secrétaire plutôt que comme le Maître, et il trouvait cela désagréable. Il se trouvait exigeant, pointilleux. Il se pinça l'arête du nez, tentant de revenir dans ses appartements, et d'oublier la longue journée de travail qu'il avait eue, et celle qui l'attendait le lendemain. Une réunion sur la préparation des accords commerciaux à passer avec Îleval. Et de la proposition d'alliance qui irait avec.

Il avait envoyé une requête pour enquêter sur Iliahys Delenol. Cela non plus ne lui plaisait pas. Elle était la sœur de Samaël, et cela semblait être presque une trahison envers lui de fourrer son nez dans ce qui, dans l'absolu, ne le regardait pas. D'autant qu'il avait eu un billet concernant une agitation autour du Mâss. De façon surprenante, l'été était une saison propice pour les intrigues. Il aurait pu croire que l'hiver s'y prêterait mieux, en forçant les gens à rester cloîtrés chez eux, à fomenter de quelconques complots. Mais les voyages que permettait le beau temps étaient instigateurs de bien plus de remue-ménage.

Il revint à l'exercice premier lorsqu'il entendit le parchemin glisser sur le bois poli du bureau, et il releva vers elle des yeux surpris. Il l'avait oubliée, encore. Il lui adressa un sourire contrit, malgré qu'elle devait avoir pris l'habitude. A tout le moins, il l'espérait, comme il priait Hygérie qu'elle ne lui en veuille pas de tous ses manquements. Il avait conscience d'être indigne de la dévotion avec laquelle elle exerçait, mais pour rien au monde il n'aurait eu la force de lui demander d'arrêter. Il avait trop besoin de ça, de sa protection, et, en définitive, de sa présence. Il avala bruyamment sa salive en se rendant compte de cet état de fait. Il s'était bien plus qu'habitué à elle. Il l'appréciait. Un fait surprenant en soi. Mais elle le traitait comme... une personne. Elle lui disait ses vérités quand il en avait besoin, le ramenait sur terre plus souvent qu'à son tour, et le respectait, même s'il soupçonnait que cela était plus dû à sa position qu'à son être.

Sa réflexion s'interrompit à nouveau lorsqu'elle parla. Elle avait l'air gêné, et il eut envie de lui tapoter la main pour la rassurer. Il se figea en fronçant les sourcils, avant de secouer la tête. Quelle idée ridicule. Ils avaient beau s'apprivoiser l'un l'autre, et se parler relativement normalement, ils ne se touchaient pas. Et lui-même n'avait jamais eu ce désir. Pas quand il savait le dégoût que cela pouvait générer... Et la soif qu'il avait de ces contacts. Il inspira profondément et prit le parchemin, un peu troublé. Pourtant, rapidement, il sentit ses pensées le quitter alors qu'il se concentrer entièrement sur la liste recopiée laborieusement. Il pencha légèrement la tête sur le côté, l'air il ne pouvait plus sérieux. Il analysa les boucles, reconnaissant la patte de Tibald dans l'absence de fioritures. Il détestait les effets de style, les enluminures et autres ajouts esthétiques. Il allait à l'essentiel, et c'était ce qu'il fallait à des débutants. Il fronça les sourcils devant les lettres tracées à l'envers. Cela était étrange. Et, une fois encore, il se demanda s'il n'avait pas quelque chose à lui apporter sur ce point.

Arrivé à la fin de son analyse, il releva la tête et lui sourit, satisfait. Il reposa précautionneusement le parchemin sur le plateau du bureau, comme s'il s'agissait d'un document précieux, et joignit le bout de ses doigts en dôme. Il faisait souvent cela en réunion, lorsqu'il présentait un rapport, mais il ne s'en rendait guère compte, et personne n'avait pris la peine de le lui signaler, aussi l'habitude était-elle restée. Sa voix n'était pas plus forte qu'à l'habitude, mais particulièrement chaleureuse lorsqu'il lui répondit:


"Vous avez fait d'énormes progrès en si peu de temps, Valokra. J'ignore si vous vous rendez véritablement compte de ce que cela représente, d'apprendre un nouveau mode de communication à nos âges. Plus jeune l'élève, meilleure l'assimilation de connaissances. Et en à peine une quinzaine, vous voilà capable non seulement de reproduire des lettres que vous connaissez, mais également de comprendre la logique de la formation de celles que vous n'avez pas encore étudiées."

Du bout du doigt, il tapota le dossier posé sur le rebord du meuble et poursuivit sans se départir de son sourire, y ajoutant même une petite touche d'humour qu'il ne se permettait qu'en privé et donc, par conséquent, avec elle.

"J'ai toujours su que Tibald était un grand pessimiste, même si je saisis l'ironie en le disant. En revanche, a-t-il raison en affirmant que pour l'écriture, votre main dominante est à gauche et qu'il vous a demandé d'écrire à droite pour vous simplifier la tâche? Il est vrai qu'il n'a jamais particulièrement apprécié les petites manipulations que cela nécessitait. Cependant, si d'aventures il vous arrivait de vous casser le bras droit, et je parle d'expérience, cela pourrait être utile de savoir utiliser vos deux mains."

Il se perdit un instant dans ses pensées en se demandant s'il cela ne ferait pas trop d'un coup. Elle commençait à peine, et il ne voulait pas la submerger, de peur qu'elle renonce devant la quantité de travail. Il n'avait pas l'impression qu'un tel comportement fût dans ses habitudes, mais il suffisait d'une fois... Il reposa les mains à plat sur le bois et poursuivit, cette fois d'un ton plus contrit:

"Quant à vos inquiétudes sur vos avancées, je ne pense pas que cela soit contraignant. Cela peut effectivement sembler terriblement présomptueux, Valokra, mais l'important est que vous sachiez où je me trouve plus que l'inverse..."

Il s'interrompit alors qu'un doute s'insinuait dans son esprit, et il la regarda, incertain.

"...N'est-ce pas?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime2/3/2015, 16:31

L'Escorte commence à connaître son maître, au moins assez pour savoir qu'il ne risquait pas de lui passer un savon ou même de montrer un mouvement d'humeur, mais elle s'attendait au moins à le voir afficher un air dépité quand il découvrirait le résultat de sa tentative, assez lamentable à ses yeux. Et pourtant non. Au contraire, il sourit, et traite le morceau de parchemin avec autant de soin que si c'était un document important. Ça la surprend, et la rassure aussi.

Elle a un petit sourire en coin en le voyant prendre une pose qu'elle lui a déjà vu dans les quelques réunions où sa présence a été autorisée. Professionnel, comme s'il s'agissait d'un sujet tout aussi sérieux que ceux qu'il traite habituellement. Un trait de caractère qu'elle a déjà remarqué et qu'elle apprécie chez lui.

Plus détendu, elle est moins surprise quand il prend la parole, même si ça reste inattendu. Mais c'est son domaine, il sait de quoi il parle, et elle fait entièrement confiance à son jugement. Elle sait qu'il n'essaye pas de la flatter et lui dit simplement ce qu'il pense. Alors elle prend la remarque en toute simplicité, l'accepte d'un bref hochement de tête, plus comme un constat objectif que comme un compliment. Tout juste si son sourire s'élargit un peu. Elle est contente de ne pas l'avoir déçu, et elle apprécie la chaleur qu'elle sent dans sa voix.

La suite la fait davantage réagir, de plusieurs façons au fur et à mesure qu'il parle. Une expiration plus marquée, ce qui passe chez elle pour un semblant de rire, pour commencer. C'est lui qui parle de pessimiste... Un léger sourire, aussi. Les notes d'humour dans ses paroles sont plutôt récentes, elles montrent qu'il se sent plus à l'aise en sa présence, plus en confiance. Une bonne chose. Un hochement de tête, un peu perplexe, en réponse à sa question, dont elle ne sait pas trop où il veut en venir.

Un froncement de sourcils, léger, quand il mentionne son bras cassé. Elle n'aime pas l'idée qu'il soit blessé. Pas seulement parce que c'est son protégé, elle commence à s'en rendre compte, mais aussi parce que c'est lui plus particulièrement. Elle devine assez facilement que ce n'est pas dans son rôle de Secrétaire qu'il a dû récolter ça, et ça soulève des questions. Quand la doublure de l'Héritier se casse quelque chose, lequel porte une attelle en public ? Comment est-il soigné, lui, quand les deux ne peuvent évidemment pas afficher la même blessure sans risquer d'éveiller les soupçons ?

Elle n'est pas sûre qu'elle apprécierait les réponses, mais de toute façon ce n'est pas le sujet pour le moment, alors elle garde ses interrogations pour elle et se recentre sur la conversation. Et comprend enfin où il veut en venir. Son regard s'éclaire quand elle répond, d'abord avec une note ironie, malgré tout teintée de respect, puis avec un enthousiasme discret mais notable.

Messire Tibald a décrété que ce serait... "un effort non nécessaire et un ajout de contraintes inutiles" de me faire apprendre de la main gauche. Mais j'avoue que je serais probablement plus à l'aise avec. Et que j'aimerais assez pouvoir me servir des deux en cas de besoin. Elle hésite à peine une demi-seconde avant de préciser, presque timidement : Enfin, si c'est pas trop de dérangement... Avec un haussement d'épaule, elle ajoute, un peu comme un aveu : Sinon je m'étais dit que je m’entraînerais toute seule, quand je saurais un peu mieux...

Elle ne veut pas trop en demander. Elle apprend à lire et à écrire et à écrire, pour elle c'est déjà énorme. Elle sait à quel point les esclaves qui ont cette chance sont rares, surtout avec un véritable tuteur comme celui à qui on l'a confiée, et elle est reconnaissante à Adriel de la lui avoir offerte. Et s'en voudrait de lui laisser croire le contraire. Alors si elle doit se débrouiller toute seule pour apprendre de la main gauche, elle ne va sûrement pas se plaindre. Surtout que ce n'est pas comme si elle manquait de temps libre pour le faire.

Il la surprend encore une fois quand il reprend la parole, pas par ce qu'il dit cette fois, mais par son ton. Il a l'air désolé, et elle ne comprend pas pourquoi. Ce n'est pas comme s'il lui faisait un reproche ou lui annonçait une mauvaise nouvelle, au contraire sa remarque est plutôt positive. Sans compter qu'il a parfaitement raison, même s'il semble vite évident qu'il est loin d'être sûr de lui.

Elle affiche quand même sa légère grimace habituelle à son prénom. Là-dessus, elle a renoncé à essayer de le corriger, il n'est très clairement pas prêt à passer au diminutif. Elle finira bien par s'y habituer, comme au fait qu'il la vouvoie. Quoi que ce point là ne la gêne pas vraiment, c'est simplement différent de ce qu'elle a connu jusque-là.

Mais la grimace ne dure pas longtemps, vite remplacée par le sourire que lui tirent l'hésitation et la question d'Adriel. Un sourire qui n'a pas son mordant habituel, pour une fois, un peu plus doux, plus simple aussi, plus sincère peut-être. Elle sait que ça doit être encore plus difficile pour lui de s'habituer, puisqu'il n'a jamais eu d'Escorte avant elle et que c'est une situation entièrement nouvelle pou lui, comme elle a remarqué qu'il manque souvent de confiance en lui. Alors pour ça aussi, elle essaie d'aider avec ses petits moyens, de rendre la transition plus facile pour lui, autant qu'elle peut. Finalement, malgré la façon dont la conversation est partie, c'est elle qui semble chercher à le rassurer, après avoir doucement hoché la tête.

Si, vous avez raison. Ça aurait pu être plus... pratique, c'est tout. Mais c'est plus important que vous puissiez communiquer avec moi que l'inverse. De là je peux facilement m'organiser pour être là quand vous pourriez avoir besoin de moi.

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Adriel Alemel
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime3/3/2015, 19:53

Il vit son sourire devant son hésitation. Cependant, il avait appris, pendant les quelques jours où ils s'étaient côtoyés, à reconnaître certaines de ses expressions. Jamais n'aurait-il imaginé qu'il pût s'habituer à vivre simplement avec quelqu'un d'autre, à être plus calme, à ne pas se sentir par trop oppressé par cet état de fait. D'autant plus lorsqu'il avait compris qu'il s'agirait d'une femme. Seul avantage étant qu'il ne ressentait guère de gêne face à elle. Mais il n'aurait su concevoir, avant que l'expérience lui prouve son erreur, une fois encore, le naturel avec lequel il concevait désormais cette relation.

Bien évidemment, tout ne coulait pas encore de source. Pour preuve cette remarque. Il ne savait toujours pas exactement de quelle façon il était censé la traiter. Les moments où il pouvait se permettre d'être plus familier, ceux où, au contraire, il lui fallait faire preuve d'autorité. Il avait conscience, souvent, qu'elle faisait son maximum pour lui faciliter la tâche, qu'elle eût pitié de lui ou qu'elle fonctionnât simplement de cette façon. Toujours était-il qu'elle n'avait jamais contesté ses ordres, ni en public, ni même en privé, et qu'elle s'efforçait, comme à l'instant, de lui apprendre comment s'articulaient les échanges entre Maître et Esclave.

Il savait, désormais, contrairement aux premiers jours, que ce sourire-ci n'était pas fait pour blesser ou pour se moquer. Comme il avait remarqué qu'elle avait évoqué la possibilité d'apprendre à écrire avec la main gauche presque avec timidité. C'était, en définitive, il pensait, l'une des raisons pour lesquelles il l'appréciait autant, malgré leurs différences, et surtout, une des choses qui lui permettaient de se sentir en confiance avec elle. Elle était forte, c'était indéniable. Elle était aussi incroyablement douée avec l'arme qu'elle portait sans cesse dans son dos, bien plus que lui ne le serait jamais. Elle possédait une assurance qu'il lui enviait bien souvent, et un humour mordant assorti d'une franchise clairement désarmante. Pourtant, elle possédait également cette fragilité, cet enthousiasme enfantin, ces doutes, quant à l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Cela lui donnait envie d'ouvrir en grand les portes de ce monde pour elle. Celui qu'il connaissait, qu'il maîtrisait, là où il pouvait la guider. Comme un juste retour des choses, peut-être.

Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait qu'il s'attachait facilement, et pas toujours à bon escient, mais comme à l'ordinaire, il n'en avait cure. Peu importait qu'il en souffre en définitive. Il était décidément follement optimiste, en ce moment. C'était sa faute. Il rougit à nouveau, moins violemment, certes, mais tout de même. Pour reprendre contenance, il entreprit de lui répondre, un peu gêné, et toujours légèrement incertain de là où cette remarque le mènerait:


"Je suis sincèrement désolé qu'il vous faille à nouveau vous adapter à mes lubies, plutôt qu'avoir un emploi du temps défini. Je pense que vous aurez, là-bas, l'occasion de visiter la ville. Nous passerons fort probablement la journée en réunion, encerclés par les Escortes de Sam... du Doyen Delenol."

Difficile de se reprendre, alors qu'il n'avait plus l'habitude de l'appeler par son titre dans l'intimité de son esprit, et dans le privé. Or, il était dans la sphère la plus privée qui fut, dans ses propres appartements, sans le carcan de son masque, détendu, en compagnie d'une personne qui lui voulait, il en était certain, du bien. Il ignorait s'il avait acquis, déjà cette loyauté qu'il avait à tort voulu acheter lors de ce jour qui lui paraissait si lointain où il avait négocié sa protection. Lui faisait-elle, désormais, suffisamment confiance, l'appréciait-elle? Et, en définitive, qu'est-ce qui aurait pu la pousser à la ressentir pour lui?

Cependant, il secoua la tête pour chasser ces pensées. Il ne voulait pas penser à cela. A ce dont il avait besoin, plutôt que ce qu'il avait déjà, et dont il était satisfait. Détournant le regard, il s'empara délicatement de la feuille sur laquelle Valokra avait déjà écrit, la retournant pour ne pas gâcher le support, et se saisit de la plume de sa main gauche. Son air s'était fait bien plus sérieux. Il n'appréciait pas particulièrement utiliser ce côté. Il se souvenait avec bien trop de clarté des brimades lorsque, enfant, il avait dû apprendre à écrire à droite, le bras attaché dans le dos pour éviter les tentations, puis la résignation le jour où son bras avait été brisé. Il avait appris avec trop de facilité, et s'en trouvait étrangement mal à l'aise. Il ferma les yeux un instant, portant la main à l'arête de son nez, pour la pincer entre ses doigts, oubliant qu'il tenait la plume couverte d'encre, et s'en étalant une généreuse tache sur la joue. Il laissa échapper un soupir tout en faisant une moue dégoûtée, avant de finalement hausser les sourcils et se tourner vers elle, sans y prêter plus attention.


"Très bien, Valokra. Pour la première leçon, je vais simplement vous montrer de quelle façon positionner votre main et votre plume afin de ne pas faire de pâtés. Voyez, il ne faut pas hésiter à pencher un peu le support, en veillant à tenir le poignet dans l'axe..."

Joignant le geste à la parole, il écrivit quelques courtes phrases simples, uniquement constituées de lettres qu'elle connaissait, avant de tourner le tout vers elle.

"Lisez donc ceci, puis essayez de le faire de la main gauche. Une fois que vous aurez compris la technique, vous pourrez effectivement vous entraîner seule, avec une main ou l'autre. Ce n'est pas comme si vous n'aviez pas de temps à tuer, à défaut d'autre chose."

Un sourire aimable, alors qu'il étalait encore l'encre en tentant de la retirer. Il loucha pour tenter de la voir, puis abandonna avec une grimace, avant de finalement ressortir le billet lui ordonnant de préparer un dossier. Il était pensif, perdu, véritablement, dans sa réflexion, ne se rendant pas compte qu'il avait parlé à voix haute.

"Vous plaisez-vous au Fort, Valokra?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime5/3/2015, 16:00

L'Escorte remarque le prénom qui échappe presque au Mésorian, tout comme elle n'a pas manqué la couleur qu'ont pris ses joues, mais elle n'affiche aucune réaction. Ce qui ne lui demande d'ailleurs pas vraiment d'effort particulier, puisque ça ne lui fait ni chaud ni froid. Elle a bien sa petite idée sur ce qui se trame entre ces deux-là, mais ce n'est pas sa place de poser des questions à ce sujet, et encore moins de le juger pour ça.

Si elle devait vraiment avoir un avis, elle serait plutôt contente pour lui. Quoi qu'il se passe entre eux, ça a l'air de lui faire du bien, et étant donné ce qu'elle a pu voir de ses relations au Fort, qu'il en ait une, ailleurs, positive, serait plutôt une bonne chose. Tant que ça ne met pas directement sa sécurité en jeu, elle n'a rien à y redire. Ce qui ne l'empêche pas de garder l'information dans un coin de sa tête, au cas. Si elle a raison, et que ça venait à se savoir, les rumeurs, elles, pourraient s'avérer dangereuses. C'est son travail de faire en sorte que ça n'arrive pas. Et qu'Adriel ait à s'en inquiéter le moins possible.

De toute façon, ils n'en sont pas là. Elle s'en inquiétera quand et si le cas se présente. Pour l'instant, elle se contente de hausser les épaules en réponse à ses excuses, qu'elle trouve injustifiées même si elle les apprécie, et de rétorquer avec toujours le même sourire fin :

S'adapter fait partie du travail. J'ai l'habitude, ne vous en faites pas pour ça. Et puis une routine, ça devient vite ennuyeux. L'imprévu, ça rend les journées plus intéressantes.

Elle doute qu'il partage ce point de vue, mais bon. C'est comme ça qu'elle voit les choses, alors si ça peut en plus lui éviter de s'inquiéter pour elle – le monde à l'envers, vraiment – autant le dire.

Elle a un petit sourire en le voyant s'étaler de l'encre sur la joue. Pas moqueuse – elle serait mal placé pour ça, étant donné l'état dans lequel elle finit la plupart de ses leçons – mais simplement amusée de voir que ce genre n'arrive pas qu'aux débutants, et que même quelqu'un d'aussi habitué que lui à manier la plume et l'encre n'est pas à l'abri.

Le sourire laisse vite la place à une expression légèrement étonnée : elle ne s'était pas attendue à ce que sa demande, en quelque sorte, soit aussi rapidement suivie d'effet. Et encore moins à ce qu'il lui apprenne lui-même. Mais l'étonnement disparaît rapidement lui aussi. Concentrée, elle le regarde faire avec autant d'attention qu'elle observe un nouveau mouvement en combat.

Quand il tend à nouveau le parchemin vers elle, elle commence à le lire, ses lèvres formant silencieusement les mots à mesure qu'elle décrypte. Une manie que le vieux bibliothécaire lui a déjà reprochée, mais dont elle n'arrive pas encore à se débarrasser vraiment. Elle termine avec un sourire, autant en réaction à sa tentative d'effacer l'encre de sa joue qu'en réponse à la remarque qu'il a lancée.

Venant de quelqu'un d'autre, ça aurait peut-être pu être un reproche. Une manière de souligner à quel point elle est payée – enfin, nourrie et logée, en tous cas – à ne pas faire grand-chose d'autre que se prélasser et profiter des leçons qu'on veut bien lui donner. Venant de lui, ça a presque l'air d'une autre excuse de sa part.

Sans commenter, elle commence son exercice, essayant de reproduire au mieux les phrases qu'il a tracées. Effectivement, le "truc" n'est pas si compliqué : en penchant la feuille de la bonne façon, sa main passe plus haut que ce qu'elle vient d'écrire, plutôt que directement dessus. Ça pourra être gênant quand elle aura plusieurs lignes à tracer, mais à la vitesse à laquelle elle écrit pour l'instant, l'encre aura amplement le temps de sécher avant qu'elle passe à la ligne suivant. Plus tard... elle aura bien le temps de trouver quelque chose.

Sa main gauche a moins l'habitude de l'exercice, mais le geste lui vient plus naturellement. Le tracé est moins hésitant, aucune lettre ne finit à l'envers. Elle ne va toujours pas très vite, et les lettres sont loin d'être aussi élégantes que celles d'Adriel, mais c'est à peu près acceptable.

Elle sort subitement de sa concentration au milieu de sa tâche, parvenant de justesse à ne pas faire de catastrophe avec sa plume, et relève la tête, surprise sans trop savoir si elle l'est plus par la question en elle-même, ou par le fait qu'il ait osé la poser aussi directement. De ce côté, elle réalise assez vite qu'il ne l'a pas vraiment fait exprès, en réalité. Elle en a même oublié de tiquer à son prénom.

Elle replonge dans son exercice, l'air de rien, mais réfléchit en même temps à cette question qu'on ne lui a jamais posée. Qu'elle ne s'est jamais posée à elle-même, d'ailleurs. Même Richard ne lui a jamais demandé, quand elle était avec lui. Il a fait des efforts pour que ce soit le cas, très clairement, et elle suppose qu'il a finit par deviner quand ça a été le cas, mais ça ne va pas plus loin.

Est-ce qu'elle se plaît ici ? Difficile de répondre. Elle est là où elle doit être, un point c'est tout. Pas simplement parce qu'il l'a achetée, mais parce qu'elle a choisi de le suivre, lui. Mais, puisqu'il se pose la question, elle estime qu'elle lui doit une réponse un peu plus complète que ça. Alors elle y réfléchit et, après quelques instants de silence, répond sans lever le nez de la feuille où elle continue d'écrire.

Il faut encore que je m'habitue, je pense. Disons que pour l'instant, je m'y déplais pas. Les conditions sont bonnes. Meilleures que dans pas mal d'endroit. La compagnie pourrait être meilleure je suppose, en majorité, mais il y a aussi des gens sympas.

Elle suppose qu'elle devinera de quelles personnes elle parle, et elle n'est pas certaine qu'une remarque de ce genre soit la bienvenue – elle n'a pas oublié sa réaction étrange le premier jour, quand elle a évoqué la possibilité de casser la main du Doyen – mais elle a l'habitude de parler avec franchise, et, même si elle l'aime bien, elle ne compte pas changer ça pour lui. Du moins pas tant qu'elle ne risque pas de lui attirer des problèmes, à lui, en le faisant.

Elle termine les quelques lettres qui manquent pour finir les phrases qu'il lui a données à recopier puis fait glisser le parchemin vers lui, relevant enfin la tête en même temps qu'elle ajoute :

Je me plais à votre service en tout cas. Ici ou ailleurs...

Elle laisse sa phrase en suspens quelques instants, et, ne trouvant pas les mots pour la terminer, conclut simplement d'un haussement d'épaules. Elle ne sait pas trop si c'était le sens de la question ou pas, mais c'est la seule réponse qu'elle trouve pertinente. L'environnement n'a pas vraiment d'importance pour elle. Elle l'apprécie, lui. Et tout ce qu'elle a vu depuis son arrivée à confirmé l'impression qu'elle a eue la première fois qu'elle l'a vu. Elle se sent à sa place, tout simplement. Elle fait ce qu'elle doit faire, protège celui qu'elle doit protéger. Au fond, c'est tout ce qui compte.

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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime5/3/2015, 19:25

Ce fut en l'entendant affirmer que l'inattendu faisait l'intérêt de la journée qu'il comprit qu'il aimait la routine et les heures inintéressantes. Cependant, lorsqu'il y songeait, il valait certainement mieux aller dans ce sens que dans l'autre. Il n'osait même pas imaginer un Esclave par trop contemplatif avec un Maître actif tel qu'Anselme ou Samaël. Définitivement, il s'agirait d'un très mauvais mariage. Cela dit, il forcerait le Torkos à bouger plutôt que laisser une personne parfaitement saine et sportive se perdre dans de longues heures de... rien. Inactivité totale, routine. Il ne doutait de fait pas que ses journées fussent des moins passionnantes. De la même façon, elle devait en avoir plus que l'habitude. Une quinzaine déjà qu'elle ne faisait que cela. Il se morfondait parfois de ne parvenir à lui offrir de meilleures opportunités. Peut-être qu'à Îleval, elle aurait l'occasion de s'épanouir plus...

Cependant, l'heure n'était pas à ce genre de réflexions, alors qu'il proposait de lui présenter une technique d'écriture de la main gauche. Vraisemblablement, cela n'était pas véritablement maîtrisé encore, comme cela se devait, et pourtant, alors qu'elle se penchait sur la feuille, il voyait déjà cette fluidité. C'était exactement ce à quoi il s'attendait de sa part. Elle connaissait son corps, et avait l'habitude de le faire travailler dans de nouvelles directions. Il ne s'agissait, finalement, que d'un exercice qu'elle découvrait. Il continua à l'observer, ne songeant à rien d'autre qu'à analyser les mouvements de son poignet. La position de sa main n'était pas idéale, mais avec l'expérience, elle apprendrait à jouer avec les lettres, avec les mots, avec la plume. Lorsqu'elle serait bien plus à l'aise, cela deviendrait naturel.

Son absence de pensée fut prise par surprise quand elle prit la parole. Il avait eu si peu conscience d'avoir parlé à voix haute, et été si choqué d'avoir osé formuler une demande intrusive qu'il n'espérait pas, plus, de réponse. Il espérait presque, en définitive, qu'elle pût oublier et passer à autre chose, se fixant véritablement sur l'écriture. Il sentit ses yeux s'écarquiller légèrement en l'entendant, avant qu'il ne baissât précipitamment la tête. Il était... déçu, et triste. Il ne s'était pas attendu à une grande déclaration de fidélité éternelle, bien entendu. Il n'était même pas question de le mériter ou non, simplement qu'en une quinzaine, il était impossible de connaître, comprendre et protéger pour plus que simplement le devoir.

Ils s'apprivoisaient encore, il le savait bien, et sa première phrase était donc... logique. Elle s'habituait à l'endroit comme lui s'habituait à sa présence dans sa vie et ses appartements. Non, ce n'était pas cela. En revanche, qu'elle n'appréciât pas la compagnie le blessait. Il ne voulait pas, n'avait pas voulu, s'attacher à elle et à son opinion, mais les faits étaient là. Elle avait connu un Maître si expansif, si naturel, si à l'aise. Il ne pouvait évidemment être qu'une déception. Il luttait encore pour chasser les larmes qu'il sentait pointer sous ses paupières. Il était ridicule, véritablement. Et à aucun moment ne lui était venue l'idée que la jeune femme pût parler non pas de lui-même, mais simplement d'Anselme et ses Escortes, ou même du Doyen qu'elle avait menacé de punir pour son mauvais traitement envers lui. C'était ce qu'il ne comprenait pas. Elle semblait tellement prévenante, pourtant. Alors qu'elle ne le considérait, de toute évidence, que comme une charge à protéger. Il prit sa remarque suivante de plein fouet également. Ici comme ailleurs. Elle appréciait fort probablement qu'il ne lui impose rien, et qu'il lui offre la possibilité d'apprendre ce qu'elle n'avait jamais eu l'occasion. Il n'était qu'accessoire, en définitive. Cela n'aurait pas dû avoir d'importance. Il avait refermé les mains sur ses robes, les triturant, serrant et desserrant les doigts. Il répondit d'une voix basse, battue, presque inaudible:


"Je suis content pour vous si vous avez pu trouver des gens aimables et qui vous sont agréables, Valokra. Je conçois que les conditions de votre accueil auraient pu être meilleures. Vous me voyez navré de n'être pas à la hauteur de ce que vous attendiez et que ma compagnie vous déçoive..."

Il ferma les paupières brusquement, maudissant la larme qu'il sentit couler le long de sa joue. Il releva à peine les yeux pour voir le parchemin qu'elle avait glissé vers lui. Il avança la main pour le ramener à lui, les voyant trembler légèrement. Il prit une inspiration tremblante, les lettres dansant dans ses yeux humides. Il se releva un peu trop précipitamment, son fauteuil crissant sur la pierre, détournant le visage. La boule dans sa gorge grossit encore. Il savait que cela n'avait pas de sens, pourtant. Il pensait... Il croyait... Il espérait... Il s'était fourvoyé, de toute évidence. Une fois encore. Il se dirigea vers la fenêtre, tournant le dos à la pièce. Un sentiment résigné, proche du déchirement, sous-tendait sa voix pourtant difficilement claire dans la pièce.

"Je... Je crains qu'il ne nous faille poursuivre la leçon plus tard. Je... Les... Vos... progrès seront transmis à qui de droit. Un dossier m'at... m'attend."

Sa voix se brisa sur le dernier mot et il s'efforça de rester droit, de ne pas laisser ses larmes le plier en deux. Il se sentait presque physiquement blessé, pourtant. Un sanglot étranglé lui échappa et il mit précipitamment les mains devant sa bouche, avant de simplement dissimuler son visage derrière. Qu'avait-il raté, cette fois? Il avait l'impression d'avoir tout tenté pour être le meilleur Maître possible, mais il n'était toujours pas suffisant, toujours pas assez bon, toujours pas à la hauteur, simplement, quels que puissent être ses efforts, il ne méritait pas l'attention, l'affection et moins encore la loyauté qu'il attendait, non, qu'il espérait d'elle. *Une fois encore, Adriel, tu t'es bercé d'illusions pour sombrer à nouveau. Quand apprendras-tu?* Probablement jamais, il en avait peur...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime6/3/2015, 21:53

Quand elle relève les yeux, elle voit rapidement que quelque chose ne va pas, mais elle ne comprend d'abord pas quoi. C'est en rapport avec ce qu'elle vient de dire, forcément, mais elle ne voit rien dans ses paroles qui aurait pu le blesser à ce point. Elle ne finit par comprendre que quand il lui répond qu'elle finit par comprendre, et, pendant un moment, elle n'arrive qu'à le regarder stupidement.

Elle n'avait pas envisagé l'ombre d'une seconde qu'il puisse prendre sa remarque pour lui. Ça ne lui avait même pas traversé l'esprit. Elle s'était attendue, au pire, à un semblant de réprimande pour son manque de respect envers les autres habitants du Fort, et notamment au Doyen, mais sûrement pas à... ça. De le voir comme ça, aussi triste et perdu, à cause d'elle en plus, la touche plus qu'elle ne l'aurait cru.

C'est de sa faute. Elle aurait dû y penser. Elle sait, pourtant, elle a bien remarqué, à quel point il est sensible, bien plus que ce à quoi elle est habituée. Une autre habitude à prendre, sans doute, mais qu'elle va devoir prendre plus vite que les autres. Elle se mettrait volontiers une claque pour ne pas l'avoir vu venir, pour ne pas avoir fait plus attention, et ce n'est pas un sentiment courant chez elle.

Elle se lève en même temps que lui, plus par réflexe qu'autre chose, presque un conditionnement, mais ce n'est que quand il essaie de la congédier qu'elle sort de sa stupeur et commence à reprendre ses esprits.

Non.

Le ton n'a rien de sec, mais il est sans appel. Bien loin de ce qu'on peut attendre d'une esclave répondant à son maître. Sa première désobéissance, finalement. Mais au moins celle-ci est pour la bonne cause. Hors de question qu'elle le laisse dans cet état, surtout alors que c'est de sa faute, que c'est juste un malentendu stupide... Elle a causé ce désastre, elle va le réparer. Même si elle ne sait pas très bien comment.

Sans vraiment s'en rendre compte, elle a contourné le bureau et s'est approché d'Adriel. Elle tend la main vers lui, mais suspend son geste sans oser le toucher, moins par respect pour son Maître et les convenances que par peur de le briser avec son manque de délicatesse. Elle a la gorge serrée, et elle n'arrive pas à bien savoir pourquoi. Si c'est de le voir comme ça, la culpabilité, la réalisation que son opinion compte à ce point pour elle, un peu de tout ça à la fois. L'impuissance...

Elle ne sait pas quoi faire, pas vraiment. Elle n'a jamais été douée pour réconforter qui que ce soit, et n'a jamais eu à apprendre. Ça n'a jamais fait partie de son rôle. Et elle est encore moins douée pour présenter des excuses. Elle a rarement eu à le faire, et encore moins quand elles étaient sincères. De temps en temps, oui, c'est arrivé que Richard l'oblige – ou du moins la convainque – de s'excuser d'avoir traité un peu trop rudement un personnage un peu trop riche ou important, même si elle estimait qu'il l'avait mérité. Mais dans ses cas là, elle se débrouillait toujours pour laisser voir à quel point ce n'était que de la mascarade.

Mais cette fois c'est différent. Pour une fois, elle a merdé pour de vrai, elle en a conscience et elle est prête à l'admettre. Pour une fois, elle est sincèrement désolée, et elle s'en veut, et elle aimerait réparer. Mais comment ? Avec quels mots ? Est-ce qu'il la croira seulement, ou est-ce qu'il se dira qu'elle dit juste ce qu'elle croit devoir dire ? Comment le convaincre ? Elle ne trouve pas les réponses, mais il faut bien qu'elle essaie, alors elle se lance, d'un ton hésitant, piteux, qui n'a pas grand-chose à voir avec son mordant habituel.

On s'est mal compris... ou plutôt je me suis mal exprimée. Je voulais pas...

Reprenant sans vraiment s'en rendre compte la manie d'Adriel, elle se pince l'arête du nez en même temps que ses paroles s'interrompent. Ça ne marche pas, elle s'emmêle, ne sait pas où elle va. Finalement, le mieux serait peut-être de dire simplement ce qu'elle en pense. Ça non plus, elle n'a pas l'habitude. Pas sur ce genre de sujets. Pas sur ce qui la concerne, elle, directement, sur ce qu'elle ressent. Mais, là tout de suite, c'est tout ce qu'elle a. Elle prend une grande inspiration avant de reprendre, la tête basse, en lâchant presque d'une traite :

Je ne parlais pas de vous, quand je parlais de la compagnie. Vous ne me décevez pas du tout. Quand je disais que je me plaisais à votre service je voulais dire... vous. Avec vous. Vous êtes quelqu'un de bien. Je vous ai fait de la peine et je... j'en suis désolée. Ce n'était pas mon intention, et pas ce que je voulais dire.

Elle se rend compte qu'elle a fermé les yeux pendant sa tirade et elle les rouvre, les lève vers lui, presque timidement. Ça doit bien être la première fois, mais elle préférerait encore qu'il s'énerve contre elle plutôt que de le voir comme ça. Comme si elle doutait d'avoir réussi à le convaincre, elle ajoute :

Croyez-moi, si je ne vous appréciais pas,vous vous en seriez rendu compte. Et je ne serais probablement plus là...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime8/3/2015, 13:29

Les mains qu'il conservait devant son visage servaient autant à dissimuler ses larmes, à bloquer sa respiration qui s'emballait dans la panique, que ses joues brûlantes et la honte qu'il ressentait à cet instant. Il ne comptait même plus les fois où il s'était humilié. Trop fréquemment, bien trop. Ses sentiments confus lui offraient rarement le repos et le recul nécessaires à sa tranquillité d'esprit. Et à une attitude détachée et composée qui lui permettrait de simplement accomplir ses tâches ordinaires, sans le tumulte permanent de son cœur et de son esprit. Comme il aurait aimé, parfois, pouvoir faire taire ses pensées, simplement. S'abîmer dans l'oubli. Ce qui ne le menait jamais à rien. Il était cruellement conscient de n'être pas adapté à ce qu'on attendait de lui, de tous côtés. Son père, son frère. Eux n'attendaient plus rien, fort probablement, d'autre que la déception. Et une mort certaine. Samaël attendait certainement de lui qu'il soit son amant dévoué, l'être qui l'avait touché dans sa détresse. L'apprécierait-il toujours s'il était plus fort? Ou se détournerait-il de lui lorsqu'il n'aurait plus besoin de lui? Lorsqu'il serait lassé? Quant à Valokra... Il ne savait pas exactement ce à quoi elle s'était attendue en le rejoignant au Fort. L'indépendance, la vie de luxe? Le calme? Tirer simplement parti des infrastructures, apprendre ce qu'elle pouvait, et partir? Impossible à savoir, en réalité.

Beaucoup plus rarement, il se demandait ce que lui-même attendait. Voulait. Désirait. Rien, tout, personne, lui. Qu'on cesse de le tourmenter. Qu'il cesse de ressentir. Qu'il cesse d'exister? Parfois, oui. Certainement la raison pour laquelle il n'avait jamais refusé les missions dangereuses qui lui étaient assignées. Ou qu'il se plongeait avec fébrilité dans le frisson de l'interdit avec le Réseau. Que leur adviendrait-il s'ils étaient découverts? Opprobre? Rejet? Mort? Aux trois options, il était préparé, malheureusement. Les côtoyait depuis qu'il comprenait qu'il ne serait jamais un être normal. Depuis que la femme qui lui avait donné naissance avait posé sur lui ses mains chaudes et douces, pour les lui retirer avec un air d'horreur absolue. Depuis que son existence officielle était devenue celle d'un bâtard. Dans aucun monde. En marge. Il ne manquerait probablement pas à grand-monde, si quelque chose lui arrivait.

Ce ne fut qu'un frisson le long de sa colonne vertébrale qui le prévint de l'approche de l'Escorte. Il avait entendu, vaguement, de loin, son refus. N'y avait pas prêté attention. Ne s'était pas attendu à être obéi. Il était conscient de son inadéquation et de son manque d'autorité, même si, pour une fois, il aurait aimé qu'on l'écoute. Il n'exigeait jamais rien. Et en cette rare fois, il était contourné, négligé. Il ne se retourna pas, mais il sentait, sous les abysses de sa tristesse, poindre la tête du serpent de la colère sous la boule glacée de sa haine de lui-même. Il n'en demandait pas tant pourtant, si? Pourtant, il n'eut guère le temps de l'entretenir, de la laisser monter en lui, réchauffant son cœur frigorifié. Toutes ses revendications fondirent comme neige au soleil en entendant le ton de Valokra. Comment, par Hygérie, aurait-il pu lui en vouloir en l'entendant si piteuse?

Lentement, presque douloureusement, il baissa les mains, essuyant ses yeux humides du bout des doigts. Il avait peur, en un sens, de ce qu'elle pourrait finir par lui dire. Et du fait que cela revête une telle importance pour lui. Puis, traître, comme à son habitude, l'espoir refit surface à ses mots. Qu'avait-il mal compris? Qu'avait-elle mal exprimé? Pour une fois, il aurait aimé ne pas avoir à interpréter, à se demander. Que quelqu'un, pour une fois, lui facilite la tâche et lui amène les réponses sur un plateau. Sans se demander cela pouvait être difficile pour son interlocuteur. Et il ne fut pas loin d'être exaucé, de façon surprenante. Il se retourna lentement, au fur et à mesure, fixant ses yeux rougis sur la silhouette concentrée de son Esclave. Il n'était pas persuadé de qui était le Maître, en l'occurrence, mais peu importait, probablement.

Lorsqu'elle releva le regard vers lui, il lui adressa un sourire sarcastique, tendant la main comme pour lui effleurer la joue du bout des doigts, sans pour autant achever son geste. Sa voix était éteinte, mais chargée de tout le ressentiment qu'il avait envers lui-même:


"Je ne vois pas comment je pourrais ne pas vous décevoir, Valokra. Je crains souvent que vous ne regrettiez finalement que le Sieur Plerme ait accepté de vous laisser partir. Je ne suis, après tout, pas plus un bon Maître qu'une bonne personne, même s'il est très gentil de votre part de le croire."

Il lui adressa un sourire tendre qui ne monta pas tout à fait jusqu'à ses yeux tristes. Il ne doutait pas qu'elle fuirait la compagnie de quelqu'un qu'elle n'apprécierait pas. Mais restait en lui la peur constante, terrible, qu'elle ne se fut attachée à lui que par pitié. Il eut un soupir épuisé. De lui-même, des tourments qu'il se créait et qui n'existaient que dans les méandres de son imagination. Il est las de lui-même. Il s'éloigna légèrement revenant au bureau, s'appuyant du bout des doigts sur le bois vernis, fixant le parchemin qu'elle avait poussé jusqu'à lui. Il le parcourut des yeux. Elle n'était pas mauvaise copiste, bien qu'elle mit un temps certain à faire son oeuvre.

"Vous avez de toute évidence saisi les bases de l'écriture à senestre, Valokra. Vos lettres sont bien plus élégantes. Votre technique s'affinera avec l'expérience, je n'en doute pas. Je suis fier de vous..."

Bien que cela n'ait certainement qu'une importance marginale pour elle. D'un tiroir, il sortit un dossier où il classa le parchemin, et où tous ses précédents travaux avaient été ajoutés, transmis diligemment par Tibald. Il s'installa ensuite dans le fauteuil, dépliant à nouveau le billet lui demandant une énième synthèse. Il y avait peu d'amusement, dans sa vie, il s'en rendait parfois cruellement compte...
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MessageSujet: Re: Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]   Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra] Icon_minitime8/3/2015, 23:21

Quand elle relève la tête, elle constate qu'il s'est retourné vers elle, qu'il a l'air un peu mieux. Au moins il la croit. Ou il croit à sa sincérité, en tout cas. Même si le sourire qu'il affiche suffit à deviner qu'il n'est pas franchement convaincu par les mots eux-mêmes. Elle a un bref regard vers la main qui s'arrête sans la toucher, sans trop savoir quoi en penser.

Ça ne l'aurait pas dérangé, même si elle n'a jamais été très tactile. Mais il lui semble que lui non plus, et elle se demande ce que ce geste ébauché montre. Oublie la question quand il prend la parole. Elle laisse échapper un reniflement sarcastique, qui accompagne un sourcil haussé, à la mention de son ancien Maître.

Rich... Maître Plerme avait l'habitude de dire qu'on n'a pas vraiment l'occasion de me "laisser faire" quoi que ce soit. Je fais ce qui me chante, et il ne reste plus que le choix entre accepter ou s'en mordre les doigts. Y a des chances que vous le regrettiez avant moi.

S'il doute d'être un bon Maître, elle sait pertinemment qu'elle n'est pas une bonne Esclave. Pas d'après les critères de la plupart des gens en tout cas. Trop indépendante, trop fière, trop têtue, pas assez docile. Trop tendance à n'en faire qu'à sa tête, et à se montrer irrespectueuse quand ça lui chante. La différence étant qu'elle ne fait pas le moindre effort pour y changer quoi que ce soit, elle.

Elle peste un peu intérieurement, parce que ce n'est pas ce qu'elle aurait vraiment voulu dire, pas ce à quoi elle aurait dû répondre. Mais voilà, elle n'a jamais été douée avec les mots. Ou du moins avec ceux-là. Les répliques ironiques, les sarcasmes, ou encore les piques mordantes, ça oui, elle sait y faire. Et encore maintenant, ça lui vient nettement plus naturellement que ce qui touche aux sentiments, à la sincérité, à quoi que ce soit qui ressemble à se dévoiler devant quelqu'un. Cette fois, pourtant, elle a envie. Il faudrait juste qu'elle trouve comment.

Elle se tourne pour le regarder s'éloigner et regagner son bureau, mais reste où elle est, s'appuie simplement d'une épaule contre le mur, presque nonchalamment, comme elle a l'habitude de le faire. Elle est aussi bien debout. Elle sourit doucement à son commentaire. C'est idiot, peut-être, mais ça lui fait plaisir de l'entendre dire qu'il est fier d'elle. Alors elle lâche à mi-voix :

Merci.

Plus idiot encore, sûrement, elle a quand même envie de dire ce que son élan de sarcasme a retenu. Même si ça donne à sa réponse un temps de retard. Quitte à l'interrompre dans son travail, dans lequel il a l'air de s'être déjà replongé. Et même si elle doute que ça le convaincra davantage de quoi que ce soit. Juste parce que ça lui semble important. Et parce qu'elle ne se laisse pas arrêter quand elle a décidé quelque chose, même par elle-même.

Vous ne m'avez pas déçue, jusque-là. Et je crois pas que ça arrivera. Mais si c'est le cas, eh ben... Haussement d'épaule. Je vous le dirai. Et on essaiera d'arranger les choses, si c'est possible. Ou bien vous me ficherez à la porte.

Sourire en coin. Elle doute qu'ils en arrivent là, tous les deux. Après tout, on ne peut pas dire qu'elle ait été tendre avec lui lors de leur premier échange, et il a quand même choisi de l'accepter. Ce qui n'est déjà pas rien. Elle marque une légère pause, gratte machinalement la cicatrice qui barre sa joue, elle le fait toujours quand elle réfléchit, puis reprend, ayant retrouvé son sérieux :

Je pense que vous êtes plus une bon personne qu'un bon Maître. Ce qui est assez normal, vous apprenez encore. Nouveau haussement d'épaule. N'empêche, vous êtes un meilleur Maître que beaucoup. Et j'en ai croisés de vraiment mauvais. Ils doivent s'en souvenir mieux que moi d'ailleurs... Un sourire mauvais, qui ne dure pas, juste le temps qu'elle retrouve le fil de ses pensées. Elle se gratte à nouveau la joue, ne sachant pas trop comment conclure. Après, c'est une question de critères, je suppose. Tout dépend ce que vous considérez être un bon maître, ou même une bonne personne. D'après les miens, vous êtes les deux. Que vous soyez d'accord ou pas.
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Parce qu'il est parfois plus facile de se plaindre du noir que d'allumer la lumière [PV Valokra]

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